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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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    Fumiri Kunao
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    Dessine-moi un mouton
    Avec Honoka ─ Rue commerciale ─ Printemps 802

    - Tu es sûr que ça va ?

    La grande dame aux cheveux blancs devant moi questionnait ma santé, sans doute que ma mine désœuvré qui tirait sur le vert plutôt que sur le beige faisait peine à voir... Il fallait aussi dire que le teint maladif criait totalement avec l'absence de coloration de ma propre tignasse, mais qu'importe ! Je n'allais pas très bien. Nous étions en 802, et j'étais presque nostalgique des années précédentes... J'étais genin à cette époque et maintenant... J'étais...

    Une grande lampée de ma boisson chocolaté m'empêcha de finir cette pensée qui, au final, dû bien se finir, car le fait était là : j'étais chuunin maintenant, un pur et dur chef d'équipe qui allait devoir... "Putain"... Prendre en charge un trio de genins ! Ma mère ne se trompait pas, j'étais bel et bien dans un malaise palpable au sujet de ma prise de fonction. Un an que j'avais le titre, mais ce n'était qu'un mot, car c'était à cet instant que je prenais la pleine mesure de mes responsabilités : Une équipe, à moi, pour leur transmettre quelque chose et surtout assurer leur sécurité. Expulsé vers le devoir de protection, après une mission contre des bandits, je ressentais un vif vertige qui s'affichait presque fièrement sur mon visage encore marqué par l'enfance.

    Je n'avais que seize ans !

    - Ton père serait fier de toi. Mon regard clair, fixé sur la teinte sombre du cacao au fond de ma tasse, vint percuter les iris équivalent de ma génitrice. Elle avait parlé de lui, comme si de rien n'était, dans une phrase presque anodine, mais tout le monde dans cette pièce savait la valeur de cette déclaration.
    - Il n'aimerait pas que je sois aussi... Craintif. Évidemment, un père était forcément un héros viril qui devait mettre de grandes tapes sur l'épaule à son fils encore chancelant. Évidemment, ce n'était clairement pas l'image que j'avais de cet homme qui s'était écroulé devant moi, bien plus chancelant que je n'étais ce matin-là.

    En fait, cette faiblesse fatale avait porté dans mon esprit la figure d'un homme plus grand encore : Un symbole du Bushido, de ce que je devais viser, sans jamais oublier que c'était ce code d'honneur, ce mode de vie basé sur la fierté, qui l'avait amené à sa perte.

    - Il était encore plus stressé que toi, quand il est devenu chef d'équipe, et il était bien plus vieux, également... Tu peux être fier d'être ainsi récompensé par le village, pour ton âge. "Fierté..." Est-ce que c'était le bon terme ? Est-ce que je devais me sentir heureux de cette nouvelle ? En tout cas, mon corps m'appelait plus à rendre mon chocolat qu'à me sentir récompensé par l'état.
    - Vraiment ? Peut-être que ce n'était qu'une erreur et qu'à la réception des gamins, les responsables allaient se rendre compte que je n'étais qu'un bambin aussi. Loin de moi l'idée de m'infantiliser, mais quand je comparais mon expérience et mes faits d'armes avec ma mère, ou feu mon père, ce n'était pas grand-chose... Est-ce que je méritais vraiment d'être chuunin ? Honnêtement, je ne me sens pas capable. Une mine peinait s'afficha sur le visage de cette femme qui me ressemblait, la fierté en plus... Pour elle, d'avoir enfanté d'un génie ? Ou pour avoir tenu la barre malgré la perte de son cher et tendre, sans jamais afficher la moindre peine ?
    - On ne se sent jamais capable de nouvelles choses, il faut apprendre à faire le pas... À serrer les dents. Toujours cette pensée Bushido, cette pensée forte, qui devait guider ma démarche, mais que je craignais presque autant que trois têtes blondes à peine plus jeune que moi.

    "C'était une nouvelle chose de perdre papa et de m'élever seul ?" Un non-dit qui en disait beaucoup, et sans répondre je me levais pour quitter le logement. Je ne fuyais pas ma mère, je fuyais les questions qui se pressaient dans mon esprit À PROPOS de ma mère et de son ressenti. Je ne me sentais pas d'attaque pour ça, encore une faiblesse... "Et ça veut être chef d'équipe..." À vrai dire, je ne le désirais pas vraiment.

    Destination ? Ailleurs.

    Je quittais la maison quasiment comme un fuyard pour aller déambuler dans les rues... Un réflexe vaguement humain était de se noyer dans la foule et rapidement je me retrouvais cerné par les visages qui camouflaient les murs encadrant la rue et les paysages de la vallée dans le fond de ma vision. Des inconnus qui ne me remarquaient pas, moi et ma mine triste, ce qui était parfaitement parfait dans ma situation. Le convoi matinal de civils et de ninja dont les intérêts différés, mais leur destination était quasiment la même : Le futur. Moi, on pouvait dire que je fuyais un peu le passé, un peu le présent et surtout ce futur.

    Rapidement, je fus rejeté par la marée humaine du village devant une échoppe, sentant le souffre et la chaleur molle, humide, presque apaisante si le métal ne crispait pas les murs de fracas comiques, si on excluait l'action violente de frapper dessus sur un marteau. Dans mon esprit, une forge commerciale ressemblait peu ou prou à ça, avec un forgeron petit, barbue et avec un accent trés prononcé, mais les histoires étaient souvent fausses et en entrant, je ne pouvais pas m'imager m'être plus trompé sur la nature de mon interlocuteur.

    Ou interlocutrice.
    CEYLAN



    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
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    Flashback - Printemps de l'An 802


    Ce matin-là, j'étais effondrée dans mon pieu. On pourrait croire que c'était à cause de la fatigue, de mon dur labeur, mais pas du tout. J'avais bu comme un trou. Pour oublier et ne pas penser. Ne pas réfléchir non plus au sentiment de culpabilité qui m'habitait, et pas que. Le trou dans le cœur que j'avais ne pouvait pas se combler à coup de bouteille de saké. Pas besoin d'être un grand génie pour le savoir. Cela avait beau être bien différent de la honte et du déshonneur que j'éprouvais, et pourtant je trouvais ça plus frustrant, plus douloureux. Ça me tiraillait les tripes. Il n'y avait rien de pire que de prendre des habitudes et de s'attacher aux mauvaises personnes. Est-ce que c'était ça ? Le mal de l'absence ? Mais ce qui me gonflait le plus, c'était que tout cela était choisi. Exécrable punition autoinfligée.

    Je m'étais déjà sentie comme une merde, mais là, j'avais atteint le fond. Des mois que la décision avait été prise et consentie, et je devais avouer à moi-même que je n'aurais jamais cru que cela aurait été aussi dur, ni même que je pusse être capable d'éprouver de tel sentiment à l'égard de quelqu'un. Je n'avais cependant demandé qu'un châtiment, je n'avais qu'espéré qu'il mit fin au mépris que j'avais de moi-même. Je lui avais pourtant donné le temps nécessaire pour me détester, pas de m'aimer. Et moi, la sans cervelle, trop présomptueuse pour imaginer que ce genre de connerie pouvait m'arriver, j'y avais foutu les deux pieds dedans. Je me demandais encore comment c'était possible. Il était si faible, il manquait de courage, un petit médecin de campagne pas foutu d'être plus enragé à l'égard de la femme qui avait tué sa sœur adorée. Oh, il savait être en colère, mais une colère qui ne donnait lieu à rien si ce n'était de le soulager lui. Il était trop gentil, trop innocent, trop doux, trop bon et trop humain sans doute. Mais il avait sa façon de me regarder, de me sourire comme un benêt parfois, de jouer les offusquer de façon ridicule. Il était drôle. Pfff... les deux pieds, je vous avais dit. Je supposais que dans une autre vie, nous aurions pu avoir une chance. Mais pas dans celle-là.

    Alors, je buvais. Je m'étais habituée à avoir la présence de ce crétin dans mon périmètre et il me manquait. Le comble ? Il ne s'était jamais rien passé. On n'avait jamais commis cet affront, et pourtant, on ne pouvait pas dire qu'on n'avait pas joué avec les limites. Mais notre honte était plus lourde et notre séparation la logique. Alors, je buvais. Je regrettais. Parfois de l'avoir rencontré, parfois de ne pas avoir cédé. Et je me retrouvais avec une gueule de fois de tous les enfers au petit matin. Comme cette fois-là.

    Il me fallut des plombes pour me décider de me lever, d'autant qu'il me fallait tenir le magasin ouvert. Je n'avais pas de missions, et je n'avais pas de commander à forger. Je ne devais que me contenter de tenir la boutique pour qui viendrait. J'avais tellement la flemme, mais cela avait au moins le bénéfice de me tenir occuper. Et si je le faisais pas, mon vieux allait m'allumer et je voulais clairement pas avoir sa grosse voix me tambouriner le crâne. Je m'étais contentée alors du minimum. Pour me préparer, je voulais dire. Les cheveux tout juste peignés me tombaient sur les épaules, je ne portais qu'un simple débardeur blanc, je n'avais même pas une veste. Le temps de mettre mon katana à la ceinture et de boire un simple thé tiède que j'étais partie avec ma nonchalance habituelle.

    J'avais d'horribles cernes sur le visage, et la clope au bec quand je crus voir une silhouette devant la boutique. Moi, j'avais les fesses posées sur le comptoir, un cendrier plein de mégots, et un bouquin de compte entre les mains. Je n'avais clairement rien de la petite vendeuse modèle, mais je m'en foutais, j'étais chez moi. J'avais laissé la porte à moitié ouverte pour avoir une vue sur la rue. Le silence de la pièce me foutait le bourdon et tant pis pour mon mal de tête.

    " Hey, petit. Tu rentres ou tu lèches la vitrine ? "
     Mon œil unique se posa sur le freluquet qui devait pas encore être majeur, du moins à première vue. Je le dévisageais, et ferma lentement mon cahier. D'un mouvement, j'écrasais ma cigarette et sautait du comptoir.

    " Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? "
    S'il était là juste pour se planquer de petits cons qui l'emmerdaient, j'allais botter des culs.




    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
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    - Heu... Oui ! Imaginez la tête d'un gamin de seize qui se fait prendre sur le fait de... de quoi déjà ? Mater une vitrine ?

    La honte.

    Obéissant au possible à la voix féminine qui me demandait si je rentrais ou si je regardais comme un débile le verre et les objets disposés derrière, je n'avais pu que répondre une affirmation banale à une question tout ce qu'il y avait de plus ouvert ! Le "oui" n'avait pas sa place ici, mais je l'avais amené comme si c'était la vérité à toute question...
    Stupide, j'étais stupide, et en passant le bois de la porte, je me surpris à secouer la tête. "Un chuunin aussi débile, c'est pas croyable." Qu'est-ce qui était incroyable ? Que je sois chuunin ou que je sois finis avec une rare espèce de pisse ? Dans un bruissement, je fermais la porte que j'avais découvert semi-ouverte, ce qui m'apparut comme une nouvelle petite erreur, car l'ambiance fut bien plus étouffante quand les bruits de la rue devinrent camouflés par des cloisons supplémentaires. "Merde..." Étouffant un juron, je découvris assez vite la nature de la voix qui m'avait poussé à entrer, si elle avait vraiment voulu que je rentre... À la réflexion, elle m'avait juste posée une question.

    Une femme mûre, aux cheveux blancs comme... Moi, et ma mère, d'ailleurs son âge et sa stature me rappelait ma génitrice et donc la conversation déplaisante que j'avais quittée comme un voleur. Encore une preuve que je n'étais pas tout à fait digne du titre de chef d'équipe. Une grande différence entre les deux personnes était l'absence manifeste d'un œil chez la propriétaire, ou vendeuse, ou cliente, ou quoi que ce soit... De la boutique.
    Une mauvaise langue pouvait aussi parler de la fumée épaisse qu'elle laissait autour d'elle, mais à tout bien réfléchir elle devait connaitre ou posséder les lieux, alors elle faisait bien ce qu'elle voulait. C'était aux autres de se débrouiller pour ne pas se laisser étouffer par l'odeur et la combustion odorante.

    "Peut-être pour ça que la porte était ouverte."

    Son mouvement me rappela son existence et surtout que j'étais planté devant elle comme un épouvantail : Fermant un cahier que je n'avais pas remarqué, elle éteignit son baton de mort pour enfin sauter du comptoir où elle avait siégé et se diriger vers moi. Les dents serrées et la bouche fermée, je me préparais à me faire remballer pour une raison X ou Y, mais elle me présenta plutôt une mine aimable, quoi qu'un peu indifférente à ma situation de mongolien. "Est-ce qu'elle peut faire quelque chose pour moi ?"

    Quelques réponses fantasmagoriques me vinrent : Ramener des morts mon paternel, m'empêcher de devenir chuunin ou parler à ma mère pour qu'elle arrête de me servir des sagesses éclatés au sol... Mais ce qui sortit de ma bouche fut tout autre, comme toujours.

    - Vous vendez quoi ? J'avais vu la vitrine, je voyais les divers objets qui s'amoncelaient sur les murs et au comptoir, mais cette demande me vint le plus naturellement du monde. Je cherche un cadeau pour mes élèves et je ne trouve pas... Qu'est-ce qu'on offre à des genins qu'on doit diriger ? Tiens, on s'avançait vers le sujet du chuunin, mais pas de la façon miraculeuse que j'attendais.

    Évidemment, tout cela me prenait de cours : Je m'attendais à tomber sur un homme bourrin plus prompte à m'éclater le visage avec son marteau qu'à discuter et cette dame sautait de son comptoir pour m'accueillir. Un geste pas du tout tendre, mais dans ma situation, je prenais bien ce qui passait... Une transposition déplorable du rôle de la matrone, à cause sans doute de similitude physique, sans être un vrai calque à cause des différences terriblement flagrante. Pour un garçon qui cherchait des réponses sur mon existence, je me fixais bien trop vite sur des gens parfaitement étrangement. Les yeux grands ouverts, presque de manière comique, je dévisageais cette femme qui ressemblait de moins en moins à ma mère et de plus en plus à...

    Une ancre.


    "Stop". Je devais me calmer et chercher à juste répondre de façon cohérente. Pour retrouver un peu de contenance, j'entrepris de passer ma main sur ma nuque, d'un air un peu perdu.

    - Je suis un jeune chuunin et... C'est compliqué. Un pieu mensonge, si j'étais un bateau, alors j'étais en plein naufrage dans une brume intense et parcouru de monstre sanguinaire.

    Avec le recul, j'étais peut-être excessif à seize ans...

    CEYLAN



    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
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    Flashback - Printemps de l'An 802


    Tandis que j'alpaguais l'adolescent qui se tenait devant ma boutique, je pus enfin me faire une idée plus nette de l'engin : des cheveux aussi clairs que les miens, une bouille de petit bonhomme tout fragile, une peau plutôt mate. À première vue, il n'avait rien de très guerrier et je me demandais bien ce qu'il pouvait bien faire là. Il n'avait rien de très futé non plus. Il avait pas fait illusion longtemps.

    " Ce que je vends ? Tout ce qui se trouve dans ce magasin, petit génie. "
    Je pris rapidement une expression blasée. Pardonnez-moi du peu, mais la question était un peu conne, quand bien même il tenta de se rattraper avec son histoire de cadeaux. De cadeaux ?

    " Attends... t'as dit quoi là ? Des élèves ? Mais t'as quel âge ? On est s'y désespéré à Seizan pour que ce soit des ados qui fassent les classes maintenant ? Le monde part vraiment dans tous les sens... "
    Sur ce triste constat, je m'avançais vers l'adolescent avant de lui passer juste à côté. Là, j'entrebâillais la porte et retournais derrière mon comptoir. Le temps de fouiller dans mes poches, et je sortis une cigarette que je coinçais entre mes lèvres serrées et d'un petit tour rapide, j'allumais la chose à coup de katon.

    Je finis par m'accouder en soupirant et porta mon œil améthyste un peu partout dans la pièce. Je réfléchissais à ce qui pourrait être utile à des "jeunes" genins, parce que pour la blague... je l'étais toujours. Officiellement, je m'étais toujours pas bougée les fesses pour passer en grade, parce que ça signifiait les emmerdes à plein nez et justement, je préférais ne pas en avoir. Bon, ça me gonflait pour le salaire, mais cela me suffisait étant donné que j'étais célibataire.

    " Bon sinon, pour tes élèves, tu peux rester sur des bases avec des shurikens ou même des kunaïs. On en a jamais assez de ces trucs-là. Tu peux aussi acheter du fils, pour des pièges ou attacher quelqu'un... dans un cadre professionnel, cela va sans dire. "
     J'eus à ce moment-là un petit sourire et je fis un clin d'œil à l'adolescent. Autant prévenir au cas où.  Enfin quoi qu'il en soit, je lui proposais que du petit matériel, parce que je pensais qu'il n'aurait pas non plus un porte-monnaie extensible, et puis les genins qui seraient sous sa coupe se devaient de décider leur style de combat. Bref, je lui proposais que des trucs bateaux.

    Mais quand je tournais la tête vers lui, il me regardait avec des grands yeux de merlan. Je ne pus me retenir de sourciller comme pour signifier s'il y avait un problème.

    " Bah alors mon mignon ? On perd ses moyens ? Honnêtement, si tu veux diriger d'autres gugus, faudrait que tu travailles ta confiance. Tu vas te faire bouffer tout cru sinon. "
    Je soufflais ma fumée dans sa direction, non pas pour le faire chier, mais parce que si j'avais ouvert la porte, c'était aussi pour la chasser des lieux.

    " Alors ? Tu vas me dire ce qui te fait envie ? "
    On allait pas passer cinq heures à choisir de quoi équiper des gosses ingrats, non ?



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    Fumiri Kunao
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    - Je... Oui, évidemment qu'elle n'allait pas m'inventer des articles ou me sortir toute une panoplie qui n'était pas en lien avec la forge, mais pendant un instant je n'avais pas saisi l'ironie et mon œil brilla de curiosité. "Abruti."

    Soupirant de moi-même, je ne pus que subir un amoncellement de poncif sur ma jeunesse et sur le village qui partait à vau-l'eau à cause de ça. Si je n'en pensais pas moi, la chose orale me fit quand même un peu mal à l'égo. J'étais devenu chuunin à la suite d'une mission rondement mené, contre des bandits, et mon action m'avait propulsé en dehors de l'équipe que je formais pour me mettre à la tête, aujourd'hui, d'une autre. C'était cocasse et bien trop rapide pour moi, mais personne ne m'avait demandé mon avis. "Pas grand monde s'intéresse à ce que je pense en fait."
    Comme un coup de vent, la dame passa à côté de moi pour rouvrir la porte... Voilà que je forçais les gens à m'ignorer pour faire leurs trucs. La cigarette nouvellement promise à ses lèvres fut allumée d'une curieuse manière et son lien affinitaire avec le feu, ou bien un briquet astucieusement caché dans sa main, ne fit pas un doute... Enfin si, justement, si je me posais la question.  La question de mon égo me titillait quand même pas mal.

    - Oui, je suis un peu jeune... Mais je suis capable ! Et c'est vrai ! Une bouteille à la mer, sans doute, car en soufflant elle ignora ma sentence pour me donner des conseils, commerçante jusqu'au bout du filtre, sur ce que je pouvais acheter pour les jeunes : Shuriken, kunaï, fil pour...

    "Quoi ? "

    La fin de sa phrase, avec le sourire et le clin d'œil qui pouvait passer parfaitement pour un réflexe musculaire banal vu que... Elle était borgne, me fit légèrement tiquer puis absolument rougir... Je n'avais jamais pensé à ce genre d'utilisation, ni à rien de ce côté de là de... "Nom d'un Kami !"

    - Je... Pas de fil... non merci. Je ne me prononçais pas encore pour les autres outils, c'était banal mais efficace vu que je ne connaissais guère leur tempérament, leur style ou quoi que ce soit d'eux... "Je devrais peut-être me pencher sur leur cas."

    La secrétaire du Seizankage n'était pas commode et j'avais décidé de l'esquiver le plus possible... Sauf que là, je devais immanquablement aller la voir pour récupérer les dossiers de cette jeunesse que je devais tirer vers le haut. "Je devrais déjà essayer de me tirer de cette situation." Un temps de suspension qui fut coupé par la fumeuse. Celle-ci m'affirma que je devais prendre confiance en moi, sinon j'allais me faire bouffer... Mais par qui ? "Il y a des animaux sauvage si haut dans les montagnes ?"

    Oui, je n'étais pas à cette époque le couteau le plus aiguisé du tiroir.

    - Je sais... Mais c'est compliqué. On fait une bonne mission et on se retrouve chef d'équipe. Je n'ai que seize ans, le rôle de genin m'allait pour l'instant... Je ne me sens pas encore capable, mais ma mère dit qu'on est jamais vraiment prêt pour les choses nouvelles. Faut avancer et serrer les dents, alors je le fais... Enfin j'essaie. Je suis arrivé par hasard devant votre boutique, je ne cherchais pas spécialement un cadeau pour mes élèves... À vrai dire, je cherchais surtout à fuir. peu de sens pour beaucoup de matière à psychanalyse, mais j'avais affirmé ça d'un ton un peu haut, comme un ballon de baudruche qui se vide un peu trop rapidement pour les consonances graves de la virilité. La dynamique continua, avec une finalité exotique.  Donc ce que j'aurais envie, c'est d'une solution qui puisse résoudra la boule que j'ai au ventre, mais apparemment vous avez que du fil pour ce genre de problème... Une blague un peu molosse, qui s'accompagnait non sans mal d'un petit sourire malicieux et innocent. Un sale gamin qui fait référence à des choses trop grandes pour lui, et qui en tirait une fierté relative. Un petit instant, j'attendais une réaction, avant de ricaner un bon coup, comme si je relâchais une tension bien trop longtemps présente en moi, et de sortir mon porte-monnaie pour révéler : Sinon, ce sera cinq shurikens et cinq kunaïs. Ils se partageront bien la chose...

    Pas une seule vague de confiance, je prônais cette fois-ci un humour et un sourire décomplexé pour dissimuler la gène que je n'avais pas réussi à enfouir avant... Je devais me forcer à renvoyer une bonne image, sinon je n'allais être que la risée du village et personne ne voulait ça. Faire la honte de ma mère et de feu mon père... Non. Sans connaitre le prix, j'avançai quelques ryos dans ma paume, en me présentant.

    - Kunao, de la famille Fumiri. Et vous ? Voilà que je faisais volte-face pour devenir sociable et mener la conversation... On apprenait n'importe où à devenir un grand !



    CEYLAN



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    Kaname Honoka
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    C'était vraiment un drôle de bonhomme. Je voulais dire, ce gamin qui se trouvait dans mon magasin. Il avait beau décrier qu'il était un chunin et un grand garçon, mais j'avais l'impression d'avoir en face un petit chiot qui attendait qu'on lui gratta l'oreille.

    " Mouais... "

    Il me faudrait bien plus que ça pour me convaincre, quand bien même il pouvait m'agiter tout le nez son bandeau. Les titres, c'était que des titres. Ça ne permettait pas de vérifier les faits d'armes, ni la justesse de ces derniers. Combien de crétin atteignait les sommets sans avoir rien fait ? Un paquet. Juste le mérite d'avoir été là au bon moment. Maintenant, est-ce que c'était le cas du marmot ? J'avais des doutes, mais ça restait étonnant à la vue de son attitude.

    En attendant, je devais pas oublier que j'étais là pour vendre et que lui visiblement était un client, aussi jeune et maladroit était-il. C'était pas le moment pour moi de faire la fine bouche, bien que cela ne m'empêcha pas de m'amuser un peu. J'étais tombée encore sur un garçon avec un balai dans le popotin. La tronche qu'il tira lorsque je lui parlais des fils et leur utilisation ne manqua pas de me faire sourire.

    " Bah alors ? On est tout rouge ? "

    Un grand garçon, hein ? Ça prenait des grands airs alors que ça n'avait jamais vu le loup. Misère. M'enfin, si je continuais à l'asticoter comme ça, pas certaine qu'il me prit quoique ce soit de la maison - et j'allais encore me taper une belle réputation auprès des autres. La borgne qui faisait fuir les clients. Je voyais déjà le tableau. Serrant la cigarette entre les lèvres, je portais mon œil intrigué sur le gamin qui commença à parler. Parler, parler, parler. Par tous les kamis, je venais d'enclencher une machine infernale ! Je pipais rien à ce qu'il racontait entre son âge, une mission, sa mère ? Ok. ça sentait le problème œdipien cette histoire.  Il était préférable que je me perdis pas là-dedans.

    " Fuir ? En te planquant dans une boutique d'armes ? "

    J'avais vraiment capté que la dernière partie de son monologue. Si ma voix marquait la surprise, mon regard lui montrait que j'étais désabusée par la situation. À deux doigts de penser que finalement, je blablatais poliment pour rien.

    " Mon fil pourrait défaire pas mal de chose, mais pas sûre que ça soit de ton âge. "

    Hey ! C'était lui qui avait parlé de dénoué des choses. Peut-être qu'il avait plus de bagout qu'il le laissait croire. Mais bien entendu, ces paroles-là, je les avais prononcés à voix basses, et plutôt pour moi. Je me contentais de soupirer face à l'adolescent.

    " Écoute petit, c'est pas en fuyant des problèmes que les choses vont s'arranger, mais ça, tu le sais déjà. À courir dans tous les sens, tu fais que perdre ton temps et ton énergie au lieu de chercher une solution. C'est quoi le problème ? T'as l'impression d'escroquer ta place ? Bah remue-toi le cul et fais en sorte d'en être digne. Probablement que les grands génies qui nous dirigent ont vu en toi un truc que t'es pas foutu de calculer. "

    Ou bien ils étaient devenus de vieux séniles. C'était une possibilité après tout. À force de respirer de la poussière dans leurs bureaux, il ne faudrait pas s'étonner si un jour les choses ne tournaient plus très ronds là-haut.

    Le petiot finit cependant par enfin se décider pour quelques choses, et je lui préparais sa petite commande. Ça serait pas la richesse aujourd'hui, mais mieux que rien.

    " Ça te fera 50 ryos, gamin. "

    Le laissant payer son dû, il décida de se présenter avec un grand sourire. Le mien se profila sur le coin de ma bouche, alors que je pris pour mettre en caisse ce qu'il me déposa sur le comptoir. Le nom ne m'était pas familier, mais fallait dire que j'étais pas spécialement sociable pour me préoccuper des autres.

    " Kaname Honoka. Appelle-moi juste Honoka. J'aime pas qu'on en fasse des caisses. "

    Prenant ma cigarette pour me débarrasser de la nicotine consumée dans son cendrier, je me permis d'entretenir la conversation. Pour la forme. Ou bien parce que je m'ennuyais. Un peu les deux en fait.

    " Bon alors, Kunao. T'es le genre de chunin qui se défend comment ? "

    Vu la marchandise qu'il avait acheté, il m'était naturellement venu à l'esprit que cela pouvait avoir un rapport avec le lancer de shurikens.





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    Fumiri Kunao
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    La dame était étrange, bien qu'assez indifférente et distante à mon intention, elle s'amusa de la chose de me voir rougir, même si c'était malsain. J'avais baissé les yeux devant sa réaction, puisqu'à seize ans, je n'avais jamais vraiment fait quelque chose... Avec les filles. J'avais eu quelques amourettes, mais ce n'était rien de palpitant, et les seuls souvenirs que j'avais, c'était quelques échanges de salives et une ou deux palpations craintives, qui n'avaient rien donné.

    J'étais Kunao, le chuunin puceau, mais ce titre bizarrement je ne le clamais pas tout haut.

    Après mon apparent monologue, elle avait posé une simple question et je fus forcé de froncer les sourcils, un peu hagard moi-même... Un petit temps de réflexion et je répondis :

    - Au départ, je ne voulais pas rentrer, je suis tombé sur votre devanture comme ça, mais vous m'avez dit d'entrer alors... Alors rien du tout, je m'étais exécuté.

    Un bref instant, je la vis bredouiller quelque chose après coup, mais je ne saisis pas bien ce qu'elle disait alors qu'elle reprenait une voix audible pour m'annoncer la morale que toute personne d'un certain âge pouvait asséner aux plus jeunes : Serrer les dents, mériter sa place malgré les doutes... "Oui, mais..." J'étais tenté de débattre, mais elle s'en fichait et moi aussi un peu. La solution ne venait pas dans une discussion stérile. Pour autant, elle n'avait pas tort sur quelque chose.

    - Je devrais... Je n'ai pas vraiment le choix, mais c'est toujours plus simple dans l'action. Avec l'idée que je vais avoir une équipe, pleins de questions se mêlent. Quand on doit se battre ou mener une enquête, on suit le fil ou on se concentre sur son adversaire, mais hors de ça... Tout se complique. Penaud, je faisais la moue un peu peiné par cette révélation que tout n'était pas aussi simple qu'une mission bien menée. Certainement que les hauts-fonctionnaires avaient vu un truc, une compétence réelle ou un potentiel inachevé. Ouais, je sais pas... Le pourquoi du comment m'était inconnu, mais la finalité était que j'étais là.

    Alors il fallait serrer les dents, peut-être dans un sourire ?

    L'argent échangeait pour avoir mes cadeaux de fortune, j'essayais de faire la discussion avec la psychologue forgeron. Celle-ci s'appelait Honoka, un nom que je notais dans ma tête et que des années plus tard serait rattaché à ma vie de chuunin et à ma conception du travail et de la confiance.

    - C'est noté, Honoka. Un air complice, alors qu'elle reprenait la conversation pour me demander comment un chuunin fraichement élu et ému pouvait se défendre. J'utilise mon katana, que j'ai appris à utiliser depuis mon enfance... Je ne sais pas vraiment faire autre chose. J'ai des camarades qui pratiquent le ninjutsu, mais je n'ai jamais été tenté. Tant que je peux m'approcher de ma cible pour qu'il goute ma lame, cela me va... Haussant les épaules, je démontrais de grandes faiblesses : La formation samouraï ne comptait que sur le sabre et le corps correctement développé. Mais si j'ai réussi à m'en tirer depuis trois ans sans de grosses blessures...Mes pensées allaient à mon front entaillé très tôt dans ma carrière et que je cachais derrière un bandeau. C'est que ça marche ! Un sacré besoin de justifier mes propres manques, mais qu'importe ! Hmm... Vous étes juste commerçante ou vous avez une autre activité à côté ? Dans ma famille, une partie était dans la gorge, mais je savais qu'une partie des habitants dans l'économie du village était aussi dans l'armée et la boutique servait à arrondir les fins de moi.

    Une vie dans une vie, en fait.

    CEYLAN



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    Je regardais le gamin avec un œil un peu blasé. Je rêvais où il était presque en train de dire que je lui avais forcé la main pour entrer dans ma boutique ? Je me savais pas si autoritaire que ça. M'enfin, s'il suffisait pour moi d'engueuler ce qui traînait devant la vitrine pour les faire venir et acheter, je devrais peut-être faire ça plus souvent.

    Mais voilà, le petit Kunao, il était pas du genre à obéir et à pas être sûr de lui. À l'écouter, il était chef d'équipe que parce qu'on lui avait demandé. C'était techniquement un peu le cas. Mais du coup, il souffrait du syndrome de l'imposteur. Je ne pus m'empêcher de soupirer.

    " Tu te poses trop de questions gamin. Si t'es capable de te démerder dans le feu de l'action, t'as qu'à considérer ton équipe comme tes bras supplémentaires pour agir. Tu les fais agir comme si c'était toi quand tu dois les commander. À ceci près qu'ils ont pas les mêmes capacités, donc étudie-les. Rendez-les plus fort en les accompagnant. Bref, soit tacticien quoi et te complique pas les choses en cogitant de trop. "

    Si on se mettait à trop réfléchir, on se perdait facilement. On savait plus comment agir et agir tout court. Bien sûr, je disais pas qu'il fallait foncer tête baisser, juste trouver le juste milieu entre trop d'interrogation et pas assez. Là, le gamin réfléchissait trop. Surtout pour un truc aussi con que prendre le commandement de genins. Bon après, peut-être qu'il avait tout simplement pas la maturité pour le job. Il devait même pas être majeur. Terrible.

    Puis vint la curiosité et les questions. Je ne pus m'empêcher de sourciller quand il déclara qu'il était un épéiste. Je l'aurais pas parié, mais là, il devenait intéressant… jusqu'à ce que le dépit me gagna un peu devant le fait qu'il se contentait de ce qu'il avait, limite s'il ne comptait pas sur la chance.  Qu'est-ce que c'était cette génération de samuraï, là !

    J'écrasais le mégot de ma clope dans mon cendrier et portai mon attention sur l'adolescent. Là, un drôle de rictus un chouilla agacé se dessina sur mon visage. Je pouvais pas laisser passer ça.

    " Qu'est-ce que c'est ce speech à la con ? Ne te contente pas de tes acquis actuels, ni même de ta chance de cocue. Si tu veux survivre, il te faudra un peu plus que ça. Sans déconner, qu'est-ce qu'on apprend aux samuraïs de nos jours. C'est encore un de ses vieux de la vieille qui t'a donné des cours, hein ? Pas étonnant que les shinobis nous fassent passer pour des glands. "

    Je secouais la tête négativement, avant de disparaître quelques secondes dans l'arrière-boutique. Là, je récupérais mon sabre que je mis à ma ceinture, et sortit de derrière mon comptoir. D'un geste du menton, je désignais la sortie à Kunao.

    " Allez gamin. On se casse du magasin. De toute façon, je ferais pas fortune aujourd'hui. Je vais te montrer qu'un samuraï ne doit pas penser qu'avec sa lame. "

    Lorsque je passais à côté de lui, et comme j'étais un peu plus grande - après tout, il était encore en pleine croissance - je le toisais un peu avec un sourire en coin.

    " Parce que je fais pas que fabriquer des armes, je sais aussi les utiliser. On va sur le terrain pour voir ce que tu vaux et vérifier si tu peux te permettre de te contenter d'être né sous une bonne étoile. "

    Ou sinon il finirait avec un œil en moins comme moi.




    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
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    Sacré virage...

    Je ne sais pas où j'avais énervé Honoka, mais elle m'avait pris en grippe d'un coup... Un interlude derriére son comptoir et elle revenait avec un katana. "Oh..." Elle voulait m'amener vers le terrain d'entrainement pour me faire gouter à sa façon de prendre en main la voie du samouraï. Je fus un peu choqué, surtout car... Bah je ne savais pas si elle allait me buter. Avec le fourreau en main, elle avait l'air assez patibulaire et un bref instant, je crus sentir que ce soir je n'allais pas rentrer voir ma mère.

    "J'aurais dû lui dire au revoir..." Tétanisé, je la suivis avec trois pas de retard, mais elle s'en fichait bien car elle filait vers la plateforme d'entraînement, sur le pic venteux. Un lieu que j'avais un peu pratiqué durant mes années de genin pour des entraînements physiques avec mes camarades de l'équipe. Le chuunin qui s'occupait de nous était un quarantenaire qui privilégiait le bâton, pour étourdir et assommer ses adversaires... Pour notre mission contre les bandits, cela n'avait pas intimidé grand monde, mais une fois lancé ses moulinets et sa technique très précise le rendait très fort, un vrai danger qui seul limitait le caractère non mortel de ses coups. Enfin, si une frappe à pleine puissance, ne vous videz pas de votre sang. Bref, son maitre de mot était le renforcement musculaire puisque le bukijutsu n'était pas qu'une question de technique martiale, c'était aussi le corps. Un mouvement était précis que si le muscle était assez puissant pour soutenir les assauts : La fatigue, le stress, la douleur... tout pouvait rendre le bras flageolant et donc les attaques vaines.
    J'avais bien suivi son conseil et à quinze ans, j'affichais déjà une dégaine assez honorable pour mon âge, ce qui avait encaissé déjà pas mal d'attaques ou de coupures. Pourtant, ce qui me manquait vraiment, c'était le mental, même sans aucun danger visible chez mon interlocutrice qui avait prit des tours suite à mes propos (que je ne comprenais toujours pas), j'avais une crainte par rapport à elle et je serrais mon propre fourreau dans ma main comme si c'était un radeau en plein océan. Les yeux fixés sur le dos de la borgne, comme si à tout le moment elle pouvait se retourner pour m'en mettre une.

    "Naitre sous une bonne étoile ?" Je ne me pensais pas privilégié, cependant je n'avais jamais développé un quelconque talent chakratique. Mon chef d'équipe m'avait un jour expliqué que mon chakra, je l'utilisais autrement, notamment dans mes mouvements : Un combattant pouvait très bien se passer de boule de feu ou de foudre, en augmentant ses capacités par cette étrange énergie que mes parents avaient toujours regardé d'un air un peu méprisant. Le vrai Bushido, pour eux, se passait de ce genre de tricherie et un peu bêtement j'avais suivi la tendance... À mon âge, assez faible, je n'avais jamais composé le moindre mudra, utilisant ce temps d'apprentissage pour accroitre plutôt ma technique de kenjutsu. Elle avait prit mal mon discours, comme si je l'avais insulté alors que j'expliquais justement mes capacités... Penaud et honteux, je trainais les pieds en appréhendant toujours pas mal ce qu'elle prévoyait pour moi, ne laissant qu'un vague murmure :  

    - Je veux pas finir foudroyé, moi... Si elle voulait me faire goûter au chakra devenu élément, cela n'allait pas me plaire. Je savais qu'une classe de samouraï avait cédé à l'utilisation du ninjutsu, mais je n'en avais rencontré que peu... Plus tard dans ma vie, le pourcentage allait augmenter et a dix neuf ans, j'allais me retrouver dans la minorité un peu honteuse, vu comme conservatrice, alors que bon sang... j'avais juste toujours fait ça quoi ! Pourquoi on veut me punir pour ce que je suis... Toujours un peu effrayé, j'essayais de montrer un peu de résistance sans toutefois lever la voix assez pour être entendu.

    Rapidement, la terre battue et le bruit des efforts signalèrent notre arrivée sur la zone d'exercice : Suivant encore la forgeronne se révélant samouraï zélée, je me gardais bien de me rapprocher au cas où elle juge que notre arrivée sur la zone de combat fut le moment d'aller au contact. Méfiant, je mis ma main sur la garde de mon katana. Je n'étais pas encore un professionnel du iaido, mais au vu de la distance je pouvais au moins bloquer l'attaque pour contre-attaquer.

    - Hmm... On fait quoi maintenant ? La réponse me semblait claire, mais je voulais une confirmation vocale. Bien que j'étais hésitant en temps normal, mes combats, d'un nombre assez réduit, m'avaient amené à délivrer un peu plus d'assurance en situation de conflit... Hésiter ou se poser des questions, durant un combat, c'était mourir et je ne voulais pas mourir. L'image de mon père, chutant durant un exercice de kata, me sauta aux yeux et je serrais les dents. "Je ne veux pas mourir, jamais..."

    Bon rêve d'un gamin.



    CEYLAN



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    Je saurais pas dire ce qui me foutait le plus les glandes : voire un gamin mou du genou devenir chunin ou un gamin mou du genou être un samuraï. En tout cas, ça m'avait fait grimper la tension d'un coup, cela me surprit moi-même... ou bien j'avais un besoin inconscient de passer mes nerfs sur quelque chose, et Kunao venait de me servir une raison sur un plateau. Mais la vérité ? C'était que ça me donnait l'impression de me voir moi-même, du moins, cette partie de moi qui s'était contentée de ce qu'elle avait, avec un soupçon de vanité. Oh, le gamin ne semblait pas être fait de ce bois, bien que je le découvrirais vite. Cependant, il y avait des leçons à apprendre, quand bien même il était jeune. Puisqu'il avait une équipe à sa charge, il pouvait pas se permettre de se reposer sur sa chance.

    " T'as dit quelque chose ? "

    Alors que je l'emmenais sur le terrain, je l'entendis derrière moi baragouiner dans son absence de barbe. Je tournais légèrement la tête sur le côté, la cigarette dans le bec, sans pour autant m'arrêter de marcher. Il avait l'air tout flippé. J'avais pourtant pas l'impression de m'être montrée si terrifiante que ça... il y aurait encore plus de boulot que ce que je croyais. Retombant dans le silence jusqu'à destination, notre route finit par se dégager pour les grands espaces de terres battues. Il y avait déjà quelques braves et demeurés qui s'entraînaient, et mon œil cherchait un lieu où on ne serait pas dérangé.

    " Suis-moi. "

    Reprenant la marche pour nous diriger sur un terrain autre, je me stoppais brutalement. Là, je me saisis tranquillement de ma clope et crachais ma fumée nonchalamment avant de regarder Kunao.

    " Dis petit. Est-ce que t'as la moindre idée de ce qui a pu me foutre les boules dans tes propos ? Si t'as pas deviné, c'est que t'as un sacré chemin à faire. "

    Serrant ma cigarette entre mes lèvres, je me mis à reculer de quelques pas.

    " Il se trouve que j'ai passé une nuit de merde et que j'ai du temps à perdre. Donc, on va donner du sens à ta venue et pas se contenter du fait que tu fuyais ta môman. "

    Les mains sur les hanches, sans encore la portée à mon katana, je fis un petit signe du menton à Kunao.

    " Allez... montre-moi comment tu brilles quand tu ne réfléchis pas. "

    Une invitation au combat, une mise à l'épreuve. En réalité, je désirais de faire cette rencontre une réflexion pour lui. Peut-être chercherait-il à comprendre à quoi je faisais allusion, mais c'était encore un gamin, en tout cas, dans sa tête. Pourquoi je prenais ça à cœur ? Bonne question. Normalement, c'était pas mon genre. Je me serais simplement contentée de me foutre de sa gueule et de lui dire au revoir. Mais ma faute pesait lourd sur ma conscience de samuraï, quand bien même j'étais la seule à me le reprocher aujourd'hui. Seulement, mettre sur mon chemin un gamin dans son genre, prétendant agiter son katana et continuer à espérer que tout se passerait bien tant qu'il était assez habile... C'était pas le jour.

    " Bon ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? On est pas là pour se buter, je veux étudier ta technique. Accouche. "

    Fallait vraiment qu'il arrête de flipper pour rien...




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    - Pourquoi vous êtes en colère ? De grands yeux ouverts, alors que je me mordais la langue en réfléchissant. Ce n'était pas bien difficile, mais quelque chose me manquait. Vous avez parlé de bonnes étoiles, alors vous êtes en colère parce que... Un instant, j'agglomérais ma déduction. Parce que j'ai dit que je m'en tirais par chance, je crois, c'est ça ?

    Apparemment, la dame était fâchée avec le principe de chance et d'esquive des blessures par une force bénie des dieux... Moi j'avais une autre vision des choses, puisque cette même "chance" m'avait pris mon père, mais elle l'ignorait bien. Il y avait des choses qu'on ne pouvait pas éviter et jusqu'ici je n'avais pas connu grand-chose, sans doute car mon âge me permettait encore d'être relativement protégé par mes ainés. Devenir chef d'équipe, c'était laisser un peu de cette couverture chaude pour mettre un pied dans le monde froid et très dangereux de la réalité. Je ne le comprenais pas encore, à cette époque, mais les années passant tout me devenait plus clair.
    Par pudeur, je n'avais pas évoqué ma vie... Et sur le visage de Honoka, je voyais bien qu'elle avait connu pas mal de mauvaises choses, ce qui ne m'amenait pas vraiment à m'ouvrir, au risque d'être une chiffe molle, déjà que j'étais un mollasson qui cogitait trop pour la forgeronne. Attendant de recevoir le constat accablant de mon incompréhension, en tout cas partielle, je fus bien vite mis au défi : Briller, ne pas réfléchir...

    Me donner l'opportunité de penser à autre chose, justement à rien. En situation de combat, même amicale sauf si la dame était bien du genre à me mettre quelques coups bien placés, je cherchais le plus possible à faire le vide... La réflexion n'était pas la première chose à faire quand on voulait survivre et s'il y avait un objectif dans ma vie, autre que de chercher un sens véritable à mon existence, c'était me donner le temps et la capacité pour mener mon enquête, ce que le fait de rester en vie me permettait pas mal.
    Prenant une respiration, j'équilibrais mon corps avec mon esprit pour donner le meilleur de moi-même : Les yeux dans le vague, cherchant à percevoir le monde autour de moi sans me focaliser sur un point, je me mis dans la position de combat. Percevoir et voir étaient deux notions différentes. Le regard qui voit est intense, le regard qui perçoit est doux. Être capable de voir ce qui est éloigné comme si c’était proche et de voir ce qui est proche comme si c’était éloigné était la base de la maitrise du kenjutsu, de la voie que je voulais emprunter. Regarder sur les côtés sans bouger les yeux : En permanence, voir et percevoir. Comprendre et sentir, en fait. Devenir la lame, et en même temps dépasser le statut de simple objet... Un peu troublé par l'empressement de mon adversaire, je râlais dans ma barbe inexistante.

    - Elle va arriver, ma technique... Sur ces mots, je bondissais en avant pour donner un coup vertical. Évidemment, l'idée n'était pas de la trancher, mais de montrer toute ma force de jeune adolescent.

    À cette époque, je n'avais pas le même physique, mais ma technique était assez affutée... Dès le premier impact lancé, je revenais sur mes deux pieds pour faire un pas chassé et produire une frappe latérale sur le côté non armé de la borgne. Je n'étais pas un salaud et attaquer sur l'angle mort de l'œil absent de mon opposante n'était pas dans mes règles...

    À tort, sans doute.





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    Flashback - Printemps de l'An 802


    Mes yeux roulèrent comme des billes face à la déduction du jeune Kunao.

    " Je vois que j'ai affaire à un génie... "

    Je ne retins pas un soupir de plus, ni un rond de fumée qui s'échappa difficilement de mes lèvres serrées.

    " Et puis, permets-moi de rectifier un truc. Je suis pas en colère, je suis pas ta mère. Par contre, ça m'emmerde d'entendre la nouvelle génération de samuraï se montrer si désinvolte face à leur méthode de combat. Tu crois vraiment que tu pourras survivre avec une telle mentalité ? Même sans ça, je te mange tout cru. "

    Le mental y faisait beaucoup pour un guerrier. Le doute, la peur, la colère, était autant de chose dont on devait se débarrasser pour faire les choses comme il se devait. Oh bien sûr, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire, m'enfin, fallait au moins faire l'effort d'y parvenir un peu. Mais la chance ? Tsss. Non. On se reposait pas sur elle pour vaincre. En avoir était un bonus et encore, c'était relatif.

    En attendant, je titillais un peu mon jeune camarade pour l'obliger à m'attaquer, petit coup de pression avec l'empressement d'agir.

    " Je te rappelle qu'en combat, l'adversaire va pas attendre que tu te prépares... "

    Même si tout ça n'était qu'une simulation et un test basique pour me faire une idée des compétences du marmot, ça restait indirectement ludique. Le but ? Le mettre face à ses défauts. S'il comptait sur sa chance à lui, il oubliait que l'adversaire pouvait en avoir tout autant... ou bien juste d'être plus fort que lui. Dans ce cas-là, son étoile lui servirait à rien une fois mort et refroidi.

    Quand il se décida enfin, il la joua frontal et m'attaqua directement en levant son épée. Si ce genre d'ouverture pouvait fonctionner dans certain cas, c'était généralement grâce à un effet de surprise. Inexistant ici. J'avais le choix de parer ou bien d'esquiver. Je choisis la deuxième option. Par contre, Kunao se montra plus malin que j'espérais et tentai une attaque sur le côté. Une feinte ? Bien joué. Mais quelle chance qu'une telle combinaison fonctionna sur un guerrier aguerri ? S'il était plus rapide, ce n'était pas impossible. Toutefois, il était encore jeune, bien qu'il avait une certaine grâce dans ses mouvements.

    " Bien tenté. "

    D'un geste prompt, je sortis mon katana d'une main, et bloquai sa lame alors que je venais à peine de la sortir de mon fourreau. J'eus un petit sourire en coin, alors que j'avais toujours ma cigarette fumante à la bouche.

    " Quand tu te la joues collé-serré avec ton adversaire, tu as une moins bonne vue d'ensemble et t'es restreint dans tes mouvements. Est-ce que la chance va t'aider si ton adversaire est du genre habile ou fumier ? "

    Ce fut à ce moment-là que ma main libre se mit à bouger étrangement. J'avais créé des fils de chakra que j'avais attaché à ses chevilles au moment-même où je parais son attaque. S'il ne les avait pas vu, s'il ne se doutait pas de cette capacité, un mouvement de recul ou bien le simple fait de tirer moi-même sur ces fils lui ferait perdre son équilibre.


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    - Mais... Vous avez demandé ce qui vous mettez en boule ! Penaud, je baissais les yeux devant l'explication bien plus pointue. J'étais désinvolte ? Je ne l'avais jamais vu comme ça, et plus les mots s'enchainaient, plus je me rendais compte de son point de vue. Seulement, le fait que Honoka me "mange tout crû" attaqua mon égo et je relevais la tête directement.
    Dans ma préparation au combat, elle me titilla et je ne pus que souffler du nez, un peu mécontent, avant d'accélérer : C'était énervant qu'elle puisse avoir raison, mais c'était ainsi. Le petit stress, vu ses propos, m'avait forcé à me mettre dans les meilleures conditions, mais évidemment qu'en combat réel, c'était différent... Les dents serrées, je murmurai :

    - Vous voulez le meilleur de moi, ou pas ? Doucement, mais sûrement, je m'élançai pour attaquer.

    Autant ma première attaque ne toucha pas, la deuxième l'obligea à sortir sa propre arme pour bloquer. J'étais au point mort, certes, mais j'avais avancé et elle devait le savoir : M'expliquant des bases dont je me doutais bien, elle finit sa clope en attendant que j'attaque de nouveau. Habile ou fumier, hein ? Je ne voyais absolument pas les fils qui reliaient mes jambes à sa main puisque je ne me doutais pas du tout de ses capacités... une erreur dont j'allais apprendre la leçon ! Je sentais encore dans mon bras les vibrations de son contre, comme quoi elle avait une certaine force : De plus, sortir son arme et l'opposer ainsi à une frappe démontrait d'une certaine technique. Cette dame était un gros morceau pour le jeune homme que j'étais et cela me créait une certaine appréhension mêlée à une excitation. Seulement, elle pointait un détail troublant :

    - Je sais faire que ça. C'était bien malin de douter du corps-à-corps, mais quand on ne faisait uniquement que du kenjutsu, on ne pouvait pas se permettre de rester à l'écart. La chance, c'est moi qui la crée ! Je n'allais absolument pas reculer, maintenant que j'étais à portée !

    Repartant à l'attaque, donc, j'utilisais ensemble deux de mes futures techniques... À cette époque, elles n'avaient pas de nom et je n'avais même pas encore perfectionné ses mouvements, mais pliant mon coude je démontrai un estoc perforant et rapide - Urami no suiryoku - qui n'avait rien de subtil et qui ne voulait pas l'être ! C'était une entrée en matière pour placer mon bras et ma lame dans la bonne configuration dans l'objectif de bondir en avant et faire une vrille pour attaquer sur l'épaule gauche de la dame - Mugen no bōkō.
    Si je n'avais pas beaucoup de cordes à mon arc, il me fallait ruser dans le seul domaine que je maitrisais... Ainsi, les bottes et les frappes étaient devenues mon seul moyen d'expression et de survie. C'était bien peu, mais c'était ainsi. On était loin d'un kenjutsu solide comme celui de mon père, mais pour capitaliser sur ma vitesse je devais faire avec !

    Un peu plus subtil que mon dernier assault, certes, et rapide, mais en tournant ainsi sur moi-même, je sentis une petite pression sur le tissu de mon pantalon... Je ne compris pas tout de suite ce qui se passait, mais Honoka allait me faire comprendre que les cabrioles n'était pas la meilleure des façons d'attaquer.

    Outch.

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    Pendant un instant, je me demandais véritablement comme cela avait été possible que ce type-là fut nommé chunin... alors que je ne l'étais même pas. Bon, moi, je ne l'avais clairement pas demandé - mais on ne me l'avait pas non plus proposé, force était de constater qu'en réalité, j'avais passé le plus clair de mon temps dans ma forge que des missions. Et quand on savait ce que j'avais gagné dans l'une des plus importantes que j'avais mené… Bref. Tout ça pour dire que le caractère de Kunao était plus proche de celui d'un gosse que d'un futur adulte. Par contre, je savais que la maturité ne faisait pas toujours les moins bons guerriers. Ça réservait des surprises... peut-être moins en stratégie par contre.

    Le jeune Fumiri se montra en tout cas rapide, assez malicieux pour m'obliger à dégainer mon épée, parer son attaque et le laisser venir au corps à corps. Techniquement, cela pouvait être une chance pour un bretteur, une occasion de rêve pour commencer à harceler son adversaire. Mais cela pouvait l'être tout aussi bien pour lui quand on ne connaissait pas ses capacités. J'aurais très bien pu être une professionnelle en art martial, auquel cas, quand bien même les lames seraient un problème, j'aurais pu tenter de lui péter le bras pour le rendre inopérant. Notons que c'était pas mon cas, mais j'avais un tour dans ma manche : des fils de chakra. J'avais d'ailleurs profité de l'instant pour les déployer sur ses chevilles sans qu'il ne s'en rendit compte.

    " Cheh ! Crée ta chance dans ce cas.  "

    Un petit sourire apparut sur mon visage alors qu'il répliqua aussitôt. Plus mordant, plus violent. Sans doute avais-je titillé son égo. En tout cas, cela me permettait de m'apercevoir que c'était un bon manieur de katana. Ça se sentait. Une école spécialisée ? C'était ce que je crus ou devinais. Moi, c'était ce qui m'avait clairement manqué pendant des années. J'étais plus proche de l'autodidacte que de l'élève assidue. Pas de dojo pour bibi, mais je m'en étais tout de même à peu près sortie, bien que depuis, j'avais rattrapé certaine lacune.

    Et en parlant de ça, il me fallut employer une technique de base de samurai pour contrer la nouvelle attaque de mon jeune camarade. Quand je vis pointer son estoc, je ne pus retenir un petit sourire parce que cela me rappelait une technique à moi. Fallait croire que les grands esprits se rencontraient.  Bien évidemment, il y avait des différences, subtiles et propres à notre style. Mais quoiqu'il en fut, j'utilisais le dos de ma lame pour frapper par en dessous son katana, déviant son assaut. Cependant, il s'agissait là peut-être d'une feinte. C'était malin. Il me fallut comprendre que la véritable attaque était la prochaine... mais il y avait trop de cambriole.

    " Tu gesticules trop. Pas le temps dans un combat de faire des mouvements inutiles. Analyse plus rapidement ton adversaire, sinon... "

    Alors que sa lame était à deux doigts de me tomber sur la gueule, j'eus un mouvement de main - celle qui ne tenait pas ma lame - et je tirais brutalement dessus comme si j'avais une corde. Là, mes fils de chakra se tendirent un peu plus - après avoir profité de la vrille de mon jeune ami pour s'enrouler sur ses chevilles - afin de donner un effet de traction pour faire perdre l'équilibre du chunin.

    " Tu vas te retrouver vite acculer. "

    Profitant du déséquilibre du gamin, je dégainais totalement la lame de son fourreau et d'un geste rapide, je glissais sa pointe sous son petit menton de minot. Si j'étais vache, j'aurais pu le surprendre en enflammant ma lame. Cependant, on avait énoncé les règles : on était pas là pour se blesser. Et puis honnêtement, je ne connaissais pas son niveau. Hors de question de me retrouver avec les autorités du village ou parentale sur le dos parce que j'avais un peu trop bousculé… un supérieur. Putain, ça me faisait mal de le dire.

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    - Merde... Cherchant à atteindre ma cible, un mystérieux phénomène m'amena à changer totalement de cap et finir à terre, totalement vulnérable... Ma cheville m'avait tiré, étrangement, comme si quelque chose me tirait ? Fronçant les sourcils après le choc, je ne pus toutefois pas correctement réfléchir à la solution, car la lame de Honoka arriva sous ma gorge.

    Fin du combat ?

    Un bref instant, je me dis qu'elle avait raison : Ma vrille était inutile, j'avais juste fait le spectacle sans le vouloir et pour un public absent...Du temps gagné pour la contre-attaque. Moins de mouvement, plus de réflexions ? Les dents serrés, je subissais amèrement le coup dans mon égo.

    - Ouais... Sans doute. J'avais un pied qui m'avait trahi, sans doute sous l'effet d'une technique que je ne connaissais pas. À l'époque, je ne savais pas que la forgeronne pouvait faire bien des choses, surtout avec des fils... Je me suis fait avoir, je l'avoue. Mon katana dans la main restait au sol, dans ce genre de situation, il ne fallait pas faire trop le fier... "Créer sa chance, hein ?"

    Une idée me vint, d'un coup, la plante de mon pied qui n'était pas concerné par le phénomène déconcertant s'arracha du sol pour venir percuter le bras de la dame qui me menaçait, l'objectif étant de dégager l'acier de la trajectoire de ma gorge : Le combat pouvait recommencer, si j'arrivais à mettre assez de force. Si le taijutsu n'était pas mon fort, la surprise pouvait quand même faire son effet. Chose faite, je me relevais avec ma main non armée pour repartir à l'assaut. Si elle était plus forte que moi, je ne pouvais pas abandonner : Elle voulait que je fasse mes preuves, que je montre que je n'étais pas qu'une grande gueule sur un petit corps... Alors, j'allais gérer ! "Merde, je suis un chuunin !" L'honneur et la fierté se mêlait dans tout ça, serrant la main à mon devoir de respecter l'héritage paternel en route.

    - Allez, on est reparti. Bien au courant que j'avais perdu une fois, puisqu'en combat réelle la lame ne s'arrêtait pas à quelques centimètres de ma gorge, je voulais quand même égaliser les comptes en aillant moi aussi mon "coup mortel".

    Refroidis par mes gesticulations remarquées par la forgeronne, j'adoptais un air plus sérieux en attaquant d'un revers calme, précisément dans un strict horizontal, avant de réorienter en fin de route pour chercher à profiter de l'angle mort offert par l'œil absent de la borgne : Si je devais mieux analyser, il fallait aussi profiter et surtout oser utiliser parfaitement les informations... Une des faiblesses visibles de Honoka était ce côté aveugle, alors pourquoi ne pas en jouer ?

    J'apprenais à vue d'œil, enfin, c'est ce que je pensais...

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    Le petit Kunao avait de la ressource, ça se sentait. Mais je devais avouer qu'il y avait quelque chose de grisant à la vue de sa tête quand il tomba pathétiquement par terre. La négligence pouvait parfois se révéler plutôt humiliante. L'avantage, c'était que maintenant qu'il s'était fait avoir une fois, ça ne devrait pas se reproduire si tôt... enfin, s'il en tirait la leçon.  Je ne retins pas un sourire un brin moqueur alors que je le regardais de toute ma hauteur.

    " Sans doute ? C'est bien de prendre les choses avec philosophie. M'enfin... t'en resterait pas moins mort dans un vrai combat. "

    Et une petite pique supplémentaire. Pure gratuité. Toutefois, cette provocation n'avait que pour unique vertu de le réveiller. Jouer avec sa lame, c'était une chose. Savoir s'en servir efficacement, cela en était une autre. Fallait voir le nombre d'abrutis qu'on pouvait croiser qui se prenait pour de grand samuraï alors que tout n'était que du spectacle et de la poudre aux yeux.  Aaah pour savoir agiter leur katana, ils savaient faire, mais l'utiliser...  Un beau combat était un luxe qu'on ne pouvait pas se permettre, alors les techniques qui en faisaient des caisses... C'était à ranger au placard.

    Tandis que je tenais encore mon épée sous le menton du gamin, une nouvelle lumière semblait briller dans son regard. Cependant, je ne fus pas assez prompt à réagir à temps, et je me pris un violent coup de pied dans le bras. Voilà que Kunao reprenait du poil de la bête, mais je ne pus m'empêcher de pester. C'était ma faute. Fallait toujours s'assurer que notre adversaire était un animal mort et refroidi avant de se relâcher - bon ici, que le gamin voulut mettre fin à notre petit combat. Toutefois, ce n'était pas le cas, il avait encore de l'énergie à revendre, ce qui signifiait qu'allait pouvoir continuer à danser. Et si je devais avouer que son petit coup était une bonne idée, il allait aussi se rendre compte que j'étais quelqu'un qui ne lâchait rien, tout comme ma lame sur laquelle mes doigts se refermèrent automatiquement, malgré l'engourdissement de mon avant-bras. Un pur réflexe. Un samuraï ne devait jamais se défaire de son épée... mais ça n'empêchait pas d'avoir un peu mal. Le petit con.

    " Pas mal joué. "

    Il fallait le reconnaître de toute façon. Par contre, pour ce qui était de la suite de son exécution, il y avait clairement de l'idée. Il profitait de l'ouverture qu'il s'était créé, c'était intelligent, et commença par une attaque horizontale que j'aurais pu être à même de contrer par une parade. Toutefois, suite à son petit effet de surprise, je préférais gagner quelques précieuses secondes pour retrouver plus de force dans mon bras engourdi, et j'esquivais simplement par un mouvement de recul. Ce dernier fut cependant un peu trop lent, au point que le bout de la lame me tailla le haut que je portais au niveau du ventre. Heureusement que je n'étais pas bedonnante.

    " Ah... "

    Et heureusement que je n'en avais rien à foutre de mes fringues. En attendant, ce petit malin changea la courbe d'attaque de son épée pour s'en prendre à ma droite. Mon angle mort ? Bien joué... sur le principe. Aussitôt que je vis son poignet infléchir son katana, je choisis de le contrer par une attaque par le bas, utilisant le mouvement du Kiri Otoshi. La lame se mit alors à glisser sur la sienne pour la repousser par le haut, me laissant une petite marge de manœuvre pour prendre le fourreau à ma ceinture et lui filer un violent coup dans l'estomac.

    " Bien tenté. Mais tu apprendras qu'un bon samuraï se doit de connaître sa faiblesse et savoir comment les contrer. Je suis borgne, pas aveugle. "

    Je pouvais faire la fière maintenant, mais à l'époque où j'avais été blessée, je l'étais un peu moins. J'avais galéré pour réapprendre à me battre efficacement avec ce point de vue en moins. Des mois d'entrainement et cela n'était pas qu'une question de combat. Mes gestes de tous les jours aussi. Je pouvais vous dire qu'on avait l'air con quand on voulait attraper son verre et qu'on chopait du vide.

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    - Merde…

    Alors que ma lame dérapait contre le vêtement de Honoka, je ressentis un vif effroi puisque le combat ne se devait pas d’être réel ! Le geste hésitant, j’avais changé légèrement l’angle de mon attaque pour ne pas un seul instant effleurer la peau de la dame.

    Non par pudeur, mais réellement pour ne pas la blesser… Elle avait eu assez de maîtrise pour stopper son geste si proche de ma gorge, je me devais de correspondre à l’image que je me faisais d’un sabreur : Toujours être maître du combat et de mes mouvements, sur le coup, j'avais vraiment été nul. Un vrai samouraï aurait su quoi faire. Me mordant la lèvre, je ne pus qu’être surpris par la réponse de la forgeronne :

    Un compliment ? Des félicitations ?

    Cependant, elle avait l’air assez déçue que ses vêtements soient ainsi détruits… Peut-être pas pour le côté esthétique, mais pour ce que cela voulait dire sur le combat. Je n’en savais rien. Observant l’entaille dans le tissu, je ne pus découvrir aucune trace de rouge… Ainsi, j'avais réussi à ne pas la blesser. “Réussir” était un grand mot, elle avait esquivé de la plus belle des manières ! Ma deuxième attaque fut ainsi bien plus agressive : Ma lame dérapa contre la sienne et je me retrouvais, sans même comprendre ce qu’il m’arrivait, avec le fourreau de son katana dans le ventre… D’un râle, je laissais partir un filet de salive qui, un bref instant, me semblait avoir une teinte carmin. Le coup était violent et je ressentais toute la brutalité d’un combat “réel”.

    Dans mon oreille, j’entendais une brève explication : Connaitre ses faiblesses, elle savait bien ce que je pouvais faire pour profiter de son handicap qui n’en était pas complètement un quand on prenait la mesure du morceau de bambou dur qui me chopait l’estomac à cet instant. Évidemment qu’elle avait dû faire de son truc en moins, son point fort… C’était une voie sacrée vers l’attaque et si la défense était préparée, alors elle pouvait mettre le coup décisif. Pour autant, si j’étais un peu sonné, on ne pouvait pas voir ça comme un coup mortel et je reprenais du poil de la bête pour rendre la monnaie de sa pièce.

    De ma main libre, j’agrippai le fourreau de mon adversaire pour l’empêcher de se décoller, mais également pour avoir une impulsion en plus pour mon attaque. Tirant sur le lien solide entre elle et moi, je bondissais en avant la lame dans un mouvement d’estoc, cependant l’idée n’était pas là : C’était attendu, téléphoné au possible, au dernier moment, je changeais l’angle pour planter mon katana dans le sol et transformer ce bond en avant en bond en haut, de sorte à la hauteur idéale pour lui mettre un coup de tête.

    Si ma vie à la caserne, durant mon enfance, n’avait pas toujours été rose, il y avait bien quelque chose que j’avais tiré de cette expérience… Un jusqu’au boutisme avéré, fruit d’expériences assez désagréables puisque j’avais été un pleurnichard et un pisseur, sans doute à cause d’un père mort trop tôt et d’une mère trop protectrice. J’avais donc dû affronter les brimades, encore et encore, de types plus grands et plus fort pour ne pas me laisser bouffer. Non pas que j’étais un violent, j’étais juste assez résistant et bête pour continuer malgré tout : Combat mortel ou amical, il fallait se donner à fond et c’était en cet instant que je forgeais cette allégeance un peu appuyée pour le duel.

    Les efforts étaient rudes et je sentais mon cœur qui tapait contre ma cage thoracique : Le souffle coupé, j’avais dû furieusement taper sur mes muscles et mes nerfs pour opérer ce mouvement. Après coup, je me retrouvais de nouveau les pieds sur le plancher des vaches et je me baissais pour essayer de lui faucher les jambes avec mon propre fourreau : Soucieux, toujours, de ne pas lui couper maladroitement quelque chose.

    CEYLAN



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    Flashback - Printemps de l'An 802


    L'excitation du combat, c'était quelque chose. Si je n'avais rien prévu de ce genre à la base, cela avait au moins l'avantage d'égayer un peu ma journée. Kunao était un drôle de petit oiseau qui était venu se perdre dans ma boutique, et moi, finalement, cela m'allait bien. Notre joute était d'ailleurs plutôt amusante, assez pour que je m'y investisse un peu plus au fur et à mesure que je pouvais noter l'étendue des capacités martiales du gamin. Je commençais à entrevoir lentement les raisons de sa nomination en tant que chunin. Mais un grade et ses responsabilités ne pouvait se contenter que de ça. Fallait la maturité qui allait avec.

    En attendant, je m'amusais comme je pouvais et je me donnais un peu de souffle en coupant le sien, mon fourreau le frappant violemment dans l'estomac. Un coup de crevard ? Il n'y avait pas de bassesse quand on jouait avec sa vie. La violence du choc faillit le faire dégobiller, mais en vrai, ce genre de coup était plus douloureux que grave.

    " Oh ? "

    À peine eus-je le temps de le railler un peu, que le garnement se refusa de tout commentaire, préférant l'action à la parlotte. Il m'attrapa le fourreau pour tenter de m'attirer dans sa direction. Sur le principe, l'idée était bonne et cela fut sans doute assez suffisant pour lui pour s'offrir une aide, moi, je lâchais l'affaire. Littéralement. Je n'avais pas besoin de ça pour me défendre. Il se retrouvait avec la protection de mon sabre dans les mains, sauf s'il préférait le laisser tomber pour ne pas s'alourdir. Du coup, je l'attendais alors qu'il me fonçait dessus. Une attaque trop évidente pour être honnête ? Je le trouvais.

    Kunao aimait prendre des risques et les surprises. Il me l'avait bien montré par ses multiples feintes. Qu'il joua la carte de ce genre de coup ne me semblait pas aller avec son style de combat. Du coup, une fois que l'on avait compris cette base, c'était un peu plus simple d'esquiver ou de rester sur ses gardes. Ce n'était pas à l'ancienne que j'étais qu'il allait donner des leçons ! Pas aujourd'hui en tout cas. Son jour de gloire serait pour un autre jour.

    Comme prévu, le minot avait de nouveau feinté, plantant son épée dans le sol pour s'offrir une nouvelle fois une impulsion autre afin de bondir sur moi. Il tentait de m'atteindre pour me donner le coup de boule du siècle, mais un banal pas de côté me permit d'éviter une bosse dégueulasse sur le front. Pour sûr, il était étonnant et rapide, il le deviendrait bien plus avec encore plus d'entrainement au point de dépasser la fainéante que j'étais. Pour l'heure, j'avais l'avantage de l'observation et de l'expérience... alors que lui semblait déjà oublier les leçons de premières minutes.

    Pendant que monsieur retrouvait le sol, j'avais une main libre de tout mouvement et mes délicats petits doigts s'agitaient déjà. S'il s'en était aperçu, il supputerait sans doute que je comptais à nouveau le déséquilibrer en le choppant par les chevilles. On allait pas se mentir, l'idée aurait pu être celle-là... sauf que j'étais une peau de vache. En réalité, je venais de créer des fils de chakra qui s'étaient lié à mon fourreau, drôle d'ironie quand je le vis m'attaquer avec le sien.

    Au lien de chercher spécialement à esquiver, je me contentais de faire marche à rien, et ce, à pleine vitesse, assez pour que sa petite guibole frappa dans le vide. Dans le même temps, je tirais sur ma main pour attirer le fourreau de mon arme vers moi... et peut-être un peu au passage sur Kunao. Que cela fut sa tête ou bien ses jambes, le coup dépendait de sa rapidité à se relever.


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      Objet: - Armure de fer ★★ - Un katana simple ★. - Un Katana Télescopique - Tantô ★ - Yakusha 訳者 (litt. Traducteur) - Miroir de Reset - Bois d'eden
    Dessine-moi un mouton
    Avec Honoka ─ Rue commerciale ─ Printemps 802



    - Hmm ? Le vide, le saint et légitime vide qui voyait mes coups être ainsi esquivé comme si ce n'étais que le babillage d'un enfant. Évidemment, j'étais trop lent ou trop prévisible. "Il faut arranger ça."

    Pour autant, dans la situation présente, l'amélioration radicale n'était pas possible... J'atteignais un problème crucial : Le manque de temps, a trop foncer, on oubliait les fondamentaux et surtout, on gagnait en arrogance crasse. Ici, elle n'avait eu qu'à changer de position ou abdiquer son fourreau pour me laisser bien emmerdé et c'est en serrant les dents que j'essayais de me remettre en selle, en vain. Ainsi, je me retrouvais baissé pour mon attaque qui n'atteignit jamais sa cible. Rageant dans ma tête, je cherchais à me relever pour la poursuivre alors qu'elle faisait des pas en arrière, pour redorer un peu mon blason de combattant, sauf qu'un choc vertigineux derrière le genou ne manqua pas de me déséquilibrer dans ma prise d'appui pour me faire juste culbuter par terre dans des tonneaux un peu hasardeux.

    Elle m'avait eu.

    La colère pointa son nez, un peu honteux d'être pris à un jeu que je ne pouvais pas suivre par manque de compétence, ou de force, je vis en levant la tête le fourreau de Honoka rejoindre paisiblement sa main... Quel était son secret ? En tout cas, je fis vite le rapprochement avec ma chute précédente. La forgeronne avait donc un petit tour dans son sac pour ce genre de chose, lui permettant ainsi d'attaquer dans les angles morts. Une version un peu déterminée de moi aurait ainsi eu le réflexe de se relever pour continuer, mais être mis à terre pour la deuxième fois signait le glas du combat :

    - Bon, eh bien, tu as gagné... Dépité, effectivement, je m'assis sur le sol poussiéreux pour mettre ma lame dans son fourreau et le disposer sur mes genoux comme un repose bras. Ce n'était pas la position la plus honorable, mais dans l'état où j'étais. Je ne savais pas quelle disposition prendre : Saluer son tour ? Sa technique ? Ses esquives ? Un peu de tout ça, sans doute, car je murmurais quelques mots. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre.

    C'était encore évident à mon âge, mais la fierté adolescente d'un type qui n'avait vécu que pour servir avec sa technique et sa force faisait que je le vivais mal, un peu plus qu'être chuunin alors que je ne me sentais pas prêt. Un petit drame ? Loin de là, plutôt une ressource à travailler pour de futurs combats. En tout cas, c'était la vision qu'il fallait avoir.
    Un petit temps fut pris pour respirer et laisser retomber l'adrénaline : Aucune blessure apparente, mais quelques contusions de mon côté à cause de coups contondant. Qu'importe, toutefois, c'était la blessure à l'égo qui faisait le plus mal. D'un bond, je me relevais pour enfiler le morceau de bambou dans l'interstice de ma ceinture. Soufflant comme pour évacuer les derniers soubresauts du combat.

    - Je ne pensais pas que ma journée allait se passer ainsi, ça m'a remis les idées en place. La discussion avait été constructive, autant que le combat ensuite. Qu'est-ce que j'allais en tirer vraiment ? Je n'en savais rien. On devra se refaire ça un jour, quand je serais une meilleure épreuve...

    Et une meilleure personne.

    CEYLAN



    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
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    Flashback - Printemps de l'An 802


    Parfois, un combat pouvait se gagner sur un coup de chance. J'aimais pas l'idée, mais cela arrivait. Toutefois, quand on était samuraï, on se reposait sur nos techniques, nos connaissances, du terrain ou de l'adversaire. Le travail était la clef, pas uniquement pour devenir plus fort sur la forme, mais sur le fond aussi. Le mental comme son bras. On était un tout. Personnellement, j'avais déjà goûté au poids de la défaite, de l'humiliation ou tout simplement de la honte de soi. Quand bien même je connaissais pas encore assez le gamin, il était clair que je ne lui souhaitais pas de prendre la même route que moi, celle où son égo faisait faire de la merde. Mais quelque chose me disait qu'il serait sans doute plus raisonnable que moi... ou peut-être juste plus malin.

    " Gagner ? Mouais.  Je dirais pas qu'on gagne vraiment quand on combat. On survit tout au plus. On gagne seulement au jeu si on a de la vaine. "

    Un petit sourire empli d'ironie se profila sur mon visage blasé alors que je rangeais tranquillement mon arme dans son fourreau. De ma position, je me contentais de regarder l'adolescent, la mine renfrognée alors qu'il venait tout juste de s'avouer vaincu.

    " Fais pas la gueule, gamin. T'as plus de tripes que la plupart des samuraïs que j'ai rencontré, même si t'es pas convaincu. Notre petit combat me laisse entrevoir que si tu lâches pas l'affaire, tu deviendras un vrai bonhomme. "

    Je m'allumais alors une cigarette, tranquille et avec ma nonchalance habituelle. Puisque l'affrontement était fini, on pouvait se détendre.

    " Un vrai chunin aussi... enfin probablement, si tu aimes les responsabilités et prendre les rênes. "

    L'idée me faisait horreur. Par pour rien que je restais genin. Bon, il y avait aussi le fait que je ne m'étais lancée dans aucun fait d'armes notables, ni mission qui aurait pu mériter que j'obtins ce titre. Seul le salaire m'intéressait et ce n'était même pas pour ma gueule. Peut-être le plus tragique là dedans. Je m'étais peut-être un peu ramollie en présence de Yahaba.

    Ramenant mon attention sur Kunao, je finis par cracher ma fumée sur le côté avant de reprendre la conversation. Je ne pus m'empêcher de sourire un peu. C'était une drôle de canaille celui-là. Je l'aimais bien.

    " Rien de mieux que de sortir son épée pour remettre tout en ordre, hein ?  "

    Moi personnellement, je préférais d'autres activités, mais ce n'était pas de son âge.

    " De toute façon, avec tous les samuraïs qu'il y a dans ce village, tu auras tôt fait d'apprendre de nouvelles techniques ou manières d'affronter ton prochain. Profites-en. Quant à nous, tu sais où se trouve ma boutique.  M'enfin... je suis pas pressée non plus pour me foutre sur la gueule. "

    Je souris de nouveau entre deux bouffées de nicotine, mes paroles pleines d'ironie bien entendu.

    " Allez gueule d'ange, trêve d'amusement. C'est pas que j'aime pas m'amuser avec toi, mais j'ai du travail qui m'attend. J'espère que tes genins apprécieront tes petits cadeaux et s'ils sont pas contents, envoie-les moi. "

    Sur ces mots, je lui fis un petit signe de tête, avant de m'éloigner pour quitter le terrain d'entrainement. Si la rencontre était intéressante sur le moment, je ne me doutais pas qu'elle le serait bien plus des années plus tard. Comme quoi, celui qui était qu'une petite goutte d'eau deviendrait un tsunami... ou un truc du genre.




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