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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
    Suzuki Ena
    Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
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    La dernière fois, la journée précédente, lorsque j’étais venue me perdre dans les galeries, j’étais tombée sur une chuunin de Seizan qui s’était montrée fort gentille à mon égard, mais je n’avais pu terminer ma promenade. Cette journée-ci, cependant, je n’étais pas venue pour explorer, mais simplement car j’aimais l’endroit. Son obscurité, son silence … C’était rafraîchissant, apaisant. J’aimais bien le village de la montagne bleue, ça changeait du village des épines. Le rythme n’y était pas le même. Du moins pour moi, mais c’était probablement parce que je ne n’étais du coin.

    Chaque nouvelle journée apportait son lot de surprise ici. En général, je n’en étais pas friande et je devais avouer m’être préparer à voir la pire racaille ne venant jusqu’à la montagne, mais la réalité était qu’en fait, jusqu’à présent, Seizan m’avait semblé l’endroit le plus chaleureux que j’eus vu. Peut-être avais-je simplement rencontré les bonnes personnes, mais ne dit-on pas que la première impression compte le plus ?

    J’allais repartir bientôt, probablement d’ici un jour ou deux, mais je voulais profiter un peu des galeries souterraines pour m’entraîner … Enfin, entraîner était un bien grand mot considérant que n’allait aucune me pousser. J’allais plutôt … jouer avec mon feu et la pierre. Oui, voilà, ça ressemblait plus à cela qu’autre chose.

    Je m’étais donc faufiler de nouveau dans les tunnels obscurs, mais cette fois-ci avec quelques torches. Je marchai sans réel but pendant de longues heures. Flammes dans la main pour m’éclairer, je me déplaçais lentement … non sereinement. J’étais bien ici, loin du bruit du village, des gens, des regards.

    Je fredonnais une mélodie que j’aimais bien, laissant l’écho de ma voix résonner sur les parois rocheuses jusqu’à ce que je finisse par trouver un endroit plus large. Se serait parfait. Je n’avais pas besoin de plus que cela.

    Quelques mudras suffirent et je fis soulever de la pierres quelques petits piliers pour servir de support à mes torches que j’allumai avec quelques autres mudras. La lumière dorée se répandit dans l’alcôve et je souris satisfaite de moi-même.

    Je m’installai donc au centre de la structure, conjurant mes flammes noires qui semblaient plus absorber la lumière qu’en émettre. Un immense pilier de flammes plus sombre que les profondeurs des souterrains s’éleva et vint licher le plafond.

    « c’est pas exactement encore ça …. »

    Je recommençais. Cette fois-ci le pilier de feu partait de moi, à l’horizontal. Encore. Et encore. Je voulais le séparer en deux, frapper deux points bien différents, mais je n’y arrivais tout simplement pas.


    Yin et Yang || Ft Tadake Kyoshiro K0ou
    Tadake Kyoshiro
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    Yin et Yang




    Cela faisait plusieurs jours que Hotaru était de moins en moins présente. Même si elle n'avait pas expliqué pourquoi, le jeune aveugle avait rapidement compris qu'elle ne cherchait qu'à mettre les bouchées doubles, avant de ne pas se faire distancer par l'homme dont elle partageait désormais la vie. Ce dernier s'accommodait parfaitement bien de cette solitude, comme il l'avait fait durant l'entièreté de sa vie, à vrai dire. Certains couples ne pouvaient vivre l'un sans l'autre, partageant ensemble chaque minute de chaque jour mais, fort heureusement, le duo n'était absolument pas ainsi. Certes ils puisaient dans la force de l'autre pour continuer d'avancer, mais ils avaient leurs propres objectifs, leurs propres routes à arpenter.
    Certes, le jeune homme était conscient que Hotaru apportait dans sa vie le calme dont il avait besoin, pour faire taire son esprit. Il savait qu'il était plus concentré, plus serein depuis qu'elle était là mais, par moment, il craignait que cet attachement ne le fasse dériver de sa route, ne le rende...faible. C'était sans doute pour cela qu'il n'avait pas essayé de pousser quand elle avait pris de la distance car, au final, si l'objectif de Hotaru était louable, il était aussi profitable au colosse.

    Ainsi, aujourd'hui, après avoir aiguisé quelques lames et pris deux commandes, le colosse s'autorisa un peu de temps pour aller rendre visite à l'un de ses collègues forgeron. L'assistance de ce dernier étant malade, il avait eu besoin d'aide pour finir une commande et, dans sa grande bonté, l'enfant de l'hiver accepta...dans le but de se faire un peu moins ostraciser par le reste de la communauté des forgerons de Seizan. Bien sûr qu'il ne faisait jamais rien qui n'était pas directement dans son propre intérêt !

    Après quelques heures à finir une commande, ce fut un Kyoshiro épuisé, et aux muscles brûlant sous l'effort qui s'extirpa de la forge de son collègue, pour retrouver son souffle. Sekitsui à sa ceinture, comme d'habitude, il s'en alla donc retourner à sa propre forge...du moins jusqu'à ce qu'une mélodie ne soit captée par ses oreilles, depuis l'autre bout du tunnel. Un mineur mélomane ? Curieux, intrigué par ce son, le jeune homme laissa cette curiosité guider ses pas et, une main sur le manche de son arme, tendant ses oreilles pour suivre le son de cette douce mélodie.

    Il ne sut pas trop à quoi s'attendre, d'où sa surprise lorsqu'il sentit l'odeur des flammes émaner d'une personne, d'une personne de petite stature, à quelques mètres de lui. L'épaule contre le bord droit de la paroi, le jeune homme resta là ainsi, pendant quelques instants, à sentir cette femme éprouver les limites de son feu, loin des regards de curieux comme lui. Enfin, après ce qui lui sembla être une éternité de silence, il sortit de l'obscurité et brisa la solitude de ce moment d'un :

    Vous savez, mademoiselle, il y a bien d'autres endroits plus appropriés, pour s'entraîner que...celui-ci. Vous auriez plus d'espace, dehors.  



    Il réalisa bien vite qu'il devrait surprendre la demoiselle, à se présenter ainsi sans s'être annoncé. S'avançant un peu plus dans la lumière, pour se montrer entièrement à la demoiselle, il renchérit alors d'un :


    Je suis Kyoshiro. J'espère ne pas vous avoir fait peur, en tout cas. Souhaitez-vous que je vous laisse vous entraîner, seule ? Je sais que je hais avoir des spectateurs alors...je comprendrai, sans soucis. 



    Au moins les choses étaient dites clairement. Il en faudrait beaucoup pour offenser Kyoshiro, et lui demander de partir ne serait clairement pas suffisant. Il était simplement curieux de l'énergie dégagée par ce feu. Elle était si...étrange, et pourtant si familière, d'une certaine façon. Assez pour l'intriguer, en tout cas.

    Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
    Suzuki Ena
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    Je savais que je pouvais le faire, je l'avais déjà fait. Ce n'était pas impossible. Difficile, certes, mais très loin  d'être impossible. Je devais visualiser deux ennemis et frapper enfin … pas de mes poings, ils étaient bien trop petits et trop faibles pour que ce soit une bonne idée. Je m'y prenais mal tout simplement. Il fallait … il fallait que je trouve le bon équilibre, que je découvre à quel moment exactement je devais séparer mon chakra pour que ma technique soit efficace.

    Mais je n'y arrivais pas. Je n'y arrivais tout simplement pas. Évidemment, je savais que ça nécessiterait un peu plus de réflexion et que ça ne me viendrait pas aussi naturellement que d'apprendre à manipuler le katon. Ce que je voulais faire était technique et demandait que je fasse preuve d'un contrôle surprenant de mon chakra.

    Je voulais viser plus d'un ennemi à la fois, comme lorsque j'étais en route pour Seizan. J'avais instinctivement trouvé comment le faire - lorsque ma vie était en jeu - mais maintenant il fallait que je trouve comment faire pour le reproduire chaque fois que je voudrais le faire ?

    Je cherchais la solution, tournais et retournais l'idée dans ma tête, mais je n'arrivais à rien. Rien du tout.

    Alors que je me croyais seule une voix d'homme, grave et profonde, résonna. Je retournai d'un bond, tendue. Mon regard balaya la silhouette gigantesque de l'homme avant de se poser sur son visage.

    Ses yeux étaient bandés. Je retins ma question qui serait bien trop bête et mal avenue.

    Mon cœur s'emballait d'avoir encore été surprise dans les souterrains. Cet endroit était beaucoup plus passant que je ne l'aurais cru.

    Je souris bêtement à l'homme bien que je me doutais qu'il ne me voyait pas - c'était probablement mieux comme ça, si on me demandait mon avis - et je baragouina quelques mots que moi-même je ne compris bien que j'eusse été celle qui les avait prononcés.

    Une grande inspiration Ena. Ça allait finir par passer. Pourquoi est-ce que tout le monde parvenait ainsi à me surprendre pour un oui ou un non ? C'était incroyable, à croire que soudainement c'était intéressant de me parler …

    Ou … oui ! Oui. Je sais. Je … Je préfère juste ça ici. C'est calme, loin de tout le monde.  

    Oui, c'était mieux de répondre la vérité. Un homme aveugle ne se baladait pas dans les souterrains de Seizan s'il n'avait pas quelques talents particuliers … et je ne voulais pas m'attirer ses mauvaises grâces. Il se présenta, puis demanda si je préférais m'entraîner seule. Ma réponse initiale était oui, mais je la retins avant qu'elle ne franchisse mes lèvres. J'étais une solitaire, enfin j'aimais me le faire croire, mais il y avait des limites à ce que je pouvais accomplir seule … et … soyons honnête pour une fois, j'étais curieuse. Sa cécité m'intriguait. Comment fonctionnait-il sans lumière ? Il parlait de s'entraîner, c'était un guerrier …

    Évidemment, je n'avais pas  besoin de ses mots pour le deviner, je le saurais si j'avais regardé avec mes yeux et pas … restons polie.

    non ! Non ! Si vous … si vous voulez rester … faites donc.

    Et j'aurais besoin d'un coup de main pour remonter à la surface. Je ne connaissais pas du tout le dédale sous la montagne.

    Je me nomme … je …

    Il était plutôt imposant, même de loin, même appuyer sur la pierre, sans se tenir sur toute sa taille … je me sentais un peu comme une souris à côté de lui. C'était impressionnant. Les hommes de la montagne étaient-ils tous faits sur la hauteur ? Cherchaient-ils donc à atteindre les nuages ?

    Suzuki Ena … je suis une prêtresse de Tsukyomi à Toge.

    Ma voix, comparée à la sienne sonnait vraiment comme un petit couinement d'une bête apeurée…

    Je… Hum. Je me spécialise en ninjutsu élémentaire ! 》déclarais-je incertaine de la suite des choses. Il était grand, plus vieux et massif, mais aveugle. Avait-il compris ce que je faisais sans que je ne lui dise ou ?



    Yin et Yang || Ft Tadake Kyoshiro K0ou
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    Au cœur de la montagne, le jeune homme n'avait l'habitude de voir que des mineurs, des forgerons, ou des guerriers cherchant des forgerons pour leur créer des armes et armures à la hauteur de leur supposé talent. Pendant ses premières années comme forgeron il avait passé tout son temps ici, dans l'obscurité, car il y appréciait le calme et la solitude. Plusieurs fois il s'était entraîné dans sa forge, avant de développer un style qui, malheureusement, demandait une certaine liberté de mouvement et le forçait donc à la recherche de grands espaces. Il avait été de ces guerriers, timides, qui préféraient cacher leurs exercices ici, pour éviter tout spectateur et, si à présent il était plus confiant en la maîtrise technique de son art, la tentation de retourner aux sources, ici, était toujours grande.
    Ainsi, même s'il était intrigué, il n'était pas étonné de voir une demoiselle s'entraîner ici...à ceci près qu'il ne reconnaissait guère son chakra. Une nouvelle recrue ? Probablement oui. Il aurait été tenté de rester dans l'ombre à l'observer, la jauger, l'évaluer, mais sa curiosité était bien trop grande pour qu'il ne reste en arrière. Ainsi il décida donc d'entrer dans la lumière, de se faire connaître de la demoiselle, non pas pour vanter sa propre maîtrise du feu, mais pour continuer à l’observer apprendre d'elle. Après tout, le domaine du feu n' était pas le domaine de prédilection de Kyoshiro, pas le premier en tout cas, alors toute observation était toujours bonne à prendre.

    La demoiselle jeune et timide, mais elle dévoila bientôt la raison de sa présence ici, raison à laquelle l'aveugle ne pouvait que s'identifier, par un sourire et un hochement de tête. Combien de fois avait-il fui, ici, les éventuels spectateurs de sa montée fulgurante ?


    Je comprends, aucun problème.  



    Comprenant qu'il était peut-être de trop, il demanda donc s'il devait partir ou non. Connard égoïste, peut-être, mais il comprenait le besoin d'isolement de ses camarades, surtout lors d'un moment aussi sacré et intime que celui de l'entraînement. Enfin...cette demoiselle n'était pas une de ses camarades, à probablement parler, puisqu'elle venait tout droit de Toge. Une visiteuse ? Intéressant. S'approchant de la demoiselle, le jeune homme posa un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l'étrangère, lui tendant la main en lançant doucement :


    Enchanté, Suzuki-san.  



    Puis, une fois les présentations faites, ce fut le moment pour le jeune homme d'entendre la confirmation que, tout comme lui, la demoiselle avait pour but d'éprouver sa maîtrise du feu et d'en repousser les limites. C'était ce qu'il avait supposé, oui, mais en avoir la confirmation avait quelque chose de rassurant. Épéiste et maître du feu, épéiste de feu, voilà ce qu'il aspirait à devenir, mais il comprenait donc que la maîtrise de la demoiselle – de cet élément primaire, source de vie – devait être bien supérieure à la sienne. Reconnaissant cette supériorité, sans le dire oralement, il repensa alors à ce qu'il avait ressenti face à la démonstration, juste avant. Levant son visage bandé vers la demoiselle, il demanda alors :


    Votre feu est...différent du mien, et pourtant si similaire. Je n'arrive pas vraiment à en définir la raison. Cela va vous paraître bête mais...ce feu est-il différent des autres ?   



    Lui-même avait développé un feu différent, et il lui avait fallu l'intervention de Hotaru pour comprendre que, contrairement à la couleur rouge-orangée habituelle, son propre feu était de la même couleur que ses cheveux. Cette couleur était le symbole de cette différence et, sans vision, Kyoshiro en était réduit à poser directement la question, puisqu'il était incapable de définir lui-même ce que le feu de l'étrangère avait de si spécial.
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    Il était un géant de la montagne, comme Dabi. Gentil. Il n'avait la mélancolie du forgeron décharné, ou cette étrange pureté qui me poignait de l'intérieur comme celle de Koko-chan, il était plus radiant, mais … contenu ? C'était difficile de mettre le doigt dessus. Il dégageait une impression de nonchalance et de puissance. Le genre de présence qu'on n'ignore pas, peu importe la raison. Mais il savait se montrer sympathique. Il y avait de la gentillesse cachée sous ses muscles, bien que moins apparente que ces camarades que j'avais eu la chance de rencontrer.

    Il se mit à mon niveau, avec un genou sur le sol pour me tendre la main. Il était si grand que ça alors … les hommes des montagnes n'étaient vraiment pas fait comme les autres, c'était certain. Il se montra poli, avenant à mon égard. Probablement parce qu'il voyait que je peinais un peu avec cette timidité paralysante qui ne cessait de me rendre inconfortable avec tout et n'importe qui.

    Ma main dans la sienne semblait faire encore moins que la moitié de sa taille. C'était presque malfaisant d'être si petite.

    Enchantée, également Kyoshiro-san.

    Ensuite, maladroitement, je lui révéla que j'étais une adepte du ninjutsu élémentaire, mais l'homme-montagne ne sembla pas le moins du monde surpris par cette révélation. Je lui offrit un sourire penaud un instant, alors qu'il me demandait ce que mon feu avait de particulier et en quoi il pouvait bien différer du sien. Ce fut seulement à ce moment-là que je compris qu'il était un maître du katon également.

    Difficile de dire qu'elle était là différence entre nous si je n'avais jamais vu son feu, si je ne savais pas de quoi il s'agissait. Cependant, j'osais m'avancer sur la théorie la plus évidente. Mes flammes n'avaient rien de banales. Je pouvais les rendre noires et ces flammes noires, représentantes de toute la noirceur de mon âme étaient viles et cruelles. Elles ne faisaient pas de pitié. Elles brûlaient tout sur leur passage et elles causaient encore plus de souffrance qu'une flamme normale. Si les blessures n'étaient pas pires, on avait toujours l'impression que si elles nous touchaient, elles nous consommeraient toutes entières.

    Mon feu, celui que je faisais à l'instant n'était pas ordinaire, vous avez bien deviné monsieur. Mes … mes flammes sont noires.

    Ma voix était douce, hésitante. Je ne savais pas si je voulais vraiment m'embarquer là-dedans … mais il était trop tard. Je pris donc une profonde inspiration, calma mon esprit qui s'égarait et avec la main sur mon cœur, je le forçai à ralentir un peu sa cadence qui semblait déterminée d'accélérer.

    Mes flammes sont aussi sombres que moi, aussi viles aussi. Elles font mal et sont sans pitié. Les pires ennemis de ceux que je considère plus comme des amis que mes confrères.

    Mon feu était tout ce qui n'allait pas en moi. Cette part d'ombre irrémédiable qui persistait malgré la lumière de Koko-chan. Mes flammes étaient tout ce mal que je portais en moi tout le temps.
     


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    Pendant un temps le jeune homme avait cru que s'entraîner contre des épéistes seraient suffisant, qu'ils constitueraient la plus grosse portion de ses adversaires, mais à force de partir en mission, dehors, il avait réalisé à quel point il était dans l'erreur. Il devait être plus qu'un épéiste, il devait étoffer son jeu et c'était ainsi qu'était née sa volonté de développer sa maîtrise du feu. Au départ il ne l'avait évidemment fait qu'en secret, loin des regards de tous, et n'avait décidé de sortir à l'air libre, sur le terrain d'entraînement, que lorsque cette maîtrise finit par atteindre un niveau...acceptable. Alors oui, d'une certaine façon il se reconnaissait dans la demoiselle face à lui, car il savait à quel point les humains étaient prompts à juger ce qu'ils pouvaient voir, et ignorant de ce qu'ils ne voulaient pas voir.
    D'ordinaire il était assez direct et brutal avec ses congénères, sans diplomatie, sans concession, alors pourquoi ploya t-il le genou à terre ? Pourquoi s'abaisser ainsi ? Sans doute parce que la demoiselle lui faisait l'effet d'une enfant, le ramenait quelques années en arrière lorsqu'elle était dans sa propre situation, à essayer de se découvrir et repousser ses limites. Il se mit donc à sa hauteur et lui tendit sa main, sentant la sienne, petite et frêle en comparaison, avant de briser le contact à nouveau.

    Curieux, il ne put s'empêcher de poser quelques questions sur le feu de la demoiselle. Il en avait vu des manieurs de Katon. Il était lui-même constamment en présence du feu, dans chaque aspect de sa vie ou presque et celui-ci, ce brasier que l'étrangère maniait, avait quelque chose de différent. Rapidement, son visage s'éclaira d'un franc sourire lorsqu'il apprit que, tout comme elle, la douce Ena maniait un feu très particulier puisque celui-ci était aussi sombre que les ténèbres dans lesquelles elle était venue se cacher, pour éprouver cette maîtrise. A la mention de cette couleur, Kyoshiro ne put se fendre que d'un franc :


    Génial ! 



    Oui, alors évidemment cette phrase pouvait paraître surprenante pour quiconque n'étant pas au fait de sa propre maîtrise du feu, mais cette révélation aurait lieu d'ici quelques instants. En attendant, un genou toujours à terre, le jeune homme écouta la demoiselle lui faire part de ses plus sombres pensées, s'identifiait au brasier qu'elle maniait et au mal qu'il pouvait faire à toutes les personnes autour d'elle. Sombre passé, hein ? C'était sans doute ce qu'il supposait, avant de lui souffler :


    Ce n'est qu'une couleur, Suzuki-san. Ce qui compte n'est pas ce qu'elle symbolise, mais comment vous vous en servez, et pourquoi. Le feu est sauvage et destructeur, c'est vrai, mais il est aussi source d'énergie, de chaleur, de vie.  



    Tous ne voyaient le feu que comme un élément destructeur mais celui-ci était bien plus que cela. Le feu créait les conditions idéales à la croissance et la stimulation des végétaux. En détruisant les feuilles, troncs et végétaux en décomposition, il créait des cendres riches en minéraux, libérant des substances nutritives. N'était-ce pas plus louable de voir le feu comme plus qu'un simple outil de destruction ? Relevant son visage bandé vers Ena, il continua d'un :


    La chose important à vous souvenir, c'est la raison pour laquelle vous vous battez. La raison pour laquelle vous éprouvez votre maîtrise du feu, ici.  



    Le feu n'était finalement qu'un outil, pas le symbole de ce qu'elle était réellement. Si le feu noir était symbole de ténèbres, alors en quoi Kyoshiro méritait-elle d'avoir un feu de la couleur opposée ? Souhaitant rebondir sur cette symbolique, il demanda alors :


    J'ai quelque chose à vous montrer. Pouvez-vous rassembler une flamme noire, dans la paume de votre main ?  



    Genou toujours à terre, Kyoshiro baissa un moment la tête et fit naître une flamme ordinaire dans le creux de sa main, paume levée vers les cieux. Enfin, après quelques secondes, il y insuffla un peu plus de chakra et ferma sa main. Lorsqu'il la rouvrit, ce fut une flamme du blanc le plus pur, le plus immaculé qui se présenta à Ena. Un blanc semblable aux cheveux de l'homme qui lui faisait face.


    Tenbatsu Kaen. 



    Il resta là, un instant, immobile, laissant à la demoiselle le plaisir d'admirer cette flamme danser dans la main du jeune homme, avant de lui expliquer la raison de son geste.


    Vous voyez. Je ne suis ni lumineux, ni pur, ni bien-pensant. Et pourtant, la couleur de mon feu suggérerait le contraire, non ? L'important n'est pas ce que ce feu représente, mais ce que vous en faites. 



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    La réaction de l’homme lorsque je lui décrivis mes flammes noires me pris au dépourvu. Il semblait réellement intéressé, mais j’enchaînai, expliquant que je croyais que mes flammes reflétaient ce que je cachais sous mon enfantin et fragile. Mes flammes n’étaient que la manifestation de la noirceur que je cachais au plus profond de moi. Colérique, possessive, manipulatrice, violente. Mais flammes étaient faites pour faire mal, pour être aussi monstrueuses que moi.

    Je le savais, je l’acceptais et le vivais très bien. J’étais la noirceur qui pouvait garder Koko-chan des dangers. Je les comprenais, parce que j’étais tous ces péchés le plus horribles. Et je n’avais pas de conscience. Rien ne m’arrêtait, pas même moi. Je savais qu’un jour, je me mènerais directement dans une impasse, que je regretterais, mais ce n’était pas cette journée-là, alors ça n’importait pas. Peut-être que lorsque je franchirais le pas, je changerais ma façon de faire, mais je n’y croyais pas.

    L’homme de l’hiver me disait que ce n’était qu’une couleur, qu’elle ne voulait rien dire. Mais personne d’autre que moi ne connaissait les horreurs que je pouvais imaginer, les actions que je posais sans même y repenser. Ma seule culpabilité était lorsque mes actions influençaient négativement Koko-chan. Rien d’autre.

    Je ne disais pas que je n’étais pas humaine, j’avais des émotions, mais je les laissais me noircir et me pousser plus loin que les autres. Quelque chose dans mon esprit ne fonctionnait pas comme la plupart des autres, mais j’étais aussi pourrie que le reste du monde.

    Il ne s’en rendait pas compte. Son discours était composé pour rassurer, réconforter. Quelqu’un qui n’attache pas d’importance aux autres ne se donneraient pas cette peine. Mais je ne lui répondis pas, pas avant qu’il ne termine tout ce qu’il avait à dire. Je l’observais silencieusement.

    Son discours était bien, si je ne me connaissais pas aussi bien, je l’aurais probablement cru, mais … Mais je savais ce que je cachais. Il me demanda d’invoquer l’une de mes flammes, de la mettre garder dans ma main. Quelques mudras et j’invoquai le non de ma technique :

    « Jingoku no tatchi. »

    Les flammes noires de l’enfer. Un non qu’elle portaient à merveilles. Elles étaient le châtiment que j’abattais sur l’horrible et le laid ou ceux qui osait s’en prendre à mon soleil. Dans ma paume, une flamme noire, plus sombre que la nuit noire se tenait fièrement aux côtés de celle, blanche et pure comme la neige, de Kyoshiro.

    Je souris. Je m’en doutais. Il n’était pas un des horribles. Il se cachait, mais ses flammes ne mentaient pas. Et il insistait. Ses flammes n’étaient pas son miroir.

    « C’est la que je ne suis pas d’accord. Je le sais bien, je n’en ai pas l’air. J’ai un joli visage, je suis timide, un peu asociale, j’ai l’air douce et gentille … Mais les apparences sont trompeuses. Ce qui se cache derrière mon visage est laid, extrême, sans conscience. C’est vengeur et cruel. Je vous le garantis, Kyoshiro-san. Je ne suis pas ce que vous pensez que je suis et je le fais bien par exprès aussi. »

    Mon ton était calme, sans gêne, sans complexe. L’acceptation la plus totale. Je me trouvais sale, je n’aimais pas ne pas être comme Koko-chan, mais c’était nécessaire. C’était la balance que le monde avait besoin. Le l’horrible côtoyait le magnifique. La haine caressait du doigt l’amour. La noirceur épousait la radiance.

    Le parfait équilibre, le Yin et le Yang.

    J’étais l’équilibre de Koko-chan, ce qui lui manquait, l’ombre prêt à tout pour la garder des ténèbres, sans jamais pouvoir vraiment la toucher. Et elle était la lumière qui m’empêchait de sombrer.

    « Kyoshiro-san, vos flammes vous trahissent. Derrière vos airs, vous êtes plus lumineux que vous ne l’acceptez. Notre chakra, c’est notre essence, et lorsqu’on en pousse la maîtrise à son paroxysme … on ne peut plus se cacher de soi-même. La vie vous a mis un bon coup de pied si vous voulez tant étouffer cette lumière, mais un jour, je suis certaine que, comme Koko-chan, vous allez l’embrasser, parce que c’est ce que vous êtes au plus profond de vous. »


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    Trop de gens donnaient de l'importance aux apparences, au paraître, à l'image qu'on donnait de soi et, si le jeune homme n'était pas d'accord avec ce concept, compte tenu de ses objectifs il avait fini par se plier à cette règle ridicule. Il ne vivait pas dans le même monde que les autres, n'avait pas la même perception de son environnement et cela lui permettrait de voir différemment, de voir plus loin, de voir au-delà des sourires et des faux-semblant afin de se concentrer uniquement sur l'essentiel. Aurait-il été plus heureux, s'il avait pu être comme tout le monde ?  Certainement pas. Alors oui, si la couleur noir symbolisait les ténèbres et tous les monstres qui s'y cachaient, tout ce que le genre humain avait de plus mauvais, Kyoshiro se concentrait bien plus sur les actes que les paroles. C'était pour cela qu'il essaya de corriger la demoiselle, lui assurant que la couleur de sa flamme n'avait pas d'importance, mais la réponse qu'il obtint lui fit l'effet d'une claque dans la gueule.

    Jadis il avait été pur, doux, aimant, innocent, mais la vie était venue chambouler ce monde et lui faire comprendre que les bonnes intentions n'étaient pas toujours récompensées. Alors il avait décidé de changer, décidé de tuer son innocence et devenir la meilleure version de lui-même, mais s'il en venait à froisser quelques personnes au passage. Mais elle...elle était différente, elle ne se cachait pas. Elle acceptait pleinement ce qu'elle était, comme lui aurait pu le faire depuis le tout début. Elle avait plus de maturité, d'une certaine façon, que l'enfant de l'hiver n'en avait jamais eu.

    Elle se disait laide, cruelle, mauvaise, mais sans définir précisément ce qu'elle avait fait pour l'être, ce qui en disait long sur le poids qu'elle avait sur les épaules.


    Nous montrons au monde ce que nous voulons, j'imagine. La laideur n'est qu'une convention sociale, une perception née des règles qui régissent ce monde, et rien d'autre.



    Puis vint le moment de dévoiler sa flamme et, si une partie de lui voulait peut-être impressionner la demoiselle, il resta un instant silencieux face au discours de Ena. Comment pouvait-elle être aussi confiante, alors qu'elle ne le connaissait pas ? Comment pouvait-elle dire qu'il était une bonne personne, alors que chacune de ses actions tendait à prouver le contraire ? Il aurait voulu la contredire, lui décrire son égoïsme et sa brutalité dans les moindres détails, mais une partie de lui savait qu'elle comprenait, qu'elle devinait plus que quiconque. Était-ce parce que leurs feux étaient opposés ? Parce qu'elle s'assumait, alors que lui se cachait ? Il restait là, un moment, silencieux, avant de souffler :


    Peut-être l'étais-je, jadis...bon, je veux dire. Mais maintenant ? Difficile à dire. J'ai dévié de cette voie, il y a bien longtemps, Suzuki-san. 



    D'habitude il se serait vanté, aurait affirmé que sa seule réussite était celle qui comptait vraiment, alors pourquoi pas maintenant ? Pourquoi pas ici ? Qu'il y ait des spectateurs ou non ne changeait rien, alors pourquoi ? Oui, il s'était perdu. Le Kyoshiro de jadis s'était égaré sur ce chemin de montagne, plus de deux décennies plus tôt. Était-il d'ailleurs simplement perdu, ou complètement détruit ? Impossible à dire, après tout ce temps. Ainsi, s'asseyant finalement à même le sol, le dos contre la paroi à sa droite, il braqua son visage sur les flammes dans sa main, comme s'il était capable de vraiment les voir. Dans un souffle, à peine plus haut qu'un murmure, il perça le silence d'un :


    Que voyez-vous, quand vous me regardez, Suzuki-san ?



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    Il parlait de sa lumière au passé, mais encore là, je n’y croyais pas. On peut changer son essence sans se perdre. Non, on ne peut changer son essence du tout. On apprend à vivre avec son mensonge. J’ai longtemps voulu être aussi radieuse que Koko-chan, mais ce n’est pas moi et se ne le sera jamais. J’ai appris à l’accepter, à comprendre ma position et mon rôle. Ce que j’étais ne serais jamais complet sans Koko-chan. Elle était ma lumière, j’étais son ombre.

    Je ne croyais pas que la vie était toujours si bien découpée. Pour moi et Koko-chan, c’était une évidence. Pour Kyoshiro ? Il faudrait d’abord qu’il regarde ce qu’il étouffait, pour comprendre ce qu’il lui manquait.

    « Jadis ? »

    Je secouais la tête lentement, cette fois-ci, manifestant mon physiquement mon désaccord. Il ne le voyait pas mais le geste comptait probablement plus que ma question d’un seul mot. J’enchaînai ensuite. Il n’avait déclaré être un homme aux morales similaires aux miennes, mais de faire la comparaison entre les opposés, souvent, cela percutait plus.

    « Vous l’êtes encore. Vous avez tenté de me rassurer alors que je parlais de quelque chose qui ne vous regarde pas. Vous avez assumé le meilleur de moi, avant même d’envisager le pire. Les gens comme regardent la gentillesse avec suspicion et assume le pire même des gens qui semblent les plus inoffensifs. »

    Il me demandait ce que je voyais en le regardant. Je voyais beaucoup et rien du tout. Je ne voyais pas l’âme qu’il protégeait derrière sa carapace. Mais sa carapace, son masque m’apparaissait aussi clair que le jour … et il était trahit par lui-même, par une partie qui ne voulait être tue. Une partie de lui qui ne demandait qu’à être entendue.

    Son essence même, les flammes qui faisaient de lui tout ce qu’il était lui criaient un millier de choses, mais il s’évertuait à les ignorer et prétendre qu’elles n’étaient pas une part de lui.

    « Ce que je vois, Kyoshiro-san, c’est un homme qui a perdu sa lumière et qui ne sait pas par où commencer à la chercher. C’est un homme qui cherche sa voie, car il n’accepte pas son essence. »

    Alors, je lui dis la vérité. La vérité qui faisait mal, celle qui frappait l’égo avec plus de violence que mon feu noir, celle qu’on ne voulait pas entendre. Et pourtant, pour moi, c’était exactement ce que Kyoshiro nécessitait.

    « L’innocence et la pureté, la bonté, la générosité … Il est extrêmement facile de la prétendre, mais difficile de l’ignorer. Les cœurs les plus lumineux sont souvent ceux qui saignent le plus. Se sont ceux que le destin aime le plus torturer. Et se sont ceux qui gardent leur trauma les plus près de leur cœur qui portent leurs cicatrices avec le plus d’honte. »

    J’avais une opinion bien tranchée. Je stéréotypais probablement beaucoup. On pourrait argumenter que tout le monde n’est pas pareil et dans un tel cas, je devrais concéder le point, avant d’ajouter que seulement ceux qui sont réellement affecté portent leur douleur. On cesse de la porter lorsque l’on cesse de s’en préoccuper.

    Et la lumière ne peut facilement étouffer ce genre d’émotion.

    « La lumière ne peut subvenir à elle-même. Vous ne vous croyez pas lumineux, mais vous ne croyez pas être comme moi, un enfant des ténèbres et du mal qui n’a aucune conscience. Vous m’apparaissez comme quelqu’un qui a tenté de palier à sa propre lumière, à devenir l’ombre nécessaire à sa survie, pour ne pas s’abimer plus. Et qui n’y arrive plus.»

    La dernière phrase changeait tout. Mon message n’était plus le même et il devenait donc maintenant la raison de ma confiance, lorsque je disais que je savais qu’il finirait par embrasser cette lumière qui résidait encore dans son être.

    « Je sais que je ne vous connais pas, enfin, ça doit faire un total de dix minutes, si on compte le temps où je ne savais pas que vous étiez là. Mon analyse est peut-être fausse, mais je crois que vous avez peur que votre propre lumière ne vous brûle. »



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    Kyoshiro n'était pas du genre à avoir des discussions philosophiques sur le sens de la vie, ou la recherche de sa propre voie. Ce n'était pas que le sujet l'ennuyait, bien au contraire, mais qu'il n'était pas certain de ce qu'il pensait réellement sur le sujet. En effet, en lui vivaient deux créatures bien différentes. D'un côté il y avait l'enfant apeuré et perdu dans la montagne, à la recherche de lumière et d'une main tandis, tandis qu'au fond existait une bête fabriquée par ses soins, née de la trahison de ses géniteurs et du dédain que lui portaient tous ses congénères, en raison de sa différence. Cela faisait plusieurs années que la voix de la bête était bien plus puissante que celle de l'enfant, que c'était sa volonté qui primait sur tout le reste, ce qui expliquait sa recherche égoïste de réussite, pour obtenir l'acceptation sociale qui lui avait toujours été refusée.
    Certes, l'aveugle savait qu'il ne trompait son monde jamais bien longtemps. Certains pouvaient voir à travers son sourire, à travers ses discours sur sa réussite, sur à quel point il était génial, mais il y avait un monde entre quelqu'un devinant ses réelles intentions et une véritable discussion sur le sujet. Il n'était pas prêt à en parler et, fort heureusement, personne n'était suffisamment patient pour creuser la surface et essayer de savoir ce qu'il cachait.

    Alors pourquoi parlait-il de cela à cette inconnue ? Pourquoi admettait-il qu'il avait été bon, jadis, alors qu'à ses yeux un tel aveu ne pouvait être qu'un signe de faiblesse de sa part ? Il aurait voulu corriger ses paroles, dire qu'il ne faisait que plaisanter, mais la sincérité de la demoiselle lui faisait comprendre que cela n'était nullement nécessaire. C'était déroutant de ne pas se sentir menacé, de ne pas avoir à être sur ses gardes et, toujours assis à même le sol, il écouta alors Ena donner son avis sur le sujet qu'il venait d'aborder.

    Elle n'était pas d'accord, de parler de la bonté du Tadake au passé. Elle avançait, pour cela, les paroles qu'il avait eu pour elle et, s'il fut tenté de dire que c'était ce qui était attendu de lui, que c'était la chose à faire, il n'avait aucune remarque impertinente et arrogante à faire pour masquer la vérité qu'on lui jetait dans la face. Alors, dans un souffle, il baissa les bras et avoua :


    Disons que j'essayais de vous expliquer ce que j'aurais voulu qu'on me dise, lorsque j'avais votre âge. Voilà tout.



    Ce n'était pas tout, évidemment, mais c'était tout ce qu'il pouvait se permettre d'avouer, à l'heure actuelle. Alors vint la question : que voyait-elle ? Il était prêt à tout entendre, du moins le croyait-il, mais les premiers mots de Ena percèrent sa carapace et le frappèrent avec une telle violence, une telle précision qu'il ne sut quoi répondre. Pendant un instant il essaya de refuser ce constat, de se dire que cette lumière était morte depuis longtemps et qu'il n'y aurait pas de retour en arrière mais, à mesure que Ena continuait son explication, il se mit à réfléchir. Oui...oui il avait été trahi et abîmé au point de décider d'abandonner sa lumière, plutôt que de faire face à l'horrible vérité : jamais il n'aurait sa place dans ce monde, pas avec une telle différence.
    Il pouvait devenir le plus puissant guerrier du monde, il serait toujours vu comme un aveugle avant tout, car les apparences étaient ce qui importait le plus au monde auquel il voulait appartenir. Alors, à mesure que le discours constituait, la flamme du jeune homme mourut dans sa main, et il abaissa sa tête vers le sol, soupirant, courbant l'échine sous le poids de paroles bien trop vraies pour être rejetées d'un revers de la main. Alors, dans un souffle, il murmura :


    C'était plus...simple.



    Quelques secondes s'écoulèrent, à nouveau, alors qu'il poursuivait d'un :


    C'était plus simple de devenir ainsi, car la recherche de lumière ne m'a jamais rien apporté de bon. Quoi que je dise ou je fasse, en raison de ma différence, je ne serai jamais accepté dans ce monde. Et cela ne fait rien, je l'ai compris et accepté depuis bien longtemps.



    L'acceptation avait été rude à digérer, certes, mais il l'avait tout de même fait car il n'avait pas vraiment le choix. S'il ne pouvait être accepté, alors il montrerait à tous sa supériorité, et ils n'auraient d'autre choix que de réaliser leur erreur. Telle était sa vision des choses, aussi peu saine puisse t-elle être.
    Le bien, le mal...ce ne sont que des concepts moraux. Le bien, pour une personne, sera le mal pour l'autre et inversement. La vérité c'est que...



    L'espace d'un instant il ouvrit la bouche pour tout déballer, mais il se retint au dernier moment, comme s'il avait une bribe de retenue. Ainsi il referma sa bouche, soupirant, avant de s'excuser à demi-mot, d'un :


     Non, ce n'est pas important. Je vous ai déjà dérangé dans votre séance d'entraînement, je ne vais pas en plus vous assommer avec des histoires qui ne vous concernent pas.  

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    « Oui. C’est exactement ce que je dis. Vous avez tenté de me rassurer en me disant ce que vous auriez voulu entendre. C’est un geste de compassion. »

    D’une certaine façon, d’entreprendre cette conversation était aussi la même chose de ma part. Si avant Koko-chan je ne l’aurais pas fait, aujourd’hui, c’était plus fort que moi. La lumière vacillante devait être gardée contre le ténèbres omniprésente. S’il y avait bien une chose que je n’étais pas prête à abandonner, c’était ça, la bonté que ces gens si particuliers gardaient au fond d’eux.

    La flamme dans ma main disparue alors que je fis quelques moudras pour faire sortir du sol une chaise de pierre, autant pour moi que mon compagnon du moment. Peut-être que le geste semblait stupide, mais j’aimais un certain confort surtout si notre discussion allait s’éterniser. Je m’installai donc sur mon nouveau banc de fortune.

    « Oui, je comprends. J’ai souvent voulu être la lumière que je ne suis pas. Je voulais être digne … Mais mes actions étaient hypocrites. Un mensonge dans lequel je me complaisais. Prétendre être gentille, prétendre à la naïveté … Je voulais briller et ne pas être qui j’étais, parce que longtemps, je me suis dit que c’était plus simple, que c’était mieux. »

    Kyoshiro enchaîna ensuite sur le bien, le mal, sur les concepts qui changeait d’une personne à l’autre. Si je me trouvais plutôt d’accord avec ce qu’il disait, j’avais l’impression que cet aparté était une tentative pour se voiler la face, se justifier dans ses choix. Mais il n’avait pas à le faire. Personne n’en devrait avoir à justifier pourquoi ils se masquaient la face ou ce qu’ils devaient faire pour se protéger du monde.

    Je lui souris donc, bien que je susse qu’il ne le voyait pas. Et réfléchis à ce que je voulais dire ensuite. Il avait voulu s’ouvrir, mais s’était retracté à la dernière minute. Il laissait ses démons l’empêcher d’accepter toutes les facettes de sa personne. J’étais très bien placer pour comprendre. Trop longtemps j’ai cru que j’étais sale et que c’était mal. Il m’avait fallut l’acceptation de Koko-chan pour que je m’accepte moi-même.

    Probablement qu’il lui manquait exactement cette personne-là, dans sa vie, celle qui le faisait se sentir, comme assez, suffisant. Cette personne qui le poussait à s’accepter lui-même.

    « Non, vous ne me dérangez pas. J’ai pour mentalité que rien n’arrive pour rien. Si votre chemin a croisé le mien au moment qu’il l’a fait, il y a une raison. J’ai tout mon temps. Mon entraînement n’est pas nécessaire pour l’heure. Je suis bien au-dessus du niveau que je souhaite atteindre de toute façon. »

    Koko-chan m’avait enseigné cela. Rien n’est pour rien. Maintenant il suffisait de le faire voir à l’homme de lumière. Ce n’était pas quelque chose de simple, car il était comme moi. Il ne se considérait pas digne. Avant de répondre à ses dernière paroles, je me devais donc de le retenir et le garder sur le sujet.

    « Ça va sonner cliché, et je suis certaine que vous l’avez entendu un millier de fois de la bouche d’hypocrites qui ne le pensaient jamais vraiment, mais votre différence, c’est une partie de votre force. Elle vous pousse à faire plus à devenir meilleur, à canaliser votre lumière – littéralement – et la mettre au service d’une cause. Et peu importe cette cause, que se soit votre gain personnel ou pour faire un monde meilleur, cela ne change rien. »

    Je fis une petite pause organisant non seulement mes pensées, mais également mes paroles. Le bien universel n’existait pas, comme le mal universel. La dignité et l’acceptation de soi, ses forces ses faiblesses, sa personne. Tous les concepts semblaient s’entre-mêler, se marcher sur les pieds. Une salade de concepts plus grand que lui et que moi.

    « Le mal et le bien sont des concepts moraux, certes. Ils changent de vous à moi, mais l’intention de causer du bien et du mal, cela ne change pas. Si je voulais vous tuer pour votre rédemption, je me croirais une bonne personne. Si je voulais vous tuer pour le plaisir de voir souffrir, alors je serais un mauvaise personne, mais l’acte reste le même. Ma perception de celui-ci est différente. »

    J’inspirais un bon coup. Je m’emmêlais moi-même les pinceaux.

    « Être une bonne ou une mauvaise personne est une question de perception. Il en va de soi. Mais selon moi, c’est une question d’intention, plus que de finalité. »

    Au contraire de ma foi.

    « Kyoshiro-san qu’est-ce qui vous apporte du bonheur ? Du vrai bonheur, pas de la fierté ou du plaisir. »




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    Au fur et à mesure de la conversation, le jeune homme se sentait de plus en plus mal à l'aise mais, puisque c'était lui qui avait initié la conversation, il ne pouvait décemment pas fuir. Plus la conversation se poursuivait et une une seule question revenait dans la tête de l'aveugle : était-il aussi transparent que cela ? Était-il aussi facile à déchiffrer que la jeune Suzuki le laissait paraître ? Car oui, il savait par exemple que Hotaru et Maho connaissaient une partie de sa personne, mais jamais ils n'avaient eu de conversation aussi profonde que celle qu'il était en train d'avoir, en ce moment-même. Et pourtant, malgré l'inconfort, il restait là. Pourquoi ? Certes, une partie de lui regrettait d'avoir laissé sa curiosité le mener jusqu'ici, mais une autre partie, plus discrète, savait aussi qu'il aurait dû avoir cette conversation avec quelqu'un depuis bien longtemps. S'il l'avait eu avant, avant de s'engager sur la voie dans laquelle il était aujourd'hui, peut-être que son avenir aurait été bien différent.

    Il s'ouvrait à elle, alors qu'il ne la connaissait pas. Et peut-être était-ce justement cela, la différence. Elle n'avait pas de préjugé, n'avait jamais rien entendu à son sujet, alors pouvait-elle former un opinion nouveau et objectif sur le Tadake face à elle. Peut-être était-ce cela, la différence, de pouvoir être vue par une personne...différente, comme lui. Il l'écouta donc parler de sa propre expérience, du rôle qu'elle s'était forcée à jouer, plutôt que d'admettre qui elle était et assumer pleinement ce rôle pour lequel elle était née. Hochant la tête, comprenant parfaitement les paroles de la demoiselle, le jeune homme répondit alors :


    J'imagine que c'est naturel, pour beaucoup de personnes, de vouloir plaire au plus grand nombre. D'être apprécié et reconnu.  



    Ces mots firent un étrange écho chez le jeune aveugle, réalisant soudain la vanité de la quête qu'il se forçait à entreprendre. Était-il donc comme tous ces idiots, là-dehors, revêtant un rôle pour se sentir exister au travers des autres ? Non, non, non. Il ne pouvait accepter d'être relégué au même rang que tous les autres. Ainsi, secouant la tête pour refuser cette idée prenant racine dans un coin de son esprit, le colosse se releva et vint s'asseoir sur le siège créé par son interlocutrice, après avoir compris que sa dérange ne semblait pas la déranger. Tout arrivait pour une bonne raison, hein ? Alors quelle bonne raison pouvait se cacher derrière son propre abandon ?
    Vint alors la phrase qui revenait toujours. Celle qui vantait sa réussite, compte tenu de sa différence. Celle qu'il avait entendu trop de fois pour qu'elle ait encore du sens à ses yeux...en supposant qu'elle en ait déjà eu un, un jour. Soupirant, les mains enfoncés dans ses poches à présent, le jeune homme leva les yeux au ciel, comme à la recherche d'une réponse, avant d'expliquer :


    Et c'est bien ça le problème. Tout ce que je fais, tout ce que j'accomplis...toutes ces réussites seront toujours ramenées à ma cécité. Je ne serai, aux yeux du monde, jamais rien d'autre qu'un aveugle qui a réussi, et c'est sans doute ce qui m'énerve le plus.  



    Dans un geste lent et délicat, le jeune homme porta sa main droite à son visage, défaisant le bandeau couvrant ses yeux, avant de lever ses prunelles lactées vers la demoiselle, comme s'il essayait véritablement de la regarder, en vain évidemment.


    Je ne suis pas une bonne personne, mais pas une mauvaise non plus. J'ai juste vu...senti, si vous préférez, ce que l'Homme a de plus laid. Et c'est cette compréhension, cette perception qui m'a poussé à prendre la direction qui est la mienne, aujourd'hui. A me concentrer sur moi-même et personne d'autre.   



    Pendant un instant il hésita à en rester là, conscient qu'il avait dévoilé à Ena, en quelques minutes, plus qu'il ne l'avait fait à quiconque en plusieurs années mais, maintenant que les vannes étaient ouvertes, il lui était extrêmement difficile de s'arrêter. Les épaules lourdes et le dos voûté, symbole de cette lutte constante, il repensa alors à tout ceux qui avaient croisés sa route, à tous ceux qui lui avaient jeté un regard, et ce fut avec une certaine rancoeur dans la bouche qu'il cracha :


     Pendant des années, tout le monde m'a pointé du doigt, ostracisé, humilié pour ce que je suis, et maintenant je suis censé sourire et accepter leurs compliments vides de sens ? Leurs «  C'est formidable ce que vous arrivez à faire, malgré votre handicap ! Ça ne doit pas être facile, tous les jours. » ? Non...non...c'est juste une mauvaise blague. J'ai fait taire ma propre lumière, comme vous dites, parce que je n'attends plus rien de mes congénères.



    Il n'avait même pas mentionné ses parents et ne comptait pas le faire. Ils étaient le nœud du problème, le péché originel mais...il n'y avait plus rien à dire à leur sujet. Serrant les dents, retourné par cette discussion intense et profonde, une certaine surprise vint alors à se lire sur ses yeux, quand la demoiselle lui demanda la source de son bonheur. Il y avait bien Hotaru, oui, mais était-ce du plaisir ou du bonheur ? Était-ce de la satisfaction, de la sérénité, ou du bonheur ? Qu'était le bonheur, au bout du compte ? Incapable de répondre, incapable de trouver une activité ou une anecdote lui rappelant le bonheur, là, tout de suite, de tête, tout confus qu'il était, il bredouilla alors, finalement :


     C'est...une très bonne question. Je ne me la suis jamais posée...et vous ?  



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    la nature humaine fait que nous désirons plus que nous le croyons l'approbation des nôtres. On peut se dire qu'on a besoin de personne, mais lorsque l'on reçoit enfin la chaleur qu'on a tant désiré, on est prêt à sombrer pour la garder.

    Kyoshiro-san ne semblait pas réaliser que c'était parfaitement humain de vouloir l'approbation des autres. Non, c'était le contraire. C'était parce qu'il le réalisait qu'il ne voulait pas croire être ainsi. C'était toujours difficile d'admettre qu'on avait les mêmes besoins que les autres, surtout lorsque l'on avait passé sa vie à se dire qu'ils étaient tous des idiots. Même aujourd'hui, il m'arrivait d'avoir du mal à y croire et pourtant, que ne ferais-je pas pour gagner l'approbation ou voir même l'affection de Koko-chan ? Ou n'importe qui d'ailleurs ? Sinon, pourquoi avoir cette discussion ? Pourquoi avoir sécher les larmes de Dabi, comme Byakuren-sama avait séché les miennes ?

    Puis vint le sujet de sa cécité, de l'impact qu'il portait dans sa vie. Un handicap n'était jamais facile à porter. Il tordait la vision que l'on avait de soi-même mais également ce que l'on croyait que les autres voyaient en nous.

    《   Pourtant cette cécité est une part intégrante de toi. Elle ne te limite pas, mais elle te définit même si tu ne le veux pas. Pourrais-tu honnêtement dire que tu es toi si tu n'étais pas aveugle ? As-tu honte de l'homme que tu es aujourd'hui ?

    La question semblait facile à répondre, certes. Pourtant ce qui comptait dans cette histoire ce n'était pas la réponse, mais la réalisation qui venait avec cette réponse, car de le reconnaître était la première étape pour accepter. La seconde question était plus complexe. La réponse, je ne la désirais pas tant, elle était d'abord pour lui et lui seul. Il pouvait bien me mentir, mais ne pourrait se mentir à lui-même.

    《   Je suis définie, dans un sens, par une obsession, un handicap, un peu comme ta vision. Jour et nuit, ce qui me fait bouger c'est cette obsession malsaine. Je le sais et je sais que je ne devrais pas. Mais j'ai fini par accepter. Sais-tu pourquoi ?

    Mon ton était plus calme, mon air détendu. J'attendais un court instant le temps que mes paroles et ma révélation ne viennent s'ancrer dans la réalité avant de reprendre :

    《   Parce que même si je la niais, elle resterais avec moi. J'ai essayé, crois-moi. Mais elle est toujours là dans un coin de mon esprit à dicter ce que je fais.

    Ma vie tournait autour de cette seule fixation, un peu comme les yeux de l'aveugle qui malgré qu'ils étaient non voyants étaient d'une rare beauté, bien que déstabilisant. Ma vie appartenait à mon obsession et c'était elle qui avait fait de moi qui j'étais. Et la personne que j'étais devenue me rendait suffisamment fière pour que je n'ai plus honte de dire à quel point Koko-chan représentait plus que l'univers entier à mes yeux. J'avais accepté que je n'aimais pas de la même façon que les autres.

    si mon obsession n'est pas ta cécité, selon moi, ils ont tous les deux le même effet sur notre vie. La différence, c'est que j'ai accepter que c'était une partie de moi et j'ai appris à la mettre à profit.

    Cette obsession était devenue ma vocation, ma raison d'avancer. Mon passé, mon lendemain et mon présent. Je l'avais accepté et je pouvais désormais dire que cette façon d'aimer, bien que malsaine, était ma plus grande force. Elle me donnait une perspective différente sur le monde et me permettait d'accepter les gens d'une façon que beaucoup d'autres ne pourraient jamais.

    Tu vas me demander comment mettre à profit d'être aveugle ? Ça il n'y a que toi qui puisse le trouver, c'est ta voie, pas la mienne.

    Je ne pouvais cependant pas trouver la réponse à sa place. Je n'étais pas lui et je n'étais pas dans sa situation. Si l'hypocrisie de ses pairs désarçonnait il faudrait qu'il finisse par faire le tri entre sa perception de son handicap et la perception de ses réussites aux yeux des autres. Il pourrait être surpris des réponses qu'il pourrait y trouver.

    Être confronté au laid et à l'horrible laisse toujours une cicatrice, c'est indéniable. La nuit, j'entends les meurtriers de mes parents, j'entends leur voix qui implore … pourquoi je dis ça ? Parce que la laideur revêt plus d'un visage et laisse plus d'une cicatrice. Je ne connais pas vraiment les tiennes, mais c'est à cause de tes yeux.

    Je commençais un peu à m'égarer. J'étais près du sujet, un peu trop même. La souffrance de Kyoshiro lui venait principalement de sa cécité. Un handicap que lui-même avait du mal à accepter. Ce n'était pas facile à faire et je ne prétendrais jamais avoir passé par quelque chose du genre, mais il s'enlisent dans cette vision étroite qu'il avait de lui-même.

    Ce n'était pas les autres qui l'irritaient, mais lui-même. De la même façon que je m'étais toujours crue inutile, sans réelle raison d'être et indigne. Il ne s'acceptait pas, comme je ne m'étais pas acceptée si longtemps avant qu'on ne me tende la main.

    Ce que je cherche à dire, c'est maladroit et je m'égare … tu ne t'acceptes pas toi-même. Comment veux-tu que quelqu'un d'autre le fasse ? Je ne dis pas qu'il est impossible de t'aimer, mais si tu rejettes une partie de toi-même, tu ne peux pas t'attendre à ce que les autres l'acceptent.

    Puis vint ma question. Une question complexe, difficile à répondre. Le genre de question qu'on peut que répondre en se connaissant soi même. En sachant ce que notre coeur désire réellement.

    《   Ce qui me rends sincèrement heureuse ? C'est ce que j'ai toujours voulu, que j'ai toujours rejeté et que je ne croyais pas avoir besoin. Les autres. La présence de Koko-chan quand elle me tient la main. Byakuren-sama lorsqu'il me laisse son épaule pour pour pleurer ou quand Hyouren-sama m'appelle "Ena-chan." J'ai trouvé un bonheur sincère dans la présence de ces gens. Après avoir passé des années à me dire que je n'avais besoin de rien ni personne, après m'être convaincue que j'étais indigne de Koko-chan et que de simplement l'admirer de loin suffisait.


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    Pendant longtemps, peut-être même encore aujourd'hui, le jeune homme avait toujours cru qu'il était le seul à pouvoir comprendre l'ampleur des démons qui saturaient son esprit. Qu'il était le seul à comprendre les obstacles qu'il avait à surmonter, car il était le seul guerrier – à sa connaissance – ayant à se battre en l'absence totale de lumière. Partant du principe que ses collègues voyants ne pourraient pas le comprendre, il eut tôt fait de se draper d'un sourire d'apparence, et d'assurer le monde entier qu'il était en pleine possession de ses moyens alors que, certains jours, il se demandait parfois pourquoi il continuait de lutter. Pourquoi cherchait-il l'approbation d'un monde qui l'avait rejeté ? Pourquoi un loup devrait-il chercher la reconnaissance de simples moutons, se contentant d'une vie paisible et routinière ?
    Si jadis cette cécité fut quelque chose d'incompréhensible pour lui, il finit par s'y habituer. Son monde était fait de formes, de bruits et d'odeurs. Chaque geste devant être senti et calculé, pour compenser l'absence totale de vue. Oh certes il aurait pu changer, demander à un médecin si quelque chose était possible pour palier à sa vue, mais le voulait-il vraiment ? Voulait-être devenir comme tout le monde, et ne compter que sur ses yeux pour percevoir et juger le monde qui l'entourait ? Jadis il l'avait voulu, oui mais aujourd'hui...aujourd'hui la réponse qu'il donna à Ena fut différente.


     Honte ? Probablement, oui.  



    Honte du regard des autres. Honte que sa cécité ait été vue comme une punition, une malédiction par ses parents, au point qu'ils l'abandonnent dans ce chemin de montagne. Honte de n'être jugé que par ce handicap et au travers de ce dernier. Honte d'être différent...mais c'était bien la première fois qu'il l'admettait, à un autre être vivant. Il écouta alors la demoiselle lui révéler une portion de son passé, lui révélant la disparition de ses parents et, pendant un instant, la mine de l'aveugle se fit un peu plus sombre, plus...pensive. Face à cette révélation, il expliqua donc, sans vraiment s'en rendre compte :


     Tes parents t'ont été pris, trop tôt. Navré de l'apprendre. Les miens voyaient ma...différence, comme une punition divine, un rappel que j'étais impur, incomplet.



    Il avait déjà raconté son abandon, mais il ne se rappelait pas d'en avoir expliqué l'origine, en détail. Le regrettait-il, maintenant que c'était fait ? Probablement que oui, en partie tout du moins, mais il ne pouvait pas terminer ces explications là. Ena avait été patiente et attentive, elle avait donc mérité le droit d'en savoir un peu plus, afin de comprendre pourquoi le jeune homme avait autant de mal à accepter sa cécité...si c'était bien cela la raison, évidemment.


     Ils ont essayé de m'aimer...enfin je crois, mais ce « signe » était trop fort pour eux. J'étais une bouche en trop à nourrir, il était donc plus simple pour eux de m'abandonner, pour me faire bouffer par les bêtes qui rôdaient, dehors. Tu veux savoir le plus drôle, là-dedans ? Ils n'ont pas hésité un seul instant.   



    Il aurait pu préciser que son père était celui qui avait commis l'atrocité. Alors pourquoi englober sa mère ? Parce que, en l'absence de lutte de sa part, elle s'était rendue aussi coupable que son mari, pour avoir détourné le regard. Vint alors l'explication sur l'acceptation de soi. Que devait-il accepter, au juste ? Fronçant les sourcils face à cette question sans réponse, il expliqua alors :


     Bien sûr que je m'accepte. Quel autre choix ai-je ? Oui, je suis aveugle. Oui, mon monde est différent du tien, ou de toute autre personne dotée de vision. Mon monde est fait d'odeurs, de bruits, de...sensations. Mais ça veut dire quoi, au juste, de s'accepter ? Parce que partout où je vais les autres aveugles, ceux qui n'ont pas autant de détermination que moi, ne sont vus que comme des parasites. Des poids, pour cette société. Dois-je accepter que j'aurai pu être comme eux ? Dois-je remercier mes parents d'avoir voulu ma mort, pour me donner la rage nécessaire à ma réussite ?  



    S'accepter...il n'avait jamais su en quoi cela consistait, mais peut-être que Ena pourrait apporter un regard nouveau sur cette situation. Elle lui parla de Koko, Byakuren, Hyouren, des personnes probablement chères à son cœur et, face à cette révélation, le jeune homme se demanda s'il avait une personne comme ça, dans sa vie. Dans un soupir accompagné d'un sourire, il admit alors :


     Hotaru...elle s'appelle Hotaru.  



    Profitant de ce silence pour rassembler enfin ses pensées, il redressa la tête vers le ciel, comme s'il pouvait y trouver des réponses, avant d'expliquer, finalement :


    Je pensais qu'elle m'avais pris en pitié, comme tous les autres, quand elle est venue me voir les premières fois. Mais non, elle est...différente.

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    Je n’avais aucune expérience avec les parents, enfin, un tout petit peu, les miens avaient laissé un trou béant que j’avais passé ma vie à essayer de remplir sans même m’en rendre compte. Alors, lorsqu’il mentionna l’atrocité commise par les siens, je savais que dire. Je ne connaissais pas l’amour parental et je ne me souvenais pas de l’affection que j’avais pu moi-même voué aux miens.

    « Je ne sais pas ce que tu dois accepter en particulier. Mais c’est dans la façon dont tu parles, dans ta perception des choses. J’ai l’impression que tu ne fais pas la paix avec cette partie de toi. Peut-être suis-je un peu sanas cœur, mais j’ai envie de dire : oui, tu es aveugle et alors ? Tu n’as pas laissé ce handicap t’empêcher de faire ce que tu veux, mais tu sembles le laisser se dresser entre toi et les autres. Tu laisses ta perception des autres aveugles te ralentir. Enfin, ce n’est qu’une impression. Peut-être que tu as peur de devenir cet aveugle inutile que tes parents avaient l’air de voir en toi. Ou peut-être que je me trompe et que je cherche là où il n’y a rien … »

    Je parlais, je disais bien des choses, mais en réalité, je n’avais que quinze ans, la sagesse de l’âge, la perspective d’un vrai sage m’échappait encore. Tout ce que j’avais, c’était la sensation que je ressentais en entendant Kyoshiro parler de son passé, de ses difficultés. Mais je laissais le sujet de côté pour poursuivre un peu. Je lui parlais de Koko-chan, de Byakuren-sama et de sa jumelle la lune, Hyouren-sama.

    Et il me révéla avoir quelqu’un de sincèrement important dans sa vie, quelqu’un qui ne le traitait pas comme un simple aveugle. Elle était différente selon lui. Et le nom de la femme en question me fit sourire. Lui qui disait ne pas avoir de lumière n’avait-il pas remarqué qu’il en avait une juste à côté de lui ? Il semblait ne le réaliser que maintenant à quel point cette personne était réellement importante pour lui. Quelque chose d’aussi beau que triste, car cela voulait dire qu’il ne s’était jamais autoriser à chercher à comprendre la connexion qu’il avait avec elle.

    «  Hotaru … C’est ironique, mais je crois que les noms ont une raison d’être. Hotaru, ça veut dire luciole. Et les lucioles sont de petites lumières qui viennent nous émerveiller lorsqu’il n’y a plus de lumière. »

    J’aimais m’imaginer ce genre de chose. J’aimais croire au destin et au fait que rien n’arrive pour rien, même un nom. Pour Koko-chan, mon nom avait été un signe. Ena, cadeau de dieu, elle s’attendait à me voir arriver un jour, à ce que je la berce et la garde. J’étais le signe de dieu que Koko-chan attendait. Alors peut-être que cette luciole était la lumière qui lui manquait ? Je l’espérais sincèrement.

    « Je sais, c’est naïf comme façon de voir les choses, mais … parfois, les plus grands signes sont dans les plus petits détails, il faut juste y être attentif. »

    Depuis que Koko-chan m’avait acceptée, depuis qu’elle m’avait serrée dans ses bras, j’étais un peu – pour ne pas dire – beaucoup plus optimiste sur ma façon de voir le monde. Pas les gens, mais le monde. Dans la laideur, il y avait du magnifique. Mais j’étais biaisé par ce qui se passait récemment autour de moi. Mon monde avait balancé et pris un tour pour le meilleur et je me sentais comme portée sur une vague de bonheur et de bonnes choses.



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    S'étendre de cette façon, s'ouvrir aux autres, dévoiler ses blessures passées n'était, finalement, qu'un signe de faiblesse. Il devait se montrer fort, masquer la moindre faille afin que, au bout d'un moment, tous puissent le voir comme le guerrier inébranlable qu'il souhaitait être. Alors pourquoi dérogeait-il à sa règle d'or, aujourd'hui ? Pourquoi dévoilait-il à cette inconnue tout ce qu'il avait caché, toute sa vie ? Il aurait aimé avoir une réponse, aimé savoir ce qui était différent, chez elle, en comparaison de tous les autres êtres voyants, mais aucune réponse ne lui vint malheureusement en tête. Devait-il suivre son instinct ou, au contraire, s'en méfier ? Il n'en savait rien, mais il en avait simplement trop dit pour revenir en arrière.
    Il écouta alors la demoiselle lui donner son avis, à nouveau, sur l'acceptation, sur le fait d'assumer complètement d'être un aveugle. Pensait-elle vraiment que le problème venait de lui, ou de l'acceptation de sa différence ? Il aimait être un aveugle, surtout maintenant qu'il savait à quel point le monde et ses congénères pouvaient être laids. Non, le problème ne venait pas du fait qu'il refuse d'accepter sa différence, qu'il se voile la face ou minimise son handicap, non. Ainsi lancé, l'aveugle essaya donc d'expliquer que :


    Je m'accepte. Je n'ai jamais eu d'autre choix que de m'accepter, de toute façon. Ce que j'ai du mal à accepter, en revanche, c'est le regard des autres. Je les sens, ces regards mêlés de curiosité et de pitié. Ça, oui, par moments ça me rend fou, je dois l'admettre. 




    Pourquoi croyait-elle qu'il s'entraînait seul, et travaillait sous la montagne, là où personne ne viendrait l'emmerder ? Parce que, au bout du compte, différent ou non, il était quand même bien mieux tout seul. Enfin...l'était-il vraiment ? Si c'était véritablement le cas, pourquoi était-il en train de penser à la Oomori en cet instant ? Pourquoi son odeur, sa voix et son toucher l'entouraient-ils, en ce moment même ? Alors, oui, il ouvrit la bouche et vocalisa l'identité de cette personne, conscient que les mots ne rendraient jamais suffisamment hommage à ce qu'elle avait pu apporter dans la vie de l'aveugle. Une luciole, apportant de la lumière à un aveugle ? Cette seule idée fit sourire le forgeron, admettant alors :


    L'ironie ne m'a pas échappée, effectivement. Elle porte bien son nom, à sa façon.  




    Puis il resta là, à court d'idées sur ce qu'il pouvait rajouter sur le sujet. Il avait à peu près dit tout ce qu'il avait envie de déballer. Il resta donc là un moment, profitant du silence, se remémorant la conversation intense qu'il venait d'avoir, et les enseignements qu'il pouvait en tirer. Accepter sa lumière, s'accepter, ignorer le regard des autres...autant de choses qui allaient être difficiles à mettre en pratique. Difficiles mais pas impossible. Ainsi, finalement, l'aveugle se tourna vers la demoiselle, lui demandant :


    Dis-moi, maintenant que tu as joué les psychologues de comptoir, avec moi, est-ce que je peux t'inviter à manger un morceau ? Je déteste manger tout seul.  


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