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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Une épée dans la main... (PV Kyoshiro)  - Page 2 K0ou
    Tadake Kyoshiro
    "Le Démoniste" / Jonin de Seizan
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    Tadake Kyoshiro
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      Objet: 1 miroir du reset - Armure en fer 1* -2 Armure 2* - 10 bombes - 5 parchemins explosifs - 2 kits de réparation - 2 kodachis - 1 katana ( départ ) - 1 wakizashi ( création ) - 1 épée démoniaque ( Sekitsui) - 1 ambre rouge - 1 morceau de fer de météorite
    Une épée dans la main




    Kyoshiro était un guerrier avant tout, mais il reconnaissait également le plaisir de la chasse qui précédait un affrontement. Il avait traqué bon nombre de bêtes au fil des années, mais aucune n'était aussi vicieuse, tenace et intelligente que l'Homme. Tous les prédateurs avaient de bonnes raisons de chasser, qu'il s'agisse de se nourrir ou simplement de protéger leur territoire, mais l'Homme était le seul animal au monde capable d'agir par cupidité, capable de jouer avec sa proie et d'y prendre un plaisir malsain. C'était ce qui en faisait l'une des espèces les plus dangereuses, car elle redoublait d'inventivité pour arriver à ses fins, et c'était ce qui ne rendait cette chasse que plus difficile et palpitante.
    Il avait espéré s'être trompé, espéré que sa proie soit toute autre, mais si Kunao en arrivait aux mêmes conclusions que lui, alors cela ne pouvait qu'être vrai. Le jeune homme détailla son avis sur cette affaire, argumentant que le plan de mettre cela sur le dos d'un animal était assez malin. Passant une main sur son menton, l'aveugle admit à son tour :

    Au moins on sait que, contrairement aux autres, ils n'ont pas peur de faire couler le sang. Pas besoin d'y aller avec le dos de la cuillère, avec eux.


    Il avait eu des doutes avec les voleurs de hier, car ils étaient un ramassis d'incompétents faiblement armés, mais surtout parce qu'ils n'avaient fait aucune victime. Ici il n'y avait plus aucun doute à avoir ce qui, d'une certaine façon, rendait ses décisions bien plus faciles. Certes il continuerait à donner les ordres, tout alpha qu'il était, mais au moins il savait qu'il n'aurait pas à douter ou se sentir mal, s'il en venait à faire couler le sang de ceux qui, il l'espérait, en viendrait à s'attaquer à son groupe. Après tout les brigands n'étaient-ils pas cupides et démesurément gourmands ? Peut-être viseraient-ils, à présent, un peu gros poisson et à ce moment-là Kyoshiro et Kunao seraient là pour les cueillir.
    Le duo remonta finalement la piste pour rattraper la cohorte et, silencieusement, le forgeron laissa son camarade prendre la parole, pour expliquer au chef de groupe la situation. Après tout Kunao était du même rang que lui, il avait aussi le droit à la parole, le droit de donner des ordres quant au rythme de marche de la cohorte, ou les directives à transmettre aux soldats. Ces soldats étaient tendus, ils n'apprécieraient donc pas vraiment la nouvelle et, bientôt, ce fut la gratte-papier qui vint râler quant à la dangerosité de la région. S'attendait-il à une promenade de santé, cet idiot ? Soupirant, le Tadake laissa son compagnon expliqua la situation jusqu'à ce que, finalement, le mot ne soit passé au reste de la troupe et, bien sûr, la tension ne se fit que plus palpable.
    Les soldats se rassemblèrent autour des hommes de Seizan, marquant leur mécontentement et leur défiance face aux intrus venus leur mettre des bâtons dans les roues. Vraiment ? Ils voulaient faire cela ici et maintenant ? Kyoshiro essaya d'être diplomate, en lançant un :

    Nous sommes ici pour vous aider à mener votre escorte à bien. Ni plus, ni moins.  


    Bien sûr aucun des soldats face à lui ne fut réceptif à ses propos. Certains s'avancèrent vers lui, mâchoires et poings serrés, prêt à lui décoller un crochet du droit à tout moment, car ils en avaient plus qu'assez de se faire dire quoi faire par des touristes. Kyoshiro n'était pas plus diplomate que cela, il avait ses limites et, quand deux jeunes soldats sortirent du cercle pour faire face aux deux samouraïs, il sentit sa patience s'envoler comme des feuilles emportées dans la tempête. De toute sa grande taille il s'avança à son tour, expliquant sur un ton sec et absent de toute trace de sympathie :

    Maintenant, on va mettre les choses au clair. Je ne vous connais et ne vous aime pas, mais ça ne m'empêche pas de faire mon boulot pour autant, sans râler dés que l'occasion se présente. Pouvez-vous en dire autant ? Vous êtes des p*tains de soldats, non ? Alors montrez-le, et faites ce pourquoi vous êtes payés, sans ronchonner comme une bande de femmelettes!


    Les poings se serrèrent davantage, signal que l'explosion était imminente, jusqu'à ce qu'un craquement et un bruit sourd ne se fasse entendre, à  une dizaine de mètres devant la cohorte. Un arbre venait de tomber sur la route, ou du moins venant d'être abattu pour qu'il y tombe et, d'instinct, sur son cheval, le commandant ordonna à ses troupes de se mettre en formation. Certains rechignèrent un instant, pour finalement obéir. Vraiment ? Un arbre abattu sur la route, était-ce là leur méthode, pour attaquer un convoi de cette taille ? Sentant son corps bouillit, le colosse extirpa Sekitsui de son fourreau, s'avançant en tête du convoi, sans sentir le moindre ennemi pour le moment. Cachés dans les arbres, devant eux ? Très probablement oui, et ce fut donc avec une puissante et sèche voix que le forgeron brisa le silence d'un :

    Alors c'est comme ça que vous voulez la jouer, hein ? Très bien alors venez ! Prouvez ce que vous voulez ! Vous apprendrez ainsi la plus importante des leçons !


    Joignant le geste à la parole, le colosse redressa son arbre, tranchant l'air devant lui alors qu'il se mette en position. Allait-il enfin avoir ce combat qu'il espérait depuis le début ? Allait-il enfin pour se battre au côté de Kunao ? Ce fut avec cet espoir, cette espérance que le colosse porta sa main à son visage, se débarrassant de son bandeaux pour révéler deux prunelles lactées, vides, pures. Enfin sa voie fut portée à travers les arbres, enfin il vocalisa la plus importantes des leçons, quand il s'agissait de combattre deux guerriers de Seizan.

    On ne fait pas chier les samouraïs de Seizan !    

    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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    Fumiri Kunao
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    Inventaire

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      Objet: - Armure de fer ★★ - Un katana simple ★. - Un Katana Télescopique - Tantô ★ - Yakusha 訳者 (litt. Traducteur) - Miroir de Reset - Bois d'eden
    Une épée dans la main...
    Avec Kyoshiro ─ Province des Oasis ─ Hiver 805


    - Bande de co... Ce furent mes premiers mots à l'égard de cette troupe de trous du cul qui essayaient de se la jouer revendicatif face à nous.

    On jouait ensemble pour protéger le gratte-papier et sauver tout le monde, mais l'ego l'emportait sur tout. Tout le temps. Seulement, un arbre coupa toute ma chic dans un bruit sourd qui réveilla l'instinct de survie de tous les soldats présents, éliminant pendant quelques instants la verve des "armures brillantes" comme j'allais aimer les appeler ensuite... Des beaux atours, mais rien dedans.

    Je ne parlais pas de muscles, non non...

    Soufflant un coup pour évacuer la colère, je reprenais des sens plus affuté pour affronter ce qui allait arriver. Kyoshiro, de son côté, adoptait encore les couleurs de cette colère guerrière qui purifiait autant qu'elle souillait la troupe. Il criait, défiant les bucherons amateurs de se pointer pour recevoir leur part de coups ! Valorisant la puissance des samouraïs de Seizan, il beuglait en direction des arbres qui dissimulaient cette menace invisible : Cette chute sylvestre devait nous faire peur ? Elle gargarisait les deux chuunins dans un seul objectif, faire passer leur nerf sur d'autres personnes que leurs camarades puisque sans cette intervention, j'étais bien prêt à foutre mon poing dans le visage du premier connard qui allait me traiter d'arrogant. La colère, visiblement, palpitait encore dans un creux de ma tête, car je dégainais rapidement mon katana pour aiguiser la lame sur le tronc en le tranchant d'un coup puissant de Iaido.
    Si la valeur stylistique n'était plus à présenter, la vraie autorité de cet art, celui de dégainer rapidement et férocement, était dans la puissance et l'efficacité : Poussé à son paroxysme, je pouvais diviser une bonne partie des matériaux terrestres et le bois ne résista guère face à ma technique. Si je n'avais pas, encore, une arme démoniaque, je pouvais quand même présenter mes propres avantages : Une technique redoutable.

    - Vous avez mieux à nous présenter ? Pas de rire, pas de colère, juste le silence assourdissant d'une forêt proche et pourtant si lointaine... La plupart du temps, on voyait des Yokai dans les profondeurs de ces contrées, mais quelques secondes plus tard, ce furent des flèches qui percèrent le la cime pour chercher à blesser et affaiblir les cottes de mailles présentes dans le coin. Enfin ! Un cri de joie ? Pas vraiment, mais cela pouvait s'en rapprocher !

    Rejoignant rapidement l'ensemble de carriole, pour éviter le premier essaim acéré, je sortis une tête pour observer la venue des joyeux rigolos qui voulaient nous faire la peau. Ce fut le moment exact où une bonne vingtaine de brigands arrivèrent, sur le flanc où était né le premier assaut... Engageant un pied pour bondir sur eux, je captais immédiatement des cris dans mon dos. Du baume au cœur pour les soldats de la capitale ? Vu le ton, ce n'était pas ça... Tournant mes yeux, je découvrais le même nombre même à l'inverse de l'attaque que je venais d'observer. Nous étions pris en tenaille, quarante gaillards peu défendu, mais lourdement armés courraient dans notre direction comme si Jashin leur courrait après...

    Je me doutais bien que l'enfer allait débuter dans notre petite formation.

    Reconnaissant rapidement la position de Kyoshiro, qui s'était débandé pour l'occassion, je ne pris pas le temps d'apprécier le regard océanique du bonhomme pour m'intéresser plutôt aux autres Seizanjins en qui je faisais confiance :

    - Défendez le convoi ! Ils attaquent des deux côtés ! L'information était superflue, n'importe qui avec des oreilles et... Des yeux pouvait apercevoir la troupe, comme des dents, qui cherchait à nous croquer.

    La formation défensive était de rigueur, mais je laissais la garde sur-protégée s'en charger : Initiant de nouveau ma charge, je rejoignais le front qui s'était formé sur les abords du chemin, devant les quelques carrioles qui contenaient les vivres et les affaires pour coucher. Bien que l'objectif principal était de sauver la peau du fonctionnaire et de ses potes, une réussite secondaire pouvait être de ne pas se faire bèqueter nos ressources... Une guerre de position où pas mal de nos points stratégiques étaient dans des caisses, guidé par des chevaux. Passant à côté d'un homme, qui tenait sa position prés d'un âne, je lui soufflais rapidement :

    - Essayez de déplacer les restes du tronc, je l'ai coupé ! Peu de mots, mais j'espérais qu'il avait compris le principal de mon idée : Passer, coût que coût, pour sécuriser le plus vite possible le monsieur trop luxueux pour se joindre au combat.

    Je l'imaginais bien tremblant dans sa propre caisse, plus grande toutefois.

    D'un cri rageur, j'entamais mon premier assaut : Un masakari de fortune était tenu par un homme qui ressemblait plus à un bucheron vagabond qu'à un brigand, je passais rapidement sous la garde limité de l'arme pour chopper la main du pauvre hère avec ma lame. Tranchée sèchement, le bois et le fer tomba, encore tenu par un bout de chair séparé de sa base. Pas la peine de l'achever, il n'était plus bon à rien dans cette attaque... Pire que tout, ses cris et son agonie pouvait servir à décourager les voisins.
    Déjà, je me tournais vers un autre type, dont les mains occupées un coutelas ressemblant plus à un tantô qu'à une dague. Il saisit rapidement mon regard, car il frissonna avant d'attaquer, cherchant absolument à ne pas connaitre le même sort que son camarade... Le peu de portée qu'il avait avantageait fortement ma propre arme et je pus bloquer subtilement sa première attaque pour me mettre hors de danger. Un pas en arrière puis deux en avant pour le prendre en contre-pied et, cette fois, lui planter l'extrémité de mon arme dans l'œil.

    - Tu te mets le doigt dans l'œil si tu penses me battre. Ricanant, j'attendais de voir s'il allait tomber devant la douleur et le sang, ou bien chercher à continuer ce combat perdu d'avance.

    Le chaos prenait le contrôle de la route, alors que derrière moi le fer rencontrait le fer dans un vacarme assourdissant. Si les hommes manquait de puissance de frappe, ils étaient bien défendus par leur armure rutilante...

    C'était déjà ça.




    CEYLAN



    Une épée dans la main... (PV Kyoshiro)  - Page 2 K0ou
    Tadake Kyoshiro
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    Les soldats armés de Seizan n'avaient que rarement des problèmes de discipline, car chacun d'entre eux comprenait que ne pas suivre les règles pouvait mettre en danger tout le reste du groupe ou, à plus large échelle, toute la communauté. Certes il était tentant pour les plus jeunes de se laisser emporter par le feu de l'action, de vouloir jouer les héros et impressionner son monde, Kyoshiro lui-même avait fait partie de ces gens-là jadis, mais que se passerait-il s'il foirait son coup ? Sa communauté se souviendrait-elle de lui comme l'homme qui avait apporté malheur et mort sur les siens ? Oh bien sûr, à nul risque et sacrifice nulle gloire, l'aveugle en avait pleinement conscience, mais il y avait un temps pour l'héroïsme et un temps pour la stupidité.
    Ils voulaient tous faire couler du sang, certains peut-être même pour la première fois et, si le Tadake respectait cette volonté, il ne perdait jamais de vue la mission qui lui avait été assignée. Il s'était attendu à ce qu'ils se rappellent de leurs ordres, qu'ils continuent à râler en avançant mais, lorsqu'un cercle se forma, une certaine surprise s'empara de lui. Quel était le premier d'entre eux à s'être senti pousser une paire, pour oser stpper ainsi la cohorte ? Qui était celui à qui il allait devoir briser les dents, pour faire rentrer les autres dans le rang ? Ce fut avec cette question en tête que le colosse s'avança, faisant porter sa voie à qui voudrait bien l'entendre, espérant que le défi qu'il lançait allait pouvoir calmer les plus téméraires car, franchement, il avait autre chose à faire que de foutre une raclée à quelqu'un pour prouvait qu'il ne fallait pas l'emmerder.

    Enfin les voleurs passèrent à l'action, donnant une bonne raison aux soldats de se mettre en ordre et, surtout, une occasion en or pour Kyoshiro de prouver qu'il n'avait pas juste une grande gueule. Il avança donc en tête de file, voyant certaines racailles sortir des bois, sur sa droite. Il sentait déjà les soldats s'affairer, se mettre en place, se presser avec la rage et les dents serrées, jusqu'à ce qu'un autre groupe de racaille n'apparaisse, sur la gauche. Pestant dans sa barbe non-existante, conscient que les choses se compliquaient et qu'il allait devoir faire le ménage rapidement, le colosse brandit sa lame démoniaque face à deux pourceaux lui fonçant dessus, l'un à la suite de l'autre.

    Le premier était rapide et volontaire, portant tout son poids sur chacun de ses coups, certains de ses assauts stoppant l'avancée de l'aveugle jusqu'à ce que ce dernier ne change de tactique. Agressif dans sa façon de se battre, Kyoshiro avait une certaine intelligence tactique et, lorsque le brigand s'avança vers lui pour un autre assaut, il fit glisser sa propre lame le long de la sienne, dévia la course de l'attaque sur sa droite, avant de relever Sekitsui et tranchant le flanc de son opposant.
    Dans sa course il continua d'avancer, portant un coup oblique de bas en haut, emportant avec lui la lame du secong brigand. Un mouvement de poignet pour changer le sens de la lame, et celle-ci se figea en plein milieu du torse du second idiot, ce dernier s'écroulant à terre comme un vulgaire sac de patates. Ah enfin il se sentait vivant ! Enfin il sentait son sens pomper à travers ses veines et, s'il fut sur le point de sourire de joie, il se retint en voyant plusieurs autres brigands émerger dans sa direction. Lame plantée dans le sol, mains jointes devant lui, l'enfant de l'hiver se concentra et prit une profonde inspiration, formant les signes qu'il connaissait s bien, avant de lâcher :

    Katon : Hōsenka no jutsu !  


    Plusieurs boules de feu s'extripèrent de sa bouche et, si certains brigands parvinrent à s'en tirer, d'autres n'eurent pas cette chance. Iles prirent feu et, alors que l'aveugle se délectait de leurs cris de panique et d'agonie, ce fut froidement qu'il reprit son arme, murmurant :

    Brûlez, bande de sal*pes. Brûlez.   


    Il n'avait aucune pitié, aucune empathie envers son adversaire, quel qu'il puisse être. L'arme démoniauqe à la main, l'aveugle se rapprocha de son camarade qui luttait vaillament de son côté. Profiter de quelques secondes de repos, le forgeron capta l'arrivée de deux racailles au gabari bien différent de celui de ses collègues. Deux brutes dans ce qui se faisait de moins subtil. Reniflant de dédain, Kyoshiro posa une main sur l'épaule de Kunao, pointant les deux brutes d'un simple mouvement de tête.

    Voilà les gros bras. Toi la gauche, moi la droite ? Finissons ça vite, avant que les boulets ne soient submergés. 


    Certes ils étaient organisés et bien protégés, mais cela serait-il suffisant ? Le samouraï ne pouvait pas prendre davantage de risque, aussi fit-il mouvement en direction de la brute armée d'une large hache, faite sans doute autant pour trancher des troncs que des hommes. Rengainant Sekitsui, le bretteur dégaina son katana dans sa main gauche et son wakizashi dans sa main droite, avant de s'avancer en bombant le torse. La brute faisait des moulinets avec sa hache, pour impressionner son monde, tandis que Kyoshiro terminait sa présentation d'un :

    Déçu de tomber sur l'aveugle, mon gros ? Oh ne t'inquiète pas, tu n'auras pas le temps d'être déçu bien longtemps. Allez prépare-toi, tas de graisse !  


    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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    La brute de droite, que me désignait Kyoshiro, paraissait ne pas être un gros morceau : Comment pouvait-il l’être ? Les bandits n’utilisaient presque jamais le chakra, ou bien avec beaucoup de lacunes, et bien que je n’étais pas non plus un expert en ninjutsu, je me révélais être un sacré épéiste qui compensait pas mal…

    Ainsi, en fonçant sur ma proie, je croyais en une victoire facile, presque badine, mais le tas de muscle et de gras se révéla plus rapide que je ne le pensais et sa masse en bois, arme fantasmagorique qui faisait peur aux civils par sa taille et le volume de force qu’il fallait opérer pour la porter, s’arracha du sol avec une inertie suspecte pour venir me percuter dans le torse.
    Sur le coup, je fus soufflé autant physiquement que mentalement… La surprise me projeta en arrière et je me retrouvais une micro-seconde sur les fesses avant que je ne puisse me remettre sur pattes. En combat, l’immobilité était promesse de mort, comme le fait de sous-estimer son adversaire. Crachant au sol, j’apprenais ma leçon comme un enfant en remerciant les Kamis de ne pas m’avoir buté pour mon arrogance.

    Le katana en position, les deux mains sur la garde qui était collé à mon front, j’étais de profil alors que la lame s’affinait devant moi : Ma posture ne laissait plus apparaitre la moindre faille. Je m’étais fait prendre une fois et mon corps endolori allait me le rappeler pour quelques jours. Le tronc d’arbre qui lui servait d’arme ne laissait que peu de place à la résistance naturelle, ainsi, j'avais dû solidifier mon corps avec mes muscles et mon chakra pour pouvoir éviter de briser mes côtes ou d’autres os plus précieux.  

    Plus engagé, je me jetais de nouveau en gardant des yeux ses gestes des mains : La masse repartit de plus belle vers moi, mais j’avais un plan pour arrêter de me prendre des coups aussi ridicule. Changeant d’angle, de posture, je baissais mon katana pour opérer une frappe de bas en haut. L’objectif ? Couper en deux le bois tendre qui faisait de son arme le meilleur argument pour le recyclage solidaire… Bien que facilement sculptable, ce matériau ne valait rien contre le bon vieil acier et une technique quasi-parfaite qui me permettait de diviser la plupart des objets du monde connu. Ainsi, le pilier du colosse devint deux épais bâtons et il se sentit un peu bête maintenant… Pas trop longtemps, en fait, car je me faufilais dans l’engagement ainsi créé vers son plexus pour appliquer le fil de mon katana sur sa peau tendue par les muscles, certes, mais néanmoins toujours fragile.

    Une entaille, deux entailles et il s’écroula… Encore vivant, pour l’instant, mais l’hémorragie du “X” qui barrait son torse allait avoir raison de son existence portée vers le crime. Soupirant devant cet assaut qui aurait dû prendre moins longtemps, je me tournais vers mon camarade aveugle pour voir comme il s’occupait de sa part : Comme un chef, bien évidemment.
    Alors, je fis volte-face pour voir le camp, dans son intégralité, porté vers le chaos du combat : Si la défense était importante et intense, en raison des boucliers et des armures pourvues par la capitale, le nombre et la tactique de la bataille faisait que mes camarades reculaient devant des fronts qui, peu à peu, se rejoignaient dans un centre où, le pauvre noble, semblait seul au monde comme sur une bouée de sauvetage. La tenaille allait se refermer sur le fil si fragile et j’assistais à la scène de ma position, comme un spectateur qui n’avait qu’à s'asseoir.

    “Non.”

    Il fallait repartir à l’attaque, ou plutôt en défense, pour supporter le choc et éviter que le client ne se fasse écharper pour ses richesses matérielles et sa position… Une bonne rançon pour sa capture pouvait payer des années de tournée générale. Je n’allais pas laisser faire ça. Sifflant pour attirer l’attention du guerrier au fouet, je lui criais :

    - Il faut battre en retraite ! Ils perdent du terrain ! Qu’importe ce qu’il comprenait pour le “ils”. Je pus discerner une présence foncer sur lui alors qu’il était aux prises avec sa propre bête.

    Ni une ni deux, nonobstant ses réactions s’il l’avait perçu de lui-même avec ses sens surdéveloppés qui compensaient la perte de sa vision, je fonçais vers lui pour appliquer mon pied sur le visage du mécréant qui voulait ainsi daguer un chuunin de Seizan no Sato par derrière. Bien que peu expert en taijutsu, j’arrivais à utiliser la surprise à mon avantage pour pallier mon apparente incompétence. Très vite, je cueillais l’imprudent au sol avec la pointe de mon arme, histoire que son sang irrigue les arbres et les fleurs du chemin… Une menace en moins.
    D’un sourire entendu, je fonçais vers le convoi en tailladant sur mon passage sans m’occuper d’achever ou non le blé que je fauchais. Il n’était plus question de miséricorde, ni d’efficacité : Si l’attaque demandait d’éliminer vite et bien, ici, je devais devenir un bouclier de plus dans la rangée, bien que je n’en avais aucun… La bataille faisait rage et pas mal de garde de la capitale se retournaient sur mon passage, croyant à un brigand de plus qui les attaquait. Évidemment, l’adrénaline et la paranoïa liés à la survie faisait leur travail et ils se relaxaient en voyant mon visage avant de repartir dans leurs assauts. Sur le côté, contre un arbre ou un chariot, des armures brillantes étaient disposés sur des cadavres… Les lames trouvaient parfois des passages dans les coudes, les cous ou derrière les genoux. Peu d’attaques mortelles, mais du sang trop répandu ne pouvaient plus faire vivre son homme !

    Mordant ma lèvre, je continuais ma route pour déboucher devant la tente du seigneur : Des gardes me firent une place dans le cercle fermé du dernier bastion avant le haut-fonctionnaire qu’on entendait plus dans son beau chariot décoré. La peur ? Je n’en savais rien et cela ne me préoccupait pas. D’une voix forte, j’annonçais aux hommes de passer un ordre simple :

    - Revenez autour du carrosse de sa majesté !

    Resserrer les rangs, puisque les fronts étaient trop étendus. On se faisait grignoter petit à petit, faute d’une organisation suffisante. La surprise voulait ça ! Il fallait leur donner du terrain pour respirer et reprendre la lutte : Avec une défense suffisamment préparée, on pouvait avoir l’avantage ! Le nombre décroissait, la surprise s’atténuait et la tactique des brigands n’allait plus qu’être une mauvaise herbe qu’on allait décrocher d’un coup de lame.

    Les prochaines minutes allaient être précieuses, il fallait juste que la chaîne de commandement se fasse…

    D’ailleurs, où était le commandant des gardes ?
    CEYLAN



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    Une épée dans la main




    En d'autres circonstances, moyennant quelques changements, le jeune homme aurait pu faire partie de ces brutes qui attaquaient les plus faibles passants, pour se remplir la panse et les poches. Il aurait pu finir brigand, finir comme l'un de ces vautours et, quelque part, il était heureux que cela ne soit pas le cas. Sa vie lui avait appris un certain nombre de valeurs, ainsi que la possibilité de se défendre contre la barbarie humaine, mais elle l'avait aussi appris à pouvoir s'élever fièrement au-dessus de sa propre condition. Il n'était pas qu'une simple épée-louée, qu'un simple mercenaire avide de sensations fortes : il était un de ces rares guerriers capables de maîtriser et manier le chakra à sa guise. C'était cette force, cet atout qui lui faisait observer un champ de bataille avec amusement plus qu'avec crainte car, au final, il savait que rares étaient ceux à même de lui tenir tête.
    Kyoshiro savait que la meilleure défense c'était l'attaque et cela se reflétait à merveille dans son style de combat. IL préférait noyer son adversaire sous des attaques, lui imposer son rythme, lui couper l'herbe sous le pied plutôt que de le laisser venir à lui. Certains voyaient cela comme un geste stupide, une marque d'inexpérience ou d'impatience et peut-être était-ce vrai, mais Kyoshiro préférait s'imposer au monde plutôt que de subir ce dernier. Après tout, son but n'était-il pas de devenir le plus puissant combattant de Seizan, puis du monde tout entier ?

    L'aveugle laissa donc son camarade faire face à une brute, alors que la sienne s'approchait de lui, sa massue en bois fermement tenue dans son énorme main. Souriant en sentant ce gros plein de soupe s'approcher, l'enfant de l'hiver se mit alors en route, confiant en ses capacités martiales...voire peut-être même trop confiant. Il avait supposé que taille signifiait lenteur et, donc, avait débuté ses interminables assauts mettant fin à l'avancée du brigand devant lui. Cependant ce dernier, plein de surprises, n'avait pas encore dévoilé toutes ses cartes et, après avoir repoussé Kyoshiro légèrement en arrière, expédié un coup de massue avec une force et une vitesse décuplée. Pris par surprises, Kyoshiro parvint à peine à croiser les lames devant lui, en guise de barrière, avant de sentir son corps trembler et décoller du sol, projeté en arrière sous la force de l'attaque inattendue. Ah, alors le gros en avait encore en réserve, hein ?

    Gros tas de graisses de mes deux c...


    Le Tadake était un très mauvais perdant, et ne pouvait concevoir d'admettre son échec devant qui que ce soit. Face à cette erreur de jugement il ne put que serrer les dents, avant de resserrer la prise sur ses armes et repartir à l'assaut, avec une énergie retrouvé.
    Cette fois-ci ses couples se firent plus lourds, plus secs, plus tranchants en raison du chakra qui recouvrait à présent les deux lames, quelque chose qu'il n'avait pas cru nécessaire face à de vulgaires brigands. Cela revenait à écraser une fourmi avec un marteau, mais de toute évidence la fourmi avait encore du mordant. Cette fois-ci la tendance fut inversée et, finalement, après plusieurs assauts, la massue fut réduite en peau de chagrin. Dans un ultime assaut, l'aveugle bondit et tranchant le bras du colosse au niveau du poignet, avant de pivoter sur lui-même et expédier son wakizashi dans la gorge du grassouillet qui tomba genoux à terre, s'étouffant dans un horrible gargouilli, avant de tomber face contre terre. Se redressant, victorieux comme cela devrait toujours l'être, le forgeron cracha sur la dépouille encore chaude de son opposant, terminant par un :

    Alors ? C'est qui le patron, gros lard ?  


    Du...respect ? Qu'est-ce que c'était que cette chose ? Ni une ni deux, Kyoshiro capta la présence de son camarade, fronçant les sourcils lorsque celui-ci suggéra de battre de retraite. Connaissait-il si mal son audience, pour proposer une telle chose ? Certes l'aveugle pouvait sentir le mouvement des troupes, sentir que les soldats résistaient et que l'étau se resserrait, mais envisager la retraite était impensable et il n'hésita pas à le faire savoir.

    Tu plaisantes, j'espère ? Fais-les tenir un peu plus longtemps, je vais affaiblir leur ligne d'attaque.


    Une autre façon de dire qu'il allait faire le ménage, en somme. Rangeant ses deux lames, sentant son camarade s'enfoncer dans la mêlée pour donner ses ordres, Kyoshiro dégaina sa lame démoniaque, sentant le manche au creux de sa main, chuchotant :

    Allez, Sekitsui. C'est l'heure de reprendre le boulot.


    Et tel un fermier, le faucheur n'hésita pas à se mettre à la tâche, avec ferveur. Sa lame s'étendit, se déploya à l'image d'un fouet garni de croc et, plutôt que de foncer la tête la première, le colosse étendit sa lame comme un fermier manierait sa faux pour faucher du blé. Se concentra sur le flanc droit, le plus près de lui, le colosse déploya toute la force de ses puissants bras pour faucher tous les malheureux se trouvant sur sa route, fouettant l'air sans discontinuer jusqu'à ce que, enfin, il ne parvienne à former un trou dans la ligne adverse. Une mince brèche venait d'être formée et, à quelques mètres de lui, le colosse capta la présence du commandant des troupes, venu montrer l'exemple et se battre au front, pour soutenir le morceau le plus faible de la formation. Un geste admirable, certes, mais complètement stupide compte tenu du fait que la formation totale n'était que très peu organisée et cohérente. Il avait brûlé les étapes, ce qui poussa l'aveugle à bondir dans la brèche, l'attrapant par le col avant de lui beugler :

    Mais qu'est-ce que tu fous là, gros débile ? C'est pas l'moment de jouer aux héros ! Tes hommes ont besoin de toi, alors retourne en arrière et donne tes p*tain d'ordres ! Fais ton boulot et organise la défense ! On s'occupe du reste


    Diploma-quoi ?
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    Fumiri Kunao
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    Si Kyoshiro avait refusé de redescendre pour défendre et guider les troupes, il m'avait chargé de faire ce travail : Bien que l'action n'amenait pas une réflexion complète sur la chose, je fus un peu jaloux de voir que mon autorité ou mon charisme n'égalait pas celui du soldat bandé. S'il m'avait crié cet ordre, est-ce que j'aurai pu répondre de la même sorte ? Je n'en savais rien et fixé dans la ligne protectrice du convoi, je réfléchissais à peine à cela. Ce n'était pas le moment.
    Mon ordre avait eu un peu d'inertie, comment cela aurait pu en autre autrement vu le chaos technique dans la procession ? Les hommes se passaient mes consignes et chacun réfléchissait un instant, trop long, avant de faire leur part de la transmission : J'étais un chuunin, et j'étais un étranger pour eux. Certains, comme moi, faisaient ce qu'ils devaient faire, mais il y avait encore des revendicateurs qui pensaient encore au lieu d'agir...

    Ce temps perdu, c'étaient des morts et des blessés.

    Les dents émettant un son strident, tellement je les serrais devant cette déconfiture, je sortais de la ligne en allant chercher les soldats encore trop loin pour que la nouvelle n'arrive à eux : Les bandits avançaient, le flux s'était tari pour ne laisser que l'observation placide qu'ils étaient tous là, bien au courant que leur manœuvre avait réussi. Les archers étaient descendus, parfaitement conscient que leurs flèches à présent pouvaient toucher autant leurs cibles que leurs alliés... Ils étaient organisés, bien trop même pour l'image que je me faisais de cette province si proche de Seizan.

    Sautant au-dessus d'un chariot qui bloquait le passage, je me jetais contre le premier voleur venu pour protéger un subordonné... Le type en armure était trop lent et l'ennemi se révélait bien assez agile pour esquiver, tout en bloquant sur sa protection. Un vrai combat sourd, ne laissant peu de place à un moment de pause dans les passes d'armes. Un vrai corps à corps que j'annulais par mon intervention : Attrapant l'épaule gauche du malheureux, je le plantais et la pointe de mon katana tapota même contre le métal froid de mon partenaire. Un son faible qui me fit même craindre d'avoir blessé mon allié, mais je n'étais pas capable de faire de telle chose en estoc. Relâchant ma prise sur la victime, je criais au garde la phrase suivante :

    - Retourne à la cariole, connard, on doit protéger le haut-fonctionnaire. Le laissant en plan ensuite, j'allais chercher d'autres ruffians qui voulaient être des héros sans avoir les compétences ou la volonté pour.

    Une bonne dizaine de minutes furent nécessaire pour faire le tour d'une moitié du convoi : La voie était pleine d'obstacles et tous les deux mètres, je devais me taper des brigands, tout en protégeant mes camarades du jour. C'était un boulot de con, mais à part moi et Kyoshiro qui s'amusait sur la colline, qui pouvait le faire ? Les autres soldats de Seizan, bien plus obéissant, avaient tout de suite suivi la mesure et je ne pouvais compter que sur moi pour finir le travail... Loin devant moi, un homme surgit et, en me mettant ne position, j'eus l'ambition de le frapper avant de remarquer le brillant de son pourpoint et son visage familier : Le chef des gardes s'avançait, courant presque et j'eus l'éclaircissement sur ses activités pendant le conflit. Il était brave, bien brave même, mais il avait dépassé un peu ses capacités au vu de son souffle long et grave alors qu'il me dépassait. Il avait compris qu'on avait besoin de lui ? Peut-être, en tout cas avec leur patron derrière eux, les gardes allaient filer droit...
    M'adossant au bois creux d'une charrette, j'observais le tout : Un moment de repos bien mérité, pour remettre mes idées en place. L'effectif des bandits diminuait, sans doute avec la défense maintenant serrés et l'attrait des quelques combattants qui leur filait au train, dont Kyoshiro. Rapidement, je cherchais la silhouette du chuunin dans l'horizon, mais je ne pus rien voir... La fumée de premier feu commençait à poindre.

    "Du feu ?" Clignant des yeux, je compris vite de quoi il en retournait : S'ils allaient perdre, les brigands n'étaient pas idiots et amenaient une autre variable contre la ligne de fer qui, maintenant, leur faisait face : Des torches s'approchaient pour incendier des chariots et les balancer contre les hommes cerclaient d'acier... Une autre façon de passer leurs défenses ?

    - Et merde. Repartant de plus belle, je me dirigeais maintenant vers le centre pour prendre dans le dos les pyromanes du dimanche... Cette fois, c'était véritablement un cas de force majeur puisque si le feu touchait le chariot de son altesse, cela pouvait être dramatique !

    Vite !

    CEYLAN



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    Oh ce que le colosse aurait donné pour avoir le droit à une bataille frontale propre, avec des adversaires talentueux et des compagnons fiables mais, malheureusement, on ne choisissait pas toujours le lieu et le moment d'une bataille, aussi brouillonne puisse t-elle être. Oh certes il appréciait de ne pas tomber contre des adversaires maîtrisant le chakra, contre quelqu'un capable de lui opposer une véritable résistance, car cela ne rendait sa tâche que plus facilement mais, justement, n'était-ce pas trop facile ? Certes les brigands compensaient leur manque de talent et de discipline par la force de leur nombre et la surprise de leur attaque, mais la surprise ne durait qu'un temps seulement et, bientôt, l'équilibre des forces viendrait à se pencher de l'autre côté.
    Plusieurs soldats de cette trope n'avaient jamais vu de combats, ou très peu. Peut-être avaient-ils une vision idéalisée de ce qu'était une bataille, de ce qu'était l'héroïsme, au risque de perdre totalement pied avec la réalité, mais c'était justement là qu'intervenait leur commandant, pour leur ramener les pieds sur terre...en théorie tout du moins car, faisant écho à la frustration de ses propres troupes, l'homme de devoir en avait délaissé ses responsabilités pour aller au devant du danger, pour l'affronter à visage découvert. Kyoshiro ne lui jetait pas la pierre, lui non plus ne serait pas capable de rester en arrière alors qu'une bataille avait lieu, à quelques mètres de lui, mais il s'était permis une certaine remontrance, car cet échec éventuel allait se répercuter sur l'aveugle et ce dernier ne pouvait tolérer une telle chose.

    Le commandant semblait avoir repris ses esprits, retournant en arrière non sans montrer son mécontentement face à l'aveugle, mais ce dernier n'en avait que faire. Il était, cependant, bien plus intrigué par l'odeur de brûlé qui était à présent capté par son nez. Fronçant les sourcils, espérant qu'il se trompe, ce fut en s'écartant un peu, en prenant une autre direction qu'il sentait une soudaine chaleur commencer à réchauffer son visage. Bientôt il fut alerté  par les cris de soldats, par les « au feu » beuglés çà et là. Non mais c'était une blague ? D'abord ils avaient recours à l'embuscade, et maintenant que l'effet de surprise était passé les brigands essayaient de tout brûler, comme un baroud d'honneur ?

    D'habitude j'adore le feu mais là...c'est vraiment pas le moment.


    Pourquoi repensait-il à sa forge, tout d'un coup ? Secouant sa tête de gauche à droite, comme pour se ramener à la réalité, le colosse prit la pleine mesure de l'embrasement de certains chariots, le feu sautant d'un amas de bois à un autre avec une aisance étonnante. Maudissant son incapacité à manier le suiton, ce qui aurait été salvateur en pareil moment, il se tourna vers les troupes les plus proches des derniers chariots en état, beuglant un :

    Poussez-moi ces chariots ! Empêchez le feu de se propager !  


    Pendant ce temps-là il se remis à son fauchage, en ignorant le feu qui embrasait ses muscles, ainsi que le poids qui s'écrasait contre sa cage thoracique. En refusant de battre en retraite il avait choisi la voie la plus difficile, la plus éprouvante et il en sentait les conséquences, à chacun de ses mouvements de fouet. Les adversaires étaient de moins en moins nombreux mais, déterminé ou non, ses mouvements étaient surtout de plus en plus lents et lourds à porter. Enfin, enfin une fois les chariots écartés et la propagation du feu stoppé, les brigands restants comprirent leur défaite et, si certains continuèrent vainement à lutter, le gros de ce qu'il restait finit par rebrousser chemin, par se disperser dans la forêt.

    C'est ça, barrez-vous !  


    D'ordinaire il aurait pris un temps pour reprendre son souffle, pour s'asseoir et laisser ses membres se reposer, mais le colosse – tout déraisonnable qu'il était – ne s'en donna pas le temps. Au lieu de cela il se tourna vers les soldats, vers ceux qui se taisaient à présent qu'ils comprenaient que l'aveugle n'était pas que bon en paroles, avant de leur sourire et percer le silence d'un :

    Beau boulot, les gars. Vous avez tenu bon, vous avez montré que vous en avez. Maintenant on se bouge, on doit trouver un lieu sûr où se rassembler, pour souffler un peu.


    Certains échangèrent des regards surpris, incompréhensifs face au changement de ton de l'aveugle mais, finalement, après quelques instants, un semblant d'organisation fut retrouvé. Avançant à nouveau en tête de file, espérant y retrouver Kunao, il posa une manque amicale sur l'épaule de ce dernier, masquant sa propre fatigue en lui lâchant un bon mot.

    Bon boulot, toi aussi. Tu t'es battu comme un chef. Continue comme ça et je vais vraiment avoir du soucis à me faire, niveau compétition vers le sommet.


    Reconnaître un autre combattant comme un véritable compétiteur, comme quelqu'un capable de le mettre en difficulté, c'était sans doute le meilleur compliment que Tadake Kyoshiro puisse faire à un autre être humain.
    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
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    Avec Kyoshiro ─ Province des Oasis ─ Hiver 805



    Les quelques mètres qui me séparaient de l'incendie se faisaient sentir comme des kilomètres : Le temps se dilatait de façon surprenante devant l'urgence. Si l'attaque de bandit était déjà une situation complexe, la tactique de la terre brûlée devenait dramatiquement excessive et mes pas s'écrasaient dans la poussière, les brisures de bois et le sang séché. Les minutes avaient défilé depuis le début de la bataille et le chemin se voyait totalement transformé : Un manteau de mort s'abattait sur les voies tracées par l'homme.

    Mon genou vint s'écraser sur la clavicule d'un bandit alors que je poinçonnais sa nuque avec mon katana. L'arme était longue et le mouvement de coude pour opérer l'estoc mortelle fut asse raide à enclencher, mais pas plus que l'effort musculaire pour arracher le métal du bulbe nerveux en haut de la colonne vertébrale. Donner la mort n'était pas agréable et je constatai avec un certain agacement la facilité que j'avais à achever mes cibles... Tuer de sang chaud n'empêchait pas de comprendre qu'on était devenu un tueur, pour le devoir ou la mission, certes, mais un tueur quand même. Ne cherchant même pas à essuyer ma lame, je me dirigeais vers un autre pyromane malheureux qui connu un destin proche, à base de poignet tranché pour l'empêcher de jeter son cocktail incendiaire... Sa fin allait être plus lente, mais une fois le danger écarté, je l'avais laissé à genoux dans la poussière, beuglant en avalant les cendres et la fumée qu'il avait lui-même causé.

    Ce qu'on devenait insensible quand on se battait.

    C'était un phénomène que j'avais perçu bien souvent chez moi : Bien que gentil et poli, je pouvais facilement "péter les plombs" dans le sens de devenir un modèle d'agressivité et d'insulte bien senti. La peur de mourir ? Sans doute, mais je pouvais éprouver un vrai plaisir à dominer si je me le permettais. Seulement, l'éducation dont j'avais été le sujet m'empêché d'accepter d'aimer vivre en abattant un semblable. Combattre n'était pas une fin en soi, c'était une péripétie à traverser, rien de plus, selon les enseignements du samouraï. Vivre par la lame, c'était mourir par celle-ci et je ne visais pas cette finalité.
    Ainsi, je me laissais envahir parfois par cette énergie animale qui me faisait bondir comme un tigre et mordre comme un ours, tout en étant parfaitement conscient que c'était ce qui se rapprochait du "mal". Pourtant, ce que c'était bon.

    Faisant mon petit carnage de mon côté, je saisis assez vite la voix puissante de Kyoshiro qui avait senti, plus que vu, la chaleur et la cendre emplir le coin. Sa stratégie était claire : Virer les chariots pour empêcher la propagation du feu. Les soldats se mirent à exécution avec une efficacité relative, puisqu'une partie faisaient alors qu'une autre continuaient à défendre le centre, créant un méli-mélo de cuirasses et d'épées qui se tamponnaient, s'esquivaient mutuellement. Ce n'était pas la panique, mais il y avait peu de gardes qui avaient connu des manœuvres comme telle. Les gants chauffèrent avec la propagation de la chaleur, mais rapidement le danger fut bien loin.

    Un échec pour les brigands qui comprirent vite la teneur de leur futur et s'enfuirent, sauf certains qui étaient bloqués face à nos compagnons, ou Kyoshiro, ou moi... Ainsi, l'attaque aboutit à une victoire amère puisqu'une partie des moyens de transports avaient été terrassés dans l'opération. Dans le silence des événements, je pus saisir la petite tête du haut fonctionnaire qui pointait hors de son abri, les yeux rouges et la morve au nez... Il avait eu peur et je me dégageais vite de ce spectacle pour assister à la prestation d'un aveugle bien encourageant. La troupe avait repris des couleurs et un semblant de confiance se nouait entre nous : Il fallait quand même avancer et le chuunin ne s'y trompait pas, car il annonça la marche à suivre. Dirigiste, pour sûr, mais bien accueillit cette fois par les gardes qui reprirent leurs affaires pour terminer la marche de la journée.

    Comme un chat, il fallait se mettre dans un coin pour lécher nos blessures.

    Calmant mon palpitant, boosté par l'adrénaline, j'avançai comme les autres avant qu'une main surgisse sur mon épaule, me sortant de ce vague statut après le combat. Mon camarade Seizan me félicitait pour cette bataille et je ne pus que sourire devant son discours : Un compétiteur ? Même si je manquais de la verve qui caractérisait le colosse, je pouvais percevoir un fort point commun qui pouvait nous relier. Une attitude dans le combat qui nous rendait comme deux chiens enragés, même si je cherchais à demeurer le plus conscient possible.
    Kyoshiro vivait pleinement cette quête et cette soif de puissance : Cela le libérait de plusieurs chaînes dont j'étais encore prisonnier, et j'en étais bien conscient. Cependant, je pouvais disposer d'un autre côté que ma retenue pouvait me sauver la vie, car des situations n'étaient pas résolvable par la violence ou la force. Il fallait rester clairvoyant et c'était ce que je m'efforçais de faire.

    - Merci, on a eut beaucoup de boulot là... Mais il semblerait qu'on a tout réussi : Repousser les bandits, protéger le client et gagner la confiance des autres. C'est une affaire qui roule. Pour cette histoire de sommet, je ne comprenais pas vraiment, mais je devais bien me demander qui était le meilleur en combat, entre lui et moi. C'était sûrement la question qui le taraudait, peut-être qu'un jour, il serait bon de répondre par un combat d'entraînement ? Tu penses qu'il reste combien de jour de marche jusqu'à notre destination ? On a rencontré beaucoup d'embuche. Si le destin augmentait en intensité la menace, la prochaine journée allait devenir dramatique.

    Rapidement, un coin de forêt devint notre refuge et il fut vite choisi de faire l'état des lieux des dégâts, autant matériel qu'humain. Pas mal d'hommes étaient restés sur le champ de bataille et leurs compagnons avaient récupéré des cadavres pour les disposer dans les chariots encore en capacité de circuler. Sanitairement, ce n'était pas la panacée de faire côtoyer les biens alimentaires et la chair en putréfaction, mais on ne pouvait pas dire à un homme de laisser son camarade sur le carreau. Très vite, on débarrassait les corps pour les enterrer : Kuma no Kuni était connu pour ses bêtes sauvages, mais il fallait une sépulture décente, même loin de chez eux.

    La nuit allait apaiser pas mal les âmes : La fatigue, la tension, le stress avaient rempli la soirée d'hier et la journée, ainsi l'ambiance était morose, mais un changement était perceptible. Les regards vers nous n'étaient plus chargés de mépris ou de colère, quand les pupilles tombaient sur nous elles continuaient leurs trajets comme si nous nous étions fondus dans le décor, d'autres encore exprimaient une forme de fierté ou d'admiration devant nous.
    M'asseyant sur un côté, après avoir suivi mon camarade, je soufflais le visage vers le sol : Moi-même, je sentais les effets handicapants de la fatigue et de cette tension qui retombait, me laissant ainsi affaiblis, presque pâteux. L'endurance physique n'était pas le problème, c'était le cerveau qui envoyait de forts signaux et qui devait lui aussi se reposer sous peine d'être en surtension.

    - Dis-moi, c'est quoi cette histoire de sommet ? La question restait ouverte.

    CEYLAN



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    Une épée dans la main




    Aujourd'hui était la première fois où Kyoshiro avait véritablement eu besoin d'utiliser Sekitsui, dans le feu du combat en tout cas, et son avait sur cette arme était assez mitigé. Oh bien sûr qu'il en ressentait le potentiel et les limites, certaines idées germaient déjà dans sa tête et, si l'allonge obtenue avec cette arme était impressionnante, elle le laissait terriblement vulnérable pour quiconque parvenant à passer à travers sa garde. Alors certes, avoir une seconde lame n'était jamais une mauvaise idée, mais était-ce vraiment suffisant ? Certes ce premier affrontement était probant, mais pas autant qu'il l'aurait espéré. Il savait qu'il devait se montrer patient, que cela demanderait de la pratique mais Nathan ne pouvait pas pour autant oublier l'autre possibilité qui se présentait à lui, et qu'il n'avait pas encore souhaité essayer pour le moment.
    Les lames démoniaques étaient d'incroyables outils d'une rare qualité, il n'avait pas besoin d'être forgeron pour le sentir, mais ce n'était pas uniquement lié aux étranges capacités liées à chacune de ces mystérieuses armes. Kyoshiro savait que, avec suffisamment d'entraînement, il pouvait se synchroniser avec sa lame et la laisser fusionner avec son corps, pour pouvoir utiliser ses capacités de façon plus...naturelle. Certes le concept d'avoir un fouet à la place du bras pouvait être étrange, mais les idées qui germaient dans la tête du colosse ne pouvaient que lui plaire énormément. De retour à Seizan il allait donc devoir s'y essayer, afin de voir ce qu'il pourrait retirer de cette nouvelle capacité.

    Pour l'heure le feu avait été géré, et les bandits étaient à présent en déroute. Certes sa propre prestation n'avait pas été incroyable, à son goût, mais il se contentait du résultat final, pour le moment. L'aveugle se força donc à remercier les soldats, histoire de détendre un peu l'atmosphère, avant de complimenter également son camarade. Deux compliments, l'un à la suite de l'autre : était-il malade, ou simplement dans un bien meilleur jour ? Difficile à dire, pour le moment, mais il écouta attentivement le constat de son camarade. La journée ne s'était pas engagée de la meilleure des façons, il fallait bien le dire, mais elle s'était plutôt bien terminée. Hochant la tête, confirmant les propos de son camarade, Kyoshiro ajouta une petite note personnelle, d'un :

    Je ne pensais honnêtement pas qu'ils parviendraient à maintenir leur ligne de défense. Ils ne sont pas totalement incompétents, au final.


    C'était peut-être le meilleur compliment qu'il pourrait faire, après en avoir tellement donné. Combien de temps leur restait-il, avant de pouvoir rentrer à Seizan ? C'était une bonne question et, si le Tadake n'était pas très bon pour évaluer les distances, pour des raisons évidentes, il pouvait tout de même supposer que :

    Je dirais...un, peut-être deux, grand maximum. Si nous ne sommes pas davantage retardés, en tout cas.


    Bientôt le convoi put repartir et, plutôt qu'une vie, ce fut à l'écart des routes qu'un petit camp fut établi. Les soldats étaient sur le qui-vive, et l'atmosphère semblait bien différent de la veille, ce qui n'était pas une mauvaise chose. Éreinté, sentant ses muscles le faire souffrir à chacun de ses mouvements, l'aveugle s'écarta donc du centre du camp pour trouver un peu de calme, pour s'asseoir et laisser son corps se reposer. Il fut bientôt rejoint par son nouveau camarade qui, intrigué, lui demanda des explications sur cette histoire de compétition vers le sommet, mentionnée un peu plus tôt. Souriant, amusé de voir Kunao aussi intrigué, Kyoshiro réfléchit quelques secondes en se rendant compte que, jusqu'à présent, personne ne lui avait demandé d'expliquer comment et pourquoi il visait le sommet. Se redressant, lâchant un grognement de douleur au passage, il commença alors par :

    Dans la vie il y a deux types de samouraïs, selon moi. Le premier est l'archétype du gentil petit soldat, baissant la tête et obéissant aux ordres sans broncher.


    C'était celui qu'il aurait dû être s'il avait été bon pour suivre les règles, mais la vie en avait décidé autrement. Il faisait bien plus partie de la seconde catégorie, celle qu'il était sur le point de décrire, en souriant.

    L'autre est aussi fiable et loyal, certes, mais il est aussi loyal envers lui-même. Il n'a pas oublié ses propres objectifs, ses désirs les plus profonds, et utilise ces derniers pour devenir...meilleur. Maintenant la question est : quel genre de samouraï es-tu ?  


    Il était simple et aisé de se battre. Simple de suivre les ordres, mais qu'en était-il du fait de s'oublier soi-même dans cette histoire ? D'oublier ce qui nous animait, ce qui nous faisait vibrer profondément ? Kyoshiro n'avait jamais souhaité simplement se contenter de suivre les ordres. Ce n'était pas qui il était, et il l'expliqua alors à son jeune compagnon.

    Moi, je suis celui qui ne vise rien de moins que l'excellence. Celui qui aspire à être le meilleur guerrier qui existe. Je ne le fais pas pour Seizan, mais bien principalement pour moi. Car, quand on est doté d'un talent évident, comme moi et comme toi, la médiocrité et la modestie sont des crimes. Le monde mérite de savoir ce que nous sommes capables de faire, sabre à la main. Tu n'es pas d'accord ?  


    Il ne s'attendait pas à ce que le jeune homme comprenne, lui qui semblait plus vertueux que l'aveugle ne le serait jamais mais, s'il voulait une explication, maintenant il en avait une. Une fois cette explication terminée, le colosse s'allongea enfin dans l'herbe, les bras croisés derrière la tête, concluant par un :

    Allez, essaie de dormir un peu. De nouvelles surprises nous attendent peut-être, demain.  


    Que le reste du trajet soit tranquille, voilà tout ce qu'il demandait.
    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
    Fumiri Kunao
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    Une épée dans la main...
    Avec Kyoshiro ─ Province des Oasis ─ Hiver 805


    Deux catégories de samouraï.

    Le visage neutre, j'écoutais sans répondre le discours de mon camarade : La première catégorie était celle des soldats docile et obéissant, manifestement, il ne portait pas dans son cœur ce type de combattant vu les termes employés. "Gentil petit soldat." L'autre était celle des individus qui ne se perdaient pas dans l'état, ou le village, qui leur avait donné le droit de se battre... Bien que loyaux, ils suivaient également leur propre quête. Le regard un peu plus actif, je cherchais sur le visage à moitié camouflé par un bandeau de mon interlocuteur un indice... En vain. Si la voix de Kyoshiro était puissante, son visage manquant de visibilité sur ses yeux ne marquait que peu de lumières sur ses pensées.
    Quel genre de samouraï, j'étais ? Comme pour me laisser le temps de réfléchir, il m'expliqua sa version des choses : Il voulait être le meilleur, pour montrer au monde ses capacités, comme pour ne pas gâcher ce talent dont il se targuait. M'ajoutant à l'équation, je me sentis ragaillardir par le parallèle entre lui et moi, mais il fallait répondre à la question maintenant. Si elle visait une réponse, toutefois.

    - Je ne sais pas de quelle catégorie je suis, de but en blanc, je dirais que je suis la première, car je n'ai pas spécialement de quête de force... Je n'ai plus personne n'a qui prouver celle-ci. Une phrase cryptique, un peu timide, qui dénotait avec les moments précédents pleins de fureurs. Je pensais à mon père, à qui je ne pouvais plus montrer quoi que ce soit... En fait, pour être honnête, je m'entraîne et je perfectionne mon art pour être surtout digne de l'héritage que j'ai reçu. Un peu plus d'indices, mais évidemment je ne voulais pas finir cette journée sur les apitoiements d'un jeune chiot pour son papa. Me raclant la gorge, je complétais toutefois ma pensée : J'ai une quête, en fait, mais pas de force. Je pense qu'on a tous un rôle à jouer, une raison d'être qui n'est pas d'être un soldat obéissant, ou un paysan productif... Quelque chose de personnel, que le monde ne nous désigne pas du doigt comme une évidence. Je cherchais sur le visage de Kyoshiro, encore et toujours, une réaction avant de continuer. Sans doute que ton rôle à toi, c'est d'être le plus fort, qui sait ? En tout cas, pour moi la force que je recherche est celle qui me permet de pouvoir chercher ce but, de survivre jusqu'à la fin de ma quête. Tapotant mon menton du bout des doigts, je pouvais enfin répondre à la question de base : Je suis donc de la deuxième catégorie, mais pas dans la même cour que toi. S'il y a plusieurs cours, toutefois.

    Un grand discours pour une réponse qui, en fait, était plutôt rapide à prononcer, mais le cheminement que j'avais eu mérité un peu d'être oralisé. Le pourquoi ? Tout simplement pour cheminer, un peu avec mon partenaire, vers celle-ci. Toutefois, j'avais moi-même une interrogation sur la typologie du camarade :

    - Si tes objectifs et ceux de l'empire, de Seizan, ou tout simplement de ta mission rentre en opposition : Quelle serait ta réaction ? Une question innocente, presque naïve, mais qui naissait sur mes lèvres comme une évidence devant cette conversation.

    Qu'importe sa réponse, la suite amenait clairement vers le sommeil : Une dure journée avait été traversée et j'imaginais bien que demain allait être aussi pénible, mais j'espérais que cela serait surtout par la marche... Le destin ne pouvait pas nous amener plus d'emmerdes, il fallait un peu que l'on se repose ! "Pas de Yokai, pas de Yokai !"
    M'éloignant un peu de l'aveugle pour lui laisser son espace pour dormir, je m'allongeais moi aussi sur le tapis vert pour recueillir un peu de ce doux repos. Autour de nous, le calme avait repris ses aises alors que les tours de gardes s'enchainaient sans accro. On nous avait laissé tranquille, ce soir-là, sans doute pour nous récompenser du bon travail et comme un clin d'œil de la vie, aucune attaque nocturne... Seul le chant des rapaces nocturnes qui s'informaient de telle ou telle proie, ou bien de la présence d'une troupe de grands mecs en armure sous leurs fenêtres. La routine.

    Bref, le lendemain matin, j'avais pu me réveiller avec le bruit caractéristique d'une armée qui s'agite : Bien que peu agréable, c'était toujours mieux que d'autres bruits, surtout quand cette armée, c'était la nôtre. Ainsi, en me remettant sur les pattes, je m'étirais en admirant tout le campement déjà en action pour remballer et partir. Attrapant mon fourreau, je le remettais à la ceinture puisque dormir avec le bambou contre la jambe n'était pas la meilleure des situations. Au-dessus de nous, le bleu clair faisait ressortir les couleurs du printemps qui arrivait, timide, entre les congères qui se dissipaient devant la chaleur qui revenait. Bien que notre région était montagneuse, les pieds des grands mastodontes minéraux étaient tout aussi propices à l'évaporation. Ainsi, si l'on voulait encore avoir du blanc dans l'horizon, il fallait lever la tête : Dans les cimes, les flans étaient encore bien poudrés et un coup de vent pouvait apporter avec lui quelques flocons, ou un gros amas de neige... Ce n'était plus la saison des avalanches, pour notre plus grand bonheur.

    La route, ensuite, était peu diversifiée : Des arbres, des gravillons, quelques rochers qui sonnaient les virages. Chacun de ces obstacles pouvaient sonner une attaque et je restais aux aguets. Plus que ma propre vision, je guettais la réaction de Kyoshiro et son sens mystique qui permettait de savoir avant tout le monde ce qui arrivait. Pour autant, rien ne devint obstacle à notre progression et en arrivant dans la soirée près d'un abri fortuit, je pus constater avec satisfaction qu'on avait presque connu une journée entière sans emmerdement.

    Il restait encore quelques heures, toutefois.

    CEYLAN



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    Une épée dans la main




    Pendant longtemps tous les instructeurs du jeune homme avaient essayé de le pousser à suivre les règles, à rentrer dans le rang et se taire, à ne pas essayer de s'élever au-delà de son propre statut mais, malheureusement, cela revenait à essayer d'apprendre la poésie à un poisson. Pendant toute son enfance Kyoshiro avait essayé de faire la fierté de ses parents, de travailler dur pour surmonter son handicap, et qu'avait-il eu en retour ? Trahison et abandon. Cet événement, cette tragédie transforma à jamais la vie de l'enfant de l'hiver qui, depuis ce jour, se jura de ne plus jamais compte sur quiconque autre que pour lui-même. Il n'avait donc pas appris à se battre pour sauver son prochain ou pour faire la fierté de Seizan, mais pour que jamais plus quelqu'un ne le regarde de haut. Pour que jamais plus son nom ne soit oublié des pages de l'Histoire.
    Il n'était pas homme à cacher ses convictions, mais il ne révélait ses objectifs les plus profonds qu'à des personnes de confiance, ou quand on lui posait simplement la question. Pourquoi ? Parce qu'il avait grandi dans un village où la discipline faisait loi, où le respect des ordres était absolu et savoir qu'un samouraï était un électron libre n'aiderait clairement pas ce dernier à se faire accepter. Alors il se devait d'être patient et une fois qu'il serait pleinement accepté, une fois qu'il parviendrait au sommet de la chaîne alimentaire, là il pourrait enfin être complètement libre.

    Kunao était encore un inconnu pour lui mais, à bien des égards, il lui faisait penser au jeune homme que l'aveugle aurait pu être s'il avait été plus...dans la norme. Il possédait un certain feu, celui des jeunes hommes qui n'avaient pas encore été trop abîmés par la vie et, lorsqu'il vint s'enquérir des propos de l'aveugle, un peu plus tôt, le Tadake se laissa à espérer qu'il pourrait lui faire part de ses objectifs...sans le regretter.

    Kyoshiro déballa donc ce qu'il avait à expliquer, sans aucune réelle espérance, écoutant ensuite le Fumiri lui expliquer que, contrairement à lui, il ne ressentait pas le besoin impérieux d'être en recherche d'une force, d'un pouvoir toujours plus grand. Cela ne faisait rien, il fallait de tout pour faire un monde, mais l'aveugle était tout de même intrigué.

    Si tu n'es pas en quête de force, dans ce cas, que veux-tu vraiment ?  


    Kyoshiro était assez conscient du monde dans lequel il vivait, pour savoir que chercher la force pour la force n'était pas un objectif assez commun. Il resta donc silencieux, à nouveau, quand le jeune guerrier lui expliqua que, au-delà de la force, il cherchait surtout à être à être hauteur de l'héritage qui était le sien. Un objectif noble, certes, mais qui soulevait tout de même une question.

    Et quand sauras-tu si tu l'es réellement ? Où cette route s'arrêtera t-elle ?  


    La question pouvait aussi être posée au Tadake. Quand saurait-il où il devrait s'arrêter ? Et, surtout, que ferait-il une fois qu'il serait le meilleur ? Il n'y avait pas de réponse, pas de bonne réponse en tout cas, mais se poser la question était tout de même un bon début. Kunao en était encore à se chercher, à chercher dans quelle direction il pourrait aller. Kyoshiro ne jugeait pas, tout le monde ne pouvait pas être aussi certain qu'il l'était depuis le début.

    Tu es encore jeune. Tu as tout le temps de chercher et trouver ta voie, je ne m'inquiète pas.


    Maintenant, venait à être soulevée la plus intéressante des questions. Le village ou sa réussite personnelle : qui choisirait-il, au bout du compte ? Le géant des montagnes avait le respect de l'aveugle pour avoir reconnu sa force, assurément, mais l'enfant de l'hiver n'était pas homme à accepter de vivre dans l'ombre d'un autre. Il savait que, tôt ou tard, certaines décisions difficiles devrait être prise, et il ne donnerait pas son opinion là-dessus avant qu'on ne lui retire ce choix. Haussant les épaules, il botta alors en touche d'un :

    C'est une très bonne question. J'imagine que nous le saurons, une fois le moment venu.  


    En vérité, il n'était plus sûr de rien en ce moment. Sa propre réussite était la priorité, bien sûr, mais récemment il s'était créé des liens à travers tout Seizan, et pas uniquement des liens professionnels. Pourrait-il vraiment tirer un trait sur tout ça, le moment venu ? Une question à laquelle il n'était pas préparé à répondre. Il décida donc de dormir, ou d'essayer de dormir car ses nuits n'étaient jamais très paisibles, et celle-ci ne fut aucunement une exception à la règle. Si tous les soldats espéraient un reste de trajet relativement calme, à la surprise générale leur souhait fut exaucé car, enfin, après avoir trouvé un abri relativement sûr pour la nuit, la cohorte parvint au point de rendez-vous dés le lendemain après-midi.

    Une sortie assez instructive, certes, mais qui laissait au jeune aveugle plus de questions que de réponses.
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