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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Chuunin de Seizan / Souhei dans le Kamisuuhai
    Yamamoto Satoru
    Chuunin de Seizan / Souhei dans le Kamisuuhai
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    Yamamoto Satoru
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    Inventaire

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      Objet: Armure de fer ★
    Fire, Death and Candies



    Au coeur du village de Seizangakure no Sato, dépassé les Portes de la Terre et du Ciel, la première touche de couleur éclosait au sein des immensités grises des montagnes. Dans ce climat aride et peu invitant, les feuilles de braises de l'Érable de la Place des Feuilles Rouges trônaient comme un symbole à la gloire des ouvrages de fer, caché par endroit par quelques volutes de nuages ramassés par les montages. Le coeur du village trônait au milieu des montagnes à l'image d'une Forge Éternelle, menaçant les montagnes de les défigurer et les sculpter à son image guerrière.

    Au coeur de cette austérité martiale, un corps délicat enveloppé d'amples morceaux de tissus aux couleurs de l'automne des forêts de la Capitale jurait profondément avec l'endroit. La cascade de cheveux dorés captivait les intérêts des plus valeureux guerriers, suspicieux d'apercevoir une telle figure délicate au coeur même de leur fief militaire. Pourtant, un seul regard pouvait leur confirmer qu'il étaient mal venus de s'interroger sur l'innocence de la proie de leurs suspicions. Leurs attentions malvenues étaient accueillies par une paire d'yeux azurs transperçant d'un vent glacial leur être.

    Sans outre manière, Yamamoto Satoru s'était donc installé au coeur même des affaires militaires et à l'entrée du village. Le moine entonna un sifflement joyeux alors que, tranquillement, il retirait d'un sac de toile trois cousins qu'il disposa avec attention en cercle sur la couverture étalée au pied de l'arbre millénaire. Un sourire contenté aux lèvres, il replongea sa main dans son son sac de toile pour en sortir des contenants de céramique à la manufacture simple, mais délicate. Doucement, Satoru les disposa au centre des trois cousins et retira par la suite les couvercles de ses offrandes pour révéler quelques confiseries aux couleurs aussi flamboyantes que sa tenue.

    Devant la scène composée avec finesse, l'ancien shinobi se laissa aller à un gloussement enthousiasme. Comme à son accoutumée, l'arrangement était d'une délicate manufacture et tout était donc prêt pour l'arrivée de ses deux invités. Et à en juger par ses estimations, les deux convives ne se laisseraient pas tarder.

    "Honoka-chan!!! Je suis ici!!"

    Hurla-t-il  d'un ton trop enthousiaste à l'adresse de la jeune femme quittant la zone marchande où les forgerons de ces terres passaient la majorité de leur temps pour venir, à son grand dépit, venir le rejoindre.
    "Kirei-kun! Tu es là également!"
    Cria-t-il également, avec tout autant d'enthousiasme, en sortant son éventail pour l'agiter en direction de l'étranger venu le visiter dans les hauteurs hostiles des montagnes.

    Les ingrédients étaient tout en place pour la rencontre excentrique qu'il avait envisagée.
    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
    Mahayana Kirei
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    Mahayana Kirei
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      Objet: Katana ; Armure ★ ; Fumigènes x5 ; Pilule ★★ "Stéroïde"
    Fire, Death and Candies


    Un large sourire se fondant dans une bonhomie exubérante, l’invitant  à partager quelques confiseries aux aurores d’un jour clément. Tel était l’accueil que destinait Yamamoto Satoru à l’Apôtre de la Mort, à qui il avait pourtant confié le moindre de ses secrets. L’ineffable  spectacle de la Nuit Sanglante où il rencontra le Divin, sa conversion au Jashinisme, la Délivrance de ses parents, ou encore ses offrandes sacrées dans la gloire du Seigneur afin que le monde, un jour, puisse enfin baigner dans la suprême Lumière du Renouveau.

    Autant de récits que le commun des mortels jugeraient inqualifiables, et prendraient instinctivement en aversion. Mais son aîné de Seizan était pour sa part bien différent. Mû par une connaissance profonde de ce monde, et une ouverture d’esprit sans limite, Kirei le considérait non seulement avec respect, mais aussi une part d’admiration. S'il ne pouvait être véritablement considéré comme Eveillé, ce n'était aucunement du fait d'une incapacité à atteindre cet état, mais de par le produit d'une volonté délibérée de maintenir chaque porte ouverte.

    Il devait aujourd'hui rencontrer l'une de ses amies, l'ancien shinobi souhaitant apparemment les présenter l'un à l'autre. Cette simple prémisse tramait en l'esprit du jeune homme les contours d'une personne probablement exceptionnelle, ou à défaut, se distinguant sensiblement de la masse. Sa curiosité s'en trouvait d'autant plus attisée, mais il devrait tout de même veiller à ne guère se dévoiler outre mesure si cette Kaname Honoka, apparaissait quelque peu plus hermétique que ce qu'il attendait d'une camarade de Satoru.

    S'il ne pouvait encore juger de sa personnalité, son physique était d'ores-et-déjà plutôt interpelant, se caractérisant par sa grande taille et un physique assez élancé. L'élément qui focalisait le plus son attention, était cependant le cache-œil qu'elle arborait du côté droit de son fasciés. Estimant déplacé de l'interroger à ce sujet, il attendrait que celui-ci se manifeste éventuellement de lui-même.

    « Cela faisait longtemps, Satoru-senpai ! C'est un réel plaisir de te revoir. Je vois que tu nous a également préparé un accueil des plus chaleureux, cela me touche beaucoup. »

    lança-t-il à son comparse, tout en arborant un large sourire. Puis il s'adressa à la jeune femme, qui venait de parcourir le reste de distance la séparant jusque-là du tandem de prêtres.

    « Je suis Mahayana Kirei, moine au Temple de Tsukuyomi. C'est un plaisir de faire votre connaissance, mais peut-être que Satoru-senpai vous a d'ores-et-déjà parlé de moi. Auquel cas, j'ose espérer que ce ne fût-ce point trop en mal ! »


    Le Faucheur n'avait pour sa part reçu aucune autre information préalable concernant la demoiselle, et connaissant leur ami commun, il y avait de fortes chances pour que celle-ci n'en sache également que très peu à l'endroit du Jashiniste. Une manière efficace de respecter les secrets et l'intimité de chacun, tout en offrant à l'instigateur de cette rencontre l'opportunité d'apprécier le spectacle découlant de la découverte mutuelle de ces deux dévots aux cultes controversés...
    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
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    Kaname Honoka
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    Fire, Death and Candies
    Je n'aimais pas que l'on m'ennuya, surtout lorsque j'avais quelques affaires de prévues. Toutefois, Satoru, que je connaissais depuis déjà ce qui me semblait être une éternité, avait particulièrement insisté pour me faire venir à un rendez-vous dont le but m'était apparu assez fumeux. Aucune explication véritable si ce n'était qu'il voulait que je fus là pour me présenter quelqu'un. Qui ? Un type. Je ne me souvenais déjà plus de son nom et à vrai dire, je m'en foutais royalement. Je n'avais aucune idée des étranges idées qui parcourraient sa tête, mais cet imbécile m'avait sorti sa plus belle tronche de minot pour tenter de me convaincre et en général, quand il tentait ce genre de connerie avec moi... Cela ne marchait pas. Mais, dans ma grandeur d'âme et un fond de pitié, je lui avais concédé quelques minutes de mon précieux temps. Juste quelques minutes parce que j'avais carrément autre chose à foutre que prendre le thé.

    Imaginez donc ma tête quand je vis ce dadet tranquillement assis sur un coussin dans une atmosphère de pique-nique.  J'étais déjà blasée et j'avais l'impression de m'être fait escroquer. À tous les coups, cela allait durer bien plus longtemps que ce que je désirais. Je ne pus retenir une grimace de contrariété, ni un soupir tandis que je fouillais mes poches. Ma tabac. Il me fallait au moins ça si je devais tenir, surtout quand je vis la dégaine de son acolyte. Mouais. Heureusement que Satoru jouait pas les marieuses, parce qu'il serait à chier.

    Tu devrais gueuler un peu plus fort, blondinet. Je crois qu'on t'a pas entendu à l'autre bout de Seizan.


    Laissant planer ma remarque ironique dans l'air, j'en profitais pour allumer ma cigarette que je m'enfilais vite dans le gosier. Je pris tout de même un temps d'arrêt pour mater le drôle de ziozio que je ne connaissais pas encore. Un moine. Ils avaient vraiment tous de drôle de dégaine dans cet ordre.

    Honoka.


    Pas plus, pas moins. Il avait pas besoin de mon curriculum vitae. Un simple signe de la tête en guise de salut et je finis par poser mon délicat petit postérieur sur le coussin si généreusement prêté par mon vieux camarade. Crachant ma fumée sur le côté, je finis néanmoins par me tourner vers Satoru, l'œil sévère comme à mon habitude et une absence totale de sourire.

    Sans déconner, t'as intérêt à pas m'avoir fait venir pour bouffer des sucreries. Je dois plancher sur les dernières commandes qu'on m'a filé et ça se fera pas tout seul.


    Malgré ma franchise, mon ton n'était pas agressif. Pas besoin. Je m'énervais que rarement à vrai dire, sauf si on titillait trop ma patience. Même dans ces cas-là, j'élevais peu la voix. Par contre, je cachais jamais mon agacement. Impossible de toute façon. Mon œil me trahissait par sa froideur. Ou peut-être mes soupirs. Allez, faisons un tarif de groupe en disant les deux.

    Bon... que me vaut l'honneur de me retrouver entre deux belles gueules ?


    Noter qu'il y avait de l'ironie dans mes paroles.

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
    Mahayana Kirei
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      Objet: Katana ; Armure ★ ; Fumigènes x5 ; Pilule ★★ "Stéroïde"
    Fire, Death and Candies


    Il existait en ce monde des personnes respectueuses de l’étiquette et conscientes d’un certain ordre social. D’autres en revanche, faisaient totalement fi de ce qu’ils devaient considérer comme de vulgaires colifichets, revendiquant une certaine liberté de ton pouvant parfois se retourner contre eux. Cette Honoka faisait indubitablement partie de la  seconde catégorie. Se présentant à Kirei en déclinant laconiquement son nom, elle ignora littéralement le reste de ses propos, et traitait des plus familièrement l’instigateur de cette petite réunion.

    Le Faucheur ne se sentait pour autant offensé, probablement car d’une part, il ne se distinguait guère de par sa susceptibilité, et que d’autre part, il ne percevait en ce comportement un réel mépris, comme il était souvent possible de le ressentir lorsque quelque individu vous manquait de respect. Mettant cette attitude sur le compte d’un manque d’éducation ou d’un environnement bien trop souple et dénué de repères, il répondit de bon cœur à la jeune femme borgne.

    « Enchanté Honoka. Si je peux vous appeler par votre prénom, n'hésitez guère à faire de même avec moi. »


    Quelque chose lui disait qu'il n'avait probablement guère à effectuer cette précision, et qu'elle était sûrement du genre à l'appeler plus familièrement quand bien même venaient-ils de se rencontrer. Dans l'absolu, cette familiarité n'était pas si mauvaise, en ce qu'elle pouvait permettre aux gens de se montrer parfois plus à l'aise, bien que l'effet inverse pouvait également être à redouter avec les individus plus attachés aux codes sociaux. L'Apôtre de Jashin n'en prenait pour sa part ombrage, et assistait avec amusement au spectacle de la demoiselle rossant leur ami commun sans retenue. De manière générale, il aurait vraisemblablement supposé que les deux se connaissaient également depuis longtemps, mais compte-tenu du tempérament de cette Honoka, peut-être qu'il en était finalement autrement.

    Cette dernière mentionna notamment devoir s'occuper de commandes, alors que Satoru choisit cet opportun moment afin de laisser ses deux invités faire plus ample connaissance par eux-mêmes. Peut-être était-il curieux de les observer d'un peu plus loin, ou de constater quelles allaient être leurs interactions, en prétextant s'absenter éphémèrement. Une démarche loin d'être incompatible avec ce que le moine de Toge connaissait de son homologue de Seizan. Se tournant de nouveau vers la samouraï, il reprit alors la parole afin de lui poser ses premières questions.

    « Connaissez-vous Satoru-senpai depuis longtemps ? J'ai cru comprendre que vous deviez vous occuper de certaines commandes, exercez-vous une activité particulière ? »
    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
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    Fire, Death and Candies
    Mon œil parme se posa sur l'étrange moine qui s'appelait Kirei. Encore un qui faisait des tas de manières et qui se donnaient un genre. Par tous les dieux, ça allait me gonfler. Déjà que la journée commençait mal, si en plus je devais me farcir un type aussi engoncé...

    Mouais... tu peux. Je dirais même que je préfère. D'ailleurs, tu peux me tutoyer aussi.

    Autant clairement faire comprendre le genre de femme que j'étais, c'était à dire : très directe.  D'ailleurs, je ne manquais pas de briller à nouveau par mon tempérament enflammé et mon désappointement manifeste quand ce roublard de Satoru décida de me laisser quelques instants avec son ami.

    Hé ho ! Tu vas où là ? Tu nous fais venir et tu nous plantes comme ça ? T'es sérieux ? Tssss....

    Grognant dans ma barbe, voilà que ma cigarette se désintégra littéralement quand je pris une grande bouffée. Pas impossible que mon katon que je ne maîtrisais pas comme je voulais me trahit un peu dans mon irritation. Mais du coup, je me retrouvais en tête-à-tête avec le dernier type auprès de qui j'aurais pensé un jour avoir une conversation. Par contre, je ne pus m'empêcher de tiquer sur la manière dont il appela le blondinet.

    Senpaï ? Sérieusement ? Tu crois vraiment que ce type mérite un tel respect ? Ha! La blague.

    Je secouais la tête avec un petit rire jaune avant de soupirer et écraser mon mégot.

    Si t'as une bonne image de lui, évite de me poser des questions sur son passé, mais en effet, je connais le blondinet depuis... depuis qu'on est gosse je crois. Je ne sais même plus quel âge nous avions.

    Mon visage blasé se tourna vers Kirei, et je m'obligeais à reconsidérer un peu plus le personnage. Il était étrangement fardé, plutôt jeune, qu'on le voulait ou non, il était pas si mal sur le plan physique, peut-être un peu trop précieux, mais on crachait pas sur la marchandise pour son quatre heures.

    Une activité particulière ? On va dire ça. Je m'occupe de temps en temps avec des travaux de forgerie, quand je suis pas en mission. Sinon, je suis plutôt sur les routes pour m'occuper des problèmes de ceux qui sont prêts à payer mes loyaux services. 

    Tranquillement assise, je vis un petit signe du menton pour renvoyer la question au moine dont le maquillage était douteux.

    Et toi ? Je suppose que tu as dû connaître Satoru dans un temple, une histoire de moine ? Tu sais pourquoi il t'a fait venir ici ?

    Si vraiment, c'était lui à l'initiative de tout ceci.

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    Honoka de son prénom, car le prêtre ignorait finalement son nom de famille, l'incita également à employer le tutoiement. Une remarque logique, qui s'inscrivait dans cette impression de désinvolture ou de familiarité dégagée par la jeune femme, et qu'il n'avait aucun mal à accepter. Elle semblait en premier lieu interloquée par la manière dont il venait d'appeler Satoru, qui de toute évidence, tranchait complètement avec les interactions qu'elle pouvait elle-même entretenir avec leur ami commun. Avait-il réellement fait preuve d'un excès de respect ? L'homme qu'il connaissait était-il différent de celui qu'elle avait pu connaître avant son entrée au Haut Temple de la Création, ou bien était-ce simplement le fruit d'une médisance amicale, et de sa langue bien pendue ?

    « Je vois, tu le connais donc depuis bien plus longtemps que moi. Malgré quelques confidences, je suppose que j'ignore encore de nombreux aspects de son passé. Si vous êtes toujours amis, je suppose que tu as réussi à accepter ce qu'il a pu faire auparavant ? »


    Le passage au tutoiement parut dans un premier étrange au Souhei de Toge, avant de rapidement s'en accommoder. Il ne connaissait que superficiellement le passé d'assassin du moine de Seizan, mentionné à demi-mots lors de sous-entendus délibérés, lorsqu'il exprimait sa perspective sur la Mort au cours de leurs conversations. Si Hokona était également au fait de cette activité, alors elle se distinguait elle aussi de par sa grande ouverture d'esprit, pour continuer de le fréquenter avec autant de légèreté. Ce n'était guère une coïncidence si Satoru avait dès lors cherché à les présenter l'un à l'autre. Elle se disait forgeronne, et les missions dont elle parlait faisaient clairement comprendre qu'elle évoluait également au sein de l'armée, probablement en tant que ninja ou samouraï. Mais tout comme lui, il y avait peut-être quelque chose d'autre, qu'elle ne pouvait se permettre d'évoquer.

    « Tes services impliquent-ils plutôt ton marteau, ou bien ta lame ? J'ai moi-même grandi dans des contrées reculées de la Montagne, et je dois bien reconnaître que nous aurions pu grandement bénéficier des talents d'une mercenaire... »


    Il semblait qu'Honoka ne connaissait réellement l'objet de cette invitation, mais le prêtre du Temple de Tsukuyomi ne disposait lui-même que de peu d'informations. Il pouvait en revanche formuler son hypothèse, tout en présentant davantage son lien avec Satoru.

    « C'est exact, nous nous sommes rencontrés au Haut Temple de la Création, au cours de notre formation respective de prêtre. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions plus revus, peu après mon affectation à Toge, et je suppose que c'était avant tout l'occasion pour nous de nous revoir. Je dois admettre que nos longues discussions ont pu me manquer. S'il a décidé de t'inviter à cette occasion, c'est sûrement qu'il a dû estimer que nous partagions certaines excentricités. »
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    Lorsque le jeune moine mentionnant que je connaissais Satoru depuis longtemps, ma tête sembla parler plus qu'un long discours.

    Malheureusement pour moi...

    Dis comme ça, on pourrait penser que je ne m'entendais pas du tout avec mon camarade, mais c'était tout le contraire. J'étais surtout chafouine et... ça se voyait. J'aimais pas qu'on me dérangea pour des conneries et le blondinet le savait pertinemment. Cependant, nous avions grandi ensemble, ou tout du moins, on s'était vu évolué. Nous avions une complicité qui nous était propre, comme le fait que je me foutais régulièrement de lui et des fanfreluches qu'il portait. Je ne comprendrais jamais pourquoi les gens pensaient qu'il avait tout d'un saint. Sans déconner, pour moi, il avait tout de la perfidie.

    Son passé, je m'en fous. C'est pas mon problème. C'est un grand garçon, il fait les choix qu'il veut.  Ce qui compte à mes yeux, c'est qu'il me foute pas dans la merde dans le présent.

    Je pris une bonne bouffée de ma cigarette, laissant une légère courte pause le temps que la nicotine calma mon humeur joyeuse.

    Je suis pas du genre à juger les actions des autres, et encore moins à leur faire la morale. Je suis trop mal placée pour ça. Et puis je ne suis qu'une modeste samuraï et ce n'est qu'un petit prêtre. On a longtemps accepté qu'on est pas du même monde et puis, tant qu'il est honnête avec moi, le reste, je m'en fous.

    C'était la seule chose que je lui pardonnerais pas : me mentir. J'aimais pas la malhonnêteté. Je me foutais royalement des affaires des uns ou des autres, mais le mensonge, je trouvais ça tellement absurde de pas assumer. Bon, parfois, on pouvait concéder d'omettre des informations, mais c'était pas mentir. On fermait juste sa gueule. Mais me pipeauter de fausses histoires, ça... ça passait pas.

    Mes services impliquent tout ce que tu veux joli cœur, du moment que tu peux payer.

    Fallait reconnaître que parfois je tenais plus du mercenaire que du samuraï, même si ma loyauté était totalement tournée vers Seizan.

    Mais plus sérieusement, je suis samuraï et j'arrondis mes fins de moi en bossant pour mon compte comme artisan. L'avantage, c'est que si je pète mon matos, je suis à même de le bricoler.

    J'appelais ça : avoir un esprit pratique et savoir faire des économies. Mais à peine eus-je le temps de faire cette déclaration que je ne pus m'empêcher de regarder avec un fond de méfiance le moine. Je venais de comprendre ce qui me titillait chez lui. Il était de Toge, il puait le bourgeois. Tous n'étaient pas ainsi, certes, mais chez lui, ça transpirait. Trop de manières, même si je devais lui reconnaître qu'il avait fait l'effort de se passer du vouvoiement. Ça, je savais l'apprécier. Il était peut-être moins con que la moyenne.

    Un mec de Toge... tu m'en diras tant. Par contre, en terme d'excentricité, je le battrais jamais. Satoru porte de plus joli kimono que moi. Ha !

    Le bondinet et ces motifs fleuris... je m'y ferais jamais.

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    Le passé de Satoru ne paraissait guère déranger la jeune femme. Ou du moins, elle semblait parvenir à passer outre afin de se concentrer sur l'homme qu'il était dans le présent. Peut-être que la comparaison qu'établissait le Faucheur en son for intérieur aurait indigné Honoka, mais ses propos et son détachement lui rappelaient l'ouverture d'esprit de leur ami commun. S'il les avait réunis afin qu'ils se rencontrent, cette perspective trouvait d'autant plus de sens.

    Cette aptitude à ne pas juger ou à se montrer moralisateur, était quelque chose de rare, d'autant plus lorsque cela concernait des épisodes aussi chargés que ceux du passé du prêtre de Seizan. Il ne faisait presque aucun doute que la samouraï devait être au courant de son association avec des assassins, et malgré tout, elle continuait à le fréquenter. Avait-il planifié qu'elle pouvait penser de même à l'égard de l'apôtre de Jashin, et accepter sa Foi prohibée comme elle tolérait son passé ?

    « Penses-tu que les prêtres et les samouraïs sont si différents ? De nos jours, nos castes respectives font toutes deux partie de l'armée d'Onogoro, et chacun de nous adhère à un code moral propre. Il me semble que vous avez le Bushido, tandis que nous avons les Cinq Préceptes. D'ailleurs, la reconversion de Satoru en tant que moine t'a-t-elle été surprenante ? Je ne peux malheureusement comparer celui qu'il est aujourd'hui, avec celui qu'il était jadis. »


    La demoiselle n'avait aucunement pris ombrage à la mention d'un terme tel que mercenaire, ce qui correspondait à l'image que le Souhei s'était peu à peu forger d'elle. Sous couvert de plaisanterie, cette inclination à pouvoir assurer de nombreux types de travaux, pour peu qu'elle était dument rémunérée, ne faisait que renforcer l'impression de détachement envers les codes moraux ou sociaux qu'elle pouvait renvoyer.

    Peut-être avait-elle d'ailleurs une conception très souple de ce fameux Bushido propre à sa faction. Mais nulle personne demeurait réellement sans attache, sans valeurs ou sans croyance. La religion, le devoir, soi-même, l'Homme, chacun faisait preuve d'une ou plusieurs allégeances, si bien que Kirei s'interrogeait sur les ressorts et motivations de son interlocutrice, qui se distinguait jusqu'à présent de par sa grande indépendance. L'honnêteté qu'elle attendait de Satoru, était peut-être une première piste.

    « J'apprécie grandement son style vestimentaire, même s'il est peut-être un peu trop excentrique à mon goût. As-tu déjà eu l'occasion de visiter Toge ? C'est un endroit où il est fréquent de croiser des nobles se parer de tels kimonos, et où il pourrait se fondre naturellement. »


    Malgré le sourire sincère qu'il arborait, quelque chose lui disait qu'elle ne tiendrait probablement guère cet aspect de son village en haute estime...
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    Mon attention se tourna lentement vers le moine aux maquillages bariolés, tirant lentement sur ma clope. Voilà maintenant qu'il plaçait les samuraïs et les religieux sur la même ligne de défense. On aurait tout entendu.

    Si les prêtres et les samuraïs se ressemblaient autant, il y aurait pas tout un fossé qui nous sépare, chéri. Et je pense pas me tromper en te disant que toi et moi, on a rien en commun, et même si on dit que les opposés s'attirent.

    Il ne fallait pas voir là la moindre vexation de ma part, mais j'avais toujours considéré que je n'avais véritablement aucun point commun avec les gens de la prêtrise. Ces mecs-là étaient beaucoup trop propres, et on faisait croire au monde qu'ils incarnaient les valeurs de sainteté. Alors que nous les samurais, nous étions des chiens qui obéissaient à un maître. Bien sûr, vous direz que les moines aussi. Leur maître, leur dieu. Mais en attendant, leur dieu ne pouvait pas leur donner de coup de bâton.

    C'est pas deux trois points communs qui font qu'on est dans la même équipe, surtout quand on sait qu'on use pas des mêmes méthodes de boulots. Même le code que tu cites n'a pas de point commun, sinon autant dire que je suis une prêtresse et toi un samuraï., et je pense pas me tromper en disant que ni toi ni moi envions la situation de l'autre.

    Je me mis à soupirer tout en crachant un rond de fumée. Kireï semblait vraiment vouloir des infos sur le passé de l'autre benêt.

    La reconversion de Satoru ne regarde que lui. Il a fait un choix. Et d'ailleurs, si tu veux vraiment savoir comment il était avant, tu devrias lui poser directement la question plutôt que t'essayer de m'extirper l'infos.

    Mon visage blasé marquait ma lassitude face au petit jeu du moine. Il était clairement présent pour la gueule du blondinet et c'était lui qui l'intéressait. Pas qu'un peu visiblement. Je me demandais presque si ce dernier avait pas craqué pour ses jolis kimonos... j'aurais pas cru qu'il mangeait de ce pain-là. En tout cas, il me conforta quasiment dans cette idée à la vue de sa réponse digne d'une conversation de donzelles en friperie.

    Excentrique, hein ? J'aurais dit qu'il a un goût de chiotte, mais si c'est ta cam... je jugerais pas. À défaut d'avoir la tunique, il a au moins le bénéfice d'avoir une belle gueule.

    Par contre, je me montrais plus surprise sur l'idée que cet idiot de Satoru puisse se mélanger aux gens de Toge. Oh, je me doutais pas qu'il en serait capable. Cet escroc pouvait embobiner n'importe qui s'il faisait des efforts, mais delà à aller là-bas pour se la péter en kimono...

    Toge, hein ? J'y ai trouvé les gens particulièrement superficiels. Il y en a peut-être deux ou trois qui sortent du lot, mais on peut dire que ça se prend pas pour de la merde. Ils peuvent porter tous les kimonos qui veulent, ça sera pas d'eux de grand seigneur, juste des types bien endimanchés.

    Je ne disais pas cela dans le but d'offenser le moine et techniquement, cela ne le devrait pas. Après tout, ces types -là étaient censés se défaire du matérialisme, non ? Mais après tout, la vertu avait ses limites... ou bien étaient-ce les hommes ?

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    Les deux invités n'avaient-il réellement rien en commun ? Tel semblait être en tout cas l'avis d'Honoka, pour qui les prêtres et les samouraïs étaient très différents les uns des autres. Pourtant, le Faucheur voyait pour sa part quelques convergences, a fortiori depuis sa rencontre avec Kagura, bien que leurs similarités dépassaient le seul cadre de leur caste. Si Satoru les avait invités, c'est qu'il devait vraisemblablement voir lui aussi des points de rapprochement, dont ses amis ne pouvaient encore percevoir la nature ou l'existence. Cependant, le Faucheur reconnaissait également les nombreuses différences qui pouvaient tout autant séparer chacune de ces factions, et les ressemblances potentielles relevaient peut-être davantage de leur situation personnelle.

    « Tu as l'air déjà décidée quant au fait que nous n'aurions rien en commun, alors que nous nous connaissons à peine. Ne penses-tu pas que c'est un peu précipité ? En tout cas, si je peux voir des convergences entre nos castes respectives, je ne nie nullement leurs différences. Il est clair que prêtres et samouraïs, tout comme shinobis, ne sont pas identiques. Loin de là même. Peut-être que je te surprendrai, mais contrairement à ce que tu peux penser, il m'arrive parfois d'envier la situation des samouraïs. Par exemple, le Premier Précepte commande aux moines de ne point tuer. Pourtant, nous faisons désormais officiellement partie de l'armée d'Onogoro, et faisons face à un risque beaucoup plus élevé de déroger à ce principe. En tant que samouraïs, vous n'avez pas ce problème. Mais sûrement avez-vous les vôtres dont vous vous seriez passés, que nous prêtres, ne connaissons pas. »


    La question quant au prêtre de Seizan, paraissait avoir ennuyé la jeune femme, qui pensait apparemment que Kirei souhaitait indirectement lui extirper des informations. Il souhaitait en réalité en apprendre davantage sur elle, en essayant d'analyser sa réaction face à cette reconversion. En était-elle heureuse ? Déçue ? Indifférente ? Tolérait-elle que son ami opérait auparavant en tant qu'assassin ? Autant de possibilités dont l'expression aurait pu lui permettre de mieux la connaître. Il semblait toutefois malavisé d'insister, et peut-être qu'il valait mieux qu'elle pense qu'il cherchait effectivement à se renseigner sur Satoru, plutôt que sur elle-même. Il ne voulait cependant lui cacher ses véritables intentions.

    « Pardonne-moi, je demanderai directement à Satoru lorsque j'aurai des questions concernant son passé. J'étais juste curieux de connaître ton avis. »


    Quant au style vestimentaire de l'homme concerné, le jugement de la demoiselle se montrait pour le moins impitoyable. En employant le terme excentrique, l'apôtre de Jashin avait tenté de faire preuve d'indulgence, et il pensait sincèrement que ses goûts en manière de kimonos pouvaient parfois être intéressants. Honoka lui reconnaissait au moins une belle gueule, ce qui pouvait toujours faire office de compensation, quand bien même cela n'enlevait-il en rien la sévérité de son verdict. Sans grande surprise, elle trouvait d'ailleurs les gens de Toge superficiels, dressant un portrait au vitriole de certains nobles qu'il était fréquent de pouvoir y trouver. Le fond de son propos n'en demeurait pas moins pertinent, en ce qu'il ne fallait pas toujours juger un livre à sa couverture.

    « Je comprends ton point de vue. D'après mon expérience, je dirais que les habitants n'y sont pas nécessairement meilleurs ou pires que dans les autres villages. Du moins, par rapport à Sakyuu et Seizan, car je ne me suis encore jamais rendu à Jujou. Certains nobles sont certainement plus superficiels, mais beaucoup d'entre eux viennent en fait de la capitale. D'ailleurs, que penses-tu des Yôkais ? Toge est certainement l'un des rares endroits où les gens font preuve d'une plus grande bienveillance à leur égard. C'est une spécificité assez notable, lorsque Onogoro cherche majoritairement à les exterminer. »
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    Par tous les dieux, ce qu'on pouvait être mal assis sur ces satanés coussins. Et dire que Satoru ne paraissait toujours pas revenir... le petit fumier. J'espèrerais que c'était pas dans son plan de m'abandonner en présence du jeune prêtre endimanché. Si c'était le cas, cette idée lui vaudrait une belle retournée dans sa tronche, mais en attendant, je me retrouvais à devoir m'envoyer clope sur clope pour me calmer les nerfs, tout en faisant la conversation au togejin. Ça me pompait l'air.

    Tssss.... c'est pas une question que je l'ai décidé, c'est juste évident. Bien entendu, je peux me tromper. Je ne prétends pas avoir la science infuse. C'est juste que... regarde toi, regarde moi. On est clairement pas du même monde. On aura qu'à dire que je suis du genre à voir le verre à moitié vide, et toi t'es le genre de gus qui le voit à moitié plein.

    Je ne faisais que référence aux évidences qui sautaient aux yeux. Là où j'étais brute de décoffrage, il était clairement un petit maniéré. Là où je pesais pas mes mots, lui semblait prendre des précautions inutiles. Là où il se fardait de maquillage… bah je ne pouvais pas faire plus naturel que je l'étais à ce moment même.

     M'enfin... si vraiment tu enviais autant les samuraïs, tu porterais plus la toge. Si tu le fais pas, c'est que les préceptes de ton ordre t'arrange bien en un sens. Rien t'oblige à rester et pas passer de l'autre côté de l'armée. Demande-toi plutôt pourquoi tu le fais pas pour être en accord avec ce qui te chagrine.

    Je trouvais ça plutôt étonnant de voir un moine se plaindre de ce précepte-là en particulier, celui de ne pas donner la mort. Du moins, sur le fond. En vrai, il me donnait plutôt l'image d'un type que ça emmerdait parce que ça pouvait salir son curiculum vitae plutôt que chagriner d'ôter la vie.

    Bref. Il ne faisait qu'attirer un peu plus ma suspicion, tout comme ses questions sur mon camarade. Voilà qu'il voulait mon avis sur le bonhomme. Je ne pus m'empêcher de lever un sourcil, tout en tirant une latte sur ma cigarette.

    Mon avis ? Pourquoi faire ? Il ne vaut pas grand-chose. Si tu l'aimes bien, ça te regarde. S'il t'aime bien, ça le regarde. Mon opinion n'a aucune valeur sur ton ressenti sur le personnage ou sur la confiance que tu veux lui accorder ou non. Faut pas se fier à ce que pense les autres, juste ce que tu ressens au fond de tes tripes.

    L'instinct. La base. Après tout, nous n'oublions que trop souvent qu'on était que des bêtes qui avaient appris à parler et modeler de fer. Si on se mettait à avoir la trouille, si on se mettait à avoir des envies, des pulsions,  c'était le fin fond de notre animalité qui nous causait, les vestiges de notre bestialité qui nous soufflait dans l'oreille pour nous dire qu'une situation puait ou pas. J'étais plutôt partisane qu'il fallait s'y fier. Par contre, ça ne signifiait pas qu'on pouvait pas se planter.

    Les Yokai ? Mmmm.... c'est vrai que par chez toi vous avez ce petit délire à vouloir faire ami-ami avec ces trucs-là. Faut être un peu maso parce que les risques de finir avec un truc en moins est vite arrivé.

    Je tapotais subitement mon cache-œil pour faire comprendre que c'était à un de ses démons que je devais ça.

    Mais en soit, j'en ai vraiment rien à foutre si tu veux vraiment une réponse. Tant qu'ils m'emmerdent pas, je les emmerderais pas. J'ai pas de haine ou de colère, ni de fascination pour eux. Si je suis obligée de choisir entre eux ou moi, il y a pas à tortiller, je défendrai ma tronche. Mais pas plus que nécessaire. Je suppose que toi, tu suis le mouvement de tes pairs ? Tu les prends pour des animaux de cirque qu'on peut dompter ?

    Possible ou non, je trouvais l'idée plutôt con. Mais après tout, est-ce que j'étais pas aussi conne de fumer des trucs qui pouvaient avoir ma peau ?

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
    Mahayana Kirei
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    Au fond de lui-même, le Faucheur se trouvait plutôt pessimiste. S'il reconnaissait la beauté qu'il pouvait parfois exister en ce monde, de même que l'expression - trop ponctuelle à son goût - de nobles valeur telles que l'Amour, l'Altruisme et la Bienveillance,  il y voyait avant tout son imperfection. Sa laideur. La souffrance, l'injustice, la cruauté, autant de tares dont il convenait de libérer l'humanité le plus vite que possible. En ce sens, il se percevait plutôt comme étant lui-même du genre à voir le verre à moitié vide, si bien que la remarque d'Honoka lui apporta, sans le savoir, une certaine forme de réconfort. Pour une fois, il était celui qui voyait plutôt la positivité, le rapprochement et les points communs, plutôt que les divergences et les différences. Répondant à la demoiselle, un sourire sincère se dessinait sur ses lèvres.

    « En tant que prêtre, j'ai pour habitude de rechercher les éléments positifs et de rapprochement, afin d'établir un lien avec les fidèles, et d'être en mesure de leur apporter un certain réconfort lorsqu'ils en ont besoin. Bien souvent, je dois les aider à surmonter les épreuves difficiles auxquelles ils se voient confrontés, ce qui implique de leur rappeler les dures réalités de ce monde. Si je ne m'efforçais pas de voir le verre à moitié plein, il me serait bien plus délicat d'honorer correctement mes fonctions. »


    Quant à la perspective de délaisser la toge pour rejoindre les rangs des samouraïs, elle était loin d'être aussi saugrenue que ce qu'un observateur extérieur pouvait potentiellement penser. Lors de son initiation au Haut Temple de la Création, il avait failli abandonner sa formation de moine, lorsqu'il réalisa l'étendue de la malveillance d'Izanagi, et des mensonges du Kamisuuhai. En tant que Faucheur versé dans l'art du  Kenjutsu, il portait déjà le sabre à a taille, et avait également donné la mort à maintes reprises.

    « Honnêtement, je doute que nos Préceptes arrangent beaucoup d'entre nous. Si j'adhère à leurs vertus morales, je pense que leur application stricte et littérale peut également s'avérer malsaine. Tu sais, j'aurais peut-être pu rejoindre les samouraïs. Après tout, j'ai intégré le Haut Temple de la Création  presque par hasard, je manie principalement le sabre, et applique certaines réserves à nos principes. Cependant, si je n'étais plus prêtre, je ne pourrais dignement servir Tsukuyomi-sama, ainsi qu'aider les gens de la manière qui me paraît la plus opportune. Et toi, quelque chose en particulier t'a-t-il poussé à devenir samouraï ? »


    Honoka semblait également surprise que le Souhei lui ait demandé son avis, quant à la reconversion de Satoru. Elle considérait d'ailleurs son opinion sans valeur particulière, en ce qu'elle n'influençait en rien celle qu'il pouvait avoir à l'égard de leur ami commun, ou celle que ce dernier pouvait avoir envers lui. Un constat tout à fait réaliste, tandis qu'elle l'invitait à ne pas se reposer sur l'avis des autres, afin de construire le sien. Un conseil qu'il ne pouvait qu'approuver, et qui venait renforcer l'indépendance  d'esprit que son interlocutrice pouvait renvoyer. Sans aucun doute, cette liberté, ou cette neutralité intellectuelle, l'avait vraisemblablement menée vers des territoires atypiques, et ce n'était guère pour rien que Satoru avait cherché à la lui présenter.

    « Tu as raison, et je te rejoins totalement sur cet aspect. Si j'étais curieux de connaître ton avis, c'était en quelque sorte pour mieux te connaître. Le regard que l'on porte sur certaines situations, en dit parfois beaucoup sur nous-mêmes. »


    Quant à sa position sur les Yôkais, elle était pour le moins conforme à ce que l'apôtre de Jashin pouvait imaginer de la part d'une samouraï pragmatique de Seizan. Bien que caustique, son regard sur les pratiques de Toge à l'égard de ces créatures, n'était pas vraiment erroné pour autant. Mais surtout, le fond de sa pensée rejoignait celle qu'il pouvait lui-même avoir, mais ne pouvait se permettre d'exprimer en public. A fortiori en tant que prêtre de Tsukuyomi. Ou paradoxalement, c'est peut-être car justement il n'en avait pas plus ou moins à cirer des Yôkais que des humains, qu'il pratiquait de facto une certaine tolérance à leur égard, en les plaçant au même niveau de considération.

    « L'art des pactes d'invocation et des rites d'apprivoisement est une réalité, il est effectivement possible de dompter des Yôkais. Mais à titre personnel, je considère que ma position ne s'aligne pas toujours avec celle de Toge. En tant que prêtre de Tsukuyomi-sama, je considère avant tout qu'il faut faire preuve de tolérance, et apprendre à mieux connaître ces créatures. Tous ceux qui prônent simplement leur extermination me semblent tout aussi cruels que dans l'erreur. Cependant, je reconnais qu'au sein de mon village, certains font parfois preuve d'un trop grand angélisme à leur égard, ce qui peut également se révéler dangereux. »
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    La réponse du prêtre me laissa plutôt dubitative, et je n'eus comme seule réaction une petite moue peu convaincue. Kirei avait une vision un peu particulière de sa fonction ou tout du moins de la manière d'aider son prochain. Je me demandais si c'était ça les enseignements qu'on leur fourrait dans le crâne et si c'était le cas, c'était pas spécialement réjouissant. Bien évidemment, tout son petit monologue semblait offrir l'image même du saint altruisme, mais moi, cela m'échappait un peu. Pas le fait d'aider bien entendu, mais la façon dont les religieux procédaient. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'avais toujours l'impression que ce n'était jamais clairement désintéressé. Il y avait comme une embrouille qu'on voyait pas. Bon après, j'étais peut-être juste parano. Sûrement qu'il croyait à toutes les conneries qu'il disait.

    Si tu le dis.

    Par contre, je me mis à le trouver un peu plus sincère lorsqu'il remit presque en question les préceptes de sa caste. Quand il mentionna que cela pouvait être malsain d'être trop littéral, je pouvais dire qu'il prêchait une femme déjà convaincue de la chose.  Ce qui me parut le plus curieux, c'était de découvrir un bonhomme qui se disait si désireux d'aider son prochain eut pris la peine d'apprendre à manier le sabre parce qu'il fallait pas se voiler la face. Quand on portait une épée, c'était pas pour faire joli et on savait pertinemment que sa lame finirait souillée par le sang. Pour moi, il y avait clairement une contradiction.

    Mmmm... pourquoi j'ai voulu devenir samuraï ? Parce que je voulais pas passer ma vie enfermée dans une forge et gamine, j'entendais à longueur de temps des histoires de samuraïs.  Ça me semblait sympas comme boulot. Éclater les méchants, protéger les gentils, voyager au frais de la princesse. Fun sur le papier.

    La réalité était beaucoup moins réjouissante et bien moins linéaire. Mais que voulez-vous ? Quand on était gosse, on voyait tout avec des paillettes.

    Tu sais Kirei, c'est facile d'avoir des avis sur tout. Pas certaine par contre que ça dévoile la vérité sur les gens. Le commérage est source de tromperie. Même les gens aiment donner de faux avis pour se donner un genre. Les actes, par contre, eux en disent beaucoup plus. On peut pas revenir dessus, ni sur leur conséquence. C'est dans ces moments-là que les gens se révèlent vraiment.

    Dans ces moments-là qu'on pouvait déterminer si on avait affaire à un sérieux connard ou pas. La bravoure, la stupidité, la lâcheté... lisible par les choix d'action qui étaient les nôtres.

    Quoiqu'il en fut, nous finissions par laisser de côté cette philosophie pour partir sur l'étude d'une autre : les yokai. Comme j'avais pu lui dire, j'en pensais pas grand-chose. Par contre, la réponse du moine, elle, me fit doucement rigoler.

    En gros, tu te mouilles pas trop quoi. On peut faire ami-ami, mais faut être prudent si je te suis. Pas certaine que les yokais apprécient être soumis par des pactes, surtout qu'à la fin vous les utilisez pour quoi ? Pour se battre à votre place ? Tu parles d'un respect de la nature. J'ai toujours trouvé les gens de Toge trop pétris de contradiction.

    Les moines aussi. Mais c'était partout pareil.

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
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    Se contentant d'une réponse laconique, il semblait au prêtre de Tsukuyomi que son interlocutrice n'avait pas l'air des plus convaincues par son discours. A moins qu'il s'agissait là d'une nouvelle démonstration de la relative nonchalance dont elle pouvait faire preuve. Peut-être était-il plus généralement question de l'opinion qu'elle pouvait avoir sur les moines en tant que caste. Une réflexion qui le fit s'interroger sur sa perception de la religion et ses croyances spirituelles, tandis qu'il écoutait la suite de sa réponse. Si elle avait souhaité devenir samouraï, c'était avant tout pour échapper à une destinée où seule la forge l'attendait. Sans surprise, en tant qu'enfant, elle avait également été séduite par les nombreux récits que l'on pouvait attendre sur ces extraordinaires justiciers, maniant les armes comme personne, défendant la veuve et l'orphelin aux quatre coins du monde. Il était probable qu'aujourd'hui, elle portait un regard moins romantique sur sa profession.

    « Et maintenant que tu es toi-même devenue samouraï, regrettes-tu ton choix, ou bien la réalité correspond-t-elle tout de même un minimum à ce que tu espérais ? Je dois reconnaître que de mon côté, ma formation de moine, et maintenant les fonctions que j'exerce, correspondent assez bien à l'image que n'importe qui peut se faire des prêtres. C'est surtout la personnalité individuelle de mes collègues, qui peut parfois avoir de quoi surprendre. Satoru en est un bon exemple. D'ailleurs, te rends-tu souvent au Temple ? Si tu es athée, sache que je ne m'en offusquerai nullement. »


    Selon la jeune femme, il valait toujours mieux se méfier des avis que les gens pouvaient exprimer, en ce que tout le monde avait une opinion sur tout, et en ce qu'il était possible de raconter quelque chose de faux. Il était certain que rien ne pouvait garantir à Kirei qu'en répondant à sa question, elle lui aurait dit la vérité, si bien qu'il n'aurait pu réellement se baser sur ses propos afin de se faire une meilleure idée de sa personnalité. Dans ces circonstances, il était toujours intéressant de tout de même prendre note de ce qui avait été dit, car lorsque l'on apprenait qu'un individu avait en réalité menti, cela pouvait également en dire long sur lui. Néanmoins, il ne pouvait que rejoindre son interlocutrice sur le fait que les actes, en disaient souvent beaucoup plus des gens que leurs simples paroles.

    « Il est certain que rien n'empêche les gens de nous mentir ou de changer d'avis, même si ce comportement peut également être révélateur à leur sujet. Encore faut-il réaliser qu'ils ont menti, ce qui est un autre problème. Les actes en revanche, sont souvent plus parlants, mais je pense qu'il faut également faire attention à ne pas placer en eux une confiance déraisonnable. Aux mêmes titre que les mots, les actes peuvent mentir, ou parfois, donner une impression erronée des véritables pensées ou objectifs de la personne. »


    Shizuka ainsi que lui-même, étaient clairement des exemples de personnes dont les actes pouvaient être trompeurs ou difficiles à interpréter. A première vue, leurs actes faisaient d'eux des prêtres modèles aux yeux des gens. D'un autre côté, ils étaient des hérétiques dévoués à Jashin et Izanami. Mais derrière les actes répréhensibles qu'impliquaient leur foi, se trouvaient de nobles intentions et des idéaux d'amour et de paix. A différents niveaux, leurs actes pouvaient ainsi être trompeurs.

    Quant aux contradictions des Togejins, le Souhei ne pouvait qu'être d'accord, quand bien même pouvaient-elles concerner un grand nombre d'individus en général. Le regard d'Honoka quant aux pratiques d'invocation paraissait assez critique, bien qu'il s'agissait là d'une discipline de plus en plus répandue sur Onogoro. Paradoxalement, beaucoup de personnes versées dans ces arts présentaient un intérêt sincère envers les Yôkais, et les respectaient davantage que la plupart des autres.

    « Effectivement, en l'état actuel des choses, je pense nous devons faire preuve de prudence. Il est indéniable que certains d'entre eux sont dangereux, auquel cas nous devrons nous défendre. Ce qui ne veut pas dire que nous devrions toujours nous montrer hostiles à leur égard, ou ne pas tenter de nous rapprocher d'eux. Ces pactes sont davantage basés sur la solidarité et le partenariat, plutôt que l'asservissement. Il est particulièrement difficile de forcer un Yôkai à combattre pour soi, sans obtenir son consentement. Je dirais qu'il s'agit davantage de créer une symbiose, plutôt que l'exploitation de l'un par l'autre. Tu as l'air de ne pas trop porter le Kuchiyose dans ton cœur, mais il me semble que ce domaine n'est plus l'apanage des moines et de Toge, pour être à présent utilisé au sein de toutes les castes et de tous les villages. Je pense que c'est déjà d'un premier pas dans une démarche de cohabitation et de compréhension mutuelle.   »
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    Kaname Honoka
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    Me repenant une nouvelle clope après avoir fini la précédente, je posais mon œil borgne sur la silhouette du moine guindée. C'était bizarre. J'avais comme une drôle d'impression en présence de ce type et je me demandais si je ne me faisais pas des idées. Comme cet idiot de Satoru ne m'avait rien expliqué, j'avais encore du mal à saisir pourquoi il avait voulu me foutre en relation avec ce gamin.

    Elle est un peu con cette question, ou bien t'as jamais rencontré de samuraï. Tu crois vraiment que cette vie ressemble à ce que j'avais imaginé gamine ? Pitié. Si on n'enjolivait pas les histoires, personne ne s'engagerait nulle part. Mais bon. C'est un métier qui paie et le code du Bushido me semble à peu près sain, même si c'est plutôt difficile de s'y accorder.

    Par contre, la seconde partie de la question de Kirei ne manqua pas de me faire tiquer. Je ne pus m'empêcher d'arquer un sourcil.

    Pourquoi tu devrais t'offusquer du fait que je sois athée ou non ? Elle est bien bonne celle-là. Quand bien même ça serait le cas, j'ai envie de te dire " t'es qui pour moi ? " Et la réponse serait "personne".  Sans déconner, t'es un poil prétentieux mon gars. Je veux bien que t'es une gueule d'ange, mais sache que ton existence ne représente pas grand-chose pour moi. Ton jugement y compris. Comme si j'en avais quelque chose à faire de t'offusquer. La blague. Devient un grand seigneur et là, je ferais peut-être plus attention.

    Je me décidais à picorer une des conneries qu'avait apportées Satoru pour grignoter. Ce crétin n'était toujours pas revenu.

    Sinon pour répondre à ta question initiale, je me rends au temple de Seizan surtout pour la forme. Je suis plutôt une adepte de Kagutsuchi, mais son sanctuaire est à Sakyuu. Ça me demande des plombes pour m'y rendre, du coup, je m'organise à peu près trois voyages par an. Parfois moins. Je dirais que ça dépend aussi de mon porte-monnaie.

    Cruelle réalité que de savoir que mes problèmes financiers jouaient sur la qualité de ma ferveur religieuse. Parce que c'était bien joli d'aller faire mumuse dans les temples, mais encore fallait-il avoir les moyens de sa foi. Personne ne vivait d'amour et d'eau fraîche, surtout qu'il me fallait une quizaine de jours pour me rendre là-bas, autant pour revenir. Le Dieu du feu me pardonnerait, je compensais à restant une bonne représentante de ses flammes par mon katon et ma forge.

    Oh, je dis pas que les actes ne peuvent pas être des gestes trompeurs mon mignon. Il y aura toujours des grands malades prêts à tout pour donner de la substance aux rôles qui se sont donnés. Mais c'est justement par eux que l'on est à même de jauger le poids de leur motivation. Le blabla, ça coûte rien. Se salir les mains, par contre...

    Entre deux lattes de ma clope, je me permis ainsi d'apporter des précisions supplémentaires à ma pensée. De toute façon, quand un individu voulait mentir ou tromper, il ne manquait jamais d'imagination pour pouvoir le faire. D'ailleurs, à mes yeux, la conversation que l'on eut sur les yokais ne s'éloignaient pas tant que cela de mes propos précédents, à ceci près que cette fois-là, les gens se trompaient eux-mêmes dans leurs soi-disant bonnes intentions.

    T'es un drôle d'oiseau. Si je te comprends bien, au prétexte que la pratique s'étend un peu partout, ça la rendrait plus acceptable ? Mouais. Quant à ton histoire de symbiose et cohabitation, j'avoue que j'ai dû mal à le conceptualiser. On parle pas de simples animaux domestiques. Mais bon, je dois aussi avouer que je connais personne dans mon entourage qui utilise le Kuchiyose.  

    Je tournais mon regard dans la direction de Kirei, peut-être involontairement un peu froid.

    C'est pas que j'ai un problème avec le Kuchiyose, c'est juste que je préfère éviter de m'appuyer sur les autres pour me battre, et encore plus une créature imprévisible.

    Après tout, on parlait pas d'un cheval qu'on montait, ni d'un chien qu'on avait apprivoisé, mais des créatures dont on ne savait rien, ni la réalité de leurs intentions. Quand bien même ces choses acceptaient un contrat - et je devais avouer que je me questionnais aussi sur ces "fameux" contrats et leurs portées - j'avais bien du mal à croire que l'on n'avait pas la garantie qu'elles ne se retourneraient pas contre nous. M'enfin, ça me concernerait jamais.

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    Si le Faucheur se doutait que la réalité ne correspondait pas toujours à l'image que l'on pouvait avoir à propos de quelque chose, il n'excluait guère que dans le cas des samouraïs, au moins un aspect de ce qui avait pu plaire à Honoka enfant, se vérifiait aujourd'hui dans la pratique. L'essentiel était cependant qu'indépendamment de ce qu'il en était, elle ne semblait pas regretter son choix, ou se montrer particulièrement mécontente. Un salaire satisfaisant, et un code de conduite auquel elle pouvait adhérer. Tel était pour elle l'essentiel.

    « Il est évident que les récits sont toujours enjolivés, mais il existe toujours un fond de vérité à partir duquel ils peuvent être brodés. C'est pourquoi je n'aurais point été surpris que tu puisses tout de même retrouver dans ton métier, au moins une facette de ce que tu espérais plus jeune.  De toute manière, l'important est que tu as pu trouver une certaine forme de satisfaction, même si ce n'était pas forcément celle que tu avais envisagée. »


    Son interlocutrice avait a priori mal pris sa marque de politesse concernant le jugement qu'il aurait pu émettre sur son éventuel athéisme. Une réaction légèrement vindicative qu'il trouvait à première vue plutôt étonnante, et qu'il interprétait comme une position défensive après avoir subi une forme d'agression. Mais il lui était bien délicat d'identifier ce qui pouvait objectivement s'avérer répréhensible dans ses propos, si bien qu'il ne pouvait y voir qu'une projection de la jeune femme au regard de ce qu'il sous-entendait. Malentendu qu'il s'empressa de dissiper.

    « Il serait légitime de penser que l'on pourrait froisser ou offusquer un prêtre, en lui faisant part de son éventuel athéisme. Je souhaitais dès lors couper court à tout éventuel malaise que tu aurais pu ressentir, si tu t'étais retrouvée dans cette position. Il semblerait que c'était non seulement point nécessaire, mais que cela t'ait au contraire énervée. J'avoue que je ne m'y attendais pas spécialement, mais accordes-tu ton respect proportionnellement au rang des personnes ? »


    Une question légitime, en ce qu'elle semblait potentiellement considérer les opinions des individus en fonction de la position hiérarchique qu'ils occupaient. Probablement n'aurait-elle guère répondu de la sorte si le Souhei avait lui-même été un seigneur. La suite de ses propos se révélait tout autant instructive, en ce qu'elle se disait principalement dévouée à Kagutsuchi, se rendant même en pèlerinage jusqu'à Sakyuu lorsqu'elle le pouvait. Une foi des plus intéressantes, qui semblait parfaitement s'accorder avec sa propension à régulièrement fumer.

    « Y-a-t-il des valeurs ou une philosophie particulières, que tu apprécies parmi les commandements ou attributs de Kagutsuchi-sama ? Il est vrai que Sakyuu est certainement le village lui étant le plus dévoué. Tout particulièrement lors de la Fête du Saint Soleil, organisée par les Carbonistes. As-tu déjà eu la chance de t'y rendre ? »


    L'apôtre de Jashin acquiesçait de la tête aux paroles d'Honoka, concernant la différence entre le poids des mots et des actes. Même dans une perspective de tromperie, les actions concrètes engageaient toujours davantage que les simples paroles, et se montraient beaucoup plus dures à mettre en œuvre dans l'objectif de démontrer la nature de ses motivations. S'il fallait accorder davantage de crédit à l'un plutôt qu'à l'autre, alors les actes remportaient de très loin la majorité des suffrages.

    « Je dirais que c'est ainsi que semble fonctionner le monde, quand bien même je n'approuve pas nécessairement ce cours des choses. Tu utilises le terme prétexte, et je le trouve particulièrement adapté à la situation. Je pense que l'acte de donner la mort, est le parfait exemple de cette application de ces prétextes. Selon le cadre et les justifications que l'on va trouver au meurtre, selon si c'est fait d'une manière communément admise et pratiquée ou non, cela sera considéré comme acceptable ou répréhensible. Je suppose qu'il en va de même pour les pratiques impliquant les Yôkais. En substance, je partage également ton avis, mais je sais que les personnes combattant aux côtés de leur familier développent avec eux une véritable symbiose. »
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    Je haussais les épaules, ni plus ni moins face aux propos du moine. Je savais pas pourquoi, la manière dont il étalait les choses me contrariaient un peu. Il était irritant, même s'il ne parlait pas à mal. Je n'arrivais pas à exclure de ma tête qu'il y avait quelque chose de faux chez lui. Pourquoi ? Déjà parce qu'il connaissait Satoru. Il avait un passé tellement particulier, qu'il me semblait curieux que le blondinet eut pu devenir ami avec un crétin ou même un utopiste. Il cachait quelque chose. Et puis je n'aimais pas ces réponses toutes faites et vaseuses. Je ne pus que le regarder avec suspicions.

    Mouais... si tu veux, voyons les choses comme ça.

    Le verre à moitié plein. Ou à moitié vide. Mais après, il serait erroné de dire que je n'aimais pas mon métier. Être samuraï, je l'avais désiré. Respecter le code du Bushido...  bah je faisais du mieux que je pouvais. J'étais beaucoup trop consciente de mes vices et imperfections pour m'attendre à devenir un modèle ou ne serait-ce que toucher du doigt les vertus recommandés. Mais il y en avait une que je survolais de haut : l'honnêteté. Je l'étais peut-être même trop parfois, et je ne manquais pas une occasion de fermer ma gueule.

    Mon respect, je l'accorde aux gens qui le méritent, ou qui en ont assez pour être honnête avec eux-mêmes ou les autres. Pour ce qui est du rang, c'est un respect de façade parce que je tiens à garder ma tête sur les épaules, mais si on m'accorde le droit d'ouvrir le bec, ton rang ou ta richesse ne feront pas barrage à mes pensées. De toute façon, ce n'est pas comme si j'étais capable de cacher ma contrariété.

    J'irais pas dire qu'on lisait en moi comme dans un livre ouvert, mais je faisais pas d'effort pour dissimuler ce qui m'agaçait, ou pas d'ailleurs. Si un jour je me retrouvais à mentir, c'était qu'il y avait anguille sous roche, et ceux qui me connaissaient devraient se poser les bonnes questions.

    D'ailleurs, je ne pus m'empêcher d'être surprise des questions du moine au sujet du dieu du feu. Enfin, je supposais que je ne devrais l'être qu'à moitié, mais je le trouvais étonnamment décomplexé pour un gugus du Kamisuuhai.

    Une valeur ou une philosophie ? Je vois pas les choses sous cet angle.

    Je repris tranquillement ma cigarette, prenant une nouvelle latte avant de réfléchir à la manière de lui répondre. J'aimais pas trop qu'on m'interrogeât, surtout sur ma foi. Déjà parce que ça m'emmerdait de parler religion, mais davantage parce qu'à mes yeux, c'était personnel. C'était un truc qui ne concernait que moi et le grand ponte du feu.

    Pour moi, les choses sont assez simples. Sans le feu, notre civilisation ne serait pas grand-chose. On aurait pas que dalle pour se protéger du froid - en omettant les peaux de bête, pour becqueter décemment autre chose que de la salade, faire fondre du métal et se tailler des armes pour se défendre, et j'en passe. La liste pourrait être longue. Sans le feu, on aurait pas évolué des masses. Et puis moi, je suis forgeronne à temps-partiel. Sans feu dans ma forge, je peux pas bosser. Il n'y a pas de philosophie ou de valeurs particulières auxquelles adhérer. C'est aussi con que prétentieux de prétendre savoir ce que veut un dieu. Je dirais même que nous sommes trop cons à penser qu'on peut les comprendre ou les interpréter. Mais ça, c'est un autre débat.

    Je crachais un nuage de fumée, tournant la tête pour pas l'envoyer dans la tronche du moine.

    Quant à la fête du saint-soleil, j'y vais chaque année. J'ai des trucs à faire par là-bas et une fête, c'est une occasion parfaite pour picoler à l'œil.  Ça me donne une raison de me rendre à Sakyuu sans qu'on me pose trop de questions.

    Je parlais pas du fait d'être une carboniste. Ce truc-là, je n'en parlais jamais. Mes ambitions étaient officieuses et surtout allaient à contre-courant de ceux que pensaient les purs et durs, les gogos qui voyaient des messagers divins dans les torches humaines. Une belle connerie. Par contre, j'en défendrais la cause parce que pour moi, c'étaient pas des yokais. Sojiro n'était pas un yokai. Et ça, on me l'enlèverait jamais du crâne.

    Une symbiose, hein ? Ils avaient qu'à adopter des toutous comme tout le monde. Ces gens qui veulent à tout prix se faire remarquer... Et tiens d'ailleurs, en parlant de ça, pourquoi t'as accepté ce coup monté de Satoru ? Je veux dire, de venir ici. T'avais une mission ou c'était vraiment que pour le tourisme ?

    Bizarrement, je le voyais mal venir à Seizan pour la deuxième option.

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
    Mahayana Kirei
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    Finalement, la jeune femme haussa les épaules, finissant presque par tomber d'accord avec l'avis que venait d'énoncer le moine. Il lui était difficile de déterminer s'il s'agissait pour elle d'une manière de se débarrasser de la question, ou au contraire, si elle trouvait réellement qu'il avait finalement mis le doigt sur quelque chose d'à peu près correct. Une seconde hypothèse qu'il espérait être la bonne, non pas tant pour le principe d'avoir raison, mais pour ce que cela impliquait de positif pour Honoka, si elle pouvait goûter, ne serait-ce qu'un peu, aux aventures qu'elle espérait découvrir enfant. Elle précisait également sa vision du respect, en ce qu'il fallait pour elle méritait le sien, notamment en se montrant honnête envers soi-même ou les autres. Dans son propre intérêt, elle reconnaissait aussi un respect de façade à l'égard des individus dotés d'un certain rang, envers lesquels elle ne se privait point de donner le fond de sa pensée si elle y était autorisée. Une façon de faire beaucoup plus en phase avec ce que le Faucheur pouvait imaginer d'elle.

    « Associes-tu systématiquement le respect à l'honnêteté, ou bien y-a-t-il différentes manières de le mériter à tes yeux ? Par exemple, en aidant son prochain, ou en accomplissant de grandes choses ? En tout cas, je comprends ta position à l'égard des personnes de pouvoir, et puisque l'on parle justement de sincérité, je me demandais si ta franchise ou cette manière de dire les choses, s'était déjà retournée contre toi ? C'est l'une des premières choses qui m'est venue à l'esprit. Je suppose que de ton côté, tu dois sûrement penser que je me perds dans l'étiquette ou dans des considérations surfaites ? Peut-être qu'il existe un juste équilibre, entre nos deux manières de communiquer. »


    Les développements de la samouraï quant à sa dévotion envers Kagutsuchi, étaient particulièrement intéressants à écouter. Il était rare de tomber sur des fidèles du père du Seigneur, et ce qu'elle disait du Feu faisait parfaitement sens. Kirei comprenait ainsi que c'était cet attribut principal du Kami qui était à l'origine de son allégeance envers lui, plutôt qu'une certaine philosophie ou des valeurs particulières qu'il incarnerait. Elle ajoutait également qu'elle pensait que si ces dernière existaient, alors elles ne pouvaient pas forcément être comprises ou correctement interprétées par les hommes. Un point que le Souhei pouvait comprendre, mais qu'il ne considérait guère nécessairement comme absolu, voire seulement partiellement correct. Apparemment, Honoka se rendait enfin chaque année à la fête du Saint Soleil...

    Des développements qui commençaient à interpeler l'apôtre de Jashin. Connaissant Satoru, il avait souhaité lui présenter cette amie pour des raisons spécifiques, et réciproquement pour elle par rapport à lui. Il se savait naturellement disciple du Seigneur, et c'était en grande partie cet aspect de lui-même qui le distinguait particulièrement aux yeux de leur ami commun... Se pouvait-il alors qu'elle soit elle-même Carboniste ? Une question plutôt délicate à formuler auprès d'une personne qu'il venait à peine de rencontrer, quand bien même ce culte était encore légal. D'autant plus qu'elle devait elle-même se demander ce que le moine avait de particulier, afin que Satoru ait souhaité le lui présenter. Orienter si tôt la conversation vers son éventuelle foi Carboniste, ou lui demander ce qu'elle pouvait penser du fils de Kagutsuchi, étaient sûrement encore trop prématuré. Cependant, il existait peut-être une alternative.

    « Ce que tu dis là est extrêmement vrai. Bien souvent, les gens tendent à voir le Feu comme un danger, ou une source de destruction. En tant que forgeronne, tu es certainement l'une des mieux placées pour percevoir toute sa dimension créatrice, et que sans lui, nous ne serions probablement rien. En revanche, je pense que l'on peut parfois interpréter les actions ou la philosophie de certains Kamis. Par exemple, en tant que prêtre de Tsukuyomi-sama, je pense qu'il est conforme à sa vision des choses d'essayer de se montrer tolérants envers les Yôkais, de tenter de les comprendre, plutôt que des les exterminer sans aucune autre forme de procès. Surtout qu'en agissant de la sorte, Tsukuyomi-sama s'est directement opposé à Izanagi-sama. D'ailleurs, que penses-tu de ce dernier, étant donné qu'il a littéralement démembré Kagutsuchi-sama ? Eprouves-tu une certaine rancœur pour ce qu'il a pu faire à ton Dieu, ou au contraire, n'as-tu aucune opinion particulière envers lui ? »


    Le commentaire qu'elle fit des adeptes du Kuchiyose décrocha un sourire aux lèvres de Kirei, lui qui pensa naturellement à Meiyo, qu'elle cataloguait indirectement comme en mal d'attention et devant plutôt adopter des chiens, cherchant à se faire remarquer. Compte-tenu de sa dévotion envers Tsukuyomi, et de son lien avec les Yokais, elle illustrait pourtant l'exemple parfait de cette symbiose, et du respect que ces personnes pouvaient porter à l'égard des familiers. Son interlocutrice se montrait aussi curieuse des raisons pour lesquelles il avait accepté de se rendre jusqu'à Seizan. Une question légitime, surtout si elle s'interrogeait elle-même sur les motivations de Satoru, lorsqu'il souhaita organiser cette petite rencontre.

    « Je dirais le tourisme, mais davantage pour les personnes que pour le lieu. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus revu Satoru. Depuis la fin de notre formation au Haut Temple de la Création, et notre affectation au sein de nos villages respectifs. J'étais donc heureux de recevoir son invitation, ainsi qu'à l'idée de le retrouver depuis tout ce temps. En plus, il m'avait dit qu'il souhaitait me présenter l'une de ses amies, et ses relations sont toujours des individus pour le moins singuliers et très intéressants. Et toi, t'a-t-il convaincue de venir en te disant quelque chose de particulier ? Comme tu habites déjà sur place, je ne serais même pas surpris qu'il t'ait  juste demandé de le rejoindre, sans même préciser qu'une de ses vieilles connaissances venant de Toge serait également au rendez-vous... »
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    Serrant fermement ma cigarette entre mes lèvres, je ne pus m'empêcher de regarder le jeune Kirei avec étonnement. Il était impressionnant de voir le nombre de questions qu'il se posait pour pas grande chose. Sans déconner, c'était à croire qu'il lui fallait un parchemin détaillé à chacune de mes réponses. Et puis quoi encore, un mode d'emploi peut-être ? Je me mis à rouler des yeux.

    T'es du genre à aimer te poser beaucoup de questions., hein ? Quoique, vous avez peut-être que ça à foutre dans vos monastères.

    Je soupirais un petit nuage de fumée.

    Écoute mon vieux.  Mon respect, il se gagne pas par des actions de héros ou de mecs qui se sentent pousser des ailes par altruisme, surtout si je connais pas les types. Je vois pas pourquoi je respecterai un bonhomme qui courent après la gloire ou qui aime recevoir des compliments pour se conforter dans l'homme de bien qu'il est.  Je dis pas, s'il faut il est sincère, mais en attendant, c'est que de la poudre aux yeux. Je donne pas mon respect à des chimères ou à des idées. Je le donne à ceux que je connais, et ce que je connais, s'ils en ont assez dans le paquet pour être honnête, ils auront mon respect. Il y a plus de courage dans une mise à nue que n'importe quelle action. J'aime pas les faux semblants.

    Prenant mon temps pour répondre à la seconde partie de la question, je profitais pour reprendre une latte de ma clope, puis haussais les épaules.

    J'ai pas de leçon à donner, je peux pas prétendre savoir ce qui est le mieux ou pas. Mais faut pas me demander d'être ce que je suis pas. J'ai peut-être une grande gueule, mais on pourra jamais me reprocher de faire les choses à l'envers. Et puis, c'est pas parce que je me retiens pas de dire ce que je pense, que je peux pas obéir aux ordres. Je sais où est ma place et j'ai besoin de ryos.

    Pragmatique, comme toujours. Samuraï était mon métier. Et puis je pouvais toujours sortir le code du Bushido en cas de pépin et dire "hey, c'était écrit dans le code que je dois être honnête". Bon, je supposais que je pouvais toujours travailler la forme. Un jour, peut-être. Vous la sentez ma motivation ?

    Enfin... Plus le temps passait, plus je m'impatientais de l'absence de mon camarade, même si j'arrivais à m'habituer à l'attitude guinder de Kirei. Toutefois, ça ne changeait strictement rien à mes impressions. Lorsque notre conversation tourna autour du dieu du feu, je ne pus m'empêcher d'avoir un léger sourire en coin quand je vis qu'il y trouvait là une forme d'intérêt. Bien évidemment, il ramena très vite le sujet à lui en citant ses propres expériences et interprétations, avant de glisser à nouveau dans ma direction. Voilà qu'il voulait me lancer dans un débat sur Kagutsuchi. Je ne pus retenir un soupir, et un nuage de fumée tabagique.

    Mmmm... Je dirais que je n'ai pas d'opinion particulière, même si on peut pas dire que c'était plutôt radical comme méthode.  Soit Izanagi était un grand romantique, soit un furieux connard. Éclater son gosse parce qu'il estime responsable de la mort de sa femme ? Techniquement, c'est aussi un peu cracher à la gueule de cette dernière qui l'a mit au monde pour rien. Kagutsuchi, lui, en attendant, il avait pas demandé à naître sous sa forme. Démembré pour être né. C'est super comme bienvenue.

    Bien évidemment, j'étais totalement cynique et je ne le cachais pas le moins du monde. Sur un certain plan, je me moquais des affaires personnelles des dieux. On n'était que des pauvres pécores au sein de l'Onogoro, les affaires divines ne pouvaient que nous dépasser. Et puis, qu'est-ce que cela m'apporterait d'avoir un regard sur un évènement que je n'avais pas connu ? Sur le fond, je ne pouvais que plaindre mon Dieu des flammes, mais aucun Dieu n'aimerait être plaint, alors je le soutenais à ma façon en utilisant ce feu qu'on avait injustement maudit.

    Quoiqu'il en fut, le moine me répondit enfin sur les raisons de sa venue, plus en détails que la première fois. Dès qu'il prononça le nom de notre ami commun, mon visage se décomposa une nouvelle fois en une figure blasée.

    Cet abruti ne m'a donné aucun détails parce qu'il savait pertinemment que je l'aurais envoyé balader. Il me casse les noix quand il joue les mystérieux et j'aime pas les surprises. Il le sait. Pas pour rien qu'il a sorti toutes ses saloperies pour goûter. Il pensait me calmer les nerfs en me faisant manger des sucreries. Des fois, je me dis qu'il en tient une couche. Si je n'appréciais pas ce vaurien, je l'aurais balancé dans le feu de ma forge. Bon après, je ne nierai pas que je me pose la question du pourquoi. Si toi t'as l'indice, je veux bien que tu me le souffles.

    Satoru était un peu dingo parfois, aussi dingo que ces drôles de manies à porter des kimonos bizarres. La dernière chose qu'il fallait faire avec lui, c'était se fier à sa gueule d'ange et mon petit doigt me disait que c'était exactement la même chose avec Kirei. À croire que les sournois ne se planquaient que derrière les jolis minois.

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    Fire, Death and Candies


    « Je ne te cacherai que c'est le cas. D'ailleurs, c'est ce qui nous a grandement rapproché, Satoru et moi, lorsque nous étions en formation au Haut Temple de la  Création. Nous avons souvent partagé de longues discussions sur une multitude de sujets, beaucoup étant religieux, philosophiques ou politiques. Depuis que je suis en fonction, je partage davantage ce type de conversations avec certains fidèles. Les accueillir au Temple, les conseiller, est une grande partie de notre travail, mais nous sommes également occupés par bien d'autres activités. »


    En un sens, Kirei partageait la conception du respect de son interlocutrice. Son exemple d'un homme se montrant avide de reconnaissance, et faisant preuve d'un altruisme ne visant qu'à récolter des remerciements, était à ce titre plutôt parlant. Cependant, il ne disqualifiait guère nécessairement les gens sur la base de leurs arrière-pensées. Beaucoup avaient pu contribuer au monde, accomplir de grandes choses et aider autrui, en poursuivant un objectif égoïste, et cela ne dérangeait nullement le Faucheur, capable de respecter ce genre d'individus. Honoka pour sa part, semblait devoir connaître plus intimement, ou plus largement une personne, afin d'accorder son respect. Comme il l'avait pressenti, l'honnêteté était pour elle un élément prépondérant, là où pour l'apôtre de Jashin, elle était préférable, sans toujours être indispensable. Elle ajoutait également qu'en dépit de son bagou et de ses éventuelles critiques, ce n'était point pour autant qu'elle ne suivrait pas les ordres qu'elle pouvait recevoir.

    « Dirais-tu que tu vas davantage te fier aux intentions ou à l'état d'esprit d'une personne ? C'est intéressant car cela recoupe ce que l'on pouvait dire concernant les actes. Certains pourront accomplir des choses admirables, ou bénéficiant au plus grand nombre, alors même que leurs intentions étaient égoïstes, voire parfois peu reluisantes. A titre personnel, je pourrais leur accorder mon respect, selon les circonstances. Je suppose qu'il t'est donc difficile de réellement respecter de grandes figures plus lointaines, comme certains héros, vu que l'on ne peut réellement les connaître tels qu'ils sont vraiment ? En tout cas, je suis d'accord avec toi, se mettre à nu et se montrer pleinement sincère demande beaucoup de courage. Mais pouvons-nous réellement le faire, y compris avec nos proches ? Je suppose que nous avons tous nos petits secrets. Cela étant dit, je respecte grandement ta franchise, et je suis heureux d'apprendre qu'elle ne t'ait pas spécialement porté préjudice. Surtout qu'il n'est pas toujours facile d'exécuter les ordres efficacement, lorsqu'on les désapprouve. »


    Un furieux connard. La description la plus juste et la plus pertinente que le Faucheur avait pu entendre d'Izanagi depuis ces dernières années. Malheureusement, sa fonction de prêtre lui interdisait de tenir ouvertement ce genre de propos, mais il n'en pensait pas moins, tentant de canaliser une forme de jubilation interne en entendant le portrait peu élogieux que dressait la samouraï de l'infâme démiurge. Sentant une pointe d'ironie dans son ton, lorsqu'elle évoqua l'heureuse naissance de Kagutsuchi, il était clair qu'elle ne portait guère le père fondateur dans son cœur. Une opportunité qui permettait au Souhei de commencer à révéler certaines de ses opinions plus controversées, et de jauger les réactions de la jeune femme. Après tout, elle était amie avec Satoru, et appréciait grandement l'honnêteté. Si cette rencontre avait été organisée par leur ami commun, c'était peut-être en prévision de moments comme celui-ci.

    « J'ignore si tu connais la suite de l'histoire, mais savais-tu qu'Izanagi avait peu après abandonné son épouse, car elle s'était retrouvée défigurée ? Pour également répudier les Yôkais qui eux aussi, étaient pourtant ses enfants ? Le plus tragique, et le plus admirable, c'est qu'Izanami l'attendrait encore, malgré la cruauté de son traitement. Bien sûr, il ne l'a jamais rejointe. Tu l'auras sûrement deviné, mais je ne porte nullement le Dieu Fondateur dans mon cœur, et si je ne peux prononcer les mots que tu as pu employer sous peine de blasphème, a fortiori en tant que moine, je n'en pense pas moins. Je ne m'étonne donc nullement de l'état de notre monde, injuste et cruel, s'il a été créé par une entité telle que lui. Après, comme tu l'as toi-même évoqué plus tôt, nous ne sommes pas forcément les mieux placés pour interpréter les actes ou la volonté des divinités, et peut-être qu'Izanagi avait ses raisons... Je trouve néanmoins difficile d'approuver son comportement, et de le servir indirectement, en étant moi-même un prêtre du Kamisuuhai. »


    Des propos qu'il avait tenté de garder un minimum mesurés, mais qui ne laissaient que peu de doutes quant à la singularité de son opinion. Sans aller jusqu'à évoquer le Culte du Seigneur, il offrait d'ores-et-déjà à son interlocutrice quelque chose d'atypique, qui pour le coup, demandait beaucoup de courage afin d'être révélé de la sorte à autrui. Plus qu'une confiance directe en Honoka elle-même, qu'il ne connaissait encore suffisamment, il croyait d'abord en Satoru et en sa propre compréhension des motivations qu'il avait pu avoir, lorsqu'il souhaita organiser cette petite rencontre. Cependant, il espérait tout autant que la demoiselle puisse entrevoir chez lui quelque chose de différent de ce qu'il avait jusqu'à présent pu véhiculer.

    « A mon avis, c'est pour ce genre d'échanges que Satoru a souhaité nous faire nous rencontrer. Tu t'en doutes probablement, mais je ne tiens pas ce type de propos à tout le monde, encore moins avec une inconnue. C'est cette position si atypique, qui a fait que nous nous sommes rapidement rapprochés, lorsque nous étions au Haut Temple de la Création. Compte-tenu de ce que tu as pu dire sur Izanagi, j'ai présumé que toi aussi, tu n'étais peut-être pas une croyante comme les autres. Et vu que tu apprécies l'honnêteté... »
    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
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    Par tous les dieux qu'il était satisfaisant de penser que je n'étais pas une moniale. Rien que de penser à l'idée de savoir que Satoru et Kirei bavassaient comme de vieilles copines, ça me faisait frissonner d'horreur. Cela devait être tellement... chiant. Surtout si ça discutait théologie.

    Mouais... en gros, chez les moines, vous êtes de grandes bavardes. Quel enfer...

    Mes yeux roulèrent comme des billes alors que je soupirais lourdement. J'aimais le silence, ma tranquillité et notamment qu'on me posa pas beaucoup de questions. Ce n'étais pas que j'étais spécialement une femme secrète, loin de là. C'était juste que j'aimais pas être emmerdée avec des interrogations à la con. Et là, on pouvait se dire que j'étais en plein dedans, hein ? Ouais, je savais être une femme agréable.

    Toujours ma cigarette à la main, j'écoutais - encore - le long monologue du petit bourgeois de Toge. Impressionnant comme il aimait causer et la façon dont il partait dans d'interminable exposé. Sans compter qu'il posait encore plus de questions qui s'entrecroisaient... et ça m'en disait beaucoup sur le genre de petit moment qu'il devait avoir avec Satoru.

    Si je dois respecter véritablement un bonhomme, c'est un tout. Intentions ou états d'esprits, je sépare pas les deux. Je peux pas admirer des actes qui ont pas de vertus désintéressées, quand bien même qu'ils sont parés d'un joli voile de bonté qui va profiter au maximum de monde. J'ai du mal à croire que des mauvaises intentions puissent avoir quoique ce soit d'admirables. C'est mauvais. Point. Qu'importe la finalité. Quant à l'état d'esprit, si c'est un abruti... ça me ferait mal d'admirer un con.

    Je pouvais pas faire plus clair que ça.  Je finis par hausser les épaules lorsqu'il parla des grandes figures.

    Pfff... définis-moi ce qu'est un héros ? Pas sûr que tout le monde considère les mêmes et de la même façon. À mes yeux, y a pas de héros. Juste des bonhommes qui ont tenté des trucs et dont la postérité les a trop glorifiés à tort ou à raison. Rien ne me garantie que ce que l'on raconte d'eux est vrai, qu'il n'y a pas de mystifications. Maintenant, si on parle des conséquences de leur "héroïsme", je peux pas nier que quelqu'un a fait quelque chose. Je vais cependant pas admirer une chimère. Je respecte uniquement des gens que je peux croiser.

    Je savais que c'était sans doute un peu compliqué à comprendre, mais j'étais comme ça. Une femme de concret, du présent. Il me fallait voir, toucher, ressentir, entendre.

    Tsss...  si on a pas la trouille et que la confiance est là, y a pas de raison de cacher quoique se soit. Je dis pas qu'on peut pas avoir notre petit jardin secret et de solitude. On n'est pas obligé de tout raconter. La sincérité n'est pas qu'une question de vérité absolue. Juste le courage de répondre sans artifice avec ces tripes sans enrobage de miel.

    Après tout, on pouvait avoir l'émotion sincère, mais omettre des petites choses. Il suffisait d'être un peu mature pour comprendre qu'on pouvait pas tout déballer n'importe quand ou n'importe comment. Si on faisait confiance à l'autre et qu'il était sincère dans ses intentions, alors c'était à nous de faire la part des choses.

    Enfin bref. On finit par perdre notre discussion dans le folklore de la religion, et Kirei me balança une histoire qui en remettait une couche sur le dieu Izanagi. Décidément un chic type. Mais, ce blabla me permit de découvrir une autre face du moine, un peu moins lisse. Là, il devenait enfin intéressant le tamponné de la lune. Il gagnait un peu en texture, bien qu'il se mouillait pas des masses. Comme si quelqu'un pouvait l'entendre ou même l'écouter...

    Je vois que t'es un moine romantique. Je dirais qu'il est à l'image de pas mal de bonhomme de l'Onogoro. Les chiens font pas des chats. Des types qui abandonnent leur mémère parce qu'elle n'est plus à son goût... c'est pas une première. Ni les gosses d'ailleurs. En tout cas, c'est pas glorieux, et qui pourrait vraiment dire le contraire, hein ? Ça bécote et ça n'assume pas.

    J'irais pas jusqu'à dire tous les mêmes mais... bref. Tranquillement, je pris une bouffée de ma clope, mais mon œil se posa étrangement sur Kireï quand il me décrivit comme potentiellement une croyante pas comme les autres. Qu'est-ce que Satoru était encore allé raconter ? En tout cas, cette étrange formulation me fit tiquer et comprendre qu'il y avait anguille sous roche. C'était pas juste un petit prête de la lune, y avait un truc en plus. Mais quoi ? Un carboniste ? Il en avait pas l'allure. Un de ces buveurs de thé dont je n'avais pas le nom ? Pas tellement sûre, je me souvenais même pas du nom de leur déesse. Autre chose ? Mmmm....

    Une croyante pas comme les autres, je suppose. Je suis pas le genre à plier le genou et faire des mièvreries au nom de ma croyance. Je crois. Point. Toi par contre, j'avoue que j'arrive pas encore à te cerner. Y a un truc chez toi qui me chiffonnes mais je suis pas foutue de foutre le doigt dessus. De toute façon, déjà, t'es pote avec Satoru, cela en dit long.

    Cela en disait sans doute aussi long sur moi aussi. La chienlit.

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
    Mahayana Kirei
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    Esquissant un sourire, le prêtre de Tsukuyomi n'était nullement surpris par la remarque de son interlocutrice au sujet des conversations qu'il pouvait avoir avec Satoru. Après tout, ce genre d'échanges ne correspondaient pas vraiment au tempérament de la jeune femme. Il n'en restait pas moins des plus intéressant d'apprendre sa vision du monde, et le Faucheur écoutait avec attention la réponse à sa question.

    Contrairement à d'autres personnes qu'il avait pu rencontrer, elle accordait une grande importance aux intentions d'un individu, bien plus qu'aux conséquences de leurs actions, quand bien même le résultat pouvait s'avérer bénéfique. Si elle se montrait pragmatique sur bien des aspects, elle faisait ici preuve d'une bien plus grande exigence morale. Quant aux héros dont il avait pu parler, elle pouvait reconnaître le bon que certains avaient pu accomplir, mais restait fidèle à sa philosophie, en ce que bien des récits pouvaient être enjolivés, et qu'elle ne pouvait juger par elle-même de la personnalité de ces figures.

    « C'est un point de vue intéressant, qui ressemble à ce que pourrait dire un moine. Lorsqu'une personne dispose de mauvaises intentions, je comprends aisément ton jugement. C'est plus compliqué lorsqu'il s'agit de quelque chose de plus ambigu. Par exemple, le désir d'accomplir de grandes choses, ou de faire profit. J'ignore si on peut les qualifier comme étant de mauvaises intentions de base. Si un médecin souhaite découvrir un nouveau remède pour marquer l'Histoire ou faire fortune, et y parvient, j'aurais du mal à le disqualifier car je considèrerais ses intentions mauvaises. En tout cas, ma définition personnelle d'un héros serait peut-être différente du sens communément admis, mais c'est bel et bien celle que tu as utilisée, et le type de personnes dont tu as parlé que j'avais en tête. Ce que tu dis fait pour moi parfaitement sens, et je crois que je vois mieux comment tu appréhendes le respect. »


    Avec de la confiance, et en connaissant bien une autre personne, il était certainement beaucoup plus simple de faire preuve de sincérité ou d'authenticité. Mais combien de ces personnes pouvaient-on réellement côtoyer, et combien étaient prêtes à tolérer certains secrets pour le moins compliqués à porter ? Si Honoka était Carboniste, tout son entourage était-il au courant ? En tout cas, elle se gardait bien de le divulguer à quelqu'un qu'elle venait de rencontrer, ce qui était compréhensible. Au même titre qu'il devait surveiller ce qu'il pouvait dire, au regard de son allégeance au Seigneur.

    « Je suppose que tout comme le respect, tu n'accordes pas ta confiance à n'importe qui ? Je trouve qu'il est difficile d'être vraiment authentique avec quelqu'un lorsqu'on ne le connaît pas suffisamment, ou qu'on ne lui accorde pas totalement sa confiance. Plus on est à l'aise, plus cela vient tout seul, et plus l'on va montrer son vrai soi. Sur le principe, je suis d'accord avec toi, mais j'ignore ou tracer la ligne entre sincérité, et s'abstenir de dévoiler certaines vérités difficiles. Par exemple, je pourrais comprendre que Satoru préfère taire son passé, sans le considérer comme un vil menteur. »


    Il était rassurant de voir qu'Honoka était elle aussi parvenue à la même conclusion que Kirei. Ce n'était guère une coïncidence si le monde était injuste et cruel, s'il avait été créé par une entité aussi faillible, voire malveillante. Et ce n'était pas non plus une coïncidence, si les humains, ses lointains descendants, reproduisaient ses comportements les plus vils. Plus que jamais, le Renouveau s'imposait en tant qu'absolue nécessité... Et pourtant, si ces critiques apparaissaient à ses yeux, et à ceux de la samouraï, comme naturelles, bien des individus continuaient à feindre l'ignorance, ou restaient simplement aveugles face à l'évidence, tellement le Kamisuuhai avait pu embrumer leur esprit.

    « Je te rejoins totalement. Si le monde et les individus sont à l'image du Dieu Fondateur, il n'y a aucune surprise à les voir être devenus tels qu'ils sont. Je pensais aussi que tout ceci n'était pour le moins pas glorieux, que c'était une évidence. Malheureusement, j'ai réalisé que nous sommes en minorité. L'écrasante majorité des gens ne semblent pas du tout réaliser la véritable nature d'Izanagi, ou lui trouvent même des excuses. Et quiconque parlerait de lui comme nous venons de le faire, ou défendrait Izanami, s'expose à de potentielles répercussions. Pourtant, je n'ai pas l'impression que nous extrapolons, ou que nous faisons fausse route, en critiquant le comportement du démiurge. Le Kamisuuhai en général, n'est pas exempt de défauts. Malgré tout, les gens continuent de les ignorer... »


    Sans même faire mention de leur foi Jashiniste ou Carboniste, ces quelques échanges de paroles suffisaient d'ores-et-déjà à faire d'eux des croyants pour le moins atypiques. Une image que la jeune femme ne semblait pas rejeter, ni même le Souhei, qui ne s'était guère retenu sur ce qu'il pouvait réellement penser. Malgré tout, son interlocutrice était toujours gênée par quelque chose qu'elle ne parvenait à identifier. Il était difficile pour Kirei de déterminer la source de ces doutes, qui étrangement, n'était même pas sûr qu'ils soient liés à la véritable nature de sa Foi. Peut-être était-ce quelque chose touchant davantage à sa personnalité, plutôt que ses opinions.

    « Je suis sincèrement désolé de te renvoyer cette impression. Serait-ce peut-être lié à ma manière de m'exprimer, ou de présenter les choses ? »
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    Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil quand il compara mes propos à ceux que pourraient tenir un moine. Elle était bien bonne celle-là ! À mes yeux, je ne faisais preuve que de bon sens et ne faisait qu'énoncer ce qui me paraissait être des évidences. Je trouvais ça hypocrite de vouer de l'admiration pour un abruti même si ses actions étaient louables, tout comme le contraire. C'était comme vouloir trouver une excuse pour quelque chose qui n'en méritait pas. L'exemple le plus flagrant était ma propre profession. J'étais un soldat de l'armée, j'exécutais des ordres. Si un seigneur me commandait d'aller assassiner un connard reconnu, est-ce que cela faisait de moi quelqu'un d'admirable parce que j'avais débarrassé le monde d'un enfoiré ? Sur le principe, on pourrait dire que oui. Mais en attendant, ça n'enlevait rien sur le fait que j'avais dû tuer un homme. En quoi faucher une vie était admirable ? La méthode enlevait tout de la superbe du geste. Par contre, n'allons pas croire que ça me causait le moindre problème moral. C'était pas le cas. Juste que l'on ne me dise pas que j'étais admirable. Ça me mettrait les glandes.

    Si tu dis que je commence à cogiter comme un moine, t'es à deux doigts de me faire flipper.

    Autant dire que le monde partait vraiment en sucette.

    Par contre, pour ton exemple avec le médecin... je maintiens qu'il ne mériterait pas mon admiration, ni même mon respect. De base, trouver un remède ou soigner, c'est son taff. Je vais pas donner mon respect pour un type qui fait juste son boulot. Les raisons pour lesquelles il a décidé de bosser, et dans ton exemple, montrent le niveau de son égo surdimensionné. Du coup, il est grillé sur les deux tableaux.

    La noblesse. La véritable noblesse. C'était ce que je me sentais capable d'admirer chez quelqu'un et malheureusement, ce n'était pas une qualité que j'avais pu percevoir chez beaucoup de monde. C'était peut-être aussi pour ça que j'avais du mal avec les Togejin qui étaient assez présomptueux pour se considérer comme tel alors qu'ils étaient des gens si superficiels. Ils désacralisaient le mot et les gens en perdaient le sens véritable.

    Je te confirme, petit génie. Même si respect et confiance ne font pas la paire.  Regarde Satoru. Je lui fais confiance, mais il aura jamais mon respect vu la gueule de ses fringues.

    Exemple totalement exagéré, mais qui avait au moins le bénéfice d'expliquer mon propos. Toujours la clope au bec, je soupirais un rond de fumée avant de reprendre le fil de la discussion.

    Toi qui est moine, tu devrais savoir que parfois, faire confiance, c'est comme faire un acte de foi. T'as aucune garantie de toute façon, comme une partie de poker. Tu peux gagner comme tu peux perdre.  C'est pas ce que tu fais déjà avec Satoru ? À moins que ta relation avec lui, c'est que du chiqué, mais ça me regarde pas. Vous êtes de grands garçons.

    Après tout, Satoru ne m'avait jamais parlé de ce type, ou je m'en souvenais pas. Je n'avais que la version de Kireï sur sa relation avec mon vieux confrère. Fallait dire qu'il ne me parlait pas beaucoup de ses amitiés viriles... et que je ne lui posais aucune question dessus. Par contre, je pouvais pas nier que le prêtre endimanché me semblait un peu particulier et l'entendre ouvertement déclaré qu'il n'avait pas la même interprétation des écrits du Kamisuhei et qu'il déplorait le manque de personne acceptant sa vision, c'était... suspect.

    ça t'étonne tant que ça que les gugus de ta congrégation n'accepte pas la remise en cause ? Cela a toujours fait mal au cul du Kamisuhei que d'autres croyances puissent co-exister à côté, alors causer des dissensions internes, pas surprenant. Normalement, vous êtes censé tenir le même discours et suivre vos préceptes à la con. Tu vas passer pour un petit rebelle. Ha !

    Parler d'une voix commune, répéter le même blabla, pour maintenir une sorte d'unité. C'était là tout le délire. Fallait que chaque bonhomme soit raccord sur ce qu'il racontait à ses fidèles. Fermer sa gueule quand c'était nécessaire, pas donner d'opinion divergente sous peine de passer pour un traître. Mais c'était pas quelque chose propre à la religion. La politique, même combat. Du moment que l'on se mettait pas à penser pareil, de toute façon, on était un paria. Pour tout. Suffisait de me regarder. Une femme de vingt-neuf ans, pas marié, avec un enfant à charge et qui ne s'en occupait presque pas ou à sa manière. Je rentrais pas dans les cases ordinaires et ça donnait des ulcères à certains.

    Ta façon de t'exprimer ? Non. J'avais compris que tu avais un manche à balai dans le derrière. T'es prêtre et de Toge. Le contraire m'aurait plutôt étonné. C'est plutôt que ça me parait évident que t'es moins mignon que ce que tu me vends.

    Mon intuition. Les bizarreries de son discours. Et tout simplement le fait qu'il soit camarade avec un assassin reconnu puisqu'il n'avait de cesse de me rabâcher le passé de Satoru. Et qu'on me dise pas qu'il s'agissait là de miséricorde ou de repentance. De la connerie.

    Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, difficile d'être authentique quand on se connait pas, hein ?

    Mais je ne ferais pas semblant.

    Genin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai / Faucheur dans le Jashinisme / Mort en Hiver 805
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    La remarque du Souhei pouvait effectivement paraître surprenante, en ce qu'à première vue, la samouraï au caractère bien trempé et si haute en couleurs ne ressemblait pas vraiment à un moine. Et pourtant, ses valeurs morales, du moins sur ces aspects et son adhésion au Bushido, rejoignaient un discours que l'on pouvait entendre de la bouche de nombreux prêtres. Condamner l'égoïsme par nature, en écartant les aspects positifs qu'il pouvait aussi revêtir, était quelque chose de fréquent au sein du clergé. Quand bien même une personne accomplissait de grandes choses bénéficiant à autrui, si ses intentions n'étaient pas considérées pures à la base, alors elle était considérée comme condamnable.

    « Comme tu ne te bases pas vraiment sur les résultats, mais les intentions d'une personne, je pense que ta philosophie rejoint celle d'une grande majorité de mes collègues. C'est une approche beaucoup plus morale et moins pragmatique. Je pense malgré tout que le désir personnel est un moteur puissant, sans lequel l'humanité sombrerait peut-être dans l'inertie et la stagnation. Pour reprendre l'exemple de ce médecin, je pense que l'on pourra dire de lui qu'il aura accompli le Bien, en développant de nouveaux remèdes bénéficiant aux autres. Mais j'avoue que lui accorder ensuite son respect est peut-être une autre question. »


    Prenant le temps de réfléchir quelques instants, il méditait les paroles d'Honoka, pour qui confiance et respect ne faisaient pas toujours la paire. Un constat auquel il n'avait pas vraiment réfléchi, mais maintenant qu'il y pensait, il en réalisait à son tour la réalité. Il lui arrivait de respecter des personnes, sans pour autant leur accorder sa confiance. Dans le sens inverse, la jeune femme disait faire confiance à Satoru, sans pour autant le respecter. Si la formulation était délibérément caricaturale, et décrocha un sourire aux lèvres du Faucheur, elle illustrait malgré tout fort bien le propos. Furetant dans sa mémoire, il constatait cependant qu'il avait plus de mal à faire confiance à des gens qu'il ne respectait pas forcément à la base. Si comme le disait la demoiselle, faire confiance était un acte de foi, il avait peut-être appris à minimiser les risques, en liant cette pratique à une profonde connaissance et au respect de la personne en question.

    « Je n'y avais jamais songé, mais c'est vrai que respect et confiance ne vont pas toujours de paire. Je fais rarement confiance à des gens que je ne respecte pas, mais je peux respecter des gens auxquels je n'accorderais pas nécessairement ma confiance. En ce qui concerne Satoru, j'ai justement un grand respect pour lui, pour la démarche qu'il a entreprise, sa reconversion, et sa grande ouverture d'esprit. Il est rare de rencontrer des individus tels que lui. Si je lui accorde ma confiance, c'est peut-être le fruit d'une combinaison entre mon respect pour lui, ainsi que de ma connaissance de sa personnalité ou de son parcours. Même si comme tu l'as dit, ça reste une partie de poker, mais l'on peut en minimiser les risques. Comment dirais-tu que l'on peut gagner ta confiance ? Je suppose que la sincérité reste également quelque chose d'indispensable ? »


    Le prêtre de Tsukuyomi n'était malheureusement pas surpris que ses homologues ne remettent guère en cause certains aspects contestables du Kamisuuhai. Il attribuait ce comportement à la peur de la sanction s'ils se faisaient trop bruyants, ou tout simplement, à l'endoctrinement. Mais pourquoi les fidèles eux-mêmes ne se posaient pas la question ? C'était à croire qu'ils adhéraient à une religion sans accomplir le moindre parcours spirituel. Beaucoup adhéraient par pure tradition, sans réellement s'interroger sur le contenu de la religion. Quelque chose que chose qu'il ne cessait de déplorer, d'autant plus que ce phénomène concernait aussi ses collègues. Ils avaient pour leur part étudié la théologie, ils s'intéressaient réellement à la religion, et pourtant, tous étaient devenus prêtres en connaissance de cause. Si certains étaient comme Kirei ou Honoka, et croyaient surtout en leur divinité qu'ils jugeaient dignes, d'autres semblaient tout simplement ignorer ces problèmes.

    « Ce qui m'étonne, c'est qu'ils aient tout de même décidé de devenir moine, et que nombre d'entre eux ne sont même pas dans mon cas, où je me perçois avant tout comme prêtre de Tuskuyomi-sama, sans ignorer les critiques que l'on peut formuler envers le Kamisuuhai. Je peux comprendre ceux qui ne font que rester silencieux, car ils préfèrent ne pas faire de vagues, et à bien des égards, je relève moi-même de cette catégorie. Mais tous les autres adhèrent sincèrement au modèle et aux agissements d'Izanagi. Je ne parle même pas des fidèles, qui n'ont aucune obligation à tenir un discours officiel. Ne trouves-tu guère tout ceci surprenant ? »


    L'apôtre de Jashin ne put de nouveau s'empêcher de sourire, en découvrant l'expression que son interlocutrice venait d'employer pour qualifier sa manière de parler. Ses opinions des prêtres et de Toge semblaient pour le moins bien tranchées. Elle doutait plutôt de sa véritable nature, si bien qu'il se demandait ce qui avait pu susciter cette défiance chez la samouraï... Qui était peut-être toujours méfiante par nature, a fortiori envers les inconnus. Une attitude légitime, et pour le moins fondée.

    « Le fait d'être un petit rebelle  pour un prêtre, n'a pourtant rien de mignon, mais plutôt quelque chose d'hérétique. Peut-être est-ce une caractéristique qui à toi te parle, de même qu'à Satoru, mais je ne suis pas sûr que le Kamisuuhai et bien d'autres personnes en pensent autant. »
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    Kaname Honoka
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    Fire, Death and Candies
    Une approche morale ? Je ne préférais pas faire de commentaire. Là où il voyait des codes moraux, je n'y voyais que du bon sens. Rien de plus. Quant à notre conception du bien et du mal, je dirais que tout était relatif. Rien n'était jamais tout blanc ou tout noir, raison pour laquelle j'avais sans doute plus de mal à percevoir de la valeur dans certains actes, surtout pour ce que l'on nommait "le bien". Pour moi, on l'entachait si vite et si facilement qu'il n'était qu'un absolu à atteindre et qui ne l'était jamais. L'humanité souillait tout ce qu'elle touchait. Mais j'avais pas envie de philosopher sur le sujet, notamment avec un prêtre. C'était une perte de temps parce que nous n'avions pas la même vision du monde, nous ne l'observions pas avec la même lorgnette. Pas plus mal cependant.

    Tu n'y avais jamais songé ? Et bah, tu seras pas venu pour rien.

    Cynique, comme à mon habitude. Mais derrière mes propos, je devais avouer que j'étais un peu étonnée que Kirei avoua avoir autant de respect que de confiance en Satoru. Déjà, c'était plus que moi. Mais surtout, c'était parce que j'avais du mal à réaliser ce qu'ils avaient en commun à part être chiant comme la pluie avec leur blabla incessant. Leur goût pour le chiffon ? Ouais, ça aussi.

    Gagner ma confiance ? Déjà, je te demanderai pourquoi tu cherches à l'obtenir. Quant à la façon de l'avoir, je dirais que ça dépend. À l'usure sans doute ou bien quand je me déciderai de la donner moi-même.

    Après tout, ma confiance n'était pas un gain, c'était un don que je concédais à pas beaucoup de monde. Pourquoi je le ferai ? À quoi cela me servirait ? Je ne comptais jamais sur les autres, j'apprenais à faire avec. Aussi bizarre et contradictoire que cela pouvait paraître, j'étais capable d'accepter de remettre ma vie dans la main de quelqu'un d'autre sans pour autant espérer quoique ce soit de sa part. Lui faire confiance ? Non. Que cette personne fit tout simplement son boulot. Ça suffisait.  S'il merdait, je le maudirais.

    Continuant le fil de notre conversation, je ne pus m'empêcher de noter l'insistance avec laquelle le tamponné de la lune était "agacé" - même si ça ne se lisait pas sur sa tronche - à l'idée que des gugus adhéraient à la religion sans la remettre en cause ou même en s'interrogeant. Je ne pus que hausser les épaules.

    Surprenant ? Pas tellement. Contrairement à toi, il y a un paquet de gens qui aiment pas réfléchir et qui ne veulent pas se poser de question. Ça les arrange et suivre comme des moutons, c'est plus facile.  S'interroger, c'est se compliquer la vie. Alors pourquoi tout remettre en cause tant que ça fonctionne pour eux ?

    Je ne pouvais pas mentir en avouant que je marchais un peu aussi sur cette route dans le cadre de mon travail. J'obéissais aux ordres et tant que ça roulait... Mais pour ce qui était de la religion, de ma façon de penser, de me comporter... un autre délire. Bref, on trouvait tous midi à sa porte.

    Si ça te chagrine autant, plutôt que rester silencieux, tu devrais ouvrir ta gueule pour secouer le cocotier, non ? Rien ne changera si tu fais pas de vague comme tu dis.

    Facile de se plaindre, mais pour changer le monde, fallait des actes. Alors quand il commença à se trouver des excuses en signifiant que cela pouvait faire de lui un hérétique, mes yeux roulèrent comme des billes.

    Tssss...  voilà pourquoi j'ai du mal à blairer les moines. Ça ferme ça gueule dès qu'on sort la pancarte de l'hérétique. Tu critiques tes confrères que tu trouves désolants, mais toi tu fais quoi ? Si t'étais raccord avec les idées que tu défends, tu quitterais les ordres pour penser librement et leur faire un gros doigt d'honneur.

    L'insolence impliquait de prendre des risques.

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