La pilule de guérison commençait à faire son effet. Bien évidemment, le contre coup qui accompagne traditionnellement la consommation de ce genre de médicament ne se fit pas attendre lui non plus. Ganryu sentait donc sa gorge s'enrouer au fur et à mesure que ses forces lui revenaient. Avec son extinction de voix de en plein désert, on pouvait dire qu'il enchainait les emmerdes depuis son arrivée sur Fukuri.  Mais bon, quelques mots de gorge n'étaient rien,en comparaison de ce qu'il avait du subir la veille. Une fois ses forces complètement revenues, il se redressa finalement sur ses deux jambes et reharnacha sa tueuse de dragons dans son dos. Le jonin jeta un œil au gamin qui était revenu avec du renfort. Il posa alors délicatement son immense mais sur la tête du petit bonhomme. Après lui avoir tapoté les cheveux en signe de reconnaissance, le colosse lui donna une poignée de ryos. Même si Ganryu n'était pas d'un naturel très amical, il savait faire preuve d'humilité. Sans ce gosse, il serait surement mort de soif à l'étage de ce bâtiment abandonné, et ça méritait bien quelques pièces.

- Bien joué petit ! Tu m'as sauvé d'une bien mauvaise passe. Tiens, et maintenant file te mettre en sécurité.

Deux nouvelles personnes firent à ce moment leur entrée en scène. Ce fut d'abord l'odeur de tabac qui annonça la venue de la première d'entre elles. Il s'agissait d'une femme aux cheveux couleur cendre qui portait un cache œil. Ganryu remarqua immédiatement le bandeau marqué du symbole de Seizan no Sato qu'elle arborait. Cette nouvelle acolyte ne semblait pas manquer d'humour, puisque malgré l'urgence de la situation, elle ne pu s'empêcher d'envoyer une pique en direction de notre héros plutôt que de se présenter normalement. Immédiatement interpellé par cette entrée en scène pour le moins burlesque, Ganryu lui répondit avec un sourire en coin :

- Et bien la "princesse" va bien, je te remercie. Content de voir que je ne serai pas le seul borgne sur cette mission. C'est bien, à nous deux ça fait une paire d'yeux complète !

Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'une autre femme déboula par la fenêtre du bâtiment. Elle paraissait très jeune et son style vestimentaire semblait un peu trop flashy pour une kunoichi. Pourtant, elle aussi portait le bandeau du village caché des Montagnes Bleues.  Elle était arrivé à dos d'invocation , un faucon  géant pour être plus précis. Décidément, la nouvelle génération semblait friande des pactes avec les yokais. Entre elle et Akari, la troupe de soldats risquait de prendre des allures de ménageries.  Elle avait fait preuve du même genre de désinvolture que leur précédente nakama lors de son entrée en scène. Balayant son regard entre Hanami et Honoka, Ganryu leur répondit alors :

- Bon j'imagine qu'avec vous deux on est surement au complet. Comme vous l'aurez compris, c'est moi qui vous a fait parvenir ce message de détresse. Avant de vous en dire plus, on doit vite retourner à l'auberge où se situe ma monture. Il y a quelqu'un là bas qui devrait pouvoir nous aider. Du moins si rien ne lui est arrivé... Venez,  je vous expliquerai en chemin !

Le jonin conduisit alors toute la petite troupe en direction de l'auberge où travaillait la serveuse qu'il avait rencontré la veille.  L'ambiance qui régnaient dans le village alors qu'ils parcouraient ses ruelles était pesante et silencieuse, comme la nuit passée. L'agitation qui régnait dans la journée s'était maintenant effacée au profit d'un silence plutôt glauque. Tandis qu'ils avançaient, Ganryu couvrait ce silence en commençant le récit de ses mésaventures :

- Comme vous le savez, j'ai été envoyé pour enquêter sur la disparition d'Hikaru Takayanagi par notre Seizankage. Visiblement il était sur la piste de deux hommes portant d'étranges symboles sur le corps. Selon lui, ces hommes étaient liés aux récents évènements de Kusatsu ayant eu lieux en province des Sources Chaudes. L'un d'entre possède un triangle emboité dans trois cercles au milieu du dos. L'autre portait un symbole d'étoile entouré d'un cercle sur le front. Je dis bien "portait", car après avoir repris l'enquête là où Hikaru l'a laissée, j'ai réussi à retrouver le cadavre du gars marqué d'une étoile sur le front.

Il fin une pause, afin de ne pas noyer d'informations ses partenaires. Pendant qu'ils avançaient dans le village les fenêtres des habitants se fermaient sur leur chemin, et des bruits de serrure qu'on verrouille accompagnaient chaque claquement de volet en bois. Après quelques secondes à réfléchir sur ce qui n'allait pas dans ce foutu village, le colosse de Seizan reprit son monologue:

-Le cadavre était bien caché sous des paillasses en bas du bâtiment où vous m'avez retrouvé. C'est grâce aux informations d'une serveuse qui travaille là où je vous emmène que je l'ai retrouvé.  Après être tombé dessus, j'ai décidé de surveiller le macchabé pour voir si quelqu'un allait revenir pour le déplacer. C'est là qu'un groupe de manipulateurs  de chakra m'est tombé dessus. Ces mecs étaient trois et le gars qui portait la marque en forme de triangle était avec eux. Ils m'ont immobilisé en me prenant par surprise avec un genjutsu.

Il se concentra alors pour rassembler au mieux ses souvenirs, tentant de détailler avec un maximum de précision les trois mystérieux individus  :

-Deux d'entre eux avaient les cheveux rouges et portaient de droles d'accoutrements. On aurait dit deux saltimbanques et je pense que l'utilisateur de genjutsu était l'un d'entre eux.  L'autre avait plus l'air d'être spécialisé dans le ninjutsu sensoriel et gardait tout le bas de son visage caché derrière un masque de cuir. Enfin le troisième avait l'air d'être leur leader.  C'est d'ailleurs le seul dont je n'ai pas vu le visage mais ce que je peux vous assurer, c'est qu'il s'agissait du gars portant la marque de triangle dans le dos. Je n'ai pas plus d'infos sur eux, mais si ils sont reliés aux récents meurtres de Kusatsu, alors on peut supposer qu'on a à faire à une sorte d'organisation secrète.  Je ne veux pas trop m'avancer, mais tout dans cette histoire pue le jashinisme à plein nez. Je suis sur que ça n'est pas un hasard que la piste de ces gars soit remontée jusqu'à Fukuri. Après tout, cet endroit maudit a été le théâtre de la Nuit Sanglante.
[Hrp: Ca y est le grand mot est lancé ! Comment va réagir notre Akari ? :p ]

Un pincement au cœur lui coupa brièvement la parole alors qu'il évoquait cette sombre nuit. Sans se laisser gagner par la colère qui commençait à gronder en lui, il garda enfoui le tumulte qui agitait ses pensées dans le fond de sa gorge. De toute façon, le groupe venait d'arriver à destination. Ganryu se dirigea vers sa monture qui se trouvait à l'entrée, le temps de vérifier que tout était en ordre et que son cheval ne manquait de rien. Ensuite, Le colosse de Seizan se retourna vers ses camardes avant de leur dire :

-C'est ici que travaille la serveuse  que nous venons voir. Quand j'étais sous l'influence du genjutsu, j'ai entendu sa voix m'appeler depuis la rue. Elle venait surement vérifier qu'il ne me soit rien arrivé après m'avoir mis sur la piste du cadavre. Au moment où j'allais perdre connaissance, ces mystérieux inconnus ont choisi de fuir pour ne pas être repérés. Ils ont emporté le cadavre avec eux, l'un d'eux à même parlé de trophée. Je pense que si cette serveuse n'était pas venue, j'aurais subi le même sort...  En plus, je l'ai vue ramasser un objet qu'a laissé tomber le gars qui récupérait le cadavre. C'est pour ça qu'on doit vite aller l'interroger.  

En parlant du loup, à peine la petite troupe était-elle rentrée dans le hall du restaurant que la jeune femme les accueillait déjà avec enthousiasme. Elle les conduisit immédiatement à une table, offrant même sa tournée. Ganryu voulu lui signaler qu'ils n'étaient pas là pour s'amuser mais elle était déjà repartie en cuisine. Elle revint rapidement avec un plateau sur lequel trônaient vin, bière et autres rafraichissements diverses et variés. Avant qu'elle ne continue de jouer les maitresses d'hôtel modèles, Ganryu l'interrompit pour lui demander sur un ton sérieux:

- Oï du calme... C'est gentil mais nous ne somme pas là pour faire la fête. A vraie dire si je suis revenu te voir, c'est pour te poser des questions à propos d'hier. Tu te souviens, quand tu es venue me chercher hier soir. Je t'ai vu ramasser quelque chose par terre avant que tu reparte. J'ai besoin que tu me donnes ce que tu as trouvé, c'est très important !

Non loin d'être impressionnée par le sérieux dont faisait preuve son interlocuteur, la serveuse commença alors son petit jeu de séduction. Elle posa ses conditions, ce qui mit bien évidemment notre héros dans l'embarras. Pendant qu'elle commençait à se frotter contre son bras tout en agitant le mystérieux parchemin qu'elle avait trouvé la veille, Ganryu demeurait immobile, insensible aux avances de la jeune femme. Il plongea alors un regard froid dans celui de la serveuse avant de lui parler d'une voix grave et désintéressée :

- Je crois que tu n'as pas bien compris la situation...  Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous ne sommes pas de simples touristes de passage. On est en mission, et on a pas de temps à perdre.

Heureusement pour notre kensei, Akari s'était emparé de l'objet de ce deal douteux et venait de dérouler le parchemin sur la table. Ganryu retira son bras d'entre les mains de la serveuse sans la brusquer. Après tout il ne voulait pas la secouer plus qu'il ne l'avait déjà fait la veille. D'autant que sans le savoir, cette jeune femme leur rendait un fier service. C'est pourquoi après l'avoir gentiment repoussée, il lui tendit le reste des ryos qui lui restait:

- Ecoute, je te remercie pour ton aide. Sincèrement, tu nous as plus aidé que tu ne le crois. Maintenant je suis désolé mais je n'ai ni le temps, ni l'envie de m'amuser avec toi. Et je n'accepte pas non plus la charité, donc voilà de quoi payer pour moi et mes amis.

Après s'être détourné la jeune femme pour concentrer son attention sur le document, Ganryu remarqua rapidement qu'il s'agissait d'une carte de la Province de L'Oasis. On remarquait un étrange chemin tracé en rouge sur la carte qui reliait le village de Fukuri à l'ouest de la province et une croix dessinées dans les montagnes à l'est.  Interpellé par cette étrange route, Ganryu confia à ses compagnons de mission :

- Regardez il s'agit d'une carte de la province ! On dirait que l'itinéraire qui y  est tracé part de là où on se trouve et vient s'arrêter tout à l'Est dans ces montagnes. Je ne sais pas ce qu'il y a sur le lieu de cette croix, mais on peut y être rapidement si on part maintenant. Qu'est-ce que vous en pensez ? On peut couper au travers du désert et y être sans perdre de temps. Cependant, peut être que cet itinéraire n'est pas là pour rien... Qu'est-ce que vous en dites, vous voulez suivre cette route ou bien tracer directement là bas ? A moins que vous ne suggériez une tactique d'approche spécifique ?

L'avis de ses camardes était important pour le colosse seizanite. Les trois inconnus qui l'avaient immobilisé la vieille n'était pas de simple utilisateurs de chakras. Ils étaient d'un tout autre niveau que ceux qui avaient croisés sa route jusque là. Il fallait donc un plan solide avant de se mettre en mouvement. Toute bonne idée était la bienvenue. Il attendait donc que ses camarades donnent leur avis sur la situation.

Le fameux Ganryu tant recherché était encore en vie. Il n'aurait pas manqué grand-chose pour que ce ne soit pas le cas, mais le fait était là. Au moins l'un des deux rejoignait le monde des vivants. Avec l'aide de la médecine ninjatesque il était presque parfaitement sur pied. C'était une grande chance car le groupe aurait sûrement besoin de tout le monde. Dire que la plus âgée des Watari avait émis le désir de visiter cette ville pour ses recherches et que la voilà maintenant au cœur de la tourmente. Vu la réaction des habitants, il était certains que les évènements les avaient profondément marqués, à moins qu'il restât des causes de leur malheurs en ville. C'était ce qu'il y avait de plus logique. La brunette aurait eu envie d'aller sur les lieux du massacre, voir s'il y avait un autel, les marques, tout.

Watari Hanami • « Bonjour grand-oncle, c'est un honneur d'être sur cette mission en votre compagnie. »

Hanami salua alors d'une légère inclinaison du torse l'autre Watari lorsqu'elle le croisa. Le petit groupe se retrouva dans le lieu de boissons de la ville, ce n'était pas le type de lieu qu'elle fréquentait souvent, bien trop vulgaire comme l'était la serveuse aux hormones très, non, trop développées. Que quelqu'un apporte un sceau d'eau quelque chose ! La condition de la serveuse était ridicule et indigne. La brune lui jeta un léger regard de dédain, mais resta digne et droite comme il lui avait appris. Quoi qu'il en soit, si jamais la serveuse payait sa tournée, c'était sûrement grâce à la présence de Ganryu. Sans importance, elle se méfiait de cette femme, Hanami ne pouvait pas avoir confiance en quiconque excepté sa famille. Elle avait beaucoup à dire, la jeune femme n'était pas là par hasard et ce serait sûrement le dernier moment pour en parler tranquillement.

Prête pour une réception de la haute société, Hanami écouta alors les nombreuses informations du géant qu'il pouvait dire, à mesure du discours, elle chercha dans sa besace deux parchemins à son tour. Il n'était plus question de l'arrivée en toute légèreté par la fenêtre. Son regard était sérieux, un visage de glace et malgré sa jeunesse une apparente totale maîtrise de la situation.

Watari Hanami • « Bien, pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je me nomme Watari Hanami, chunin de Seizan et je ne suis pas présente par hasard. J'ai été envoyée spécialement par l'ombre de la Roche en renfort car j'ai de nombreuses informations à propos de notre situation actuelle. J’ai procédé à de nombreuses recherches au sujet des yokais, et c’est ainsi que je suis tombée sur d’autres informations intéressantes. J’imagine que vous reconnaissez les symboles dont vous parlez. »

Demanda alors Hanami alors qu’elle déroula ses parchemins en tapotant du doigt le fameux triangle inséré dans trois cercles. Il se trouvait qu’il y avait tout un tas de symboles des plus étranges sur les deux parchemins.




Watari Hanami • « De ce que vous pouvez voir, il y a les symboles de la nuit sanglante sur le premier parchemin, il y a de fortes chances que ces évènements soient attribués au culte de jashin. Le second parchemin représente des symboles à l’institut de recherche yokais de Toge. Je pense croire que c’est le même langage. Nous ne comprenons pas encore leurs significations réelles, bien entendu, cependant, le second parchemin est un langage attribué aux yokais, mais il pourrait être un langage des dieux, un langage divin qui a été ou est utilisé à Yomi no Kuni. Si vous vous demandez de quelle ville je parle, pour faire court, c’est un monde crée par la déesse Izanami après avoir été répudié par le dieu Izanagi. Elle y vivrait avec la majorité des yokais, mais également un invité surprise, Jashin lui-même. Il se préparait à ce que le culte de Jashin appel le renouveau. En clair, Jashin revient dans notre monde, Onogoro, et massacre toute vie. On peut estimer que le peu de yokais que nous avons de notre monde provient de là, et que beaucoup plus attendent à Yomi no Kuni. Bien évidemment, il y a des tunnels, des liens entre les mondes pour y voyager de l’un à l’autre, mais quelque chose me dit que soit c’est très difficile de les parcourir, soit ils sont fermés actuellement sinon on aurait des ennuis bien plus grands qu’aujourd’hui. »

Hanami commença alors à déclamer un premier exposé de beaucoup de connaissances en y allant à l’essentiel. Elle parcourut le regard des différentes personnes présentes afin de voir si certaines étaient perdues ou non avant de poursuivre.



Watari Hanami • « En ce qui concerne ce symbole précis, il vient d’une sphère de bois lors du massacre du second village, elle a été envoyée par quelqu’un ou quelque chose où était gravé le symbole. Du témoignage de la kunoichi, l’homme qui l’aurait envoyé avait une force immense, si c’était un humain. Il se pourrait bien que ce soit un yokai sous une apparence humaine. Dans le second massacre, des traces de griffes animales et autres bizarreries de ce genre ont été retrouvés. Le seul lien est ce langage particulier et il n'est pas certain que cela puisse être attribué aux Jashinistes. Pour ceux qui ne connaissent ce groupe religieux interdit par l’empereur, ces personnes pensent que le sacrifice d’une partie de soi ou la totalité est une bonne chose pour leur culte. Il ne faut pas s’attendre à des réactions classiques d’adversaires communs que l’on a pu rencontrer. Ils partent du principe que toute vie à Onogoro est déjà perdue vu que Jashin va venir tout détruire. »

Hanami montra le fameux symbole sur le parchemin en question qui se trouvait sur la sphère de bois. Elle n’allait pas donner tous les détails, ce serait surement beaucoup trop long. Il fallait faire court.

Watari Hanami • « En ce qui concerne nos adversaires, ils doivent être jashinistes. On peut s’en débarrasser, s’ils sont faibles et stupides, le culte de Jashin ne nous en voudra sans doute pas trop. Cependant, nous ne pouvons-nous permettre de partir en campagne contre tout un culte. Nous n’en avons pas les moyens ni l’objectif de missions. Du tact et de la diplomatie, je vous en prie. En ce qui concerne les genjutsu, je pourrais très certainement pouvoir les reconnaitre, sans doute que d’autres en sont capables ? Quelqu’un est-il capable de camoufler sa présence ? »

La jeune femme ne voulait pas partir en guerre contre un culte si volatile. Elle n’avait rien à y gagner et ce n’était pas nécessaire de son point de vue. Elle nota dans sa tête les apparences de ces types, mais il y avait de fortes chances qu’ils soient rapidement reconnaissables. Elle se servit d’un verre de vin d’une manière très délicate comme la haute société.

Watari Hanami • « Nous autres ninjas au service de village caché sous le pouvoir impérial représentons leurs pires ennemis. L’empereur a dernièrement interdit le culte de Jashin, comme il a militarisé les prêtres. Alors, c’est sans doute pour cela que tuer un haut gradé de la sorte peut s’avérer être un magnifique trophée pour eux.

En ce qui concerne le tracé pour se rendre à la croix, il y a des chances que ce soit pour éviter les patrouilles, les chemins habituels ou encore éviter les zones des vers géants qui sont très dangereux. Je serais donc plus à suivre le chemin exact. J’ai la possibilité de voyager par les airs comme vous l’avez remarqué si cela s’avère être nécessaire.

De ce que je crois comprendre, sur le lieu d’arrivée, on va trouver une grotte ou peut-être une mine. Cela doit être une montagne ou un pic rocheux, l’entrée de ce lieu est cachée et le poème semble dire qu’il faut apposer son propre sang afin d’en débloquer l’entrée. Certainement du fuinjutsu, je ne vois que cela. Espérons simplement qu’il ne faille pas un sang particulier. »

 

Ganryu retrouvé sauf, chose qui n’est pas pour déplaire à Akari. Le jeune homme vient à se surprendre lui-même en voyant les pensées qui défilent dans son esprit. Bien qu’évidemment il ne puisse voir ses pensées. Et déviant du sujet sans même le remarquer, il se demande jusqu’où peuvent aller certaines arcanes des jutsus. Il est vrai que certains sont puissants et peuvent même altérer une zone tout entière, mais d’autres de moins grande ampleur sont tout aussi dangereux comme ceux en rapport avec le genjutsu. Une chose que ne maitrise pas du tout le garçon.
Et à peine eut-il eu le temps de penser tout ceci que le groupe se trouvait en compagnie du colosse dans une auberge.

Se remémorant son venue jusqu’ici comme s’il s’agit d’un moment datant de plus de trois ans, le garçon parvient tout de même et en dépit de son esprit distrait à se souvenir du chemin parcouru. Un chemin bien plus simple à pratiquer étant donné la grande réduction des simples citoyens dans la rue. Ce qui ne déplait pas au garçon bien que cela puisse ternir sa réputation dans un sens. Mais Ganryu avait pu citer le culte de Jashin, une chose qui ne surprend pas Akari étant donnée l’histoire de ce lieu bien qu’il soit certain de ne pas y trouver son frère. En revanche, il est tout à fait possible de trouver auprès des suspects d’éventuelles informations à ce sujet. Restant muet, le garçon retourne même à ces anciennes pensées pour ne pas se trahir ou s’interroger plus que nécessaire.
C’est là qu’une demoiselle arrive, une demoiselle qui semble faire parti du personnel de l’établissement mais aussi connaitre le colosse de Seizan. Une demoiselle qui vient même à offrir une tournée. Dans son esprit assez, le garçon espère pouvoir profiter d’un bon jus de fruit.

Mais n’ayant guère la boisson sur laquelle il comptait tant, il se limita à de l’eau. Frustré, Akari vient même dans une grande insolence à forcer en quelque sorte un marché que propose la jeune serveuse à Ganryu. Le parchemin en main puis à plat sur la table. Les informations et secrets qu’il contient sont alors visibles aux yeux de chacun tout autour de la table. Mais peut-être que le garçon aurait dû y réfléchir par deux fois avant de faire cela. Même si l’enjeux de cette transaction ne semble pas être précise dans son esprit.

La discussion devient d’autant plus intense que le nouveau venu ou plutôt la nouvelle venue vient à fournir deux parchemins supplémentaires. Des parchemins qui attisent la curiosité d’Akari. Les symboles dessus peuvent après tout peut-être amener le garçon vers son frère. Malgré sa bêtise et une question qui hante son esprit, Akari se concentre et écoute chaque parole.
Les paroles de la Watari semblaient aller dans le sens d’Akari, car bien qu’il n’adhère pas vraiment aux idées du culte, il n’empêche qu’il en est un membre et qu’il se doit de progresser dans ce dernier pour pouvoir obtenir des indices sur son frère. Une chose assez particulière et pour laquelle il souhaite éviter au maximum les confrontations avec le culte.

Honoka vient à son tour à intervenir. Proposant des propos assez réfléchit malgré une posture assez particulière avec sa chaise. Akari n’est pas vraiment le genre d’homme à se soucier de cela.
Finissant son verre d’eau, il vient par la suite à prendre la parole.

-Pour le chemin je vous fais confiance, en revanche je me demande une chose. C’est quoi le marché avec Ganryu ? Je n’ai pas vraiment compris. Pourquoi dire non ? Je sais qu’on est pressé mais juste après tu pourras honorer ta part du marché, puis bon au moins au voyage de retour tu auras un endroit ou dormir. Ce n’est pas tout le monde qui proposerait un lit comme ça pour dormir. Mais si tu n’en veux pas je le prendrais moi au retour, sauf si cela vous dérange mademoiselle.

Après une fois encore une preuve de naïveté chez le garçon. Le jeune homme vient à se lever.

-Bon eh bien je pense que nous devrions y aller. Il ne faudrait pas que l’on s’attarde un peu trop. J’ai mon tigre qui pourra nous aider sur le chemin pour voir si l’on est observé ou quoi. En revanche, mademoiselle Watari je crains que je ne sois pas vraiment du genre discret. Pour un ninja je me débrouille bien ou aussi bien qu’une personne normale, mais face à un expert je ne fais pas le poids.

 

Au propos d’Akari, Honoka qui toujours aussi joyeuse et festive ne manque de rire. Laissant Akari dans un doute certain à ne plus savoir quoi dire. Il cherche dans sa jeune mémoire afin d’en ressortir le souvenir de ses mots et de pouvoir comprendre la réaction de la femme. Mais rien n’y faisait, il avait beau avoir analysé chacun de ses mots il ne trouvait pas la cause tout ceci. Et peut-être n’y avait-il rien après tout et que ce n’était là qu’un simple rire comme un autre sous l’effet d’une boisson. Peut-être riait-elle à cause de la faible audace dont avait fait preuve Akari en osant chercher à comprendre le refus de Ganryu.

Puis comme amicalement la jeune femme vint à Akari en énonçant son innocence. Pour Akari, il ne voyait pas de mal à la chose après tout être innocent permettait aisément d’éviter d’aller en prison. Mais à écouter Honoka on pouvait croire que tout ceci était mal ou dangereux. Face à cela il ne savait guère quoi penser. Et cherchant une aide tout autour de lui, il finit par poser les yeux sur le vieil homme avec qui il avait fait équipe plus tôt. L’homme, le Watari n’est guère dans une grande forme et le fait d’avoir consommé plus de deux bières au point que sur la table on ne sache plus qu’elle chope et à qui, démontre peut-être un léger abus d’alcool pour Akari.

-Me faire avoir ? Je dois dire que je ne comprends pas trop de quoi on parle ? J’ai fait quelque chose de mal ?

Se faisant embarquer par Honoka sans que le jeune homme ne sache vraiment pourquoi il lui arrivait tout ceci. Ainsi parlant de ruse et de tromperie, elle évoque le fait que ls personnes cachent des messages dans leur propos. Un peu comme les messages codés que doivent s’envoyer les ninjas pour leurs ordres de missions. Jusque là il n’y avait rien de nouveau et c’était une question de sécurité, même si parler par code semblait être une chose assez étrange et complexe à la fois.
Et ainsi d’après Honoka, la serveuse ne proposait même pas un lit. Et tandis qu’elle se pose là à réfléchir à la chose. Akari lui se demande alors de quelle proposition il pouvait bien s’agir. Peut-être était-elle une indique pour Seizan et ainsi ils usaient entre eux d’un code. Une chose assez logique si l’on y repense, après tout c’est elle qui a amené la carte.

Honoka reprend alors coupant le jeune garçon dans sa rêverie insensée. Mais les mots de la femme devinrent confus. Parlant de cuillère, Akari ne comprenait pas le rapport à tout ceci, était-ce encore une fois une sorte de code ? La question ne manquerait pas d’être posée auprès de la dame ou du géant à la moindre occasion. Mais elle enchaine par la suite avec les bébés. Elle demandait même à Akari s’il savait comment on en faisait. Une chose assez simple, il suffisait après tout d’embrasser une femme pour cela, c’est même ainsi que l’on peut obtenir un enfant non désiré. Mais là il n’y avait aucun rapport. A moins que la cuillère ne soit un moyen d’éviter cela, mais quel intérêt alors que d’embrasser la femme si ce n’est pour faire un enfant ? Une autre question qui vient à l’esprit d’Akari et qu’il se doit de poser à Honoka.

-Bah je veux bien laisse tomber. Mais de ce que j’ai pu comprendre, c’est que la serveuse est une agente alors au service de Seizan c’est ça ? Ou bien un contact du moins ? Et en revanche, à moins que ça ne soit un nom de code, je dois dire que je ne saisis pas. Pour faire un bébé il suffit d’embrasser sur la bouche une femme et sur les jeunes filles ça ne marche pas. Mais le rapport avec la cuillère m’échappe je dois avouer. Ça serait un moyen d’éviter d’avoir des enfants ?

Peut-être un peu trop lourd avec ces questions il se contenterait de la réponse qu’on lui donnerait. Après tout ils n’étaient pas là pour ça.
C’est ainsi que la troupe se mit en quête du désert. Le vieux Watari en moins à cause d’un peu trop d’alcool dans le ventre. Paix à son âme, bien qu’il ne soit pas mort.
Un vent faible mais chaud, un Soleil ardant, il n’y avait rien de particulier et rien qui ne semblait dérangeant sur le trajet aux yeux du jeune homme. Sa tigresse toujours et encore présente à ses côtés. Il attendait de voir la suite de l’aventure. Et jusqu’où ce chemin allait-il bien pouvoir mener.

Résumé:

Les paroles de la jeune Watari  ne manquèrent pas d'attirer l'attention du colosse des Montagnes Bleues. Elle semblait bien plus en avance que lui dans ses recherches sur Jashin. Ganryu avait beau rester impassible et silencieux pendant qu’il écoutait Hanami leur fournir ses informations. Son esprit était tout à coup envahi de nombreuses questions, questions qu’il ne manquerait pas de poser à sa camarade un peu plus tard en tête à tête. De plus quand Honoka le questionna sur les possibles raisons de la présence de ce cadavre dans toute cette histoire, il dut rapidement se reconcentrer sur ce que lui même savait de la situation :

- C’est une bonne question… Comme je l’ai dit, l’un d’entre eux a parlé de "trophée", un peu comme s’ils étaient eux même ses assassins. Cependant on ne peut pas écarter la piste d’une autre force en présence. De plus, il ne faut pas oublier que même s’il a disparu, Takayanagi Hikaru est peut être encore en vie. Nous ne savons pas où il se trouve. Rien n’indique clairement qu’il aurait été tué ou qu’il n’est pas lié à toute cette affaire. Peut être est-il même celui qui a tué cet inconnu ? Après tout c’est lui qui nous a mis sur la piste de ces hommes.

Pendant que l’attention du groupe s’était à présent porté sur la nature d’un symbole yokai en particulier, la tension redescendit d’un coup quand Akari demanda à Ganryu pourquoi il n’avait pas accepté « l’hospitalité » que lui proposait la serveuse. Notre colosse n’était pas le genre d’homme à se laisser désarçonner par une simple question. En revanche, il ne pouvait s’empêcher de lever un sourcil surpris face à ce mélange de naïveté et de sérieux qui caractérisait l’attitude de son camarade sakyuuyan. Le pire c’est que Honoka éclata de rire avant d’en rajouter une couche, en rentrant dans le jeu. Tandis qu’il croisait les bras pour montrer son inconfort, Ganryu répondit d’une voix légèrement agacée, visiblement un peu gêné par la question :

- Hum hum… Tu comprendras plus tard qu’il existe des lits dans lesquels il vaut mieux ne pas dormir. Notamment ceux qu'on t'offre trop facilement. Crois moi, tu apprendras ça en vieillissant.

Ganryu tourna alors son regard vers la femme aux cheveux cendrés avant de répondre sur ton mutin, presque souriant :

- Que veux tu ?  Je suis un homme simple, je préfère dormir à la belle étoile.

Pendant qu’Honoka se lançait dans une explication bancale et savamment imagée concernant intentions qui animaient la serveuse, notre kensei restait quand à lui silencieux. Comme s’il cherchait à se faire oublier dans toute cette histoire. Il profita alors de ce moment (gênant) pour s’éclipser de la table à laquelle tout le monde avait pris place. Il se dirigea sur la patio du restaurant qui donnait sur la jardin intérieur. Il sorti alors un parchemin ninja sur lequel il commença à écrire :

A l’attention du Seizankage Hidezuku Heizen :

Les renforts que vous avez envoyé sont sur places sont arrivés au bon moment. Nous avons trouvé une carte accompagné d’un étrange poème semblant indiquer un point de rendez vous qu'ont laissé derrière eux les suspects.  Après investigation, il semblerait que le culte de Jashin soit lié à toute cette histoire. Nous allons remonter la piste de ces inconnus grâce aux indications que contient cette carte. Si nos ressources le permettent, des renforts supplémentaires nous seraient très utiles. J’ai croisé la route de nos ennemis. Je peux affirmer qu’il sont extrêmement dangereux. Cette histoire ne m’inspire rien de bon. Si vous n’avez pas de message de ma part d’ici plusieurs jours, je vous conjure d’envoyer des renforts.

Tadakatsu Ganryu, capitaine au sein des forces armées du village caché des Montagnes Bleues.

Une fois qu’il en eu terminé avec son message, il invoqua le corbeau shinobi que contenait le kanji marqué sur l’arrière du parchemin. Après avoir regardé l’oiseau décoller en direction de la Province des Montagnes Géantes, Ganryu revint prendre sa place à table parmi ses collègues. Pendant qu’il se rasseyait, il constata que la discussion semblait tourner autour du futur itinéraire qu’ils allaient suivre. Tous semblaient s’accorder sur l’idée de prendre le chemin indiqué sur la carte. A cela, Ganryu répondit par l'affirmative :

- Je suis d’accord. Je pense aussi que suivre directement l’itinéraire de cette carte me semble être la meilleur idée. Certes, ça a l’air trop facile, mais de toute façon c’est une piste trop tape à l’œil pour l’ignorer. Nous devrons juste rester sur nos gardes quoiqu’il arrive.

Une fois d'accords concernant leur itinéraire, le repas se déroula bien vite. Pourtant cela avait suffit à l’aîné des Watari pour sombrer dans un sommeil profond après un verre de trop. Ils choisirent donc de laisser le vieil homme affalé sur la table, avant de prendre la direction de leur mystérieuse destination. Juste avant de partir, Ganryu s’approcha d’Hanami pendant qu’elle préparait ses affaires. Sur un ton neutre et maitrisé, il commença à s'adresser à sa compatriote :

- On dirait que ton grand-père a un peu de mal à tenir l’alcool. J’imagine qu’il n’aura pas de mal à nous rattraper… Je voulais te demander à propos de ton rapport tout à l’heure. Il y a quelque chose qui m’a intrigué dans ce que tu as dit, et à propos duquel je voulais te parler. Tu as dit que le culte « ne nous en voudrait surement pas » si ces hommes n’étaient que des sous fifres au cas où on serait amené à les tuer. Qu’est-ce que tu voulais dire par là ? Je t’avoue que ça un peu éveillé ma curiosité. On aurait dit que tu semblais connaître leurs habitudes ?  Désolé si mes questions te semblent gênantes. Je me demande juste dans quel genre d’endroit tu as trouvé autant d’informations.

Son ton avait beau être calme, ses intentions l’étaient toutes autres. Il s’était bien gardé jusqu’ici d’expliquer à ses camardes le contentieux qui le liait au sombre culte. Sans qu’elle ne le sache, la réponse que lui donnerait Hanami allait se révéler déterminante quand à l’avenir de leur relation. Et cela même si bien évidemment, peu importe la réponse de la jeune femme, il comptait rester de marbre, espérant ainsi ne pas éveiller trop de soupçons concernant ses intentions.


Après quelques jours de marche, le groupe ne tarda pas à arriver à destination. De manière assez surprenante, le trajet s’était passé jusqu’ici sans trop d’encombres. Hormis le soleil cuisant du désert et sa gorge qui ne cessait de s’enrouer de plus en plus, aucun autre problème ne fut à signaler durant le trajet pour notre kensei.  D'ailleurs ce calme ne lui disait rien de bon.

Ganryu était resté silencieux et d'une humeur taciturne durant le trajet. Il était toujours marqué psychologiquement par sa rencontre avec les hommes que leur groupe prenait en chasse. Des doutes commencèrent à l'assaillir au fur et à mesure de la route. Il se demandait si leur escouade disposait d'assez de force de frappe en cas de pépin. Il avait beau connaitre les capacités martiales d'Akari, c'était le seul dans leur groupe qu'il avait vu en action par le passé.  Un manque de cohésion et d'expérience de travail en équipe pourrait se révéler fatal si la situation venait à dégénérer. Cette perspective le rendait légèrement anxieux. D'autant qu'il ne comptait pas laisser passer cette occasion d'en apprendre plus sur le culte de Jashin. Tentant de chasser ses doutes de ses pensées, Ganryu secoua la tête. L'heure n'était plus à l'hésitation, surtout que leur destination se dévoilait à présent devant eux.
 
Ils avaient fait l'essentiel du chemin et se trouvaient maintenant au beau milieu des montagnes situées à l’extrême Est de la provinces de l'Oasis.  Ganryu descendit de sa monture et commença à balayer la zone montagneuse du regard. Il se retourna en direction de ses camarades avant de leur demander :

- Bon maintenant qu'on est là, d'après vous à quoi ressemble cette entrée ?  Le poème dit que c'est caché derrière, mais derrière quoi ?