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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Genin de Seizan / Admirateur de Sakura dans l'Edenisme
    Itsuru Rima
    Genin de Seizan / Admirateur de Sakura dans l'Edenisme
    https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
    Itsuru Rima
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    Inventaire
      Rien ne lui sera jamais facile on dirait.

      “ Moi aussi, moi aussi !! ” Supplications à l’efficacité redoutable d’un petit bout de chou.

      Rima soupire longuement, mais ne se bat pas pour autant. Ses mains s’enfoncent dans ses poches et elle distribue équitablement ses ryos à sa fratrie. Pour seules contreparties du magot, elle demande aux aînés de prendre soin des petits. Encore que, elle sera elle-même à la fête qui les excite tant, mais pour travailler. Qu’importe, il lui sera facile de garder un œil sur eux comme ça. Il ne lui reste plus que ça pour se consoler de son portefeuille vide. Ce soir encore, elle travaillera pour rien. Le peu d’avance sur ses économies qu’elle pensait avoir avec cet extra, s'est envolée avec les dépenses à venir des gamins à la fête. Le serpent qui se mord la queue. C’est désespérant, mais pourtant la fille sourit en les voyant s'engouffrer à travers les travailleurs qui préparent le chantier.

      C’est son quatrième “petit boulot” de la journée, ses paupières commencent à s'alourdir. Sa journée a débuté bien avant que le soleil ne se lève et se finira longtemps après qu’il soit couché. Il ne lui faut pas longtemps pour trouver dans son sillage l’organisateur des festivités qui l’a embauché. Hormis le fait de rester éveillé, la tâche de cette petite fête de quartier ne s’annonce pas difficile. Avec un peu de chance, la balafrée aura quelques occasions de se poser aussi pour profiter des animations. Ses mains sortent de ses poches vides quand on lui fait signe d’approcher. C’est tout à fait son genre d’attendre d’être sifflée pour réagir. Partisane du moindre effort qu’elle est…

      Visiblement, tout à l’air de se passer comme son employeur le voulait. Son visage joyeux trahit facilement cette évidence et il ne faut pas longtemps pour comprendre que c’est son partenaire qu’il est sur le point de lui présenter. Machinalement, Rima s’incline poliment pour des salutations dans l’ordre. Elle n’a pas l’impression de le connaître, mais la réalité est qu’il lui est rare de garder en mémoire quelqu’un. Les êtres sont des silhouettes éphémères dont elle n’aime pas s’encombrer l’esprit. En y réfléchissant, en dix années, l’Itsuru n’a jamais tissé de lien avec ses camarades. Par manque d’envie ou de temps, au choix.  

      Après quelques consignes d’usages, ils sont seuls, face à face. La fille toise malgré elle son partenaire en fronçant ses sourcils, cela plus parce que son maux de tête dû au manque de sommeil s'accentue, que pour un quelconque mécontentement. Comme ce n’est pas son genre de juger ses pairs, elle s'abstient de toutes réflexions. Il a l’air assez gaillard au moins pour décourager les fêtards ayant forcé sur leur descente. C’est tout ce qu’elle attend de lui. Pourtant quand son regard se fixe dans le sien, Rima ne peut s’empêcher de se demander ce qui motive son partenaire du jour en acceptant ce genre de tâche. Une seule raison lui vient à l'esprit.

      “ Bon.. et bien, puisque nous sommes deux malchanceux à devoir travailler quand tout le monde s’amuse… Essayons au moins d’être de bonne compagnie. “ Comme pour pactiser sur sa demande, la kunoichi lui tend une main. “ Il y a mes petits frères qui trainent dans les environs. J’aimerais jeter un œil sur eux de temps en temps si tu n’y vois aucune objection.”

      Lui-même a peut-être sa famille, s’il en a une; errant dans la foule attirée par les festivités. Puis vient la question la plus importante de la soirée.

      “ Chacun de son côté ou on patrouille ensemble ? “
      dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
      Fumiri Kunao
      dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
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      Fumiri Kunao
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      Inventaire

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        Objet: - Armure de fer ★★ - Un katana simple ★. - Un Katana Télescopique - Tantô ★ - Yakusha 訳者 (litt. Traducteur) - Miroir de Reset - Bois d'eden
      Soirée en coulisse
      Avec Rima ─ Seizan ─ Fin hiver 805


      - Tu penses vraiment que j'ai que ça à faire ?

      La mine furibonde, je regardais le visage si familier de ma mère se tordre dans un rictus presque comique : Elle était en colère ? Ou bien inquiète ? Ou bien un autre sentiment tenaillait son petit cœur de maman qui n'en pouvait plus de voir son fils crécher chez elle à dix neuf ans. En tout cas, elle répondit par un silence gêné.
      Evidemment, devant sa descendance qui avait passé la journée en repos, après une mission, elle pouvait dire ce qu'elle voulait... Mais j'avais un peu trop profité des apports du foyer Fumiri où je ne payais rien. Non pas que j'étais un vilain lardon qui abusait, je participais parfois aux courses avec ma solde ou bien je faisais des petits travaux avec mes mains de sabreurs, pour autant c'était ma mère qui payait le loyer et qui faisait la majorité des tâches. Ainsi, elle en avait peut-être marre de voir ma sale tronche tout les matins ? Pour une matrone qui avait lutté corps et âme pour me garder dans son giron quand on m'avait proposé l'académie, c'était presque paradoxale.

      En tout cas, elle était venu avec une proposition : Une de ses connaissances avait besoin d'un garde, pour une fête de quartier au sein de Seizan. Ce n'était pas grand chose et c'était de l'argent facile, surtout que dans un village militaire connu pour être plutôt fan des armes, niveau sécurité on était déjà à un certain niveau. Tout ce que j'avais à faire c'était avoir un air patibulaire et de dégager quelques hommes ou femmes qui avaient trop bu durant la soirée. Seulement, j'étais un chuunin et pas un intérimaire qui avait besoin absolument des quelques ryos proposés.

      La raison était ailleurs ?

      Soufflant du nez, je comprenais parfaitement le message derrière ce silence : Elle n'allait pas lâcher l'affaire et en fin de compte j'allais y aller car ma mère le voulait. Ce que mère veut, fils consent. Alors, sans même batailler plus, rien qu'a voir sa mine, je comprenais que je n'avais qu'à prendre mes affaires et mon katana pour aller me pointer au lieu. J'allais passer la soirée à faire le videur. "Putain..." Claquant la porte pour faire mine d'avoir un peu de virilité, j'allais en courant jusqu'au point de rencontre avec l'organisateur qui m'attendait avec un grand sourire comme s'il savait que c'était gagné d'avance pour m'engager.
      Une main sur l'épaule, une haleine un peu sucré, et il m'expliquait ce que j'allais faire et l'idée que je me faisais de ce travail n'était pas si éloigné de la réalité. Un peu plus tendu, il lorgna sur mon arme en me soufflant rapidement qu'il préférait que je laisse, puisque cela allait être inutile. Je n'allais découper personne et juste ma présence pouvait calmer les quelques conflits.

      - Bien, si vous le dites. J'étais désormais tout à fait capable de me débrouiller sans, dans une moindre mesure. Je préférais toujours la lame sur le taijutsu, mais contre des pochetrons j'allais pouvoir m'en sortir. J'imagine que je dois commencer maintenant. Sur mon passage, j'avais vu déjà quelques fêtards s'avancer : C'était la fin d'après-midi et des baraques à bière étaient déjà installées en embuscade. "Les malins."

      Il m'indiqua qu'il restait une derrières étape et je levais un sourcil quand il me conduisit un peu plus loin pour rencontrer ce qui allait être ma partenaire : Une fille assez étrange, l'air un peu alanguis, dont l'attitude corporelle me rappelait un peu Honoka. Sans doute trop car sur son visage je voyais également cette indifférence, une certaine lassitude. Elle était plus jeune, bien plus jeune que la vieille forgeronne, mais dans le message qu'elle indiquait à ses observateurs c'était simple.

      "Rien à foutre."

      Quelques courbettes polis, que je suivais également, et l'organisateur fila pour s'occuper d'autres choses : La nourriture ? Les boissons ? Les animations ? Je n'en savais rien et mon travail n'était pas ici. On se retrouvait seul, elle et moi, alors qu'elle me dévisageait avec l'air en colère, ou concentrée ?  Le silence se fit vite trancher, non pas par mon sabre, mais par sa voix.
      Elle proposait d'être sympa ensemble, d'être une "bonne compagnie" ? On allait travailler ensemble le temps d'une soirée, il n'y avait aucune raison qu'on s'embrouille. Devant la main tendue, je répondis affirmativement puisque j'étais d'un naturel assez gentil. Pour autant, il manquait son nom dans l'équation. J'appris toutefois que des membres de sa famille traînaient dans la soirée et qu'elle voulait les surveiller de temps en temps... C'était une occasion de se montrer cordiale.

      - Pas de soucis, dis moi à quoi ils ressemblent et je peux te prévenir si je les vois. Bien que mon travail était déjà de surveiller, avoir une mission secondaire pouvait être un peu de piment dans la morosité des festivités. C'est le genre de fête où les enfants s'amusent, il y a de quoi manger et des gens qui montrent des trucs... Je crois que le thème c'est la forge, nan ? Pour un village comme le nôtre, c'est plutôt logique. Un gamin pouvait certainement apprécier les ateliers pour tester de frapper sur du métal chaud, et qui sait ? Peut-être se trouver une passion ou juste ramener un escargot ridicule à ses parents ou bien un autre enchevêtrement de métal.

      Très vite, elle demanda si je voulais patrouiller avec elle ou seul... La question se valait, puisqu'on devait couvrir assez de terrain pour être efficace, mais sur l'échelle du quartier on pouvait certainement réagir vite en cas de soucis sans pour autant trop s'embêter.

      - Je sais pas pour toi, mais je pense que ça va être calme pendant pas mal de temps... Autant patrouiller ensemble. On aura vraiment des trucs à faire dans quelques heures quand la nuit sera tombé et leur taux d'alcoolémie... monté. Marquant un silence, je me tournais vers le sens de la rue. Au fait, moi c'est Kunao.

      Sans plus attendre, je commençais à marcher.
      CEYLAN



      Genin de Seizan / Admirateur de Sakura dans l'Edenisme
      Itsuru Rima
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      Itsuru Rima
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        N’étant pas du genre à faire du chichi, Rima ne se fit pas prier pour accepter son aide. Quatre paires d’yeux valent mieux que deux avec ces chenapans.

        “ Même couleur de cheveux… “ Elle pointe alors sa propre tignasse grise-mauve, fade. “ Ils ont les yeux bleus ou verts… “ Les mêmes qu’elle aussi, ses iris vairons était la seule chose qui la démarque du lot. “ Le premier est haut comme ça.. “ sa main désignait la taille normale d’un adolescent de quinze ans, presque aussi grand que son aînée loin d’être petite. Puis elle fit un escalier amusant de cinq marches pour désigner leurs nombres. Le dernier lui arrivait à peine au-dessus des genoux. “ Le dernier est un petit enfant. Ils m’ont promis de rester ensemble… mais bon. “

        Elle sait que Shiro et Tetsuo les aînés lui obéissent toujours sans broncher. Mais c’est très différent avec les trois cadets.  En y repensant, elle n’a vraiment eu une vie commune qu’avec les deux premiers en réalité. Les autres sont nés après son départ. Son affinité avec ces derniers n’est pas significative, au moins, ils ont vite compris que c’est à leur pigeon de sœur qu’il faut soutirer les ryos. L’essentiel donc. Les chiens ne font pas des chats après tout. Mais même sans vivre sous le même toit, elle sent qu’il y a deux clans dans la fratrie.

        Enfin, qu’importe, ses propres soucis d’argent l'accaparent trop pour qu’elle puisse espérer mettre son nez là-dedans. Il faut savoir choisir ses priorités il paraît et parlant de ça, le thème de la fête lui importe peu à vrai dire. Cependant, le jeune homme a raison, c’est bien de cela qu’il est question, c’est une des principales raisons qui l’ont poussé, aussi désespérée soit-elle; à accepter un job si mal payé. Son frère Shiro a toujours été fasciné par les belles lames, à son plus grand damne. Une occasion de lui faire plaisir et de lui soutirer plus de temps…

        “ Effectivement.”

        Réponse concise bien arrangeante qui regroupait une réponse valable aux deux affirmations du dénommé Kunao.  Ses pas ont tôt fait d’emboiter ceux de son partenaire dans un silence pesant. Tu parles d’une bonne compagnie, mais c’est le mieux que sait faire la fille. Volontairement, Rima ne relève pas sa présentation. Typique d’elle, une façon charmante de dire sans aucun mot: “Ne m’appelle pas, j’en ferais autant”. Marcher l’aide néanmoins à rester éveillé, mais tandis que le temps s’écoule, le bruit foutoir s’installe. Le duo a déjà bien constaté le placement tactique des pièges à fêtard. L’Itsuru se mord la lèvre en pensant à combien ils vont amasser sans trop d’effort ce soir. Cela la rendrait presque malade rien que d’y penser si son mal de crâne ne se chargeait pas déjà de son cas.

        C’est alors peut-être la providence qui s’invite à la fête, en soufflant à l’oreille d’une femme tenant un stand de yakitori de les interpeler. De grands signes et un sourire dévoilant toutes ses dents, la kunoichi s’imagine qu’elle a besoin de leur service, mais très vite, elle comprend que la marchande n’en a qu’après son coéquipier. En retrait, elle observe la scène, perplexe. Brièvement, il est fait mention de la mère de son partenaire, les deux femmes semblent bien se connaître. Rima n’écoute que des bribes de la conservation, juste assez pour comprendre qu’on leur offre à manger. Son sourcil se relève à la mention de gratuité et son expression stoïque s’efface. L’inconnue a toute son attention quand elle lui propose de se servir après avoir fait la même offre à Kunao.

        “ Et toi, c’est quoi ton nom ? Prends-en aussi ! Il va vous falloir de l’énergie pour bien travailler, ah ah ! “ Son ton est enjoué, cette fête doit en être la cause.
        “Rima.” Si c’est pour la nourrir, cette femme peut l’appeler quand elle veut.

        Gratifiant sa bienfaitrice d’un sourire reconnaissant, la gourmande ne demande pas son reste pour enfoncer la brochette dans sa bouche et l’engoufrer en un instant. Goinfre est un terme qui lui irait bien également. Du coin de l'œil, elle zieute ce que fait son duo, finalement, la déesse lui a peut-être offert une soirée de répit en envoyant celui-ci sur son chemin. La fidèle de Sakurahime est déjà comblée qu’il lui rapporte un repas gracieux par sa seule présence. Mais quelque chose la taraude, peu importe à quel point elle le détaille, il n’a pas l’air si mal lotis au point d’accepter ce genre de boulot pour survivre. C’est même plutôt l’inverse, leur contraste à tous les deux est flagrant. La question lui brûle les lèvres, sûrement vaincue par sa fatigue, la pensée dans sa tête se transmet à haute voix.

        “ Pourquoi t’as accepté ce genre de boulot ? T’as pas vraiment le profil de mes compagnons d’infortunes habituels. “

        C’est la première fois en presque une heure, voire deux, que la fille lui porte un réel intérêt. Un estomac calmé par un met l’aura sûrement rendue plus sociable. Autant en profiter, leur "pause" ne tardera pas à être interrompue avec les premiers imbibés...
        dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
        Fumiri Kunao
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        Avec Rima ─ Seizan ─ Fin hiver 805



        - Merci madame, vous avez réussi là où j'ai échoué ! Faisant un clin d'œil à la quadragénaire qui m'avait fait du pied pour que j'accepte quelques mets de son cru, je me retournais vers ma camarade dont je découvrais enfin le prénom. Enchanté, donc, Rima. Un peu venimeux, sans doute vexé, je laissais passer la chose en prenant une bouchée de la brochette pour me détourner de la dame qui me regardait d'un œil tendre.

        Si ma mère connaissait l'organisateur de la petite sauterie, elle était aussi reconnue par la plupart des gens du village... Enfin, non, pas les soldats, mais plutôt les petites gens. Les civils. Fumiri Chiharu, anciennement jeune femme de la famille Yama, était la fille d'un petit employé de magasin de chaussure. Pas du tout le genre à enfanter d'un soldat et pourtant sa fille avait pris rapidement les armes pour défendre son village. C'était durant son service qu'elle avait rencontré mon père et l'histoire avait fait que j'étais né de deux samouraïs : L'un issus d'une famille de forgeron et l'autre du secteur tertiaire de l'économie locale.
        Je n'avais jamais pensé à ça, mais le fait que j'avais suivi les traces de ces deux individus qui avaient déraillé de la voie tracée par leurs parents était un joli pied de nez... Comme si leur destin et le mien se répondaient. Avait-elle voulu cette vie pour moi ? Ou bien m'avait-elle vue foncer dans une carrière militaire avec l'air déçue de la matrone qui connait déjà la vie qu'allait mener son fils ? "J'aurais pu devenir marchand ?" Je n'en savais rien, mais aucune vie ne m'avaient intéressé depuis mes cinq ans.

        "Ou bien j'avais refusé de le voir ?"

        Lascivement, je laissais cette idée de côté. J'étais chuunin, cette vie était intéressante autant que dangereuse, qu'est-ce que je pouvais demander de plus ? Je pourrais exister dans un monde de villages rivaux, où la guerre était aux portes constamment, mais la tranquillité de l'empire n'était que troublée par les Yokai qui pavaient les chemins autant que des pierres dans une rivière. De mon regard emporté dans mon esprit, je contemplais les rues qui grouillaient de monde alors que la pénombre l'emportait sur le crépuscule. Les couleurs du ciel se reportaient sur les vêtements flamboyants des festifs personnages qui cherchaient un peu de lumière dans les colorants textiles et les verres d'alcool, comme pour éclairer un peu leurs idées déjà embrumées. Malgré moi, je soupirais, comme si cette vision me fatiguait, mais au contraire... Bien au contraire... Je voyais ces gens qui avaient une place. Comme une main qui tirait la chemise d'un homme qui se noyait, la question de ma compagne du soir me ramena dans la réalité du travail et de la compagnie que cela nécessitait :

        - Hein ? Un peu perdu, je cherchais dans mes souvenirs le fond de sa demande. Déjà, je cherchais un fond de contenance dans autre chose que les verres des joueurs : Une question, pour me laisser le temps de réfléchir. Et ils ressemblent à quoi, habituellement, tes "compagnons d'infortune" ? Avec mes doigts, j'opérais des guillemets comme si le terme me semblait nébuleux.

        Tournant ma tête, je fis semblant de me désintéresser de la discussion en surveillant les flux devant nous, mais je réfléchissais bel et bien à la chose : Qu'est-ce que je foutais là ? À part pour contenter la mégère qui m'avait ordonné sans parler de rappliquer comme un enfant qu'on foudroie du regard.
        Si Hachiru était une femme dont le destin avait dévié de sa piste, autant par sa famille peu versée par le combat ou bien son mari qui avait disparu bien trop tôt, elle était restée droite dans ses bottes... Forte, bien plus forte que je ne pourrais jamais l'être. En définitive, si on omettait les cheveux blancs, rien ne me rattachait à sa descendance, selon moi. Un constat sans doute trés trés imparfait, mais à certains moments, je percevais ce regard désolé qui me faisait penser qu'elle n'était absolument pas d'accord avec moi. Sur quoi au juste ? Je le savais sans doute assez bien, dans le fond. Ainsi, ce n'était pas l'autorité de ma mère qui me faisait plier, mais bien la sensation de correspondre à ce qu'elle voulait pour moi, en tout cas en partie.

        Dans la foule, je vis un garçon qui correspondait à la description de Rima et je tendais l'index pour présenter la chose : Les cheveux, c'étaient surtout les cheveux qui m'avaient mis la puce à l'oreille. incapable de définir si c'était un ainé, ou un cadet, vu le rapide flash qu'il avait fait dans ma vision, je laissais cette enquête à la grande sœur. J'étais fils unique et c'était peut-être mieux comme ça. Revenant sur le sujet qui intéressait la fille indifférente, je répondis enfin :

        - Je dois faire ce genre de choses pour pouvoir avoir encore une place chez moi. C'est un genre de contrat tacite : Je m'exécute et pendant quelque temps, je suis tranquille, jusqu'à la prochaine fois qu'on a besoin de moi pour des basses œuvres. Ricanant, je complétais toutefois la sentence. Je suis chuunin dans l'armée, mon travail, c'est protéger la population à une plus grande échelle qu'un quartier, mais on dirait que je suis toujours un vaurien pour ma mère. C'était probablement faux, mais elle utilisait son combattant de fils pour rendre service à ses amis.

        J'étais donc un outil ? Je préférais me dire que j'avais une plus haute place dans l'estime de celle qui m'avait mis au monde. J'étais un pion pour Seizan et l'Empereur, je préférais être encore un fils pour ma génitrice.

        - J'aimerais te retourner la question, mais je ne pense pas qu'un autre restaurateur puisse m'offrir un repas pour que tu me répondes... Un léger sourire, comme pour dissiper l'agressivité qu'on pouvait imaginer de ma phrase.

        CEYLAN



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          Aucune réaction, non aucune devant la remarque de son compagnon venant d’obtenir son nom. Elle pourrait bien lui demander à quoi ça lui sert de le connaître, mais elle est bien trop feignante pour avoir un quelconque répondant. Simplement, une petite voix dans sa tête s’amuse à l'entente de “l’enchanté”. Il va bien vite déchanter plutôt. Devant son “hein”, la balafrée soupire sans cacher son agacement. Pas le genre de créature apte à faire beaucoup d'efforts pour les échanges sociaux. Intérieurement, elle se maudit d’avoir laissé glisser sa question d'entre ses lèvres. Maintenant, elle ne peut qu’assumer une conversation qu’elle a lancée. Perdu dans ses pensées, le jeune homme ne lui porte qu’à peine intérêt et normalement, Rima serait du genre à s’en réjouir. Ce soir-là, cela la titille, gamine capricieuse d’un autre temps à ses heures qu’elle se révèle être.

          “ Laisse tomber. “ Le ton est contrarié, pourtant, il ne s’agit ici qu’un juste retour de la monnaie de sa pièce.

          Le silence entre eux s’invita à nouveau au milieu de tout ce boucan environnant. Leur bienfaitrice quant à elle, semblait dévorer la scène avec une pointe d’amusement. Comme pour acheter la paix, elle tendit une nouvelle brochette “gratuite” à l’Itsuru. Cette dernière ne fait pas priver et alors qu’elle engouffre encore une bouchée, le mouvement de l’index de Kunao attire son attention vers son cadet.

          “ Ce morveux… “ Elle marmonne dans sa barbe en découvrant qu’un cadet se promène seul à cette fête. “ Ka-non “ Les deux syllabes du prénom se décomposent et pourtant, même si elle l’a tout juste susurré dans un ton menaçant typiquement maternaliste,  le gamin se fige, comme s’il avait pu l’entendre.

          Il tourne alors péniblement la tête comme s’il s’attendait à faire face à un diable, et c’est presque cela en fait. Même si la fille ne dit pas un mot de plus, le poids de son regard et son expression en disent long. Aussi, le petit bonhomme déglutit, mais souffle tout de même par acquit de conscience virile. Rima lui fait signe de s’approcher, mais il refuse d’un hochement de tête vigoureux. La fille n’a qu’à le dévisager quelques secondes de plus pour qu’il file la queue entre les jambes rejoindre le reste de la fratrie apparaissant dans son sillage. Tant mieux, elle n’a pas l’énergie nécessaire pour leur courir après. Sa besogne faite, toute son attention se reporte sur son coéquipier qui semble être de retour sur terre. En croquant dans sa brochette, elle l’écoute, tandis qu’elle s’assure du coin de l'œil de la coopération de ses cadets.

          “ Ah… Je connais ça aussi. “ S’exécuter sans broncher sous les ordres de la matriarche. Sauf qu’il n’y a plus de place pour elle chez eux. C’est l’avenir et le confort des fripouilles qui se rapprochent qu’elle protège. “ Non, tu es un bon fils, elle doit être fière. “ Il n’y a pas d’ironie dans son affirmation. La balafrée ne sait même pas pourquoi elle a partagé sa pensée sur lui à ce sujet. Obéir à celle qui nous a mis au monde n’est il pas la moindre des reconnaissances à offrir pour avoir eu le luxe d’exister ? Même si certaines génératrices en demandent parfois trop. Puis il s'en sort bien pour être gradé non ?  “  Je fais mon devoir, par tous les moyens, je m’assure de gagner assez d’argent pour ma famille. “ Sa main agite sa nouvelle brochette en réponse à sa boutade; comme pour lui signifier que pendant qu’il était discret, l’amie de sa mère l'a acheté pour un tour supplémentaire.

          Un petit groupe de têtes claires vient alors les interrompre. Le fautif du lot se cache bien évidemment derrière la masse Itsuru. Nonchalante, leur sœur glisse son regard vairon sur eux, d’un geste las, elle leur tend, pour qu’il la partage,  le reste de sa brochette qui semble leur faire de l'œil.

          “ Si c’est des ryos que vous voulez, je vous ai donné tout ce que j’avais. “ Les plus grands lèvent les yeux au ciel, les cadets soufflent boudeurs. Petits ingrats va. “ Et si j’en reprend un à s’éloigner du groupe, gare à vous tous. “ Au lieu de retourner à ses occupations, la fratrie se fige sur sa position, leurs petits regards vacillent entre leur aînée et le bonhomme à ses côtés.
          “ T’as l’air de travailler dur.”  Oses le plus téméraire du lot.

          Faussement agacée, l’Itsuru quitte son tabouret pour les surplomber, mais elle n’a pas le temps de redresser correctement son dos qu’ils ont tous filer en se tirant les uns les autres pour s’échapper plus vite. L’autorité naturelle ? Cela, ou autre chose. Un brin désolée pour la scène absurde qu’elle vient d’offrir à son partenaire, Rima s’évertue à lui poser une nouvelle question.

          “ Est-ce que tu as des frères ou soeurs toi aussi ? “ Si non, il ne pourra pas comprendre son manque de professionnalisme sûrement. “ Il faut que j’aille demander une avance sur mon salaire au patron. “  Il faut bien que jeunesse se fasse. Une qu'elle n'a jamais eu.  “ Est-ce que tu veux bien garder un oeil sur eux en attendant, histoire qu’ils ne fassent pas des bêtises. “

          Elle sait mieux que personne que dans le groupe, deux-trois ont une mauvaise influence. Même si elle leur a inculqué que voler c’est mal, céder à la facilité est bien tentant à cet âge quand on est sans le sou.

          “ Je te revaudrais ça. “

          Sans lui laisser le temps de réfléchir, la fille s'éclipse, mais à son retour au bout de quelques minutes, ni son partenaire, ni ses frères répondent à l’appel. Son regard dubitatif interpelle la gentille vendeuse qui lui indique une direction.

          “Aaaaahhh… “ Elle souffle, déjà anxieuse de ce qui l’attend. “ Pitié, ne lui donnez pas du fil à retordre… “ C’est elle qui devra payer la note à la sortie; encore.
          dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
          Fumiri Kunao
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          Avec Rima ─ Seizan ─ Fin hiver 805



          Si le jeune garçon que j'avais attrapé au vol, de mes yeux un peu vague, faisait pâle figure dans la masse d'adulte qui tapissait la rue, je devais dire que la réaction de sa grande sœur me fit presque penser qu'elle avait des capacités extraordinaires : Dans le brouhaha des paroles, des cris et des alertes pour venir jouer ou manger, la simple mention du nom du petit le fit s'arrêter net, comme si une aura démoniaque envahissait l'espace pour lui rappeler certaines règles élémentaires. Comme quoi, les aînés, ou bien juste les femmes, avaient des talents étranges et dans la réaction presque épidermique de ce fameux Kanon, je pouvais me revoir il y a quelques heures, à comprendre sans discussion les intentions de ma génitrice.

          Un léger frisson me prit, mais je repris le fil de mes paroles pour euthanasier ce sentiment. Comme réponse à mon discours, c'est un compliment qui me fit lever les sourcils : J'étais un bon fils ? Je n'en savais rien, je ne m'étais jamais posé la question, en tout cas pas concernant ma mère... j'avais bien longtemps essayé de me racheter aux yeux de mon père, mort sans que je n'ai pu lui montrer qui j'étais, mais Hachiru avait eut un rôle secondaire alors que c'était celle-ci qui était resté, bien vivante, pour s'occuper de moi. Soupirant discrètement, je me rendais compte que j'avais besoin de l'affirmation d'une presque inconnue pour me souvenir d'apprécier ma génitrice... Pour ce qu'elle était, tout simplement.
          Très vite, elle donna sa version de l'affaire : Une histoire de devoir, assurer la sécurité financière de sa famille en travaillant. Quitte à se retrouver dans des fêtes où elle jouait la videuse. C'était un peu triste dans le fond, mais nous avions tous nos problèmes... Je n'avais peut-être pas de quoi me plaindre, au final, bien que je ne me plaignais guère.  

          - J'imagine qu'on a tous un devoir à respecter, alors. Je ne savais où me placer dans tout cela, je n'étais pas un privilégié sans pour autant être un pauvre hère. Un garçon normal ? C'était presque banal, ridicule.

          Coupant court à la discussion, un groupe arrivait, inquisiteur, et dans un processus inverse à tout à l'heure, la demoiselle sut ce que voulait la troupe : Tendant la brochette, la viande ne fit pas long feu sur le piquet de bois. C'était peu pour autant de jeunes en pleines croissances, mais c'était bien assez pour que ma partenaire n'ait plus rien à becqueter. De plus, elle comprit qu'ils voulaient de l'argent pour continuer à s'amuser : La sécurité financière n'était même pas en question, c'était la famille et ses loisirs qui prévalaient ici. Refusant, elle subit une remarque de l'un des plus grands et celle-ci me fit un peu ricaner dans ma manche alors que Rima prit la mouche... Se levant, elle fit décamper toute la petite émulsion de ses frères. Comme des cafards, ils s'échappèrent dans les foules qui passaient devant nous, chacun de son côté, un ballet bien rodé. Cette fois, je soufflais du nez et pour, sans doute, laver l'affront, la belle posa une nouvelle question :

          - Malheureusement, non. Je suis fils unique. J'aurais bien voulu avoir quelqu'un avec qui jouer quand j'étais enfant, mais on peut pas tout avoir... Un clin d'œil à l'ami de sa mère pour qu'elle ne voit pas ça comme une critique de la fameuse Fumiri Hachiru et je revenais sur Rima qui décampait pour aller demander une avance au patron. Certainement pour financer les jeux de fléchettes de ses petits frangins. Fais donc, fais donc. Un peu absent, je hochais la tête quand elle me demanda le service de surveiller les gamins.

          "Et voilà que je suis grand frère, maintenant ?"

          Posant le coude sur le comptoir en bois, je soupirai un peu las alors que ma brochette disparaissait entre mes dents. Vaguant mon regard sur les têtes qui dépassaient de la foule, je baissais ensuite le tout pour rechercher les cheveux ou les yeux caractéristiques de la fratrie de Rima. Je ne connaissais pas son nom, mais la génétique chez eux faisait bien les choses car je comprenais assez vite que les plus petits guettaient encore la présence de leur sœur : La peur de la surveillance ? La crainte de se faire chopper ? Les yeux vairons se posèrent vite sur moi alors que je leur rendais cet air méfiant. "Ils ont souffert ?" Avec une protectrice comme ma camarade, ils avaient dû échapper à bien des choses... C'était déjà un bienfait qu'ils gambadent presque innocemment dans les festivités. Me levant, je désignais la baguette de bois qui avait servi de pic à brochette à la gentille dame qui nous avait nourris gratuitement, et donné du rab à Rima :

          - Merci pour le service, ma camarade va arriver pour payer en échange du service ! Un clin d'œil et je posais mon ustensile pour fendre la foule. Je n'entendis pas si elle était amusée ou lassé par la chose, puisqu'en me remettant debout, je fonçais agilement d'un pas rapide entre les vagabonds pour chopper l'un des gamins gentiment par la manche.

          J'étais un combattant et un gradé de l'armée, surprendre un petit garçon qui avait son focus sur sa sœur, ce n'était pas difficile. Ne voulant pas du tout paraitre aggressif, je lâchais vivement le textile usé pour parler au petit bonhomme : C'était sans doute l'un des derniers, mais il avait déjà l'air un peu absent et passif de la sœur.

          - Conduis-moi à tes frères, j'ai à leur parler. Il pouvait refuser, ou me mener en bateau, mais bien heureusement, j'étais plus grand que lui et ma petite prestation pouvait assez l'impressionner pour qu'il ne pense pas à me prendre pour un con.

          Je me disais, fort peu humble, que le fait d'être son ainé, et un garçon, pouvait m'attirer ses bonnes grâces : Les petits gars aimaient bien les grands gaillards fort, puisqu'ils voulaient sans doute leur ressembler plus grand. En tout cas, c'était ce que j'avais connu tout petit pour les soldats que je croisais... C'était ce que j'avais de plus proche qui ressemblait à mon père. "Bon, peut-être que c'est pas tout le monde qui a ça."
          Faisant volte face, il marcha pour m'amener sur la rue adjacente où les gamins avaient trouvé un coin pour se réunir et parler du sujet central : Comment avoir de l'argent pour jouer au lancer de kunaï ? Le grand objectif était de remporter la peluche qui trônait fièrement en haut du stand. Les grands s'en foutaient pas mal, mais les petits semblaient attirés par le caractère si doux et gentil de l'ours en peluche. En me voyant arriver, ils se relevèrent d'un coup, car ils pensaient, certainement, que je rappliquais avec la tue-la-joie de Rima, mais en voyant son absence, ils se détendirent, non sans garder les sourcils froncés. Qu'est-ce que je faisais là, seul, alors ?

          - Je dois vous surveiller pour votre sœur, mais elle m'a pas dit comment. Déjà, je partais avec des points en moins car je devenais un missionnaire et donc une limite à leurs loisirs.
          - Pourquoi tu lui obéis ? Le même ainé qui s'était moqué de ma camarade, ici, il posait une vraie question.
          - J'sais pas, peut-être qu'elle a le pouvoir de se faire obéir des gens, ou bien je suis assez gentil pour m'occuper des têtes brûlées comme vous. La métaphore ne leur plus guère, mais ils hochèrent la tête au choix cornélien. Ils connaissaient bien mieux que moi l'inquisitrice et savaient l'air de bouledogue qu'elle pouvait avoir.
          - Tu sors avec elle ? Clignant des yeux, je fus un peu circonspect. Manger une brochette avec quelqu'un devenait un acte romantique ?

          "J'ai vraiment raté des choses dans mon éducation." L'image de Yui apparu dans mon esprit et je me dis assez vite que j'étais peut-être en train de la tromper sans le savoir, juste en mangeant... Un mouvement de recul pour ma tête, alors que ma nuque se pliait en arrière par l'étonnement et l'idée saugrenue.

          - Je viens de la rencontrer ce soir, on travail ensemble à garder les choses en ordre dans la fête. Vous êtes juste un objectif secondaire pour moi : Si vous vous êtes pas blessé à la fin de la soirée, j'aurais rempli ma part.
          Qu'est-ce que j'y gagnais au final ? Absolument rien et la bonne conscience n'était pas vraiment une finalité.
          - Tu veux pas sortir avec elle ? Il avait l'air vexé, mais qu'est-ce qu'il en avait à foutre ? Ses frères regardaient l'échange comme si c'était un sport de balle.
          - Non. C'était à lui de faire un mouvement de recul, sans doute qu'il pensait que j'allais me confondre en excuse ou en propos incohérent pour éviter les réponses trop certaines : "Oui" ; "Non" ; ... C'était une manière de me mener en bateau ou me prendre pour un con ? Ricanant un peu, je m'avançais pour prendre un peu d'ampleur dans la scène. Bon, c'est quoi votre plan ? Si vous fuyez comme avec votre frangine, je vous rattrape tous un par un pour vous ficeler à un poteau. Je suis pas votre ennemi, mais je peux devenir une vraie plaie dans votre soirée si vous me la mettais à l'envers.

          Jouer au loup glacé, c'était peut-être le meilleur jeu pour égailler la fin de leur journée.

          CEYLAN



          Genin de Seizan / Admirateur de Sakura dans l'Edenisme
          Itsuru Rima
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          Itsuru Rima
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            Le quintet en a fini de sa collecte d’informations. Les petits affichent un sourire sadique, tandis que les grands se tendent comme pour montrer qu’ils ne se laisseront pas impressionner. Le samourai face à eux, n’a aucune idée du genre de folles à qui ils ont affaire dans la vie de tous les jours. Rima obéit à sa mère et eux, aux deux, pas pour rien…

            “ Alors Shiro ? “ Les aînés s’échangent un regard, le troisième de la fratrie, le plus malin aussi; s’affiche comme le chef de bande aujourd’hui. “Facile. “ Affirme le plus moqueur des grands. “ T’es sûr que ça va aller avec Rima après ? “ Le petit leader s’entête. “ Ils l’ont bien mérités à nous prendre pour des couillons ! “ À quoi il fait référence ? Un fantasme stupide de sa petite tête.

            Et puis la formation se met en place après un savant échange de regards et d’instructions silencieuses par la même occasion. Les vauriens n’en sont pas à leur coup d’essai, Rima est une grande sœur plus proche d’un gardien de prison à leurs yeux. La dernière expression qu’ils affichent à ce pauvre Kunao ne présage rien de bon. Le signal retentit…

            “ Maintenant Kanon ! “ À cette demande, le plus jeune se jette au sol en tapant durement sur ses genoux… “ DISPERSION ! “ Et le quator  restant s’échappe de tous les côtés  pour rendre la tâche la plus compliquée possible à leur gardien.

            Dans leur stratagème, il arrivera sûrement à en attraper un ou plusieurs, mais pas tous, et les aînés tablent sur ça sans le moindre scrupule. Ils ont promis la peluche en trophée de guerre en échange du sacrifice des cadets. Petits bonhommes qui ont également, subis une bien belle éducation de leurs frères en matière de bêtises. Kanon hurle, pleure, se tord de douleur au sol en tenant son petit genou endolori. En plus, il s’est égratigné, quel jackpot alors, c’est peut-être leur jour de chance. Bien évidemment, tout ce cinéma a tôt fait d’attirer l’attention des festifs aux alentours. Que diable est-on en train de faire à ce pauvre enfant ?… Sacré comédien va. Extorqueur par-dessus le marché, il tente les négociations entre deux larmes. À la fois pour capturer l’attention de la cible des diablotins, mais aussi tenter de tirer son épingle du jeu…

            “Si tu me donnes ça de sous…” Il désigne un cinq avec ses doigts… “ j’arrête.” …

            À quelques mètres de là, une pensée titille Rima, être fille unique lui aurait parfaitement convenu dans ces moments-là. Les minutes défilent, déjà qu’elle est crevée, faire dix fois le tour de la fête a le don de sérieusement l’agacer. Que les chenapans arrivent à se dissimuler dans la foule elle peut comprendre, mais un grand gaillard comme son partenaire. Elle craint déjà le pire, qu’il se soit laissé avoir par leur côté inoffensif totalement biaisé. Plus le choix, la kunoichi prend de la hauteur, histoire de mener sa recherche plus vite…

            Bien sûr, un attroupement attire son attention, avec autant de bruits parasites, elle ne peut entendre son petit frère, mais son petit doigt lui dit que… Pourtant, ce n’est pas au secours de son cadet ou de son partenaire qu’elle vole. Une jolie tête rousse se démarque en contrebas, elle reconnaît vite la fille pour qui Shiro a le béguin. Ainsi, la kunoichi décide de garder un œil sur elle, tôt ou tard, son imbécile de cadet apparaîtra et à vrai dire, elle n’a pas à attendre longtemps. Prise néanmoins de quelques remords en offrant une si mauvaise expérience à Kunao, Rima s’évertue de signaler sa présence en amont. Au sol, Kanon la repère et intensifie son baratin. Son regard se dévie alors sur son gardien provisoire. Son expression affiche clairement ce qu’elle pense… Alors c’est comme ça que tu les surveilles ?... Pourtant, elle n’a jamais été capable de faire mieux que lui. Des démons… Il lui faut alors choisir entre ses priorités; mettre une fessée à Shiro devant sa copine ou consoler son plus jeune qui pleure maintenant qu’il l’a vu  “pour de vrai” histoire de mieux l’apitoyer.

            “ Ils n’ont pas perdu leur temps à ce que je vois…” Un bond, puis voilà qu’elle les a rejoints. “ Franchement, qu’est ce que ce pauvre Kunao vous a fait ? “
            “ Il a dit que.... "snif"... moche...“ Maintenant, ce vaurien prétend avoir défendu l’honneur de sa sœur. Un qui n’a même pas été bafoué, rappelons-le… “ et en plus… “ Le petit gonfle ses joues de frustration. “ Pourquoi tu souris à cet imbécile ?!!” Il pointe du doigt l’objet de la discorde et Rima ne pipe pas un mot à ce que son frère lui raconte.

            Elle a sourit elle ? Confuse, la balafrée tourne machinalement la tête vers son partenaire, comme s’il pouvait avoir la clé de cette énigme. Sont-ils simplement jaloux qu’elle se soit assise pour manger avec son coéquipier ? Quelle drôle d’idée. Néanmoins, plus amusée que fâchée soudainement, l’Itsuru détend ses traits pour sourire affectueusement au bout de choux. Même si elle n’en aucune envie, ses jambes et son dos lui font déjà assez mal; la fille se penche pour tendre ses bras au capricieux.

            “ C’est bon ? Les compteurs sont-ils remis à zéro ? “
            “ NON ! “ Rétorque le morveux. “ Je veux que ça soit lui qui me porte. “

            La fille essaie de comprendre comment on est arrivé de ça… à ça.

            “ Je suis sincèrement désolée, je ne pensais pas qu’ils allaient s’illustrer autant en si peu de temps. “ Dévoilant son avance, elle se résout et rien que de dire les mots est un effort considérable. “ Je t’offrirais un verre en compensation. “

            “Pas question. “ Marmonne l'effronté haut comme trois pommes.

            Le regard de la femme se plisse, une idée lui vient à l’esprit.

            “ Peut-être que je pourrais t’offrir une partie pour gagner cette mignonne peluche Kunao, ça t’irait ? “ Sadique, elle sait très bien que son frère adore ce genre de bidule trop mignon. C’est ici que se joue la punition de Kanon. Elle s’occupera des quatre autres plus tard…
            dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
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            "Quoi ?"

            Alors que je pensais avoir réussi à tenir le truc, le signal dans une phrase sans équivoque développait la débandade dans le groupe des petits gars, tous pareils... Tous sournois, en fait. Alors que je cherchais la direction de chacun, la vérité me sauta aux yeux : ils avaient bien travaillé le truc, ou bien, ils savaient improviser comme des pros. Des vrais futurs ninja, si on voulait mon avis.
            En tout cas, j'attrapai la manche rapiécée de l'un d'eux pour me tirer à moi alors que dans mon dos des cris et des chouineries éclataient comme une tempête dans un matin calme. Lâchant le scrupuleux garnement qui n'attendit pas son reste, je revenais sur le petit gars qui faisait tellement semblant que cela sonnait presque héroïque : Il se sacrifiait pour ses frères ? Soufflé, je l'étais, mais surtout désespéré de voir qu'il avait réussi à faire rappliquer une petite foule qui me regardait d'un œil sombre. J'étais passé de garde à méchant de l'histoire bien trop rapidement pour que je puisse m'en rendre compte.

            Soupirant, je me mettais accroupis pour chercher une solution à ce manège délirant, et il cracha le morceau sous la forme d'une rançon pour qu'il arrête de chouiner... Cinq ryos, sous la forme de cinq doigts dressés, comme si sa vie en dépendait.

            - Tes frangins t'ont vraiment bien élevé. Nonobstant ma réponse, il continuait à brailler en représailles de mon refus. Me relevant, je levais les mains en l'air en signe d'innocence alors que tout le monde grognaient, s'approchant du petit pour voir si je ne l'avais pas tabassé dans ce coin si sombre de la rue. "Bon sang, toujours des emmerdes".

            C'est à ce moment que la sœur rappliqua, comme attiré par le tonitruant gamin. Celui-ci chercha à se justifier, mais en vain : Une question de moche, de sourire, de... Je ne sais pas quoi. La main droite sur la nuque, j'étais un peu mal à l'aise devant cette situation... Clairement, les enfants s'imaginaient des trucs et ils faisaient payer autant à Rima, qu'à moi et aux festivités pour la chose. Devant son index rageur, je me surpris à lui montrer les dents, joueurs, pour grogner comme pour le provoquer. Je n'étais pas le plus mature dans cette situation, mais le pleurnicheur me faisait un peu marrer maintenant que la gardienne de l'ordre avait fait irruption dans son spectacle tragicomique. Celle-ci paraissait un peu mécontente, quoique confuse devant les allégations de son jeune chiard... Fronçant les sourcils, j'assistai à sa tentative pour calmer les choses alors qu'il désirait que...

            Je le porte ?

            - Ah non non, je porte pas ce sac de morve, moi ! Croisant les bras, je faisais ma forte tête alors que la jeune dame avait déjà un moyen pour remédier au problème, avec une technique psychologique qui ne demandait pas de chakra !

            S'excusant à ma personne, la réaction épidermique du lardon l'amena aussitôt à me promettre plutôt une peluche, de quoi attirer les foudres du braillard qui, devant la nouvelle, commence déjà à se tortiller. Comprenant un peu mieux la chose, je prenais une position plus détendue pour accueillir la réflexion d'un ton candide :

            - Oh ! J'en serais charmé dis-donc ! J'ai toujours apprécié les peluches, c'est vraiment gentil. Allons-y de ce pas ! Me tournant, je fis un petit geste de la main. Je crois que c'est par là. des pas rapides et le garçon qui était à l'agonie rappliquait devant moi pour me barrer la route.
            - Pas de doudou pour toi ! ricanant, je me baissais un peu pour répondre.
            - Et qui va m'en empêcher ? Toi ? Un clin d'œil et il devint tout rouge, non pas pour pleurer, mais pour se jeter sur ma cuisse en tambourinant de ses petits poings.

            L'attrapant par le col arrière, je prenais son t-shirt pour essuyer les quelques effluves qui s'évadaient de nez, puis je le prenais sous le bras comme si c'était un sac à patate.
            Il ne pesait rien, sans doute que c'était la sous-nutrition, mais je préférais me dire que c'était l'âge entre deux temps qui le rendait si léger, encore enfant. Il ne se laissait pas faire, bien entendu, mais comme un chiot tenu par la peau du cul, il ne pouvait qu'osciller de droite à gauche en aboyant. Présentant la chose à ma camarade, je jaugeais si j'allais trop loin avec la chair de sa chair, ou bien je pouvais continuer.

            - Normalement, il faut lancer des kunai pour avoir un prix, mais sans doute qu'ils me feront une offre si je lance un petit sur la cible... Non ? La mort dans l'âme, le jeune garçon gloussait autant de rire que de colère devant cette situation rocambolesque où il devenait un genre d'objet à trimballer et balancer.

            Les petits changeaient bien vite de comportement, comme si leur mémoire changeait toutes les cinq minutes pour effacer les choses : en tout cas, il se calma un peu, jaugeant parfois la prise pour voir si je faisais toujours attention à lui. J'étais un soldat, évidemment que j'étais en capacité de me concentrer sur plusieurs choses. Continuant à marcher vers le stand de jeu, je pouvais sentir dans mon dos les regards : J'étais passé de bourreau à bourreau, et autant Rima que les frères dissimulaient dans la foule pouvaient me regarder. Si on oubliait aussi les badauds qui assistaient à la scène.

            - Ils sont pas faciles, tes frères, mais en tout cas, ils ont de la ressource... Ils m'avaient eu de la plus belle des manières. Je ne pouvais pas mentir et devant le compliment, le jeune sac à patate ricana, fier de sa démarche fraternelle. Tu prévois quoi pour les autres ?

            Car ils étaient là, tapis dans les ombres, prêt à frapper à la moindre erreur... Je les voyais comme des ennemis, sournois et vengeur, mais aussi comme une occupation amusante qui me laissait un sourire devant le danger immortel de la soirée.

            CEYLAN



            Genin de Seizan / Admirateur de Sakura dans l'Edenisme
            Itsuru Rima
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              Elle soupire lourdement. Qu’à-t-elle fait à la déesse pour mériter des frères comme ça ? Ou même une famille aussi… Au moins, elle, elle en a une. La pensée fait passer la pilule rapidement. Non seulement elle travaille pour même pas un radis, dans un état de santé discutable, mais en plus sa propre fratrie à qui elle offre une sortie, mais qui lui pourrissent la soirée. Ces petits vauriens, ils ne perdent rien pour attendre. Ainsi, Rima n’offre qu’un sourire complice à son partenaire quand il malmène son petit frère. Et encore, il y va vraiment avec douceur, elle aurait pour sa part, déjà frapper sans ménagement sur le haut de son crâne pour le calmer. La douceur ne fait pas partie de l’éducation Itsuru. C’est avec lassitude qu’elle voit que le martyre se retient de rire sous le bras de Kunao, cet imbécile a eu ce qu’il voulait, tout l’attention du jeune gaillard.

              “ De la ressource ? Tu parles. S’ils étaient plutôt capables d’apprendre quelque chose d’utile plutôt ! “

              Néanmoins, à force de devoir échapper à la vigilance d’une ninja, ils ont développé des stratégies relativement intelligentes. Kunao posa la question concernant la sanction à venir des suivants, et il ne peut pas tomber à un meilleur moment. Les traits usés de la fille prennent soudainement un éclat alors qu’elle lui montre pour la première fois son expression sournoise. Un bel de famille avec le quintet de démon se dévoile alors. L’instant d’après, d’un mouvement vif, la fille extirpe de la jupe d’un étal un de ses frères.

              “ RIMA ! ATTEND ! C’est lui qui à commencé ! “ Il pointe du doigt le samouraï, bien évidemment. Effort vain, le poing de l’Itsuru s’écrase quand même sur le crâne de son cadet. Les curieux sont circonspects… frapper un enfant avec autant de violence. Pourtant, contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, le second né de la famille réagit à peine au coup… “désolé ! Désolé ! “ Il répète les excuses comme un mantra qui apaisera la rafale de coups de son aînée.

              Même si la scène est impressionnante, les coups ont plus pour nature humiliation, que réel fonction de faire mal. Rima ni met ni force, ni vitesse, mais elle s’assure tout de même que ça ne fait pas que les chatouiller… Difficile de faire preuve d’autorité face à cinq démons aussi soudés dans les bêtises, alors que totalement divisés le reste du temps…

              “ T’en veux encore ? “ Le môme capitule d’un hochement de tête. “ Va chercher les autres. Si tu n’arrives pas à les ramener, c’est toi qui aura la fessée déculotté au milieu de la rue. “
              Sur cet avertissement, sonnant comme un ultimatum, sa prise se relâche et l’air horrifié, son frère file comme le vent à travers la foule.

              “ Il ne reviendra pas. “ C’est à son partenaire qu’elle s’adresse tout en agitant un sac de pièces devant elle. “ Néanmoins, on aura la paix, ils vont tous se planquer de peur de se faire déculotté en public.  Cependant, qu'est-ce que tu leur as dit pour qu'ils prennent la mouche ?...“ Quelques secondes passent et deux têtes blanches/mauves dépassent le samouraï en courant vers la balafrée. Et connaît bien les faiblesses de ses cadets.  “ Maintenant on a les trois petits. “

              Les ryos avaient pour objectifs d'appâter les deux moufflés pas très malins. Glissant son argent dans sa manche, l’Itsuru à tôt fait de les capturer chacun pour les oreilles. De cette façon, elle traîne vers son partenaire et son sac à patate qui se moque ouvertement de ses aînés.

              “ Vous avez vu les gars comme j’ai tout bien fait ! Même lui il a dit que je suis génial ! “ Se vante le plus petit. La moue boudeuse des deux autres indiquent qu’ils ne partagent pas son enthousiasme.
              “ Bien, je pense qu’il serait légitime que ce soit Kunao qui décide de votre punition. Après tout… “ C’est à son partenaire qu’elle s’adresse maintenant. “ c’est à toi qu’il ont fait du tort ce soir. Tu as quartier libre. Tu peux même leur arracher la tête. “ Les deux déglutissent. “ Ou en faire tes petits esclaves… “

              À bons entendeurs. Le tour des grands viendra bien assez tôt, pas d’inquiétude, elle compte sur eux pour se rassembler et conspirer, mais surtout être assez bêtes pour agir. Maintenant que les petits ne risquent plus rien, les festivités peuvent commencer !
              dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
              Fumiri Kunao
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              Avec Rima ─ Seizan ─ Fin hiver 805


              Quelle scène étrange que voici : Si j'avais eut autant de frustration que de rire devant la scène, la demoiselle se révélait d'une certaine violence quand elle tira de sous un stand l'un de ses frères pour le battre, alors qu'il ne mouftait pas. Habitué sans doute à la sanction... "Quelle drôle de vie, ils ont."

              Ma mère ne m'avait jamais frappé, sans doute, car je n'étais pas spécialement agité : Un garçon discipliné, dès l'enfance, pour être un samouraï. La caserne, plus tard, avait annihilé les quelques revendications que je pouvais avoir pour courir partout ou ne pas écouter... C'était peut-être un peu triste, vu de ma position aujourd'hui, mais ce genre de scène de course poursuite et de sournoiserie, je ne l'avais pas vécu. Bien sûr, je n'étais pas dénué de vice, mais dans certaines situations, je pouvais me révéler bien obéissant... Comme un petit chien, ce type dans le bar, il y a quelques mois, avait peut-être raison.
              Secouant la tête pour évacuer l'idée désobligeante, je revenais à la situation : Laissant partir l'un des grands avec une mission, elle assura néanmoins qu'il n'allait jamais obéir... Mais au moins, elle aurait la paix et moi aussi. Soupirant un peu, je pus observer la suite du plan de Rima : Quelques ryos dans un sac et les petits revinrent comme des moustiques autour d'une lampe. C'était incroyable à voir, et un peu ridicule... L'avarice était féroce dans cette famille, mais connaitre ce penchant avilissant chez ses petits était le meilleur moyen pour la belle de les faire rappliquer illico. Elle ne s'intéressait même pas à eux, en premier temps, se concentrant sur moi et ce que j'avais dis pour ainsi déclencher l'opération déroute.

              - Je sais pas, j'ai demandé quel était leur plan... Et qu'il fallait se laisser faire sinon j'allais tous les attraper un par un pour les ficeler à un poteau. J'ai été plutôt soft, au final. Le sac à patate, sous mon bras, essayait de se dégager, mais je le maintenais solidement pour qu'il comprenne que c'était foutu pour lui. Il préféra alors se gonfler de fierté devant ses pairs. C'est sûr que pour chouiner par terre, tu es un vrai chef. Arriva alors le moment de vérité : On avait trois des cinq fauteurs de trouble, il fallait donc en faire quelque chose pour que la fête se passe bien et que la sœur soit l'esprit tranquille. Eh bien... Je crois que la punition est déjà trouvée.

              Soupirant, je me résignais à cela. Tournant les talons, j'allais vers le premier commerçant que je voyais pour lui demander un jeu de corde. Il me regarda d'un air un peu curieux, constatant la masse enfantine que j'avais comme prisonnière. Un clin d'œil, la présentation de mon bandeau de chuunin de Seizan et quelques promesses pour la sécurité de l'enfant et contre la violence domestique, je repartais vers la compagne du soir avec un long brin de corde, un peu rêche dans ma main libre, pour annoncer la suite des festivités : Autant pour nous que pour eux.

              - On va les attacher à un poteau, je l'ai dit et je vais le faire. Amusé, tout de même, je posais ma charge près de sa sœur pour faire un nœud rapide contre la première structure solide que je trouvais.

              De l'index, je désignais l'un des énergumènes qui avaient rappliqué pour des ryos et, piteusement, sous le regard des deux gardes mercenaires, il marcha vers moi pour que je noue autour de sa taille cette corde devenant une sorte de laisse. Bien entendu, je n'allais pas serrer bien fort... Il n'était pas réellement prisonnier, mais en faire une sorte de chien attaché à la niche, c'était bien assez rigolo. Sournois, peut-être, cruel, assurément, mais je comptais bien revenir avec une peluche pour compenser le mal créé ! Pour le moment, je n'étais qu'un bourreau que les deux suivants regardèrent avec le plus grand mal... Ils suivirent, cependant, et le petit lot de chiot fut ainsi clôturé par une corde. Faisant un nœud pour fermer toute chance, je fis un clin d'oeil aux trois pour leur révéler une information capitale :

              - Je suis sûr que vous allez avoir envie de fuir, en défaisant ou en coupant la corde. Peut-être même que vos frères vont passer vous aider... Mais vous n'aurez pas votre peluche en récompense pour votre attente docile. À vous de choisir. je regardais le petit garçon qui avait essayé de me dissuader d'aller gagner la récompense. je vais de toute façon y aller, c'est ce que m'a promis votre sœur. Il remua aussitôt. Mais je peux vous la donner ensuite, si vous êtes sage. Un certain silence régna et je pus percevoir leurs neurones chauffer devant le choix cornélien. Gardant moi-même mes idées pour moi, je me relevais pour revenir vers la gardienne de la fratrie. On sera tranquille, ou non. On verra bien. Levant les épaules, je souris un bref instant avant de remettre une couche. Bon, le jeu nous attend !

              Sur la route, je pus apercevoir des éclats de couleurs rappelant l'engeance du démon que comptait Rima, mais je n'en avais cure : J'avais mon projet, mon travail et ma sollicitation ne fut qu'un index pointé vers les silhouettes.
              Le stand de jet de kunaï attendait fièrement des passants : C'était une vraie escroquerie, pour les propriétaires, car dans un village militaire, il n'y avait que des personnes qui savaient lancer un tel projectile... Je n'étais pas de ceux-là, en tout cas, je ne savais pas parfaitement lancer ceux-ci, mais j'avais au moins la bonne position des mains sur la petite lame.

              - Bon, quand faut y aller, faut y aller !

              CEYLAN



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                Ah si seulement elle pouvait les laisser comme ça jusqu’à l’âge adulte. Voilà qui lui ferait gagner du temps qu’elle n’a déjà pas. Bien évidemment, la pratique ne fait pas l'unanimité auprès des convives festifs. Pour ce que ça change, Rima n’a jamais craint le jugement extérieur, elle n’a pas pour habitude de prendre en compte les avis extérieurs concernant ses choix ou ses actes. Elle se contente seulement de démontrer ses capacités antipathiques et ses mauvaises ondes suffisent à dissuader un quelconque moralisateur de les approcher.

                “ Chose promise, chose due. On y peut rien dans ce cas. “

                Rima n’a pas besoin de les voir pour savoir qu’ils sont là. Très satisfaite de la sanction choisie par son partenaire, la femme ne pipe pas mot devant la scène. Pourtant, elle sait très bien que Shiro et Tetsuo sont des petits orgueilleux, qu’importe qu’ils n’aient aucune chance, ils vont sans nul doute tenter quelque chose. Acquiesçant d’un hochement de tête quand son partenaire lui propose d’aller récupérer cette fameuse peluche, Rima reste tout même dans son interrogation. Pour juste un peu de défi  tout ce raffut ? Les aînés ne peuvent pas être assez puérils à leur âge pour faire la même scène de jalousie que les petits quand même. Elle pourrait être tenté de regretter de lui avoir demandé ce service, mais ne peut nier qu’au final la situation rocambolesque a le don de donner du souffle à la soirée plate qui les attendait. La leçon ou l’animation valait le coup qu’elle se déleste de quelques ryos pour offrir sa partie à son camarade. Enfin, du moins jusqu’à ce qu’elle constate le résultat. Le premier lancé est dévié par un jet rapide venant de la droite. Échec. Taquine, la fille prétend ne pas avoir vu la tricherie.

                “ Oh Déesse… Rassure-moi, tu sais tirer mieux que ça au quotidien ? “

                L’escroc du stand s’esclaffe tout seul devant sa réflexion et en toute franchise, la balafrée n’a pas l’impression d’avoir fait preuve de beaucoup d’humour. Au prochain essai, c’est décidé, elle trichera aussi en assistant de son futon le lancé du jeune homme. Du moins, c’est ce qu’elle désirait vraiment faire avant de rattraper in extremis un cailloux lui étant jeté à la face. Le nœud autour et le mot qu’il livre lui mettent la puce à l’oreille quant aux expéditeurs. Lasse, elle déroule l’élément se désintéressant du boucan venant du stand à kunai, en lisant le contenu de la menace, son sang ne fait qu’un tour.

                “ Ces petits b…” Le papier se froisse dans sa main. “ Oublie la peluche.” Elle attrape son partenaire comme un enfant par la main et le tire sans ménagement  derrière elle. Rima a de la pratique pour ce genre de chose, malheureusement pour elle. “ Ils ont mis la main sur des feux d’artifices ces crétins.” Au moins, elle lui explique la situation. “ Ils me menacent de les allumer au hasard, au milieu des festivités. “ L’aînée grogne plus qu'elle ne parle. “ Cette fois, ils vont prendre la raclée du siècle.  “

                Mais qu’ont ils dans la tête ? Elle les savait turbulents, mais à ce point ? Dans tous les cas, ils ont exigé que leur soit livré le samouraï, information que Rima s’abstient de partager. De toute façon, elle les attrapera et leur tordra le cou bien avant qu’ils n'aient le temps de d’ouvrir la bouche. Passant devant le poteau,elle découvre avec surprise la présence des trois petits.

                “ Vous avez vu les deux autres ? “ Pour une raison obscure, ils se braquent à leur vue et refusent de lui répondre. Kanon s’agite de plus belle en marmonnant des mots incompréhensibles. “ Vous n’avez pas intérêt à bouger de là. “

                Étrangement, ils ont l’air plus enclin à suivre les instructions de Kunao que les siennes, pour cause, les trois paires d'yeux se rivent sur le samouraï sans le quitter d’une semelle.  Cette soirée est vraiment étrange, mais ne perdant ni son objectif, ni sa prise ferme sur son camarade, Rima l'entraîne vers les deux maîtres chanteurs. Le sourire triomphant de Shiro se décomposent rapidement en observant le duo adverse.

                “ Je t’avais dit qu'elle ne travaillait pas. “ Tetsuo espère ainsi encourager son cadet à ne rien lâcher devant leur tyran de soeur.
                “ Lui on le garde, mais toi, tu peux partir. “ Ordonne Shiro comme s’il dirigeait la situation à sa guise.

                Cette fois, la patience de leur sœur tombe à zéro.  Mais le plus grand et moqueur lui rappelle avec un grand plaisir qu’ils ont des feux d’artifices prêts à gâcher la fête.

                “ Abrutis, vous êtes tous les deux devant nous… qui va les lancer ? “ Se libérant de son partenaire, Rima se dit qu’il lui sera facile d’en attraper un et laisser l’autre à Kunao…
                “ Qui a dit qu’on allait les allumer nous même ? “ Fanfaronne Shiro en connaissant le tempérament de sa frangine.

                De toute façon, que pensent-ils pouvoir faire ? Désabusée par la situation, elle se permet de jeter un regard vers le jeune homme en quête d’une solution rapide. Elle a vu les petits au poteau, ils ne sont pas assez malins pour attendre qu’ils passent pour s’échapper ensuite en obéissant au plan des aînés. Non… ils ne sont pas si malins que ça… Pas vrai ?

                " C'est toi le chunin. " Finit-elle par lâcher sans le moindre scrupule pour se décharger sans aucun scrupule...
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                Tout s'enchainait trop vite, trop vite sans doute.

                Bien que j'avais résolu le problème des gamins et que tout devait rentrer dans l'ordre, la suite devint chaotique : Non pas que je m'inquiétais de mon adresse au kunaï, mais Rima m'entraina rapidement vers une destination inconnue après avoir reçu une... pierre ? Du coin de l'œil, j'avais pu observer la chose sans vraiment m'inquiéter, mais maintenant que j'étais tiré par la main, je pouvais réfléchir rapidement à tout ce que cela pouvait être. De choses simples à scénarios fous, la réponse la plus logique était...

                Les plus grands des cinq frères.

                S'ils ressemblaient physiquement à ma camarade du jour, leur comportement devenait tristement borderline... Des feus d'artifices, des menaces. Passant devant le lieu de captivité des plus petits, je fus fiére de voir qu'ils tenaient la sanction et qu'ils me regardaient comme si j'étais le chef avec une certaine autorité. "Cool." Cela apaisa un peu mon inquiétude, mais il restait les moins dociles qui jouaient littéralement avec le feu. Rendant le regard aux prisonniers, je leur fis le signe de rester là, sans rien dire de plus... De toute façon, la belle me fit suivre rapidement en me tirant comme si j'étais une charrette.
                On retrouva le duo sournois qui, évidemment, nous attendaient... Ils avaient un coup d'avance ? Encore des commentaires que je ne comprenais guère et cette idée que j'allais me déclarer prisonnier pour sauver la fête... Ces garçons avaient-ils conscience des choses ? Restant derrière la grande sœur qui s'occupait de tout, je bouillonnais intérieurement. On dépassait le cadre des gamineries un peu amusantes ou mignonnes, on allait sur des terrains illégaux, criminels... Des territoires dangereux qui pouvaient amener un torrent de merde sur eux avant même qu'ils ne comprennent la fatalité de leurs actes. Une discussion entre les deux membres de la famille et la frangine perdait pied, ils avaient eu un coup d'avance sur elle et continuaient leur petit jeu en se croyant plus malin que tout le monde.

                Heureusement que ma mère n'avait jamais eu un tel fléau dans son foyer, que je n'étais pas de ce genre-là... En fait, je n'imaginais pas quelqu'un de sain d'esprit imaginer faire ce genre de chose. C'était... Irresponsable. C'était... Fou. Rima recula pour me passer la main, comme si elle abandonnait le projet.

                - Quoi ? Je restais un instant à dévisager la belle qui me laissait faire, comme si cela résolvait quoi que ce soit. Fermant les yeux, je luttais contre la colère tantôt bouillante, tantôt glacée, qui dévorait mes veines comme si c'était un poison.

                Je n'étais un pas un garçon coléreux, en tout cas, je ne me définissais pas comme tel, mais devant un danger, je pouvais m'enflammer... Devenir un peu moins sympa et beaucoup plus violent. Alors la plupart du temps, c'était contre un Yokai ou quelqu'un qui le méritait et je ne me retenais guère. Comme contre les bandits qui m'avaient attaqué avec Kyoshiro, ou contre les cannibales dans la grotte à l'ouest... Mais, quand il le fallait, je restais dans l'équilibre, me contentant de briser quelques membres pour rappeler que se calmer avant de faire une connerie, c'était important. Ainsi, ce petit instant de silence était ce qui me permettait de ne pas basculer dans la première situation et de chercher la bonne façon de leur mettre dans le crâne que jouer aux feus d'artifice dans un quartier bondé, c'était de la pure folie.
                En ouvrant les yeux, je vis cette petite fierté dans le regard des deux adolescents, comme s'ils pensaient nous avoir eu... Comme s'ils croyaient m'avoir mis au pied du mur. Alors, je craquais. En quelques micro-secondes, j'étais sur eux, alors qu'ils étaient à peine conscients que j'avais bondi comme un fauve. Un réflexe salvateur avait poussé l'un deux à se détourner, devant le flou cinétique devant lui. Le plus lent fut ainsi saisi par le col et plaqué au sol, comme percuté par une masse invisible alors que l'autre, je l'attrapais par le bras pour le chopper dans le bon sens. Enlaçant son coup avec mon bras, histoire de le coller contre mon aisselle d'une façon moins paternaliste que son petit frère, j'attrapai celui à terre pour le maintenant, vulnérable. Accroupis, je les maintenais près de moi de sortes que mon murmure n'était perceptible que pour eux, et heureusement :

                - Vous allez m'écouter, car je ne joue plus. Un long silence, cherchant dans leur pouls un plus grand calme et surtout une affirmation silencieuse, un hochement de tête ou autre. Ils avaient peur, je le sentais dans la gorge du prisonnier de mon étau alors que le deuxième respirait fort sous ma poigne. Vous ne vous rendez pas compte des dangers que vous allez provoquer avec conneries : Le quartier, la foule, vos petits frères... Tout est sujet à risque avec les feus d'artifices. Je pourrais vous mettre en prison pour ce genre d'action, mais je peux vous dire que s'il y a le moindre blessé, je ne me contenterai pas de vous empoigner un peu. Respirant calmement pour me calmer moi-même, je cherchais à tout prix à maintenir la tension sur leur corps sans être tenté d'appuyer plus fort pour leur faire comprendre. C'était une tactique que je faisais pour les fils de pute, pas pour les adolescents, même s'ils étaient complétement irresponsables. Je vais vous lâcher et vous allez récupérer tout votre bordel, me le rendre en main propre et vous allez rentrer chez vous. Fermant les yeux, cherchant de meilleurs mots, je remis un peu une pierre sur la construction. Si dans cinq minutes je ne vous vois pas, je vous poursuivrai. Si je vois le moindre feu d'artifice, je vous trouverai et si vous continuez à nous prendre pour des cons, votre sœur et moi, je ferais en sorte que vous en puissiez plus tenir la moindre chose avec vos doigts. Sans autres paroles, j'attrapai sans douceur l'index de celui sous mon bras pour l'entourer de toute ma main.

                Notre position n'était pas cordiale du tout et les regards des festivaliers étaient tournés sur nous, mais ils ne voyaient pas tout de ce que je faisais et n'entendais rien. Après ce discours et en menaçant directement et physiquement l'un des deux, je lâchais le tout pour me relever froidement. Époussetant un peu mon pantalon, je reculais d'un pas avant de leur donner le coup d'envoi de leur vie d'après :

                - Vous savez quoi faire. Les deux adolescents se relevèrent vivement, avant de déguerpir, qu'importe la direction. J'avais prévenu, ils étaient conscients maintenant de ce qui allait se passer s'ils jouaient aux abrutis... "J'espère que je n'aurais pas à leur casser ou couper un truc." Face à moi, je voyais une petite tache au sol, comme si quelque chose de mouillé avait emprunt une zone de son empreinte.

                Je me retournais vers Rima. Qu'importe sa réaction, on n'était plus dans le cadre de la surveillance amusante d'une fratrie, comme elle avait dit, j'étais un chuunin et la sécurité du village et de son peuple était de ma responsabilité.  

                - Je crois qu'ils ont compris. Froidement, sans le moindre sourire, je continuais ma route.

                Même si j'avais été plutôt dans l'équilibre, je bouillonnais encore de rage, cherchant à tout prix à correspondre à un bushido qui n'admettait pas une telle colère. Un bref instant, j'avais voulu lui tordre le doigt comme une preuve de ce que je préparais, mais je m'étais retenu... Heureusement, en fait.

                Il n'y avait plus qu'à attendre de voir s'ils étaient conscients ou non.

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                  Comme quoi, passer la main peut être une très bonne idée. La fille ne nie pas qu’un instant son instinct protecteur a voulu la faire bondir pour libérer son petit frère; après tout, le samouraï avait l’air d’être sur le point de leur briser les os dans le meilleur des scénarios. Mais finalement, elle a bien fait de contenir ses envies et de laisser faire. Comment pourrait-elle arriver à être aussi dure avec eux ? Aussi insupportables soient-ils, ils restent ces deux limaces rampantes qui la suivaient partout. Son regard singulier passe sur la foule intriguée, à l’aide de grands gestes, elle leur fait signe de déguarpir, puis s’étonne qu’aucun de ses frères n’ait même eu l’idée de l’appeler à l’aide. Quelques pas l'emmènent vers le lieu précis du drame et un petit remords la parcourt en voyant la tâche au sol. L’Itsuru essaie de se convaincre que c’est pour leur bien.

                  “ Si avec ça tu ne leur as pas remis les idées en place…” Elle sait que les prochaines péripéties se passeront très mal.

                  Décidément, faire de son mieux ne sera jamais suffisant. Leur aînée aurait dû leur consacrer plus de temps; un qu’elle n’a pas. Le casse tête lui rappelle sa migraine de début de soirée quand elle allait remercier son partenaire. Dans une image un peu floue, elle l’observe débuter sa marche un air très sérieux greffé sur la face. Quoi de plus normal que d’être fâché. Elle lui en parlera plus tard. Les limites physiques de son corps la rappellent à l’ordre, même dans ce genre de situation la kunoichi ne peut retenir cette envie irrésistible de fermer les yeux un instant. Oui, juste un. Elle pique du nez à vue d'œil. À vrai dire, sa mémoire se brouille quant à la dernière fois où elle s’est posée. La malchanceuse espérait vraiment une soirée tranquille qui ne lui consommerait pas beaucoup d’énergie, c’est raté. De toute façon, elle sait que le chunin qui l’accompagne s’en sortira bien mieux qu’elle pour neutraliser ces imbéciles si jamais et leur donner une leçon de vie qu’ils n’oublieront pas de si tôt. Ils ne la prennent pas au sérieux maintenant qu’ils sont adolescents. Une phase indispensable probablement, une que Rima n’a pas eu le loisir d’expérimenter à l’armée. Son seul œil encore ouvert chercher Kunao dans la foule, il l’a déjà distancé, perdu dans ses pensées. Elle n’aura qu’à le rattraper plus tard. Son dos glisse sur le mur le plus proche, puis retient sa tête alors qu’elle se promet de ne se reposer que quelques secondes.

                  Quelle famille de bras cassés.

                  Sur le poteau, fidèles au poste, les plus jeunes interpellent le chunin à peine qu'il entre dans leur champ de vision. Ils sont très fiers de montrer leur obéissance et espèrent bien récupérer la récompense promise. Ces petits ingrats ne se soucient même pas de l’absence de leur sœur. Pour la première fois, ils ont refusé de suivre la bande, ce qui a eu le don de grandement agacer les deux aînés à l’ego gravement mis à mal dans la soirée. D’un côté Tetsuo en a eu pour son compte, nouant sa veste sur sa taille, il tente tant bien que mal de cacher l’incident, tout en convainquant son petit frère de lâcher l’affaire.

                  “ Il a failli nous massacrer et Rima n’a même pas sourcillé ! Il faut écouter maintenant. “Shiro bout intérieurement, pour lui, c’est une raison de plus d’agir, mais il est assez malin pour savoir qu’il ne pourra pas échapper aux sanctions avec ce samouraï dans l’équation. “ Très bien poule mouillée, allons les rendre. “

                  S'ensuit une chamaillerie entre les complices se rappelant l’un, l’autre comment ils ne faisaient pas les fiers sous l’assaut de ce fou. Et c’est peu fier tout de même que Tetsuo jette sa prise de guerre aux pieds du samouraï après l’avoir trouvé. Shiro n’a pas daigné revenir quant à lui et c’est durant le détour qu’il tombe sur sa sœur assoupie; depuis combien de temps au juste ? Perplexe, au début il bondit et déguerpit en s’attend à un piège perfide, mais jetant un œil en arrière, il doute face au manque de réaction de sa frangine.  

                  “ Rima ? “ Ses jambes le portent timidement vers son tyran, du bout des pieds il la pousse et la voit circonspect lentement basculée sur le côté avant de s’écrouler au sol, toujours profondément endormie. Sa bouche légèrement ouverte laisse glisser un filet de bave. “ Sérieusement, cette idiote…”

                  Ne se souciant qu’elle puisse être réellement en train de travailler, ni même qu’on pourrait la chercher. Son cadet la récupère sur son dos tant bien que mal, heureusement, elle n’est pas très lourde; il pense bien à la ramener chez elle, mais se rend compte qu’il ne sait même pas où vit sa sœur. La révélation l’irrite, peut-être qu’il pourra la rentrer en douce dans la maison familiale, car non, Rima n’est pas la bienvenue sous le toit de ses parents. Non loin, accrochés comme des sangsues dévoreuse de chakra, les trio de petits Itsuru ne lâchent pas d’un pouce Kunao, le doudou, ils n'ont que ce mot à la bouche. Malheureusement pour lui, Tetsuo lui peut-être un peu trop obéit, laissant l’objet du délit, il s’est plié en excuses avant de filer comme le vent à la maison, bien sûr, sans récupérer ses cadets.

                  Le sort a décidé de s’acharner on dirait !
                  dit Kyuugeki, Ex Jonin de Seizan, Indépendant ★★★
                  Fumiri Kunao
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                    Objet: - Armure de fer ★★ - Un katana simple ★. - Un Katana Télescopique - Tantô ★ - Yakusha 訳者 (litt. Traducteur) - Miroir de Reset - Bois d'eden
                  Soirée en coulisse
                  Avec Rima ─ Seizan ─ Fin hiver 805


                  Interdit, mon regard froid pointa sur le jeune adolescent qui me balançait les feus d'artifices aux pieds, comme si ce n'était que des déchets... C'était dangereux, assurément dangereux. Ne répondant rien pour valoriser son geste, je me baissais pour récupérer ces explosifs festifs et voir ainsi le pieu sacripant se barrer en courant. "Tant pis pour lui." Je ne regrettais pas mon geste, pas une seule seconde, car je savais que j'aurai pu aller plus loin pour leur mettre dans la tête les responsabilités. Soupirant, malgré tout, devant la tournure de la soirée, je me retrouvais entouré par les trois plus petits sans la grande sœur qui ne m'avait pas suivis.

                  Sans doute qu'elle me méprisait maintenant pour ma figure de style avec ses frères. Qu'importe, malgré tout, je ne venais pas bosser pour me faire des amis... "Ils m'ont quand même poussé à bout." Justifiant, dans ma tête, toute la conjoncture réalisée, je me retrouvais à a devoir contenter les fléaux qui se cramponnaient à mes jambes en demandant leur peluche tant promise... Serrant les dents, je décrochais les énergumènes pour leur dire de me suivre jusqu'au stand. Moi, de mon côté, je cherchais la foule les chevelures indiquant la présence de Rima. Non pas que son avis m'interpellait beaucoup, elle avait rendu les armes en me laissant faire, mais je n'allais pas passer les festivités à jouer la baby-sitter pour les mioches : Il fallait donc lui refiler, après l'épreuve d'adresse.
                  Arrivé devant le propriétaire de l'escroquerie, il me regarda avec un air amusé : Sans doute qu'il savait que j'avais raté le premier lancé et se disait que j'allais recommencer et donc l'enrichir, encore. L'air neutre, je donnais une poignée de ryo pour avoir le droit de concourir. Armant la petite dague, servant autant pour poignarder que pour lancer, je projetai mon trait de sorte à viser le centre. Malheureusement, ce n'était pas ma spécialité le shurikenjutsu et je fini piteusement avec la pointe de mon arme dans une zone remportant peu de points...

                  Dommage.

                  Je pensais pourtant avoir eu juste, mais tant pis... A côté de moi, dans un niveau inférieur qui ne leur permettait guère de bien voir la scène, les petits me demandaient si c'était bon... S'ils allaient avoir leur dû après avoir obéit si bien.

                  - Trente secondes. Un peu énervé par la tournure des choses, je redonnais une nouvelle poignée d'argent pour relancer. Il accueillit ma mise de la plus belle des manières, déposant l'outil du jeu sur le comptoir en me faisant un clin d'œil. "Enculé."

                  Soit il se moquait de moi, soit il faisait un truc pour créer l'erreur. Serrant les dents, je faisais mon jet qui finit, encore, à côté du coin attendu. Pour autant, j'avais aperçu quelque chose détrange en chemin, maintenant que je me concentrai pour vérifier où je péchais : Il jetait, précisément, un petit objet pour que mon kunaï parte de travers. C'était très rapide et très subtil, mais l'ombre que j'avais aperçu ne trompait pas. Seul des soldats habitués aux arts du combat pouvaient percevoir ce genre de chose, et c'est ainsi que j'avançai mon torse au dessus du comptoir pour prendre à parti l'homme, toujours souriant :

                  - Bon, j'ai bien vu que tu faisais en sorte que je rate ma cible. Ne me prend pas pour un idiot. Je suis chargé de la sécurité des festivités, mais également que cela se passe bien : Ta petite triche, je n'en veux pas. Je ne vais pas te demander de me rembourser, je me suis fait avoir comme les autres, par contre je veux la peluche contre mon silence. L'air grave, je scrutai dans les yeux du sujet de l'inquiétude ou de l'agressivité. "Donne moi une raison de te briser ton bras pour lancer."

                  Il rigola, amusé de la chose, et annonça à haute voix devant les clients qui attendaient leur tour :

                  - Pas la peine de vous énerver, monsieur. Mon bras avança au dessus du bois. Vous avez bien lancé et vous méritez une récompense malgré que le centre n'est pas été atteint, ainsi laissez moi vous offrir la peluche ! Il recula un coup, levant son propre membre pour attraper la récompense.

                  Les autres joueurs me regardaient avec un air mauvais, comme si je trichais alors que... C'était lui, bon sang ! Soupirant, encore, je lâchais l'affaire. J'avais eu ce que je voulais. Récupérant l'objet de toutes les convoitises, je le tendais vers le petit le plus proche de moi qui piaillait comme un petit oiseau devant sa prise de guerre. Très vite, les autres voulurent le tenir et une petite rixe se créa pour la possession de l'objet. "Jamais content." Nonobstant cette guerre terrible, je passais à mon deuxième objectif capital pour ma tranquillité : Retrouver ma partenaire pour lui passer ses frères et leurs cris qui me donnaient mal à la tête.

                  - Oh ! Calmez vous un coup et aidez moi à trouver votre sœur. Une ribambelle de "Pourquoi ?", que j'ignorais, armant mon pas pour qu'ils me suivent et comme une maman canard je fus la tête d'un convoi de petits canetons qui se doublaient parfois pour récupérer l'ours froufrouteux ou juste avoir l'honneur d'être second dans la file.

                  Il fallait maintenant retrouver la belle, mais que faisait-elle ?

                  CEYLAN



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