"Vous en voulez des cerisiers ?"

Assis sur un banc, un peu penaud, j'avais galéré avec une certaine impression d'unicité dans le paysage du village de Sakura. Celui-ci portait le cerisier dans son nom, dans ces constructions et dans ses allées... Tout sonnait comme rose, comme doux, comme froufrouteux, comme un mélange de paix et de sucre enveloppé dans de la guimauve. Trop de couleurs...
Pour moi qui venais de sortir d'une mission un peu dure, à base de caverne remplie de monstre et d'une bande de contrebandier qui voulait ma peau, c'était un havre de paix comme un endroit étrange... Un genre de purgatoire APRÈS l'enfer ?

Les vêtements encore un peu poussiéreux du voyage, j'avais foncé vers le sud de la province des hauteurs pour aborder un versant plus personnel de ma venue : Ma recherche de réponse à l'égard du bois d'éden. Si le vaillant Kazumasa m'avait donné une piste, c'était à moi de l'explorer et c'était la principale raison de ma présence ici. Rencontrer des édénistes, ce culte étrange, et leur entretenir de ce sujet si épineux de la sémantique : Eden et édénisme, cela se ressemblait pas mal...

On avait les pistes qu'on méritait !

Pour ce faire, j'avais arrangé les choses pour me pointer dans l'Ouest de l'Onogoro : Teito, Toge... Des territoires fleuris et favorisé par la présence de l'Empereur, mais surtout berceau de cette religion que je ne connaissais qu'assez peu.  Ils portaient un grand intérêt aux végétaux, surtout les fleurs, certes, mais le cerisier restait un arbre... Selon la théorie du Tenma, le bois d'eden était affilié au cerisier et protégé par eux, Ou en tout cas, ils savaient quelque chose. Contrairement au Jashinisme, ils ne faisaient de mal à personne et j'avais bien réussi à trouver ma route vers une région valorisée par leur présence : Daichi no Kuni.
J'avais ainsi roulé ma bosse vers le village du cerisier, mais aucunes informations n'étaient encore arrivées à mes oreilles... je me retrouvais bien embêté, décidé de sortir du giron de l'agglomération pour attaquer les pâturages alentours et surtout la grande Plaine des cerisiers, recouverte de cette essence si particulière qu'était le cerisier d'Onogoro. Cependant, au lieu de fouiller à l'aveuglette, j'eus l'idée de demander un guide... Déjà pour ne pas me perdre, et puis aussi pour avoir des informations. Si le bois que je cherchais devait se trouver là, marcher sans rien savoir n'allait pas m'avancer à grand-chose...

Littéralement.

Heureusement, une jeune fille d'à peu près mon âge, Tsukasa Haruna, avait bien voulu s'occuper de moi quand j'avais prospecté auprès des locaux, l'était-elle vraiment ? Rien de moins sûr. Elle ne portait pas les couleurs criardes habituelles du village de Sakura, mais avec son accord, elle semblait néanmoins connaitre pas mal de la religion locale... Les cheveux bruns, les yeux bicolor, ce qui attirait pas mal le regard, elle paraissait sympathique avec son visage plutôt rond. Un visage gentil, en définitif ?

- Je m'appelle Fumiri Kunao, j'aimerais mieux connaitre les cerisiers et les espaces autour du village, pouvez-vous m'aider ? Elle avait accepté, qu'importe ses raisons, et je m'étais arrêté sur ça sans vraiment chercher... un piège ? Sans doute pas, la demoiselle ne semblait pas être de ces filles qui appâtaient les mauvais garçons pour les racketter avec ses frères.

De plus, je n'étais pas un mauvais garçon !

Les premiers pas furent dans un silence assez incongru, certainement, car je n'avais pas grand-chose à dire, mais dès les premiers arbres en vues... Enfin, ceux qui étaient sauvages, je commençais à questionner ma guide du jour :

- Comment est-il possible d'avoir autant de cerisier içi ? C'est le climat ? Ou autre chose... Je cherchais une origine mystérieuse, magique, qui pouvait être un lien avec ce foutu bois d'Éden annoncé par maman. Là d'où je viens, il y en a presque pas... Voir aucun. Réfléchissant, j'essayais de me souvenir la première fois que j'avais observé ce type de végétal, ce n'était surement pas dans la province des montagnes géantes.

En passant sous le couvert des feuilles blanches et roses, je fus surpris de distinguer plusieurs types de feuilles : Formes, couleurs, même l'odeur était différente ! Dans cet amas d'écorce pouvait se trouver la solution à mon problème ? Cette fameuse Haruna pouvait-elle me donner quelques clefs ?

- Il y a beaucoup d'arbres et ils ne se ressemblent guère, je m'y connais assez peu dans les fleurs et leur support... Il y a t'il une culture d'un certain type ? Des expériences ? Des croisements ? Ma curiosité était attisée par le chemin parcouru et qu'il restait à faire, autant physique que mentalement. L'édenisme a-t-il favorisé cette plaine ou bien le culte s'est-il instauré ici en rapport avec cette quantité astronomique de cerisiers ?

Tant de questions...

Le cadre était idyllique, mais devant mes questions la demoiselle sembla coincer... J'étais trop curieux ? Me mordant la lèvre, je prenais sur moi pour ne pas dire de bêtise vu qu'elle paraissait être sur ses gardes. Le pourquoi du comment ? Je n'en savais rien. Seulement, toutes questions méritaient une réponse :

- Je ne suis pas du tout botaniste, en vérité à part la mousse et les quelques plantes sauvages des vallées de mon pays, je ne connais pas grand-chose... Mais j'ai des proches qui pourraient s'y intéresser ! Une petite pensée à Yui, là où elle était. Elle me manquait un peu, ou bien c'était les sources chaudes qui m'avaient donné cet effet ? Enfin, ce n'est pas pour eux que je suis là, c'est pour découvrir un peu le monde, voyez-vous... Nonobstant cette explication vague, je continuais, cherchant à ce qu'elle cède sous mes questions ! Peut-être que j'étais trop focalisé sur l'edenisme, car elle me remit en place directement. Des secrets ? Vu comment elle le disait, cela semblait inquiétant... L'edenisme n'était pas le Jashinisme, terrifiant de cruauté, ou même le carbonisme un peu trop proche des limites du raisonnable.

Je me tus toutefois pour écouter ses explications : Elle s'était fait attendre, mais les termes et leurs significations voulaient tout dire ! On sentait qu'elle connaissait son sujet. "Prunus Serrulata. Rose. Prunus Speciosa. Blanche." Hochant la tête de compréhension, je regardais les spécimens des deux espéces que je pouvais observer de ma position. Soudainement, Haruna me demanda si je me souvenais d'un empereur : Yamato Hideichiro, si je ne l'avais pas connu de son vivant, puisque mort bien avant ma naissance, son nom était plutôt connu, surtout, car il était le père de l'empereur actuel...

"Pas sûr que c'est vraiment sympa de le voir comme le "père de...""

Hochant la tête vaguement, je la laissais me conter un croisement entre les deux espèces cités pour cette occasion... Elle-même voyait ça d'un air pensif, puisqu'il n'avait pas fait grand-chose. Une manœuvre ?

- Si je me souviens bien, les Minamoto étaient la lignée impériale avant celle des Yamamoto... C'était Hideichiro qui a reçu le trône ensuite, faute d'héritier, alors peut-être que c'était une forme de légitimation de son pouvoir ? Bien sûr, pourquoi utiliser une secte secondaire plutôt qu'utiliser la religion principale ? Je n'en savais rien, pour autant le quatrième empereur de l'Onogoro était mort d'une façon inconnue, un lien ? Le genre de secret que l'edenisme ne voulait pas révéler ? "Je suis là pour autre chose." En tout cas, oui, c'est un beau geste ! "Surtout au vu de ce qu'il a fait." A Seizan, j'avais écouté avec application les cours d'histoire, puisque le bushido avançait une bonne connaissance de soi et du monde. La guide me proposa d'aller voir cela, et d'un grand sourire j'acceptai : Évidemment ! ce n'est pas encore le printemps, mais c'est toujours un beau spectacle !

Marchant calmement le long des allées aménagées, j'admirais plus que je n'observais le cadre : Pas la peine de rester concentré, ce n'était pas si prés de la visibilité commune que j'allais trouver un indice, toutefois le comportement de ma compagne du jour me paraissait étrange et je décidais, avec un peu de méthode, de révéler un des choses :

- A vrai dire, je m'intéresse à autre chose... Qui concerne peut-être votre religion. Je soulignais effectivement que la demoiselle qui avait accepté de m'accompagner qui semblait en connaitre un rayon faisait partie du culte florale. Le bois d'eden, que savez-vous sur cela ? J'ai tendance à penser que c'est lié avec tout ceci. Des deux mains, je désignais les racines et les troncs gracieux. Il fallait toutefois un peu désamorcer la chose : Je ne viens pas chercher des problèmes, hein, je me pose juste des questions...

J'étais un peu refroidi par les secrets que ne voulait pas révéler l'edenisme. Un bref instant, j'eus l'impression que je tombais dans un piège et que derrière chaque pétale se cachait un shuriken... Peut-être que j'étais paranoïaque ?

- Tsukuyomi ? Clignant des yeux, j’intériorisais la nouvelle que la demoiselle qui m’accompagnait n’était pas affilié à l’édenisme, mais bien à la religion majoritaire dans l’Onogoro.

Dieu lunaire, donc nocturne, il n’y avait aucune fonction chez cette divinité qu’on pouvait relier au cerisier et à la secte autour… Pour autant, cette notion de paradis qu’il gérait en soirée le reliait impitoyablement à ma caste, celle des samouraïs. Ce paradis, je devais le viser par l’intermédiaire du code de conduite de tous les sabreurs dans l’Onogoro, mais chez moi, c'était plutôt en l’honneur du dieu Hachiman. Tsukuyomi ou Amaterasu n’était que des “réceptionneurs” des glorieux combattants qui avaient suivi le bushido.
C’était donc un intérêt personnel que l’on pouvait trouver chez Haruna et cela rendait le tout très intéressant. Cependant, elle semblait souffrir de sa condition : Elle voulait voyager, découvrir le monde, mais sa fonction lui interdisait… Elle était donc prêtresse, consignée à domicile ?

- Eh bien, pas vraiment ! Je profite d’une mission plus au nord pour passer par là, mener ma petite enquête. Cependant, j’ai eu l’occasion de voyager, oui, grâce à mon travail. Vous êtes donc prêtresse dans un temple ? Le culte de Tsukuyomi est riche dans l’empire, ce ne sont pas les autels ni les temples qui manquent pour rendre grâce ! Un léger sourire, avant d’arriver au point intéressant de mon argumentaire. Sans voyager, vous semblez quand même être curieuse et rapide à apprendre : Vos connaissances sur les cerisiers et leurs fleurs, ainsi que sur l’edenisme relève d’un voyage culturel et intellectuel important. Vous avez déjà fait un pas, il me semble, êtes-vous aussi experte dans le carbonisme ? Je ne me risquais guère à citer le Jashinisme, puisque totalement criminelle.

Très vite, elle me donna sa vision sur Hideichiro, l’ancien empereur : Il pouvait être édeniste ? Cela pouvait être vrai, mais c’était incohérent et je m’expliquais très vite.

- Vous pensez ? Pour un empereur qui tire sa légitimité des Kami, faire partie d’une secte qui était à l’époque peu connu et reconnu, c’est assez dangereux… Qui sait ? Peut-être qu’il portait le poids de ses prédécesseurs et qu’il désirait plutôt se tourner vers d’autres croyances. Ici, le Kamisuuhai était presque héréditaire, ce qui pouvait les empereurs qui croyaient en autre chose que la seule cosmogonie donnée.

Tout de suite, devant l’explication de ma quête, elle parut songeuse : Elle savait quelque chose ? En prenant la parole, elle mit un poignard dans mes espoirs et c’était avec une mine déçue que j’accueillais son discours. Comme Kazumasa, elle voyait l’eden comme une racine de l’edenisme, c’était peu, mais c’était comme ça… Je faisais le deuil de cette conversation quand elle releva la tête après un instant de concentration rêveuse : Quelqu’un était venu, un juunin de Seizan. “Sacrée coïncidence.” Aussitôt, elle me montra un dessin : Une ligne centrale où chaque extrémité était percée de quatre autres, formant des “V”. Cela ne m’évoquait rien, mais c’était un mystère de plus dans cette enquête qui en présentait déjà pas mal !
Sa version était que c’était un arbre sans feuille, avec des racines… C’était simpliste, mais tous les dessins étaient comme ça. L’arbre d’Eden pouvait être illustré ainsi ? Son contact avait parlé d’un autre monde, ainsi, il ne fallait pas chercher dans l’Onogoro ? Je le comprenais ainsi et ma propre théorie concernant Yuki-Onna fut presque validée.

- C’est vrai que cela ressemble à un arbre… Mais la symétrie parfaite peut symboliser pas mal de chose. J’ai une théorie, peut-être que cet arbre d’eden pourrait être celui qui donne les fruits dont on parle dans la cosmogonie. Ainsi, il serait en dehors de notre monde connue. Cela rejoint celle du monsieur qui vous a présenté ce dessin, mais cela ne veut pas tout expliquer… En tout cas, l’edenisme reste une piste encore valable. Peut-être que tout se rejoint ? Peut-être que rien ne concorde, non plus. J’avais l’impression d’avancer et de reculer en même temps.

Avec notre avancée dans l’enquête, nous avancions aussi physiquement vers le lieu de floraison des cerisiers de l’empereur : Devant le spectacle de ces plantes à peine bourgeonnante, la prêtresse de Tsukyuomi s’émerveilla devant la nature apparente. Quittant un instant mes pensées, je fus moi-même soufflé par le cadre de notre discussion. Si cette espèce florale était créée par l’homme, avec le croisement de plusieurs types, cela demeurait spectaculaire et je ne voulais qu’une chose : Le revoir au printemps. Coupant mon observation, mon accompagnatrice me demanda comment je connaissais l’existence du bois d’Eden ?

- Ma mère m’en a parlé, beaucoup de forgeron à Seizan no Sato conn… Espèrent son existence. C’est un mythe. Personne n’en a vu et le juunin dont vous m’avez parlé et peut-être une piste… Comment s’appel t’il ? Personnellement, je n’en sais rien de plus… Je suis sur le début de mon enquête, mais déjà plusieurs sentiers s’offrent à moi. Elle me parla alors de sa vie, enfin un indice sur celle-ci. L’édenisme avait un lien avec ses parents, mais je n’en pouvais pas savoir plus. Faisant une petite moue, je révélais enfin mes inspirations. On cherche tous les deux des réponses : En tant que soldat de l’armée, j’ai un rôle bien défini, mais je pense qu’il y a autre chose. Chacun à un rôle fondamental, autre que celui apporté par l’empire. Un destin ? Appelait le comme vous voulez, mais j’aimerais découvrir la vérité derrière tout ça. Edenisme, bois d’eden, même les Kami… Je veux savoir pourquoi nous. Qu’est-ce qu’on fait tous là à combattre des Yokai, prier ou nous amuser. Soupirant, je me sentais bien seule dans cette quête existentielle. On pourrait s’entraider, le temps de trouver des réponses sur vos parents si c’est en lien avec l’édénisme… Vos réponses seront sans doute plus rapides à trouver que les miennes ! Ricanant, je laissais la proposition faire son chemin…

Si je devais chercher l’arbre de Yuki-Onna, j’allais devoir me trouver des alliés… Kazumasa, Ganryu, pourquoi pas Haruna ?

- Takayagani Hikaru... Je notais dans mon esprit ce nom, dès mon retour j'allais devoir chercher qui il était pour le rencontrer : J'avais beau partir à une extrémité du monde, le destin essayait de se jouer de moi en m'amenant des pistes directement à Seizan. Je vois, il n'avait pas toutes les clés, mais un peu plus que moi. Si personnes cherchent l'Eden dans l'edenisme, c'est qu'on est sur la bonne voie. Pensif, je revenais sur les arbres grandioses qui se présentaient à nous.

Cette vision me rendait plus philosophe, et tout autant volubile : Je croyais dans le destin, une grande tapisserie où chacun avait sa place. Quelque chose de précis, de déterminant, qui pouvait me donner des réponses... Si ce bois était la clé, alors j'allais la trouver pour comprendre ! Devant ma proposition d'entraide, pour gagner des alliées et mieux travailler, elle accepta de bon cœur, mais préféra tout de suite affermir sa position vis-à-vis des Yokai qui peuplaient nos terres. Pour elle, il fallait tendre vers le vivre ensemble et je pouvais être d'accord, toutes proportions gardées :

- Peut-être, mais si un bandit ou un yokai attaque des paysans, je me dois de les combattre... Je ne tue jamais de bon cœur. C'est une question de survie et de protection : mon travail est de protéger la population de l'Onogoro, bien que situé à Seizan mon devoir s'étend sur les contrées bordées par les cerisiers, mais aussi les marécages de Jujou No Sato. Ceux qui font le choix, conscient ou non, de menacer les autres, alors ils rencontreront ma lame : Un Yokai innocent qui ne veut pas me tuer, ou blesser des gens, je n'ai aucune raison de le passer au fil de mon katana... Malheureusement, je n'en ai pas rencontré. Vous avez eu la chance de voir ce prodige, vous ? Véritablement curieux, j'étais prêt à écouter son argumentaire. Avant de venir ici, j'ai visité une grotte où des hommes mangeaient des innocents, pris dans la campagne. Ils n'avaient rien à envier à certains démons.

Le souvenir remonta et une certaine colère naquit dans mon échine, comme un frisson de chaleur qui allait dans tous mes membres. Baissant les yeux, je soufflais un bon coup pour me calmer :

- La haine et la folie ne sont pas l'apanage des monstres, les hommes sont aussi de sacrés représentants... J'ai quand même du mal à voir le grand projet divin autour de ça, mais je laisse faire. Je fais mon travail, ils font leur œuvre...  Mais le vivre ensemble que vous prônez, je ne pense pas que cela soit à peine en chantier. Croissant les bras, je ricanais alors : On pourra s'occuper de ça, dans notre recherche chez les Edeniste pour vos parents et mon bois ! Il fallait alors revenir sur ses questions, chose que j'avais esquivé, car j'étais un peu trop perplexe par l'existence de ce juunin chercheur. Je ne suis d'ailleurs ni forgeron, ni intéressé pour le ramener à mes compatriotes. Le bois est un moyen de trouver les réponses que je veux, l'objet ou le matériau en lui-même m'est égal. je dirais même que c'est la clé de la grande question que je me pose depuis des années.

Un instant, j'hésitais à confier tout ça : Elle avait eu un avant-goût, mais c'était assez personnel tout cela :

- Quelle est ma place dans la tapisserie du destin ?