Une nouvelle mission.

Nouvellement jonin, Honoka avait été propulsé à la tête d’une équipe composé de trois Chunins : Tadake Kyoshiro, Kaice Maho et Oomori Hotaru. Ce fut donc à elle que l’ordre de mission avait été confiée. Un quatuor plutôt axé sur la puissance d’attaque plus qu’autre chose, composé d’un moine et d’une poignée de samouraï.

Cette mission, Hotaru avait plutôt hâte de s’y retrouver, il fallait l’avouer. Aussitôt qu’elle avait été convoquée, elle s’était hâtée de faire ses sacs – plutôt léger considérant sa capacité à sceller ses nombreuses armes – un peu délaissées depuis qu’elle avait mis la main sur Chouso. Quelque provision et le tour était joué. Après tout, il ne partait pas si loin de Seizan.

C’était la première fois officielle que cette escouade était déployée. Ils étaient envoyés dans les mines de Tetsu pour prendre soin d’un groupe d’indépendant et de leur chef : un épéiste des monts déserteur. À ce point-ci, c’était presque personnel pour la jeune femme. L’idée qu’on puisse ainsi trahir tout ce dont on s’était battu pour protéger ne faisait aucun sens. Mais l’homme qu’ils devaient capturer était exactement cela : un traitre. Il harcelait maintenant ceux qu’il avait autrefois jurer de protéger.

Et c’était révoltant, simplement révoltant.

Et Hotaru avait l’impression de sentir son sang bouiller, se retourner dans ses veines à la simple pensée que quelque chose comme ça était possible.

Chouso à la ceinture, le reste des ses armes précieusement scellés à même la peau de ses bras, elle arriva au point de rendez-vous de leur équipe. Avec chaque pas, son armure claquait et tintait, comme à son habitude, enfin, presque. Le pas rapide et déterminer de la jeune guerrière changeait la mélodie habituelle de sa protection.

Elle arriva assez tôt et salua, comme à son habitude, assez chaleureusement peut importe qui serait déjà là et saluerait avec la même chaleur qu’à son habitude ceux qui arriverait par la suite. Enfin, Pour ce qui était d’Honoka et Maho. En voyant Kyoshiro, elle se fit cependant plus timide, saluant à la place d’un murmure hésitant.

Elle avait, après tout, encore en tête leur dernière discussion qui … qui ne ce n’était pas vraiment bien passée, il fallait l’admettre. Certes, elle avait freiné un peu ses ardeurs lorsqu’il en venait à l’entraînement, prenant enfin un peu de temps pour se reposer, mais … Mais elle n’avait pas encore repris toutes ses habitudes. Entre autres, celle d’aller à la forge, ou de rechercher la présence de Kyoshiro. Non, maintenant, elle se faisait étrangement discrète en sa présence se sentant déjà bien trop coupable d’avoir laisser les choses dégénérer à ce point.

Les dernières semaines avaient été relativement...complexes, pour le jeune homme, pour tout un tas de raison. Il y avait tout d'abord la mission qui s'était soldée par la mort d'une civile, puis le retour au village les mains vides, la nouvelle du décès du cavalier d'argent et, plus récemment, le large gouffre qui s'était créé entre le jeune homme et celle qui était supposée partager sa vie. Ainsi, depuis son retour, les journées du jeune homme avaient plus plus longues et vides, tandis que ses nuits étaient devenues bien plus froides que jadis.
Kyoshiro avait essayé de faire de son mieux, d'être le meilleur guerrier possible, mais il revenait au village avec une certitude : sa camarade, la borgne avait été promue, mais lui non. Était-ce à cause de sa dernière mission, ou bien parce qu'il n'avait pas assez participé ? Quelle que soit la raison, cette occasion lui passait sous le nez et, désormais, Kyoshiro n'était pas chef de cette équipe nouvellement formée. Le vivait-il bien ? Absolument pas, en plus du reste, mais il fit de son mieux pour garder sa bouche fermée, car il savait ce qu'il pouvait arriver quand il l'ouvrait trop.

Il était temps pour lui de faire profil bas, ce qui était d'autant plus facile que la situation récente ne l'avait pas mis de très bonne humeur. Alors, quand il reçut la convocation pour partir en mission, la toute première mission de cette équipe, ce fut dans le silence le plus total que le colosse rassembla ses affaires dans son sac à dos. Qui savait combien de temps ils seraient partis, surtout compte tenu de qui ils affrontaient ? Le fait d'affronter un ancien épéiste de Seizan avait quelque chose de vivifiant, d'excitation compte tenu du challenge, mais Kyoshiro essayait de ne pas trop s'emporter. Faire profil bas : tel serait son mot d'ordre, pour le moment.

Le sac à dos sur les épaules, son wakizashi et son katana au flanc gauche de sa ceinture, et Sekitsui à sa ceinture dans son dos, le jeune homme sentait à peine le frottement de l'armure sous ses vêtements, alors qu'il se rendait au point de rendez-vous.

En quelques minutes le jeune homme fut sur place, et ce fut dans le silence le plus total, son esprit totalement tourné vers la mission, qu'il se positionna à côté de ses camarades, sa main droite dans sa poche et son regard perdu dans l'horizon. Ses problèmes personnels ne regardaient personne, non ? Alors il fermerait sa bouche...enfin pas tout de suite car, par habitude, il prit la parole en tendant une partie de son visage vers Honoka, pour s'assurer qu'elle comprenne qu'il s'adressait à elle.






Oh que ce mot lui laissait un arrière-goût amer, au fond de la bouche. Cela aurait pu être lu, cela aurait dû être lui s'il avait simplement été meilleur.

Dans un monde où l'espèce humaine luttait chaque jour pour sa survie, ou toute la société devait s'organiser autour de la lutte contre des monstres surhumains, voilà qu'une équipe de guerriers formés depuis l'enfance pour cette tache sacrée se retrouvait à chasser du bandit. Il y avait une bonne dissertation à faire sur la stupidité humaine ici, mais cela attendrait.

Après le fiasco de sa dernière affectation, et bien que le travail ne manquât pas, le Kaice accueillit avec soulagement la convocation d'équipe. Il savait qu'ils partaient en mission, mais ignorant les détails, il se préparât pour l'adversité. Son armure enfilée (pouvait-on vraiment appeler ça une armure ?), une simple cape de voyage pour masquer sa nudité, et un sac en bandoulière, le voilà en route. Hormis Hotaru, il n'avait guère croisé ses compagnons, et ce fut, en plus d'une fraicheur matinale, un enthousiasme enfantin qu'il porta au lieu-dit.



Crut-il bon de crier en apercevant le couple. Entre le silence de Kyoshiro et la réponse bafouillée de la samouraï, il comprit bien vite qu'il y avait de l'orage au pays des coquelicots. Il était probable que l'aveugle n'eut pas encore digéré leur récent échec, mais elle ? Au moins l'Oomori lui rendit son sourire, aussi se rapprocha t'il d'elle, se permettant quelques étirements en attendant la Kaname.



Entre temps Maho lui fit un clin d'oeil, l'assurant qu'en tout cas entre eux d'eux, rien n'avait changé. Toujours aussi franche, toujours aussi belle, pourquoi ne passait-il pas plus de temps avec elle ? Certes elle travaillait beaucoup, mais prendre un verre ? Alors qu'il se promettait de l'invité à dîner après la mission, l'ambiance tourna au vinaigre.
En soit-ce ne fut pas la taquinerie, mais plutôt le ton sur laquelle elle fut énoncée. Un sourire du colosse aurait largement suffi à faire passer la pilule, et fidèle à elle-même, Honoka ne resta pas silencieuse. Observant en silence, Maho priait pour que son viel ami ne répondit point. Ils avaient enfin une mission ensembles, les querelles pourraient attendre !

Heureusement, tous ici avaient un goût pour l'action, et l'énoncé de leur mission anima l'instinct des combattants. Que valait leur équipe ? En tant qu'individu, ils ne manquaient pas de talents, mais à quel point savaient-ils coopérer ?



Sourire géant, Maho fit néanmoins un bond sur le côté afin d'éviter une éventuelle représailles. Il était peut-être un peu tôt pour en plaisanter, mais son aversion pour les titres avait titillé son esprit taquin. De plus, il fallait bien qu'au moins un d'entre eux se chargea d'être enthousiaste non ?

Alors là … Hotaru senti son visage s’empourprer à l’appel de Maho. Elle n’était même pas certaine s’ils pouvaient encore se considérer ainsi. Elle aimerait, mais Kyoshiro, lui, qu’en pensait-il ? Pour l’heure, probablement rien de positif. Elle vit la réaction d’Honoka qui se penchait à l’oreille de Maho – elle devait probablement parler de la tension entre elle et l’aveugle – et encore une fois, elle eut l’impression d’être encore plus petite dans son armure. Mais elle ne dit rien.

Elle ne voulait pas apporter ses dramas en mission et encore moins dans l’équipe … quoi qu’il fût un peu trop tard pour ça. Au moins, elle ne comptait pas rendre cela pire que ce l’était déjà. Non mais quelle idée stupide d’avoir décidé de tomber amoureuse de son équipier. Elle savait que ce n’était pas une bonne idée depuis le début. Elle le savait, mais ça ne l’avait pas empêché.

Honoka déclara qu’elle n’avait pris la position que pour l’argent et qu’il ne fallait pas en faire de cérémonie avant d’enchaîner sur ce que la mission allait être. Elle résuma la situation à tout le petit groupe.



Hotaru répondit en fixant sa cheffe, évitant soigneusement de poser son regard sur Kyoshiro ; elle savait qu’il la trahirait.



Elle le demandait, mais principalement parce qu’elle cherchait une façon d’étouffer l’embarras et cette sensation de honte qui la suivait sans cesse depuis sa dernière rencontre avec l’épéiste. Si Honoka lui précisait quoi que ce soit quant à la formation, elle obéirait sans rien dire. Sinon, elle irait d’elle-même fermer la marche, arc à la main.

Le voyage se passa sans réel problème. Après tout, ils n’allaient pas si loin et le territoire était directement sous la protection de Seizan. Il fallut au groupe quelques heures tout au plus pour se rendre aux mines en question.

Les mineurs sur place semblaient aux aguets. Aussitôt qu’ils virent arriver le groupe, plusieurs déguerpir, sans même regarder qui venait d’arriver. Celui qui devait être le contra-maître, cependant, était clairement plus calme que ses hommes, car il parvint à s’écrier :



Il avait remarqué les bandeaux du quatuor, bien évidemment. L’homme, encore jeune et aux épaules bien carrées, s’approcha alors du groupe pour saluer les quatre envoyés. Il semblait sincèrement soulager de les voir. Il se tourna immédiatement vers Honoka :



Il pointait un peu timidement le bandeau de la femme, blanc, marquant son grade. Il avait l’habitude de voir les ninjas, samouraïs et moines de Seizan puisqu’il n’était pas rare qu’il demandât une escorte pour l’argent après tout.



Mais il n’attendit pas la réponse de qui que se soit avant de continuer, comme si la question était en fait plus rhétorique qu’autre chose.

Kyoshiro n'avait jamais eu beaucoup de conquêtes dans sa vie mais, jusqu'à présent, il ne s'était épris que d'étrangères qu'il n'avait aucun risque de croiser au travail. C'était plus simple, sans prise de tête et sans répercussion future mais, ici, en arrivant, l'aveugle sentit que les choses allaient être différentes. En arrivant il avait sentit la lourdeur de l'atmosphère et, quand Maho fit son entrée en appelant le duo bancal les deux tourtereaux, le colosse ne fit pas mine de réagir, car il ne savait pas vraiment quoi en penser. Étaient-ils encore un couple, après leur dernière discussion ? Le Tadake ne serait pas contre cette idée, bien entendu, mais il ne s'agissait pas uniquement de sa décision, dans le cas présent. Hotaru se poussait-elle toujours autant que depuis leur dernière rencontre ? Avait-elle toujours décidé de faire passer cette recherche de performance avant tout le reste ? Si c'était le cas, si elle n'avait rien appris alors la décision serait plus qu'évidente...mais ce n'était nullement l'heure de la prendre, ici.

Kyoshiro tenta un maladroit geste d'humour, pour désamorcer un peu la situation, mais il ne fut pas surpris de voir que Honoka n'était pas ravie d'être cheffe. Jadis Kyoshiro aurait sauté sur l'occasion de prendre les rennes, même officieusement. D'être le leader, mais aujourd'hui il resta étrangement silencieux. Pourquoi ? Parce qu'il avait appris sa leçon, et qu'il était trop téméraire, trop insolent pour mériter la place à la tête de n'importe quelle équipe.

Il ravala donc sa répartie, et se contenta de hocha la tête en direction de la borgne, précisant :





Décidément, il n'était clairement pas dans son état normal, à courber l'échine aussi facilement, sans remarque ou moquerie supplémentaire. Entre sa récente défaite professionnelle et, à présent, sa défaite personnelle...il préférait laisser ses convictions de côté pour cette mission, et se concentrer sur l'accomplissement de la tête qui avait été donnée à cette nouvelle équipe. Il aurait tout le temps de voir son couple et sa carrière tomber en morceaux, un peu plus tard.
Ainsi, les mains croisées dans son dos, l'aveugle resta parfaitement silencieux alors qu'il se rappelait du nom de l'épéiste qu'il allait devoir affronter. Serait-ce vraiment lui, l'heureux élu, d'ailleurs ? Lui qui n'avait pas su faire face à cet oni, et sauver cette innocente ? Lui qui n'avait pas su retrouver la trace du  cavalier d'argent ? Peut-être que cet honneur devrait plutôt revenir à Honoka...peut-être bien. Effaçant un soupir menaçant d'apparaître, le colosse se contenta de hocher la tête pour signifier que les instructions avaient été données. Puis vint alors une bonne question, posée par Hotaru : quelle formation ? Par habitude que par réelle envie, le colosse fit volte-face, en direction de la sortie, avant de signifier à la cheffe de groupe :





Il laisserait sa place, si on le lui demandait, évidemment, mais il préférait être en avant de tout le monde, la main posée sur son sabre. Au moins ainsi, devant, personne ne serait là à lire les expressions sur son visage. Au moins ainsi, devant, il pouvait se concentrer sur cette simple tâche et empêcher ses autres pensées parasites de venir l'infecter et le perturber. Il continua donc son chemin jusqu'à ce que, enfin, le quatuor n'arrive sur place et ne soit accueilli par le charmant contre-maître. Ce dernier expliqua donc la situation, donnant quelques informations sur la fréquence des attaques et la possibilité d'un espion dans les rangs des mineurs. Un espion à qui les racailles partageaient une partie du butin, peut-être ? Les bras croisés contre sa poitrine, Kyoshiro commenta enfin :





Simple question, pour voir si le quatuor pouvait espérer prendre le groupe adverse par surprise, ou s'ils allaient être aisément surpassés en nombre.

Soucieuse du trop-plein de gaîté, Honoka se décidait à rejoindre l'humeur de Kyoshiro, au grand damne du moine. Il la savait directe, aujourd'hui il découvrait son côté rabat-joie. Diplomate, le moine se contenta d'un soupir, observant tour à tour ses coéquipiers avant de se mettre en route. Il ne dirait rien, mais si c'était ça leur idée du travail d'équipe, pas fameux. Au moins Hotaru avait la décence de masquer convenablement son ennui.
Il tenta toutefois de déjouer le silence, soufflant doucement sur sa flute de bois. La musique enlèverait au moins un peu de pesanteur. La marche fut relativement longue, Maho prenant bien soin de s'arrêter de jouer bien avant d'arriver au lieu-dit.



Contraste étonnant entre la familiarité de la Kaname et le calme cérémonieux du Kaice. Nageant au quotidien dans les rites et coutumes, il comprenait lui l'importance des titres. La forgeronne ne souhaitait pas empoisonner ses relations avec son nouveau grade, soit, mais elle ne pouvait pas diminuer ainsi l'importance de son rang devant des civils. M'enfin, le moment n'était pas au débat. S'inclinant poliment, il laissa la parole à ses collègues, observant quant à lui les individus ici présents.
Il avait déjà une petite idée en tête, et pour ça il devait enregistrer le style vestimentaire de ces mineurs. Pittoresque, délabré, tout comme les corps aux épaules voûtées par le travail, et à la peau teintée de suie.

Patiemment il les laissa converser, puis profitant d'un moment d'intimité, il exposa son idée au groupe.



Une stratégie plutôt simple, qui impliquait toutefois la complaisance des mineurs.

Lorsque Kyoshiro offrit d’ouvrir la marche, Hotaru n’eut pas le choix que d’hocher la tête. Après tout, Kyoshiro était un homme de première ligne de toute façon. Mais elle aussi. Et elle n’avait pas nécessairement envie d’être à côté de lui, là, maintenant. Évidemment, elle garda pour elle ses réservations lorsqu’Honoka lui dit de coller aux fesses de l’aveugle. C’était la formation qui faisait le plus de sens.

Même si c’était tendu entre eux pour l’heure, cela n’empêchait pas qu’ils étaient un excellent duo. Leur affinité primaire, leur style de combat … Sans compter leur synchronicité. Elle le savait, elle ne pourrait éviter le problème et qu’elle n’aurait aucun choix mais que de travailler avec lui à un moment ou un autre de toute façon. L’Oomori suivit l’ordre sa cheffe sans rouspéter. Cependant, tout le long du chemin, elle garda son regard loin de l’aveugle.

Lorsqu’ils arrivèrent à la mine, ce ne fut pas bien long avant que le quatuor ne se retrouve à discuter avec le contre-maître. Discussion durant laquelle Honoka demanda de ne pas être appelée par son grade, mais plutôt son nom.



Et les questions fusèrent de la part de toute l’équipe. Kyoshiro s’enquérait d’abord du nombre.



Puis l’attention du jeune contre-maître fut attirée sur les questions de la jonin et cheffe d’équipe. Il sembla réfléchir un instant. Sa première question concernait les mineurs, chose qui lui arracha un sourire sans joie.



Il marqua une pause, le temps que la jonin posent ses autres questions. Cette fois-ci, il fronça les sourcils, pensif, avant de soupirer et se déclarant vaincu.



Il haussa les épaules, une expression septique au visage. Ce n’était pas comme si parvenait à penser à autre chose. Évidemment, il n’avait aucune idée si c’était suffisant pour les seizanjins, mais c’était vraiment tout ce qu’il pouvait leur dire. Et il n’était un grand fan des légendes. C’était un homme terre à terre. Il préférait dire ce qu’il savait vrai plutôt que de raconter les superstitions qui se révélaient souvent n’être qu’embellissement et mensonges.



Maho proposa ensuite un plan. Que deux d’entre eux infiltrent le groupe pour trouver qui pourrait vendre les informations et ainsi mieux les contrôler. Mais Hotaru fronça les sourcils. Ce n’était pas exactement la mission. Elle décida donc de s’interjeter à ce moment-là.





Hotaru resta alors silencieuse quelques instants, réfléchissant un peu aux informations qu’elle venait de recevoir.

L'aveugle savait bien que son silence était inhabituel, car l'énergie de l'équipe semblait différente de d'habitude. Il n'était pas là pour raconter des blagues ou se mettre en avant, pour amener quelques rires et sourires chez ses camarades, car il avait laissé son cœur chez lui, avant de partir.. Malgré ce qu'il pouvait dire ou faire, l'aveugle avait toujours eu du mal à compartimenter ses émotions, à rester concentré sans rien ressentir d'autre, mais sa précédente mission avait au moins eu le mérite de lui mettre la claque dans la gueule dont il avait besoin.

Il repensait encore à la conversation qu'il avait eu avec Ena, à la nécessité d'accepter la lumière qui était en lui, cette lumière qu'il ne pouvait pas sentir, mais depuis sa mission sa tête était tout simplement ailleurs. Il se repassait les souvenirs de ce moment dans sa tête, encore et encore, se demandant ce qu'il aurait pu dire autrement, faire différemment, pour que la fin de cette mission ne soit pas aussi sanglante. Si d'habitude c'était la voix de Hotaru qui le sortait de sa torpeur, aujourd'hui ce fut la borgne qui parvint à ce petit prodige, en décidant de la formation à adopter pour le reste du trajet, avec l'enfant de l'hiver en tête de file, évidemment. Était-il heureux d'avoir Hotaru, juste dans son dos ? Pas vraiment, non, mais il n'avait pas le droit de se plaindre.

Il aurait pu faire pu pas vers elle, pour combler le gouffre qui les séparait, mais il ne l'avait pas fait. Et il n'allait certainement pas le faire maintenant, alors il accepta silencieusement cette formation, sa main gauche posée sur la garde de son katana, avant de lever un pouce en l'air, pour valider la formation.





Pas de blague, juste ce qui lui passait par la tête, à ce moment-là. Prenant une profonde inspiration, pour se recentrer sur le moment présent, le Tadake s'immobilisa un instant, avant de plonger dans la partie à nouveau, ouvrant silencieusement la marche. Jadis il avait semblé être invincible, intouchable, mais aujourd'hui, sous ce masque, il pouvait sentir les craquelures qui s'accumulaient, l'une après l'autre. Il y avait un mot sur ce qu'il ressentait : la peur. Oh non il n'avait pas peur de mourir, il accueillait même cette fin d'une certaine façon, il avait simplement peur de décevoir, de se décevoir et que son excès de prudence n'emporte ses autres compagnons dans la fange, avec lui. Il était censé être le feu, le chien d'attaque, le premier à foncer dans la bataille mais, durant tout le reste du trajet, silencieusement, il commença à se question sur les menaces qu'il allait avoir à affronter, au bout du chemin.

Le quatuor arriva bientôt à destination et, déjà, face au contre-maître, les questions commencèrent à fuser, l'une après l'autre. Kyoshiro essaya de jauger le nombre de menaces, douze n'étant pas un chiffre insurmontable, mais la plus grande inconnue restait le leader de ce groupe. A quel point était-il fort ? Quelles étaient les chances que l'histoire de l'aveugle ne se répète à nouveau ? On disait souvent que les yeux étaient les miroirs de l'homme et, heureusement, cachés derrière ce bandeau, personne ne put voir le millier de questions qui passa dans l'esprit du forgeron, alors que le contre-maître continuait son explication.

Enfin les paramètres de la mission se dessinaient, les uns après les autres. Ils allaient avoir jusqu'au sur-lendemain matin pour se préparer, ce qui laissait pas mal de temps pour établir un plan de bataille. Un assaut frontal aurait suffit, en d'autres circonstances, mais pas face à un adversaire du calibre de Katagiri. Ainsi, discrètement, Kyoshiro brisa à nouveau le silence, après plusieurs heures de mutisme, d'un :





Et il allait le faire, surtout face à quatre guerriers de Seizan. Il faudrait donc se débarrasser rapidement des seconds couteaux, pour que tous les quatre puissent se concentrer sur la plus grosse menace. Mais avant cela il fallait préparer le terrain, ce qui allait demander un peu de préparation. Raison pour laquelle le Tadake se tourna vers la borgne et, sans demander son avis à son ami d'enfance, proposa à la cheffe :





Autant commencer maintenant. Il n'avait jamais été doué pour rester, les bras croisés, de toute façon. Il devait s'occuper, rester actif.

Débuts difficiles, pourtant petit à petit, l'engrenage se mettait en route. Entendre le témoignage, analyser les informations données. Le moine ne partageait pas l'avis de d'Hotaru, tous ici maîtrisait le Henge, ils pouvaient toujours remplacer des membres déjà présents. Il n'eut toutefois pas le temps de réagir, le contremaître ne prit pas goût à sa proposition. Et bien je vois que vous n'avez pas besoin de nous, bonne chance. Voila ce qu'eut envie de lui dire l'éphèbe, mais il se retint.
Main droite jouant dans ses mèches, il observa encore une fois les alentours. Ils n'avaient repéré personne en venant, mais aucun d'entre eux n'excellait dans ce domaine. Il était fort probable que l'ennemi connût déjà leur présence.



Le Kaice portait peu d'espoir d'une réponse positive, après tout il faudrait bien plus que des brutes pour s'opposer à une troupe dirigée par un ancien Epéiste. Ils pouvaient toutefois gagner du temps, une seconde suffisait parfois à sauver une vie.



Et il était poli. Bien entendu les pauvres n'avaient pas choisi où se trouvait l'entrée de la mine, mais les points d'attaques ne manquaient pas. Il y avait déjà la route qu'il venait d'emprunter, même si c'était peu probable. Un rapide coup d'œil dévoila au moins deux autres voies d'accès au moine, et il y en avait surement d'autres.
Kyoshiro se décida à intervenir, rebondissant sur sa proposition, ne manquant pas au passage de faire sourire le moine. Il ne pouvait pas se retenir hein ? Les taquineries c'étaient mignons, mais ils ne pouvaient pas se permettre une prise de bec ici, cela ruinerait toute crédibilité. Intervenant avant qu'Honoka pût répondre, posant au passage une main ferme sur l'aveugle pour lui demander un peu de patience, Maho prit de nouveau la parole.



Discussion d'un plan, récupération et observation d'une possible carte, et les voila parti. Le Kaice marcha un moment en silence, profitant de cette ballade pour enregistrer la topographie du campement. Rien de bien folichon, mais ce dernier se déployait autour de l'entrée de la mine. Il y avait peut-être moyen de créer un goulot d'étranglement, histoire qu'une seule personne suffit à protéger les civils.

Hotaru ne put se retenir de rouler les yeux devant le commentaire d’Honoka. Elle ne se considérait pas parmi les plus intelligents ou les plus forts guerriers de Seizan, mais franchement, elle ne pensait pas qu’un d’eux ait fait quoi que se soit ou soit faible au point ou ils méritaient un tel sarcasme de la part de leur propre cheffe. Mordant sa langue pour répondre elle tourna la tête pour éviter de la regarder. Elle était de mauvais poil, c’était probablement ça … non ? Après tout, Hotaru n’avait pas vraiment une bonne relation avec la nouvelle jonin … ou une relation tout court à bien y penser.

Maho apporta quelques points plutôt pertinents qui furent immédiatement répondu par le contre-maître qui arborait une mine sombre en repensant à un événement plutôt spécifique. Un événement qui avait su être horrible à voir son regard et à entendre sa voix un peu tremblante.



Il prit une inspiration tremblante avant de poursuivre sur un ton un peu plus froid, comme s’il tentait maladroitement de chasser les émotions causées par ses souvenirs.



Il prit une inspiration tremblante avant de poursuivre sur un ton un peu plus froid, comme s’il tentait maladroitement de chasser les émotions causées par ses souvenirs.

Il jeta un regard aux alentours, montrant bien à qui que se soit qui ferait de même qu’il n’y avait pas vraiment de quoi se défendre contre une attaque. Il soupira et reporta son attention sur Kyoshiro qui prenait la parole à nouveau pour proposer une approche.

Il était impossible de ne pas être d’accord avec ce que venait de déclarer Kyoshiro lorsqu’il parla de se servir du terrain à leur avantage et donc d’aller l’explorer. Si sur le coup, entendre son amant demander à Maho de l’accompagner dans cette tâche, laissa un arrière-goût amer sur la langue d’Hotaru, elle n’était en désaccord avec cette proposition. Dans l’état des choses, ni l’un, ni l’autre n’était capable de travailler aussi bien qu’à leur habitude. Mieux valait laisser la place à quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui pourrait effectuer le travail sans rendre cela particulièrement pénible.

Avant que les deux hommes ne quittent pour leur exploration, Honoka prit de nouveau la parole. Elle ajouta un commentaire parfaitement cohérent. De ceux qu’on ne pense pas instinctivement, mais qui serait plutôt pratique à penser par soi-même quand même. Si l’intervention cynique de la jonin avait piqué les nerfs de la chunin, celui-ci lui arrache un soupir de défaite.

C’était la raison pourquoi Honoka était jonin et pas elle finalement, ça et … Mieux ne valait ne pas y penser en réalité.

Hotaru hocha la tête à l’ordre de la jonin, sans rien ajouter. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait dire pour apporter au plan qui semblait avoir déjà tout été décidé. Le contre-maître fouilla dans son sac à la mention d’une carte et sortie quelques feuilles illustrant ce qui semblait être les réseaux de mines. Alors que les deux hommes quittaient pour leur propre observation, Honoka et Hotaru pouvaient tranquillement observer la carte des mines que montrait le contre-maître.

La carte, étalée sur plusieurs feuilles de parchemins froissées et vieillies, étaient clairement dessinée par un amateur. Elle semblait cependant être faite à l’échelle malgré tout. Le réseau illustré était assez chaotique, une veine de minerais clairement exploitée en suivant le filon dans la pierre à plusieurs endroits. Des cavernes qui ne semblaient plus en finir, mais dont le bout (lorsque l’on parvenait enfin à le trouver) ne débouchait sur rien. Quelques alcôves avaient été identifiés sporadiquement dans les mines que le contre-maître indiqua verbalement être des salles renforcées en cas d’éboulements. Elles avaient été stockées de pioches et autres outils ainsi que quelques provisions pour survivre aussi longtemps que possible dans le ventre de la montagne. Selon l’homme en charge, les mineurs mourraient asphyxiés avant de mourir de faim.

Sur la carte, cependant, Honoka (grâce à la compétence guetteur) put remarquer immédiatement trois issues à l’exception de l’entrée principale. Une sortie d’urgence à l’est de la mine. Si Honoka décide de poser des questions à ce sujet, le contre-maître lui expliquera que c’est une sortie qui débouche un kilomètre plus loin, à flanc de montagne sur un chemin escarpé, où l’on ne passe pas deux de larges sur le chemin. Le second issu, à l’opposé tombait dans une petite forêt où l’on pouvait facilement rejoindre le village de Tetsu lui-même, mais aucun chemin pour guider jusque là n’était sensé être visible entre les arbres selon le contre-maître. Il précisera également que la sortie est assez mal entretenue, mais pas entièrement abandonnée. La troisième était tout près de l’entrée principal, mais descendait un peu plus profondément dans la montagne avant de remonter pour aboutir trois cent mètres vers la gauche de l’entrée principal de la mine. Le contre-maître expliquera à Honoka que c’est plutôt un tunel qu’ils emploient pour cherche une nouvelle veine qu’ils pensent tout près de la sortie. Cet issu n’est pas relié au réseau principal, mais sur la carte, on pouvait voir où les mineurs souhaitaient faire les connexions.

Du côté de nos deux explorateurs, le paysage de dévoilant devant eux était plutôt plat. Les mineurs n’avaient pas vraiment de campement permanent – ils devaient donc rentrer au village de Tetsu le soir pour dormir – mais devant la mine on pouvait voir quelques petits bâtiments en plus de l’entrepôt et du chariot qui devrait servir à la livraison.

Une petite muraille de billots de bois entouraient tous les bâtiments nécessaires au bon fonctionnement du camp de mineur, mais elle ne semblaient être en bon état du tout. Aucune autre fortification n’avait été construite. Aucune tour, aucun garde non plus. Après tout, cette mine n’était qu’une des plus petites mines de l’immense exploitation que le village de Tetsu avait installées.

Les deux hommes du quatuor, s’ils osaient s’aventurer vers la forêt pourrait voir qu’elle était plutôt dense et verte – les épines des arbres des forêts boréales et leur verdure même dans les hivers les plus froids restait tout de même à couper le souffle pour ceux qui savait en apprécier la beauté.

Ce serait un mensonge que de dire que rester à côté de Hotaru, ainsi, n'était pas pénible pour tout un tas de raison. Cela l'était, il l'avait senti depuis le début de la mission, mais Kyoshiro n'oubliait pas qu'il était un guerrier avant toute chose. Compartimenter n'était pas forcément simple mais il savait le faire, il l'avait appris et c'était exactement ce à quoi il s'attela, pour faire taire les murmures de son esprit. Il n'était pas à l'aise mais, quoi qu'on en dise, il était encore capable de faire son travail, aussi bien que n'importe qui. C'était pour cela qu'il avait embarqué Maho avec lui, car il avait besoin de ses yeux pour évaluer le terrain, afin qu'ils trouvent des idées pour le préparés à l'arrivée de cette racaille.
Maho était curieux de nature, aussi le Tadake ne fut-il guère surpris lorsqu'il lui demanda ce qui n'allait pas. D'autres se seraient épanchés sur le sujet, auraient dépeint ce triste tableau dans les moindres détails, mais le Tadake n'était pas de ce genre-là...plus maintenant, en tout cas. Ainsi, il haussa les épaules en se contentant d'un simple :





Il n'avait pas besoin qu'on le prenne par la main, ou qu'on lui fasse une leçon de morale. Il avait besoin de travailler, il avait besoin de réussir quelque chose alors qu'il continua d'aller de l'avant, d'avancer en s'éloignant du reste du groupe. Au bout de quelques instants le duo passa devant une muraille en piteux état, comme Maho pouvait le décrire et, après quelques secondes de réflexion, l'aveugle proposa :





Il se serait bien proposé mais, contrairement à la borgne, il ne maniait pas le Doton et ne pouvait donc pas créer de structures à partir de rien. Le but était de pouvoir modifier le terrain à leur avantage, et commencer par renforcer cette muraille semblait être un bon début, en supposant que les deux autres soient d'accord avec cette idée. Haussant les épaules, le jeune homme continua le terrain, jusqu'à arriver à un embranchement. Ils pouvaient continuer à flanc de montagne ou aller voir ce que la forêt pouvait receler. Fort heureusement, ils maniaient le chakra et pouvaient donc faire les deux à la fois. Joignant le geste à son intention, Kyoshiro se concentra et, finalement, créa une copie parfaite de lui-même, avant de s'adresser à Maho d'un :





C'était la solution la plus logique, pour couvrir un maximum de terrain. Attendant l'accord de son ami, qui en fit de même et créa un autre clone pour accompagner l'enfant de l'hiver, le forgeron se dirigea ensuite vers la forêt, en étendant ses sens, afin de repérer ce que des yeux pourraient rater. Cela lui prit quelques minutes  mais, au bout d'un moment, à force de s'être habtué à l'odeur de la nature, il capta une énergie. Une petite source de chakra, non loin de lui. Une source de laquelle il s'approcha, sans tarder, en pointant un buisson d'un mouvement de tête, avant de s'adresser au clone de son ami :

"Rien... Ne t'inquiète pas." Voila tous les résidus de leur amitié. Maho se garda bien d'insister, si l'aveugle ne souhaitait pas se confier, tant pis. Il ne lui en tenait même plus rigueur. Il n'était plus l'enfant ayant besoin de protection, ils n'étaient plus les deux frères inséparables, et ce moment l'illustrait parfaitement. L'habitude les maintenait proches l'un de l'autre, l'habitude et un péché partagé, mais l'écart grandissait jour après jour. Le moine se contenta donc d'un soupir, puis se recentra sur la mission.
Piètres défenses, description du terrain, il emprunta lui aussi le ton faussement professionnel du jour. Prétendre que tout va bien, pourquoi pas, tout allait bien pour lui de toute façon.



Deux chemins s'offraient à eux, tout aussi important l'un que l'autre. Et les capacités sensorielles de l'aveugle étant bien plus efficaces en forêt qu'en haut relief, le choix fut aisé. Mudras enchaînés, un clone du moine apparut, ne manquant pas au passage une inclinaison délicieusement maniérée envers l'original. L'humour n'était jamais bien loin après tout.



De nouveaux mudra, une couche de chakra entourant les chausses du Kaice, lui assurant une prise au sol à toute épreuve. Coup d'oeil envers son compagnon, et cri de joie pour signaler le départ. Kyoshiro avait toujours été le plus rapide des deux, mais leur dernière course remontait à très longtemps. Bien moins polyvalent que le colosse, l'Ephèbe restait un spécialiste du corps à corps. Il ne s'agissait sans doute d'un clone, mais il constata avec plaisir qu'il n'avait aucun mal à suivre le rythme.
Bien au contraire, galopant en chèvre des montagnes, son poids réduit s'ajustant à chaque impulsion, le Kaice volait au travers des récifs. Il ne fallut toutefois que peu de temps pour qu'ils durent ralentir. Trace de pas sur un maigre sentier, ils ne pouvaient décidément pas faire demi-tour maintenant. Ils seraient peut-être en retard, mais cela valait le coup.



Il n'en ajouta pas plus, il s'assurerait de toute façon de détruire le clone avant que l'information arriva à l'original. Pour l'instant ils suivaient la piste, le plus discrètement que possible, bien conscient qu'il y avait peu de chance de tomber sur un simple randonneur.

De l'autre côté, le clone avançait en silence, suivant l'impulsion de l'aveugle. Une forêt agréable aux yeux, rien de particulier pour un regard ordinaire. Kyoshiro toutefois percevait par delà les apparences. Une trace de chakra, le moine ne se fit pas prier. D'un bond gracieux, il prit de la distance, usant des branches pour obtenir une ligne de vue sur le fameux buisson. Quelques secondes, vision d'une silhouette humaine, le Souhei plongea en ligne droite.
La vitesse supplantait la discrétion, le plat de sa main chercha rapidement la nuque de l'éclaireur, l'assommer si possible, sinon il enchaînerait sur un étranglement. L'important était de ne pas donner l'alerte, ils ignoraient après tout qui d'autres se cachaient dans les ténèbres.

Kyoshiro, l’original, et Maho, le clone, tombèrent tous les deux nez à nez avec un buisson, possédant étrangement du chakra. Manque de bol pour celui qui s’y cachait, Kyoshiro était un senseur. Aveugle oui, mais au moins il pouvait ressentir son environnement. Et il avait remarqué aussitôt la source de chakra provenant du buisson lorsqu’ils étaient passé près de lui. Si l’homme était discret, il n’avait pas la capacité à cacher son chakra, ou n’avait pas penser à le faire, pas avant qu’il ne soit trop tard.

Pris au dépourvu, le coup de l’artiste martial le percuta en plein thorax. L’espace de quelques secondes, il sembla même désorienté, mais sorti un petit couteau de sa ceinture, prêt à réagir. Évidemment, il n’avait pas vu ou même compris ce qui était arrivé et d’où venait le moine, mais il était trop tard pour faire quoi que ce soit d’autre que de réagir.

Si Kyoshiro décide de scanner les environs, il devra laisser Maho seul pour combattre l’éclaireur. Éclaireur qui déjà passait à l’assaut du clone de Maho, levant son arme, tentant une attaque frontale. Peut-être se disait-il qu’il avait une chance contre le chunin de Seizan ?


De l’autre côté, Maho, l’original et Kyoshiro, le clone, cette fois-ci, suivirent le chemin étroit menant en contrebas. Le gouffre n’était pas profond et arriver au fond ne prit que quelques minutes. Le chemin déboucha sur une caverne et les empruntes s’arrêtèrent là où la terre et la poussière laissaient place à la pierre de la montagne elle-même. Si Maho poursuit le chemin, il trouva une caverne assez linéaire, qui remonte à même la montagne pour déboucher un peu plus loin sur une plaine. À la marche, le trajet prendra un total d’une trentaine de minutes.




Hotaru pointa son arme du doigt. En termes d’équipement, elle avait littéralement tout ce dont elle avait besoin. Au moins, pour faire tomber l’entrée du tunnel. Une fois les ordres de la cheffe de mission données, la samouraï réponds par l’affirmative :



Attrapant Chouso à sa ceinture, la jeune femme lui fit prendre la forme d’un bo. L’arme qui n’était pas une lame qu’elle privilégiait avant tout. Celui qu’elle maîtrisait le mieux. Avec Chouso, elle arrivait à faire de puissante onde de choc à l’impact. Ce devrait faire à peu près le même effet que l’explosif de la jonin. Au moins, pour forcer l’effondrement de l’entrée. Sans plus attendre, la chunin se rendit sur place, se hâtant le pas.

Une fois arrivée, elle concentra son chakra dans son arme et la plaqua directement sur la paroi de la porte. Alors que l’entrée commençait à se refermer, Hotaru se précipita plus loin dans la mine. Lorsque le tremblement du sol se termina la femme s’assura que tout était bien bouché avec de rejoindre sa collègue à l’extérieur, devant la mine.

Kyoshiro était conscient que le combat à venir allait être rude et intense, et que certains d'entre eux ne rentreraient peut-être pas à Seizan pour en parler, mais cela ne faisait rien. Cela faisait partie des risques du métier, après tout, d'accepter la mort comme faisait partie du voyage de tout guerrier. Était-il prêt à mourir, aujourd'hui ? Absolument pas, et c'était pour cela qu'il voulait explorer les environs, pour être préparé et faire en sorte qu'un échec ne soit pas tout ce qu'on se souviendrait du voyage de l'enfant de l'hiver. I voulait avoir plus, faire plus, atteindre plus et il ne pourrait pas si tout s'arrêtait ici.
Alors il s'était mis en route avec son frère, Maho, duquel il n'avait pas été très proche, ces derniers temps. L'occasion de corriger le tir, sans doute. Ainsi, après avoir repéré un endroit où une muraille pouvait être érigée et renforcée, le duo décida enfin de se séparer en usant de clones. Maho et la copie de l'aveugle à flanc de montagne, tandis que l'autre irait explorer la forêt, à la recherche d'indices, de terrain à leur avantage ou de traces de passage des brigands.

Kyoshiro pensait être suffisamment alerte, sur ses gardes, mais alors pourquoi Maho fut-il le premier à repérer l'éclaireur, dans les buissons ? Pestant contre lui-même pour son manque d'attention, le Tadake se pencha en avant, la main sur son arme, prêt à dégainer, avant de stopper son mouvement. Et si l'éclaireur n'était pas le seul ? Et si, en se concentrant sur un, le duo allait s'ouvrir à d'autres attaques ? Il fallait supposer qu'ils étaient plusieurs, jusqu'à preuve du contraire. Pestant à nouveau, désirant un combat pour se remettre sur les bons rails, le jeune aveugle détacha sa main de son arme, avant de s'adresser au clone de son frère :





Confiant en ses capacités de senseur, le Tadake bondit en arrière pour avoir un peu de recul, prendre un peu de perspective sur la situation, avant de déployer ses sens tout autour de lui, à travers la forêt qui lui tendit les bras, aussi fort que possible. Une partie de lui voulait que l'éclaireur soit seul, pour trouver une raison de ne pas repousser davantage la correction qu'il voulait lui mettre. Mais...mais le forgeron savait que les choses étaient rarement aussi simples qu'on le souhaiterait.





Un murmure, une pensée à voix haute, rien de plus. Si l'ennemi était proche, il devait le savoir. Si la forêt était l'endroit par lequel ils allaient passer, l'aveugle devait en être sûr.

Le clone entama la danse, premier coup pour lui, mais son partenaire n'était pas sans ressources. L'aveugle avait besoin de temps, fort bien, il pouvait continuer. Au couteau sortit le moine se contenta de sourire, cela ne ferait pas vraiment de différence, pas à cette distance en tout cas.



Il n'attaqua pas, non, mais il resta à portée, coupant ainsi toute porte de sortie à l'éclaireur. C'était dans ce genre d'occasion qu'on voyait la différence de mental entre un soldat entraîné et un brigand de campagne. Encerclés, un contre deux, le pauvre finirait par faire une erreur. Une simple attaque, probablement avec cette arme, et le danseur pivoterait. Esquiver le couteau d'un pas de côté, mais saisir fermement le bras porteur, puis le tirer vers l'avant. Un vicieux genoux s'occupait ensuite d'accueillir le torse ainsi présenté, un autre coup au sternum, de quoi cette fois lui couper le souffle.



Ayant continué d'avancer, l'original et le clone aveugle galopaient. Leur agilité se jouait fort bien de l'étroitesse du chemin, leur maîtrise du chakra leur permettant de palier le manque d'appuis. Une surface, glissante, rêche, poussiéreuse, voila tout ce dont ils avaient besoin.
Une caverne ne tarda pas à rencontrer leur route. Ils avaient déjà parcouru pas mal de chemin, et après dix minutes de course, la main de l'éphèbe se posa sur son collègue. Oui ils tenaient peut-être une piste, mais ils pouvaient tout autant foncer dans un piège. Le Kaice ne partageait pas la bravoure débridée de son frère d'arme. Il savait quand s'arrêter, et devant eux se trouvait leur limite.



En temps normal il y aurait peut-être eut un débat, mais là l'original l'emportait sur le clone. Les voila donc de retour, avec un pas plus mesuré cette fois.

Kyoshiro demanda à l’homme s’il avait des collègues pas trop loin alors que Maho coupait la retraite de l’éclaireur. Paniqué, l’homme se jeta dans une attaque rapide, elle ne montrait pas un grand talent de combattant, mais il y avait une bonne dose d’énergie du désespoir. Le coup toucha sa cible qui n’avait pas pris la situation suffisamment au sérieux. Un coup suffit à dissiper le clone.

Et l’éclaireur se retourna vers Kyoshiro, le ton un peu tremblant, il mentait, très clairement en répondant :

“Ils ne sont pas très loin derrière, Katagiri aussi.”

Il lança un regard derrière, évaluant définitivement s’il avait une chance de prendre la fuite pour avertir ses camarades de la présence inattendue des guerriers de Seizan.

Kyoshiro avait deux choix : attaquer ou le laisser partir. Laquelle des deux options préférait-il ?

(Tu décides ce que tu fais, si tu l'affronte, c'est l'équivalent d'un rang C, je te laisse décrire le combat à ta guise, tu peux le régler en un tour - victoire ou défaite.)


De son côté, le regard de Maho fut attiré par un étrange scintillement …
(Maho trouve un indice et décide d’investiguer, il disparaît donc pour l’instant, nous le reverrons peut-être plus tard.)


Lorsque Honoka la rejoint, Hotaru lui fit signe de la main pour lui indiquer que tout s'était bien passé. Elle franchit donc l’espace qui la séparait de sa supérieure alors que celle-ci demandait des nouvelles de leurs coéquipiers masculins.



La samouraï ne pouvait le savoir vraiment, mais elle se disait que si les deux garçons avaient rencontré des problèmes, ils les auraient réglés et seraient venus les mettre au courant immédiatement. Elle ne voyait pas un monde où Kyoshiro aurait besoin d’être secouru. Surtout qu’il était avec Maho en plus. Non, elle ne s’inquiétait pas pour eux. Et elle savait qu’avec toute son orgueil, Kyo ne reviendrait pas bredouille.



Elle marque une courte pause, sourit un peu timidement à sa supérieure avant d’ajouter :



Elle affichait maintenant un mine pensive. Pensant à la bataille qui allait se profiler éventuellement. Une bataille qui viendrait beaucoup plus tôt qu’ils ne s’y attendaient.

info:

Les dons de senseur de l'aveugle n'étaient pas aussi développés qu'ils devraient l'être, car le Tadake ne leur avait jamais donné la priorité. Il s'était imaginé que ses talents martiaux étaient les seuls qui comptaient réellement mais, au bout du compte, mission après mission, il se rendait bien compte que ce coté senseur pourrait couvrir le gouffre que ses quatre sens ne pourraient jamais. Alors pourquoi ne pas se focaliser là-dessus ? Parce qu'il était têtu, bien sûr, mais aussi parce qu'il ne pensait pas que son corps était au niveau qu'il attendait pour affronter les obstacles qu'on jetterait sur la route.
Si sens talents avaient été meilleurs il aurait senti cet éclaireur tout de suite, à plusieurs centaines de mètres de distance, plutôt que de devoir attendre le dernier moment. Encore une preuve de plus qu'il n'était pas au niveau qu'il espérait, loin de là. L'éclaireur sentait qu'il était pris au piège, essayant de formuler une réponse en avançant que son patron était proche, tout proche. Kyoshiro n'essaya même pas de savoir s'il mentait ou non, déjà parce qu'il n'avait pas le temps de mener un interrogatoire, mais ensuite parce que...ah non, en fait, c'était tout.





Ses mots ne souffraient d'aucune ambiguité. Il ne demandait pas, il ne faisait qu'expliquer la situation mais, de toute évidence, l'éclaireur de l'entendait pas de cette oreille. Ainsi, le visage se figeant face à cette menace, l'homme dégaina une épée courte avant de se ruer à grande vitesse vers l'aveugle, pensant sans doute le prendre de corps, mais ce fut en se décalant d'un pas sur la gauche que le forgeron sentit la pointe de la lame venir lui caresser le visage sans y laisser sa marque.
Face à ce contact froid et bref de l'acier le corps tout entier du colosse s'éveilla et, instinctivement, sa main vint entourer le manche de son katana. Une partie de lui aurait voulu le trancher, ici et maintenant, mais une petite voix ne cessait de lui dire que cette racaille serait plus utile, en vie. Serrant les dents, se faisant violence pour ne pas céder à ses plus bas instincts, ce fois avec une voix rauque et sèche qu'il cracha :





Comme s'il en avait vraiment besoin, d'une raison. Résistant à cette envie brûlant, le jeune homme attrapant son arme toujours coincée dans son fourreau, la libérant de sa ceinture avant de se ruer vers ce éclaireur se battant fièrement pour sa vie. L'homme était jeune et dans la force de l'âge, mais il n'avait pas passé des années à repousser les limites de son corps, pas comme ce forgeron dépourvu de lumière. Ce dernier bloqua les attaques d'estoc de l'éclaireur en plusieurs occasions, l'une d'entre elles lui laissant une fine balafre sur l'avant-bras mais, malgré sa détermination à vivre, tout ce que réussissait à faire l'éclaireur c'était d'énerver son adversaire de plus en plus. Ainsi, exaspéré et décidé à en finir, il extirpa sa lame en une attaque de tranche, que son opposant parvint difficile à parer, avant que l'aveugle ne se serve de son fourreau, dans sa main gauche, comme second arme. Le fourreau vint se fracasser en un instant sur la tempe de cet éclaireur qui, de toute évidence, n'avait pas pensé à cette éventualité et, en un rien de temps, perdit connaissance et tomba brutalement à terre comme un vulgaire sac de patates.

Il fallut un effort colossal à l'aveugle pour ne pas finir le travail. Ainsi, crachant par terre pour extirper sa frustration, rangea son arme et jeta l'éclaireur sur son épaule, comme un sac de patates, toujours, avant de se diriger vers ses collègues en supposant que Maho devrait l'y retrouver, après sa propre exploration. En arrivant, il ne tarda pas à sentir la présence de Hotaru et Honoka, s'approchant de ces derniers avant de jeter l'éclaireur inconscient, par terre.





Sous-entendu que lui, cela ne le tentait pas du tout, car il n'avait jamais eu la patience nécessaire pour être un bon interrogateur. Il serait bien capable de réduire le visage de ce curieux en une pulpe sanglante, façon pastèque écrasée sur la route pavée, avant même d'être capable de lui soutirer la moindre information. Ignorant la fine balafre sur son avant-bras qui le lançait légèrement, Kyoshiro se détourna de ses camarades et, étendant ses sens comme tout à l'heure, remarqua qu'il ne sentait plus le chakra de Maho aussi nettement qu'avant...voir même pas du tout. S'était-il éloigné un peu trop ? Curieux, il demanda alors à ses collègues :

La philosophie d’Honoka au sujet de jouer de coups bas contre ce genre d’ennemis arracha un petit sourire à la femme. Elle ne pouvait qu’être d’accord. Si l’honneur et le code des samouraï parlait d’une autre façon, être sur le terrain avait tendance à apprendre cette façon de penser aux vétérans, plus souvent qu’autrement.

Les pièges en place, Hotaru prit le temps de les mémoriser. Il faudrait aussi communiquer leur emplacement aux garçons pour qu’ils ne mettent pas les pieds directement dedans …

Kyo finit par revenir, mais il n’était pas seul. Si ça avait été Maho, il n’y aurait pas eu de surprise, mais non, il ramenait autre chose, un des soi-disant brigands. En quelques mots, Kyoshiro confirma aux deux femmes que Katagiri n’était pas loin, avant de demander tout bonnement si elles n’avaient pas vu Maho.



Ce n’était pas bon signe. Hotaru lança un regard inquiet à sa cheffe, lui demandant sans mot ce qu'elle voulait faire de cette information.

Puis, la cheffe parla de soutirer des informations au pauvre brigand. Malheureusement, la samouraï n’avait rien dans son arsenal pour faire comme on lui demandait, mais ce fut avec un sourire plus que satisfait d’elle-même qu’elle répondit à sa capitaine :



Sa main se posa sur le manche de Chouso dans le but de changer sa forme, mais avant même qu’elle ait eu le temps, une voix grave résonna à l’entrée du campement. Immédiatement, l’attention de la samouraï se tourna vers son origine.

Un homme vêtu de vieux kimonos qui avaient vu de plus beaux jours, laissant entrevoir son passé plus que glorieux sur les endroits où l'étoffe était encore intacte : une soie de haute qualité aux couleurs vibrantes. L’homme devait mesurer pas loin de deux mètres et ses bras étaient aussi gros que des jambons. Visage hirsute et peau chamarrée de cicatrices d’anciens combats.

Mais ce qui attirait encore plus l’attention n’était pas l’homme en lui-même, mais plutôt la position dans laquelle il était. Il avait, dans une main, la tignasse de Maho, forçant celui à regarder en direction de ses équipiers grâce à la poigne qu’il exerçait sur le moine. Dans son autre main, un sabre, sous la gorge de son otage.

“Alors, je dois avouer, c'est gentil de m’annoncer votre présence en m’envoyant un petit encas. Partez si vous ne voulez pas finir comme lui.”

Par “finir comme lui”, il voulait probablement insinuer les multiples blessures et coupures qui décoraient maintenant le visage du jeune moine.

A défaut d'autre terme qui pourrait correspondre, Kyoshiro était ce qu'on pouvait qualifier de chien d'attaque. Pointez-lui une cible, indiquez lui un ennemi à abattre et, l'instant d'après, votre champ de vision serait couvert de feu et de sang à égale mesure. Il appréciait la simplicité d'un affrontement brutal entre deux individus souhaitant la mort de l'autre, car les intentions étaient claires et il n'était pas nécessaire de trop réfléchir sur cette situation tendues. Il avait un objectif à détruire, une cible à annihiler : qu'avait-il besoin de savoir de plus ? Mais cela se compliquait, évidemment, lorsque l'esprit d'équipe rentrait en jeu car, comme ici, ses seules intentions n'étaient pas uniquement celles qui comptait.

Il avait des ordres à suivre, bien sûr, mais le plan de bataille ne dépendait plus uniquement de lui. C'était un compromis qu'il avait acceptait depuis bien longtemps, mais qu'il avait parfois du mal à accepter, surtout quand son esprit était un peu ailleurs, comme aujourd'hui. Le Tadake avait  la violence facile, comme une seconde nature pour lui et, quand cet éclaireur manqua d'enlaidir son joli visage, l'aveugle fut forcé de déployer des efforts certains pour ne pas céder à cette violence surtout et si simple, si pure. Un exercice difficile mais nécessaire.

Ce fut avec son adversaire endormi par-dessus l'épaule, comme un vulgaire sac de patates, que l'aveugle retourna sur ses pas avant de se rendre compte qu'il ne captait plus l'énergie de Maho. S'était-il simplement trop éloigné, ou pire ? Il allait devoir attendre pour obtenir la réponse mais, en attendant, il s'agissait d'essayer de soutirer quelques informations à l'éclaireur capturé, histoire que son existence leur soit un minimum utile. Laissant les deux femmes faire leur travail, Kyoshiro laissa sa mâchoire se crisper en une expression mauvaise, en ne sentant toujours pas Maho revenir.

Devait-il prendre le risque de retourner sur les pas de son ami, sans garantie de le retrouver, et au risque de laisser les deux autres vulnérables, en son absence ? Son instinct voulait lui dire que oui, car il devait beaucoup à Maho, mais sa tête lui contait une toute autre histoire. Rapidement, l'attention du jeune homme fut détournée par ses sens qui captèrent enfin l'arrivée du quatrième membre du groupe...dans une position assez inattendue.





Kyoshiro faisait de son mieux pour garder son contrôle mais, à l'écoute de la menace évidente de cet inconnu, son corps tout entier sembla s'éveiller d'une énergie nouvelle. Il voulait foncer, se ruer sur cet enfant de putain, mais il savait qu'au moindre geste brusque la ,lame de l'inconnu viendrait ouvrir la gorge de son ami. Certes Maho était un guerrier comme lui, prêt à mourir à chaque mission, mais serait-ce ici qu'il rencontrerait sa fin ? Non. Il devait y avoir une alternative, un autre chemin à prendre qui n'impliquerait pas que le quatuor batte en retraite.

Il voulait parler, mais l'expérience lui avait prouvé que ses mots provoquaient souvent plus de mal que de bien. Et si la mort d'une inconnue l'avait troublé pendant quelques temps, qu'en serait-il de son ami d'enfance ? Ce n'était pas un risque qu'il pouvait prendre. Ainsi, peinant à se contrôler, il parvint difficilement à articuler un :





Le reste de la négociation, il allait la laissait aux deux femmes bien plus douées que lui, sur le sujet. Il voulait simplement être clair qu'ils ne repartiraient pas, la queue entre les jambes.