Elle est loin l’époque où je me cachais derrière toi après avoir cherché les problèmes auprès des autres gamins n’est-ce pas ? Pourtant tu n’as jamais cessé de me protéger… Même si c’était moi la fautive. Je ne te cacherais pas que lorsque tu es parti j’ai eux un peu plus de mal à gérer les ennuies que je m’étais attiré. Ça m’a appris à tenir ma langue… Ou presque. Tu es revenu alors que j’entrais à l’académie, à partir de ce moment on ne s’est plus quitté. Toujours aussi protecteur, mais tu ne m’as jamais épargné. Chaque coup que je te donnais lors de nos entraînements tu me l’as rendu. Plus d’une fois je me suis réveillé à l’infirmerie pour mon acharnement et tu étais là… Près de moi à mon réveil, à chaque fois.

Tu m’as rendue plus forte, mais pas plus sage, je ne sais toujours pas quand abandonner. Je cherche encore à passer tes défenses, mais tu ne me laisses pas faire et je t’admire tellement pour ça ! Même si tu m’énerves, chaque fois que je suis convaincue de t’avoir, je me retrouve au tapis. Mais un jour je t’aurai ! Tu comptes beaucoup pour moi et même si j’ai fait ce tatouage pour des raisons plus personnelles, il me fera toujours penser à toi. Lorsque je me sens seule lors de mes traques il m’arrive de passer ma main derrière mon épaule, caresser du bout des doigts mon tatouage et penser à toi, tu me réconfortes et tu seras toujours là pour me protéger.

Te souviens-tu lorsque nous étions encore que des enfants… Nous n’avions peur de rien, on bravait tous les dangers comme si rien ne pouvait nous atteindre, nous étions invincibles. Nous étions naïfs, mais ce sont sans doute les meilleurs souvenirs que j’ai gardés de cette époque. Ensuite tu es parti. Il s’en est passé des choses en ton absence, tellement de choses dont j’aurais aimé te parler. Ce n’est donc pas étonnant que les choses aient changés entre nous depuis ton retour. Nous ne sommes plus ces enfants innocents que nous avons un jour été. Néanmoins, il y a encore ce lien, cette confiance inconditionnelle et cette amitié qui nous lie. Je ne t’en voudrai jamais d’être parti et ce qui est arrivé à mes parents, ce n’est pas de ta faute. J’aurais beau te le répéter, tu ne voudrais rien entendre de toute façon, quelle tête de mule.

J’aime à penser qu’il n’y a aucun secret entre nous, qu’on ne se cachera jamais rien. Tu as été capable de voir cette peur qui me hante et tu veux m’aider à l’affronter, à la surmonter. Je vois que tu tiens à moi et ça me touche. Pardonne-moi si je suis abrupte par moment et que je me renferme rapidement. Heureusement que tu me connais toujours aussi bien, si non tu aurais abandonné depuis longtemps. J’aimerais tellement faire quelque chose pour toi en retour, pour te remercier de tout ce temps et de cette patience que tu m’offres pour m’aider.

Ça ne fait pas beaucoup de temps qu’on se fréquente, mais j’ose croire que nous sommes amis. Enfin, c’est ce que je ressens. Tu es doux, calme et poli, c’est rassurant d’avoir quelqu’un comme toi près de moi. Je te fais confiance et j’espère que c’est réciproque.

Je ne te connais pas, on s’est rencontré qu’une seule fois et je n’aie pas été totalement honnête avec toi. En réalité, je m’en veux même de t’avoir menti… S’être rencontré dans des circonstances différentes et que tous les deux, je t’aurais sans doute dit la vérité… Pourquoi à toi ? J’en aie aucune idée… Tu es un inconnu après tout, mais j’ai tout de même envie de te faire confiance. Secrètement, lorsque je me retrouve seule la nuit face à face avec le visage de marbre d’Ukemochi, je souhaite que tu viennes me rejoindre pour que je puisse m’excuser et tout t’expliquer. Mais bon… Je comprend que tu ne vienne pas me retrouver, après tout, tu crois sans doute que c’est simplement un autre mensonge, pourquoi courir autant de risque ?

Tu es la pire des ordures, un sadique, un monstre, tu es un meurtrier. Je te hais et méprise tout de toi. Ton odeur de cigarette qui pique les yeux, ton visage, ta voix irritante, ton sourire de fils de pute, ton regard et surtout ton stupide chapeau ! Je sais que Kaleah-sama te veut en vie pour pouvoir t’interroger, mais je sais déjà que je te traque pour me venger et que tout ce qu’elle aura ce sera ton cadavre. Tu paieras de ta vie pour ce que tu m’as fait, pour m’avoir enlevé ma famille et pour m’avoir trompé. Un jour je ferai tomber ta tête, je le jure sur ma vie !

Je ne connais pas ton nom, mais ton visage, ton pendantif… Jamais je ne les oublierai. La noirceur dans ton regard et cette folie sur ton visage. T’es juste une salope avec une grande faux ! Cette nuit-là j’étais beaucoup trop faible et jeune pour me défendre. Mais aujourd’hui, si je tombe sur toi, je vais répliquer.