# Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Dim 1 Jan - 19:09
Il en a fallu de peu
La chaleur des forges, le bruit incessant du fer martelé et l’odeur de l’acier trempé, c’est bien beau, mais au bout de quelques heures, Ruka commence à vouloir sortir prendre l’air et profiter d’un peu plus de tranquillité pour ses oreilles. Néanmoins reconnaissante envers le forgeron, la kunoïchi décide de le laisser lui aussi en paix en remontant à la surface. La Jujoujin voulait profiter du reste de la journée, mais après avoir regardé à travers les vitrines du commerce… Apparemment, elle profitera de la fin de cette journée. Le soleil se couche déjà… On dirait qu’elle a passé plus de temps qu’elle ne l’avait crue avec le forgeron. Disons que lorsqu’on parle d’armes en tout genre, Ruka est immédiatement sous le charme de la conversation, c’est plus fort qu’elle, ce sujet la passionne. La jeune femme sort de l’établissement et se délecte du premier courant d’air qui la frôle, passant sa main sur son front graisseux, elle peut étendre la légère couche de suie entre ses doigts. « Une bonne douche ne ferait pas de tort... » Pense-t-elle en voyant cela.
Il lui faut donc trouver un endroit d’abord pour se relaxer un peu et s’informer pour trouver un endroit douillet et abordable pour se laver et passer la nuit… Disons que toutes ses petites économies tomberont entre les mains du forgeron d’ici la fin de la semaine. Elle n’aura pas fait tout ce voyage pour rien, ça non. Sur son chemin, Ruka passe devant plusieurs petites boutiques, d’autres restaurants… Mais un écriteau attire son attention. Un salon de thés… ‘’épicés’’. La jeune femme se caresse le menton. « Des thés épicés ? Jamais essayée. » Se dit-elle en poussant la porte. L’ambiance de l’endroit est bien plus réchauffée qu’un salon de thé ordinaire. Ce qui lui fait arquer un sourcil. La demoiselle s’approche du comptoir et on lui tend une carte des thés… Que voit-elle… « De l’alcool ? » S’étonne-t-elle en lisant les ingrédients des noms qu’elle ne connaît pas.
L’ambiance s’explique…
Pense-t-elle à voix basse. Le concept est original et l’envie d’essayer ne lui manque pas. De plus, les clients de la place seront beaucoup plus ouverts à lui indiquer les meilleurs endroits pour passer la nuit. Celle-ci hausse les épaules et commande une boisson Oolong alcoolisé à… Ce qu’on lui rapportera. Aussitôt la boisson chaude en main, cette dernière s’adosse contre une poutre et observe la salle une première, puis une seconde gorgée. « Mais c’est délicieux ! » Ruka se surprend à terminer son thé un peu trop rapidement, il lui faut donc en commander un nouveau. Cette fois plus aromatisé, pourquoi pas un thé rouge avec un alcool fruité tiens. Cette petite découverte n’est pas du tout décevante… Par contre, son long voyage et les heures qu’elle a passées à tolérer la chaleur de la forge sans vraiment d’hydrater et même que… Aucun vrai repas de sa journée, disons que l’alcool n’a pas de mal à bien circuler dans ce sang déjà éclaircit.
L’oinin se sent rapidement réchauffé par sa première boisson et commence la seconde en la dégustant cette fois. En posant les yeux sur la clientèle du salon, le cœur de Ruka se resserre dans sa poitrine. Ce qui interrompt sa nouvelle gorgée. Immobile, ses grands yeux rivés sur un homme qui sort des toilettes… Elle n’a pas bien vu son visage, mais n’en a pas besoin. Sa taille, sa silhouette et ses longs cheveux de jais coiffés d’un bandeau… Prise de grands frissons qui dressent tous les poils de son corps, la Jujoujin n’arrive pas à y croire…
Shin…
Murmure-t-elle, convaincue que c’est lui qui rejoint une table déjà occupée… Sans doute des collèges du temple… Quoi que… Depuis quand est-ce que Shin boit de l’alcool ? Bon à dire vrai, tout le monde peut changer avec le temps… Comme les sentiments… Ce sentiment d’abandon qui lui a fait réaliser ce qu’elle ressentait vraiment à son égard depuis tout ce temps… Bien plus qu’un grand frère… De plus… Disons que l’alcool n’aide pas à étouffer cette vague de nostalgie et d’émotion qui l'envahit en suivant sa silhouette à l’autre bout du salon. La jeune femme se dépêche à terminer son thé pour se libérer les mains et vole une feuille de menthe en passant le bras de l'autre côté du bar pour se rafraîchir la bouche. En vrai, elle ne sait pas trop comment l’aborder… Après toutes ces années et dans cet endroit et… Ruka se secoue la tête légèrement et a l’impression d’avoir fait un tour sur elle-même et reprend vite son équilibre pour prendre son courage à deux mains et foncer vers lui.
Plus elle s’en rapproche, plus son cœur bat rapidement et plus fort, il résonne jusque dans sa tête, n’entendant plus rien autour d’elle. Sa démarche est droite et constante, mais elle a tout de même l’impression de faiblir des genoux. Ruka se rapproche de lui, maintenant à moins de deux mètres, celle-ci prend une bonne inspiration et expire d’un coup. « Pourquoi suis- je si nerveuse ? On se connaît depuis une vie, arrêtez d’avoir peur et fonces. » Se rassure-t-elle pour continuer de se rapprocher avec confiance. Il est assis à la table, la kunoïchi glisse l’une de ses mains dans les cheveux de Shin pour les remonter au-dessus de son oreille afin d’attirer son attention, puis elle le contourne légèrement pour se laisser tomber, assise sur ses cuisses et l’enlacer. Elle l’enlace si fort qu’elle pourrait presque lui laisser des marques.
Celle-ci se redresse pour se reculer légèrement. Se foutant d’avoir coupé une conversation, elle remonte ses mains le long des trapèzes et du cou de Shin, puis elle remonte son visage vers le sien, son nez qui frôle celui de l’homme pour plonger son regard dans ses magnifiques yeux v… Noirs ? Ruka fronce les sourcils, confuse… Ses doigts sont toujours glissés derrière sa nuque, mais celle-ci se recule en le dévisageant de plus en plus… Ne sachant pas trop quoi dire elle bégaie presque.
Eh, t.. Tu… Shin ?
La pauvre regarde un peu autour d’elle, puis revient vers l’homme sur lequel elle est assise. Plus elle le regarde, plus elle peut voir des différences, aussi minimes soient-elles… Ruka secoue légèrement la tête sans arrêter de le dévisager…
Nooonn…
Étire-t-elle d’une voix basse en réalisant la vraie bourde qu’elle vient de faire… Ses jours, son nez, ensuite tout son visage se teint de rouge. La demoiselle ramène ses mains vers elle et se redresse rapidement, intensément gênée et mal à l’aise. Elle se jette peut-être un peu trop fort vers l’arrière et accroche la table, elle fait tomber un thé encore chaud sur les cuisses de l’homme qu’elle avait pris pour Shin. Prise de panique, Ruka s’écarte agite ses mains malhabiles devant elle, accrochant un peu tout et n’importe quoi, soit créant plus de malaise ou faisant tomber d’autres objets.
Excusez-moi, j’suis vraiment désolée, ah non merde… Désolée… Pardonnez-moi, non je… Je m’en vais…
Accrochant plus d’un client alors qu’elle rebrousse chemin pour quitter l’établissement. La Jujoujin pousse la porte d’une main et attrape la rambarde de l’autre pour se ternir et s’éloigner afin de prendre l’air et repasser en revue toute cette humiliation… Elle a chaud, très chaud et ce n’est pas que la boisson ou le thé… Elle a honte ! Trop honte !
Mais quelle CONNE ! Shin… Comme si Shin allait se trouver dans un salon de thés alcoolisé ! Non mais sérieusement, qu’est-ce qui m’a prit !
Rumine-t-elle en frappant ses paumes sur sa tête. Elle glisse ensuite ses mains et la longue de ses doigts de chaque côté de son visage en levant la tête pour soupirer, puis elle secoue la tête en cachant son visage derrière ses mains. Toujours appuyée contre la rambarde à grogner à mi-mot des insultes…
Dire que j’ai faillis l’embrasser…. Raaaaahhhh… Ruka t’es vraiment trop conne…
S’insulte-t-elle dans un dernier soupir en laissant un peu tomber ses épaules trop crispées.
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Ven 6 Jan - 23:32
In vino veritas.
Alors oui, sa récente mission lui avait secoué les puces. L'insouciance battait de l'aile, la débauche perdait son éclat, seulement Maho restait Maho. Vous ne le trouverez jamais cloîtré dans les bibliothèques du Temple à méditer sur les trente-quatre mollets de Futsunushi. Pour être honnête il avait passé un peu de temps à la bibliothèque aujourd'hui. Son récent échange avec Saki et son équipe l'avait inspiré. Peu d'endroit sur Onogoro contenait plus d'informations sur le monde martiale que le Temple du Fer.
Après une journée de recherche, l'après-midi s'oublia en tâches ménagères et autres devoirs religieux. Pourtant quelques braves âmes s'extirpèrent du sanctuaire. Groupe souriant, bruyant, plein de vie, quatre Souhei se retrouvèrent au Gen Gan An. Un simple signe à la tenancière, une table attendait déjà leur venue.
Bon attendez je reviens. Commandez un autre Jasmin gris !
Le thé coulait à flot, portant avec les arômes si particuliers de ce lieux. Dame nature requit toutefois l'attention du moine. Une pause rapide, rafraîchissante, il en profita pour rajuster son bandeau, libérant ainsi son visage de ses mèches. Comment pouvait il savoir, qu'en retournant à sa place, l'univers lui enverrait un ange ?
Beauté soudaine jetée en plein visage. Elle s'empara de lui sans préavis. Main offerte au contact, il tourna la tête, son sourire habituel mit en suspens par la surprise. Pas le temps de refuser, elle s'invita sur ses jambes, tendresse d'une enfant, corps d'une femme. Visages ébahis de ses confrères, le silence s'empara de la table, tandis que l'heureux élu, incrédule encore de sa chance, posa avec douceur ses mains autour de l'inconnue.
Que pouvait il faire d'autre ? D'autant que cette étreinte portait bien plus qu'une promesse charnelle. Que lui valait donc pareille affection ? Même parmi ses proches, peu l'enlaçait avec un amour si sincère. Emu malgré lui. Le rouge lui monta aux joues lorsque les mains enlacèrent sa nuque, regard passionné, regard perdu… Malaise.
Eh… Je… Désolé.
Sourire triste, non pas parce que l'étreinte ne lui était pas destinée, mais parce qu'il avait senti l'affection débordante de l'inconnue. Son erreur ne devait être que plus amère. Il laissa tomber ses bras, lui laissant la liberté de la fuite. Quelle étrangeté d'observer de si prêt la passion se moudre en horreur.
Eh, calme toi… Ce n'est pas grave.
Tentatives inutiles, elle ne semblait plus l'entendre. La gêne se transforma en débâcle, l'élégante tendresse devint un fiasco. Hurlement à peine contenu du moine, tandis qu'il se pliait en deux. Ses collègues parvenaient à peine à retenir leur hilarité… Qui pouvait les blâmer ? D'un côté une demoiselle qui renversa cruche et clients à tout va, de l'autre un Souhei plié en deux, sautant de sa chaise afin d'échapper au feu liquide.
Sans compter le regard désapprobateur des tenants. Le principe même de ce lieux était d'éviter les scandales. Les Moines n'étaient pas sensés boire d'alcool, vous vous en souveniez ? Pourtant, au milieu du chaos, l'éphèbe parvint à la voir sortir.
Vous êtes vraiment cons… Je vous laisse gérer les dégâts.
Une réprimande légère, lui même serait mort de rire s'il était témoin de pareille scène. Piètre douleur comparée aux coups de fouets qu'il s'infligeait, il parvint rapidement à se reprendre. Saisissant son manteau, couvrant ainsi la tache à l'emplacement infortuné, il s'extirpa prestement de l'édifice.
Aya… Maudit soit le sort que vous vous soyez arrêtez trop tôt !
Enrobé son manteau d'hiver, il se tenait à une distance respectueuse de la demoiselle, un sourire compatissant aux lèvres accompagnant sa plaisanterie. L'humour n'était sans doute pas la meilleure clef, mais après cela ils avaient passé le stade des convenances non ?
Hum… Tenez, vous avez oublié ça...
Deux pas vers l'avant, il lui tendit timidement sa veste ainsi qu'une sacoche qu'elle avait laissé à sa table. Probablement aussi gêné qu'elle, le Kaice sentit toutefois qu'il ne pouvait rester silencieux. Une bourrasque leur offrit quelques secondes de répit, emmenant avec elle l'air glacial de l'hiver.
Je m'appelle Kaice Maho. Je suis vraiment désolé pour ce malentendu. Ce Shin a vraiment de la chance de vous avoir. Vous ne devriez pas avoir honte d'une affection si sincère.
Bien que ce moment ne lui était pas destiné, il l'avait néanmoins reçu. Impossible pour lui de rester impassible. Non pas qu'il tenterait quoique ce soit avec elle, même lui n'était pas aussi opportuniste. Seulement cela lui faisait penser à sa vie actuelle. Etait-ce donc cela le lien unissant Kyoshiro et Hotaru. L'amour, peut-être pas si ennuyant que ça au final.
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Dim 8 Jan - 1:52
Il en a fallu de peu
Elle regarde la terre en glissant ses doigts dans ses cheveux pour dégager son visage et se crispe une fois de plus lorsque celle-ci s’aperçoit qu’on l’a rejoint. Ruka tourne la tête pour le regarder et les ferme aussitôt en ramenant la tête couverte de honte. D’une main plaquée contre son front, celle-ci secoue la tête dans le creux de sa main pour tenter d’effacer cette gêne sur son visage. Elle laisse s’échapper un soupir embarrassé entre ses dents juste à l’idée de revoir cette scène. Pour se montrer peu polie et question de passer par-dessus, la kunoïchi finit par se redresser en inspirant un bon coup et se retourne vers l’homme. Il lui tend son sac ainsi que son par-dessus de peau et de plumes pour l’hiver. Évidemment, elle les avait oubliés à l’intérieur et avec le vent de cette saison, ce ne serait pas de trop que de se couvrir. Celle-ci tend le bras pour prendre ses affaires et enfile sa cape à manchons qu’elle attache timidement en regardant un peu ailleurs en passant que brièvement les yeux sur lui.
Merci…
Se contente-t-elle de répondre en cherchant une sorte d’échappatoire peut-être. Mais à l’instar de l’étranger qui lui ne semble pas couper court à leur rencontre des plus atypiques. Il se présente donc, par politesse sans doute. Celle-ci lève les yeux vers lui pour le regarder de nouveau. Elle est toujours aussi mal à l’aise de poser les yeux sur lui. « Comment est-ce que c’est possible... » Il ne porte même pas le même nom et pourtant on dirait lui. Lorsque Maho mentionne Shin ainsi que la chance qu’il a, Ruka se sent une fois de plus embarrassée, mais pas seulement pour ce qui s’est passée, mais de ses sentiments encore inavoués à l’intention de de son plus vieil ami. « Quelle chance en effet... » Pense-t-elle ironiquement avant de lever les yeux en l’air en les roulant subtilement avant de laisser l’esquisse d’un rire qui ne balais pas vraiment le malaise dans l’air.
Mouais… J’ai quand même honte. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Mais je t’aie vue et. Même en ce moment j’arrive même pas à te regarder sans le voir. C’est… Flippant.
Ajoute-t-elle en le dévisageant presque quelques secondes. « C’est peut-être mieux ainsi… Qui sait comment Shin aurait pris ton baiser... » Tente-t-elle de se rassurer en regardant l’étranger. L’oinin place son sac sur son épaule et joue de son pouce sur la bretelle comme un tic nerveux.
Alors, Maho c’est ça ? Moi c’est Ruka.
Répond-t-elle avec autant de politesse qu’elle en est capable et tend la main pour se présenter convenablement. Sa main est sans doute bien chaude et moite avec tout ça… Mais il comprendra sûrement, on peut même voir la chaleur émaner de sa peau dans l’air glacé de cette nuit d’hiver. Le choc s’étant dissipé, disons que le ‘’dégrisage’’ de circonstance s’est dissipé et elle peut le sentir dans ses genoux, cette petite faiblesse due à l’alcool. Rien qui ne la fasse fléchir ou mal se tenir, mais cette chaleur et ce drôle de sentiment de confort qui revient. « Bon, tant qu’à y être hein... » Se résout-t-elle finalement à ne pas couper court à tout ça non plus. Après tout, le mal a déjà été fait.
Je suis de Jujou.
Dit Ruka en venant tapoter la plaque métallique du bandeau qu’elle porte à son cou avec le bout de son ongle. Le bandeau est légèrement désaxé, n'offrant pas une bonne visibilité au premier coup d’œil, mais au moins, elle s’affiche et a en sa possession une autorisation écrite pour être à Seizan, donc elle n’a rien à craindre de se trouver là.
Je suis venue dans ce salon de thé pour me détendre, mais disons que, leurs boissons sont meilleures que je pensais.
Accompagné d’un petit gloussement timide, celle-ci passe sa main derrière sa tête pour se masser la nuque et grimace légèrement, sans trop exagérer. Juste un peu de gêne quant à son état actuel. Pas assez sobre pour agir normalement, mais pas assez saoule pour mal agir pour autant.
Et je voulais aussi m’informer s’il y a un endroit pas trop cher pour crécher quelques jours.
Le fait qu’il s’agit d’un lieu abordable est très important, Ruka n’a pas vraiment les moyens de se payer du luxe après l’énorme commande d’arme qu’elle a passée, pas question de s’accumuler une ardoise. « Mais comment c’est possible qu’il soit tout aussi beau que lui… Presque trait pour trait !? » Se demande-t-elle en continuant de l’observer. Ses longs cheveux noirs, aussi doux que de la soie, on a juste envie d’y glisser les doigts… Encore une fois dans son cas… Puis même comment il ajuste son bandeau à son front, son style, sa carrure… Les traits délicats de son visage… Y’a que la couleur de ses yeux qui ne collent pas en fait… Même côté tatouage, c’est comme voir un mirage… Avoir ce que l’on convoite sous nos yeux sans que ce ne soit vrai… « Tu es mon mirage... » Celle-ci secoue la tête à cette pensée, hors de question de fantasmer sur un inconnu. « Ressaisi-toi Ruka ! »
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Dim 15 Jan - 19:49
In vino veritas.
Timidité dans le regard, hésitation dans les mots, était ce vraiment possible qu'un être partage son apparence ? Le Kaice était plutôt fier de son physique, sans tomber dans le narcissisme, il se plaisait à dénoter dans la masse. Son égo accueillait modérément ce double inopportun, sa curiosité par-contre s'excitait d'une probable rencontre. Qu'importe les conjonctures, le présent réclamait son attention.
Il s'empara de la main offerte, l'entourant de ses deux mains, alors qu'il s'inclinait respectueusement. Chaleur étonnante de la paume, il la connaissait cette chaleur, il l'appréciait d'habitude chez ses compagnes nocturnes, où ses partenaires de crime. Ici il fit de son mieux pour l'ignorer, se contentant d'un léger sourire. L'important était de la mettre à l'aise.
Ah oui, Ruka de Jujou, nos thés sont plutôt épicés.
Réponse à sa plaisanterie, il tentait de la mettre à l'aise, de se mettre à l'aise, la situation n'était pas si aisée pour lui. Se sentant observer, il observait en retour, son regard s'attardant forcément sur les joyeux solaires perchés à ses oreilles. Il réalisa un peu tard qu'il n'avait pas lâcher prise, et libérant la main de la demoiselle, il fit un petit pas en arrière.
Hum je pourrais te recommander une auberge, ceci dit si ta présence est liée à une mission de l'armée, le village devrait pouvoir te fournir quelque chose. Sinon le Temple pourrait t'héberger pour quelques jours, si tu acceptes de donner un coup de main.
Elle avait commencé le tutoiement, il ne faisait que suivre. Pour être honnête il l'aurait bien invité chez lui mais eh… C'était un peu tenter le diable non ? Pourtant, bien qu'elle préférait sans doute changer de sujet, il ne pouvait pas s'ôter l'idée de la tête. Qui était donc ce mystérieux inconnu ? Un moine sans doute, s'il partageait son apparence, pourtant si ils avaient le même âge, ne l'aurait-il pas croisé au Haut temple de la création ?
Hum… Si ça ne te dérange pas je pourrais en savoir plus sur ce Shin ? J'avoue que tu as piqué mon intérêt. Est-il lui aussi un moine ? Il est affecté au Temple de la nature j'imagine ?
Enthousiasme dans la voix, curiosité mal placée, il ne lui vint pas à l'esprit que la réponse pouvait être tragique. Tant pis, le mal était fait.
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Lun 16 Jan - 4:39
Il en a fallu de peu
La jeune femme regarde sa main prise entre les siennes. Il est doux, elle sourit légèrement lorsqu’il acquiesce de la particularité de leur thé. Ruka détourne le regard et baisse les yeux vers ses mains qui tiennent toujours la sienne, un peu gênée, mais celle-ci attend qu’il les retire avant de ramener la sienne. Étrangement, ce n’était pas si bizarre… Pourquoi ? La kunoïchi lève les yeux vers ceux du moine. Il a quelques endroits en tête. La demoiselle hoche la tête avant de prendre brièvement la parole.
Non je ne suis pas ici dans le cadre d’une mission, plutôt pour… Des achats personnels.
Des armes, pleins d’armes, beaucoup d’armes ! Le forgeron a plusieurs heures de travail devant lui et davantage si Ruka est satisfaite de ce qu’il lui fait. Il lui reste donc l’auberge ou… Le temple, c’est intéressant. Le gîte en échange de travaux, de cette façon, la Jujoujin économiserait et pourrait mieux profiter de ce séjour en dehors de ses heures de petits boulots pour les moines. Les travaux manuels et se salir les mains ne lui a jamais vraiment dérangé. Toutefois, Maho semble toujours préoccupé par ce qui s’est passé… Bon qui l’en blâmerait, Ruka fait comme si rien ne s’était passé pour juste oublier le malaise, mais ce serait mentir de dire qu’elle n’y repense pas.
Ouais… Je crois que je te dois bien ça…
Rétorque-t-elle en passant une main dans ses cheveux, un peu gênée. La kunoïchi lève les yeux vers le ciel et prend une bonne inspiration. Son souffle s’évapore dans l’air glacée sous la forme de vapeurs éphémères. Au bout de son soupir, celle-ci baisse la tête en regardant un peu à leurs pieds.
Oui c’est un moine, il a passé beaucoup de temps au temple de la nature, mais il est en pèlerinage depuis un an environ. Aux dernières nouvelles il était à Teito.
Retrouvant son regard égaré, celle-ci prend une nouvelle inspiration pour se redresser et observer des pieds à la tête le moine, remontant le long de sa silhouette jusqu’à ses yeux. Un air… Presque triste en fait, mais qu’elle dissimule derrière un rictus.
Je n’aie plus de nouvelles de lui depuis plusieurs mois. Donc j’ai naïvement cru en te voyant que nos chemins se croisaient de nouveau. Je me suis trompée.
Déclare-t-elle en se retournant pour appuyer ses avant-bras repliés sur la rambarde pour regarder dans les rues. Elles sont calmes, personne ne circule, un simple chat qui fait sa toilette un peu plus loin. Il fait froid, donc les gens restent à l’intérieur et c’est bien normal. Même Ruka commence à frissonner, la gêne s’étant dissipée, elle a nettement moins chaud maintenant. Peut-être que de se décider sur l’endroit où elle passerait la nuit serait une bonne idée, question de ne pas attraper froid dès son premier jour.
Passer quelques jours au temple ce serait une bonne idée, en même temps, faire quelques tâches manuelles m'occuperaient pendant le temps que je vais passer ici.
La jeune femme tourne la tête légèrement pour regarder le moine de ses grands yeux bleus, celle-ci fixe les siens avec deux ou trois battements de cils. Elle a une demande à formuler et ça ce voit, Ruka n’est pas très subtile sous les effets de l’alcool… Bon l’est-elle vraiment dans ce genre de situation ? On ne peut pas dire que ce soit arrivé assez souvent pour cela.
Ça te dérangerait de m’accompagner ?J’ai… Aucune idée où est le temple ni à qui m’adresser, en plus et bien tu dois savoir où je dois aller pour ça.
Ajoute-t-elle en observant son style… Un moine, tout comme lui… C’est nostalgique de le regarder, c’est étrange. Maho lui est totalement étranger et pourtant elle a l’impression de connaître chaque trait. La Jujoujin secoue la tête pour s’éviter de trop y penser et se retourne de nouveau vers le salon de thé pour l’observer en plissant les yeux.
Tu crois… Qu’ils nous en voudraient de ramener une ou deux carafes au temple ?
Ruka détourne lentement son regard de la porte du salon jusqu’à regarder Maho dans les yeux d’un air presque innocent en haussant les épaules. Du bon thé chaud pour finir la soirée, ce ne serait pas désagréable non ? Est-ce que le moine sera tout aussi coincé que Shin ou plus amusant que lui ? Oui, Ruka est une mauvaise influence... Oopsiie.
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Lun 23 Jan - 21:27
In vino veritas.
Bien entendu son double était un moine… Shin, il devait obtenir son nom, les réactions de la dame suffisait à aiguiser son intérêt. Il ne s'agissait peut-être qu'un d'un hasard, ou peut-être que les Kamis lui servaient une farce douteuse. Un brin de mélancolie teintait ses propos, rien de surprenant… Il était encore perturbé par l'intensité de ses sentiments. Un autre détail toutefois s'extirpa du lot, un léger frisson, un souffle brumeux. Depuis le temps l'éphèbe s'acclimatait fort bien de l'hivers montagnard, il ne pouvait toutefois pas attendre de même d'une habitante des forêts.
Il ne l'avait pas quitté du regard, ses yeux se posant sur son front lorsqu'elle contempla le sol, et toujours là à son retour. Il se permit toutefois un sourire de compassion devant son embarras. Son rang de Souhei faisait souvent cet effet, une prétention à la morale, mais le Kaice lui s'en foutait royalement des effets de l'alcool, bien au contraire, il accueillait avec plaisir cette réconfortante chaleur.
Bien entendu, mais avant cela… Pardon. Pardon de remuer le passé, désolé de te décevoir. Même si j'avouerai qu'il est difficile de placer notre rencontre comme une simple coïncidence.
Ses lèvres toujours plissées en un rictus agréable, son ton se maquillait d'empathie. S'inclina pour ponctuer sa tirade, il se dirigea ensuite vers le salon de thé, laissant la Kunoïchi à ses pensées. Commande criée à la volée, il se permit même quelques plaisanterie, avant de ressortir avec trois cruches bien remplies. Suspendus à sa main droite, celle-ci posée par dessus son épaule, il s'approcha d'un pas allègre.
Natsu est de garde aujourd'hui, il devrait nous laisser passé, contre une de nos gourdes. Pour le reste, on y va ?
Main tendue dans une élégante courbette, il l'invita à le suivre. On notera toutefois sa paume ouverte, ambiguïté volontaire offrant le choix de saisir, ou non, ce membre offert. Pour le reste, il continua sa route, circulant en maître au travers des rues pavées, ils ne prirent que quelques minutes pour rejoindre les fameux pont suspendus. Une routine pour lui, mais dans ce tableau floconneux, l'abysse tapissé de montagne, la chute continue de ce rideau de neige, cela valait le coup d'oeil.
Par ce temps je n'emmènerais pas un civil par ce chemin, mais j'imagine que pour toi ça ira. Quoiqu'il arrive ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas tomber.
Des mots rassurants, il fallait au moins ça lorsqu'un pont suspendu les attendait, le bois parsemé de gel, le vide comme seul harnais. Le vent s'engouffrant entre les deux pics n'arrangeait en rien la situation. Maho joignit rapidement ses mains, mudras dansant, une énergie bleutée entoura ses chausses. Il sauta à pieds joints sur le passage étriqué, démontrant ainsi sa solidité, puis invita de nouveau Ruka a le suivre.
J'imagine que la citée arboricole vaut aussi le détour, ne manque pas d'acrobaties du genre, mais ici en tout cas nous avons une vie imprenable !
Plaisanterie chauvine, un humour bon enfant s'appuyant sur la concurrence inhérente entre les villages. Pourtant alors qu'il ralentissait le pas, même notre chevelu bavard trouva le silence, contemplant la beauté d'une nature offerte. Ici, au dessus des nuages, la lune brillait sans restriction, tâchant de mystère le ciel étoilé, elle transformait les couleurs bariolées du soleil en un gris ineffable, myriade de nuances pour une poésie nocturne.
# Re: Trompée par les apparences. Ft Kaice Maho Lun 6 Fév - 2:39
Il en a fallu de peu
LLa jeune femme pince les lèvres comme pour masquer un sourire gêné quand l’homme se dit une nouvelle fois désolé avant de retourner dans le salon de thé suite à la requête de la demoiselle. Ruka est étonnée du comportement du moine qui n’hésite même pas à aller chercher d’autres bouteilles à faufiler dans le temple. Celle-ci le regarde partir en gardant les sourcils bien levés. « C’était aussi facile ? » Se dit-elle avant d’hocher la tête devant cette belle surprise. « C’est peut-être pas tous les moines qui sont chiants. » Ajoute-t-elle avant de se retourner et se prélasser dans sa cape en regardant le ciel et la buée fuir de sa bouche. Les nuits froides d’hiver dans les montagnes sont bien différentes des nuits fraîches qu’elle connaît dans sa jungle. Elles ne sont jamais aussi froides. Avoir su, Ruka se serait prévue des tenues plus chaudes, cela fera partie de ses prochains achats demain on dirait.
En entendant Maho, la kunoïchi se retourne vers lui, il tient trois bouteilles, l’une d’elle sera destiné à son collègue qui est de garde. Ainsi, cela facilitera leur passage. C’est surprenant d’entendre ça, autant de moines qui adorent l’alcool… Seizan n’est pas un endroit chiant on dirait. « Même les prêtres d’Ukemochi sont plus coincés que ça et c’est nous les sauvages. » Pense-t-elle avec ironie avant d’hocher la tête avec un sourire cette fois moins forcé. Ses yeux se baissent vers la main offerte de l’homme. Celle-ci se fige un instant, doit-elle la prendre ou ? Ruka n’est pas très accoutumée à ce genre de politesse. Surtout de la part d’inconnues. Mais bon, c’est vrai que comme il l’a mentionné plus tôt, leur rencontre ne fut des plus banales. Ruka hésite, mais n’accepte pas sa main et engage le pas en gardant les siennes sous sa cape.
Ouais allons-y.
Répond-t-elle simplement avec un regard un peu plus doux que le malaise qu’elle affichait. Ceux-ci s’enfoncent dans les rues pavées, la jeune femme observe les alentours, elle découvre encore l’architecture de la place qui est très différente de Jujou et toute cette neige, il faut admettre que c’est joli. La bordée sur les toits, sur les rambardes et les rebords de fenêtre. Sur les arbres, et sur la route dans laquelle ils laissent leurs traces. Perdue dans ce beau décor, Ruka en oublie presque le bout de son nez glacé qui rougit. Ceux-ci arrivent à un endroit plus dégagé, plus vaste avec des ponts suspendus. Enfin quelque chose de familier. C’est pourquoi la kunoïchi glousse quand le moine lui dit de ne pas s’inquiéter, qu’il ne la laisserait pas tomber. Mais il a raison, la vue est incomparable. Ces grandes montagnes et cette gorge profonde comme si le ravin était sans fond.
Celle-ci le regarde faire sur le pont avant de l’y rejoindre. Lentement, la kunoïchi glisse son pied sur le bois pour voir à quel point il peut être glissant avec ce climat. Le vent glacial entre les deux montagnes circule à vive allure, alors il ne serait pas surprenant de se retrouver sur une belle patinoire. Infusant son chakra dans la plante de ses pieds à son tour pour s’assurer une seconde protection pour la traversée, Ruka releva le menton pour regarder Maho et lui faire signe que tout va bien.
C’est vrai que c’est beau. C’est… Différent.
Approuve-t-elle en levant les yeux vers le ciel. Complètement dégagé, on dirait qu’on peut contempler l’infini au-dessus de leurs têtes. Ce n’est pas comme dans la jungle où ils doivent monter à la cime des arbres les plus hauts pour avoir une telle vue et encore, c’est une sensation bien différente.
Si tu te sens à l’aise sur ce genre de pont, alors tu ne devrais pas avoir trop de mal à te déplacer chez nous. Il y a que ça des ponts suspendus, des montes-charges et des lianes. Bientôt des tyroliennes, le projet est en cours, j’ai hâte d’essayer ça. On dit qu’on traversera le territoire entier en une journée avec ça.
Répond-t-elle pour embarquer dans sa pseudo compétition entre villages. Bien que ce soit qu’à titre de rigolade, ce n’est pas plus faux que ce genre de projet attirera les curieux bien évidemment. Pour beaucoup étrangers, le peuple de Jujou sont des sauvages… Ils seraient bien surpris en réalité. Mais comme ce n’est pas un endroit très accueillant ni touristique peu de gens sont portés à y faire la visite. Dans un sens tant mieux, moins de curieux, moins de problèmes. Pour continuer d’avancer sur ce pont, Ruka doit malheureusement arrêter d’admirer le paysage pour se replier un peu sur elle-même pour relever les épaules et couvrir son cou ainsi qu’une partie de son visage avec sa cape. Le vent est vraiment très froid. « Je regrette vraiment le short... » Se plaint-elle dans un petit grognement en voulant atteindre l’autre côté le plus rapidement possible.
Rassure-moi, il ne fait pas toujours aussi froid ?
Demande-t-elle avec une teinte d’humour dans sa voix.
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