Une fois le groupe enfin réuni du coté des vergers sauvages, la joyeuse troupe se mit rapidement en direction du village de Chinka. Après tout c’était le plus grand village situé à proximité de l’endroit où ils avaient choisi de se fixer rendez-vous. Et comme il n’avaient pas réellement d’indices concernant le moindre début de piste... Il fallait bien commencer quelque part. Au moins, si d’aventure nos héros venaient à faire choux blancs, ils allaient pouvoir trouver une auberge pour leur éviter de passer la nuit dehors. C’était déjà ça ! Ganryu avait tout sauf envie de passer une nuit à la belle étoile. La route jusqu’à la Provinces Ussoumori no Kuni avait été particulièrement longue. Il avait donc largement eu le temps de profiter des joies du camping sauvage au cours des dernières semaines. Pour une fois qu'il y avait droit, il n’allait pas cracher sur un peu de confort.

Le soleil commençait d’ailleurs à amorcer sa descente quand nos héros eurent terminé de parcourir le chemin qui séparait les vergers sauvages de Chinka. La première chose qui sautait aux yeux quand on arpentait les rues de cet endroit, c’était l'architecture pour le moins atypique des bâtiments. Ils étaient tous bâtis selon un style qui respectait la présence de la végétation autour d’eux. Plutôt que d’aménager l’espace en rasant la foret, la ville avait été construite autour des arbres. Cela donnait un caractère presque sauvage aux habitations. Leur couleur, sombre et proche de l’ébène, renforçait cet aspect brut qui baignait les lieux. Même si ces habitations n’avaient rien à voir en apparence avec les maisons troglodytes seizanjin, on retrouvait la même capacité à s’adapter à un environnement difficile. A Seizan on creusait la pierre pour vivre au milieu des montagnes tandis qu’ici on bâtissait les habitations au creux des arbres, sous l’égide de la canopée. Le décors changeait, mais le processus civilisationnel restait sensiblement le même.


En parlant de décors, un bâtiment haut de plusieurs étages et situé à coté d’un impressionnant saule pleureur asiatique attira le regard de Ganryu. Ou du moins c’est la pancarte qui signalait l’entrée d’une auberge qui retint tout à coup son attention. Le colosse se tourna alors vers ses camarades qui marchaient à ses cotés avant de s’exprimer sur un ton  presque intéressé :

- Bon je ne sais pas pour vous, mais personnellement je pense qu’une halte dans cette auberge ne nous ferait pas de mal. Il se gratta le menton en signe de réflexion avant de continuer son propos. Après tout, on a pas vraiment de piste pour le moment. Je ne vois pas de meilleur endroit pour aller à la pêche au rumeurs qu’une auberge. Il scruta les alentours du regard une brève seconde avant de finir sa phrase. Et puis, je n’ai pas l’impression qu’il y ait une autre auberge dans les environs. Le village n’est pas immense.

Il savait qu’il forçait légèrement la main à ses compagnons d’aventure. En même temps son raisonnement n’était pas dénué de sens pour autant. Il valait mieux se poser et préparer un plan d’enquête, plutôt que de chercher des infos « au petit bonheur la chance ». Il avait beau ne pas être la personne qui dirigeait l’enquête en soi, laissant ce rôle à Kunao et Akari. C’était quand même la première fois qu’ils se retrouvaient sans réel point de départ pour leurs recherches. De par son expérience, notre colosse savait qu’en se dispersant, ils allaient sûrement perdre du temps et de l’énergie pour peu de résultats. Cela lui rappelait les mots de père: « Quand on navigue dans la brume, il vaut mieux jeter l’ancre et attendre que ça passe, plutôt que de prendre le risque de se perdre pour de bon. »

Les quatre amis passèrent donc le pas de la porte de l’auberge tenue par l’un des frères Shijuu. Et ce que l’on pouvait dire, c’est qu’il y avait de l’animation. En effet, le village de Chinka avait beau être d’une envergure raisonnable, on aurait dit que la totalité des habitants se retrouvaient dans cette auberge quand la soirée pointait le bout de son nez. La salle était quasiment bondée et un brouhaha tonitruant emplissait l’air. Grâce à son envergure de titan, Ganryu dominait la pièce du regard. Il remarqua ainsi une entrée vers un jardin extérieur où se trouvaient plusieurs tables vides. Il se retourna en direction de ses camarades avant de s’exclamer d’une voix rauque pour être sûr d’être entendu dans ce bazar ambiant :

- J’ai l’impression qu’il y a des tables de libres à l’extérieur. En plus ils ont installés quelques lanternes ! Allons nous y installer, nous serons plus tranquilles pour discuter. Il jeta tout un coup un regard en direction d’Akari avant de continuer : Je sais que tu aimes bien invoquer tes animaux pour dîner avec nous… Mais attends peut être qu’on ait atteins le jardin avant de les invoquer cette fois ci ? Je veux dire… On est quand même dans un village au milieu d’une jungle. Je doute que les habitants du coin voient d’un bon œil le fait de manger à cotés de tes tigres… Si tu vois ce que je veux dire ?

Le colosse prit alors la direction du petit jardin traditionnel qui bordait l’auberge. Quelques tables de ci et là étaient occupées, mais la majeure partie de la foule se trouvait à l’intérieur. Il était donc possible pour nos héros de discuter en toute tranquillité, sans que le bruit ne vienne à les gêner. Pendant que le groupe s’installait autour de l’une des tables, Ganryu remarqua un jeune garçon qui débarrassait quelques couverts laissés de cotés. Ni une ni deux, le jonin seizanjin l’interpella d’un signe de la main avant de s’exprimer :

- Oïï Gamin ? Tu travailles ici ? C’est possible de passer commande pour moi et mes amis ?


Le garçon sursauta légèrement à la suite de la demande de Ganryu. Il faut dire que gamin devait mesurer des les un mètre cinquante. Et lorsqu’il chercha du regard le visage de l’homme qui venait de le solliciter, il ressentit une légère impression de vertige face à la carrure du colosse. Il ravala sa salive d’un coup avant de répondre d’une voix anxieuse :

- Gloups ! Heu…  Bien sûr monsieur !! Y’a-t-il quelque chose que vous souhaitez en particulier ?

- Et bien je ne sais pas ! Quelles sont vos spécialités locales en termes d’alcool et de nourriture ? Lui demanda Ganryu sur un ton curieux.

- Hum… Le jeune garçon se gratta la tête avant de répondre d’une voix soudainement enthousiasmée : Et bien, nous nous servons principalement des fruits du verger pour créer nos spécialités ! C’est notre plus grande fierté à vraie dire !  Par exemple, je peux vous conseiller notre liqueur de pommes ou bien notre nectar de miel en guise d’alcool ?  Et en ce qui concerne nos spécialités, nous vous proposons un ragoût de porc sauvage avec une préparation salé-sucré à base de poires et et légumes maison. Et pour ceux qui ne mangent pas de viande, on a aussi une tourte aux carottes sauvages et à la patate douces et aux oignons blancs !

Un sourcil surpris se leva sur le front du visage de Ganryu, tant le gamin paraissait tout à coup impatient à l’idée de leur faire découvrir les spécialités régionales. Face à tant  d'enthousiasme de la part du jeune garçon, Ganrui répondit d’un ton enjoué :

- Olaola , doucement veux-tu ? Laisse moi le temps d’intégrer toutes ces infos ! Il jeta un bref coup d’œil en direction de ses camarades de route avant de continuer Ramène nous deux ragoûts et deux tourtes, on se partagera les plats entre nous. Quand à l’alcool, apporte moi cinq bouteilles de chaque et rajoute une grande carafe d’eau pour ces messieurs dames! Ne vous inquiétez pas, c'est moi qui paye. Ça ira gamin ?

Les yeux du garçons s’écarquillèrent quand il comprit que Ganryu venait de commander dix bouteilles d’alcool pour lui tout seul. Puis il se ressaisit quand le colosse le dévisagea en se demandant ce qu’il attendait pour aller chercher leur commande. Ce pourquoi il répondit : « Tout de suite monsieur » sur un ton presque martial avant de filer en direction des cuisines.

Pendant que leur commande était en préparation, la petite troupe prit place autour de la table. Ganryu jeta tout à coup un regard bienveillant en direction de Yui. Après tout c’était la petite nouvelle dans cette enquête, et hormis Kunao, les deux autres compères ne savaient rien à propos de la jeune kunoichi jujoujin. C’est pourquoi il demanda sur un ton curieux :

- En attendant que notre commande arrive, que diriez vous de nous raconter comment vous vous êtes rencontrés avec Kunao ? Après tout, Seizan n’est pas la porte à coté !

Il jeta un regard complice en direction de son compagnon d’arme aux cheveux cendrés. Son but n’était vraiment pas de les gêner. Il souhaitait sincèrement en apprendre un peu plus sur ses compagnons d’armes. Après tout, leur quotidien mouvementé ne leur avait pas souvent laissé l’occasion d’apprendre à réellement se connaître. Et quoi de mieux qu’un repas chaud en bonne compagnie pour commencer une discussion ?

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

Ce fut avec un enthousiasme non dissimulé que Yui fut heureuse de prendre part à l'aventure des gentlemans qui l'accompagnaient. Il fallait dire que sa vie se cantonnait beaucoup à Jujou et ses alentours, hormis sa brève excursion du côté de Toge. Un véritable exploit dont elle n'avait pas raconté tous les détails à Kunao, mais cela ne saurait tarder. En attendant, elle avait deux nouvelles personnalités à connaître et que cela fut le jeune Akari ou bien l'immense Ganryu, la douce Hasegawa avait déjà en tête mille questions pour chacun d'entre eux.

Heureuse, le visage de la belle avait été habitée par un sourire qui ne s'était jamais effacé tout le long de leur route jusqu'à Chinka, d'autant qu'elle restait aux côtés du guerrier aux yeux gris de bout en bout, comme si chaque seconde s'avérait précieuse. Il fallait dire que c'était un peu le cas pour elle et toujours en demeurant égale, elle avait fait la conversation.

" Je suis tellement heureuse Kunao-san. J'espère que lorsque tout ceci sera fini, vous aurez l'occasion de vous arrêter à Jujou ? J'aimerais beaucoup vous montrer où je vis. Oh, bien sûr, ce n'est pas extraordinaire et la canopée nous cache une bonne partie du ciel, mais je suis sûre que vous seriez admiré notre extraordinaire forêt. Oh, et j'ai aussi fait quelques tartes. Il y en a une que j'ai faite pour mon coéquipier à qui j'apprends la pâtisserie, mais j'en ai fait une autre pour le plaisir en cas de visite. "

La demoiselle enchaina ainsi les petites anecdotes avec quelques silences pour ne pas trop ennuyer  ces compagnons et ce fut ainsi jusqu'à ce que Ganryu proposa la fabuleuse idée de s'arrêter pour la nuit dans une auberge de Chinka, dès qu'ils mirent les pieds dans le village.

"Quelle très bonne idée, Ganryu-san. Vous aurez ainsi l'occasion de découvrir l'hospitalité des Jujoujin.... et de trouver des informations, bien entendu. "

Le sourire de Yui s'étira, montrant qu'elle n'oubliait pas les raisons de leur visite dans les environs. Ils n'étaient pas des touristes, mais rien n'empêchait de pouvoir profiter un peu. Laissant néanmoins l'ultime décision être prises par ces messieurs, elle se contenta de demeurer étonnamment muette le temps que les choses furent débattues... jusqu'à ce qu'ils s'engagèrent sur la voie du repos.

Quand tout ce beau monde arriva à l'entrée de l'établissement dont on devinait déjà la réputation tant il était bondé de monde, la genin ne put s'empêcher d'être intriguée par les propos du grand guerrier à propos d'Akari. Avait-il dit... des tigres ? Comme elle aimerait les voir !!! Ses yeux se mirent à pétiller d'émerveillement à l'idée, avant de bêtement se toper la tête de son petit poing comme si cela était une bêtise.

"Quelle sotte je fais ! J'ai oublié de vous dire une chose importante pour éviter les quiproquos. Les habitants de Jujou n'aiment pas trop... Mmmm... les créatures qui... comment dire... ne sont pas habituelles. Ils en craignent le danger. Je vous conseillerais donc, Akari-san, de ne pas faire appel à vos compagnons... du moins, pas ici. "

Prenant une mine un peu désolée, autant pour elle de ne pas satisfaire sa curiosité que celle de son jeune nouvel ami de Sakyuu - parce que pour elle, Akari était déjà adopté - elle se contenta de suivre la bande pour trouver une table en extérieur. Ce fut, encore, Ganryu, l'aîné finalement, qui appela un jeune homme tremblant pour passer commande. Elle ne put s'empêcher de faire de gros yeux ronds quand elle découvrit le fabuleux appétit du gaillard. Devait-elle être surpris ? Peut-être pas si on étudiait la taille massive du guerrier. Il fallait nourrir son homme après tout.

" Mmmm si nous partageons le repas, alors pour ma part, je prendrais un petit pichet de cidre... et un dessert un peu plus tard. Je vous remercie beaucoup. "

Yui salua le serveur timide, avant de tourner son attention sur les trois hommes qui lui tenaient compagnie. Mains dans ses jupons, elle se demandait si elle devait lancer les hostilités avec ses questions, mais elle fut pris de cours par Ganryu. Immédiatement, la douce Hasegawa eut les joues qui virèrent un peu au rose, sans pour autant l'empêcher de répondre.

" Oh, vous savez, notre rencontre avait tout ce qu'il y avait de plus banal mais aussi un fabuleux hasard, dans les contrées de Insen no Kuni, au village de Beppu. Je m'y étais rendue avec ma senpaï afin d'étudier les vertus médicinales des sources thermales de la région. Cependant, nous étions arrivés à la nuit tombée et j'avais un peu faim. Je me suis rendue dans une taverne et c'est là que j'ai vu Kunao-san. Il mangeait tout seul. "

Les yeux bleus de la demoiselle se tournèrent vers lui alors qu'elle affichait un large sourire.

" Je dois dire que je me suis un peu imposée à lui. Je ne voulais pas prendre mon repas sans personne et quelque chose en lui m'inspirait qu'il serait de bonne compagnie. Nous avions d'ailleurs passé une formidable soirée. Beppu est un beau village la nuit. "

Yui n'arrivait rien oublié de cette nuit-là, que cela fut les bains publics ou bien l'observation des étoiles sur les toits.

" Kunao-san m'a aussi dit beaucoup de bien de Seizan, mais je n'ai pas eu l'occasion de déjà venir dans ce village. J'espère pouvoir corriger cela bientôt. Et vous, Akari-san, j'ai cru comprendre que vous veniez de Sakyuu ? J'ai toujours entendu dire que la vie y était difficile là-bas, est-ce vrai ? "

La demoiselle n'avait que les rumeurs et son imagination pour se faire une idée. Sakyuu serait aussi une destination à découvrir, d'autant que Byakuren-denka lui avait vanté le temple du soleil.

Faniahh/Lala/Cyalana

Ainsi le groupe pouvait se mettre en route, le voyage étant ce qu’il était. San un mot durant le trajet pour sa part, le jeune homme se contente de suivre et regarder tout autour. Il n’est pas vraiment dans le moment présent mais plus dans ses pensées. Pour autant il dispose toujours de son sourire innocent qu’il aime aborder pour aucune raison. Et rapidement sur la route du groupe se dresse une auberge. Une auberge dans laquelle le plus gradé des quatre comptes bien s’y reposer en soumettant cela sous forme de suggestion. Nul ne s’y oppose, en même temps ceux qui ne sont pas fatigués, doivent tout de même se faire à l’idée qu’une épique à la force de son maillon le plus faible. Une pensée bien égoïste pour Akari, car cela peut aussi vouloir dire indirectement qu’au lieu d chercher à améliorer les plus faibles il vaut mieux s’en éloigner. Une pensée un peu trop sombre pour lui.  

Mais les derniers événement qu’il a pu vivre avant qu’il ne s’en aille à Jujou no Sato n’étaient pas des plus plaisants. Là à l’intérieur Ganryu semble s’amuser à demander à un serveur ce qu’il y a. Pour Akari le choix est simple, il ne veut rien, sa simple ration lui convient et pour ne pas vexer les hôtes, il consommera cela dans sa chambre. Car c’est désormais ainsi que le jeune homme vie, horrifié de par la laideur humaine, il cherche avant tout à assurer ses arrières. Il n’a pas pour autant perdu son côté naïf ou bien sa gentillesse, simplement il tente tant bien que mal de la confiner en son âme.  

La nouvelle arrivante dans l’équipe se trouve assez bavarde. Même suffisamment bavarde pour remplacer Akari, lui permettant de se taire sans qu’il n’ait à parler. Bien sûr, Ganryu lui avait adressé quelques mots. Des mots qui l’ont rendu alors encore plus froid. Car évoquer ses tigres peut paraitre anodin, mais l’histoire qu’il y a derrière la perte de ces derniers n’est pas des moindres pour le jeune garçon. Aussi il se retient comme il le peut de cacher sa frustration et sa colère, une colère qui ne s’adresse à personne en particulier. Mais le poids des années étant ce qu’il est. La pression qu’il subit au village, ne tardera pas à le faire vaciller. Vaciller soit dans les ténèbres soit dans la folie si rien n’est fait de son côté pour y remédier.  

Aussi pour répondre à Ganryu il se contente d’un simple hochement de tête. Mais c’est alors qu’après que Ganryu est commandé en son nom sans qu’Akari n’est demandé la moindre chose. Que la nouvelle venue, Yui, vient à parler à son tour des compagnons d’Akari. Mais sans évoquer les tigres. Il avait bien eu de nouveaux compagnons, mais devait-il les appeler ? Non, la réponse est rapide. Sans appel ce n’est plus un compagnon mais deux qui lui suggèrent de ne pas les appeler. Une fois encore cela prouve de l’ignorance de certains, mais d’un autre côté les nouveaux compagnons d’Akari étant assez terrifiants, il ne va pas se risquer à les faire paraitre devant de simples civils sans qu’il n’y ait la moindre raison à cela.  

Une fois encore il se contente d’un hochement de tête. Avare en mot, le garçon se contente de boire de l’eau. Il ne se veut pas grossier devant le colosse de Seizan. Mais la faim après les derniers propos n’est pas au rendez-vous. Et dans le pire des cas il aura sa ration à savourer. C’est ainsi que la jeune Yui revient à la charge auprès d’Akari. Pour quelle raison ? Il n’en sait rien et cela peut un peu le déranger lui qui veut être tranquille pour cette mission. Aussi, il répondra, mais de la manière la plus brève possible. Sans s’embêter avec la moindre chose qui puisse lui sembler superflue.  

 

-Difficile ? Non pas vraiment, la plupart des gens vivent dans des villages. La zone étant particulièrement riche. Eh bien il y a tout le confort nécessaire. Certains sont en proie au froid et d’autres à la chaleur par chez nous, voilà tout. 

 

Puis à l’aide d’une cuillère il se contente de faire tourner sa cuillère dans son verre comme pour créer un tourbillon miniature avec l’eau que ce dernier contient.  

La salle de l’auberge avait beau être totalement bondée, l’ambiance y était plutôt bonne enfant. Et alors qu’il avait entamé la discussion avec ses questions, Ganryu écouta comment Yui et Kunao s’étaient rencontrés d’un air un peu débonnaire. Comme venait de le préciser la jeune médecin, cette rencontre n’avait en effet rien d’extraordinaire. Elle était tout à fait semblable à ce que nos héros étaient en train de vivre sur l’instant, un simple repas dans une auberge à Jujou no Sato.  Pourtant avec l’arrivée du printemps, de sombres évènements avaient commencé à se propager aux quatre coins du monde d’Onogoro. Des résurgences du culte de Jashin au Nord, ainsi que de nombreuses apparitions de yokais un peu partout dans les autres pays. Tout cela avait secoué les autorités des différents villages cachés. Heureusement, ça ne se ressentait pas vraiment dans l’attitude de la population, que les autorités avaient réussi à maintenir en grande partie dans l’ignorance. Cependant, n’importe quel soldat en poste savait qu’il se tramait quelque chose de malsain dans l’ombre. Alors ce genre de récit plein de douceur et de tranquillité que symbolisait la rencontre entre Yui et Kunao, c’était plutôt rafraîchissant. Mine de rien, cela faisait du bien de savoir qu’il existait encore de la place dans leur quotidien pour des moments normaux. Et quand la jeune kunoichi mentionna le village de Beppu, Ganryu répondit d’un ton amical :

- J’avoue que je n’ai jamais entendu parler de ce village. Pour être honnête, c’est bien la première fois que je voyage dans les contrées de l’Est. Je ne connais pas grand-chose d’autres que les provinces du Sud. Mais je les connais comme ma poche. J’ai eu l’occasion de voyager à Teito et en Pays de Sakyuu no Sato. Il je tetta un bref regard vers Akari, avant de constater qu'il avait l'air un peu détaché. Mais hélas ce ne fut pas un voyage de tout de repos...

S'il y en avait bien un autour de cette table dont l’attitude n’était pas toute à fait normale, c’était bien d’Akari. Certes, le genin de la Province des Sables Chauds n’était pas réputé pour être une grand bavard. Mais la tristesse qui se dégageait de son jeune coéquipier n’était pas quelque chose que Ganryu l’avait vu arborer fréquemment. Et alors qu’il lui lançait un regard fugace, notre colosse ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait dû se passer quelque chose de grave pour que son camarade demeure silencieux de la sorte. Il aurait bien eu envie de lui tirer les vers du nez... Essayer de trouver les mots justes qui auraient pu lui remonter le moral. Mais il savait qu’il n’était sûrement pas le mieux placé pour ça. D’un coté il ne connaissait rien de la vie du génin sakyuuyan. Et de l’autre, il se devait d’admettre qu’il n’était pas lui même un bon exemple en terme de choix de vie. Il était complètement obnubilé par la vengeance d’Ina. Avec le temps, un fossé s’était créé entre lui et le sentiment de camaraderie en générale. Même s’il avait su faire des efforts dans le domaine au cours des derniers mois. Ganryu ne se sentait pas encore à assez l’aise à l’idée de se confier, ou même d’être une bonne oreille pour les autres. Heureusement pour lui, il n’était pas le seul autour de cette table à avoir remarqué la mélancolie qui se dégageait d’Akari. En effet, ce fut Kunao qui tenta le premier de savoir se qui se tramait derrière le silence du genin sakyuuyan. En écoutant son camarade entamer la discussion, un sourire en coin se dessina sur le visage du colosse. L’approche du bretteur aux cheveux d’argents était loin d’être bête. Il se contenta de demander des nouvelles du Pays de Sakyuu de façon triviale. Il était pourtant évident que par cette simple approche, le bretteur ne cherchait qu’à gratter la carapace d’Akari pour qu’il commence à raconter ce qui n’allait pas.

Décidément, à l’observer, Ganryu était de plus en plus convaincue que Kunao ferait un parfait capitaine pour les années à venir. C’était rare de rencontrer un soldat aussi doué, et en même temps capable faire preuve d’autant d’empathie. Surtout quand on sait qu’il avait appris la vie militaire à Seizan no Sato. Le village caché des Montagnes Bleues était plutôt réputé pour former des soldats sévères et belliqueux. Il faut dire qu’entre la force brute des guerriers du clan Udezuku, les méthodes plus que discutables du clan Watari et le nombre ahurissant de soldats du clan Tenma, l’influence de ces trois clans sur la mentalité générale du village se ressentait durement. Ce qui avait pour conséquence de créer une philosophie où mérite et prestige avaient tendance à s’entremêler. Mais Kunao semblait comme imperméable à cette dangereuse influence. Certes, il était capable de faire preuve de sévérité lui aussi, mais Ganryu ne l’avait jamais vu abuser de son  statut ou bien même de sa force. La résilience du jeune samurai allait d’ailleurs être mise à rude épreuve. Une de ces anciennes connaissances n’allait pas tarder à entrer en scène pour venir interrompre leur repas.



-Ohoh ! Mais c’est qu’il y a foule ici ! Un vieil homme s’alluma un cigare avant de se tourner vers la dizaine d’hommes qui l’accompagnait. Je crois qu’il va falloir qu’on se fasse de la place nous même les gars… Trouvez nous une table !

L’ambiance de la salle devint tout à coup anormalement silencieuse. Seul le bruit de la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir avec fracas, résonnait encore dans l’air. Les regards des gens présents  se braquèrent sur l‘attroupement qui venait de faire son entrée, avant de rapidement s’effacer. Certaines personnes se levèrent même de leur sièges et commencèrent à sortir en silence. Il était clair que ce changement d’ambiance radical sous-entendait que les habitants du coins redoutaient le groupe d’individu qui venait de pénétrer les lieux. Quand il posa son regard sur celui qui semblait être le leader, Ganryu eut comme une impression de déjà vue. Il ne savait pas où, mais il était sur de l’avoir croisé quelque part. Il faut dire qu’avec sa carrure de géant, ce vieillard était au moins aussi baraqué que le capitaine seizanjin. Bref, pas le genre de gars qu’on oublie facilement. D’ailleurs, quand il observa comment ses coéquipiers allaient réagir à cette entrée en scène. Ganryu put remarquer que Kunao avait l’air beaucoup plus perturbé que lui par l’arrivée de cette bande. Le colosse observa  fugacement comme un « switch » sur le visage de son camarade. C’est pourquoi il lui demanda à voix basse :

- Oï Kunao, toi aussi tu connais ce gars ? Je ne sais pas où je l’ai déjà vu, mais je suis sûr que c’est pas la première fois que je croise ce grand-père bodybuildé.

Pendant que Ganryu attendait la réponse qui allait sortir de la bouche du bretteur aux cheveux d’argents, le groupe de brigand ne tarda pas à prendre ses aises. Après avoir forcé plusieurs personnes à leur laisser leur table, ils prirent place à l’opposé de la pièce. A peine venaient-ils de s’emparer de cette table, qu’ils étaient déjà en train de s’empiffrer des restes présents dessus, comme si de rien n’était. Une chose était sûre, ces gars là avaient visiblement l’habitude de ne pas rencontrer de résistance. Peu importe quel genre d’influence ils exerçaient dans le coin, ils inspiraient plus de peur que de respect. Et en parlant de respect, ils n’allaient pas tarder à dépasser les bornes. En effet, quand le serveur sortit des cuisines avec les plats et les bouteilles d’alcools que venait de commander Ganryu. Une femme présente dans le groupe de bandit l'invectiva d'une voix puissante :  


- Hey Gamin ! C’est quoi ces bonnes choses que t’as sur ton plateau ? Ramène nous donc ça…

Heu …Le jeune serveur se raidit tout à coup à la vision du groupe de bandit. Il semblait comme paralysé par la peur. On pouvait voir sur son visage qu’il redoutait cette mystérieuse bande, et tout particulièrement cette jeune femme. Je suis désolé mais cette commande est pour…

- Hhééé ! Depuis quand tu discutes toi ?! Ramène vite ton cul et ces bouteilles de Saké avec !

- Tou...Tout de suite mademoiselle Itomi !

Le jeune serveur s’empressa d'aller déposer le plateau sur leur table. Pendant ce temps la bandit ne manqua pas de lui attraper le bras avant de le tirer vers elle. Puis alors qu’elle s’affalait sur le gamin en lui donnant une petite tape sur la joue, elle lui chuchota à l’oreille :

- Bah voilà c’est pas compliqué... Tu vois que ça se passe bien quand tu obéis. Elle le repoussa ensuite violemment, l’envoyant valser les fesses sur le sol. Allez dégage maintenant, sale cloporte !

-Gyahahahaha ! Tu es vraiment impitoyable quand tu t'y mets Itomi ! S'esclaffa le vieux, avant de porter une bouteille de saké à sa bouche et de l'engloutir d'une traite.

Le jeune serveur se releva en silence, ravalant son sentiment d’humiliation aussi profondément qu’il lui était possible. Il arriva ensuite la queue entre les jambe au niveau de la table occupée par notre escouade de héros. Il s’adressa ensuite à eux d’une voix timide et tremblotante, tout en évitant de croiser leur regard :

- Je suis désolé messieurs dames… Votre commande va avoir du retard. Laissez au moins la maison vous offrir quelques boissons pour se faire pardonner …

Ganryu baissa légèrement la tête, pour ainsi venir plonger son œil unique dans le regard du jeune garçon qui fixait le sol. Puis d’une voix plutôt basse, pour ne pas être entendu du groupe de brigand qui se régalait déjà de leur commande, il répondit au garçon :


- Ne t’inquiètes pas gamin… A vrai dire, tu vas plutôt faire comme si on était pas là. Repars en cuisine et demande aux employés de sortir par une autre porte, tu veux bien ?

Le garçon ne posa même pas de question quand il repartit vers les cuisines.  Ganryu se tourna ensuite vers ses compagnons d’escouades avant de continuer son propos, toujours à voix basse :

-Bon je crois qu’on a de la chance…. Pas besoin d’aller à la pèche aux criminels puisqu’on dirait qu’ils sont venu directement à nous. Je sais pas si c'est les gars qu'on recherche. Mais je suis a peu pret sûr à leur manière de se comporter qu'ils ne sont pas du genre à bosser légalement.  Comment vous voulez qu’on procède. On attend qu’ils finissent pour les suivre ? Ou bien on emploi la manière forte tout de suite ?

Il avait beau être le plus haut gradé de l’escouade, Ganryu ne voulait pas mettre ses amis en danger en agissant sans les prévenir. De plus, le groupe de brigand était composé d’une bonne dizaine de guerriers plutôt costauds en apparence, en plus du chef et de sa bras droit. Certes, cela n’avait surement rien d’insurmontable pour nos héros. Mais ils avaient l’occasion de bénéficier d’une forme d’effet de surprise. La bande de badauds n’avait pas encore remarqué leur présence. Ils avaient donc la possibilité de s’organiser un minimum avant d’agir.

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

Yui ne pouvait pas être plus heureuse qu'à l'instant où Kunao lui confirma qu'il accepterait bien volontiers de l'accompagner à Jujou. Une formidable occasion pour elle de lui montrer toute son hospitalité, mais de profiter un peu plus longtemps de sa présence avant la prochaine longue séparation. Jubilant, la jeune femme ne prêta pas attention à la remarque de son tendre Seizanjin qui ne pouvait s'empêcher de souligner que tout dépendrait de la finalité de la mission. Son éternel optimisme l'empêchait d'imaginer le pire ou plutôt le déni ?

Quoiqu'il en était, aux yeux de la Jujoujin, tout paraissait bien se présenter, à tel point qu'elle en oublia qu'ils étaient tous ici pour le travail. Le seul petit nuage noir fut la triste mine du jeune Akari. Bien qu'elle se savait curieuse et bavarde, la manière dont répondit l'adolescent lui laissait comprendre que peut-être, elle l'embêtait. Il lui fallut maint effort pour réprimer son envie de le questionner encore plus sur son apparence déprime, et quand bien même, elle l'aurait désiré... voilà qu'un étrange groupuscule malpoli se présenta dans le charmant établissement dans lequel il se trouvait.

Alors que la porte claqua, Yui ne put s'empêcher de sursauter sur son siège. Surprise, les grands yeux bleus de la belle se posèrent immédiatement sur le groupe de malfrats qui entra, sans aucune gêne, alors que l'ambiance se fit de plomb. Étaient-ils tous connus ici ? Ce n'était en tout cas pas le cas de la douce Hasegawa qui n'aimait pas du tout leur comportement. Pas du tout !

Lorsque l'horrible bonne femme s'en prit au gentil petit serveur, les délicats petits doigts de Yui se mirent à gigoter à tout va dans ses jupons. On voyait qu'elle fronçait un peu les sourcils, montrant qu'elle était en colère. Elle serrait ses lèvres comme pour s'empêcher de parler ou d'intervenir. Toute la question était de savoir jusqu'à quand ? La jujoujin bouillonnait sur sa chaise et son regard ne pouvait se défaire de la dénommée  "Itomi". À tel point qu'elle ne fit pas attention quand le gentil serveur était venu offrir ses excuses et que Ganryu lui demanda d'évacuer le personnel.

" Oh! Quelle malpolie !! "

À vrai dire, Yui n'attendit pas ses camarades, n'agissant sans aucun plan si ce n'était que sa spontanéité naturelle et surtout emportée par son irritation. Se levant de son siège d'un bon, elle se dirigea droit vers le groupe de bandit, le front froncé, le regard déterminé et toute agacée.

" Vous !! Comment une jeune femme peut-elle se comporter ainsi ? Comment pouvez-vous décemment faire preuve d'autant de vulgarité ? Ce jeune homme ne faisait que son travail et en plus, vous vous permettez de voler la commande d'autres clients ! Vous devriez avoir honte ! "

Les mains sur les hanches après avoir dit ce qu'elle avait à dire, il était assez évidemment que les remontrances allaient commencer. Bien vite, Itomi saisit Yui par le col qui s'en montrant que plus outrée.

" Vous n'êtes qu'une malpolie ! "

Mais à l'instant où elle prononça ses mots, brutalement, Yui laissa échapper une violente décharge électrique en pointant son doigt sur le cœur de son "agresseuse". Bien sûr, ce n'était pas un hasard si elle avait visé précisément ce point de son anatomie, une manière efficace de l'immobiliser et de la sonner pour un moment, un équivalent d'une crise cardiaque en somme qui paralyserait temporairement le cœur... et lui offrirait une formidable coupe de cheveux hérissée.

Toutefois, ce n'était qu'une fois sa colère passée qu'elle comprit que ce n'était possiblement... pas une si bonne idée. Bien vite, elle se dépêcha de faire machine arrière pour revenir vers ses camarades et surtout, se dissimuler derrière eux, un peu penaude de s'être ainsi emportée.

" Oh par tous les kamis ! Je suis désolée... je... je me suis laissé emporter... elle s'était si mal conduite avec ce pauvre garçon... "

Voilà tout à fait le genre de problème dans lesquelles la jeune femme était capable de se placer lorsque sa spontanéité prenait le dessus.

Compétences:

Faniahh/Lala/Cyalana

Kuano s’amuse alors à avancer des propos au sujet de Sakyuu. Évoquant les vers ou bien les chars. Mais il n’y a pas de question et l’homme enchaine même des questions au sujet de Jujou. De quoi éviter à Akari de devoir parler d’autant plus qu’il ne le doit. Non pas que l’envie lui en manque, mais pour tout dire, il n’a pas vraiment envie de parler longuement. Il est ici pour une mission et rien de plus. Bien sûr la perspective de faire cette dernière dans ce nouveau décor et avec ses anciens camarades n’est pas pour lui déplaire. Mais nombreux sont les sujets qui peuvent le préoccuper. Mais voici que Kunao revient à la charge.  

 

-Je ne sais pas trop quoi, dire le kage doit avoir ses secrets à ce sujet. Je ne me suis pas plus intéressé que ça à la chose. Après les vers ne semblent pas nécessairement intéressés par l’idée de manger de l’humain de ce que j’ai pu comprendre.  

 

Court et claire comme à son habitude, c’est à se dire que son élément principal semble plus que l’influencer dans sa manière de vivre. Si bien qu’il se demande si une religion ou bien une science se base sur ça pour permettre de définir une personnalité. Si les gens maitrisant le feu sont plus passionnés, si ceux avec l’eau sont plus calme et doux, ou bien ceux avec le vent se sentent plus libre et aventurier que les autres. Quant à la foudre il sera alors question de vitesse ? Des questions internes et inutiles que se pose le garçon. Inutile, car Akari n’est pas vraiment croyant dans ce genre de choses, pour lui c’est simplement l’éducation qui fait d’un individu ce qu’il est. Une vision peut-être un peu trop pragmatique et triste pour son âge, mais au moins il est en avance sur son temps, quoi que cela ne veut rien dire non plus.  

Mais pour en revenir au sujet, la réponse d’Akari étant ce qu’elle, montre une profonde envie de ne pas parler, en expédiant toutes les demandes. Car les rencontres qu’il a pu avoir avec le culte et ses membres ne sont pas sans l’impacter d’une certaine manière. Des pensées qui s’éclipsent assez rapidement lorsqu’un homme débarque avec un cigare. Les cheveux grisonnant et l’âge ayant marqué son visage plus que nécessaire. Akari se demande bien ce que ce dernier veut à son groupe alors qu’il s’adresse à eux.  

L’ambiance changeant radicalement avec la venue de la troupe. Ce fut rapidement que ce groupe vient à empiéter sur la mission en ne manquant pas de dérober les commandes de Ganryu. De quoi faire se lever le géant pour leur en toucher deux mots certainement. Mais au lieu de se jeter sur eux tel un fauve, l’homme fait preuve d’un esprit d’équipe et parle même de la mission en signalant que ces derniers ont certainement des informations intéressantes. Ou du moins c’est ce que traduit Akari. Mais voilà.  

La petite amie de Kunao vient à se lever et à se jeter sur le groupe avec des mots. N’attendant pas le moins du monde que le groupe se mette d’accord sur un plan ou même que l’auberge soit évacuée. La situation se complique un peu plus que prévu. Telle une défense des droits de chacun, la jeune dame vient à essayer de se faire entendre. Mais face à elle se trouve des rustres qui ne font pas preuve d’autant de bonnes manières qu’elle. Même si la femme va un peu loin en attrapant l’autre femme par le col. C’est même à se demander qui sont les bandits dans cette auberge en définitive. 

Et revenant comme si de rien n’était après une décharge de raiton sur la femme. Yui se dit que les autres vont laisser passer cela. Mais à présent que la tempête est certaine de se déchainer autant limiter la casse se dit Akari. Ainsi il opère quelques mudra et rapidement il projette une pluie d’aiguilles de foudre. Rien qui ne soit vraiment dangereux si ce n’est que cela a pour but de viser un maximum de personne pour les paralyser. Le jeune espère par la même que le reste du groupe va réagir rapidement et efficacement.  

Partie 5 : On ne part pas à l'aventure le ventre vide.



Les paroles du chuunin aux cheveux cendrés ne firent que confirmer les doutes de Ganryu. Cet homme qui dirigeait cette bande de malfrats était bien celui qu’ils avaient croisé non loin de Fukuri, quelques mois plus tôt. En même temps, avec sa carrure de gorille, ce vieux briscard était du genre à marquer les mémoires. D’ailleurs, un sourcil surpris se leva sur le visage du colosse seizanjin quand il apprit que son compagnon avait même déjà « croisé le fer » avec l’inconnu. Si cet homme avait « renversé » le jeune bretteur, c’est qu’il devait être un combattant redoutable. Il valait peut être mieux réfléchir à un plan d’action, au cas où un potentiel affrontement tourne en leur défaveur. D’autant que le groupe qui leur faisait face avait l’avantage du nombre. Cependant, Yui lui coupa l’herbe sous le pieds en s’introduisant au groupe de bandits d’une manière bien à elle. La jeune femme s’était levé d’un seul coup, un air furibond affiché sur le visage. Elle s’avança alors sans hésitation jusqu’à hauteur de la femme qui venait de malmener le serveur, allant ainsi la défier sous son nez. Ni une ni deux, Itomi répondait à l’agressivité de la jujoujin en l’attrapant violemment par le col. La bandit leva alors son poing en l’air, comme pour se préparer en envoyer un direct au visage de Yui, tandis qu’elle hurla de vive voix :

- Non mais pour qui te prends ! Espèce de petite trai’ … Gyaaaaaaahahhhhhhh !!!

Un flash lumineux lumineux déchira l’obscurité qui s’installait en cette fin de soirée. Grace à un réflexe plus que bienvenu, Yui venait d’envoyer une décharge en pleine poitrine d’Itomi, qui recula de quelques pas avant de poser un genou à terre.

- Capitaine !!!!

- Dis moi Kunao ? Demanda tout à coup le colosse à son camarade d’une voix légèrement dubitative. Tu es sûr que ton ami est spécialisé en ninjutsu médical ? Elle a plutôt le tempérament d’une guerrière si tu veux mon avis !

A peine en avait-il terminé avec sa petite boutade, que les bandits commencèrent à brusquement se lever de leurs chaises. Ils dégainèrent leurs armes avant de commencer à investir l’espace qui séparait notre escouade de héros de la porte d’entrée de l’auberge. A vue de nez, Ganryu compta une douzaine d’hommes et tous portaient sabres et autres armes blanches diverses. Seul leur leader n’était pas armé. Son attitude contrastait d’ailleurs avec le reste de ses hommes, car contrairement à eux il avait observé la scène sans broncher. Les bras croisés et le cul vissé sur on siège, il s’était contenté de rester silencieux. Seul un regard noir qu’il dirigeait vers sa subordonnée trahissait la colère qui commençait à bouillir en lui. Et quand Itomi croisa ce regard, le visage de la jeune femme se marqua tout à coup d’un mélange entre colère et peur. Elle se redressa alors sur ses jambes puis se tourna en direction de Yui avant de gueuler à pleins poumons :

- Hey bandes de branleurs ! Cette garce est à moi ! Elle pointa du doigt la Kunoichi du village caché dans la cime des arbres. Puis elle porta la main à une sacoche qui pendait à sa ceinture d’où elle extirpait deux kunais. Le premier d’entre vous qui lui pose la main dessus, je l’égorge moi même… C’est compris les blaireaux!?

- Oui capitaine ! Répondaient les brigand à l’unisson.

Alors que le groupe commençait à se répandre pour les encercler, Ganryu se levait de son siège en attrapant au passage sa Dragon Slayer qui était adossée au mur de la bâtisse. S’il devait y avoir de l’action, le colosse ne comptait pas rester en retrait. Hélas pour lui, il s’était comme à son habitude fait devancer  par une initiative d'Akari. Rien de bien surprenant là dedans, car à force de le côtoyer, Ganryu avait finit par se rendre compte que son jeune collègue était plus du genre à agir qu’à s’étendre en longs discours. Le genin de la Province des Sables Chaud venait d’exécuter un mudra avec la rapidité qu’on lui connaissait. Il envoya une nuée d’épines de raitons en direction de leurs ennemis. L’oeil de Ganryu s’écarquilla de surprise face à la vitesse d’exécution de son jeune camarade. Il avait encore progressé par rapport à la dernière fois où ils s’étaient croisés. Décidément, Akari était bien le seul adolescent au monde qu’il connaissait capable de réaliser ce genre de prouesse. Prouesse qui allait d’ailleurs mettre à rude épreuve le moral de leur adversaires du soir.

- Tss ! Pas deux fois les trous ducs !! Grommela Itomi tandis qu’elle attrapait l’un de ses propres soldats pour le mettre entre elle et la pluie de projectiles.

-Argghh … Ahhhhhhh !!! Deux bandits, ajoutés à celui qui avait servi de bouclier vivant pour sa capitaine, n’eurent pas le temps d’éviter la nuée.

Le système nerveux complètement paralysé pour les heures qui allaient suivre, leur corps encore fumant heurta alors le sol dans un bruit sourd. Ceux qui avaient évités l’attaque l’avaient fait en renversant les tables pour se cacher derrière, ou en sautant à couvert au dernier moment. Visiblement, le gros de la troupe possédait quand même de bons réflexes, et semblait composé de combattant aguerris. Cependant l’attaque surprise d’Akari venait visiblement de calmer leurs ardeurs. Ils semblaient tous hésitant quand à l’idée de passer à l’offensive. Même Itomi qui s’était débarrasseé du poids que représentait son compagnon d’infortune, affichait une certaine nervosité dans le regard. Alors qu’un silence pesant venait de s’installer l’espace d’une minute, la voix du chef d’escouade commença à retentir dans la pièce.

- C’est quoi ce bordel à la fin ?! S’exclama le vieil homme resté en retrait les bras croisés. Il porta un regard noir en direction de nos héros. Puis lorsqu’il remarqua le bandeau que portait Ganryu à la ceinture, il continua son propos. Je peux savoir pourquoi des soldats de Seizan viennent nous faire chier ? Son ton se fit tout à coup moins fort, bien qu’on pouvait toujours sentir de la colère dans le fond de la voix. Vous êtes bien loin de vos montagnes les marmottes… Il porta alors son regard sur le bandeau d’Akari. Et ce gamin, il est loin de son désert. Il se tu alors quelques secondes, comme s’il avait pris le temps de réfléchir. Je vois, tout s’éclaire… Le vieil homme se dressa alors sur ses jambes, laissant apprécier la démesure de sa stature. C’est vous qui avez foutu et bordel à Yama et qui avez tué notre contre-maître en chef, je me trompe ?


- Je vois que notre réputation nous précède… se murmura Ganryu à lui même. Puis le colosse avança au  niveau de Yui et de Kunao qui avait pris place aux cotés de sa douce. Il arborait un sourire presque malsain au bout des lèvres. Il pointa ensuite son imposante lame couleur noire en direction du vieillard, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’un simple bâton de bois. Si tu parles des nuisibles qui s’étaient installés en profondeur dans le Mont Yama ? C’est bien nous qui nous en sommes chargés.

Pendant que Ganryu en terminait avec sa petite moquerie, Kunao surenchérissait avec ses menaces. Son collègue avait visiblement envie d’en découdre et invitait même leur leader à le suivre dehors pour régler leur différent. C’est visiblement à ce même moment que le souvenir du visage du jeune samurai se rappela à l’esprit du vieux bandit. Il posa ainsi ses mains sur ses hanches avat d’éclater d’un rire bien gras :

- Bhahahah ! Je me souviens de toi gamin ! Il défiait Kunao d’un sourire narquois. C’est toi qui a essayé de m’emmerder quand je recrutais de la main d’œuvre à dans la banlieue de Fukuri. En même temps qu’il parlait, le chef des bandits attrapa son long manteau qu’il enfila puis, alors qu’il tournait les talons en direction de l’entrée, il marqua une pause.


Si tu veux prendre ta revanche petit, va falloir que toi et tes copains en passiez par mes hommes avant. Il lança un dernier regard en direction d’Itomi. Il avait perdu son sourire et on pouvait lire au fond de ses yeux une froideur sans pareille. Je te préviens Itomi, l’échec ne sera pas toléré…

L’homme passa le seuil de la porte avant de disparaître de la pénombre de la nuit. Entre cette porte qu’il venait de franchir et nos héros, Itomi et neuf hommes se dressaient face à l’escouade. A présent que leur chef avait quitté la pièce, la jeune combattante commença s’énerver à voix haute.

- Tsss Bande d’enfoirés… A cause de vous le boss m’a dans le collimateur. Elle lança un regard meurtrier en direction de la jeune Yui. Tout ça c’est à cause de toi sale petite garce ! Si tu ne m‘avais pas attaqué par surprise, on en serait pas là ! La mercenaire commença à faire tourner ses kunais au bout de ses indexes avec une grande dextérité, avant de s’arrêter pour les pointer en direction de la kunoichi médecin. Je vais me charger personnellement de ton cas, crois moi ! Vous autres, tuez les mecs qui l’accompagnent !

- Bien capitaine !

Les hommes s’élancèrent par groupe de trois en direction de Kunao, Akari et Ganryu. Chaque groupe étant composé d’un lancier et de deux sabreurs. De par leur manœuvre assez bien coordonnées, ils forcèrent nos héros à se séparer. Les obligeant ainsi à prendre leur part de combat chacun de leur coté. Itomi quand à elle en profita pour se ruer sur Yui. A sa manière de se déplacer, la kunoïchi jujoujin pouvait en déduire que son adversaire était spécialisée dans le combat rapproché. Elle s’élança d’ailleurs vers elle en portant un coup de pied en direction de sa ceinture abdominale. Comment allaient réagir notre héroïne face à cette attaque ? De leur coté, le reste de la bande allait devoir se dépatouiller en trois contre uns dans un espace exigu. Les hostilités étaient lancées et nos héros ne devaient pas trop trainer s’il voulait rattraper le boss des brigands.

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

Il y avait des gens qui avaient du talent pour échapper aux ennuis. Yui en avait pour y mettre les pieds en plein milieu. Si généralement sa candeur était responsable de bien des situations problématiques dans lesquelles elle se glissait, cette fois-ci, elle la dut à son sentiment d'injustice à l'égard du plus faible. Cependant, même elle, comprit son erreur... une fois que le mal fut fait.

" Oh... je suis désolée Kunao-san... je me suis emportée... je n'aurais pas dû. Mais ce pauvre garçon ! "

La douce Hasegawa s'en voulait sincèrement d'avoir envenimé les choses, sans compter qu'elle avait aussi entrainé le jeune Akari dans la débâcle, et maintenant, c'était au tour de Kunao et Ganryu. Mais le pire dans tout cela ? C'était la visible colère de Itomi qui ne comptait pas en rester là. Voilà qu'elle désigna comme cible la jujoujin , désirant s'en occuper elle-même. La vengeance sonnait bien terrible dans sa bouche et les insultes fusaient déjà.

"Une garce ? Oooh ! Quelle vulgarité ! "

La demoiselle fut bien moins vexée par les mots à son encontre que le comportement grossier de son adversaire. Et on ne pouvait pas dire que cela allait en s'arrangeant. Toutefois, ce qui était possiblement le plus remarquable, c'était de noter que Yui... ne tremblait pas. Était-elle inconsciente du danger ? Sans doute. Avait-elle une foi inébranlable envers ces camarades ? Tout à fait. Alors, quand bien même, elle ne comprit guère trop l'échange entre le vieil homme et ses compagnons, et que tous les brigands étaient prêts à en découdre avec eux, la jeune eisen-nin resta sereine… jusqu'à un certain point étant donné le comportement de sa toute désignée ennemie.

" Décidément, je ne vous aime pas du tout. En plus, vous êtes la première à avoir attaqué ce pauvre serveur, et vous n'avez toujours pas honte ? "

La douce Hasegawa fronça les sourcils, se mettant alors à penser que lorsqu'elle vivait au temple, elle aurait été bien plus sévèrement punie pour une bousculade, même s'il ne s'agissait que d'une maladresse. Ici, elle estimait qu'une maigre petite décharge électrique était peu de chose, d'autant qu'elle n'avait aucune blessure... sauf un égo froissé.

" Zut. "

À peine eut-elle le temps de laisser échapper son mécontentement, que la jeune femme se rua immédiatement sur Yui avec une rapidité impressionnante. Toutefois, cela laissa le temps à Yui d'effectuer quelques mudras, qui, à première vue, aurait pu laisser croire que cela était sans effet, mais dès qu'Itomi approcha de trop près la jujoujin, cette dernière se mit à sauter d'un bond et…

"ANSHIN ! "

... voler vers le plafond, esquivant de justesse l'attaque aux kunaïs d'Itomi qui se mit à pester. Bien loin de se laisser impressionner, cette dernière tenta de lancer ses armes dans sa direction, mais Yui se mit à courir au plafond !

" Je refuse à ce que vous abimiez mon joli visage ! "

Une tentative de fuite surprenant pour qui ne connaissait pas les dons gravitationnels de la jeune femme, et qui, la tête pendue au plafond, donnait une bien étrange vision. Bien évidemment, Itomi se mit à hurler et insulter Yui en l'invectivant de descendre, la ratant de justesse... mais tailladant sa belle tenue.

" Oh non ! Vous avez abîmé mon joli kimono ! C'est un scandale ! "

Est-ce que Yui se pouvait être superficielle ? Totalement. Malheureusement pour elle, la demoiselle portait avec elle quelques clichés de la bourgeoisie et n'aimait guère que l'on abîma ce qui lui appartenait. Et lorsque l'on savait O combien elle essayait de faire attention à son apparence pour paraître toujours impeccable, il lui sembla inacceptable que l'on s'en prit à une tenue qu'elle avait mis quelques heures à choisir pour bien paraître devant Kunao ! Un vrai scandale comme on en faisait plus !

Ce fut donc une Yui toute courroucée qui descendit des cieux, annulant sa technique pour retomber au sol, tandis que Itomi revint à la charge. Il lui fallut toute sa dextérité pour effectuer à nouveau ses mudras et tandis que son adversaire tandis une nouvelle lame vers elle, voilà que son bras dévia brusquement comme si une force invisible l'avait repoussé. Profitant du trouble de la sauvage brigandine, Yui enchaina à nouveau des mudras, mais cette fois-ci, une sphère naquit entre ses mains.

" Jūryoku-ken! "

La jujoujin lança alors son amas de graviton en direction d'Itomi, cherchant à la repousser loin du corps à corps - et par la même occasion, directement par la fenêtre.

Compétences:

Faniahh/Lala/Cyalana

Ainsi après une courte et brève discussion avec les bandits, ces derniers se décident à vouloir passer aux choses sérieuses. Une bien étrange décision que de vouloir affronter autant de monde. Pour eux, car pour la petite troupe de ninjas et de samurais, le résultat semble plus qu’évident du moins sur le papier. Mais les choses se faisant ainsi, Akari a droit à trois gaillards rienq ue pour lui. Il ne se soucie pas vraiment de ses camarades en cet instant, il est plus dans un esprit où il doit déverser sa haine et quoi de mieux que des gens qui cherchent à lui faire du mal. Après tout, ce n’est que de la légitime défense.  

Sans attendre il vient à se rapprocher d’un des assaillants alors que ce dernier s’apprête à le charger avec ses camarades. L’attrapant au cou, d’une main, il concentre un signe dans son autre main et récite un mudra afin d’employer une technique de ninjutsu.  

 

-Hoshaton, Yukkuri to itami o tomonau shi no jutsu 

 

Un propos qui se traduit littéralement par mort lente et douloureuse. Et depuis la main qui serre le cou du pauvre homme, Akari vient à générer des radiations. S’il ne pourra jamais plus parler, c’est là le dernier de ses soucis. Car la technique se veut meurtrière avec une si grande proximité et un long moment de contact. Il ne se passe que vingt secondes avant que les autres bandits décident de venir sauver leur camarade. Si la technique est à très faible portée et qu’elle n’affecte pas les deux autres, c’est avant tout par volonté d’Akari, afin de concentrer la puissance du jutsu. L’un des hommes vient à le charger et comme par réflexe, un mauvais réflexe le jeune ninja vient à se protéger à l’aide de sa main. Laissant le couteau du bandit lui perforer la main.  

La douleur est bien présente, mais cela ne suffit pas à retirer à Akari son masque de tristesse et de colère. Attrapant la main de l’autre alors que se trouve toujours dans sa main la lame. Avec une grippe ferme, il tire l’homme pour l’envoyer se faire percuter contre le troisième bandit. Afin d’être sûr d’en finir avec le premier. Et qu’importe si au moment où il relâche sa prise, cette dernière semble en vie, il ne lui reste plus pour longtemps. Seule une mort douloureuse l’attend. Une mort qui le conduira à vomir sur son propre corps tant les forces pour se mettre sur le côté lui manquent.  

C’est donc au tour des autres, retirant le poignard de sa paume, il jette ce dernier dans la jambe d’un des bandits, alors qu’il tente de se relever. Sans sourire, sans mépris, mais avec une juste colère le garçon se défoule sur eux alors qu’il pourrait peut-être en capture un vivant pour en apprendre un peu plus sur toute cette affaire.  

Sortant un kunai, il ne compte plus se servir de ses techniques, mais simplement user de ce qu’il sait faire au corps-à-corps. Se ruant sur les deux bandits, l’un a pu se mettre debout et même parer le coup d’Akari. Non pas que ce dernier y soit non plus allé à fond, mais c’est là une chose assez surprenante. Sans nul doute ce dernier a-t-il un peu d’expérience du combat et sans nul doute Akari a été médiocre dans son approche, mais qu’importe. Il profite de son autre main libre pour saisir l’autre bandit avec la lame dans la jambe. L’attrapant au niveau de la tête, il vient à l’aide de sa main attirer la tête du malheureux vers le genou d’Akari qui est déjà en œuvre pour lui prodiguer un violent coup dans le nez.  

Il n’en reste pas moi encore en état, aussi Akari repose son pied sur la gorge de l’homme pour la presser. Incapable de réfléchir, il ne fait rien d’autre de tenter de pousser le pied, mais en vain. Et peu à peu l’air commence à lui manquer, alors que d’un autre côté sa gorge qui se fait écraser vient à provoquer une vive douleur. Une méthode d’élimination presque similaire à la première, lente et douloureuse. Mais avant que la mort pas suffocation ne se fasse, il écrase définitivement la de l’homme, allant même jusqu’à permettre à l’avant du cou de rejoindre l’arrière à l’intérieur.  

Il n’en reste plus qu’un, et la peur du monstre qu’est Akari se fait voir sur son visage. Car si les méthodes sont barbares, c’est surtout le côté impassible qu’affiche le garçon qui est terrifiant, alors que ce dernier devrait émettre un rictus de douleur, ou bien un râle dans lequel il montre qu’il force pour tout ceci. Mais il n’en est rien. Rompant la parade de l’autre homme en reculant tant son corps que son arme. Akari charge à nouveau, prit de panique l’autre homme retente la même chose, mais ….  

 

-C’est bien inutile quand on est aussi lent.  

 

Dit Akari alors qu’il plonge sous le bras du bandit que ce dernier à mit en avant pour se protéger avec sa lame. Se plaçant à côté de l’homme, il vient à planter son kunai à la gorge. Et on pourrait penser que tout s’arrête là, mais il n’en est rien une fois encore. Laissant l’arme dans le cou de l’homme, ce dernier la tient pour éviter que son sang ne s’échappe de la plaie. Mais le kunai en question est relié à une chaine, une chaine que tire peu à peu Akari à lui. Force l’homme à faire des en avant dans la douleur tout comme à se tourner vers Akari. Et après deux trois pas, Akari tire violemment sur la chaine. Laissant l’homme s’écrouler au sol et se vider de son sang.  

Partie 5 : On ne part pas à l'aventure le ventre vide.



Du coté de Yui:

- Tss j’ai horreur des petites bourges dans ton genre qui se la joue !!!

Itomi se rua en direction de la kunoïchi jujoujin, le regard animé d’une folie meurtrière. On sentait à la vitesse de ses déplacements, que la bandit était une spécialiste du combat au corps à corps. Et comme toute bonne spécialiste du combat rapproché, elle faisait preuve d’un emportement qui risquait de lui jouer des tours ! Peut être était-ce dû à l’apparente fragilité qui se dégageait de la jeune jujoujin ? Toujours est-il qu’il était clair qu’Itomi la sous-estimait en se jetant sur Yui sans réfléchir.  En effet, alors que la blondinette s’apprêtait à lancer l’un de ses poignards en direction du  front de son adversaire, Yui en profita pour effectuer quelques rapides mudras. Elle s'envola alors en direction du plafond, comme par magie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Itomi ne s’attendait pas une telle manœuvre. Alors qu’elle s’apprêtait à défigurer Yui, voilà qu’elle réussissait à prendre la poudre d’escampette en courant sur le plafond. Le plan habile mis en place par la jeune femme au regard azuré ne fit que rajouter de l’huile sur le feu de la rage d’Itomi. Elle qui avait déjà dû essuyer l’humiliation de s’être précédemment fait électrocuter sous les yeux de son chef... Voilà qu’elle devait maintenant jouer au chat et à la souris avec sa proie. Une veine colérique se dessina sur le crane de la bandit avant qu’elle ne hurle :

- Et en plus tu fuis ?! Garce ! Ses kunais tournèrent entre ses doigts avant qu’elle n’adopte une position de lancé. Descends de là tout de suite espèce de lâche !!

Itomi lança un kunaï d’un geste bref, mais précis, en direction de Yui. Et sans un bon réflexe de la part de la kunoichi de Jujou no Sato, le poignard aurait surement touché l’un de ses points vitaux. Il était clair qu’il ne fallait surtout pas prendre de haut la mercenaire. Elle avait beau être une grande gueule, ses talents martiaux ne faisaient plus aucuns doutes. De près comme de loin, elle représentait un véritable danger pour Yui avec ses couteaux. Hélas pour la guerrière blondinette, l’inverse était aussi le cas. Elle allait d’ailleurs rapidement l’apprendre à ses dépends. Car après son attaque, un bruit de tissu en train de se déchirer fendit l’espace. La bandit ne le savait pas encore, mais par ce geste, elle avait fait basculer l’issue finale de son duel. Car lorsqu’elle posa son regard bleu nuit vers ce bout de kimono qui vacillait dans les airs, quelque chose dans l’attitude de Yui changea. Et ce « switch » ne passa pas inaperçu aux yeux d’Itomi. Le sourire maniaque qui animait son visage s’effaça rapidement. Elle qui croyait que Yui avait opté pour la fuite, le volte face opéré par son adversaire lui glaça subitement le sang. En effet, alors qu’elle observait la jeune guerrière de jujou redescendre à sa hauteur et la fusiller d’un regard assassin, c’était à son tour de se sentir traquée. Elle continuait de défier Yui d’un regard agressif, mais on pouvait aussi y lire de la frayeur. Frayeur qui se ressentait d’ailleurs dans un léger tremblement de sa voix :  

- Qu’est ce que t’as à me fixer comme ça petite trainée ?! Elle serrait ses poignards ferment, tandis que ses jambes tremblaient. Tu crois que tu me fais peur avec tes airs de sainte nitouche ! Tss je hais les filles dans ton genre… Elle défia une dernière fois Yui du regard, comme pour se convaincre qu’elle avait encore le dessus. Je vais t’arracher cet air confiant de ton joli minois !!!

La blonde aux poignards se jeta avec rage sur son adversaire. Mais l’issue était déjà scellée. Il n’y avait qu’à lire dans le regard de Yui pour le savoir. La kunoichi médicale prouva alors aux yeux de tous qu’elle n’était pas qu’un simple médecin. Elle dévia l’attaque d’Itomi d’une parade simple mais diablement efficace. Puis après avoir enchainé une autre série de mudras, elle dévoila ses talents offensifs à l’assemblée de la plus belle des manières. Elle forma une sorte d’orbe gravitationnelle d’une puissance redoutable qu’elle envoya en plein  dans l’estomac d’Itomi.


La blonde fut projeté au travers de la pièce des suites de l’impact. Le souffle provoqué par la technique de Yui était tel, que son adversaire traversa même l’un des mur en bois de l’auberge. Le corps de la pauvre Itomi alla s’écraser une dizaine de mètres plus loin dans la boue, totalement inerte.

- Capitaine !!! Un cri à l’unisson retentit alors dans la pièce, tandis que les bandits assistaient médusés à la défaite d’Itomi.

Du coté de Ganryu, Akari et Kunao :

- Oh les gars, c’est pas le moment de regarder ailleurs…

Le colosse de Seizan s’était élancé au milieu des trois bandits qui l’avaient initialement pris pour cible, profitant ainsi du moment de flottement généré par la défaite d’Itomi. Il dégomma le crane d’un des soldats d’un mouvement du plat de son imposante épée, veillant ainsi à l’assommer sans le tuer. Le lancier qui se trouvait à sa droite se rua alors vers lui dans le but de lui piquer le flancs. « L’indéfectible » pivota alors sur la droite avant d’attraper la hampe de l’arme dans le creux de sa main. Grace à sa technique de renforcement, il parvenait à serrer fermement la garde de l'arme de son adversaire, sans que celui ci ne parvienne à reprendre le contrôle de son arme. Il lança alors un regard inquisiteur dans celui du bandit, puis un sourire narquois illumina son visage :

- Ohoh c’est pas fair play d’attaquer dans les angles morts ! Il écarta ensuite la lance de son chemin puis attrapa le soldat par le col avant de le soulever dans les airs. On pouvait sentir à l’expression affichée sur le visage de Ganryu, qu’il avait l’air de prendre son pied. J’espère que t’as la tête dur !


Le colosse des Montagnes Bleues décocha un puissant coup de boule dans la tronche du lancier, qui  tomba au sol complètement KO. Quand au dernier bandit, il improvisa un baroud d’honneur désespéré en tentant de lui porter un coup vertical de face. Hélas pour le badaud, il fut accueillit par un violent front kick dans l’estomac qui l’envoya valdinguer dans le mobilier. Après s’être débarrassé facilement de sa part d’adversaire, il lança ensuite un regard intrigué vers ses compagnons. Histoire de voir comment ceux ci étaient en train de s’en sortir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fut assez surpris de ce qu’il était en train d’observer.

D’abord, ce qui retint le plus son attention, c’était l’extrême froideur avec laquelle Akari était en train d'affronter ses adversaires. Il avait d’abord attrapé l’un des bandits par la gorge; avant de littéralement le griller sur place pendant de longues secondes. La décharge d’électricité qu’il avait envoyé dans le corps du pauv’ gars était tellement puissante, qu’un flash lumineux éclairait la pièce. Outre l’extrême brutalité de sa technique, c’était avant tout la mine sombre qui hantait les traits du genins aux cheveux d’argents qui donnait froid dans le dos. D’ailleurs, Ganryu n’était pas le seul à se sentir mal à l’aise face à l’attitude implacable de son jeune ami. Les deux autres bandits auquel le gamin avait à faire s’étaient eux aussi stoppés l’espace de quelques secondes, complètement médusés par le supplice de leur ami. Pourtant il leur fallait bien réagir pour sauver le bandit ! L’un d’entre eux s'élança pour qu’Akari lâche sa prise, et c’est à ce moment que quelque chose de particulièrement surprenant se produisit.  

En effet, le génin de Sakyuu n’était véritablement pas dans son assiette. Lui qui d’habitude était si précis dans ses réactions... Il ne vit qu’au dernier moment une lame arriver vers son flanc. Akari bloqua alors le poignard à main nue, se faisant perforer au passage. C’est là que Ganryu comprit qu’il se passait quelque chose de grave avec Akari. Certes le Genin n’était pas un bout en train d’ordinaire ! Mais il était loin d’être irréfléchi. Jamais le Akari qu’il avait connu de Sakyuu à Yama quelques mois plus tôt ne se serait laissé emporté et blesser de la sorte.

D’ailleurs la suite des évènements confirma cette sensation. Akari sembla d’abord rester de marbre face à cette blessure. Se contentant d’abord de repousser son assaillant, avant de laisser tomber au sol le cadavre de l’homme qu’il venait de griller. Il retira ensuite la lame de sa main sans sourciller, puis il la renvoya dans la cuisse du bandit.  S’en suivit ensuite un bal meurtrier particulièrement violent. Il virevolta, puis plaqua l’un des hommes au sol, avant de lui écraser la trachée du pied, sans la moindre once de pitié. Enfin, dans un dernier pas de danse macabre, il planta un kunai relié à une chaine dans la gorge du dernier. Dans un ultime geste, il tira sur la chaîne, égorgeant ainsi l’homme avant de le regarder se vider de son sang avec mépris.

Les trois hommes n’avaient même pas eu le temps de piper mot, qu’ils étaient déjà tous refroidis. Et alors qu’il contemplait son camarade faire preuve d’une inhumanité qu’il ne lui connaissait pas, Ganryu s’approcha du genin pour lui poser la main sur l’épaule. Le ton de sa voix n’était pas agressif, mais on le sentait marqué d’une gravité soucieuse :

- Oï Akari ?! Qu’est-ce qui t’arrive ? Il jeta un œil en direction des victimes du genin du village caché des Sables Chauds. Tu ne crois pas que t’y es allé un peu fort là ?

Tandis qu’il se souciait de l’état psychologique d’Akari, le bruit de l’affrontement qui opposait Kunao aux trois derniers soldats attira tout à coup le regard du colosse. D’abords il hésita à se lancer à la rescousse de son camarade quand il vit l’un des brigands lui entailler la joue. Cependant, la suite des attaque de Kunao le rassura rapidement sur l’issue du combat. Ganryu n’avait pas fait un mètre en direction de l’attroupement, que le bretteur seizanjin repoussa deux assauts avant de petite à petit, imposer son rythme à ses adversaires. Il se lança alors sur une table, créant ainsi de la distance entre lui et les sabreurs pour les tenir en joug. C’est à ce moment, quand le lancier tenta une manœuvre pour le piquer dans le dos. Le chuunin seizanjin pivota avant d’attraper la hampe de l’arme avec agilité.

- Attention Kunao !

La voix de Ganryu avait retenti dans l’espace pour prévenir son camarade qu’une attaque fusait dans son dos. Dans un réflexe ultra rapide, il eut le temps découper les doigts de son agresseur, qui lâcha son katana dans un râle de douleur. Bien qu’il avait opté pour la manière douce jusqu’ici, le colosse put constater que son camarade passa ensuite à la vitesse supérieur. Il entailla d’abord la gorge du second sabreur avec rapidité avant d’esquiver un ultime coup de lance en se jetant au sol. Il faillit bien se faire embrocher, mais grâce à une habille roulade, il échappa aux coups de pique. Il se releva ensuite à l’aide d’une habile pirouette, pourfendant au passage le vaillant lancier. Il ne restait plus que le dernier sabreur blessé, que son compagnon ne manqua pas d’épargner. L’homme prit alors la fuite aux cotés des adversaires de Ganryu, qui avaient entre temps repris leurs esprits.

-Pfiou ! Eh beh tu m’as fait peur ! J’ai bien crut que ce lancier allait t’embrocher à la fin. Le ton de la voix de Ganryu avait beau être enjoué, on pouvait sentir qu’il avait vraiment eu peur pour Kunao. Il se gratta le nez avant d’ajouter. Non pas que j’ai pas confiance en toi, mais tu t’arranges toujours pour tout esquiver au dernier moment ! Héhé … Ca a tendance à donner des palpitations. Son regard se porta ensuite vers la jeune Yui. Beau combat chère Yui ! Je comprends pourquoi vous n’êtes pas passé inaperçue aux yeux de notre Kunao !

Ganryu balaya l’escouade du regard pour s’assurer que tout le monde était en bonne santé. Il ne manqua pas de s’attarder quelques secondes sur Akari, à propos duquel il était particulièrement soucieux. Il harnacha ensuite sa dragon slayer dans son dos avant de fixer la porte d’entrée de l’établissement. Puis d’une voix volontaire il s’adressa à ses coéquipiers :

- Bon allons régler le compte de leur chef !

Nos héros franchirent alors la porte, et une scène pour le moins saugrenue les attendait. Le chef des bandit se tenait assis en tailleurs, torse nue et dos à l’auberge. De la fumée sortait d’une longue pipe qu’il avait au bout des lèvres. Contrairement à ce qu’ils auraient pu penser plus tôt, l’homme n’avait pas fui. Il s’était bel et bien contenté d’attendre que nos héros en terminent avec ses hommes, comme s’il avait prédit l’issue du combat. Une fois l’escouade arrivée à sa hauteur, l’homme se leva avant de se retourner vers eux, affichant un large sourire sur son visage buriné par le temps et les combats. ET tandis qu’il défiait l’escouade d’un regard plein d’ambition, il s’exclama d’une voix puissante :




- Gyahahahah ! Je savais que vous ne mettriez pas longtemps pour sortir. Il lança un regard vers Itomi, qui gisait au sol non loin de là. Pauvre Itomi, je lui ai mis la pression histoire qu’elle se donne au maximum.... Puis il lança un regard en direction de Yui. Mais je savais bien qu’elle ne ferait pas le poids. Vous inquiétez pas, c'est moi qui vais m'occuper de venger son honneur ! Il commença à rouler des épaules, puis de coudes, échauffant ainsi ses membres endoloris par l’âge. Pendant qu’il se préparait à combattre, il continuait son petit discours toujours sur le même ton joyeux. Tsss n’empêche, qu’est-ce qui vous pousse à venir foutre votre nez dans notre réseau ? Ca fait plus de vingt ans qu’on opère dans tout l’Onogoro. Jusqu’ici personne ne se plaignait et tout se passait très bien avant que votre petit groupe s’en mêle. Il affichait un telle confiance dans son attitude qu’il se permettait même de se décrotter le nez en parlant. Montrant ainsi au groupe que malgré leur prouesse, le combat qui les attendait allait se révéler beaucoup plus corsé. En attendant, si je me débarrasse de vous le boss n’aura plus choix. Il sera obligé de me nommer numéro deux du cartel ! Gyahahaha

L’homme s’esclaffa une nouvelle fois, puis il fit apparaître un rouleau shinobi devant lui qu’il déplia en un éclair ! Il s’adressa ensuite une nouvelle fois d’une voix tonitruante :

- Dommage pour vous ! Votre petite enquête s’arrête ici ! Il s’entailla le pouce avant de plaquer sa main sur le parchemin. Des kanjis se mirent à apparaitrent comme par magie sur le papier avant qu’il ne s’exclame :



Un énorme nuage de buée se mit à emplir l’espace. Et quand les vapeurs se dissipèrent, la silhouette d’un énorme crabe barbu sur lequel trônait le chef de bandits se dévoilait à leur regard. Le monstre était haut d’au moins une dizaine de metres, et surtout, il possédait une énorme pince du coté gauche quasiment aussi grosse que son corps tout entier.

- Oh Aiichiro ! Je peux savoir pourquoi tu m’as invoqué ?!! La voix du monstre était puissante et emplissait tout l’espace ! Tais toi Kaorin ! Lui répondit le boss des brigands en lui tapant sur la tête du talon. On a du boulot gros fainéant !

La situation venait définitivement de se corser ! Comment allaient réagir nos héros face à cette surprenante menace.

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

Le combat n'était clairement pas un domaine où l'on s'attendait à voir Yui briller quoique l'on en disait. D'ailleurs, elle-même nierait se débrouiller. Il lui était toujours apparu primordial d'être un soutien pour ses camarades avant d'être une combattante pure et dure, et elle mettait préférentiellement ses talents médicaux en avant plutôt que le reste. Toutefois, elle portait aussi en elle l'angoisse d'être un fardeau et ce n'était que ce sentiment qui l'avait poussé à apprendre à utiliser son ninjutsu de manière offensive, parce que jusque-là, elle n'en abusait jamais. Cependant, elle était devenue une shinobi et nul doute qu'elle ne pourrait se dérober à faire de terribles choses.

Cet affrontement avec Itomi était le témoignage parfait de la schizophrénie de ses pensées. Si au début la jeune femme avait pris soin d'esquiver, ce n'était que pour éviter l'inévitable et les choses s'étaient corsés face à l'indéfectible rage de son adversaire - et le fait qu'elle eut l'outrecuidance d'abimer son kimono - elle n'avait eu plus aucun autre choix que de tenter une attaque directe. Et vous saviez quoi ? Yui elle-même fut surprise d'être parvenue à ses fins ! Elle fit de gros yeux ronds, se demandant si elle n'y était pas aller un peu fort, surtout en voyant la jeune femme passer au travers d'un mur.

" Oh... je... je suis désolée ! "

Elle l'était. Pour l'établissement et peut-être un peu pour Itomi.

" Je crois que je ne maîtrise pas encore très bien cette forme d'attaque... "

Et si Yui pensait que son affrontement était passé inaperçu, le grand colosse de Ganryu, lui, avait bien remarqué quelques-uns de ses tours. Les joues de la jeune femme se mirent à rougir, gênée par le compliment et ravie à la fois.

" Oh! Je... je n'ai jamais montré à Kunao ce genre de chose... Haha. "

Son regard se tourna vers son compagnon, un large sourire se dessinant sur son visage dès qu'elle croisa le regard du seizanjin. Il semblait aller à peu près bien, chose qui la rassura bien vite. Par contre, quand son attention se tourna vers Akari, elle nota qu'il saignait à la main.

" Akari-san ! Vous êtes blessé ! Voulez-vous que je vous soigne ? Cela sera très rapide et vous ne sentiez rien. "

Si telle était la volonté du jeune homme, Yui pouvait alors utiliser ces connaissances à iroutjutsu pour guérir complètement sa main. Mais encore fallait-il qu'il accepta son aide ? Dans tous les cas, Ganryu nota qu'il ne devait pas attendre plus longtemps. Ils devaient tous retrouver le chef des contrebandiers. Il fallait couper la tête du serpent pour le tuer. Enfin, pour en finir avec le groupuscule. Seulement, s'il y avait bien une chose à laquelle les soldats ne s'attendaient pas, c'était que leur adversaire les attendit sagement dehors.

Ce fut à ce moment-là que le "vieil homme" annonçait qu'il s'attendait à l'issue du combat face à ses hommes. Il eut même un petit mot pour Yui, qui, naturellement, recula un peu effrayée pour se dissimuler derrière Kunao, et rester auprès de lui.

" Je n'aime pas du tout cet homme. "

Et pour cause, l'instinct de la douce Hasegawa ne la trahissait pas, car il se révéla plus menaçant que prévu. En moins de temps qu'il n'en fallut après son discours, le contrebandier déploya un parchemin et relâcha une créature gigantesque. Les yeux de Yui se posèrent sur le crabe, l'observant sur le moment avec une forme de fascination.

" Whooaaaaaa.... ce crabe est gigantesque ! "

Mais la demoiselle n'eut guère le temps de trop se montrer admirative, le vieil homme voulait visiblement en découdre avec eux, et la douce Hasegawa se refusait à mourir tranchée comme du surimi.

" Oh... je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment... "

Et tout le monde pouvait la comprendre.

Faniahh/Lala/Cyalana

Le chef d’équipe ne manque de venir à la rencontre d’Akari après que tous deux aient pu en finir avec leurs adversaires. Pour autant, face aux propos dont il est le sujet, le jeune homme ne semble pas rebondir le moins du monde et se contente presque d’ignorer Ganryu. Ne l’écoutant qu’à moitié il se contente de quelques mots.



-Ce n’est rien.



Presque hors sujet, ou du moins n'offrant pas une réponse que mérite certainement le chef d’équipe à l’armure noire. Mais il préfère d’autant plus sur le fait de contenir le sentiment de colère qui l’habite de plus en plus. Un sentiment qu’il se doit de maitriser ou bien il va finir par blesser ses camarades mission. L’utilisation des radiations n’est pas une chose que l’on doit user à la légère. Et l’utiliser en présence d’allié à proximité ne peut que conduire à une tragédie. Mais derrières quelques nouvelles paroles, c’est au tour de Yui de venir pertuber la concentration d’Akari. Bien que les mots soient doux et que son offre soit plus qu’amicale. La brume noire dans laquelle se plonge son esprit n’en est que plus emplie.



-Des soins ? Très bien, je ne vais pas refuser de mieux me porter.



Dit le jeune homme en tendant la main en direction de sa camarade. Après un bref instant, qui démontra les compétences de la dame en la matière. Le groupe s’en va à l’extérieur. Là où le chef est censé attendre sa troupe ou bien celle d’Akari. Et les mots de l’homme ont eu raison pour l’heure de la noirceur du garçon. Car en effet, lui dont l’empressement fut élevé vint à se taire quand le vieillard annonça n’être qu’un simple larbin et même pas encore le deuxième de l’organisation. Montrant que cette dernière n’eut été que simplement amputé d’une de ses branches lors des missions précédentes du trio. Mais si ce dernier n’est qu’un simple larbin, il ne manque pas de prouver sa force en invoquant un immense crabe barbu. Si barbu que l’on croie plus voir une barbe avec des pinces qu’autre chose. Mais qu’importe car ce n’est pas ça qui risque de faire reculer le jeune homme. Reste à savoir comment se répartir les tâches. Et si Yui ne semble pas décidée à agir, mais plus à parler. Akari observe un instant ses compagnons avant d’oser ouvrir le bal.



S’élançant sur le côté de la bande en longeant l’un des bâtiments sur lequel il se met à grimper en malaxant du chakra dans la plante de ses pieds. Il arrive assez aisément jusqu’au toit de la bâtisse. De là, il peut observer sans le moindre mal toute la scène de combat. Et depuis sa hauteur qui lui fait presque égaler le monstre devant lui. Il compte bien s’affairer aux attaques à distance. Réalisant un mudra puis deux. Il ne prononce aucun mot et vient à générer depuis son corps tout entier un éclair à l’aspect de dragon. Sortant presque comme d’une aura qui a entouré brièvement le garçon. Le dragon décide de s’abattre sur le crabe. Une sorte d’allusion à l’un des contes qui peuplent l’Empire autour d’un Dieu ayant la forme d’un crabe qui finit puni et mutilé par le Dieux des cieux, alors que ce dernier ne demande qu’à s’envoler haut et loin.

Mais le garçon n’est pas vraiment du genre superstitieux. Ne prêtant pas plus d’attention à cela qu’à une simple pensée passagère, il attend de voir les actions des autres. Et depuis les hauteurs, il se tient également prêt à devoir esquiver un coup de pince ou même l’éventuel effondrement du bâtiment, si jamais la bête ne dispose pas d’une bonne précision.

Partie 5 : On ne part pas à l'aventure le ventre vide.




Aiichiro dévisageait Kunao d’un regard dédaigneux pendant que le samurai aux cheveux d’argent lui proposait un « duel ». Si l’intention du chuunin de Seizan était louable, sa proposition ne semblait pas toucher l’égo du vieillard. Il restait silencieux, perché sur le dos de son immense invocation. Puis un sourire empli d’orgueil commença à se dessiner sur son visage. Ses yeux scintillaient d’une lueur guerrière quand il commença à s’esclaffer à gorge déployée :

- Bwahahahah t’as toujours une grande gueule à ce que je vois gamin ! Le vieil homme quitta sa position assise pour se mettre debout, désignant d’un geste des bras, le village de Chinka dans lequel allait avoir lieu la bataille. T’es gonflé de me proposer un duel pour protéger les habitants du coin ! Si tu voulais éviter des dommages collatéraux, fallait y penser avant de venir nous faire chier ! L’homme porta la main à sa poche, sortant une vielle pipe en bois. Il la bourra de tabac, gratta une allumette  puis il tira une longue bouffée avant de continuer son discours. Vous êtes des militaires non ? C’est votre job de protéger la population… Il fusilla alors Kunao d’un regard meurtrier, le ton de sa voix se faisant glacial. Je vais te montrer ton impuissance gamin. Tu veux jouer les héros alors qu’en réalité, tu ne protèges queue dalle. Un rire puissant et malsain déchira l’air . Gyahahaha allez Kaorin ! Réduit ce village en ruines !

Les yeux globuleux couleur sang de la bestiole brillèrent alors du même instinct meurtrier que celui qu’on pouvait lire dans le regard de son invocateur. La voix du monstre était aiguë, presque stridente quand il se mit à hurler :

- Faut pas me le dire deux fois Rororororo !

En même temps qu’il déployait un rire presque clownesque, le gigantesque crabe leva son immense pince dans les airs. Mais plutôt que de viser l’escouade de soldat qui lui faisait face, le mollusque semblait prendre pour cible un petit hôtel adjacent à l’auberge des frères Shijuu. Attirés par le vacarme des combats, les clients s’étaient tous agglutinés à leurs fenêtres pour voir ce qui se passait. Bien sûr, avec l’apparition de Kaorin dans le centre du village, beaucoup avaient déjà pris leur jambes à leur cou pour évacuer les lieux. Mais il restait encore quelques civils sur place, complètement abasourdis par le spectacle qui tenait place au beau milieu du village.

- Merde !

Ganryu remarqua rapidement que l’attaque du monstre ne leur était pas destinée. Ses jambes bougèrent instinctivement quand il s’élança sur le trajet de la pince géante. Le colosse agrippa à deux mains la garde de sa dragon-slayer, pendant que les muscles de ses bras se gonflaient sous l’afflux de son chakra. Il déploya ensuite une autre partie de son énergie dans ses jambes avant d’effectuer un bon en direction de l’appendice de Kaorin. Profitant de l’élan de son saut, Ganryu commença alors à tourner sur lui même telle une toupie.  Grâce à son allure décuplée par la force centrifuge de son assault, le colosse des Montagnes Bleues délivra un puissant ascendant vers la pince de Kaorin, tout en hurlant d’une voix grave et rauque:

- Première sonate : entaille tournoyante !!!


Un bruit sourd et profond fendit l’espace, semblable à celui produit par un gong quand on le frappe à coup de mailloche.  La pince géante de Kaorin avait été repoussée en arrière suite à l’impact avec l’imposante lame d’ébène de Ganryu. Hélas pour notre colosse, il avait beau avoir déployé assez de puissance dans son attaque pour empêcher le monstre d’écrabouiller le bâtiment, il s’était quand même fait projeter une vingtaine de mètres en arrière. Son corps avait ricoché sur le sol à de multiples reprises avant d’aller s’écraser à l’intérieur de l’auberge. Ravageant un peu plus au passage, le mobilier du pauvre tenancier.

Argh ! Le corps complètement endolorie et recouvert d’écorchures, Ganryu écarta les décombres sous lesquels il était enseveli, avant de se dresser péniblement sur ses cannes. Il toussota un peu de sang et porta alors son regard vers un débris de bois enfoncé dans ses côtes… il se murmura alors à lui même. Fait chier… Du sang coulait aussi sur son front tandis qu’il fixait le trou qu’il venait de faire dans le mur en bois de l’auberge. Il faut que j’y retourne vite… Dit il avait de brinquebaler sa carcasse vers la sortie.

Le jonin de l’Ao avait beau être solide, ça allait laisser quelques traces. Heureusement pour lui, pendant qu’il galérait à retrouver ses esprits, Akari et Kunao avaient décidé de prendre sa suite pour passer à l’offensive. Le genin de Sakyuu avait d’abord commencé par escalader le bâtiment  pour exécuter une série de mudras dont il avait le secret. Un tonnerre grondant se fit alors entendre dans les airs tandis qu’une masse de nuages noirâtres se formait au dessus de la tête de Kaorin.  Connaissant le garçon de la Provinces des Sables Chauds, la foudre n’allait pas tarder à s’abattre avec violence. Au même moment, Kunao avait de son coté réussi à gravir le corps de Kaorin au moyen d'une série d’appuis simiesques de la pointe de son tanto, pour arriver juste en face d’Aiichiro. Bien qu’il avait encore fait preuve d’une vitesse à couper le souffle dans ses déplacements, la manœuvre du samurai seizanjin n’avait pas l’air d’avoir déstabilisé le vieux bandit. Pire, il avait même anticipé le fait que le jeune chuunin viendrait seul à son encontre. Et quand Kunao se trouva juste en face de lui, c’était bel et bien Aiichiro qui attaqua le premier. Au moyen d’une vitesse et explosivité similaire à celle de son jeune opposant, il dévia la lame de Kunao du revers de la main gauche, tout en agrippant sèchement la gorge du bretteur aux cheveux cendrés de l’autre. Son étreinte se fit si puissante autour de sa glotte, que Kunao sentait immédiatement son souffle se couper. Et alors que le vieillard lui compressait la nuque, il dévisagea le jeune homme d’un regard noir avant de lui dire à voix basse :

- Tu vois… Je t’ai dit qu’il fallait pas jouer les héros. Il aurait mieux fallu que tu retiennes la leçon la dernière fois ! Il serrait de plus en plus. Maintenant c'est trop tard. Tu vas crev’.


Et le tonnerre gronda, interrompant le vieil Aiichiro au beau milieu de sa phrase. Un éclair prenant la forme d’un dragon venait d’être invoqué par Akari. Lorsque le bandit remarqua l’attaque scintiller de milles feux dans le ciel, un air paniqué arbora les traits de son visage. Il comprit sur le champs que s’il se laissait foudroyer par l’attaque d’Akari, il risquait de griller sur place ! Suivant son instinct, il envoya Kunao valdinguer une dizaine de mètres plus loin, juste aux pieds de Yui, avant de sauter du crane de Kaorin. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu'il avait eu raison de faire confiance à son intuition. Car quand la foudre vint déferler sur le monstre, une lumière aveuglante commença à se diffuser sur la place centrale du village, en témoignage de l’extrême puissance contenue dans l’attaque du génin au regard d’acier.

- RRRroooooooooooooooooo !

- Kaorin !!!!

Le monstre laissa échapper un râle plaintif, alors que son corps était traversé par le ninjutsu d’Akari. La douleur semblait tellement forte malgré sa taille, qu’il vacilla avant d’aller s’affaisser contre la parois d’un des immeubles qui parsemaient la place centrale. Cependant, la lueur guerrière qui animait le regard de la bête ne s’était pas éteinte pour autant. Il était clair que le monstre avait été sonné par cette technique. Mais il n’était pas encore hors jeu pour autant. Pire ! Une fois que l’engourdissement qui le paralysait s’atténua, le crabe géant se redressa sur ses pattes. Il  avait pris un sérieux coup sur la caboche, et ça l’avait apparemment fait entrer dans un sorte de fureur. Le monstre orienta ses iris globuleux vers le jeune genin de Sakyuu no Sato puis il lui hurla dessus :

- Espèce de sale teigne ! C’est que t’as bien failli me faire cuire sur place ! De l’énergie commença à s’accumuler autour du corps de Kaorin. Nos héros pouvaient même sentir la terre commencer à trembler sous leurs pieds à mesure que la créature accumulait du chakra. Le monstre lança ensuite un regard énervé à l’attention de son invocateur. Tu aurais pu me prévenir que ces mecs n’étaient pas des nazes ! Son œil se redirigea vers Akari. Notamment celui là ! Il a failli me crever ! Heureusement que je suis un crabe de terre et que je résiste bien à l'électricité ! Sinon je peux t’assurer qu’ils seraient déjà en train de me déguster avec un peu de citron et de mayonnaise !

Le vieillard s’exclama alors sur un ton particulièrement énervé, pointant du doigt son camarade crustacé : Et pourquoi est-ce que tu crois que je t’ai invoqué espèce de palourde sans cervelle !? Il dévisagea les guerriers qui lui faisaient face. Je sais bien que ces gars ne sont pas normaux. C’est pour ça que j’ai invoqué tes grosses miches ! Le monstre et son invocateur échangèrent alors un regard complice puis le vieillard demanda Kaorin d’une voix intéressée. C’est bon tu as accumulé assez d’énergie ?

- Bien sûr ! Qu’est-ce que tu crois ?! D’ailleurs, je m’en vais rendre à ce garnement la monnaie de sa pièce ! S’écria le crabe géant tout en fixant Akari. Une bulle de glaise commença alors se former  au niveau de sa pince, venant ainsi englober l’immense appendice tel du sirop sucré recouvrant une pomme d’amour. Kaorin leva alors cette pince nappée par cette étrange boue dans les airs, avant d’effectuer une puissant swing en direction du toit où était perché Akari. S' écriant toujours avec cette même voix aiguë insupportable :- Doton : Typhon argileux !

Propulsée par la violence du moulinet, la glaise accrochée à la pince du monstre se détacha en éclats d’argile. C’était un nuage de pieux d’argiles durcis qui allaient s’abattre avec violence sur l’auberge. La nuée de projectile était sacrément dense. En plus de ça, les pieux n’étaient pas tous de la même taille ! Certains étaient aussi petits que des pointes de flèches, tandis que d’autres pouvaient être longs d’un mètre et large comme une cuisse d’homme. Et tout ce joyeux merdier avançait à toute vitesse en direction de la position d’Akari et Ganryu. Non deux compères allaient sûrement devoir envoyer une sacré attaque de zone s’il voulaient éviter au bâtiment d’être complètement ravagé. A moins que Kunao ou Yui ne puisse les aider ? Du moins ça aurait été l’idéal...

Hélas pour leur compagnon, Aiichiro avait une fois de plus pris l’initiative en bondissant à toute vitesse vers le petit couple. Son mouvement avait été d’une telle rapidité, que son long manteau était resté sur place après son impulsion et que le sol se fissurait sous l’impact ses appuis. Et le voilà qui se trouvait maintenant au contact des deux tourtereaux, dévoilant un torse musclé et recouvert de cicatrices. Il était clair qu’Aiichiro était d’un tout autre niveau par rapport aux hommes que nos héros avaient affrontés plus tôt.  Invoquer une créature gigantesque comme Kaorin devait déjà demander une très grande quantité de chakra. Pourtant, l’explosivité ahurissante des déplacements du vieux bandit démontrait qu’il en avait encore beaucoup en réserve ! Et l’expression meurtrière qui habitait son regard n’annonçait rien de bon non plus. Il jeta un bref regard en direction de Kunao puis de Yui. Sa voix était sombre quand il s’adressa au chuunin seizanjin :

- Vous deux... C’est moi qui vais m’occuper de vous ! Il s’attarda sur le visage de Kunao. J’ai remarqué que tu essayais de protéger cette fille tout à l’heure. Elle n’est pas n’importe qui pour toi, n’est-ce pas gamin ? Un sourire déviant se dressa sous sa moustache. Je vais te montrer ta faiblesse ! Kuma no Kempo : Poing tourbillon !

Le vieillard effectua alors un bref pas en avançant en direction de Yui. Puis il envoya ce qui ressemblait d’abord à un simple coup de poing, en direction l’abdomen de la kunoïchi au regard azuré. C’est alors qu’un phénomène pour le moins étrange se produisit. Le poing d’Aiichiro n’était pas encore entré en contact avec le corps de la jolie brune, qu’une onde de choc se déploya vers l’avant. Semblable à l’effet d’une orbe tourbillonnante bien connue dans l’univers dont s’inspirait Onogoro (héhé), l’attaque déferla en direction des abdominaux de la pauvre Yui. Si elle voulait éviter d’être emportée par l’onde choc, elle allait vite devoir esquiver pour ne pas se faire souffler. Dans le cas contraire, elle allait sûrement déguster  sec ! A moins qu'elle n'ait un technique pour le contrer ?  Ce qui était sûr, c’est qu’elle allait avoir une énième raison de s’énerver car la bourrasque venait d’à nouveau déchirer son beau kimono au niveau du nombril.

Le vieux bandit ne s’arrêta pas après cette première attaque. Il se détourna immédiatement de la jeune femme pour faire face au samurai seizanjin.  Contrairement à son assault sur Yui, cette fois il garda un peu de distance entre lui et Kunao. Il leva alors le pied droit, pliant ainsi son genou à 90°, puis il s’écria d’une voix guerrière :

- Kuma no Kempo : Pas de géant !


Lorsque le pied d’Aiichiro entra en contact avec le sol, une petite crevasse se forma rapidement sous les appuis du chuunin des Montagnes Bleues. Le chef des bandit ne s’arrêta pas à cette première attaque, car celle ci ne visait qu’à déstabiliser son jeune adversaire. Il fit alors un bond en avant tout en moulinant à nouveau de son poing. Le regard qu’il plongea dans celui de Kunao sur le moment voulait tout dire. Il allait frapper pour tuer ! Le même genre de souffle que lors de l’attaque qu’il avait porté à Yui pouvait se faire à nouveau se faire ressentir autour de son poing. Sauf que cette fois ci, c’était deux fois plus puissant… Comment le bretteur au pas agile allait-il s’en sortir face à cette technique ? Il n’avait pas le choix il devait réagir face à cette armoire à glace de vieillard qui déferlait dans sa direction en hurlant :

- Crève avec ta naïveté gamin ! Kuma no Kempo : Poing tourbillon

Comment nos héros allaient -ils s’en sortirent ? Ganryu et Akari devaient gérer une véritable averse de pieux d’argile qui s’apprêtait à pleuvoir sur l’auberge des frères Shijuu. Tandis que de leur coté, Yui et Kunao devait affronter une véritable bête de taijutsu au corps à corps. En plus de cela, le gargantuesque Kaorin était encore debout, prêt à ravager le village de Chinka. Bref ils allaient devoir réagir et vite ! Sinon, ce qui s’annonçait à la base être une simple arrestation risquait de tourner à la véritable catastrophe !

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

La nature protectrice de Yui poussa la jeune femme à s'enquérir de la santé de chacun, mais celui qu'elle vit blesser était le plus jeune de la bande, Akari. Lui proposant de le soigner, il accepta, non pas s'en sembler quelque peu contrarié. Yui ne dit rien et utilisa son iroujutsu pour guérir les plaies superficielles de la main du sakyuujin. Une fois la tâche accomplie, cela ne pouvait paraître qu'une bonne idée étant donné la taille de l'adversaire enfin dévoilée. Dehors, ce fut le chef de bande et un crabe géant qui les guetta. Comment une telle créature pouvait-elle être domptée ? Cela fascinait la jujoujin autant qu'elle ressentit naturellement quelques frayeurs. Qui voudrait mourir par la découpe d'un tel animal ?

Par pure réflexe, Yui se plaça alors derrière son chevalier, Kunao, qui tenta de la rassurer alors qu'il venait de provoquer les deux adversaires. Elle n'était pas sûre que cela fut une bonne méthode que de mettre en colère de si gros morceaux, toutefois, le seizajin était un soldat expérimenté et un samuraï. Elle ne douta pas de ses intentions.

" Une faille ? Mmmm, je...  "

La jujoujin n'eut pas le temps de répondre que déjà, le jeune Akari se montra tout aussi hostile en lançant un dragon électrique sur l'animal géant. Kunao en vit finalement une opportunité, celle-là même qu'il venait de demander à la jeune femme, mais voilà, ils partirent tous se jeter dans la bataille et aussitôt le samuraï courut vers le crabe. C'était... une grande folie. Yui n'était pas habituée à se retrouver dans de pareilles situations, son équipe n'était pas... des fonceurs. Ao et Chinone étaient tous deux réfléchis, et agissaient calmement dans les ombres pour attaquer sans en faire trop. Oh, cela n'enlevait rien à la violence, mais elles étaient plus psychologiques. Rei, lui, ressemblait peut-être un peu plus à ses hommes. Quant à elle, et bien, elle se cherchait encore un peu, raison pour laquelle elle ne savait comment se placer dans une telle conformation de combat.

Cependant, alors que tous se battaient, Yui se devait aussi de faire quelque chose. Si d'un côté Kunao grimpait sur le crabe, de l'autre Akari attaquait à distance, elle vit Ganryu s'opposer à l'énorme pince du crabe pour protéger la population. Ce fut à cet instant que la demoiselle fit ce qu'elle imagina le plus logique : hurler aux habitants de quitter les lieux. Si certains le firent naturellement, la jujoujin se pressa pour tenter de "réveiller" ceux qui étaient en état de choc. Elle toqua à certaines portes, les priant de fuir aussi vite qu'ils le pouvaient. Mais tout changea lorsque son regard se porta sur son cher samuraï, pris aux mains du vieil homme sur le point de l'étrangler.

" Oh non... pas lui...  "

Une peur bien différente s'empara subitement de Yui, non pas celle de craindre pour sa vie, mais pour celui à qui elle tenait présentement plus que tout. Paniquée, elle ne savait quelle position avoir. Si elle utilisait son ninjutsu, elle pouvait blesser le seizanjin. Alors quoi ? C'était Akari qui chamboula tout, son électricité s'abattit puissamment sur le crabe et le vieil homme comprit que cela pouvait lui être fatal. Il jeta littéralement Kunao comme s'il n'était qu'une poupée de chiffon, roulant jusqu'aux pieds de Yui.

" Par tous les kamis !! Kunao !! Dis-moi que tu vas bien !! S'il te plaît dis-moi que ça va ! "

Les larmes gagnaient déjà un peu la demoiselle et sans poser plus de question, elle chercha à appliquer des soins médicaux pour le soulager rapidement (C2.1 Médecin IROU I). Seulement, elle n'eut pas l'occasion d'aller jusqu'au bout, qu'elle sursauta par réflexe, d'un bond, quand Aiichiro arriva sur eux à une vitesse ahurissante. La jujoujin se raidit immédiatement, mais elle ne voulait pas se laisser impressionner. Fronçant les sourcils, elle désirait protéger l'homme qu'elle aimait, cependant, à cet instant, cela sera sans nul doute leur faiblesse... ou bien leur force.

" Ne le touchez pas !!! "

Seulement, les menaces lancées s'accompagnèrent d'actes, et la première cible de l'affreux trafiquant fut la pauvre Yui. Comprenant que le coup serait sans doute violent, la jeune femme entama quelques mudras, mais elle ne fut pas assez rapide pour appliquer convenablement sa technique. Parmi ces dons invisibles, il y avait celui de la gravité et elle avait désiré jouer de son influence pour dévier le coup. Toutefois, à la vue de l'agilité du vieil homme, elle ne réussit qu'à légèrement l'écarter pour ne pas prendre son attaque en plein estomac, mais on put entendre un "crac", caractéristique d'un os qui se brisait. Ses côtes s'étaient cassées, arrachant par la même occasion les pans de tissus de son kimono. Elle fut violemment propulsée en arrière, emportée comme un fétu de paille à plusieurs mètres de là. Son corps roula sur le sol et la poussière, emmêlant ses cheveux dans un tournoiement douloureux.

Secouée, éprouvée, elle eut l'impression d'avoir reçu mille coups en un seul geste. Quelques perles de larmes trahissaient son mal, sur le rebord de ses yeux, et tapie sur le sol, elle réussit à tourner un peu le visage pour tousser un peu de sang. Mais le plus troublant était qu'elle ne gémissait pas. Elle contenait son mal, elle restait silencieuse comme... si cela trahissait l'habitude. La peau ébréchée, des ecchymoses qui apparaissaient sur sa peau si pâle, Yui était devenue une poupée abîmée. Allait-elle demeurer là ?

Fébrile sur les premiers instants, elle tenta de se relever malgré tout. Si elle avait été secouée, le malheur s'annonçait plus grand pour son compagnon et il lui semblait important que rien ne lui arriva de pire, alors, elle devint un peu une autre, pour quelques instants. Le regard dissimulé sous ses épais cheveux, on ne pouvait distinguer aucune de ses expressions, mais ses doigts, eux, se mirent à rapidement se mouvoir.

" Je vous ai dit de ne pas le toucher... "

Et brusquement, la main tendue en direction d'Aiichiro, elle commença à exercer une forte pression à distance sur ce dernier (C3 Nouvel élément - NINJUSTU). Et elle fit un pas dans sa direction, difficile, puis un autre. À chaque centimètre, la pression qu'elle exerçait se faisait plus forte. Elle alourdissait toujours un peu plus le poids du vieil homme. D'abords sur son bras menaçant, pour l'abaisser, puis sur ses jambes. Elle voulait l'écraser sous son propre poids et le sol l'attirait inexorablement, encore et encore, et toujours plus puissamment, jusqu'à ce qu'elle arriva à sa hauteur.

" Vous n'utiliserez plus jamais vos mains pour faire du mal. "

La voix de Yui était froide, sombre, toutes compensions semblaient s'en être allée, quand elle relâcha soudainement son pouvoir, mais ce ne fut que pour enchainer des mudras d'une autre nature. Et là, ses petites mains aux allures si fragiles s'entourèrent de chakra et frappèrent les poignets d'Aiichiro. Si l'attaque put paraître ridicule, car on ne perçut aucune entaille, le jeu fut trompeur. La jujoujin venait de lui couper les tendons, muscles et ligaments, pour laisser apparaître une main molle et tombante. Inutilisable (C2.2 Destructeur - IROU II).

" Vous ne me toucherez plus. "

Et dans la foulée, celle dont que l'on décrivait comme étant une jeune femme douce, effectua le même geste sur l'autre main du vieillard. Aucune hésitation. Aucun scrupule. Aucune émotion. Robotique et comme rompu à la tâche. C'était alors que la souplesse de ses mouvements, ses cheveux se soulevèrent un peu, laissant apparaître un regard grand et hagard, mais d'un vide absolu, comme si l'âme de Yui n'était plus vraiment là.

Faniahh/Lala/Cyalana

Les duels, ce sont des choses que les ninjas ne connaissent pas au même titre que les bandits. Et il est même difficile de faire une différence entre les deux si ce n’est que l’un semble travailler pour un royaume tandis que l’autre ne travaille que pour lui-même ou un organisme peu scrupuleux. Aussi la notion de cet honneur que représente un combat entre deux gens n’est là que pour amuser Akari en cet instant. Bien loin de toutes les notions et connaissances qu’on put lui enseigner l’armée. Et c’est donc sans étonnement que l’autre homme se limite tout d’abord à un simple regard. Un regard qui en dit long sur ses intentions ou du moins sur ses idées. Toujours prêt l’inenvisageable et à l’imprévisible, le ninja depuis ses hauteurs est en bonne position. On pouvait même presque dire que le vieillard se trouve à la même hauteur qu’Akari sur le sommet de son mur.

Désignant le village comme un lieu où aura lieu la bataille. Il n’hésite pas à nommer les habitants dans ses propos pour bien signifier qu’en guise de représentant du royaume et de sa force armée, il est du devoir du quatuor que de protéger tous ces gens. Tout en parlant il occupe ses mains à l’aide d’une pipe qui se trouve dans une de ses poches. Au moins, Akari a la chance de ne pas devoir résoudre ce qui pouvait bien se trouver dans cette poche. Et l’idée de la protection vient même àsa bouche peu de temps après. Une phrase qui surprend Akari, car il doit bien l’avouer il se sent comme un devin. Même si ce qu’il a pu penser n’est pas vraiment le propos au mot près, il en a la même signification. Mais il se ressaisie toutefois assez vite pour se reconcentrer sur le combat. Le combat, oui, car le vieillard ordonne à son crustacé décapode de réduire le village en un tas de gravats. L’offre de duel échouant c’est au groupe entier d’intervenir. Tournant simplement ses épaules, si l’on peut dire qu’il puisse en avoir, le crustacé n’attaque pas la bande de militaires, mais l’hôtel au lieu de cela. Une bien grave erreur que voici.

Et c’est le colosse de Seizan qui ouvre le bal. Jouant à la toupie à l’aide de son épée, il ne manque pas d’asséner un violent coup à la créature. Si la pince a pu être repoussée, elle est pourtant toujours là c’est à se demander comment cela est-il possible ? D’autant si l’on connait la force monstre qui habite le samurai. Et pire que cela on peut même apercevoir un Ganryu perdre petit à petit en taille tant il s’éloigne d’une dizaine de mètres du groupe. C’est à Kunao d’agir alors qu’Akari se concentre de son côté. L’épéiste vif comme aucun autre du groupe se fait malgré tout saisir par le vieil homme. Et alors qu’on lui serre la gorge. La technique finit par tomber ou plutôt s’abattre sur le trio. Projetant Kunao, le vieillard vient à s’enfuir. Laissant ainsi le crustacé tout prendre à sa place. Un nouvel échec pour Akari qui vise l’homme et non l’invocation. Et pris d’une envie de vengeance le monstre à pinces décide d’agir tout en portant son regard vers Akari. Pire encore, il provoque un tremblement de terre qui n’annonce rien de bon.

Et alors que le duo d’opposants s’engueule de manière amicale ou non. Akari réfléchit quant à la suite des événements. Il ne sait s’il doit ou non sortir deux de ses cartes maitresses. Mais en le faisant il sait pertinemment que cela risque de mal finir. Mais le garçon n’a pas le temps d’être pensif, car voici que le crabe projette une étrange matière en sa direction. Sautant depuis sa hauteur, Akari peut d’ores et déjà voir le vieil homme charger le couple que forme Yui et Kunao. C’est donc sans hésiter qu’Akari se dévoue à la tâche.



-Ganryu, va les aider. Plus vite on se débarrasse du vieux, plus vite le crabe s’en va. De plus, ça m’arrange si tu n’es pas là. Je vais pouvoir me lâcher un peu plus.



Après ces quelques mots, le garçon se jette alors dans la direction du crabe et des pieux d’argiles. Entrant dans un mode nouveau, il vient à gagner des oreilles pointues, des crocs aussi longs qu’aiguisés. Son teint de peau devient lui aussi plus blafard et on pourrait penser qu’il est plus malade qu’autre chose. Et pourtant c’est une énergie naturelle et puissante qui s’emmagasine dans son corps. Sans hésiter il oppose son meilleur élément contre le doton. Quelques mudras et il cri.



-Raiton : Chidori Senbon no jutsu



Dès lors c’est une vague d’aiguilles de foudre de tailles tout aussi disparates que celle du crabe qui s’oriente vers ce dernier. Prévue pour contrer l’attaque, Akari à charger sa technique d’une énergie naturelle puissante. Profitant que devant les ravages du crabe nombreux sont ceux qui ont fui sa proximité, Akari atterrit au sol et d’une jambe comme si ce n’est qu’une simple foulée il prend appuie pour se ruer vers son ennemi. De nouveaux mudras en main, il cri une nouvelle fois tout en posant la même de sa main sur une partie du crabe.



-Hoshaton: Shinda chikyū no jutsu.



Libérant alors son terrible élément dont lui seul est protégé. Akari compte bien cuir ce crabe d’une manière ou d’une autre tout en chargeant ses attaques de son énergie naturelle.

Partie 5 : On ne part pas à l'aventure le ventre vide.



Le corps de Ganryu lui paraissait foutrement lourd pour ses propres jambes, tandis qu’il s’appuyait contre le mur qu’il avait démoli sur son passage. La vue du colosse était légèrement embrumée par le manque d’oxygène, alors qu’un bruit de craquement émanait de son flanc à chaque inspiration. Le pieux qui s’était enfoncé dans ses cotes droites avait au moins brisé l’une d’entre elles… Il n’avait plus qu’à espérer que son poumon n’ait pas été perforé par la même occasion… Il arracha d’un coup sec le morceaux de bois avant de contracter ses muscles entourant la plaie, le tout pour endiguer l’hémorragie externe. [C3 Résitance : Mastodonte] Ça n’allait pas ressouder ses os brisés, mais ça lui permettrait de temporiser un peu le temps qu’on le rafistole.

L’esprit encore légèrement hagard des suites de son vol plané, c’est la voix d’Akari qui lui remit les idées en places. Ganryu porta alors son regard vers le jeune Sakyuujin qui s’élançait en direction du gigantesque crustacé, avec une lueur pleine d’assurance au fond des yeux. Il avait visiblement une idée derrière la tête pour venir à bout du monstre, et il enjoignait le jonin seizanjin à porter assistance à Yui et Kunao. Un sourcil dubitatif se dressa d’abord sur le front du colosse. Il était surpris de voir le genin de Sakyuu prendre une telle initiative avec autant de confiance en lui. Lui qui d’habitude était taiseux et du genre à suivre la vague, il avait visiblement l’intention de prendre le problème à bras le corps. Bizarrement, un puissant sentiment de confiance s’empara de Ganryu. Il renvoya alors un regard plein de témérité vers son jeune camarade avant de lui répondre d’une voix tonitruante :

- Bien reçu ! Je te laisse réduire ce mollusque en cendre Akari !

Le garçon originaire de la Provinces des Sables Chauds avait eu le nez creux en orientant Ganryu vers l’autre coté du champs de bataille. Car quand il traîna sa carcasse en direction de ses amis, et que son regard se porta sur le combat qui faisait rage entre Yui, Kunao et Aiichiro, son coeur se serra de peur que le pire se produise :

Du coté de Kunao, Yui et Aiichiro :

En effet, Aiichiro avait bondi au contact du jeune couple avant d’envoyer un assaut d’une puissance et d’une vitesse rare vers la jeune kunoïchi médecin. Heureusement qu’elle était sacrément douée la bougresse ! Assez du moins pour dévier l’impact principal du coup de poing de son ennemis. Ça n’avait pas empêché la bourrasque générée à l’impact d’envoyer le corps de la pauvre Yui valdinguer un peu plus loin. Cependant elle avait su éviter une mort certaine de justesse ! En revanche, les côtes de la jeune combattante sifflaient du même son que celles de Ganryu. On pouvait d’ores et déjà entrevoir l’hématome crée par ses fractures se dessiner sur son flancs, à l’endroit où son kimono avait été réduit en charpie. Le vieillard se retourna alors vers Kunao en fracassant le sol d’un monstrueux coup de talon. Décidément ce vieux briscard était une véritable brute. Un concentré de puissance et d’explosivité à l’état pur ! Et le pire c’est qu’il s’apprêtait visiblement à prendre le dessus sur notre duo de héros. Ganryu avait envie de s’élancer de toutes ses forces en direction du chef de bandit, mais son corps restait tétanisé par l’impact reçu précédemment. Et tandis qu’il observait Aiichiro s’apprêter à envoyer la même attaque vers Kunao que celle qui avait balayé Yui, Ganryu crut qu’il allait perdre son ami. Mais c’est là qu’un étrange miracle se déroula sous son regard médusé. Il ne put que hurler :

- Kunao évite ça à tout prix !!!!

- Bordel !?… Qu’est-ce qui m’arrive ?!

Aiichiro s’était tout à coup totalement stopé dans l’élan de son attaque. Son bras avait été attiré en direction du sol, court-circuitant son attaque qui s’évapora sous la pression du jutsu de la jujoujin. Yui avait exécuté une sorte d’attaque à distance. Et par je ne sais quel secret, elle était parvenue à arrêter l’assaut du chef des bandits. Ganryu assistait à la prouesse de leur jeune compère avec un air ébahi. De son coté, Aiichiro se détourna du jeune samurai aux cheveux cendrés, pour envoyer un regard empli d’une colère noire en direction de la kunoichi aux yeux couleur d’opale. Le ton de sa voix était épris d’une profonde frustration :

- Qu’est-ce que tu m’as fait gamine !? Grommela-t-il en se tournant tout à coup vers Yui. Et quand elle lui répondit avec un regard meurtrier, qu’il ne toucherait « plus jamais » à Kunao, une veine colérique traversa le front du vieillard. Répondant à la froideur de la jeune femme par un sourire presque démoniaque, il beugla à voix haute : Tu crois que tes tours de passe-passe suffiront à m’arrêter ?! Les muscles du vieillards se mirent tout à coup à gonfler sous l’afflux de chakra. S’il avait l’air auparavant d’une armoire à glace, c’était à présent une véritable montagne de muscles brute qui faisait face à la jeune Yui. Je suis Aiichiro la Bête d’Hiwamaki !!! Fils aîné de la famille Ryonjin !

Alors qu’il s’écriait à plein poumons, le vieillard semblait prêt à lancer une nouvelle attaque en direction de Yui. Pourtant, malgré sa démonstration de gonflette, il avait l’air de souffrir sous la pression de l’attaque de la jujoujin aux cheveux d’ébène. Ses deux bras lui étaient à présent trop lourds pour qu’il ne puisse les relever. Et le large sourire qui ornait son visage s’était à présent effacé, au profit d’un air passablement énervé. Il ne hurlait plus, mais on pouvait sentir toute sa haine dans le ton cassant de sa voix grave :

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel… J’ai compris… Puisque c’est comme ça , je vais m’occuper de toi la première gamine.

Même si la pression se ressentait de plus en plus autour du corps du vieillard, il se concentra avant de commencer à s’habituer au poids qui pesait sur son corps. Il avait même réussi à reprendre un semblant de posture de combat, prêt à en découdre. Mais c’était là son erreur principale. En refusant de prendre au sérieux cette pression dévastatrice qui s’abattait sur son corps tout entier, le bandit sous estimait grandement la jeune kunoïchi. Et quand il s’avança pour tenter d’attaquer d’un coup de poing direct, il ne put que subir la vitesse et l’explosivité de la chorégraphie avec laquelle Yui lui répondit. Avec ce mouvement caractéristique des shinobis médecins, elle trancha les tendons des poignets de son ennemis d’une mouvement sec et dénué d’impuretés. Un râle de douleur déchira l’espace ambiant :

Arghhh ! Sale petite vermine !

C’est alors qu’un flash fendit l’air. Le chunnin des Montagnes bleues s’était élancé avec la vitesse qu’on lui connaît. Soulevant un nuage de poussière sur son passage à cause de la vélocité de ses pas. Une gerbe de sang accompagna le sillage de sa course, tandis que son sabre vint se planter dans le flanc du vieil Aiichiro, trop occupé par Yui pour voir venir cette attaque fulgurante.

-Bwarghl… kof kof… Purée gamin… Le vieux chef de bandits jeta un œil au sabre qui lui pourfendait les entrailles. On dirait que tu m’as pas loupé ce coup ci… Kof Kof

Du sang jaillissait tout à coup abondement de sa bouche, pendant qu’il posait un genou à terre. Ses bras restaient ballants le long de son corps… De toute manière, même si ces tendons avaient été en état de marche, cela ne changerait rien. Il n’avait plus la force de lever ces vaillants poings. Il le sentait, l’attaque de Kunao venait de lui perforer l’intestin, ainsi qu’un poumon. Seul la lame d’acier froide qui lui traversait le corps l’empêchait de se vider de son sang. C’est alors que le bretteur au pas agile se retourna vers lui, après s’être assuré que Yui n’était plus en danger. Le regard qu’observa Ganryu sur le visage de son jeune acolyte lui rappela lui même sur l’instant. Il y avait dans le fond de ses pupilles, la même colère brûlante qui lui enserrait l’estomac depuis ces deux dernières années. C’est lorsqu’il se reconnut dans son ami, qu’il comprit ce qui allait suivre. La réaction de Kunao fut donc à la mesure de son intransigeance : affûtée tel un rasoir. Après un énième serment, il se tourna vers le vieillard haletant, à présent complètement à genoux. Aiichiro dévisagea alors l’homme qui allait mettre fin à ses jours. Un ultime sourire se dessina sur son visage tandis que son regard ne lâchait pas celui de Kunao, puis quand il comprit que le coup final arrivait, il ria à gorge déployée

Gyahahaha vas y gamin ! Tranche moi !


Le tranchant du sabre de Kunao se retira avec habilité des entrailles du vieillard, avant de venir courir le long de l’imposant torse d’Aiichiro, le tranchant de haut en bas. Ce n’était plus une gerbe, mais une véritable marée de sang qui se déversa sur la terre poussiéreuse. Le visage de l’homme heurta d’abord le sol, avant que son imposante carcasse ne roule sur le dos. Son regard se dirirgeait droit vers le ciel, fixant les nuages pendant que l’étreinte de la mort se refermait lentement sur lui.

Au même moment que le combat final contre Aiichiro, du coté d’Akari :

Loin du regard de ses compagnons d’armes, Akari avait décidé de sortir le grand jeu. Tandis que la silhouette gargantuesque de Kaorin le toisait, le gamin aux cheveux d’argent avançait à toute vitesse en direction du monstre, sans la moindre once d’hésitation sur son visage. C’est alors que l’apparence du sakyuuyan commença à changer. La concentration de chakra pure, mêlée à l’énergie naturelle qui parcourait son corps lui ouvrait les portes du secret des arts ermites. Les canines d’Akari se transformaient en crocs et sa peau prenait l’apparence d’une peau serpentine et blafarde, chose somme toute commune pour les utilisateurs d’une pareille technique. Cela n’échappa pas à l’immense crabe qui commença à invectiver le jeune homme :

- Hohohohoh ! Tu maîtrises les arts de l’énergie naturelle espèce de morveux ?! Décidément, on dirait que le vieil Aiichiro aura fini par tomber sur un os avec votre petite escouade. Le crabe désigna du regard l‘auberge vers laquelle il avait éjecté Ganryu, puis vers sa pince droite, avant de continuer son propos. Déjà que le gros qui a intercepté mon coup de pince me l’a fêlée. Jusqu’ici, seul Aiichiro avait réussi à encaisser un coup direct…. Mais jamais il n’avait fêlé une de mes pinces ! Ses yeux globuleux se redirigèrent vers Akari qui fonçait vers lui. En plus, je sens que son chakra est en train de diminuer… Je dois vite t’écraser et aller l’aider ! Tu vas disparaître de la carte avec ce village gamin !

Grace à l’influence de son énergie, Kaorin redirigea les pieux en terre en direction d’Akari qui sprintait sur son toit. Bien qu’il pensait être en mesure d’écraser son adversaire sous cette pluie de projectiles, Akari eut la bonne idée de répondre par une salve de la même envergure. Le prodige de Sakyuu no Sato effectua alors une série de mudra bien salée, avant de générer une pluie de traits de foudres qui vint stopper l’élan de la plupart des pieux en pierre. Bien sûr, certains d’entre eux passèrent et endommagèrent certaines bâtisses, mais la majorité des dégâts avait été évitée grâce à la manœuvre d’Akari. Hors de lui après cet échec, le crabe se tourna vers son jeune adversaire, tandis que celui ci reprenait enfin un appuis sur le sol. Le monstre se mit alors à hurler à toute berzingue tout en envoyant un énième coup de pince en direction du garçon. De la même manière qu’il s’en était prit au colosse seizanjin, l’attaque de Kaorin n’avait pas d’autre but que d’écrabouiller Akari et tout ce qui l’entourait. C’était sans compter sur une énième prouesse du jeune héros des déserts du Nord, qui enchaînait une nouvelle série de mudras, avant de directement bondir droit entre les deux yeux démesurées du crustacé. Et cette fois ci, l’énergie libérée par son jutsu n’avait plus rien à voir avec de l’électricité. Une chaleur étouffante s’empara du corps de Kaorin alors qu’une complainte aigue et stridente accompagnait son dernier souffle :

Rhoolololololoolo ! Maudit Gamin ! Hurlait-il en gigotant sous la douleur. Et à mesure que la chaleur générée par l’énergie atomique de l’attaque d’Akari était en train de dissoudre son immense carcasse sur place. Il lança un regard en direction de l’endroit où avait eu lieu le combat entre Kunao, Yui et Aiichiro. Toi aussi tu as échoué, mon vieil ami ? Décidément… On fait la paire héhé… Son corps se réduisit alors en cendres qui s’éparpillèrent sous l’influence du souffle de la technique Hoshaton d’Akari.

Le village avait légèrement morflé mais le pire avait pu être évité. En dehors d’un trou dans les murs de l’auberge et de quelques toitures abîmées, les efforts combinés de nos héros avaient permis de limiter grandement les dégâts. Bon, tout cela n’avait été possible qu’en échange de sérieuses blessures et d’ailleurs, alors que tout le groupe se regroupait autour de Yui et Kunao, il était temps pour eux de faire l’inventaire des blessures. Quand il arriva à leur hauteur, ce fut immédiatement l’état de la jeune Yui qui inquiéta le plus le colosse. La pauvre avait l’air d’avoir bien dégustée. Celui qui éprouvait visiblement le plus d’inquiétude sur le moment était bien sur son jeune compatriote. Afin de rassurer Kunao, le colosse posa une main sur chacun des épaules des jeunes tourteaux avant de les gratifier d’un regard plein de compassion et de sérieux :

- Bien joué les amoureux ! Vous lui lui avez réglé son compte. Il s’attarda plus longuement vers Kunao. Plus sérieusement, bon travail. Retournant son regard vers Yui. Ne trainons pas, tu dois panser tes plaies !

C’est à ce moment qu’Akari les rejoignait. Ganryu l’accueillit d’ailleurs d’un regard satisfait avant d’entamer d’une voix pleine d’ironie et d’admiration à la fois:

- Hey Akari, j’ai entendu le cri de cette immonde bestiole tout à l’heure ! Un sourcil malicieux se levait sur son front. J’imagine que tu as trouvé un moyen de le cuire au final, n’est-ce pas ?

Tandis que le petit groupe pouvait enfin souffler et se regrouper après toutes ces émotions, un ultime évènement allait perturber leurs retrouvailles. Alors que tous pensaient qu’il avait déjà rendu l’âme, un bruit de toux émergea depuis le corps inerte du chef des bandits. Intrigués par ce sursaut, notre groupe de héros commença à se réunir autour de la dépouille d’Aiichiro. Son souffle était très courts et ses yeux semblaient fixer l’horizon. A contempler son expression, tous ici pouvaient se rendre qu’il était en plein délire hallucinatoire. Pourtant, ses lèvres se délièrent une dernière fois. Il commença à parler, comme s’il se croyait seul. Ses sourcils se froncèrent et sa voix était courroucée malgré sa faiblesse :

- Tsss… Je savais que Tamaki allait finir par nous faire repérer avec ses mauvaises décisions… Se murmurait-il à lui même tout en laissant son regard divaguer vers les nuages.  Petit merdeux de frangin… Quand je pense que tout est venu de ce guichetier à la con… Si seulement tu m’avais écouté Tamaki. Père a eu tord de te choisir comme descendant…  Baaakkkaaa..

Ce furent là les dernières paroles de celui qui à lui seul, avait failli battre nos héros. Ses yeux se fermèrent et son corps devint enfin raide, pour de bon. Ganryu passa alors en revue les visage de ses compagnons d’arme avant de s’exprimer avec sérieux.

- Tamaki… Il a affirmé qu’il s’agissait de son frère ? Il a aussi parlé de lui comme son chef… Le colosse se gratta le menton affichant un air pensif. Tout à l’heure il a hurlé son nom : Aiichiro Ryonjin d’Hiwamaki. Son visage s’attarda plus longuement sur Yui. Hiwamaki, ça n’est pas le nom du village qui a été détruit il y a quelque années par chez vous ? Je ne suis pas très calé en histoire, mais je crois que c’est un village qui avait été détruit par des yokais en Pays de Jujou no Sato. Son regard s’attarda plus longuement sur la sale blessure qui décorait les cotes de la kunoichi. Enfin on aura tout le temps de chercher ce Tamiki Ryonjin quand on sera tous remis sur pieds !

C’est ainsi que nos héros en terminaient avec leurs mésaventures à l’auberge des frères Shijuu. Au moins, ils n’en sortaient pas les mains vides. Ils avaient visiblement dessoudé le numéro deux du cartel qu ‘ils poursuivaient depuis maintenant plusieurs mois. Et surtout, ils avaient enfin un nom : Ryonjin Tamaki. La chasse approchait de sa fin. Ne restait plus qu’à trouver son terrier. Peut être que la Province de la Foret étrange et les ruines d’Hiwamaki dont semblaient originaire les deux frères était-elle une bonne piste ? Seul hic… L’endroit grouillait de yokais. Ils paraissait donc peut probable que le cartel y ait établi son QG. Nos héros allaient sûrement devoir réunir encore quelques informations supplémentaires pour un mettre un final à toute cette enquête.

On ne part pas à l'aventure le vendre vide

Si Yui se montrait toujours calme, toujours souriante, toujours bien aimable, elle le devait autant grâce à sa nature enjouée que son éducation. Sa joie de vivre l'avait toujours poussé à prendre les choses avec optimisme, mais lorsque les évènements viraient plus tragiquement, sa noblesse la poussait à devoir jouer des apparences pour n'afficher que le visage d'une jeune femme tout en retenue. Mais ici, à cet instant précis, ce fut quelque chose de bien plus obscur, plus primal, qui avait pris le pas. La peur, la colère. Quand elle ne pouvait plus lutter, quand elle ne possédait plus la force de jouer, les bas instincts reprenaient le dessus pour sa propre survie ou bien de celle à qui elle tenait.

Était-ce en ayant cru avoir frôlé la mort ou bien parce que l'homme qu'elle aimait l'avait touché du doigt que quelque chose s'était réveillée en elle ? C'était difficile à savoir, mais tout s'était animé en un instant. Son corps avait bougé pour elle, mais son esprit, lui, était bien ailleurs. Elle n'entendit guère les menaces d'Aiichiro, elle s'efforçait uniquement de maintenir sa pression gravitationnelle sur lui, instant dont pu profiter Kunao avec le courage que l'on lui connaissait. Mais sur le moment, même la voix du samuraï ne parut pas l'atteindre. Il lui fallut un cri, guttural, d'un homme qui s'étouffait et son sang qui éclaboussa de part en part la pauvre Yui lorsque le sabre le trancha dans sa chair.

" Que... "

La lumière revint lentement dans le regard de la jujoujin, on y sentait la frayeur, mais aussi la douleur. Peut-être que la peur était plus présente que le reste, car quelques larmes commencèrent à naître sur le bord de ses yeux.

" Kunaoooooooo.... j'ai eu si peur pour toi... j'ai cru... "

Se moquant clairement de ses blessures, seul le samuraï semblait compter pour elle, le prenant naturellement dans ses bras pour enfouir son visage attristé dans le creux de son cou. Oui, elle avait eu peur de le perdre, se rendant compte à quel point son attachement à ce dernier était profond. Elle finit néanmoins par reculer, cherchant à sécher ses larmes, mais dès qu'elle leva son bras, la douleur de ses côtes, cette réalité-là, reprit le dessus. Elle affichait une grimace qui aurait pu attiser à nouveau ses pleurs, mais elle posa ses mains sur son flanc après avoir effectué quelques mudras… sauf qu'elle était bien trop épuisée pour se montrer efficace. Ce fut à peine si elle put ressouder ses côtes, mais au moins, elle était assurée qu'il n'y eu rien de plus grave. À quoi pourrait-elle servir si la médecin qu'elle était devenait inopérante ?

" Ganryu-san !! Akari-san !! Je... Dès que j'aurais retrouvé un peu de mes forces, je m'occuperais de vos plaies. Je suis si désolée !! Vraiment désolée d'être si inutile dans un instant pareil.  "

La gêne de la jujoujin était réelle, à tel point qu'elle faisait fi du compliment du Géant de Seizan. Néanmoins, elle était tout à fait d'accord de trouver un lieu pour se reposer afin de pouvoir remettre tout le monde sur ses pieds. Mais avant, elle leva la tête pour vérifier les alentours, cherchant du regard si d'autres blessés que les shinobis étaient à déplorer. Les civils seraient sa priorité si tel était le cas, n'oubliant pas son devoir premier. Elle eut tout de même une vague de soulagement, déjà d'une part parce que les dégâts avaient été largement contenus. L'auberge était le lieu le plus abîmé, mais rien qui ne pouvait être réparé. Quant à la population présente, elle avait pu s'échapper et des visages aussi curieux que terrifiés apparaissaient pour vérifier que tout était fini.

Mais alors que la conversation allait reprendre pour connaître la suite des évènements, le vieil Aiichiro, dans son agonie, eut une dernière pensée à laquelle Yui ne pouvait saisir aucune des subtilités. Mais Kunao, Ganryu et Akari auraient sans nul doute compris le message… jusqu'à l'interpellation de son grand camarade des Montagnes bleues.

" Hiwamaki ? Mmm... le village est en ruine depuis des années, mais je ne sais absolument pas ce qu'il s'est produit là-bas. Je... Je n'ai pas mes origines à Jujou. "

Ce fut alors que le colosse désigna les blessures de Yui. Les joues rougissantes, elle remarquait présentement que sa tenue était toute déchirée et que sa peau était devenue violacée. Ce n'était clairement que peu très élégant et c'était à se demander ce qui l'ennuyait le plus. Sa blessure ou ses beaux habits abimés.

" Nous... nous devrions nous en aller d'ici et trouver un lieu où chacun de vous pourra se reposer. Je vous soignerais tour à tour, dès que j'aurais récupéré un peu de chakra... mais je peux néanmoins vous donner les premiers soins de base. Cela pourrait vous soulager un peu. "

Rapidement, l'attention de la jeune femme s'en retourna vers Kunao. Elle ne pouvait nier que c'était pour lui qu'elle avait eu le plus peur et que c'était auprès de lui qu'elle voulait raisonnablement rester.

Faniahh/Lala/Cyalana

Le crabe ou quoi cela puisse être n’est plus. Il n’en reste que de la chair cuite non consommable au plus grand malheur des habitants qui auraient pu y trouver réparation au sein de leurs estomacs non loin de crier famine certainement. Et en détournant son regard sans même prêter attention aux derniers mots du crustacés, la jeune pousse de Sakyuu peut apercevoir la situation de ses coéquipiers. Une situation qui semble s’être arrangée de par le succès du groupe. Aussi ne s’attardant pas auprès du cadavre et convaincu que ce dernier est bien hors combat, Akari rejoint ses collègues.

En chemin il peut constater les nombreux dégâts qu’il n’a pas pu empêcher malgré le fait qu’il ait pu se donner à fond dans son combat. Il comprend aisément la frustration qui peut gagner les paysans. Eux qui n’ont jamais leurs mots à dire et qui doivent se laisser dominer par les impôts et les ordres des militaires sans avoir mot au chapitre. Une chose au sujet de laquelle le garçon a pu s’entretenir auprès de son amie de Seizan il y a quelque temps déjà. Le clan Watari, qui aime se verser dans les arts de la politique et de la diplomatie.

Quoi qu’il en soit en arrivant auprès du groupe. C’est sans attendre que le géant de Seizan vienne à lui demander l’état du crabe. Quelques mots pour Akari suffisent à décrire l’état de ce dernier.



-Bouilli à point.



Une manière plus représentative pour décrire l’état du crabe, car le mot cuit ne peut alors pas décrire comme il le faut l’aspect de la chair du monstre sous sa carapace.

Puis c’est au tour de la jeune demoiselle de la jungle. Elle propose rapidement des soins, ou du moins de les prodiguer une fois ses forces revenues. Akari n’en demande pas tant, après tout, il a peine été touché par les attaques hostiles.



-Eh bien merci, mais je pense que Ganryu devra passer en premier. Pour ma part je me porte assez bien. Du moins je le crois, a première vue je ne souffre pas de grand-chose. Et même si le colosse ne voudra pas l’avouer, je pense qu’il est prioritaire.



Et même si, le jeune homme des dunes peut remarquer que l’attention de la femme se porte avant tout vers une personne lorsqu’elle dit ses mots. Akari n’en démord pas lui aussi dans son idée, bien qu’il n’insiste pas dessus auprès d’elle.

Aussi il estime qu’elle a raison et qu’après de rapides soins de bases, il leur faut regagner un lieu plus amical. L’auberge n’étant plus vraiment aussi accueillante qu’avant leur venue. I leur faut donc aller ailleurs.



-Quelqu’un connait un lieu autre que cette auberge où nous pourrions nous rendre ? Je ne pense pas qu’après tous les dégâts qu’on a pu causer lors de notre combat on puisse être bien accueilli. Peut-être que mademoiselle Hasegawa saura nous déloger un petit lieu tranquille et reposant ?