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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Genin de Seizan
    Okiyama Mizuku
    Genin de Seizan
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    Okiyama Mizuku
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      Objet:
    Qu’Omoikane guide tes pas (chancelant) [Flashback]
    Avec Kaname Honoka ─ Temple du fer─ Hiver 804


    Assis en tailleur devant l’autel érigé en la gloire d’Omoikane, un jeune adepte s’évertue à faire prendre le feu à un encens aux essences fleuries. Il était venu bien tôt pour déposer au pied des figures, quelques offrandes au nom de son clan. Il avait été chargé d’appeler de ses vœux la bonne grâce de la déesse, qui consentirait peut-être à guider les pas encore hésitant de son ainée. Nouvellement promue chunin, celle-ci s’en était allée le matin même en direction de sa toute première mission en tant que meneuse d’escouade. Les capacités martiales de cette dernière, couplées aux réputées connaissances stratégiques de la famille Okiyama, l’avaient propulsé à la vitesse de l’éclair dans la hiérarchie du village. Bien qu’affichant tous des visages sereins, chaque membre de la famille appréhendait à sa façon cette « bonne » nouvelle. Crainte et fierté s’entremêlaient dans un cocktail détonant qui rendait l’atmosphère bien lourde dans l’habituellement si apaisante demeure.

    Alors, les deux genoux sur le sol et le crâne reposant à même le dallage frigorifique du temple, le jeune garçon profitait de son escapade dévote pour retrouver son calme intérieur. Toute bonne chose avait néanmoins une fin et le cœur néanmoins plus léger, Mizuku se contraignit à quitter son repère. Peu pressé, il prit tout le temps de flâner entre les différents autels, s’arrêtant même quelques minutes aux pieds d’une statue représentant le grand Hachiman. Alors qu’il adressait ses quelques prières, l’Hibou entendit quelques clameurs lui parvenant du dehors. Des éclats de voix s’entremêlaient sans parvenir à prendre le pas les unes sur les autres. Curieux, il quitta son poste et s’approcha de la source de cette agitation.

    À quelques pas du temple, il découvrit que la source de la clameur n’était autre que quelques prêtres qui s’étaient agglutinés au pied d’un arbre. Élançant son cou pour s’offrir un meilleur angle de vu, il finit par discerner entre les habits cérémoniels, les contours d’un visage féminin. De toute évidence, la dame avait dû causer quelques problèmes et les moines semblaient s’acharner à le lui faire comprendre. Continuant sa route en réprimant son envie de zieuter la scène, le jeune dévot d’Omoikane n’en laissa pas moins ses oreilles trainées.

    Ainsi, il put comprendre que l’inconnue, probablement éméchée, avait manqué de renverser l’un des prédicateurs, entraînant cette série d’injonctions au combien sonores. Incapable de résister davantage, Mizuku fini par tourner la tête et le temps d’une seconde croisa le regard de l’ivrogne. Un visage parfaitement imperméable, encadré d’une chevelure quasi blanche. Une nuance néanmoins retint l’attention du curieux. Une impression, un petit rien, une étincelle de « Je vais les buter » qui fit faire au garçon un léger détour dans sa trajectoire.

    -Oy ! Tu étais là ? Je te cherche depuis des heures ! Excusez-moi.

    Fendant le mur de robes chatoyantes, l’Hibou vint se planter bien en face de la « pauvre dame en détresse ».

    -Dans quel état tu t’es encore mis ?

    Se tournant vers les moines et daignant enfin sembler s’apercevoir de leur présence, il exécuta une série de petits saluts de la tête.

    -Veuillez l’excuser, la nuit a été difficile et je pense qu’elle a un peu forcé sur l’alcool. Voulez-vous bien faire l’impasse sur sa tenue pour cette fois ? Il est encore tôt et j’espère pouvoir rejoindre mon lit et à n’en pas douter elle en a grand besoin elle aussi… et d’un bain froid également. Mais vous devez être très occupés je présume, j’espère qu’elle n’a rien fait de trop grave, encore toutes mes excuses.

    Tout en continuant inlassablement ses inclinaisons, le garçon veillait à dissimuler au mieux à la vue des moines, le visage qu’il devinait encore impavide derrière lui. Fut-ce égard à sa réputation de jeune dévot ou encore à son simple visage enfantin, la colère des moines sembla s’évanouir lentement et après avoir tout de même décroché quelques autres répliques bien senties, ils finirent par s’en retourner vers leur temple. Non sans décrocher quelques regards mêlant dégout et colère dans le dos de Mizuku.

    Regardant sans mot dire les moines qui s’éloignaient, l’Hibou attendit d’être certain qu’ils ne fussent plus à portée d’écoute pour se retourner d’un bloc vers… un banc vide. Tournant la tête il retrouva bien vite la silhouette pesante de sa rescapée du jour. Étant donné le zigzag que prenait la trajectoire pourtant simple de celle-ci, il put s’assurer que les moines n’avaient pas mentit sur la consommation supposément abusive d’alcool.

    -Eh ! Vous pourriez au moins me remercier !

    S’élançant à sa suite, il s’arrêta à son niveau, ignorant s’il devait ou non l’aider à marcher.
    CEYLAN



    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
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    Qu'Omoikane guide tes pasFeat Okiyama Mizuku- Hiver de l'an 804

    Boire ou ne pas boire, telle était la question... ou peut-être pas. Il était plus juste de se demander le pourquoi plutôt que la finalité de mes levées de coudes. Et des excuses, j'en avais des tas ! C'était sûrement le plus pathétique dans cette histoire. Cela faisait deux ans que j'avais le mioche dans les pattes, deux ans que je me sentais pas à la hauteur du rôle que l'on attendait de moi, deux ans que je cherchais des traces de cet imbécile de Sojiro... deux ans d'un putain de vide et aucune avancée. J'avais beau voyagé, je ne récoltais aucune information que ce soit sur les torches, sur les minerais de météorite, sur.... à peu près tout en fait. C'était minable. Pas étonnant que je bloquais au grade de genin, et je commençais à serrer un peu les dents avec le gosse.

    Donc... je buvais. Je buvais pour oublier un peu, tout en sachant pertinemment que ça servait à que dalle, mis à part se sentir un peu plus pathétique. Seulement, quand on avait déjà une vision de soi-même à chier, un peu plus ou un peu moins, ça ne changeait pas grand-chose dans la balance. Je m'étais donc pintée toute la nuit, je me souvenais même pas de la moitié de ma soirée et pour une raison obscure, mes pas m'avaient amené au temple de Fer. C'était plutôt drôle que j'eus pensé pouvoir trouver un refuge là-bas, étant donné que j'étais une piètre brebis. Mais comme quoi, le subconscient pouvait nous amener à faire des trucs de dingues.

    Notons que j'étais pas à une connerie près, et que, bien entendu, une fois que j'avais un coup dans le nez, on pouvait pas dire que j'avais ma langue dans ma poche. Déjà que c'était pas le cas de base...  Mais voilà, sur ma route, je ne pouvais que croiser des moines et que, comme de par hasard, ils ne s'étaient pas écartés de mon chemin, parce que oui, pourquoi ça serait à moi, hein ? Bref. J'avais le pas branlant, mais je tenais encore debout, bien que l'odeur du saké m'imprégnait comme du parfum. Et bien qu'ils me bousculèrent, je réussis miraculeusement à rester sur mes deux pieds.

    " WOOOH LAAA ! Dégagez de mon chemin les puceaux ! "

    Savoir rester une femme chic et distinguée. C'était mon secret.

    " Comment osez-vous ? Par tous les kamis, cette odeur !! Une vagabonde ! "

    " Quoi mon odeur ? "

    Par pure réflexe, je me sentis la chemise. Pour moi, ça sentait juste le saké, donc ça me dérangeait pas.

    " Je t'emmerde du con la joie ! Qu'est-ce que tu fous en plein milieu du chemin là ? "

    Alors honnêtement, le reste de notre maigre conversation n'allait pas voler très haut, entre réprimandes monacales et petits noms d'oiseaux, il était assez évident que la communication ne pouvait que mal se passer. D'ailleurs, je fus même à deux doigts de leur foutre un gnon dans la tronche quand un gamin sortit de nulle part.

    " Hein ? T'es qui toi ? On se connaît ? "

    À vrai dire, sur le moment, je n'eus pas trop le temps de réagir ou de comprendre que le jeune damoiseau venait de sauver mon petit cul d'une bagarre peu honorable. Voilà pas qu'il multipliait les courbettes, se confondait en excuse pour moi. C'était grave la honte.

    " Bordel ! Pourquoi tu t'excuses pour ces connards ? HEIN !!! OUAIS VOUS ÊTES DES CONNARDS ! BANDE DE TROU DU CUL ! "

    Je continuais à beugler comme je savais si bien le faire quand j'étais furax. En colère de quoi ? À vrai dire, à part mon égo, c'était difficile à dire. De toute façon, j'avais pas les idées claires et ça n'allait pas en s'arrangeant.

    " Qu'est-ce... qu'est-ce que tu dis, toi ? Tu veux rejoindre mon lit ? T'es pas un peu jeune pour ça ? Bordel, j'ai un peu bu, mais quand même !  Y a d'autres manières d'attraper une fille, tu sais ? NE PAS DEVENIR COMME CES CONNARDS !!! "

    Si on omettait le quiproquo et que mes pensées se perdaient dans les méandres de ma cervelle imbibée, je lâchais pas prise concernant les religieux. Heureusement pour moi, mon "sauveur" m'éloignait assez pour que mes jérémiades firent de moins en moins de bruits pour les chastes oreilles des mecs en tunique. Mais même s'il m'avait donné l'impulsion pour suivre une direction, je marchais de travers, tout en étant prise de quelques hoquets agaçants.

    " FAITES CHIER LES MOINES ! AAARHHHGGGG.... putain ma tête ! "

    Ne me demandez pas que j'y étais parvenue - avec de l'aide ou pas - mais je réussis à poser mon petit cul sur un banc, laissant échappent un grand cri de soulagement comme si j'étais libérée d'un poids, juste avant d'entendre le gamin réclamer des remerciements.

    " Hein ? Quoi ? Te remercier ? Si tu réclames, ça n'aura pas grandes valeurs maintenant ! HA ! Et puis je t'ai rien demandé... je leur aurais botté le cul à ces puceaux... "

    Bourrée, mais philosophe. La tête penchée en arrière, je plaçais mon bras devant mon œil comme pour le préserver de la lumière. C'était un véritable chef d'orchestre qui s'éclatait dans mon crâne.

    " Bordeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel.... envie de creveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer.... "

    De honte, bien entendu.

    Genin de Seizan
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    QU’OMOIKANE GUIDE TES PAS [Flashback]
    Avec Kaname Honoka ─ Temple du fer─ Hiver 804


    Par quelques œillades discrètes Mizuku essayait tant bien que mal d’apaiser la pauvresse. L’alcool n’était cependant pas la meilleure des alliées, lorsque l’observation et la mesure était de mise. Aussi, ce fut dans une avalanche d’insultes que la borgne aux cheveux cendrés entreprit de s’éloigner de son pas chancelant. L’hibou était bien en peine de pouvoir expliquer le pourquoi de sa démarche. Pourquoi avait-il décidé de porter secours à la « douce », alors que celle-ci semblait de toute évidence pouvoir se débrouiller toute seule ? Était-ce bien par empathie à son égard ou par crainte pour les moines ?

    Toujours était-il, et encore sans réelle explication, qu’il entreprit de la suivre dans son cheminement maladroit jusqu’à son aboutissement, qui s’avéra être un banc. Probablement engourdie dans ses sens, l’alcoolisée se laissa retomber d’un bloc, manquant presque de finir les fesses au sol. Stupéfait, Mizuku avait alors réclamé quelques remerciements, ce qui eut pour effet d’attirer le regard vague de la soularde. Si son interlocutrice conservait dans sa réponse une pointe d’emportement, il put reconnaître une pointe de sagesse. Quelle valeur pouvait-on donner à des excuses si celles-ci n’avaient pas été données intuitivement ? Seconde vérité que le disciple d’Omoikane pensait avoir parfaitement deviné. Elle n’aurait eu aucun mal à s’extraire de son mauvais pas, à grand renfort de coup de poing. Fusse par des armes, ou par la simple observation d’un corps endurci par des combats, mais demeurait dans le crâne du jeune garçon la certitude de se tenir face à une guerrière de son village. Il ne connaissait que trop bien les dommages que pouvaient infliger un combattant à l’aide de ses arts guerriers et refusait d’imaginer la violence qui pourrait être atteinte avec l’aide d’un verre… ou deux… ou plutôt trois bouteilles, dans le nez.

    -Ca je l’avais bien deviné, j’ai vu votre regard.  Il était limpide. Pas sûr que ça soit la meilleure idée du monde de s’attaquer à des moines à deux pas du temple. Vous savez qu’ils sont une véritable armée à eux tout seuls ?

    Pour sûr, ou du moins d’après les suppositions faites par Mizuku, celle-ci devait être parfaitement au courant de l’entraînement que subissaient certains moines. Laissant un instant de flottement, espérant ainsi laisser le temps aux informations de traverser le brouillard de l’alcool, le jeune garçon étudia plus concrètement sa drôle de trouvaille. Un visage fatigué et une gueule figée dans un rictus de douleur par les élancements qui devaient lui tambouriner les crânes. La pauvre âme n’était clairement pas à son avantage. Les cernes visibles sous son seul œil valide, avaient dû prendre à mesure de la nuit une teinte violacée qui risquait de rapidement rejoindre celle de son iris. Même aux yeux du jeune homme, le diagnostique était sans appel et le traitement des plus simples. Une douche, un repas, de l’eau, beaucoup d’eau et plusieurs heures de sommeil.

    -Bon… Je vais pas vous laisser comme ça. Si vous vous endormez sur un banc, les gens vont finir par vous prendre pour une vagabonde et appeler la garde. Pas sûr que vous vouliez attirer l’attention non ?

    Fouillant dans ses maigres affaires, Mizuku en tira une outre d’eau vide et tout en balayant du regard les environs, reprit la parole.

    -Je vais vous chercher un peu d’eau ! Ça vous aidera peut-être pour calmer vôtre...

    Laissant sa phrase en suspension dans l’air, il se contenta de désigner de son outre son propre crâne. Tournant les talons, il s’avance le pas sûr en direction d’une fontaine. En moins d’une minute, il était déjà de retour et tendait vers l’inconnue, le réceptacle. Une fois délesté ou non, il entreprit de prendre place sur le banc, tout en conservant une certaine distance de sécurité. Qui pouvait savoir ce que cette dame, de toute évidence en grande détresse, pouvait avoir en tête ? Elle était peut-être dangereuse. Puis surtout, elle semblait très clairement pouvoir dégueuler à tout instant et ne fleurait pas bon la lavande. Après un bref soupir, Mizuku reprit la parole.

    Bon et sinon… Moi c’est Okiyama Mizuku.

    CEYLAN



    Jonin de Seizan / Garde de la Flamme Noire dans le Carbonisme
    Kaname Honoka
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    Qu'Omoikane guide tes pasFeat Okiyama Mizuku- Hiver de l'an 804

    Je râlais dans ma barbe, la tête dans le gaz et pas tellement d'humeur à écouter un marmot me faire une leçon de morale. Portant, il se privait pas le bambin. Quand bien même, il m'avait évité de m'enfoncer un peu plus dans le déshonneur, ça changeait rien à ma pensée.

    " Pffff.... une armée... chaque soldat se doit d'être une petite armée à lui tout seul. Et puis ces glands-là ? Ce n'était que des peignes-culs. "

    Je me relevais un peu, quittant le dossier pour me pencher en avant. Je commençais à avoir un étrange arrière-goût dans la bouche qui n'annonçait rien de bon.

    " Tous les moines puceaux ne sont pas des soldats et sur cette bande, devait y en avoir qu'un... enfin, y en avait qu'un qui en avait la gueule. Une sale gueule, mais gueule quand même. "

    Rien que d'y pensait, je m'énervais toute seule sur place. Parce qu'on était à côté du temple, ça se donnait des grands airs. Bon après, des forgerons dans les souterrains ça pouvait à peu près faire la même chose MAIS on faisait pas les malins. Et ça, ça faisait la différence. Parole de bourrée.

    " De toute façon... j'attaque jamais... trop chiant... "

    Parmi mes nombreux défauts, ma paresse pouvait y avoir sa place, mais pas dans le sens où l'on pouvait l'entendre. J'aimais surtout pas perdre mon temps ou savoir que j'allais en perdre pour rien. Être la première à attaquer, c'était être certaine de l'enchaînement à moins d'être tombé sur un résiliant. Et puis, j'étais devenue samuraï pour défendre. À la base. J'étais pas celle qui démarrait la bagarre… par contre, je nierais pas que j'avais une grande gueule et que cette grande gueule pouvait pousser potentiellement quelqu'un à foutre le bordel en premier. Mais j'avais envie de dire : c'était pas moi qui avait commencé.

    En attendant, mon crâne me faisait un mal de chien et la décuvée s'annonçait pénible. Je me souvenais à peine de l'heure à laquelle j'avais commencé à lever le coude et encore moins combien de verre, je m'étais enfilée dans le gosier. Je m'en étais par contre bien mis plein la tête. Malgré la pathétique représentation que je donnais, le bébé homme se montra plus charitable que ces putains de moine.

    " Pfff... t'es mignon toi, mais je me fous de ce que peuvent penser les autres... qu'ils appellent la garde, ils me porteront jusqu'à chez moi! Hahaha! Oy... "

    C'était pas le moment de se marrer. Naturellement, je portais ma main sur le front, la musique était incessante et voilà que maintenant j'avais le bandeau qui me grattait. Sans trop me soucier des détails, je me le retirais. La cicatrice était dégueulasse, mais je m'en foutais, comme beaucoup de chose me concernant directement. Par contre, j'avais toujours trouvé ça un peu bizarre d'avoir encore mal de temps à autre. Un rappel à l'ordre inconscient ? J'étais trop saoule pour faire de la grande philosophie.

    D'ailleurs, j'avais même pas écouté le sauveur du dimanche, ou plutôt qu'à moitié. Le temps que je me grattais l'œil, il me tendait déjà une outre d'eau. Je me fis cependant pas prier et la saisit non pas pour boire, mais me foutre un coup sur la tronche, manière de me réveiller un peu. Ce ne fut qu'après que je lui retendis son bien, même s'il s'était assis à l'autre bout du banc.

    " Je te boufferais pas Mizuku... et si je dois gerber... t'inquiète, tu verras des signes. "

    Je tournais légèrement ma tête dans sa direction, mes cheveux me tombaient sur la moitié de la gueule, ironiquement en me barrant mon œil crevé.

    " Je suis peut-être grossière, mais pas vulgaire. J'évite de vomir sur les gens... en général. "

    Sur ces paroles, je m'étirais un peu les bras, mais ma tête tournait toujours aussi violemment. Mettant ma tête un peu en arrière, fermant mon œil valide, je tentais de retrouver mon "calme".

    " Je suis peut-être grossière, mais pas vulgaire. J'évite de vomir sur les gens... en général. "

    Les accidents arrivaient si vite...

    " Et moi, c'est Honoka. Kaname Honoka. "

    Genin. Célibataire. Mère d'un gosse adopté. Super la vie.

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    Qu’Omoikane guide tes pas
    feat Kaname Honoka ─ Temple du fer─ Hiver 804


    La soularde marquait un point. Les moines croisés un peu plus tôt n’avaient rien de soldat. Leurs robes amples, typique d’une pratique religieuse intensive, rendaient les mouvements laborieux et un combat en telle tenue aurait été inenvisageable. Pour autant, demeuraient le reste des moines soldats qui devaient sans doute s’acquitter d’un repos bien mérité entre les murs épais du temple. Un problème sans importance à en croire la dame, qui assurait ne jamais porter le premier coup. Levant un sourcil de perplexité, Mizuku se retint de réitérer ses dires. Peut-être avait-il mal lu dans ce regard finalement ? Cette pointe de rage était peut-être parfaitement contrôlée, et non simplement enserrée dans une prison de verre. Ou bien cette inconnue avait simplement pour habitude de prendre le contrepied de son interlocuteur ? Théorie qui restait valable pour le reste ses interventions toujours un peu empâtées. Elle ne semblait pas craindre la garde et encore moins le regard que les autres pourraient porter sur elle. Pourtant et malgré son attitude ronchonne, une certaine sympathie semblait se dégager d’elle. Peut-être était-ce dans sa manière de faire fi de toute politesse ? De s’exprimer haut et fort, preuve d’une certaine sincérité ?

    Néanmoins, bien que celle-ci se défendait d’un quelconque besoin d’aide, ses paroles finirent par la trahir. Son esprit encore embué par les litres ingérés peinait à poursuivre une conversation et en l’espace de seulement quelques secondes, elle s’était mise à répéter la même phrase, qui se voulait pourtant rassurante. « Ouais, en général » s’était alors secrètement dit le Hibou. Mettant finalement un nom sur ce visage inconnu, notre disciple d’Omoikane reprit son prêche où il l’avait laissé un peu plus tôt.

    -Vous êtes soldat non ? En tout cas et malgré vôtre… Hum… En tout cas vous en avez l’air. J’ai bien compris que vous n’aviez pas peur des gardes, mais ça ne vous coutera rien d’accepter mon aide. Enfin, si vous voulez me payer je dirais pas non.

    Tentant un léger sourire, il reprit.

    -Un lit est quand même plus confortable qu’un banc non ?

    Difficile pour un jeune homme de s’improviser médiateur. Car oui, c’était un peu ainsi que Mizuku évaluait la situation. Il usait de toute sa patience pour convaincre une femme de faire ce qui était le mieux pour elle. Altruisme ? Besoin de se sentir utile ? Ou moyen de balayer l’ennuie ? En tout cas, en attendant de savoir quelle décision prendrait la borgne, li prit une profonde inspiration et appuya son dos contre le bois trop rigide du banc public. Pour répondre à l’invitation de la dénommée Honoka, il s’était glissé un peu plus proche, pouvant ainsi converser à voix plus basse. Une question un peu idiote vint piquer les neurones du jeune garçon. De la curiosité mal placée sans doute, mais il ne put se retenir de l’exprimer.

    -Dites. Vous avez bu combien de verre ? Ou de bouteille peut-être ? Vous aviez dû passer une sacrée journée de merde en tout cas…

    Car au fond n’était-ce pas l’objectif de tout soulard ? Noyer sous le voile opaque de l’ivresse la morosité qui habite l'âme ? Mizuku n'avait que rarement expérimenté l'alcool, il était encore trop jeune pour pouvoir le faire publiquement et les effets troublants que le liquide exerçait sur son cerveau lui étaient grandement désagréables. La perte de contrôle était pour certain un but à atteindre, pour l'archer, cela représentait plutôt un cauchemar. Détaillant son interlocutrice, le garçon laissa son regard s'aventurer depuis son visage jusqu'aux hanches de celle-ci. Se rinçait-il l'oeil ? Nul ne le savait. En tout cas, il repritla parole peu de temps après.

    -Je ne suis pas expert en la matière, mais c'est un sacré katana que vous avez là. Ouais... Un sacré katana... C'est un héritage familial ?

    À minima, faire la conversation devrait lui permettre de désaouler un peu non ?

    CEYLAN



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    Qu'Omoikane guide tes pasFeat Okiyama Mizuku- Hiver de l'an 804

    L'inconvénient quand on buvait trop, c'était les conséquences qui s'ensuivaient. Jusque-là, j'assumais presque tout pour la simple raison que j'en avais rien à foutre de rien. Facile donc pour la conscience. Cependant, fallait pas rêver, c'était qu'une douce illusion pour rentre sa connerie supportable. Et le pire ? C'était quand on avait un petit saint à côté de soi. Le bon truc pour bien vous montrer à quel point vous étiez pathétique. Gardant la tête en arrière et l'œil fermé, je soupirais comme si j'étais épuisée.

    " Mmmm... oui, je suis soldat. "

    Je disais cela comme si ça me blasait. C'était un peu le cas en réalité. Je m'étais pourtant engagée par choix, parce que j'avais des rêves de grandeurs, que je voulais devenir une courageuse samuraï qui protègerait les innocents, tout ça, tout ça... Je brillais pas autant que je l'aurais voulu. Je finis par tourner la tête en direction de Mizuku, plissant mon œil avec suspicion.

    " T'es bizarre comme gars. C'est la deuxième fois que tu me proposes de me mettre au lit. Je vais finir par croire que je te plais. "

    Je me mis à rire un peu, me moquant un petit peu de lui. Il tendait des perches aussi !

    " Par contre, je te contredirais pas qu'un lit sera toujours plus confort que ce bois vermoulu. Pas sûre que je puisse traîner ma carcasse jusqu'à une chambre. Et sans doute qu'une douche me réveillerait un peu. "

    Sauf que j'osais pas rentrer chez moi. S'il y avait le gosse, ça la foutait mal. Quand je savais que mon vieux le gardait, ça me posait pas problème, mais là... j'étais dans l'incertitude. Je pouvais qu'attendre de décuver ou bien attendre l'heure où il se rendrait à son école. D'ailleurs, je savais même pas quelle heure on était... j'avais vraiment déconné.

    Comme un cruel sort du destin, voilà que le genin me demanda jusqu'à quel point jamais bu. Je laissais échapper un petit rire jaune, avant de me pencher en avant, la tête entre les deux jambes. C'était pas pour vomir, simplement me prendre la tête entre les mains et me masser un peu les tempes.

    " Euuuuh.... combien... oulà, je suis pas du genre à compter. Si je commence à enchainer les verres, je finis toujours avec une bouteille après donc... J'ai cuvé assez pour pas me rappeler. "

    Je continuais à me masser un peu les tempes, mon mal de crâne ne passait toujours pas.

    " Oh... je bois pas pour une simple journée pourrie non..."

    Je ne comptais pas m'étaler plus pour la simple raison que ça le regardait pas trop. J'étais peut-être encore un peu saoule, mais pas assez pour raconter ma vie. Mais bon, j'avais visiblement affaire à un petit samaritain curieux et il avait prêté attention à mon arme. Alors que j'avais toujours la tête penchée, je me tournais légèrement sur le côté pour apercevoir son minois. Il avait les yeux rivés sur ma ceinture.

    " Pas expert, mais t'as les yeux qui fouinent, hein ? "

    Ce fut à cet instant que je me redressais un peu et défis mon fourreau calmement, non pas sans galérer en fait. Et quand je parvins enfin à m'en libérer, je tendis mon katana à Mizuku, avait de me rasseoir comme une masse.

    " Tiens... si ça t'intrigue tant que ça. Par contre, c'est pas un héritage. Je l'ai forgé moi-même. C'est plus classe d'être un samuraÏ qui se défend avec une arme fait de ces mains. Et toi, joli cœur ? Je suppose que tu te bats pas en papillonnant de tes jolis yeux ? "

    Un petit sourire en coin se dessina sur mon visage. J'avais peut-être le cerveau retourné, mais peu probable qu'il eut été qu'un simple civil. Ou bien c'était un dingo.

    Genin de Seizan
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    Qu’Omoikane guide tes pas.
    Avec Kaname Honoka ─ Temple du fer─ Hiver 804


    Si lors de son premier assaut l’archer était trop occupé avec les moines pour prêter attention aux accusations graveleuse de sa protégée. Cette fois-ci, face à face et seul au monde à bord d’une barque en forme de banc, il ne put que la réceptionner en pleine face. Aussitôt, le rouge lui monta aux joues alors qu’il secouait vigoureusement la tête à la négative. Jamais il n’avait imaginé un seul instant vouloir pareille chose avec cette inconnue… À moins que ? Elle avait une sacrée épée puis, elle n’était pas vilaine et il manquait encore d’expérience. Dernier point qu’elle ne partageait de toute évidence pas avec lui. Et puis elle avait un peu trop bu alors… Non. Qu’allez-vous imaginer voyons !

    -Ce… Ce n’est pas ce que je voulais dire je euh…

    Coupant court à ses efforts pitoyables de justification, il saisit à deux mains l’occasion qui se présentait à lui pour se taire humblement, pensant qu’un silence gêné vaudrait toujours mieux que de longues minutes d’explication vaseuses. Ainsi donc il apprit que la soularde ne se sentait pas capable d’atteindre sa demeure, bien qu’elle reconnût l’intérêt que pourrait revêtir une douche et un lit confortable. Innocemment, le jeune homme laissa son regard s’aventurer alentour. La demeure familiale ne se trouvait guère loin, aussi fût-ce le plus naturellement du monde qu’il proposa.

    -Vous pourriez venir vous reposer chez moi.

    Une seule seconde s’écoulait à peine que déjà Mizuku réalisait l’ampleur de sa bêtise. Voulant couper court à tout nouveau malentendu, il rembraya derechef.

    -Pour vous reposer hein ! Rien d’autre !

    Passant d’une teinte légèrement rougie à une tomate trop mûre, Mizuku se réfugia à nouveau dans son précieux silence après avoir subtilement détourné l’attention de son homologue.  Renvoyant la conversation autour de la soularde et de sa quantité astronomique d’alcool ingéré. Tout juste sortait-il de son coup de chaud qu’une pointe de peine étreignit le cœur du jeune homme un peu trop tourmenté à son goût par ses émotions. Elle ne buvait pas pour une mauvaise journée. Mais alors pourquoi buvait-elle ? La réponse la plus simple était sans doute aussi la plus probable. Elle buvait pour oublier une mauvaise vie. Il aurait voulu s’excuser pour son manque de délicatesse. Mais cela revenait à prendre le risque de tirer davantage encore sur une corde sensible. Du moins l’imaginait-il.

    Aussi avait-il plutôt choisi de laisser son regard vagabonder librement sur le corps sculpté de son homologue et de fil en aiguille, le voilà avec un katana dans les mains.

    -C’est du bel ouvrage. Vous savez vous servir de vos mains. Un vrai talent.

    Tout en laissant ses paroles s’écouler, le jeune homme parcourait des yeux comme de ses doigts la finesse des détails. Seizan était reconnu pour ses forgerons d’exception et ses bretteurs tout aussi compétents. Aussi n’était-il pas surprenant de croiser l’un d’eux aux abords du village. Pour autant, jamais il n’aurait imaginé que la soularde un peu vulgaire qui lui faisait face, put être l’une d’entre eux. Papillonnant un instant dans yeux, à l’écoute du « joli cœur » Mizuku s’efforça au calme pour reprendre, un air un peu joueur dans le fond de ses pupilles.

    -Quoi ? Moi un soldat ?! N’ai-je pourtant pas l’air du parfait dévot d’Omoikane ?

    Laissant passer sa boutade avec un sourire en coin, il rendit le sabre à son heureuse propriétaire avant de poursuivre.

    -Mh. Désolé mais je ne pourrais pas vous rendre la politesse, j’évite d’amener des armes dans le temple. Par contre, je suis un peu déçu… Je pensais que mon nom aurait pu suffire pour que vous deviniez

    Bien entendu le nom Okiyama ne parlait pas à tout le monde, surtout en dehors des réseaux propres aux adeptes d’Omoikane. Mais Mizuku avait déjà à de multiples reprises était surpris par la vitalité que pouvait avoir le nom de son clan.

    -Je suis un archer… Entre autres.

    Les autres étant l’élevage de rapaces, l’invocation et de solides compétences de pisteur, mais le garçon n’était pas là pour faire son curriculum vitae après tout. Reprenant, il ajouta quelques précisions.

    -Enfin un apprenti. J’ai rejoint la caserne il y un peu moins de trois ans. Vous en revanche… À en juger votre arme, j’imagine que vous êtes gradé ? Est-ce que je dois me mettre au garde-à-vous ?

    Difficile pour l’Hibou de contenir son impertinence étant donné la situation. Jouer subitement les parfaits soldats n’aurait eu aucun sens eut égard à cette rencontre saugrenue. Puis une intuition lui faisait penser que cette chère Honoka n’était pas du genre à se réclamer d’un quelconque grade. Se trompait-il lourdement ?

    Laissant encore et toujours son regard vagabonder à sa guise, Mizuku fini par proposer autant à la soularde qu’aux montagnes.

    -Si vous vous sentez mal prévenez-moi. Je pourrais essayer de jouer de la flûte. Avec un peu de chance ça évitera peut-être que vous… régurgitiez.

    CEYLAN



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    Mettre les gens mal à l'aise ? C'était généralement mon petit jeu préféré, surtout devant des gugus avec des têtes d'innocents. C'était toujours marrant de noter leur réaction et de les enfoncer un peu plus dans leur embarras. Sans pitié ? Carrément ! Fallait bien qu'on s'amusa un peu, d'autant plus quand on avait un coup dans le nez. On avait plus honte de rien dans des moments pareils.

    " Hein ? Pas ce que tu voulais dire ? Je suis si dégueulasse que ça ? Et bah... ça mériterait une bouteille de plus. "

    Un petit sourire se dessina sur mon visage alors que mes propos n'avaient qu'à vocation à l'enfoncer un peu plus dans ses explications. Qu'il eut inconsciemment pensé, je m'en foutais un peu. Mon égo ne se froissait pas pour des trucs aussi superficiels.

    " Héhé. Je déconne. T'as pas à t'en faire joli cœur. Je suis peut-être beurrée, mais je sais très bien que dans des situations pareilles, on profite de rien. Soit donc tranquille, je poserais pas les pattes sur toi. "

    Et puis, j'étais pas trop dans ce délire à ce moment-là. La tête dans le gaz, le tambourin dans le crâne, l'envie de crever. Décuver était toujours une putain d'épreuve, je détestais ça. Bien sûr, l'idéal serait de trouver un lit et voilà que mon bon samaritain me proposa d'aller chez lui. Autant vous dire que je ne pouvais pas le rater sur cette proposition.

    " Et bah mon cochon ! On y va pas par quatre chemins ! ça me plairait presque ! Hahaha ! Décidément, t'en rate pas une. "

    Je ne pus m'empêcher de rire cette fois, surtout en voyant sa tête se mettre à rougir bien plus que le feu de ma forge. J'avais même pas besoin de dire quoique se soit que ce gars-là se mettait lui-même dans des situations à la con. J'espérais pour lui que sa vie n'était pas une multitude de quiproquos, sinon ça serait un calvaire.

    " En tout cas, merci de la proposition. Y a pas grand monde qui accepterait d'accueillir chez soi quelqu'un dans mon état. T'as une belle âme. "

    Ce fut alors que je lui adressais un sourire, peut-être ce qui avait de plus normal et sincère depuis le début de notre conversation. J'étais pas de nature ingrate de base, c'était pas dans mon éducation.

    " Du coup, je te dirais pas non. J'ai juste besoin... d'au moins me rafraîchir un peu. "

    Même si je renoncerais probablement pas à un peu de repos pour retrouver mes flammes. Boire, ça vous suçait le carburant à une vitesse grand V. C'était un des cercles vicieux de l'enfer, vous donnant l'impression d'être libéré de tout pour finalement se rendre compte que vous portiez des chaînes encore plus lourdes qu'au départ.

    En attendant, je lui avais cédé mon épée quelques instants et je ne pus m'empêcher de rougir un peu comme une débile face à la flatterie. D'habitude ça me faisait rien, je supposais que la désinhibition du saké, ça vous ravageait une personne. Terrifiant. Mais en attendant, je fis un effort incommensurable pour ne pas faire une blague graveleuse sur le fait que je savais me servir de mes mains, je me mordis même les lèvres pour m'empêcher de l'ouvrir… jusqu'à ce qu'il m'expliqua être un dévot de Omoïkane.

    Là, je vous mentirais pas, je le regardais en sourcillant. Et en plus, il rajouta que j'aurais dû le connaître. Bordel. En fait, il avait le boulard.

    " Euuuuh.... Je vais pas de vexer, beau gosse, mais... les noms de famille et les histoires des uns et des autres, je m'en tamponne un peu. Je juge rarement la réputation d'un gars par ce qu'on raconte de lui. Je mate les actes donc...  Considère que j'ai jamais croisé un type de ta famille. "

    Ce n'était peut-être pas plus mal. Au même titre qu'il devait pas connaître le nom de Kaname, à moins d'avoir fait des achats à la forge de mon père. Et encore, vu que j'étais adoptée, je ne lui ressemblais pas... hormis son délicat phrasé. On avait le sens de l'héritage sélectif.

    " Un archer donc... Mmmm...."

    Tellement de jeux de mots, tellement de blague me vinrent à l'esprit. C'était horrible comme je n'étais pas capable d'avoir des pensées suivies et sérieuses. Voilà pourquoi c'était la merde quand je buvais, je pouvais pas être assurée de toutes les conneries que j'étais capable de dire ou de faire. La chienlit. Et autant vous dire que Mizuku m'acheva par sa demande de "garde à vous".

    Mais nooooooooooooooooooooooooooooooooon.....

    Je fus subitement prise d'un rire un peu nerveux, secouant la tête négativement devant mes pensées débiles. C'était pas le moment de vanner, surtout quand on avait mal au crâne comme en ce moment-là. Je parlais même pas des nausées que j'étouffais comme je pouvais.

    " Bordel, Mizuku... tu me tues. "

    Secouant à nouveau la tête, je tentais vaguement de me contenir et je me redressais d'un bond. Sans doute même un peu trop vite parce que je faillis retomber en arrière. Je secouais les mains pour dire que tout allait bien et je m'empressais de rattacher mon katana à ma ceinture.

    " Bon, on va arrêter les conneries. Ne pense même pas à me sortir ton pipeau, j'ai déjà des cloches qui sonnent dans ma tête. Pas besoin d'empirer les choses. Par contre, je veux bien qu'on se taille chez toi. "

    Ouais, là, il fallait vraiment arrêter le tir. Le coup de l'archer qui pouvait bander son arc et se mettre au garde à vous ? C'était trop, même pour une femme saoule. Un peu de décence !

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    Avec Kaname Honoka ─ DEMEURE OKIYAMA─ Hiver 804


    -Hein ? Euh non c’est pas ce que je voulais...  Enfin vous êtes tout à fait hein… Voilà.

    Le silence valait parfois mille mots, telle était la leçon que le jeune Hibou allait devoir apprendre au plus vite s’il voulait en finir avec cette situation au combien embarrassante. Par chance, bien qu’un peu tortionnaire sur les bords, son interlocutrice consentit à lui offrir une porte de sortie, qu’il accepta d’un rire partagé. Quelle personnalité étrange que cette soularde. Aussi loin que Mizuku put se souvenir, il n’avait encore jamais rencontré quelqu’un osant parler avec autant… d’honnêteté. Honnête était-il le bon mot cependant ? La vulgarité était-elle nécessairement porteuse de vérité ? Ou bien pouvait elle être le masque d’un sentiment bien différent ?

    Autant par charité que par curiosité, le garçon avait fini par inviter la pauvre damne à prendre du repos dans sa demeure et ce fut avec une pointe de surprise qu’il l’entendit accepter. De la courte idée qu’il s’était faite d’elle, il l’avait imaginé l’envoyant boulet en présumant préférer une sieste sur son banc. Cette réaction pouvait d’une certaine manière en dire long sur son interlocutrice. Après tout, une personne capable d’accepter de l’aide, c’était une personne qui savait avoir un problème. Rangeant cette impression au fin fond de son crâne, Mizuku avait poursuivi la conversation, espérant faire reprendre aspect moins troublant à celle-ci.

    -Et c’est compréhensible, nous ne sommes pas très nombreux après tout.

    Haussant les épaules, l’Hibou écarta dans regret un ensemble de supposition. De toute évidence, son interlocutrice n’avait pas servi auprès de ses parents, ni de son ainée. La chose n’était pas si étonnante. Bien que le village se voulait d’apparence modeste, il comptait de nombreux habitants et la proportion de soldats y était plus importante que nulle part ailleurs. Pour autant, nul doute que l’archer avait d’ores et déjà croisé la route de sa comparse, sans néanmoins avoir enregistré son visage. Ils partageaient le même métier et devaient donc respectivement se rendre en des endroits communs.

    Continuant la conversation mine de rien, Mizuku étira son sourire lorsque son trait d’humour parvint à faire rigoler son interlocutrice. Mettant sur le dos de son taux encore élevé d’alcoolémie, sa réaction tout de même un poil disproportionné pour une simple blague de grade militaire. Toujours imprévisible au possible, la soularde décida sans crier gare de se relever d’un bond, manquant au passage de retomber aussitôt les fesses sur le bois du banc. Par réflexe, Mizuku voulu l’aider à conserver son assiette, mais se retint lorsque celle-ci lui adressa quelques signes de main. Dans le même temps, celle-ci refusa le concerto improvisé, y préférant visiblement la perspective d’un bon lit. Se redressant donc à son tour, Mizuku prit les devants en se dirigeant d’un pas calme vers la demeure familiale.

    -Comme vous voudrez, elle n’est pas très loin. Par contre, il y a quelques marches à gravir… ça va aller ?

    Une mine un peu soucieuse au visage, il attendit de pouvoir jauger la réaction de la borgne, un peu inquiet à l’idée de devoir la porter le long du chemin escarpé. Pour autant, il savait pertinemment que la guerrière devait y être habituée. Difficile d’éviter les reliefs dans un village de montagne. Sur le court trajet menant jusqu’à l’ascension finale, l’Hibou entreprit de continuer la conversation sans pour autant tourner son regard vers la Kaname.

    -Au final, vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure. Vous êtes gradé ? Je pense que vous l’êtes.

    Simple pressentiment que l’archer aurait eu bien du mal à justifier. Peut-être était-ce dû à l’attitude de cette femme ? Le mélange de désinvolture et de désillusion qui semblait être son quotidien, ne ressemblait que peu à l’esprit combatif enseigné à la caserne. Mizuku en supposait donc des stigmates, qui devaient certes être physique, comme son œil manquant, mais aussi psychologiques.

    Continuant calmement de mener la marche jusqu’à s’arrêter un instant au pied de l’escalier qui serpentait jusqu’à sa demeure, l’archer reprit avec prudence.

    -Dites… Je peux vous poser une question personnelle ? Votre blessure, que s’est-il passé ?

    D’un mouvement du menton, Mizuku pointait le visage de la belle à l’œil améthyste. Mené par sa curiosité, le garçon ne pouvait qu’imaginer combien cette partie manquante devait s’avérer handicapante pour un sabreur. Une zone d’ombre depuis laquelle n’importe quelle botte bien sentie pouvait s’abattre en contournant sa garde. Sans compter sur le déséquilibre qu’engendré par l’amputation partielle d’un sens. Avait-elle appris à combattre d’un seul œil ? Ou bien avait-elle du réapprendre ?

    Ne poussant pas plus loin l’interrogatoire sur le chemin, les deux compères continuèrent leur route jusqu’à déboucher, au détour d’un dernier virage serré, sur l’arche torii qui délimitait l’entrée dans le domaine des Okiyama. Semblant reposer à demi sur le rocher la bordant, la demeure se particularisait par sa construction tout en hauteur.  À ce qui semblait être le dernier étage, on pouvait observer de nombreuses alcôves ouvertes qui étaient caractéristiques d’une volière.

    Sans presser le pas, le garçon mena la pauvre damne jusqu’à la porte principale, passant devant la modeste statue d’Omoikane qui trônait au centre du jardin .Faisant coulisser le panneau de bois, il prit quelques secondes pour retirer ses chaussures, enjoignant son invité à faire de même. D’un geste amical de la main, il l’invita à entrer.

    L’intérieur de la chaumière se voulait chaleureux par son ameublement en bois plein. L’intérieur, à l’image des jardins était parfaitement tenu et seuls quelques objets laissés çà et là, laissaient à deviner la présence d’une vie de famille.

    -Oi, je suis rentré. Nous avons un invité.

    Laissant à celle-ci le temps de prendre ses aises, le garçon se dirigea directement en cuisine où son père semblait afféré à couper quelques légumes. Relevant la tête, il dévisagea son fils, les sourcils interrogateurs. S’approchant d’un pas vif le garçon vint lui murmurer quelques précisions.

    -Je reviens du temple, j’ai rencontré une femme un peu… alcoolisée. Je lui ai proposé de se reposer quelques heures chez-nous.

    Sans mot dire, le paternel hocha la tête et retourna son attention sur ses carottes. Avec la force de l’habitude, Mizuku ouvrit tel placard puis un autre et quelques secondes plus tard vint porter un verre d’eau à la pauvre soularde.

    -Tenez, j’imagine que vous en avez besoin.

    Laissant planer un silence de quelques secondes durant lesquelles une chouette hulotte à la robe blanche tachetée d’or, vint se placer sur son épaule, il reprit.

    -Vous avez faim ?

    CEYLAN



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    Le chef d'orchestre dans mon crâne semblait toujours s'éclater autant, et je pouvais vous assurer que c'était infernal. Mais ce fut pas pire qu'à l'instant où je me remis sur mes deux pieds et que le monde s'était mis à tourner. Horrible. Cependant, c'était qu'un mauvais moment à passer comme j'en avais déjà vécu, autant dire que c'était rien du tout. La petite remarque de l'archer qui se voulait amicale me fit bien marrer.

    " J'ai une gueule de bois, chéri. Je suis pas handicapée. Je devrais m'en sortir, mais peut-être pas avec panache, ça, c'est un fait. "

    Fallait aussi savoir être réaliste, je me montrais pas sous mon meilleur jour, mais si j'avais quelque chose à faire de ce que les autres pensaient, ça se saurait. Peut-être que j'aurais appris à mesurer mon langage si tel avait été le cas ? La blague. Qu'importait, de toute façon, on se mit en route. Une route un peu bancale pour moi. Heureusement que ce n'était pas un marathon qui m'attendait, pourtant, Mizuku ne put s'empêcher de relancer la conversation comme si le silence le mettait mal à l'aise.

    " Mmmm ? Ha ouais ouais... je suis jonin. Depuis peu, cependant. Il paraît que j'ai fait preuve de courage... "

    Je ne pus m'empêcher de hausser les épaules. À mes yeux, j'avais simplement survécu en rapportant de mauvaises nouvelles et sans botter véritablement le cul des méchants. Une promotion frustrante. J'aurais dû refuser ? Possible. Mais j'avais besoin de pognon donc... non. J'étais une femme au fonctionnement assez basique. Enfin bref. Comme convenu, sa baraque était pas trop loin et en moins de temps qu'il n'en fallut - du moins pour quelqu'un qui lambinait parce qu'elle avait la tête dans le gaz comme moi - on se retrouva aux pieds des marches. Je ne pus m'empêcher de soupirer à leurs vues. Par contre, on pouvait pas dire que l'archer était pas un jeune gars curieux, et je ne pus m'empêcher d'arquer un sourcil, avant d'afficher un large sourire démontrant peut-être un fond de malice.

    "  Héhé! Je te le dirais peut-être si tu te montres gentils avec moi."

    Ce fut à cet instant que je me mis à rire, puis commença ma pénible ascension. Impressionnant comme monter des démarches devenaient une sacrée épreuve quand on voyait flou. D'ailleurs, j'aurais bien été incapable de dire comment je réussis l'exploit à tout grimper, voire traverser le jardin de la demeure. Tout s'était enchainé sans que je réalisasse clairement ce que je faisais. Autant dire que j'avais pas du tout eu le temps de profiter du décor.

    La démarche un peu branlante, une fois à la porte, je réussis tout de même à me déchausser, non sans imaginer que la famille de Mizuku était dans les parages. Cependant, un bruit de couteau caractéristique contre une planche laissa deviner que quelqu'un coupait des légumes. Naturellement, je suivis mon hôte qui me mena à la cuisine où se tenait visiblement son père. Je me contentais d'un salut de la tête.

    " Je vous remercie pour votre hospitalité... et je m'excuse d'avance. "

    J'avais peut-être pas les idées hyper claires, mais j'étais pas ingrate de nature. Me détournant vite des lieux, je plissais l'œil pour chercher un endroit où me rafraîchir la tronche. Seulement au moment où je m'apprêtais à m'éloigner, Mizuku me tendit un verre d'eau que je ne pus m'empêcher de contempler avec une certaine suspicion.

    " Mmmm.... "

    Une personne normale se serait désaltérée. Une personne bourrée se vidait le contenant à la gueule pour se réveiller. J'étais bourrée donc...

    " BOUAAH ! C'est froid... mais ça réveille. "

    Rendant le verre au jeune archer, je me rendis compte à peine à cet instant qu'une chouette était postée sur son épaule. À dire vrai, je pensais que j'étais en train d'halluciner alors je ne fis aucune remarque.

    " Où est ta salle de bain, Mizuku ? "

    Ne guettant pas tellement sa réponse, je me mis moi-même à chercher, ouvrant une porte ou deux avant de les refermer, jusqu'à trouver la divine providence. Je me ruais dans la pièce, et ne me souciant pas le moins du monde de ma pudeur - j'étais plus à ça près - je me dessapais pour entrer dans un bain en jetant mes fringues et faire couler l'eau immédiatement sur la gueule. J'avais besoin de me purger littéralement, comme à chaque fois que je savais que je buvais trop. J'étais bien conscience avec le fait que je déconnais sévère avec mes excès, mais c'était plus simple de noyer les choses de cette façon.

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