Le village caché de la montagne bleue, il portait bien son nom, je devais l’avouer. Seizan. C’était la première fois que je venais dans la région. Je n’étais pas souhei depuis bien longtemps et mes voyages étaient encore peu nombreux. Enfin, ceux qui sortaient de la zone d’influence de Toge, ce qui expliquait que je n’avais encore jamais vu Seizan. Je ne pouvais donc m’empêcher d’observer l’endroit. C’était magnifique, les montagnes … Mais … Mais je n’y vivrais pas. C’était trop froid et il manquait cruellement de la présence de Koko-chan.

Je m’étais permise de sortir du village, sans allée trop loin. Je me voulais voir un peu de la montagne et moins de ses habitants. Je devais être à plus ou moins dix minutes des portes du villages, juste pour ne plus entendre la cacophonie de la civilisation. J’avais suivi un bosquet de pins avant d’arrivé dans une petite forêt verte malgré l’hivers plus mordant et ses vents sans pitié. Puis, en continuant d’avancer, j’avais trouvé une petite clairière. Toute couverte de blanc, sans trace de pas sur son parterre neigeux … C’était parfait.

J’avais choisi mon kimono le plus chaud, ses tons tiraient sur le gris clair et le bleu pâle avec quelques accent marine. L’un de mes favoris. Pour être certaine que le froid ne me fasse pas regretter d’être sortie, je m’étais également enveloppée d’une fourrure blanche qui reposait comme un châle sur mes bras et mes épaules. Ma tête était couverte d’un chapeau fait de la même fourrure et mes cheveux ondulaient librement jusqu’au bas de mon dos.

J’avais l’air fragile avec mon visage qui ne voulais pas sortir de l’enfance et ma silhouette frêle qui refusait encore de manifester les formes de l’âge adulte. Je n’aimais pas ça, ce n’était pas l’allure d’un protecteur. Koko-chan méritait mieux que moi.

Je ne pus retenir un soupir.

Au même moment, du coin de l’œil, je vis un petit lapin tout aussi blanc que la neige qui vint bondir tout près. Un petit sourire me monta au visage, alors que je sorti de ma bourses quelques herbes. M’accroupissant, je fis un bruit avec ma bouche, un peu comme celui que l’on fait pour attirer un chat.

L’animal s’arrêta et me fixa avec anxiété. Pensait-il que j’allais le chasser ? Je tendis alors doucement les herbes que je tenais. Son petit museau s’agita et je ne pus m’empêcher de rire doucement. Il fallut un petit instant, mais la petite créature décida s’approcher. Elle était hésitante, mais elle devait avoir trop faim. L’hiver n’était pas clément avec ces bêtes.

Le lapin s’approcha et vint grignoter, du bout des dents ce que je lui offrais. Puis, comme si son appétit grandissait, se permit de plus grosses bouchées jusqu’à ce qu’il n’ait l’air que d’un gros gourmand. Un immense sourire avait pris place sur mon visage alors que je le laissais avaler les dernières bouchées de son encas. Lorsqu’il eut fini, il me fixa comme s’il en voulait encore plus, mais je n’avais plus rien. À la place je tendis lentement ma main en sa direction et ses moustaches chatouillèrent mes doigts. Il semblait chercher encore les herbes que je venais de lui donner … à la place, je parvins à réussir à caresser sa tête un peu. Son poil était tellement doux …

C’était ce genre de moment qui me faisait réaliser pourquoi je préférais les animaux aux hommes.

La petite bête sursauta et s’enfuie. Pourtant je n’avais rien fait pour lui faire peur. Enfin, je pensais bien n’avoir rien fait, mais peut-être me trompais-je ? Le crissement de la neige sous des pieds me fit moi-même réagir et je bondis pour me mettre en garde, me retournant pour voir un homme, grand et mince. Son visage avait une cicatrice, le genre qu’on ne pouvait pas vraiment oublier une fois qu’on l’avait vu.

Si normalement les hommes avec des cicatrices tombaient directement dans la catégorie de ceux que je fuyais, lui, ce n’était pas ça. Il avait … Il avait l’air triste. Ce n’était pas que ça m’intéressait, mais … mais j’étais intriguée. Je baissai donc mes mains, comme ma garde, au moins le temps d’écouter ce qu’il avait à dire.

Et je fus surprise.

Ces derniers temps, les gens que je rencontrais me surprenaient de plus en plus. Si je m’étais longtemps dit que je détestais être avec mes pairs, me voilà à être de plus en plus confrontés à des gens que je ne détestais pas. C’était … C’était étrange, déstabilisant aussi. J’avais du mal à comprendre. Pourquoi m’avait-il fallu si longtemps avant de voir ces gens ? Était-ce l’influence de Koko-chan ? Étais-je simplement plus ouverte à la chaleur humaine depuis que je connaissais Koko-chan ?

Probablement pas. Ce serait trop étonnant. Je connaissais Koko depuis longtemps et pourtant …

Il me dit qu’il avait dessiné … M’avait dessinée.

Je le regardai un peu surprise, levant un regard intrigué vers ses yeux. Je lui souris bêtement un instant avant de baisser mes propres yeux sur son œuvre. Je devais avouer que c’était vraiment bien fait.

« C’est vraiment joli … »

Je souris gentiment en le regardant. Je n’étais cependant pas certaine de m’y voir. Je croyais voir Koko-chan, mais avec mon visage. C’était …

« J’avais vraiment l’air de ça ? » Lui demandais-je pointant le dessin, la voix beaucoup plus surprise que je ne l’aurais cru.

C’était trop beau pour être vrai. J’étudiais à nouveau le dessin, autant intriguée que fascinée, mais je n’avais pas osé prendre l’œuvre de ses mains, à la place, je m’étais un penchée pour l’observée de plus près.

Je devais être fêlée, mais en voyant l’inconnu pleurer, j’ai tendu les mains et essuyer ses larmes. Je n’avais pas vraiment réfléchi, mais j’étais sur la pointe des pieds, les doigts sur ses joues lorsque je réalisais ce que je faisais.

Il ne fallait pas se tromper. Je n’étais pas gentille, mais je ne supportais pas de voir une personne aussi douce pleurer. C’était inhumain et pourtant c’était toujours ceux qui n’avait rien à se reprocher qui semblait toujours souffrir le plus. Onogoro tout entier se délectait de la souffrance des bons, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus. Comme moi. Je n’étais ni pure, ni gentille, ni douce. Je fuyais l’homme et me réfugiais dans la forêt, loin de sa malice.

Le grand homme devant moi était tout pareil. Il avait fui la ville pour venir trouver la quiétude de l’hivers avec son cœur en peine. Si Koko-chan était là, elle le réconforterait. Et j’allais faire la même chose.

« Vraiment ? Vous devez beaucoup l’aimer, encore maintenant, pour dire me complimenter de la sorte. »

Je lui offris un petit sourire avant de me remettre sur mes pieds comme il le fallait. Mes joues étaient en feu, car ce n’était ni le genre de gestes ni le genre de paroles que je tenais habituellement. Mais il y avait chez cet homme une innocence que je ne pouvais détacher de Koko-chan. L’aider était plus fort que moi. Je n’y pouvais absolument rien.

Je fis un pas pour reculer, le regardant avec un peu d’anixiété. Koko-chan ne se serait pas gênée, mais elle, elle était le soleil et moi l’ombre, je ne pouvais être comme elle. Mes réserves face au peuple Ebisu étaient beaucoup plus grandes que les siennes ne le serais jamais.

« C’est moi qui vous remercie pour un aussi beau cadeau, je le garderai précieusement. »

J’avais encore du mal à croire que sur son œuvre, c’était moi sur ce dessin et pas Koko-chan. C’était comme un baume au cœur et j’étais sincèrement heureuse.

« J’aime beaucoup être en nature. Je préfère ça à tout le reste. En général, je n’aime pas les gens, c’Est pour ça que je viens me cacher aussi loin de tout. »

Je lui avais tout avouer, car n’avait-il pas lui-même fait preuve de confiance à mon égard ? Je voulais le lui rendre.

《 Je comprends, j'ai quelqu'un comme ça moi aussi. Elle est ce qui m'est de plus précieux et ce qu'il y a de plus beau au monde. 》

Et tellement plus. Je pourrais me lancer sur une ode à ce que Koko-chan était pour moi, mais d'une façon, d'en dire plus semblait déplacé. Aujourd'hui il n'était pas question de moi, mais de ce grand homme à la silhouette rongée et de son âme en peine. En peine de quoi ? Difficile à dire, mais en peine. Je ne savais absolument pas ce que je pouvais faire, mais cette innocence qui me faisait tant penser à Koko-chan, cette façon d'aller vers l'autre qu'il avait … il me faisait penser à elle et le voir ainsi me mettait dans une position où je ne pouvais qu'imaginer ma douce amie l'âme aussi torturée. C'était trop pour moi. Je devais faire quelque chose.

Et avec ma très petite expérience avec les contacts humains, je me disais que ce dont il avait besoin c'était de la douceur, de la compassion. Si je pouvais en faire preuve, ce n'était habituellement que réserver pour Koko-chan… et de loin. Je me sentais maladroite, je me sentais incapable de décider quelle action poser ensuite.

Il me remercia d'apprécier son œuvre et un sourire amusé monta sur mon visage. Drôles de remerciements quand même. En général, c'était celui qui recevait le cadeau qui remerciait … mais je comprenais. Lorsque Koko-chan avait remercié le pin arc-en-ciel qu'elle visitait si souvent, en réalité elle me remerciait moi … et je l'avais remercié en silence d'apprécier ma dévotion. Ici … ici c'était la même chose.

Mon cœur se serra un peu et ma petite main vint trouver son épaule dans un geste qui se voulait rassurant, voire même avenant. Je ne savais pas comment il le prendrait, mais la pulsion avait été plus forte que ma timidité naturelle. Tant de douleur se devait d'être réconforter.

《 vous n'avez pas besoin de me remercier, c'est réellement mon plaisir monsieur. 》

Monsieur. Il était plus vieux que moi et je ne connaissais pas son nom. Je ne savais pas du tout comment l'appeler autrement. Alors, pour l'une des rares fois, je me suis permise de prendre l'initiative. Ma main quitta son épaule et je m'inclinai poliment devant lui.

《 Je me nomme Suzuki Ena, je suis prêtresse de Tsukyomi et je suis plus que ravie de faire votre connaissance. 》

Koko-chan n'était pas la seule à être douce et avenante. Si elle était parfaite et exactement ce qu'il y avait de plus beau au monde, de voir quelqu'un qui me faisait penser à sa douceur était … je ne saurais dire. Ça me donnait foi.

On pouvait donc voir sur mon visage à quel point Koko-chan comptait pour moi. Mon regard se leva donc vers l'homme et un sourire timide au visage, je mis une main devant ma bouche un comme si je cherchais à cacher mon embarrassement. Mes joues étaient feu alors que j'admettais avec un petit rire nerveux :

《 oui … Je l'aime beaucoup. [/b][/color]》

J'étais tellement contente de savoir qu'on pouvait dévier qu'à mon visage tout l'amour que je lui portais. Koko-chan était soleil et nous nous complétions parfaitement. Elle était le calme dans ma tempête, la pièce de moi qui m'avait toujours manqué.

Je me présentais ensuite, dévoilant mon appartenance au temple de Tsukyomi. Puis, il enchaîna et se présenta comme un forgeron de Seizan. Il semblait à l'aise avec moi, car il poursuivit et me révéla un bien triste secret. Sa sœur était malade et dépérissait à vue d'œil. Il voulait la sauver. Je ne comprenais pas pourquoi il avait besoin d'une arme pour ce faire, mais il semblait savoir ce qu'il faisait et donc je ne questionnais pas.

C'était donc ça la raison de sa nostalgie. Je suppose que je serais en pire état que lui si quoi que ce soit arrivait à Koko-chan. Je n'aimais pas voir ces gens plein de bonté, ces gens qui avaient le cœur radieux comme Koko-chan souffrir. Ça m'embêtait, car ces gens, ces gens ne le méritaient pas du tout et ils souffraient plus que ceux qui, comme moi, n'avaient aucun scrupule à atteindre leur but. C'était injuste, le monde l'avait toujours été.

Je posai une main sur la sienne, comme pour le rassurer et lui dit tout doucement :

《 Il n'y a rien à pardonner. Si vous parlez, c'est que vous êtes à l'aise, jamais on devrait demander pardon d'être à l'aise. 》

Je n'étais pas gentille, mais je choisissais avec qui je voulais me montrer compatissante. Et depuis Koko-chan, il semblait qu'elle faisait sortir ce qu'il y avait de mieux en moi. C'était son influence qui me permettait d'y voir plus clair et de tendre la main vers d'autres. Je tendais la main qu'elle m'avait tendue.

《 si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider, Dabi-san, n'hésitez pas. Ma tendre amie m'a enseigné qu'il ne faut pas fermer les yeux sur le malheur d'autrui. Je ne sais pas ce que je peux faire pour vous, mais je ferais ce que je peux. 》

Les gens solaires et bons réveillaient toujours en moi cette volonté de les garder contre ces maux les plus sombres qui couvraient Onogoro et lorsqu'ils en tombaient les proies, comme Dabi-san, j'avais envie de me soulever et d'abattre une colère vengeresse. Je tentais de la maîtriser, conjurant dans mon esprit la quiétude que j'avais trouvé lorsque Koko-chan m'avait enlacée.

« Oh oui ! Avec un peu de chance, nous verrons peut-être quelque chose de magnifique… »

Depuis ce moment avec Koko-chan, je me sentais plus en contrôle de moi-même. Plus moi-même, capable de vaincre mon effacement naturel. Si je n’avais encore passé outre ma timidité, je me sentais plus apte à ne pas me laisser dévorer par cette façon de ne pas me considérée suffisante ou même trop sale pour Koko-chan. Rien n’arrivait pour rien. Et aujourd’hui, c’était la preuve de cela.

J’avais tendu la main de moi-même et connecter avec un étranger, sans me laisser envahir par l’idée que j’étais horrible. C’était un fait, je savais exactement l’horreur que je cachais dans mes pensées ou ce que j’étais prête à faire pour atteindre mes buts. Mais depuis Koko, je ne laissais plus cette idée m’arrêter. J’étais ainsi pour une raison et cette raison était ma tendre amie.

Je n’avais plus honte de ma noirceur et je ne voulais plus la changer. Maintenant, je pouvais avancer et veiller sur ceux dont la lumière vacillait. Koko était ma priorité, toujours, mais … Mais toutes les lumières méritaient leur chance. Elles devaient être gardées. Elles étaient toutes plus sacrées les unes que les autres.

Et aujourd’hui, c’était la lumière de Dabi que Tsukyomi m’avait envoyée. C’était elle que j’allais protéger par mon passage à Seizan. C’était aussi simple. J’étais non pas pour une mission, mais pour rencontrer Dabi.

Même s’il était plus vieux que moi, je savais ce qu’un peu de douceur apportait dans une vie et je savais que c’était la meilleure façon de bander les plaies des souffrants. Alors, c’était ce que je voulais lui donner avant de partir.

Ma main prit la sienne alors que je me mis en marche, prenant une direction au hasard.

«  Allons par-là. »

Et j’ouvris la marche, tenant la main du géant forgeron. Elle était toute abimée … C’était normal avec son travail, mais son contact était désarçonnant. Je n’avais pas vraiment l’habitude de contact humain et chaque fois, je trouvais ça … étrange. Pas dans le mauvais sens, mais … Ça ne m’était pas naturel du tout.

« Si vous voulez changer vos idées, y a-t-il quelque chose en particulier dont vous voulez parler ? »

«  oh ! »

Mon histoire n’était pas belle, ni douce. La seule tendresse qu’elle contenait c’était Koko-chan, Byakuren-sama et Hyouren-sama. Quelques rencontres avaient parsemé mon hiver, mais rien qui ne rattrapait pour le reste de mon existence et un homme comme Dabi avait besoin d’entendre des histoires qui étaient belles et qui valaient d’être racontées. Des histoires où l’amour et l’amitié prévalaient.

Pas les horreurs de mon enfance ou la solitude dans laquelle je m’étais murée jusqu’à la rencontre des jumeaux impériaux ou de Koko-chan. Peut-être pouvais-je lui parler de ma tendre amie ? c’était ce qui me semblait le plus logique.

«  Mon histoire n’est pas belle. Je ne crois qu’elle te changerait les idées ... »

Je dus retenir un rire amer alors que je guidais le grand forgeron dans les bois en ne sachant pas où j’allais. Les étapes de ma vie étaient marquées par la mort de ma famille, l’orphelinat, la découverte de mon chakra, la solitude et l’existence de Konomi. Je ne voulais pas raconter à un homme déjà en mal comment j’avais perdu la foi en le peuple d’Ebisu, comment je m’étais laissée dévorée vivante par la solitude et que mon esprit c’était naturellement assombris, comment j’avais développé une obsession malsaine et malaisante pour Koko-chan.

Rien de ce que j’avais à dire n’était beau. Et cette idée avait fait fané le sourire gentil que je portais, assombris mon regard un instant, ramolli mes doigts …

Mais je repris, sur un ton faussement joyeux, balayant les ombres mon passé tentant de ramener mon regard vers le futur, un futur où Koko-chan tiendrait ma main. Un futur où je pourrais donner libre cours à mes émotions et avoir un soleil et une lune pour m’aider à les surpasser.

« Le futur m’intéresse plus que le passé, Dabi-san, car lui il a une chance d’être lumineux, contrairement au passé qu’on ne peut changer. »

Oui, c’était mieux de présenter cela de cette façon. Ça donnait l’air d’être optimiste. Ce qui dans un sens était vrai, car jamais le futur ne m’avait paru plus radieux que depuis que Koko-chan m’avait serrée dans ses bras pour la première fois.

«  Dans le futur, ni toi, ni moi ne seront seuls. »

Lumineuse. On ne disait jamais que je l’étais.   Toujours dans mon coin, je me faisais discrète, e gardais pour moi un millier de mots et tout autant de colère et de hargne. Je ne me considérais pas lumineuse, j’Étais la part d’ombre nécessaire à la radiance de Koko-chan. J’étais son équilibre, sa gardienne. Alors d’entendre de Dabi-san que j’étais lumineuse … Je me suis immobilisée un instant, incapable de réfléchir, comme si mon esprit tout entier s’était figé.

Une aura de lumière ? Non, je n’étais pas d’accord, mais ça faisait tant de bien à entendre. Un baume pour mon cœur, pour toutes ces années que j’avais passée à vouloir devenir cette personne radieuse que Dabi croyais que j’étais. Alors, bien qu’il dît que mon passé avait dû faire de moi la personne lumineuse qu’il croyait voir en moi, il n’insista pas. À la place, il me demandait de lui parler de Koko-chan, de Byakuren-sama et de Hyouren-sama.

Chose qui me fit immédiatement sourire, car il fallait admettre que c’était ce que je préférais au monde que de parler de Koko-chan. Malheureusement, souvent, c’était à ce point-là que les gens commençaient à être malaisés en ma présence. Mon obsession pour mon amie était malsaine et même si je le savais, je me laissais m’embourber dedans.

« Koko-chan … Ma lumière c’est Koko-chan. Elle est la personne la plus douce, la plus gentille que je connaisse dans ce monde. Son cœur est plus pur que tout. Quand je la regarde, je ne peux que voir à quel point elle brille plus fort que tous les autres. Plus que le soleil même. Quand j’avais perdu foi en le peuple d’Ebisu, elle est apparue, comme si les dieux voulaient me rappeler qu’il y avait encore du bon dans monde … »

J’étais encore immobile, mon corps refusant de se mouvoir, encore choqué d’avoir reçu ce compliment que j’avais attendu toute ma vie, cette validation que je pouvais me tenir fièrement près de ma si merveilleuse amie. Ma main qui tenait la sienne s’agitait, alors que je n’arrivais toujours pas à gérer la vague d’embarras qui m’avait prise.

« Et je l’ai observée longtemps, je les protéger de loin. J’ai gardé sa lumière dans ma vie pendant des années et … La première fois que je lui ai parlé, c’était cet hiver. Et elle m’a acceptée, à peine quelques jours avant de venir ici. J’ai sincèrement hâte de la revoir, car elle est la lumière qui balance toutes les ombres que je traîne avec moi. »

J’avais fait attention pour ne pas me dire sombre ou contredire directement ce que Dabi avait dit plus tôt. Je ne voulais pas qu’il perde cette illusion de moi, celle où j’étais lumineuse comme ma douce et tendre Koko-chan.