Un jour comme les autres ou non. Car les événements de Toge n’était pas sans hanter le garçon. Tant il avait pu croiser de nombreuses choses au côté de gens de Seizan. Tant il avait eu le malheur de tomber sur une manipulatrice qui avait su le faire bannir, certainement à jamais, de Toge. Pour sûr, il ne viendrait pas aider ce village d’une quelconque manière que ce soit à présent. Car s’il pouvait comprendre le sentiment de ceux qui l’avait jeté dehors, il ne pouvait pas comprendre comment tout ceci avait pu se tasser aussi facilement sans qu’il ne puisse rien y faire. Une sorte de haine dans son cœur qui venait de naitre. Peut-être serait-il capable de la déployer ou bien alors resterait-il le jeune garçon timide et insouciant de ce qui l’entoure.



Il n’avait pas encore eu le malheur de croiser le chef du village. Mais pour sûr que cet instant ne saurait tarder tôt ou tard. Un instant qui ne manquera pas de sceller certainement son sort dans un sens comme dans un autre. Allait-il aussi finir banni de Sakyuu. Une bien sombre perspective qui ne serait en rien appréciable pour lui.

S’avançant comme d’habitudes dans les ruelles du quartier militaire au village des sables chauds, le garçon vint se faire aborder par un confrère. Il n’est pas venu pour lui chercher querelle mais bien pour l’aider en lui délivrant un message qui vient tout juste de lui parvenir.

Le message est certainement une convocation au bureau du kage, se disait le garçon à cet-instant là. L’homme qui lui tendait le message n’avait pas pris la peine de le lire auparavant, après tout cela ne le concernait pas. Le coursier s’en allait et Akari pouvait donc lire le morceau de papier en toute quiétude. Son appréhension était grande, mais en définitive il vint à être rassuré en voyant que la teneur des propos n’avait rien d’un document administratif ou militaire. Mais plus d’une lettre de la part de Kunao, le samurai des monts bleus.



D’après les formes que prenait l’encre, on y indiquait la position d’un lieu de rendez-vous. Le rendez-vous concernait l’équipe qui avait su démanteler en partie un vaste réseau. A ce dernier devait s’y trouvait aussi le contact de Kunao. Après tout, le troupe n’attendait que ça, et les autorisations de pouvoir opérer avant de s’exécuter dans cette périlleuse entreprise.

Il n’y avait nul besoin de répondre au message, du moins par le biais d’un autre parchemin. En revanche, Akari avait donc reçu par la même son ordre de mission quelques heures plus tard et cela de manière officielle afin de se rendre dans une contrée qu’il n’avait jamais visité jusqu’à présent. En dehors des terres au-delà des mers, c’était bien la seule région de l’Empire où le garçon n’avait pu y poser les pieds. Et pour tout dire, il n’y avait trouvé aucun intérêt.



Aussi il s’empressait de s’équiper comme il le devait avant de s’en retourner une fois encore sur les routes. A l’aide de ses amis félins ou bien de sa rapidité. Le garçon comptait bien rejoindre le plus rapidement possible le lieu de rendez-vous. Il emportait avec lui quelques provisions et surtout des produits issus de Sakyuu et qu’on ne trouvait nulle part ailleurs afin d’en faire profiter ses camarades de mission. Un peu de réconfort avant le terrible effort qui attendrait le groupe, se disait le garçon.

Cela faisait bien une bonne semaine que Ganryu était parti de son village, et ce qu’on pouvait dire, c’est que la traversée de la Province d’Ussoumori no Kuni n’était pas de tout repos. Lui qui avait l’habitude de prendre de la hauteur pour trouver son chemin dans ses montagnes natales, il se sentait écrasé par la cimes des arbres gigantesques qui parsemaient cette foret tropicale. Le pays de Jujou était le seul à lui être encore inconnu. On avait beau l’avoir prévenu concernant l’humidité et la luxuriance de sa végétation, il ne s’attendait pas à un tel bourbier. Transporter sa lourde armure et sa tueuse de dragon sur les sentiers escarpés de cette jungle relevait de l’exploit. Sans parler des moustiques et autres bestioles  qui risquaient de lui injecter on ne sait quel poison dans son organise. Non décidément, ce pays n’était pas pour notre colosse. Lui qui pensait ne prendre qu’une seule journée pour rejoindre le village de Shinka et ses vergers une fois arrivée à la frontière de Jujou, il s’était encore mis le doigt bien profond dans l’œil. Cependant, après quatre jours de marche dans la boue, les premiers arbres fruitiers marquant l’entrée des vergers sauvages se dévoilaient enfin à son regard.

Tout le long du trajet, il avait gardé en tête l’objectif qui le liait à ses camarades : Faire tomber ce réseau clandestin et mettre un point final à toute cette histoire. Bien qu’il avait pu se consacrer à sa quête d’informations concernant le culte de Jashin du coté de Teito ces dernières semaines. Les recherches qu’il avait mené au grand centre des archives de la capitale n’avaient hélas rien donné. Certes il s’était fait des contacts plutôt influents en rentrant dans les petits papiers des jumeaux de la famille Minamoto. C’était toujours bon à prendre, mais ça ne lui servait pas à grand-chose pour le moment. Ayant fait choux blanc jusqu'à présent sur le chemin de sa vengeance, il avait donc pris la route du point de rendez vous qu’ils s’étaient donné avec Kunao et Akari. Ils devaient y rejoindre une jujoujin que connaissait le bretteur seizanjin à la chevelure d’argent dans les environs de Shinka.

Quand il arriva dans les alentours du village de  Shinka, le moins que l’on puisse dire, c’est que notre colosse ne passait pas inaperçu. Partout où il mettait les pieds, quelqu’un venait l’embrouiller pour lui demander les raisons de sa présence dans les environs. Il avait beau leur sortir la même chose à chaque fois :

« C’est pas vos oignons, je suis en mission pour Seizan, circulez bordel !» 

C’était comme pisser dans un violon... Les habitants du village de Shinka paraissaient plus que protecteurs avec leurs précieux vergers. Sans parler des gardes qui lui demandaient de montrer son bandeau de capitaine du village caché des Montagnes Bleues tous les cents mètres. A tel point qu’il avait beau expliquer à chaque contrôle qu’il n’en avait rien à tamponner de leurs fruits, il ne pouvait empêcher la scène de se reproduire encore et encore… Tout ce tintamarre autour de la réputation des fruits qui y poussaient…  Aux yeux de notre colosse, les gens du coin faisaient grands cas de pas grand-chose à propos de ces arbres. En tout cas sa seule présence en ces lieux suffisait à générer de la suspicion chez les gens du coin. Comme quoi, Seizan n’était peut être pas le pays le moins accueillant qui soit.

Une fois un peu plus éloigné du village, les rencontres avec les badauds se firent moins fréquentes. Il put enfin trouver un peu de tranquillité, perdu au milieu des arbres habillés de fruits de tailles et couleurs variées. Tandis qu’il cherchait un endroit où se reposer après ce périple harassant, une petite clairière attira son attention. L’herbe avait beau y être assez haute, au moins ici la lumière du jour traversait l’épaisse mangrove qui bouchait jusqu'ici l'entrée des rayons du soleil. Après avoir balayé la zone du regard, Ganryu identifia un pêcher en dessous duquel l’herbe avait l’air particulièrement moelleuse. Ni une ni deux, notre jonin ne perdit pas de temps pour aller s’installer sur ce canapé moussu. Après s’être déséquipé de son imposante tueuse de dragon, Ganryu se laisse aller à piquer un petit roupillon. Il était dans les environs du point de rendez-vous après tout. Donc rien ne l’empêchait de se faire une petite pause en attendant l’arrivée de ses comparses. Il s’allongea donc avant de tomber dans un profond sommeil. Il se sentait en pleine sécurité et la sérénité qui se dégageait de cette clairière berçait tranquillement notre héros. Si ses compagnons ne le trouvaient pas d'ici à la fin de sa sieste, il aurait tout le temps de partir à leur recherche plus tard.

Grand comme trois pommes

Cela faisait déjà quelques jours que la douce Yui était revenue de son voyage de Toge, un voyage qui lui eut valu beaucoup d'anxiété, mais qui, par chance, lui avait permis de faire de formidables rencontres. Alors qu'elle avait espéré que sa présence ne fut pas trop remarquée, elle n'avait pu se dérober face à quelques mondanités imposées. Cela était comme si son passé la rattrapait, comme si on lui rappelait où était sa véritable place. L'ombre de sa tyrannique grand-mère paraissait planer dès qu'elle mettait un pied dans cette prison dorée. Elle s'était surprise à constater qu'elle n'avait rien perdue de sa stricte éducation. Ses attitudes, sa gestuelle, ses discours, tout ce qu'on lui avait appris à dire ou à taire, tout était... trop naturel. Malgré tout, elle avait réussi à surmonter ses angoisses les plus profondes. Une petite victoire pour la demoiselle. Mais, Yui n'avait l'impression de respirer que lorsqu'elle était à Jujou. C'était ce village qui l'avait aidé à se reconstruire.

Une fois qu'elle put reposer ses bagages en arrivant chez elle, sa surprise fut de trouver une missive, et si la fatigue avait jusque là marqué son visage, un sourire vint l'illuminer en voyant le nom qui apparaissait dessus, celui d'un certain seizanjin. Elle avait beaucoup attendu, de nombreuses semaines pour avoir de ses nouvelles depuis la dernière fois qu'elle eut le plaisir de profiter de sa compagnie. Mais lorsqu'elle lut que ce dernier venait dans la région et qu'il avait besoin de son aide, ce fut une explosion de joie. Elle sautilla même sur place d'excitation. Ses yeux balayèrent le courrier de multiples fois, elle en froissa même le papier à force de le serrer contre elle. Il s'inquiétait, il ne l'avait pas oublié, il tenait sa promesse.

"  Oh ! Il s'en vient ici !!  "

Il n'en fallut pas plus pour que cela la frappa comme une vague d'énergie nouvelle. Plus rien n'avait d'importance que celui de la préparation pour rejoindre celui qu'elle aimait déjà d'un amour tendre. Non seulement elle allait le revoir lui, mais elle allait aussi pouvoir lui montrer qu'elle avait beaucoup appris depuis la dernière fois. Et puis, elle allait aussi jouer les guides ! Elle allait pouvoir représenter Jujou avec fierté.

Lorsque la date de rendez-vous arriva, la demoiselle s'était tenue fin prête et surtout ponctuelle. De peur d'être en retard, elle s'était même rendue dans les vergers un jour à l'avance, profitant de l'occasion pour saluer les locaux. Elle eut l'occasion de parler pâtisserie et notamment de comment confectionner les meilleures tartes aux fruits. Toutes les occasions étaient bonnes à prendre pour améliorer ses connaissances, quelque fut le domaine.

La belle Hasegawa attendit, elle attendit que son charmant samuraï arriva et dès qu'elle aperçut sa silhouette, dès qu'elle le reconnut sans mal, elle lui fit un grand signe et un large sourire pour attirer son attention.

"  Kunao-san !  "

Son enthousiasme était si grand qu'elle courut dans sa direction, comme si le jeune homme revenait de la guerre et qu'elle ne l'avait pas vu depuis des lustres. Oh, elle se moqua de toutes les convenances, soldat ou non, en lui sautant littéralement au cou pour le prendre dans ces bras.

"  Comme je suis heureuse de vous revoir, Kunao-san.  "

Bien qu'elle le serra un peu contre elle, Yui finit tout de même par reculer, un sourire collé sur le visage et les joues légèrement rosies.

"  Vous me manquiez beaucoup. Je suis tellement contente que vous soyez là, mais aussi que vous ayez pensé à moi pour vous aider. Vous allez voir ! J'ai beaucoup appris depuis la dernière fois. "

Et il était vrai, le panel des compétences de la jeune femme s'était étendue. Du moins un peu. Est-ce que cela serait suffisant pour aider son compagnon ? Elle ne savait pas encore, mais elle ferait tout pour le soutenir.

"  J'espère que vous avez fait bon voyage. Voulez-vous vous reposer un peu ? Vous pourriez ainsi m'en dire plus sur ce que vous cherchez. "

Elle croisait les doigts pour que tout ceci se régla vite, du moins, pour pouvoir profiter un peu du jeune homme. À moins qu'elle préféra que cela dura plus longtemps ? Difficile de choisir.

Faniahh/Lala/Cyalana

Les voyages en cette époque ne sont pas de tout repos et il est là un cas bien évident d’exemple à ne pas suivre. Car le cas d’Akari lors de voyage n’est synonyme que d’ennuis et malchance. Le voici sur la route de l’Est qu’à peine hors du village, il vient à se faire aborder par une vieille dame qui demande sa route. Ce n’est pas vraiment qu’elle semble perdue, mais plus qu’elle souhaite passer du temps avec quelqu’un car les journées lui paraissent longue. Et c’est ainsi que cette personne s’invente un problème. Généreux ou trop candide, le garçon ne voit pas au travers du jeu de la vieille dame. Prenant une carte et le temps de lui expliquer, la personne fait d’abord mine de ne rien comprendre. Puis comme de par hasard, elle perd la mémoire. Mais en définitive, elle finit par acquiescer et comprendre ce que dit Akari. C'est alors qu’elle lui demande s’il ne peut pas l’accompagner jusqu’aux portes du village. Voilà le garçon bien embêté lui qui n’a pas vraiment de temps à perdre. C’est pourquoi malgré ses bonnes intentions, il décide de s’excuser et de lui dire qu’il ne peut l’aider à cela car il est en mission. N’oubliant pas de la saluer au passage, il s’en va donc en direction des plaines arides de l’Est.



Par chance il n’y nul ver à l’horizon et aucun n'ébat amoureux entre vers. La réflexion peut sembler étrange, mais après tout, chaque ébat entre ver vient à générer un immense nuage de sable que l’on nomme tempête si le phénomène vient à se prolonger et qui parfois peut ensevelir des caravanes entières. Et malgré la chaleur du sable, le garçon s’en tire sans la moindre isolation et il n’a suivi aucun des mirages que son esprit a pu lui montrer. Se serait-il amélioré dans l’art d’esquiver les genjutsu ou bien simplement résiste-t-il mieux à la chaleur qu’auparavant. Ce ne peut être qu’un de ces deux facteurs si ce n’est pas la chance, une chose qui ne semble pas être le cas.

C’est un nouveau décor qui s’offre à lieu et il faut croire que le désert n’est entouré que par des montages, car le voici entre plusieurs roches. Le beau temps n’est pas au rendez-vous lui aussi. Si cela commence par une fine pluie cela devient rapidement un torrent que déverse les cieux. Ne souhaitant pas arriver en retard, il vient à conserver sa vitesse malgré la pluie ou le décor. Une erreur qui lui vaudra de perdre plus de temps car voilà qu’entre deux pierres, il vient à s’enfoncer dans la boue avant de glisser. Dévalant sur le côté une petite pente de cinq mètres, le garçon se rattrape assez vite sur un caillou qui trainait par là. Se relevant il peut dans un premier temps constater qu’il est couvert de beau. Il peut donc dire adieux à sa prestance si toutefois il en avait fait preuve à un moment. Puis dans un second temps il remarque la présence de trois hommes qui se tiennent proche d’un feu de bois à l’abri dans une crevasse qui s’est formé dans la roche.



D’abord surpris et souriant, le garçon remarque vite els armes à la ceinture de ces derniers. Et ils ne semblent pas vraiment être des militaires. Sur le moment ces derniers n'en semblent pas faire quoi ce soit d’illégale si ce n’est de s’abriter de la pluie. Mais c’est ainsi que le trio se décide à attaquer le garçon. Le prenant peut-être pour un jeune voyageur égaré. C’est là une erreur de leur part et si sa chute n’avait pas eu raison de ses présents, un coup de gourdin surprise a raison des pots en verre. Brisant ainsi les présents d’Akari qu’il comptait offrir au groupe. Par vengeance il ne manque pas de tabasser les vilains avant de les laisser là sans arme faute d’avoir le temps de les confier à des gardes en patrouille, si toutefois il y en avait dans ce coin-là du monde. Mais il laisse toutefois quelques choses à manger au groupe au cas où.



Mais après ces quelques histoires hors de propos vis-à-vis de la mission, le voici donc qu’il se présente au lieu de rendez-vous. Tous semblent présent et il ne manquait donc que le seul membre de Sakyuu.



-Je vous pris de m’excuser j’ai eu quelques soucis sur le trajet.



Dit-il, alors que la boue à présent sèche est présente un peu partout sur lui.



-J’avais ramené des produits de mon village pour vous, mais le destin à voulu que ‘jen perde une partie en route et que le reste soit en mauvais état.

Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était tout simplement pas laissé aller. Entre le travail et son obsession dévorante concernant la vengeance d’Ina, il en avait presque oublié ce que cela faisait de ne penser à rien. Au delà de son image de brute épaisse, Ganryu possédait une personnalité un peu plus complexe qu’il n’y paraissait. Avant d’avoir cette réputation de soldat violent et impulsif qu’il se traînait depuis la mort de sa sœur, Ganryu était perçu comme un élément fiable et solidaire sur le champs de bataille. Cependant, ces derniers temps, grâce à cette mission initiée par Kunao et Akari, il avait commencé à renouer avec son ancienne personnalité. Peut-être était-ce du au jeune âge de ses camarades, dont il se sentait responsable ? Ou bien était-ce le simple fait de les suivre dans leurs aventures qui lui avait permis d’oublier un peu sa chasse au jashiniste ? Toujours est-il qu’au contact de ses compagnons d’armes, il avait retrouvé un semblant de sérénité et d’esprit d’équipe. Et pour la première fois depuis un bail, la vie ne lui paraissait plus si amer.

La brise lui caressait doucement le visage pendant que les rayons du soleil le protégeaient du froid. Grace à cet équilibre de sensations, il avait pu se laisser aller dans les bras de Morphée. Certes, comme tout bon soldat, il ne dormait que d’une oreille. Mais les habituels cauchemars qui parasitaient ses rêves s’étaient miraculeusement effacés. Après de longues minutes d’une sieste réparatrice, un sourire lui monta au lèvre quand des bruits de pas commencèrent à s’approcher de lui. Au rythme de sa démarche, le colosse avait identifié le son du pas agile mais solide du chunnin des Montagnes bleues. S’il s’attendait à reconnaître la manière féline de se déplacer d’Akari à ses cotés. La démarche qui accompagnait les pas de son compère seizanjin était différente. Elle était tout aussi aérienne que celle du génin de la Province des Sables Chauds, mais elle avait quelque chose de plus raffinée. Gardant les yeux fermés, faisant ainsi mine de n’avoir pas remarqué, quand Kunao s’adressa à lui, Ganryu lui répondit lui aussi d’un ton blagueur :

- Héhé… C’est plutôt l’inverse si tu veux mon avis. Yokaï ou non, s’attaquer à moi c’est faire preuve de malchance.

Quand le bretteur aux cheveux d’argent lui présenta la jeune femme qui était à ses cotés, Ganryu se dressa sur ses longues cannes avant de s’incliner légèrement vers Yui, en signe de respect. Puis toujours en gardant un ton espiègle il s’exclama:

- Enchanté de faire ta connaissance Yui. Tadakatsu Ganryu, je suis capitaine à Seizan no Sato et sur mon temps libre j’accompagne Kunao dans ses histoires. Visiblement toi aussi il t’a entraînée dans ses conneries héhé ! En tout cas sache qu’une shinobi médicale est plus que bienvenue parmi nous. Surtout pour rafistoler Kunao ! Héhé

Ganryu savait très bien que des trois compères, c’était lui qui collectionnait habituellement les blessures. Il faisait bien évidemment preuve d’ironie envers son camarade. Il était de bonne humeur et pour une fois, il ne cachait pas la joie qu’il avait à retrouver son compère. Tandis qu’ils se retrouvaient, son regard devina au loin une silhouette familière qui se rapprochait. Et quand Akari arriva à leur hauteur, un sourcil surpris se leva sur le front du colosse. En effet, le pauvre sakyuuyan avait l’air d’avoir vécu un voyage pour le moins, mouvementé... Premièrement, il était complètement recouvert de boue. Apparemment la pluie avait été au rendez-vous sur la route. Et deuzio, leur compère avait du se tartiner des voleurs de grands chemins au beau milieu du déluge. S’il leur avait bien évidemment filé une bonne correction, il avait perdu ses provisions dans l’échauffourée. Ganryu n’était pas un grand amateur des spécialités culinaires sakyuuyans, en revanche leur vin lui avait beaucoup plu lors son passage en Province de l’Oasis. Il n’aurait pas dit non à une ou deux bouteilles sur le moment. Saluant l’initiative que les mésaventures du génin avaient réduite à néant, Ganryu lui répondit :

- Hmmm parfois j’ai l’impression que tu as encore plus de malchance que moi Akari. Crois moi, faut y aller ! Enfin, c’est l’intention qui compte ! Le plus important c’est que tu sois arrivé ici en entier.

Le groupe était enfin réuni et prêt à se lancer à la poursuite de leurs ennemis. Encore leur fallait-il qu’ils trouvent une première piste à suivre en contrées de l’Est. En effet, à part une information vague leur indiquant que le cœur de l’organisation prenait ses racines à Jujou no Sato, nos héros ne disposait pas de grand-chose d’autre. Après avoir monté sa main à son menton en signe de réflexion, Ganryu balaya le groupe d’un regard interrogateur avant de prendre la parole :

- Bon, et maintenant ? Par où on commence ? On sait que le leader de l’organisation réside à Jujou no Sato… Mais ça reste un vague… Vous avez une idée sur la province dans laquelle il pourrait se terrer ?

Le pays était vaste. Sans plus d’indices, c’était comme chercher une aiguille dans une meule de foin.

Grand comme trois pommes

Joie, bonheur et allégresse. Quel meilleur instant que de se retrouver dans les bras du jeune garçon qui obnubilait ses pensées. D'ailleurs, ne s'était-il pas un peu épaissi, preuve qu'il avait dû continuer ses durs entrainements ? Enfouissant son visage souriant dans son torse alors qu'elle profitait des quelques secondes imparties dans les bras du seizanjin, son enthousiasme était au plus haut.

" Toutes les excuses sont bonnes si elle me donne le loisir de vous revoir. "

Qu'importaient les détails administratifs, cela ne semblait guère la perturber. Yui avait droit d'être un peu égoïste de temps en temps, non ?

" Oh oui  bien sûr ! J'espère en effet à ne pas devoir utiliser ses capacités-là, je ne souhaite bien évidemment pas que vous vous blessiez. Mais si ce malheur devait arriver, sachez que je suis là. "

Il ne manquait plus que cela ! Que Kunao eut fait tout ce chemin pour risquer sa vie ici ! Ce serait terrible ! Impensable même ! Hors de question qu'une telle chose pusse arriver. Elle se montrerait impitoyable envers quiconque voudrait du mal au samuraï.... pour ce que cela valait.

Dans la foulée, le jeune homme lui expliqua qu'ils étaient quatre en tout pour leur curieuse "mission", dont le chef de file qui venait du même village et un autre jeune garçon venant du désert. On ne pouvait pas dire qu'il n'y avait pas un groupuscule plus hétéroclite que le leur.

" Je ne les connais pas encore, mais ils ont l'air de personnes extraordinaires. J'ai hâte de les rencontrer, surtout si vous les avez en si haute estime. "

Mais quand le samuraï l'interrogea en lui donnant la description de ses compagnons, la jeune femme fit une moue qui signifiait qu'elle n'avait aucun souvenir d'une telle rencontre. Ni le plus jeune, ni le plus grand. Il fallait dire que Yui était directement allée voir les locaux pour parler fruits et cuisines donc...  Quoiqu'il en fut, Kunao semblait avoir repéré Ganryu avant même qu'il eut fini sa phrase et ce fut un homme d'une immense stature, simplement allongée sous un pommier, qui se révélait être le fameux chef d'équipe. Il était très impressionnant. Très très impressionnant que même le regard de Yui trahit un peu sa surprise.... jusqu'à ce que le jeune seizanjin la présenta comme "une très bonne amie".

Voilà qui était vexant ! Juste une bonne amie ? Le malotru ! Yui fronça un peu du nez, marquant un peu sa déception, mais retrouva son sourire pour faire honneur à ses manières lorsque Ganryu la salua. Élégante, elle en fit de même.

" Je suis enchantée, Ganryu-san, de vous rencontrer. Mais rassurez-vous, je suis ici de mon plein gréé. "

Le sourire de la demoiselle s'étira alors qu'au même instant le dernier de la bande arriva. Voilà donc le jeune Akari, qui, aux premiers abords, ne payaient pas de mine, mais qui d'après le samuraï se révélait être un garçon très puissant. Voilà qui intriguait un peu plus la belle Hasegawa.

"Akari-san ? Je suis enchantée de faire votre connaissance. Je suis Yui Hasegawa, genin de Jujou et toute jeune médecin. Si vous avez été blessé, n'hésitez pas à m'en faire part. Je pourrais panser vos blessures en un rien de temps. "

Notons que la belle demoiselle évitait de regarder dès à présent Kunao ! Une bonne amie !! Terrible ! Mais elle tenta de chasser sa vexation dans des réflexions plus sérieuses, notamment à l'annonce des propos de Ganryu.

" Mmmm... Connaissez-vous les habitudes de l'homme que vous poursuivez ? Peut-être que cela nous permettrait de réduire les recherches ? "

Avait-il de la famille dans les environs ? Une femme ? Des femmes ? Ou une bonne amie !!!!

Faniahh/Lala/Cyalana

Ganryu semblait comme presque amusé par les histoires d’Akari. Amusé non pas dans le sens où il se moquait simplement il comparait tout ceci avec sa propre malchance et le garçon percevait cela comme une forme de compassion qui ne manque pas de lui hausser un sourire. Après tout valait-il mieux rire que pleurer pensait encore de manière naïve le jeune homme. Lui qui ne connaissait pas encore grand-chose de la vie. Le fait d’avoir perdu les produits de Sakyuu vint tout de même à le gêner.

Puis une inconnue se présenta au jeune homme des sables chauds. Il n’avait jamais eu affaire à elle, en même temps comme il avait pu le dire il n’était jamais venu dans cette contrée fort lointaine de toutes ses connaissances. Et pourtant elle semblait bien plus accueillante que celle de Sakyuu. Akari se demandait pourquoi il était le seul du groupe à vivre dans les pires conditions régionales du groupe. Sous le nom de Hasegawa Yui, la genin de jujou se présentait comme étant un médecin.



-Je vous remercie pour votre proposition, je ne manquerai pas de vous faire part de mes besoins si nécessaire.



Dans les faits Akari ne voulait pas l’embêter, mais cela aurait été mal vue que de refuser sa proposition et puis c’était son rôle dans l’équipe c’est presque comme-ci l’on refusait qu’Akari s’en aille se battre. Le seul rôle pour lequel il est capable. Même si avec ses invocations et ses yeux il peut être un minimum utile dans le repérage. Un domaine que bien peu de ninjas semblent maitriser comme il faut. Bien sûr il est loin d’être un expert mais on ne peut pas être bon partout partout, se disait le garçon.
Mais il venait à en oublier les bonnes manières et sans attendre il vint à se présenter.


-Aussi je me nomme Akari comme vous le savez, mais je n'ai pas de nom de famille ou de clan à donner. Aussi vous pouvez simplement m'appeler par mon prénom.


Puis la femme posa une question à laquelle Kunao s’empressa de répondre. Les propos du samurai semblaient différents de ceux qu’il pouvait avancer lors de la précédente mission. Il ne saurait réellement donner la différence, mais elle était là sans qu’il ne sache vraiment l’expliquer. Mais qu’importe, ce n’était pas bien d’une grande importance. Peut-être avait-il été charmé par la demoiselle qui devait servir de guide ou bien alors était-il malade. Dans le premier cas cela ne devrait pas trop affecter la mission et même si cet amour et voué à subir des difficultés de par la distance il n’y a rien d’urgent pour l’heure. Dans le second cas, il est certain que cela va jouer sur la mission, peut-être que Yui devrait inspecter Kunao, elle s’est dit médecin.



-Tu vas bien Kunao ? Si tu ne te sens pas à l’aise peut- être que tu devrais te faire occulter par notre médecin ? En même cela permettrait de diviser le groupe. Yui pourrait t’analyser et voir si quelque chose cloche, tandis que Ganryu et moi on commence de notre ^coté Si tout va bien vous n’aurez qu’à chercher du votre puis on se rejoint ici dans deux heures ?



Bien sûr si la proposition de l’osculation était logique pour Akari, pour les autres cela devait découler d’un grand mystère qu’ils ne pouvaient pas comprendre. Au même titre qu’Akari n’était pas du genre à vraiment pouvoir comprendre les autres individus.

Mais si sa proposition était acceptée il pourrait s’en aller avec Ganryu vers une auberge afin de lui payer un repas pour compenser ce qu’il n’avait pas pu amener. D’autant qu’il parait que les auberges sont de bons lieux pour trouver des informations. Telle fut la leçon d’une Watari il y a de cela quelques temps déjà.

Ce qui était drôle avec cette mission en pays jujoujin, c’était les allures de vacances qu’elle revêtait pour le moment. Il faut dire que le lieu de leurs retrouvailles avait quelque chose d’idyllique. Même si tout le tintamarre que faisaient les habitants du coin à propos de leurs vergers lui paraissait exagéré, il fallait admettre que la beauté des lieux avait de quoi faire rêver. Cette espèce de légèreté qu’il y avait dans l’air lui faisait presque du bien. L’espace d’une seconde, Ganryu aurait très bien pu s’y habituer et se laisser porter par cette tranquillité retrouvée. Il se sentait presque coupable sur le moment. Coupable de vivre un moment calme et paisible, sans penser à Ina, à sa colère et à la quête de vengeance qui incarnait maintenant son existence. Heureusement pour lui, leur quotidien venait de rattraper nos camarades.

En effet, une fois les présentations effectuées, la discussion en vint rapidement à tourner autour de ce qui les avait réuni : la poursuite de ce réseau de trafiquants. Yui avait beau être leur contact sur place, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle soit la première à ne pas disposer d’informations. Elle venait à peine de se greffer sur l’enquête et si quelqu’un devait fournir des informations à ses questions, c’était bien l’un de nos trois lascars. Ce fut Kunao qui s’élança dans un récapitulatif des informations dont le groupe disposait. Comme il venait de le pointer avec pertinence, si la tête du réseau se trouvait originellement à Jujou no Sato, il fallait identifier la ressource principale de leurs revenus. La région était bien évidemment connue pour ses fruits aux propriétés miraculeuses, cependant l’accès à ces fruits restait très sécurisé. Il pouvait lui même en témoigner vu comment les habitants du village de Shinka l’avaient contrôlé jusqu’ici. En revanche, c'était une piste à ne pas sous estimer pour autant. Après tout, ce gang avait réussi à s'introduire assez en profondeur dans le gratin du monde d'Onogoro, pour détourner l'or des Mines royales de Yama no Kuni. S'ils avaient réussi à mettre en œuvre une telle prouesse, alors ce n'était pas les gardes de ce verger qui les empêcheraient d'arriver à leurs fins.
Le chuunin aux cheveux cendrés évoqua tout à coup la possibilité d’un trafic concernant du bois. Bien qu’une denrée aussi basique ne paraissait pas être assez précieuse pour attirer l’attention d’un gang à première vue. Cette idée rappela à Ganryu une histoire que son maître lui avait raconté il y a longtemps. Shoto lui avait parlé d’un bois aux propriétés spéciales utilisé dans la confection d’artefacts précieux. Quand ce souvenir lui revint en tête, le colosse monta sa main à son menton en signe de réflexion :

- Maintenant que tu en parles, j’ai déjà entendu parler d’un bois précieux qui proviendrais des provinces de l’Est. Tu dis ça comme ça, mais ça pourrait peut être un point de départ pour nos recherches...

Le colosse se tourna en direction de la kunoichi au regard d’azur avant de lui demander d’une voix interrogative :

- Peut être que ça vous dit quelque chose Yui ? Je dois dire que je ne me souviens ni du nom de ce bois, ni de sa provenance… Mais peut être que ça vous dit quelque chose en tant que native jujoujin ?

Quand Kunao mentionna la possibilité de se séparer en plusieurs groupes, sa petite remarque concernant Yui ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Notre colosse avait remarqué que son camarade n’était pas tout à fait le même en présence de la jeune genin de Jujou no Sato. Même s’il n’était pas vraiment versé dans la chose, Ganryu ne tarda pas à comprendre qu’il y avait de l’amour dans l’air. En revanche, et comme à son habitude, Akari semblait être passé à coté du sous entendu du bretteur seizanjin. Face à l’éternelle candeur du génin de la Province des Sables Chauds, un sourire se dessina sur le visage de Ganryu. La scène lui rappelait celle qui s’était passée quelques mois plus tôt à Fukuri, quand la serveuse lui avait fait des allusions que son camarade avait pris au premier degré. A cause de son talent pour les arts shinobis, Ganryu avait tendance à oublier qu'Akari n’était encore qu’un adolescent. Et c’était ce genre de moments fugaces où sa jeunesse éclatait au grand jour. Amusé par la remarque du génin aux cheveux d’argent, Ganryu s’exclamant sur un ton blagueur :

- Hahah Décidément tu n’en rates jamais une Akari. Je crois que ce qu’essayais de nous dire notre compère, c’est que la nature de sa relation avec Yui ne s’arrête pas à notre mission, je me trompe ?

Au moment où il termina sa phrase, Ganryu adressa un sourire en coin en direction de la kunoichi. Il savait que sa question risquait de mettre la jeune femme dans l’embarras, d’autant qu’elle venait à peine de faire sa connaissance. C’est pourquoi il poursuivit rapidement son propos, toujours sur un ton léger et amusé :

- Héhé ne vous inquiétez pas ! Je vous taquine. En tout cas je vous souhaite du courage…

Il attrapa rapidemen Kunao par l’épaule avant de lui mettre une tape dans le dos avec son immense paluche, tout en continuant :

- Parce qu’il faut se le coltiner le bougre ! Héhé

Il envoya un clin d'œil amusé en direction de son camarade avant de le lâcher.  Ganryu savait très bien que son petit discours risquait de faire rougir les deux tourtereaux.  Et puisqu’il n’avait pas non plus envie de passer pour l’éternel beauf de service, il reprit rapidement un ton un eu plus sérieux à propos de leurs recherches :

- En revanche se séparer en deux groupe n’est peut être pas une mauvaise idée en soi. Ça nous permettrait de couvrir plus de terrain pour aller à la pêche aux informations.

Il marqua un temps d’arrêt dans son propos, le temps de réfléchir. Il est vraie qu’ils avaient débarqués ici comme des fleurs, sans réel point de départ. Et ce n'était pas en restant plantés au milieux des arbres en fleurs que l'escouade allait faire avancer son enquête. Ganryu pointa son regard en direction du village de Shinka qui bordait le verger, puis il interrogea ses compagnons d’escouades :

- Shinka est le plus grand village des environs. Peut être qu’on y trouvera un début de piste ? Si le réseau est vraiment bien implanté à Jujou no Sato, ça ne m’étonnerait pas qu’ils aient des contacts dans les principales villes du coin…A moins que vous ayez un autre endroit en tête ?

Grand comme trois pommes

Le jeune Akari apparut fortement sympathique aux yeux de Yui, qui, sans grand effort, lui adressa un large sourire lorsqu'il expliqua qu'il n'avait pas besoin de son aide. Il semblait être un jeune homme courageux, mais elle tenait à ce qu'il sache qu'il pouvait compter sur elle.

" N'hésitez surtout pas, Akari-san. Et je retiendrai votre nom. "

Un léger gloussement amusé s'échappa des lèvres de la douce Hasegawa. L'adolescent paraissait être adorable, elle aurait beaucoup aimé lui ébouriffer amicalement la tête, mais elle savait que beaucoup de jeune garçon n'aimait guère cela. En tout cas, à Jujou, beaucoup avait un peu honte. Quoiqu'il en fut, alors que Yui quémanda quelques plus amples informations sur l'affaire qui concernait les trois hommes, ce fut Kunao qui offrit les grandes lignes, un Kunao qu'elle regardait toujours d'une moue un peu boudeuse... mais tenta de rester sérieuse et concentrée. Après tout, il fallait qu'elle demeurât professionnelle.

" Et bien... Jujou regorge de matières précieuses. Il est vrai que sa réputation est très tournée autour de la culture des fruits, mais aussi les herbes médicinales et tout ce qui est attrait au monde végétal. Les citoyens portent beaucoup de respect aux cultures, mais aussi à ce que cela ne perturbe pas l'environnement. Vous ne verrez jamais un Jujoujin produire à l'excès, ou tout du moins sans compenser en replantant quelque part. "

Cela pouvait paraître un détail de peu d'importance, mais cela pouvait alerter en cas de comportements suspects ou bien de cultures ravagées ou déjà travaillées alors que cela n'était pas la saison. Les jujoujins accordaient beaucoup d'importance à demeurer en harmonie avec leur milieu et il lui semblait important d'indiquer les coutumes locales.

Mais alors que le groupe s'apprêtait à réfléchir sur la manière dont ils allaient mener leurs actions, Kunao eut le bon goût de glisser un petit mot tout en fausse discrétion à l'intention de Yui, qui, immédiatement, se mit à rougir et sourire un peu bêtement. Oui, elle était sensible aux compliments du samuraï, et cela suffit presque à lui faire oublier pourquoi elle lui en voulait. "Presque". Elle se contenterait d'un peu moins le bouder. Tout sourire, la douce Hasegawa finit par se tourner entièrement en direction de l'immense colosse de Seizan.

" Mmm... du bois... Oh je suppose qu'il est possible de trouver quelques bois précieux, mais je n'ai pas souvenir qu'il y en eu qui attire plus l'avidité qu'un autre. Mais je dois vous avouer qu'il ne s'agit là d'un domaine que je ne maîtrise pas beaucoup. "

Autant elle était capable de parler fruits et cuisine, autant le bois...

Cependant, au milieu de tout ça, Akari fit une étrange remarque. Ne comprenant pas la situation, il fit remarquer l'étrangeté du comportement du seizanjin à l'égard de Yui, ce qui ne pouvait n'avoir d'effet que faire naître un malaise grandissant... Mais la jeune femme se contenta de rire.

"Hahaha! Ne vous inquiétez pas Akari-san. Kunao-san ne souffre d'aucun mal que je ne peux guérir. Du moins, je le crois. "

La jeune femme n'avait aucun mal à faire face à ses sentiments, elle les assumait tout à fait. C'était pour cette raison qu'elle s'était offusquée de la présentation du samuraï. Avait-il des doutes ? Il fallait dire que cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas vus.

" Oh vous savez, cela ne me gênerait pas du tout de me "coltiner" Kunao-san. Il s'est toujours bien conduit avec moi. "

Le sourire de la jeune femme s'étira, défendant un peu l'honneur du samuraï, tout en s'amusant de la situation. Mais pour sûr, elle ne pourrait être qu'heureuse d'être plus souvent en sa compagnie. Mais en attendant de pouvoir profiter d'instant plus plaisant en tête-à-tête, le travail demeurait la priorité.

" Si les hommes que vous cherchez désirent revendre quelque chose, Shinka pourrait être un bon point de départ. Ils sont habitués à commercer ou troquer. Peut-être que vos bandits auraient pu chercher à étudier ce qui pourrait se vendre ici ? Il n'y a rien de mieux que de faire une étude du marché auprès des habitants. "

Les mains dans le dos, le visage serin, Yui attendait "les ordres". Elle accompagnerait n'importe lequel de ses aventuriers, même si, elle ne le cacherait pas, elle avait une petite préférence...

Faniahh/Lala/Cyalana