« Oh bah, on est pareil toi & moi ! On est peut-être frère et sœur qui sait ? »

Dis-tu d’une petite voix triste tout en regardant l’horizon. Tu n’avais même pas attendue qu’elle reprenne la parole. Dès qu’elle t’avait dit qu’elle avait été adoptée par un vieux couple de Seizan, tu pris directement la parole pour lui signifier cette hypothèse comme quoi tu étais peut-être issue dans la même famille qu’elle au final. Il est vrai que vous deux, vous ne connaissiez pas vos parents ni votre famille de sang. Il n'est donc pas a exclure la possibilité d’être des frères et des sœurs qu’on aurait éparpiller dans Onogoro. Après tout, sans savoir avec qui vous partagez vos gênes, tout est possible non ? Puis, elle te raconta sa vie. En essayant au maximum de comprendre comment c’était possible qu’on l’eût retrouvée bébé. Malgré ça, la seule question que tu te posais toi, c’était comment quelqu’un qu’on a retrouvé à Sakyuu était présente dans le village de Seizan ?

« Mais du coup, t’es pas d’ici ? Je veux dire, si on t’a retrouvé à Sakyuu ou dans les environs, c’est que t’es de là-bas non ? T’as fais tout ce chemin pour … Et mais attend, c’est peut-être toi qui as fait exploser ce mec en bas ! Tu viens de Sakyuu juste pour ça ?! »

Bon, l’analyse de la situation et surtout des personnes que t’avait en face de toi, c’était pas encore ton fort. Même après le petit cours qu’elle venait de te donner sur l’analyse d’une situation précise. Il faut dire qu’un gosse de ton âge n’avait pas encore été balafré par la vie et donc, analyser des choses était difficile. Les gosses ça vivait leur vie, ca riait, ça faisait des blagues. Et même si t’étais pas trop ce genre de gosse avec ton senseï puisque l’entrainement était le plus important, tu restais un gosse au fond qui n’avait qu’une seule envie et c’était de croquer la vie à pleine dent. Même si au final, tu ne le montrais pas trop. Ton coté enfant abandonné, sans famille, prenait trop souvent le dessus, tout comme la tristesse sur la joie de vivre. Tu posas tes yeux sur elle, la conversation avec cette demoiselle était intéressante au final. Même si au début, elle avait plutôt mal commencé. Et puisqu’un gosse ça dit ce qui lui passe par la tête.

« Trop bien ! T’as compris ça rien qu’en regardant les gens en bas ? Putain, tu me fais peur, t’es une genre de Sociopathe ? Je crois que ça se dit comme ça. Mon senseï m’a clairement dit de me méfier des sociopathe »

Dis-tu l’air interrogatif. C’était vrai, au final, il fallait se méfier des gens comme ça. Tu ne savais pas pourquoi, d’après ton maître, ils étaient dangereux, donc il ne fallait pas leur parler ou ça allait mal finir. C’était tout le temps comme ça de toute façon, ton senseï te disait quelque chose et tu devais l’appliquer. Même si dernièrement, tu t’étais mis a penser par toi-même, à vouloir devenir libre et surtout, à peser le pour et le contre car rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, tout est gris.

« T’sais, ce monde dans lequel on vit, je le trouve moche. Enfin il est beau si t’es issu d’une bonne lignée, genre la lignée royale. Tu vis un rêve, on te torche les fesses avec de l’or. Mais pour nous, les enfants abandonnés, c’est bizarre, si c’est un rêve, bah c’est un cauchemard. Enfin je ne dis pas ça pour me plaindre, attention, parce que d’après mon senseï, un homme ça se plaint pas, ça assume en silence »

Dis-tu en la regardant droit dans les yeux. Tu venais de faire une pirouette, pour continuer encore et toujours à respecter l’un des préceptes les plus importants que ton maître essai de t’enseigner. Au final, plus tard, quand tu repenseras à cette décision, tu en riras sûrement.

 « On est libre de faire ce qu’on veut ? » Dis-tu d’une voix qui avait totalement changer, beaucoup plus forte, non pas sur le volume, mais la fermeté. « Je trouve pas moi qu’on soit libre. Regardes-toi, tu portes un bandeau, c’est que tu fais partie d’un système. Un système très très bien ficelé qui est capable, justement, de te faire croire que tu es libre alors qu’au final, tu ne l’es pas. J’ai jamais été d’accord avec ce discours, tu sais, mon senseï me répète souvent que je devais apprendre en m’entrainant, pour que plus tard moi aussi je porte un bandeau et reprenne son flambeau. Mais c’est pas la liberté ça et t’auras beau me montré toutes les montagnes que tu veux je te croirais pas Honoka-san ! »

Dis-tu avant de lâcher un sourire en même temps qu’avoir prononcer le « san » histoire de marquer le respect que tu lui accordais. C’était la première fois que tu lui en donnais réellement du respect, la première fois que dans tes paroles, tu n’étais ni vindicatif, ni à la limite de l’insulte : la première fois que tu étais juste tout simplement. Parce qu’au final, tu pensais ce que tu disais. Ton senseï, depuis tout petit, t’avais fait réfléchir par toi-même.

Il t’avait montrer des techniques de combat rapproché, certes, mais t’avait appris à lire et a écrire. Et c’est dans ces livres justement, lors de tes nombreuses heures de lectures, que ton esprit compris ce que ton âme aspirait depuis ta création. La liberté c’est pas d’aller et venir dans un village, d’avoir une belle vue ou de draguer n’importe quelle fille, même si a ton âge on ne pensait pas forcément à la drague. La liberté c’est un état d’esprit, une façon de vivre qui te permet de n’avoir de compte à rendre à personne.

« C’est pas une vue la liberté, c’est un sentiment voyons Honoka-san ! Je veux dire … Moi mon rêve … Bah euh j’hésite à te le dire parce qu’après tu vas tout dire à mon senseï et je serai puni ! Mais bon, vu qu’il faut assumer ses paroles et ses choix d’après lui je vais quand même te le dire, c’est pas grave si j’ai pas de déssert ce soir je suis un grand garçon maintenant ! » Dis-tu avant de te rapprocher de son visage. « Être libre, totalement, en dehors de toutes hiérarchie. Je veux pas de chef, pourquoi le Kage ça serait mon chef ? Il a deux bras, deux jambes, comme moi non ? Pourquoi l’empereur on le respect plus qu’un ouvrier ou un forgeron ? Les deux vont mourir, soit de vieillesse pour l’un, soit de fatigue pour l’autre. Mais l’empereur lui il aura des feux d’artifices à son enterrement … » Dis-tu avant de reprendre la parole avec les yeux écarquiller, rêveur ! « Je veux trop des feux d’artifices à mon enterrement … Dis Honoka-san, tu seras la hein ? On est ami maintenant toi et moi donc tu seras la ? »

Tu pouvais dire des choses aussi profond qu’un lac gelé, mais derrière, aussi idiote qu’un gosse pourrait le dire. Tu passais du coq à l’âne, mais c’était plus parce que ton âge faisait que la construction de tes paroles et idées étaient un peu floue. Malgré ça, on pouvait clairement voir un fil rouge dans ce que tu disais, quelque chose qui allait t’animer jusqu’à ta mort : ce désir indéfectible de liberté et cette grande gueule qui te caractérisait tant.

« C’est pour ça que je veux des ryos, je veux me payer des feux d’artifices ! » Dis-tu en souriant et en montrant toutes tes dents !

 « Et donc, ça fait de toi une héroïne ? Sacrifier sa liberté pour que d’autre en profite … Pfff. Mon senseï aussi me dit de le faire. Mais est-ce que j’ai envie de sacrifier la seule chose que j’ai obtenue de mes parents ? »

Tu avais une certaine réflexion qui ne pouvait sortir que de ta petite tête. Les enfants de ton âge préféraient aller jouer entre eux. Toi, tu ne connaissais que l’entrainement et entre les dures séances d’entrainement, tu avais le temps de réfléchir au monde qui t’entourait. C’est tout. C’est pour cela que ta réflexion grandissait au fur et à mesure et que tu avais, selon beaucoup, une intelligence poussée. M’enfin, tu regardais la jeune femme dans les yeux. Depuis le début, de toute manière, tu ne l’avais jamais, ou presque, lâché du regard. Quand elle t’a dit qu’elle doutait en quelque sorte que quelqu’un de complétement libre existait sur Onogoro, tu te relevas directement. C’était ça que tu voulais. Ton but ultime : être libre de toute chaine. Et s’il n’existe personne de libre, tu deviendrais cette personne.

« Tu sais Honoka-san, tu te trompes. Maintenant que toi et moi on est ami, tu connais quelqu’un qui sera totalement libre dans Onogoro … Moi éhé. »

Dis-tu avant de te nettoyer les fesses parce que tu étais assis par terre. Ton sensei te disait tout le temps qu’il fallait te nettoyer les fesses quand tu t’asseyais par terre, donc tu avais pris l’habitude de le faire. Tu t’étirais ensuite, comme si de rien était. Tu savais pertinemment qu’il fallait t’entrainer si tu voulais cette liberté plus tard. C’était comme les gens qui voulaient être riche, il fallait étudier. Toi, il fallait que tu t’entraines, car seul les forts pouvaient s’extirper de leurs chaines.

« Quand on se reverra je le serai. Souviens-toi de mon prénom, Honoka-san. Tetsu Ryuuza … Je deviendrai une légende et je te prouverai qu’on peut être bon et libre à la fois sans pour autant se sacrifier. » Dis-tu avant de sourire et reprendre la parole quelque temps après. « Et s’il m’arrive quelque chose entre temps … N’oublie pas mes feux d’artifices s’il te plait. Allez à plus Honoka-san !! À la revoyure !! »

Dis-tu avant de courir dans la direction opposée. Tu venais de faire une rencontre importante. Tu ne le savais pas, mais cette conversation avait vraiment créé quelque chose en toi. Un feu qui brûlait encore plus fort à chaque seconde. Un feu éternel, celui de la liberté et dont la flamme ne se nourrissait d’aucun combustible. Tu ne le savais pas encore, mais ce feu ne s’éteindra que lorsque la faucheuse viendra prendre ton âme …

Et même à ce moment-là, il restera une flamme … Celle des feux d’artifices que ta nouvelle amie apportera à ton enterrement.