La masse de travail éreintante l’avait obligée à rester tard au bureau. Elle avait passé une bonne partie de la matinée et le début d’après-midi au Centre hospitalier Conifère, pour revenir échouer dans son antre devant une montagne de dossier. Une charge de travail nécessaire dans sa double fonction de Kage et d’experte médicale. Son analyse était parfois requise pour les cas les opérations les plus complexes ou encore pour confirmer des diagnostics difficiles.

Elle avait travaillé jusqu’à pas d’heure, s'était contentée d’un repas frugal apporté par une jonin et entamé à moitié pour être délaissé sur un coin du bureau. Forcément vient un moment où le corps nécessite de se reposer et où même le plus fort des thé ne parvient pas à le maintenir en activité.  Naturellement elle s'est endormie la joue collé à son bras alors qu’elle était en pleine lecture d’un rapport concernant le retour d’une mission à la frontière de Numa no Kuni (litt. Province du marais).

Kaleah se réveille en sursaut en entendant un raffut digne d’un yokai au pas de la porte de son bureau. À moitié éveillée et l’air sans doute un peu renfrogné, elle se lève pour saisir la poignée et demander la raison d’un tel chahut. Main sur la poignée, elle a à peine le temps de tirer le battant de la porte qu’elle entend quelqu’un l’appeler et présenter son rapport. L’adrénaline parcourt instantanément ses veines et plus aucune trace du manque de sommeil ne se fait connaître dans tout son organisme. Elle regarde la scène, la lune haute dans le ciel et comprend que quelque chose ne va pas.



L’ordre est clair et donné sur un ton ne laissant aucune marge de négociation. L'œil avisé de la Kage remarque l’épuisement de sa chuunin et d’un geste de la main elle l’invite à s’installer sur l’une des chaises tandis qu’elle prend celui d’à côté.



Elle avait le ton d’une mère autoritaire qui laisse peu de choix à son enfant. Une douceur et une poigne de fer rendant sa colère des plus terribles et son amour tout autant effrayant. Elle avait cependant cultiver la patience, comme tout bon médecin et peu importe ce que pouvait lui communiquer Ruka, elle saurait garder son sang froid.

Kaleah garde son calme, sa Chuunin lui indique qu’elle n’a aucune blessure, qu’elle est juste à bout de souffle et de toute évidence à bout de nerf aussi. La jujoukage ne fait donc rien, elle patiente sur son fauteuil, les jambes croisées dans une position nonchalante qui devait avoir quelque chose de rassurant. Il ne servait à rien de courir à la précipitation. La jeune femme décortique chaque information comme si elle était en train d’établir le pronostique d’un patient. Analyser, comprendre, réfléchir, agir. Une simple méthode médicale qui au demeurant à sauver bien des vies.

Elle ne fait rien pour calmer Ruka, comprenant que cette dernière à besoin d’exprimer toute sa rancoeur et son mal être pour se sentir mieux et être plus efficace. Elle soulève toutefois un sourcil interrogatif quand est prononcé le nom de @Yakueki Shunzui, ne comprenant pas tout de suite ou voulait en venir sa subordonnée. Elle ne pose pas de question mais son calme apparent aide sans doute la jeune femme devant à elle à reprende le siens et rapidement elle délivre un rapport riche en détails avec plus de tempérance. Si Kaleah est agréablement surprise par ce sang-froid elle ne dit rien, ne voulant pas briser cet élan de lucidité.

La Jujoukage attend donc patiemment qu’on sollicite son analyse tandis qu’intérieurement elle bouillonne. Jundo, l’organisation criminel qui sévissait à l’intérieur de Jujou était l’un de ses problèmes majeurs, toutefois elle ne s’attendait pas à ce que ces derniers fassent affaire avec Gotei, une organisation qu’elle ne connaissait que très peu mais dont le Seizankage lui avait déjà touché quelques mots. Deux organismes criminels qui s'associent à cela n’a rien de bon, d’autant plus que, selon toute vraisemblance, Yakueki Shunzui, simple Genin, était en réalité une taupe jouant un double jeu. Même si cela semble relever de la science-fiction la Kage à conscience qu’il n’y a rien d’avantageux pour Ruka de mentir, d’autant plus qu’elle connaissait l’existence de la Brigade d’interrogation, comme tout autre soldat de Jujou.

La main posé sur son menton, Kaleah se permet quelques secondes de réflexion avant de répondre à sa subordonnée :



Elle se lève pour marcher, tournant en rond dans son propre bureau, tout en poursuivant sa réflexion tantôt à voix haute et tantôt intérieurement.



Elle n’a pas le temps de terminer sa réflexion que l’on entends quelques coups portés à la porte de son bureau. Kaleah ordonne d’entrée et un Jonin se précipite vers elle avec deux rouleaux, lui affirmant qu’il s’agit de messages de haute importance. Elle déplie le premier avec une grimace lisant l’écriture peu élégante d’un homme qu’elle ne connaît pas.

Lettre de Tetsu Ryuuza:

La Kage soupire, décidément le mystère semble autant s’épaissir que s’éclairer. Toutefois elle possède déjà un début de réponse devant elle, bien que sa Chuunin n’ait pas révélée la présence de ce @Tetsu Ryuuza dans son rapport. Délaissant ce propos de côté, elle porte son attention sur le deuxième rouleau avec pas de meilleures nouvelles que dans le premier.  On mentionne la désertion d'un autre homme de Jujou : Akahiko Kaze. Ce n’est pas du tout le même archétype que son camarade Genin, il s’agit cette fois d’un Jonin de la Brigade d’interrogation. Une personne aux informations beaucoup plus importantes, fort heureusement le sceau est demeuré en place, sinon la Kage vers une barre de moins sur le sceau qu’elle dispose sur son avant-bras. Le mystère s’épaissit et devient au final de plus en plus dangereux.

Kaleah reprend sa place dans son fauteuil, et tend la lettre de Tetsu Ryuuza à Ruka.

Elle observe sa subordonnée, analysant ses gestes et ses mimiques afin de déterminer si elle dit la vérité. Mesure de sûreté plus qu’autre chose, elle n’a jamais rien eu à reprocher à Ruka. Bien au contraire, la Chuunin à toujours parfaitement exécuté ses missions, même les plus délicates. Quand bien même le contexte de la mission était bien étrange, elle n’avait finalement aucun mal à la croire sur parole.



Ce n’était sans doute pas la phrase la plus appropriée mais aucune autre ne lui venait à l’esprit. Elle ne pouvait pas dire qu’elle comprenait clairement la situation, toutefois elle devinait que pour l’heure il n’y avait que le haut de l’arbre cachant la forêt qui était visible. La désertion de Shunzui, vivant une double vie de soldat et de mafieux, la désertion de Akahiko Kaze et l’apparition de ce fameux Mugen. Cela ne présage rien de bon. Il lui fallait toutefois déterminer si cette organisation était présente uniquement à Jujou ou si son ampleur était bien plus grande. D’autant plus que d’après les dires de ce fameux Tetsu Ryuuza leur but était d’obtenir une sorte “d’arme ultime qui protégera tout Onogoro”.



Elle prend quelques secondes avant d’expliquer son analyse.



Elle passe sa main sur son menton en signe de profonde réflexion. Elle était bien incapable de comprendre parfaitement la psychologie de Akahiko, il était un être sensible, certains diront fragile, mais il c’était un maître du déguisement et du passe-partout. Si la violence n’était pas la chose qu’il appréciait le plus il était capable de tuer sur ordre comme on le lui avait appris. Toutefois il était bien seul, sans ami, sans famille et on avait dû pratiquer sur lui quelques traitement médicamenteux et autres genjutsu thérapeuthiques afin de mieux vivre avec ce qu’il appelle ses “atrocités”. Kaleah avait donc mis un frein à sa carrière n'employait plus que ses capacités d’espions afin de le laisser souffler. Autant dire qu’il pouvait avoir possiblement craquer pour rejoindre des gens qui pouvaient se faire passer pour ses amis. Influençable ? Ce n’était pas le terme exact, il y avait juste une porte que l’on pouvait ouvrir en lui pour atteindre son cœur. Comme n’importe quel Homme au final, bien qu’en tant que soldat il est nécessaire de la sceller.



Elle soupire, la fatigue la gagnant soudainement après son pic d’adrénaline.



La Kage délaisse sa subordonnée pour retourner à son bureau et commence à écrire son rouleau en urgence.