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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    Yugure Urumi
    De vieux amis [Tadake Kyoshiro] M18l MESSAGES : 110
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    Inventaire

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      Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

    Province des Montagnes Géantes, à quelques kilomètres au nord de Seizangakure.

    « Bon sang magnes-toi ! Tu tiens vraiment à ce qu’une patrouille nous tombe dessus. », lança le chef de bande, alors qu’un des malfrats farfouillait encore dans les fontes éparpillées du convoi de marchandises.  
    « Une seconde, j’en ai pour un instant. », rétorqua l’autre, totalement absorbé par sa besogne.
    Les biens qui n’avaient que peu de valeurs avait été balancés sans ménagement sur la route gadoueuse, à côtés des corps des deux chartiers. Le premier gisait la gorge tranchée, les yeux exorbités dans une expression de surprise morbide. Le second remuait encore en gémissant, une lance rudimentaire saillant de son flanc dont s’échappait un flot de sang.
    L’un des hommes à l’allure dépenaillée dégaina une lame et s’agenouilla à côté du mourant qui tenta de supplier, mais le tueur écarta le bras d’un geste nonchalant, lui tira violemment la tête en arrière, et lui plongea son arme dans la carotide.
    Le mourant expira dans une succession de spasmes.

    « Ah, voilà ! » s’exclama le retardataire en exhibant un petit coffret dont il arracha la serrure d’un coup de kunaï. Le couvercle bascula en arrière pour dévoiler plusieurs lingots de tamahagane, un type de métal très prisé par les forgerons dans la conception des sabres.
    Ses lèvres s’ourlèrent en un sourire édenté.
    « Les gars, je crois qu’on a gagné notre journée ! »
    Son exclamation fut ponctuée par plusieurs grognements d’assentiments.

    Le meneur eu un mouvement d’impatience.
    « On fêtera ça plus tard. Bon virez-moi tout ce bazar. Toi ! » lança-t’il en désignant l’une des canailles, « Débarrasse-toi du convoi. Les autres, avec moi. On lève les voiles. »
    Il leva le poing tandis que les autres cavaliers se rassemblaient autour de lui. La petite troupe se détourna du chemin, et fila à travers le maquis semi-boisée qui s’étalait comme une chape de foliation aux pieds des montagnes.
    Le tire-laine resté sur place hissa les cadavres dans la charrette qu’il couvrit d’une toile crasseuse, balança à la vas-vite le reste des bibelots dans les fourrés, et grimpa avec lourdeur.
    L’attelage opéra un demi-tour lorsqu’il claqua les rennes sur le dos des bœufs fatigués, et s’éloigna paresseusement de la route qui menait au Village Caché des Montagnes Bleus. Ne laissant derrière lui qu’un nuage de poussière, et des traces d’ornière dans la terre humide…
    …ou presque.

    Le long du chemin, une cédule fixée à un petit rouleau en bois ondoyait au grès du vent.
    Sur le papier jaunit, on pouvait y lire les shodō calligraphiés d’une liste de commande, ainsi que le nom du destinataire à qui elle était adressée.

    Tadake Kyoshiro.

    *****

    Seinzangakure no Sato, deux jours plus tard. Quelque part, dans les Forges Souterraines.

    L’odeur de soufre emplissait les conduits graveleux dans la semi pénombre ubiquiste qui planait tout autour de lui. Sur les écueils de granite, éclairés par des torches dont le chatoiement vivotait de manière presque stroboscopique, il pouvait observer les filons de métaux ferreux qui serpentaient en des trainés argentés, et le scintillement de pierres cristallisées, encore enchâssées dans leur gangue sauvage ; Hématite, pyromorphite, quartz, et cristaux de galène qui formaient un assemblage épars de teintes, lui évoquant un ciel constellé d’étoiles que l’on avait habilement piégé dans le plafond en roche dure. En observant attentivement, il pouvait distinguer plusieurs ouvertures au-dessus de lui, qui faisaient office de conduits d’aération pour permettre à la fumée grumeleuse des torches de s’évacuer.
    Se détachant du spectacle minéral, Urumi ramena ses yeux d’un bleu métallique vers le fond du couloir qui donnait sur une succession de fla-fla et de de boutiques troglodytes où s’entassaient des merveilles en tous genres, issues du cœur de la montagne. Malgré le tableau peu engageant que pouvait offrir le clair-obscur omniprésent, la vaste lie qui composait les Forges Souterraines de Seizangakure était en effervescence. Çà et là, l’endroits fourmillait de négociants, forgerons, acquéreurs et badauds épars, dont les motivations diverses avaient transformé les souterrains du Villages Caché des Montagnes Bleus en une cacophonie vivante et animée.

    Pourtant, Urumi semblait indifférent au spectacle, son attention accaparée par autre chose.
    Au détour de chaque étales, ses yeux se posaient sur l’artisan en poupe (qui à chaque fois, tentait d’attirer son attention – et les pièces au fond de sa bourse- par différents types de stratagèmes) mais aucun ne correspondait à la description de l’homme qu’il était venu chercher.
    Au bout d’un moment, il fini par accoster un margoulin.

    « Bonjour, je cherche la boutique d’un forgeron aveugle. », dit-t’il en prenant la mesure de l’ironie d’une telle question. Mais si l’autre avait connaissance du quidam, il en saisirait le sens. « Peut-être pourriez-vous… »
    « Mouahaha ! Elle est bien bonne celle-là. Allez trêve de plaisanterie, regarde, j’ai des… »
    *Mauvaise pioche*, opina le jeune homme en s’éloignant.
    « …agates à des prix défiants toutes concurrence. Qu’est-ce que ? Eh ! Attends ! »

    Mais Urumi s’était déjà fondu dans la foule bariolée.

    Il réitéra sa manœuvre plusieurs fois et tomba sur un armurier qui se frotta le menton, l’air absent.
    « Moui, pour sûre que je le connais. Un grand gaillard avec un bandeau sur les yeux. Sacré personnage… pas très loquace mais plutôt doué pour quelqu’un de sa trempe, c’est un de mes meilleurs fournisseurs. Et qu’est-ce que tu lui veux fiston ? Si c’est pour une arme, j’ai ici d’excellents modèles de shinken qui pourraient t’intéresser. »
    « Disons que c’est une vieille connaissance. »
    « Oh… je vois. », répondit l’homme, une lueur de déception dans le regard. Il envisagea de l’envoyer sur les roses, mais, avisant le katana à sa ceinture, et l’emblème du Corps Samouraï de Seizan cousu à son haori, il se ravisa. « Bon, suis moi. » déclara-t’il en faisant un geste à Urumi.
    Tandis qu’il s’engageait derrière lui, le jeune homme songea à l’époque où il avait fait la connaissance de l’adolescent aux cheveux d’argent. Un garçon effacé, comme lui, mais sujet aux brimades de ses camarades du même âge, qui s’étaient servis de son infirmités comme prétexte à cette forme de défouloir primaire qui distinguait la plupart des faibles d’esprit.
    Au fil du temps, Urumi s’était aperçut que cette caractéristique était substantielle au genre humain, à différents degrés, mais l’enfant qu’il était naguère l’avait interprété comme une étape passagère, qui se dissiperait avec le temps.

    Il avait eu tort.
    Mais cette histoire ci découlait d’un autre registre.

    De son point de vue, la capacité de ce garçon à se mouvoir, et à évoluer avec autant d’aisance dans son environnement malgré sa cécité avait suscité l’admiration, couplée à une très grande curiosité. Et c’était sur cette note qu’il avait décidé d’aborder Kyoshiro.
    Au fil des mois, les deux enfants avaient noué un lien très fort, mais les circonstances dues à leur différence d’âge et aux conjectures de l’époque, les avaient séparés lorsque Kyo avait été nommé Chuunin et qu’Urumi avait dû suivre son père dans des missions qui, pour la plupart, l’avaient conduit en dehors des limites de Seizan.

    Pourtant, malgré les années, il n’avait jamais oublié celui qui s’était le plus rapproché d’un grand frère à ses yeux.

    L’homme s’arrêta devant les contours d’un tunnel qu’il désigna de la pointe du menton. Puis, il salua, et lui faussa compagnie, trop pressé de rejoindre sa boutique et les éventuelles garanties de bénéfices qu’il lui restait à faire de cette journée jusque-là infructueuse.
    Au fond, raisonnaient le tintement régulier de coups de marteau, frappés sur de l’acier.

    Urumi s’engagea dans le couloir pour s’enfoncer dans la forge. Lorsqu’il eut passé la porte d’entrée, il tomba sur un hall en forme d’entonnoir par lequel se terminait une cheminé. Au centre chatoyait un brasero, et un homme solidement charpenté travaillait une barre rougeoyante sur une enclume.
    Kyoshiro était toujours reconnaissable, mais l’adolescent qu’il avait un jour côtoyé par le passé s’était transformé en une véritable armoire à glace.
    Si Urumi était plutôt grand pour sa stature, avec une silhouette élégante et un physique de bretteur, l’autre le dépassait d’une bonne tête, et semblait d’avantage tenir d’un combattant rompu aux engouements du Taïjutsu.

    Kyo s’aperçut de sa présence puis posa le marteau sur un établi avant de se mouvoir dans sa direction.
    Malgré sa carrure vigoureuse, sa démarche était souple et aérienne, comme celle d’un félin.

    « Bonjour Kyoshiro-San. Tu es plutôt difficile à trouver. », dis-t’il dans une sorte de courtoisie formaliste, mais qui dénotait d’une pointe d’espièglerie derrière le ton sérieux.
    Sous le bandeau qui masquait ses pupilles aux cornés nacrées, il se demanda si l’homme qui lui faisait face allait reconnaître la signature de son chakra à travers le filtre de ses capacités de Senseur.
    Il l’en savait capable, mais le temps avait peut-être effacé les souvenirs.
    « Est-ce que tu te souviens de moi ? »
    De vieux amis [Tadake Kyoshiro] K0ou
    Tadake Kyoshiro
    "Le Démoniste" / Jonin de Seizan
    https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t40-la-lame-de-l-hiver-tadake-kyoshiro-terminehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t74-tadake-kyoshiro
    Tadake Kyoshiro
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      Objet: 1 miroir du reset - Armure en fer 1* -2 Armure 2* - 10 bombes - 5 parchemins explosifs - 2 kits de réparation - 2 kodachis - 1 katana ( départ ) - 1 wakizashi ( création ) - 1 épée démoniaque ( Sekitsui) - 1 ambre rouge - 1 morceau de fer de météorite
    De vieux amis




    Certains auraient pu croire que, selon son passif, Kyoshiro aurait voulu s'éloigner le plus possible de ce pays qui lui rappelaient d'aussi mauvais souvenirs. C'était ici qu'il avait tout perdu, qu'il avait commis l'impardonnable – même si c'était pour de bonnes raisons – et, enfin, qu'il avait eu à se demander qui il voulait vraiment, à un âge il n'aurait jamais eu à le faire. Ce pays lui avait causé du tort, alors que faisait-il encore ici ? Eh bien, aussi étrange que celui puisse paraître, une fois sorti de l'ombre de ses géniteurs, il avait senti le potentiel caché derrière ces murs et, surtout, sous la montagne. Il avait senti un potentiel, une promesse d'un avenir meilleur et, surtout, l'appel de la grandeur. Il n'avait plus rien, alors autant faire un pied de nez à la vie et, justement, trouver la grandeur là où il avait déjà tout perdu.
    Recommencer à zéro, là où personne ne le connaissait était simple mais, s'il voulait mériter cette grandeur, il se devait de choisir la voie de la difficulté, et de grandir dans un milieu où tous l'avaient vu, enfant, errer dans ces ruelles, comme une âme en peine. Il avait donc trimé jour après jour, forgeant le matin et s'entraînant le soir pour que, petit à petit, les commerçants et samouraïs commencent à s'intéresser à son cas. Par curiosité, pour commencer mais, au fur et à mesure, quand ils comprirent que le Tadake n'avait pas juste une grande gueule, certains restèrent dans son giron pour profiter de la lumière qui l'entourait. Et aujourd'hui ne faisait pas différence.

    Il faisait des œuvres sur commande, certes, mais il revendait aussi ses produits les plus classiques à des commerçants du coin, en se faisant une petite marge au passage. Et, aujourd'hui, il était l'heure pour lui de donner sa commande à l'un de ces revendeurs. Ce dernier amena une carriole et, enfin, le colosse y posa la dernière caisse de katanas et autres projectiles, avant de briser le silence d'un :

    Et voilà, Hagiwara-san, la commande cette semaine. Si vous avez des demandes spéciales...


    Je viens te voir directement, évidemment, Kyoshiro-kun. En parlant, de ça, puisque je suis l'un de tes revendeurs les plus réguliers, il faudra que tu me fasses un prix, un jour.


    La routine de cette vie lui plaisait, pour le moment, mais il ne savait pas vraiment combien de temps cela pourrait durer, encore. Il s'ennuyer vite et, entre créer des armes à la chaîne et réaliser des commandes bien particulières, spécifiques, son choix se portait toujours sur la seconde option. Cependant ces commandes se faisaient rares, en ce moment, au profit d'armes et projectiles plus traditionnels. Lui faire un prix ? Ne voyait-il pas que c'était un honneur, qu'il lui faisait, de le faire passer bien avant bon nombre d'autres commerçants ? Cette seule idée saugrenue fit rire le jeune homme, avant de répondre :

    Vous êtes drôle, dis donc. On va dire que mon prix c'est de vous laisser vendre mes créations, dans l'épave que vous appelez votre étale.  


    Certains autres auraient pu s'offenser, mais cela faisait à présent plusieurs mois que le quarantenaire venant ici, dans cette forge. Il commençait à s'habituer aux plaisanteries de ce forgeron...peut-être même que c'était la raison pour laquelle il venait ici, plutôt qu'ailleurs. Il ne manqua pas de rire à cette pique, avant de prendre sa carriole et de laisser l'aveugle reprendre son travail. Quel travail ? Une autre lame à forger, évidemment, mais cette fois-ci c'était un simple wakizashi. Plus court donc moins de travail et, après cela, peut-être pourrait-il se pencher sur une création plus personnelle, s'il avait le temps.
    Ni une ni deux, en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la barre de fer tenue par ses pinces se trouva entourée par les flammes, suffisamment chauffer pour que Kyoshiro vienne l'extraire du brasier, commençant à lui donner la forme désirer, à grands coups de marteau savamment calculés. Comment pouvait-il deviner la forge ? Ce n'était pas comme s'il pouvait mettre la main sur une lame si chaude, non ? Eh bien la plupart du temps il utilisait des tiges pour parcourir la lame et deviner ses contours mais, à force de temps et d'expérience, il ressentait de moins en moins besoin de le faire. Il continua donc de frapper et de remodeler, encore et encore jusqu'à ce que, comme d'habitude, il perde la notion du temps. Enfin il serait peut-être resté là, ainsi, jusqu'à très tard dans la journée, si des bruits de pas, derrière-lui, n'étaient pas venus capter son attention. Un autre client ? Probablement, mais ce dernier semblait le connaître, puisqu'il connaissait au moins son nom. Curieux, Kyoshiro plongea la lame presque terminée dans le bac d'eau, devant lui, avant reposer le marteau sur l'enclume. Dur à trouver, hein ?

    Ah ? Les aveugles forgerons ne sont pourtant pas légion, par ici.


    Kyoshiro n'avait pas une bonne mémoire des visages, évidemment, mais il ne put s'empêcher d'être intrigué par la question suivante. Le reconnaissait-il ? Arquant un sourcil de questionnement, l'aveugle prit une courte respiration, usant de ses capacités de senseur pour lire l'énergie de l'homme qui se trouvait face à lui et, en un instant, ce questionnement fit place à un sourire amusé, alors que la réponse le frappait en plein visage. Depuis combien de temps n'avait-il pas croisé celui qui, à l'époque, n'était rien de plus qu'un garçon maigrelet ? Très longtemps, effectivement. Tendant une main vers celui qui était venu vers lui, jadis, mû par une évidente curiosité, Kyoshiro brisa à nouveau le silence, d'un :

    Ça faisait une éternité, Urumi-kun. Tu as grandi. Qu'est-ce que tu deviens ?  


    Certes il pouvait deviner sa taille et deviner à sa voix qu'il n'était plus un garçon, mais ce n'était pas cela qu'il voulait dire, par grandir. L'énergie, le chakra du Yugure était bien plus important qu'il était à l’époque, preuve évidente de son évolution au cours de la dernière décennie. Dix ans, déjà...oh, le coup de vieux que le Tadake était en train de se prendre...

    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
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    La touche d’esprit du forgeron, nimbée d’un soupçon d’ironie, trouva un écho mitigé sur le faciès du jeune homme, bien qu’il puisse saisir le caractère évident mise en exergue par ces propos.

    Dans une certaine subjectivité, il s’était effectivement attendu à retrouver Kyoshiro sans anicroche, mais Seizan et son expansion florissante sur la toile du commerce avait quelque peu changé ces dernières années (ou tout du moins, la dernière fois qu’il y avait mis les pieds, avant sa mobilisation dans les provinces avoisinantes). Engrangeant au fil du temps un phalanstère hétéroclite de camelots de tous horizons, dont la principale source de revenues s’était centrée sur le commerce et l’exportation d’armes et de minerais à travers de nombreuses strates d’Onogoro. Naturellement, cet engouement avait attiré dans la région une vaste clientèle qui s’était attelée à transformer une partie des paliers inférieurs du Village des Montagnes Bleus en une vaste zone de négoce qui venait compléter les venelles du Quartier Marchand, en surface.
    Dans un caractère discursif, cette expansion avait naturellement fait gonfler le nombre de demandes et d’artisans, dont certains à l’instar de Kyo, détonnaient par leur nature atypique.

    Urumi avait même entendu parler d’une borgne parmi les forgerons du coin dont la répartie, disait-t’on, pouvait castrer le plus hardi des matamores.

    « Ça faisait une éternité, Urumi-kun. Tu as grandi. Qu'est-ce que tu deviens ? », le visage d’Urumi s’éclaira.
    « Grandi ? Et toi, tu es devenu un géant ma parole. », dit-il en serrant avec chaleur la paluche rendue caleuse par les années de labeur de son vieil ami. « Il y a… beaucoup à raconter. Si je t’énumérais tout dans les détails, je ne suis pas sûre que tas journée y gagnerait en productivité. »
    Toutefois, l’espace d’un instant… d’une infime milliseconde, les yeux pâles du jeune homme se firent plus distant tandis que les réminiscences des évènements récents émergeaient des limbes de sa mémoire à l’évocation de la question de Kyoshiro.
    Nobutatsu… la perte de Kazuya… la Nuit Sanglante… les dernières années passées sur les routes à traquer détrousseurs et assassins, dans une brigade spécialisée.
    Et la charge particulière, que lui avait assigné Udezuku Heizen, deux jours plus tôt, et qui allait très certainement le conduire à l’extérieur des frontières de Seizan, une fois de plus.

    Néanmoins il y avait d’autres souvenirs plus plaisants, comme la découverte des autres Villages Cachés, et leur lot de diversité magnifique.

    « Disons que j’ai beaucoup voyagé. Mon Senseï avait l’habitude de s’attribuer certaines missions qui l’emmenaient hors des sentiers battus. J’ai également été promu Chuunin, ce qui offre d’avantages de perspectives. Mais et toi ? »,
    Il en embrassa la pièce du regard ; les outilles élaborés, le braséro et les armes, dont certaines arboraient un style exotique, qui luisaient sur des râteliers. -certes le geste échappa à la vue du forgeron, mais quelque chose dans le timbre de voix d’Urumi pu l’aiguiller- « Tu as aussi eu droit à ton lot de changement à ce que je vois. »
    De vieux amis [Tadake Kyoshiro] K0ou
    Tadake Kyoshiro
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    Kyoshiro semblait assez simple à lire, de prime abord. Un homme dépourvu de lumière, qui pensait pouvoir masquer cette absence en gonflant son ego et en se cachant derrière des plaisanteries piquantes. Peut-être était-ce ce qu’il était réellement mais, à ce jour, aucune personne ne comprenait le schéma de sa pensée dans son ensemble. Certes Maho et Hotaru avaient une bonne idée de qui il était, au-delà de ses remarques et ses sourires, mais certaines pièces du puzzle restaient cachées à la vue de tous. Certes choses devaient et devraient toujours être gardées secrètes, pour le bien de l’aveugle, principalement.
    Le jeune Yugure était arrivé dans la vie du colosse une décennie plus tôt, lorsque ce dernier venait tout juste de finir sa formation de samouraï, et qu’il ne s’était pas encore plongé à corps perdu dans sa forge. C’était une période de transition, entre le garçon à la langue acerbe, à la volonté de fer, et l’homme capable de tirer le meilleur de ces deux atouts, pour atteindre ses objectifs. C’était une période où Kyoshiro était presque littéralement infect, cassant et attaque tous deux qui avaient le malheur de le regarder de travers, car il ne savait pas aborder la vie autrement qu’avec agressivité. Le  Yugure avait été intrigué, curieux de voir comment un aveugle pouvait arriver à se repérer dans l’espace et, surtout, comment il arriver à se dresser au même niveau que tous les samouraïs. Comment le garçon avait-il réussi à le supporter, à une période où il était aussi infect et désagréable ? Une question que le Tadake ne pouvait s’empêcher de se poser, sans trouver la réponse. Etait-ce seulement important ? Probablement pas.

    La présentations faites, le colosse ne manqua pas de rire face au changement de son physique. Evidemment qu’il l’avait remarqué, mais que quelqu’un le vocalise était toujours agréable pour son ego. Usant de fausse modestie, il admit alors :

    C’’est possible que j’ai pris un peu de muscles, oui. En même temps, la forge aide à se maintenir en forme.  


    Et c’était sans doute peu de le dire car, en l’espace de quelques années, il était passé d’un maigrelet à un homme au physique de pugiliste, plutôt que de bretteur. Il était grand et élancé, c’était vrai, mais sa musculature solide était ce qui impressionnait toujours le plus. Maintenant que les présentations étaient faites, Kyoshiro put vocaliser une partie de curiosité quant au parcours de celui qui l’avait suivi, sans doute plus pour combler les blancs que par réel intérêt. Le Urumi rejeta tout d’abord l’idée, avançant que Kyoshiro avait du travail et qu’il ne souhaitait pas l’en empêcher, ce qui ne manqua pas de faire sourire le concerné, alors qu’il retournait à son enclume, pour reprendre sa création en cours.

    Je peux faire plusieurs choses en même temps, tu sais.  


    Chauffant à nouveau la lame, le Tadake se saisit de son marteau, écoutant le jeune homme lui conter certains de ses voyages, en plus de sa promotion. Chuunin, hein ? Ceci expliquait le niveau d’énergie qui émanait de lui, à l’heure actuelle. Un sourire satisfait au coin des lèvres, Kyoshiro frappa plusieurs fois sur la lame chauffée, pour finir de lui donner forme, avec une expertise née de l’expérience.

     Félicitations pour ta promotion.


    Il était plus doué pour recevoir que donner des compliments, alors son camarade devrait se contenter de celui-ci, pour le moment. Puis vint alors la fameuse question. Celle qu’il adorait le plus : parler de lui. Les changements étaient notables, à commencer par cette forge plus que suffisamment remplie, mais l’important était à présent de trouver les bons mots, pour rendre justice au puissant guerrier qu’il était devenu. Faisant une courte pause, comme pour trouver ses mots, le colosse plongea à nouveau la lame dans le bac d’eau devant lui, avant d’expliquer :

    Que veux-tu que je te dise ? Je poursuis mon ascension inexorable, vers le sommet. Mon objectif reste le même que jadis.  


    Il aurait pu parler de l’intérêt que lui portait le Kage et de son « cadeau », mais certaines informations devaient rester secrètes, pour le moment. Chaque chose en son temps et, un beau jour, le reste du village ne pourrait plus ignorer sa magnificence. Pour l’heure, même s’il ne cachait pas sa réussite, Kyoshiro avait bien senti, dés l’entrée du garçon dans sa forge, que quelque chose se tapissait sous ces échanges sociaux classiques. Peut-être était-il paranoïaque, ou peut-être avait-il besoin d’y voir quelque chose mais, curieux, il demanda alors, sans se retourner :

    Tu sais que je ne suis pas homme à m’appesantir sur le passé. Alors, dis-moi, après une décennie de silence, je doute que tu sois juste venu pour faire le point sur nos vies respectives. Je me trompe ?



    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    « Je peux faire plusieurs choses en même temps, tu sais. »

    Les iris cérulées suivirent les gestes de Kyoshiro.
    Il travaillait méthodiquement, sans se fatiguer, et avec une extraordinaire économie de moyens. À chaque coup de marteau, l’acier incandescent se tordait et se pliait, éclairant l’espace d’une myriade d’étincelles qui se tarissaient presque aussitôt dans le clair-obscur ondoyant que renvoyait le chatoiement des flammes du braséro. Le mouvement rythmique était impressionnant ; régulier et souple à la fois, mais tout en puissance.
    Aux yeux d’un profane, l’homme à la chevelure de givre semblait donner l’impression que le travail était facile, mais Urumi savait qu’il s’agissait-là d’un faux-semblant.

    « Je n’en doutes pas… », reconnu le jeune homme tandis qu’une ombre de sourire s’esquissait discrètement sur la froideur protocolaire de ses traits, avant de disparaître -non qu’il soit indifférent aux propos de son amis, mais les évènements qui s’étaient succédé à la mort de Kazuya, et à l’épilogue des faits récents impliquant Jashin, l’avaient comme cautérisé par certains aspects, noyant l’innocence de jadis sous les reflets métalliques du masque qu’Urumi avait achevé de transposer sur la plupart de ses faiblesses d'entant.- « …mais je souhaite garder ça pour un autre moment. J’ai repéré un yataï à Ramen dans le Quartier Marchand. Je tuerais pour avoir sa recette de Tonkotsu, mais le cuisinier est un homme retord… Je l’aurais à l’usure. », sa voix prit un timbre légèrement matois. « Je t’invite si tu as un peu de temps à gaspiller à la fin de ta journée. Il paraît que son saké "aussi" est un vrai trésor, à condition de le boire vite car il attaque le *choko. » (*Bol à saké japonais)

    Il aurait presque été tenté de lui faire un clin d’œil sibyllin si son ami avait eu des yeux pour voir…
    … une métaphore abstraite pour qui avait appris à composer avec Kyoshiro.
    Au travers des souvenirs d'Urumi, Kyo voyait mieux que la plupart des gens dans un monde ou les apparences étaient parfois surfaites.
    L’espace d’un instant, un flash le ramena à ses huit ans, lorsqu’il avait fait la rencontre de cet adolescent revêche à l’allure dégingandé.
    Armé d’un bokken, Kyoshiro avait flanqué une rouste à une bande de brutes qui l'avaient houspillé toute la journée.
    Le petite groupe avait eu son compte, mais le visage de l’adolescent aveugle donnait l’impression d’avoir été piétiné par un troupeau de bœufs. Plus tard, Urumi avait demandé l’autorisation à Kazuya d’aller acheter des onguents chez un apothicaire, et s’était présenté devant la porte de l’infirme.
    « Qu’est-ce que tu veux, morveux. », lui avait demandé l’autre, avec une sorte de mépris dans la voix.
    « J’ai vu ce qui s’est passé tout à l’heure, je t’ai rapporté un baume. »
    « Et tu penses vraiment que j’ai l’air d’un assisté ? Je n’ai pas besoin de ça, remballes ton pot et dégages. »
    « Est-ce que tu pourrais me montrer ? »
    Un soupçon d’étonnement, nimbé d'une touche de scepticisme, était apparu sur les traits de l’adolescent.
    « Te montrer quoi ? »
    « La manière dont tu t’es servi de ton bokken contre ces types. J’aimerai faire pareil. L’onguent contre une leçon de Kenjutsu. Deal ? »

    Ça avait été le début de leur amitié.
    Gagner sa confiance n’avait pas été chose aisée ; des années de brimades, d’humiliations et de mises à l’écart forcées en avaient fait quelqu'un de méfiant, nanti d'une vision désabusé sur ce qui l'entourait, mais Urumi avait pressenti quelque chose derrière l’armure que Kyoshiro s’était façonné pour survivre. Quelque chose qui le rendait différent de la plupart des autres Genin qu'il avait rencontré, et qu’il avait eut envie d’apprendre à découvrir.
    Avec le temps, l’adolescent avait fait montre d’une sensibilité aigüe, couplé à une vision critique du monde et de ce qui en faisait la substance, mais souvent juste. C’était également quelqu’un de droit, qui exigeait des autres la même loyauté que celle dont il faisait preuve à leur égard, lorsqu’il décidait finalement de s’ouvrir.

    « Félicitations pour ta promotion. Que veux-tu que je te dise ? Je poursuis mon ascension inexorable, vers le sommet. Mon objectif reste le même que jadis. »
    Les paroles du forgeron le tirèrent de son introspection, et Urumi haussa brièvement les épaules. « Une étiquette sur le papier, rien de plus. Je t’avoue qu’il m’a fallu un certain temps pour m'y habituer. » Le regard d’acier se mira sur le bandeau un instant, là où se trouvaient les yeux qu’il devinait nacrés, puis se reportèrent sur la barre incandescente.
    Un sabre ? Un tantot ? La forme était encore trop rudimentaire pour suggérer quoi que ce soit.
    « Le sommet hmm ? Plus l’on s’en rapproche, moins le terrain y est stable, mais tu sembles t’en être plutôt bien tiré jusque-là. »

    Kyo saisie la barre entre deux pinces et la plongea dans un baquet d’eau glacé, puisée à la surface, puis descendu dans une petite citerne en bois imperméabilisé.
    Urumi avait vu plusieurs porteurs qui allaient et venaient avec ces baquets laqués d’un mètre de haut sur soixante de large, à l’entrée des souterrains.

    « Tu sais que je ne suis pas homme à m’appesantir sur le passé. Alors, dis-moi, après une décennie de silence, je doute que tu sois juste venu pour faire le point sur nos vies respectives. Je me trompe ? »

    Il y avait quelque chose de cynique derrière cette déduction, mais Kyoshiro n’avait pas entièrement tort. Cela dit, le motif de cette visite, dans un supposé rapport artisan-client, était d’avantage un maquillage qui avait permis au jeune homme de soupeser l’état d’une relation laissé entre parenthèse il y a longtemps. Certes, à de nombreux instants, il avait pensé à son ami. Aurait aimé l’avoir à ses côtés, dans certaines situations. Ou s’était simplement demandé ce qu’il devenait ? Quelles épreuves était-t’il en train de traverser ? Mais le temps était une constante capricieuse, et plus il s’écoulait, plus Urumi se disait que Kyoshiro l’avait peut-être oublié, que leurs chemins respectifs avaient bifurqué.
    Des conjectures qu'il avait souvent remise en questionnement, après la mort de Kazuya, lorsqu’il s’était enrôlé dans une escouade pour traquer Oda Nobumatsu.

    Deux années, d’errance, de violence et de solitude durant laquelle chaque opportunité de se battre avait été un exutoire au deuil qu’il ressentait à cette époque. Mué à l’espoir qu’un jour… le visage de l’un de ses adversaires prendrait les traits de l’homme qui avait tué son père.
    De ceux qui l’avait privé de sa famille.
    De ceux qui avait massacré un village entier.

    Un bref instant, les horreurs des corps en putréfaction dans les ruelles lui revinrent à l’esprit.
    Il bloqua ces réminiscences et les obligea à retourner dans les limbes de sa mémoire.

    À cette époque, il avait failli se perdre et oublier Kyoshiro.
    Mais ce n’était pas ainsi qu’il grandirait. S’il avait continué sur cette voie, la seule chose qu’il en aurait retiré serait de s’être coupé des autres. Il serait devenu un tueur froid, à l’image de ceux qu’il combattait, et il se serait déshonoré.

    Un sourire lointain ourla ses lèvres.
    « Non effectivement. », il défit son katana de sa ceinture et le tendit avec précaution (posé entre ses deux paumes ouvertes) à son ami.
    Par plusieurs endroits, les nakago de soie, finement noués autours de la *tsuba (*poigné) était tachés et effilés, la *tsuka (*garde) était ébréchée sur sa largeur, et la lame comportaient de multiples fissures qui menaçaient de la briser à tous moments.
    « Il s’agit du shinken que m’a un jour confié Kazuya. Est-ce que tu penses pouvoir faire quelque chose ? »
    Il maqua une pause, laissant à Kyoshiro le temps de prendre la mesure de chaque détail de l’arme, ouvragée mais fatiguée, qu’Urumi venait de lui confier.
    « Par ailleurs, je souhaiterai également faire forger un wakizashi en vue d’un *daishō. Ton prix sera le mien. » (*Le daishō ;大小?, littéralement « grand-petit », est un terme japonais désignant la paire de sabres traditionnels portée par les samouraïs de l'ère féodale (katana et wakizashi). Le premier étant le plus long, il correspondait à l'arme d'attaque, tandis que l'autre s'apparentait plutôt à une arme de parade.)
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    Faire plusieurs choses en même, voilà ce que Kyoshiro apprit à faire, tout seul, dés son plus jeune âge, pour ne pas être qu'une bouche à nourrir de plus, au sein d'un couple qui avait déjà du mal à joindre les deux bouts. C'était difficile à comprendre pour un homme complet mais, à chaque instant, chaque seconde,de sa vie, c'était un effort que devait faire le Tadake pour se repérer dans son environnement, sans se prendre un mur, en plus de la tâche qu'il souhaitait réaliser. C'était épuisant à la longue, certes mais, fort heureusement, il avait assez d'énergie pour trois personnes, ce qui lui permettait de tenir jusqu'à la fin de la journée.
    D'un point de vue extérieur ce qu'il faisait semblait facile, simple, mais il n'en avait pas toujours été ainsi, ce qui expliquait le changement de son tempérament. Jadis il avait été impatient, car la maîtrise de ses sens n'était pas aussi incroyable qu'elle l'était aujourd'hui. Elle lui demandait alors plus d'efforts, plus de concentration, ce qui l'épuisait davantage et épuisait donc sa patience, plus rapidement. Il était alors un guerrier arrogant, agressif, piquant, parfois trop brusque pour son propre bien, et c'était à cette époque que le fossé s'était créé, entre lui et le reste de ses congénères. C'était sans doute mieux ainsi car, au moins, il pouvait se concentrer sur ce qui était essentiel à ses yeux, en laissant les interactions sociales de côté.

    C'était à cette période là que le jeune garçon était apparu, pour lui proposer des soins, après un tabassage en règles, un peu plus violent que les autres. S'il avait rejeté la proposition d'un revers de la main, prenant ce geste pour de la pitié dont il n'avait pas besoin, ce genre de pitié  qui lui donnait la nausée, Urumi lui avait proposé un un marché qu'il avait fini par accepter, à regret. Des soins contre une leçon sur l'entraînement à la voie du sabre : un marché plutôt équitable, non ? Il avait accepté en pensant se débarrasser du garçon, mais il réaliserait bientôt à quel point il avait eu tort de penser ainsi.

    Bien sûr le temps avait passé et, de toute évidence, certaines choses étaient arrivées au jeune chuunin mais ce dernier n'était pas encore prêt à en parler. Pas ici, pas pour le moment, en tout cas. Il lui proposa, en revanche, de l'inviter à prendre un verre un peu plus tard dans la journée, peut-être pour s'ouvrir dans un endroit plus propice à ce genre d'échange. Aurait-il le temps ?  Il allait devoir repousser son entraînement quotidien de quelques heures, mais bon, pourquoi pas.

    Je devrais pouvoir me libérer, d'ici à la fin de la journée. Pas de problème.  


    Puis vint alors la mention de la promotion du jeune homme, comprenant qu'il ne s'était que récemment habitué à  celle-ci, ce à quoi Kyoshiro ne manqua pas de répondre d'un :

    Ça viendra, avec le temps. Il faut toujours un moment entre le temps où  une promotion t'est donnée, et le moment où tu te sens à la hauteur de celle-ci.


    Lui n'avait pas eu besoin de s'y habituer, car il pensait mériter ce titre depuis le début, mais tout le monde n'était pas comme l'aveugle. Lui semblait fort, confiant, comme si rien ne pouvait l'ébranler, ce que son compagnon du passé ne manqua pas de noter, en affirmant que même le terrain le plus instable ne pourrait le malmener. Souriant, ce fut avec une évidente confiance en lui que le colosse sans lumière commenta :

    Tu devrais le savoir, depuis le temps. Je m'en sors toujours.


    Avec sa subtilité légendaire il mit ensuite les pieds dans le plat, pour essayer de découvrir la réelle raison de la venue du jeune homme, ici. Ce dernier ne manqua pas de lui tendre une arme qui, de ce qu'il comprenait, avait connu des jours meilleurs. Cette commande n'avait rien d'inhabituelle pour le colosse, il en recevait plusieurs à la semaine mais, quand il commença à laisser courir ses doigts, le forgeron put prendre conscience de l'étendu des dégâts. Ces fissures, ces brisures...cela allait lui demander du boulot et, devant la façon dont avait été traitée cette lame, il ne put que froncer les sourcils avant de commenter :

    Tu sais que c'est un katana et pas un marteau, hein ? Je vais pouvoir m'en occuper, mais je vais devoir la refondre pour la reforger à nouveau. Les dégâts sont trop profonds. '


    Certaines choses pouvaient être réparées, mais d'autres devaient être brisées et reforgées à nouveau, comme celle lame. Son utilisateur ne verrait pas la différence, mais il devait au moins être au courant du processus, pour donner son accord. Cependant ce n'était pas tout, car une autre commande lui fut transmise, une lame simple, un wakizashi pour aller avec la lame qu'il tenait entre ses mains. Réparer une arme et en faire une autre ? Le forgeron commença à réfléchir au temps que cela allait lui prendre, avant de hocher la tête pour confirmer :

    Ça devrait pouvoir se faire. Par contre ça va me prendre du temps, je ne pourrais pas tout faire aujourd'hui. Pour le prix, on verra une fois la commande finalisée. Deal ?

    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
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    « Oh… il existe différentes manières de se servir d’un katana… », rétorqua Urumi, alors qu’une poignée d’images lui revinrent en tête.
    La fois où une mission quelconque, dans les tréfonds de Seizan, l’avait conduit entre les venelles d’un bouge miteux où l’idéogramme des samouraïs, cousu sur son haori, lui avait attiré l’antipathie d’une horde de soudarts en contestation avec l’autorité, et manifestement en manque de sensations fortes (les deux combinés ensemble, pouvaient former un cocktail détonnant). À terme, le jeune homme avait pu expérimenter certains « trucs » enseignés par Kazuya, démontrant qu’un fourreau en bois et un plat de shinken pouvaient se montrer aussi efficaces qu’un bô d’entraînement.
    Et résolument plus dissuasif, en l’occurrence…
    Une autre anecdote lui remémora comment il avait dû se servir de son arme comme traverse improvisé après s’être réfugié dans une cabane forestière alors qu’il voyageait seul et qu’il avait, par un heureux hasard, croisé la route d’une joyeuse bande de Gobelins affamés.
    Il s’était passé plus d’une journée avant que ses nouveaux compagnons de route ne se lassent, et décident de se mettre en quête d’un autre gibier, plus facile à cueillir. « …certes pas toujours très conventionnelles, mais plutôt efficaces, crois moi. »
    Kyoshiro continua son inspection, ses doigts courants avec minutie sur les reliefs esquintés de la lame.
    « …mais je vais devoir la refondre pour la reforger à nouveau. Les dégâts sont trop profonds. Ça devrait pouvoir se faire. Par contre, ça va me prendre du temps, je ne pourrais pas tout faire aujourd'hui. Pour le prix, on verra une fois la commande finalisée. Deal ? »

    Urumi acquiesça.

    « Deal. Prends ton temps vas, je suis en permission jusqu’à nouvel ordre. Qui plus est, j’ai pas mal d’affaires à régler de mon côté. La maison de Kazuya… », il marqua une pause, comme s’il prenait la mesure de quelque chose « …ma maison a été laissée à l’abandon pendant trois ans. Le personnel s’est fait la malle, le clos à l’arrière ressemble plus à une jungle qu’à un jardin zen, et la salle du dojo -comme tous le reste, en faite- est à dépoussiérer. » Un nouveau sourire ourla les lèvres du jeune homme. « Je pense que je peux laisser mon sabre de côté un certain temps. »

    À cet instant, dans une contingence presque synchrone aux propos d’Urumi, un Genin apparu sur le seuil de la forge, dans une pulvérisation de poussière caractéristique à certains déplacement instantanés, qui retomba dans la pièce en un condensé diaphane de petites particules en suspension.
    *...ou pas. *, se dit le jeune homme en arquant légèrement les sourcilles sous l’effet de l’intrusion, avant de recouvrer son regard d’oiseau de proie qui sembla transpercer le nouveau venu avec une certaine intensité.
    Sa main gauche s’était portée par réflexe à sa ceinture, là où aurait dû se trouver son arme. Il la laissa lentement glisser sous les plis de son haori.

    L’autre s’inclina vivement, et s’adressa au forgeron avec une sorte d’urgence dans la voix.

    « Kyoshiro-sama, j’ai une convocation pour vous au dépôt du Village. Et j’ai également ceci. », dit-t’il en tendant un rouleau à parchemin qui semblait avoir connu de meilleurs jours. « Je crois que ça vous était destiné, ça a été trouvé au bord d’un chemin, au milieu d’objets éparpillés. »
    Le papier se défroissa brièvement, dévoilant les vestiges d’une liste de commande calligraphiée, et combinée en *tenji, au nom de Tadake Kyoshiro.
    (*Le braille japonais, appelé tenji (点字), est un alphabet braille adapté à l'écriture du japonais. Il permet la transcription des kanas et des chiffres par l'intermédiaire de points surélevés.)
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    Le jeune homme préférait bien mieux créer quelque chose à partir de rien, plutôt que de réparer ce qui avait été brisé car...eh bien...la première solution était nettement plus simple. Il n'avait pas à analyser l'étendue des dégâts, ou bien se demander quelle méthode adopter pour réparer ce qui lui avait été remis. Enfin, à titre plus personnel, vu le temps qu'il passait sur la création de chacune de ses lames, il s'attendait à ce que son manieur en prenne un minimum soin, voilà pourquoi il ne manquait jamais une occasion de pester, de vocaliser son mécontentement, lorsqu'une lame abîmée ou brisée lui était remise.
    Sentir une arme brisée entre ses doigts le mettait toujours de mauvaise humeur, voilà pourquoi il ne réagit pas aux premiers propos de son camarade, ne souhaitant pas s'aventurer sur ce terrain plus que glissant. Cette lame n'était pas la sienne, après tout, alors pourquoi s'en soucier ? Il devrait pouvoir trouver un peu de temps pour le faire, aujourd'hui, mais il allait devoir s'y mettre dés à présent. Voilà pourquoi il demanda si la commande était urgente mais, de toute évidence, elle ne semblait pas l'être, car le Yugure était en repos et avait d'autres tâches, plus personnelles, à accomplir. Il avait été absent et sa maison avait été laissée à l'abandon, aussi était-ce sa responsabilité de remettre tout sur pied, afin que ce lieu soit à nouveau vivable. Hochant la tête, comprenant la situation, comprenant aussi qu'il n'avait pas besoin de se presser, pouvant garder cette commande pour un jour un peu plus calme, le colosse confirma alors :

    Parfait. Au moins j'ai le temps de te faire ça, bien.


    Son travail était toujours bon, évidemment, mais les détails demandaient un peu plus de temps qu'une commande classique qu'un triste inconnu. Ici  il s'agissait de Urumi, celui qui aurait pu être son élève, jadis, si Kyoshiro donnait suffisamment d'intérêt au genre humain pour enseigner, un jour.
    Avant même que la conversation ne puisse dévier vers un autre sujet, le jeune homme sentit l'arrivée d'une troisième personne, un shinobi de ce village qui l'invita à se rendre au dépôt du village, sans plus de précisions, avant de lui tendre un parmi retrouvé au bord d'un chemin. Curieux, Kyoshiro attrapa le parchemin et, alors qu'il laissant courir ses doigts sur le papier, sentit son corps se tendre alors qu'il déchiffrait le message, morceau après morceau.

    Qu'est-ce que... ?


    Kyoshiro reconnaissait la texture de ces inscriptions, et devinait une commande, portant son nom en bas de page. C'était une commande qui lui était destinée, mais où était-ce la commande en soit ? Y avait-il eu un problème durant son acheminement ? L'étape du parchemin tendait à pointer en ce sens, en tout cas. Quelque chose avait dû se passer et, tout curieux qu'il était, le Tadake n'attendrait pas plus longtemps pour savoir de quoi il retournait. Attrapant son sabre dans une main, le parchemin dans l'autre, il fit un signe de tête au Yugure pour qu'il le suive, en direction de l'entrepôt, tout en précisant :

    Tu voulais rattraper le temps perdu ? Eh bien viens avec moi. Je sens qu'on va avoir de quoi s'occuper.


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    L’espace d’un bref instant, un silence, lourd, et emplie d’une tension sous-jacente, tomba comme une chappe de plomb sur l’atelier encore bruyant quelque secondes auparavant. Ne subsistait plus que le crépitement des flammes dans le braséro, et la suggestion, dans un contexte parfaitement allusif, qu’il était capable de geler même ici-bas, dans l’enfer souterrain des forges dont la chaleur étouffante emplissait les boyaux sous la montagne.
    Le regard perçant, Urumi détailla la palette d’expressions subtiles qui dépeignaient sur le faciès de Kyoshiro dont la posture s’était raidie. Ses muscles maxillaires se contractèrent à plusieurs reprises, et durant une milliseconde, la silhouette de son ami lui évoqua celle d’un prédateur tapi dans les broussailles, prêt à bondir sur une proie.
    Ou, plus trivialement. Le dôme tubéreux d’un volcan sur le point d’exploser.
    Quelque chose n’allait pas.
    Puis comme un coup de marteau sur de la glace, la tension se brisa lorsque Kyo attrapa une arme ouvragée qui luisait dans la pénombre ambiante comme un arceau d’obsidienne. Dépassa en trombe de Genin surpris. Et se dirigea droit vers la sortie comme un ouragan.

    « Tu voulais rattraper le temps perdu ? Eh bien viens avec moi. Je sens qu'on va avoir de quoi s'occuper. »

    « De quoi s’occuper », n’était pas vraiment ce qui avait manqué au cours des dernières contingences pour Urumi qui sentait que sa permission allait être de courte durée. Qui plus est, « de quoi s’occuper », dans la bouche de Kyoshiro, sous-entendait la promesse d’évènements percutants dans des domaines susceptibles de chatouiller l’intérêt d’un jeune samouraï en soif de perfectionnement.

    « Quand tu disais ça, à l’époque... », rétorqua l’apostrophé en saisissant son arme abimée qui siffla lorsqu’il la rangea au fourreau dans un enchaînement rapide. « …la fin de journée avait tendance à se solder par un passage à l’infirmerie et un sermon de Kazuya. »

    Lorsqu’ils arrivèrent au dépôt, le Genin les conduisit jusqu’à un petit bureau, où l’un de ses supérieurs, en tenue de capitaine, lisait une note les sourcilles froncés dans une expression de profonde contrariété. À côté de lui, un garde-mite, les mains pleines de rouleaux qui listaient plusieurs commandes non réceptionnées, et dont certains pendaient presque jusqu’au sol, se trémoussait d’une jambe à l’autre dans ce qui ressemblait à une pointe d’anxiété mêlé d’urgence.

    « Et vous dites que toutes ces marchandises ne sont jamais arrivées, et que les convoyeurs, en charge de les livrer, semblent s’être évaporés dans la nature ? Vous êtes sûre que vos employés ne se sont tout simplement pas fait la malle avec ? »
    « Non, ce n’est pas le style de Bunji et Dazaï. Ce sont de bons garçons qui savent faire leur boulot correctement. Ils travaillent ici depuis des années. Le père de Dazaï est un ami d’enfance, et Bunji va se marier au printemps. On y est conviés ma femme et moi. »
    « Je vois… », rétorqua le Jônin avant d’aviser le binôme qui traversait l’encadrure de la porte.

    « Ah Kyoshiro, tu as donc reçu mon courrier, et… Urumi ? Aux dernières nouvelles tu n’étais pas en permission ? »
    « Exact, monsieur. », rétorqua le jeune homme qui s’inclina face à son supérieur. « Mais Kyoshiro est une vieille connaissance, et il semble que quelque chose l’ai dérangé… Suffisamment en tout cas pour solliciter l’aide d’un ami. Avec votre permission ? »

    Le regard du Jônin passa successivement du forgeron au sabreur à la chevelure couleur aile-de-corbeau. Il haussa les épaules. Après tout pourquoi pas, Kyo et Urumi étaient deux types fiables aux bons états de service.

    « Bon… très bien. Une lame et un investigateur supplémentaire ne seront pas de trop dans cette histoire. », il désigna le responsable du dépôt et la pile de parchemins qui lui dégoulinait des bras « Ceci est une série de commandes passées par diverse artisans de Seizangakure, dont toi, Kyoshiro. » dit-t’il en marquant une courte pause. « Tu comprendras pourquoi j’ai donc jugé que cette affaire te concernait directement. En outre, il semble que toutes ces marchandises ne sont jamais arrivées à bon port. Récemment, un voyageur a découvert plusieurs débris, laissés à l’abandon le long de la route entre Kyojinyama et la Province des Griffes, dont le papier que tu tiens dans la main. Je n’en suis pas certains, mais soit nous avons affaire à une bande organisée qui sévit dans la région… ce qui ne serait pas nouveau… soit les charretiers responsables du convoi ont décidés de troquer leur étiquette de bons et loyaux citoyens pour verser dans la contrebande. »

    Le magasinier eut un grognement désapprobateur, mais le samouraï l’ignora.

    « Votre mission sera d’enquêter sur ces disparitions. Au possible, remettre la main sur les articles disparus et retrouver les convoyeurs, sinon explorer et glaner un maximum d’informations. Des questions ? »

    « Oui. », rétorqua Urumi. « Est-ce que la zone a été passée au peigne fin ? Y avait-t'il des traces de lutte ? »
    « Une équipe de Genin a été dépêchée sur place, mais pas pour investiguer, seulement pour sécuriser. Elle vous aidera à fouiller s’il le faut, mais ne s’éloignera pas du périmètre. Ce qui répond également à ta seconde question. »

    Le sabreur acquiesça et coula un regard vers Kyo.
    *Mon vieux tu avais raison… il y aura effectivement de quoi s’occuper.*
    Il réprima un sourire derrière les syntagmes de la froide résolution qui dépeignaient sur ses traits fins.
    *Comme au bon vieux temps, donc.*
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    Pour être parfaitement honnête, le concept d'amitié était assez flou et étranger aux yeux du jeune homme, car il ne sociabilisait que lorsqu'il y voyait un intérêt, et non pas par simple bonté d'âme. Kyoshiro n'était pas un homme bon et n'avait jamais prétendu l'être, il passait sa propre personne avant tout le reste, car il s'agissait d'une nécessité, pour marcher sur la voie qui était la sienne. Alors oui il ne connaissait que peu de choses sur le jeune Yugure, que ce soit au niveau de sa personnalité ou de son passé, car il n'avait jamais pris la peine de gratter la surface, pour voir ce qui pourrait s'y trouver en-dessous. Il était poli dans les bons jours, charmant dans ses meilleurs jours, mais le Tadake n'était pas l'homme vers lequel vous voudriez vous diriger, pour vider votre sac et trouver une épaule sur laquelle pleurer. Non, il n'était définitivement pas ce genre d'homme.

    Certes il n'était pas mécontent de revoir Urumi après tout ce temps, de constater le changement par le biais de l'énergie qui se dégageait du garçon, mais le travail de l'aveugle passait toujours avant tout le reste. Il avait cru pouvoir rester tranquille, pouvoir s'occuper de la lame du Yugure et reprendre ses différentes tâches, mais un messager vint lui apporter de bien étrangers nouvelles. Pourquoi lui apportait-il le récapitulatif d'une commande qui lui était destinée, au lieu de la commande en elle-même ? Il avait besoin de ces matériaux, aussi décida t-il de laisser son travail de côté, pour quelques instants, afin de tirer cette histoire au clair. Il proposa à son camarade de le suivre et, lorsque ce dernier évoqua le passé, évoqué les problèmes dans lesquels l'aveugle arrivait toujours à se fourrer, ce dernier répondit simplement :

    Si tu voulais une journée tranquille, tu t'es adressé à la mauvaise personne.


    La modération, le calme et la tranquillité étaient des luxes que le colosse ne pouvait se permettre, sur le chemin vers la grandeur. Il vivait sa vie à cent à l'heure, sans trouver d'excuses pour ralentir, et il n'était pas prêt de changer sur ce point. Le duo se dirigea  donc vers le dépôt, sans attendre, le samouraï tenant sa lame  dans sa main gauche et, en arrivant, Kyoshiro attrapa quelques bribes de conversation, sur la disparition de convoyeurs, avant que le capitaine ne s'adresse à lui. Déjà il devinait, déjà il comprenait, mais ce fut en écoutant l'explication du capitaine qu'il prit la pleine mesure de cette situation.
    Sa commande n'était pas la seule concernée. Il pouvait donc s'agir de brigands organisés, ou de convoyeurs ayant décidé de poursuivre une voie un peu moins légale, pour se remplir les poches. Quelle que soit l'origine de cette disparition, le résultat était le même : quelqu'un allait devoir payer. Il laissa donc l'Urumi poser ses questions puis, à son tour, n'en posa qu'une seule qui en disait long sur son humeur du jour :

    Une seule. Les responsables : à ramener morts ou vifs ?


    Le Tadake n'était pas le plus tolérant des hommes, c'était peu de le dire, mais ici il s'agissait d'une affaire personnelle. Quelqu'un essayait de l'emmerder en coupant son approvisionnement, en l'empêchant de travailler correctement, alors ce quelqu'un allait devoir payer. Une fois la réponse à sa question obtenue, le duo se mit rapidement en route, vers la route où les disparitions avaient eu lieu. Concentré comme jamais, désireux de voir cette situation se résoudre rapidement, ce fut avec un évident mécontentement dans la voix que le colosse privé de lumière conclut d'un :

    S'il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on se mette en travers de mon travail. Brigands ou traîtres, je vais les défoncer.



    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
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    « Si tu voulais une journée tranquille, tu t'es adressé à la mauvaise personne. »

    « Hmm, je dois dire que la curiosité a parfois tendance à l'emporter sur la tranquillité. »


    Chuchota Urumi à l’adresse de son compagnon sur un ton matois. Il lui coula un regard en coin puis reporta son attention sur le Jônin quand le forgeron ponctua le briefing par une question lourde de sous-entendus. L’autre toisa un instant Kyoshiro, presque comme s’il semblait évaluer son implication émotionnelle dans la mission à venir, puis rétorqua.

    « En tant que Samouraïs, dépositaires de l’autorité du Daïmyô, vous avez carte blanche pour appliquer toutes sanctions qui vous paraîtront en conformité avec la situation. »


    Après avoir été congédiés, les deux sabreurs se retrouvèrent à arpenter les routes de Kyojinyama sous la grisaille d’un ciel chargés de nuage. Il n’avait pas neigé depuis plusieurs jours, mais le paysage était malgré tout nimbé par l’albâtre presque translucide d’un verglas pétrifiée par les vents hivernaux qui craquait sous les semelles des voyageurs.
    Urumi avait troqué son uniforme pour des vêtements chauds et une tenue de voyage moins voyante que l’armure de plaque traditionnellement portée par les Samouraïs en affectation. Une partie de ses longs cheveux noirs étaient nouée en queue de guerrier. Le reste de ses mèches demeurait dissimulé sous un kasa de paille à large rebords qui masquait également son bandeau frontale, gravé des montagnes de Seizan.
    Une partie de son visage disparaissait sous une lourde écharpe de la même couleur que le panorama enneigé. Et un haori doublé, aux teintes hivernales, recouvrait un kosode noir, et un hakama dont les chevilles avec été bandées jusque sous les genoux puis renforcées par des jambières en plaques.
    Seul son katana, glissé sous sa ceinture, et sa démarche de bretteur suggéraient en lui un statut de guerrier.

    « S'il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on se mette en travers de mon travail. Brigands ou traîtres, je vais les défoncer. »

    « Ça je n’en doute pas mon vieux. En ce qui me concerne, je suis surtout curieux de savoir ce qui est arrivé aux charretiers. Il y a eu une recrudescence des attaques de convois depuis le début de l’hivers. Certains parlent d’une bande organisée qui auraient imposé une mainmise sur certains hameaux de Kyojinyama. »


    Urumi se souvint qu’il avait eu vent de rumeurs dans les quartiers marchands, mais il n’y avait pas vraiment porté attention. Le mode opératoire était le même que celui d’une poignée de bandit de grand chemin, comme il en existait des centaines à travers tout Onogoro, et qui s’en prenaient au hasard aux voyageurs infortunés. Mais certains disaient que les attaques étaient ciblées sur les ravitaillements de tamahagane, ce qui suggérait également la présence d’un mouchard sur les points d’approvisionnements, et d’un coordinateur versé dans l’art des tactiques d’embuscade.

    « Nous arrivons. »


    Déclara Urumi, en désignant une zone occupée par deux Genin.
    Encore adolescents, les Shinobis se placèrent presque au garde-à-vous et firent leur rapport dans une débauche de platitudes procédurières un tantinet exagérées ; de celles qui caractérisaient parfois ces jeunes recrues encore intimidées par la présence d’un supérieur. Le sabreur eu un léger sourire en coin lorsqu’il se rappela l’époque où il avait lui-même fait ses premiers pas en tant qu’Aspirant, et donna congé aux deux garçons à l’épilogue de leur exposé.
    En soit, ils ne lui apprirent rien qu’il ne savait déjà ; la zone avait manifestement été attaquée par une bande de détrousseurs qui avaient pris la fuite avec le convoi de marchandise.
    Des traces de sang étaient encore visibles dans la neige, et aux vues de leur quantité, elles ne présageaient que peu d’espoir de retrouver les deux convoyeurs en vie.

    Plus loin, des marques d’ornières filaient vers une zone boisée, traçant une piste sinueuse entre les congères.
    Urumi héla Kyoshiro.

    « Il y a une piste dans cette direction, et je crois qu’il y a un hameau un peu plus loin. Tu vas peut-être avoir l’occasion de te défouler. »
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    L'aveugle avait-il changé, autant que ça, depuis la dernière fois où il avait vu le jeune homme qui était venu le voir, aujourd'hui ? Était-il si différent de jadis ? Certains disaient qu'avec le temps tous les hommes finissaient par s'assagir,  par ralentir la cadence et réfléchir plus avant d'agir mais, de ce côté-là, Kyoshiro avait toujours le même feu qui l'habitait jadis. Il avait pris de la bouteille, un peu plus d'expérience de terrain, un peu plus d'expérience sur le plan social mais, mis à part cela, ses objectifs restaient les mêmes et sa façon de percevoir le monde était identique à celle qu'il avait jadis. Son désir et de reconnaissance était devenu plus concret, plus réel car il pouvait désormais le sentir prendre forme, depuis que le géant des montagnes avait posé son regard sur lui.
    Kyoshiro était sans doute le moins vertueux de tous les samouraïs de Seizan, car c'était l'égoïsme qui motivait chacun de ses gestes, chacune de ses décisions. La plupart ne le savaient pas encore, mais viendrait un jour où son manque de vertu serait de notoriété publique. Cela pourrait-il handicaper son ascension ? Probablement, oui, mais il n'avait pas le coeur à spéculer sur ce point pour le moment. Pourquoi penser à tout ceci, maintenant ? Parce que, malgré son changement ou l'absence de celui-ci, le Tadake restait toujours un enfant colérique, au fond de lui. Et que se passait-il quand on retirait quelque chose à un enfant ? Celui-ci pouvait faire un caprice, oui, mais dans le cas de Kyoshiro cela se traduisait par une colère sourde et une envie d'éclater le visage du responsable, avec toute la force qu'il possédait.

    Oui, l'enfant de l'hiver avait la colère facile.

    Ici, le jouet s'avérait s'avérait être sa commande de matériaux, celle dont il avait besoin, celle que les mineurs s'étaient épuisés à extraire à la force de leurs bras. Que pourrait faire un forgeron sans métal ? Que pourrait faire un artiste, sans ses instruments ? Il n'était peut-être pas le seul commerçant touché dans cette affaire, comme il était en train de l'apprendre, mais ce qui l'importait c'était de rappeler au monde entier qu'on ne faisait pas chier l'enfant de l'hiver impunément. L”homme devant lui confirma alors que le duo avait carte blanche, question punition, ce sur quoi le colosse ne rebondit pas car, autorisation ou pas, il aurait agi comme bon lui semblait de toute façon.

    En partant sur place, Urumi fit un commentaire sur l'état des charretiers. Vivants ou morts ? Kyoshiro, d'une humeur de moins en moins bonne, se fendit d'un commentaire aussi directe que possible.


    Mon avis est qu'ils sont morts. Pourquoi s'embarasser de prisonniers, lorsqu'on peut juste jeter un corps en pâture aux bêtes sauvages, pour se débarrasser des preuves ?  



    C'était ce qu'il aurait fait à la place des voleurs, en tout cas. Encore un peu de trajet et, finalement, le duo fut accueilli par deux recrues de bas rangs qui, bien que très volontaires, ne parvinrent pas à émouvoir le Tadake ne serait-ce qu'un instant. N'écoutant leur rapport que d'une oreille, l'aveugle posa un genou à terre devant ce qu'il sentait être du sang, passant ses doigts sur les traces écarlates pour en déterminer la texture, l'ancienneté. Reniflant l'odeur qui avait imprégné ses doigts, il se fendit d'un commentaire froid :


     Je te préviens. S'ils sont morts, ce n'est pas moi qui me chargerai de prévenir leurs familles.  



    C'était sa façon à lui de gérer le mécontentement, lorsqu'il le pouvait encore. Il préférait rester froid et calme, pour éviter que la pression ne monte trop vite et qu'il finisse par péter les plombs. Cela ne durerait pas, il le savait, mais il n'avait pas le cœur à écouter les veuves éplorées, si jamais leurs fils ou maris n'étaient pas retrouvés en vie. Une fois les traces du chariot repérés, le duo se mis à nouveau en route à travers les bois jusqu'à ce que, enfin, les traces ne finissent par mener les deux guerriers dans ce qui semblait être un hameau assez discret, selon ce que Urumi pouvait en décrire. Pourquoi amener le chariot ici ? Pour le perdre dans la forêt et couvrir leur fuite ? Quelle qu'en soit la raison, Kyoshiro allait le découvrir. S'approchant du premier homme à sa portée, un homme dans la cinquantaine de petite stature, il brisa le silence d'un :


    Désolé de vous déranger, nous avons quelques questions à vous poser. Ce ne sera pas long. Avez-vous vu récemment par ici des chariots de matériaux, du genre de ceux destinés à Seizan ? Avez-vous repéré quoi que ce soit d'inhabituel, récemment  



    Son ton n'était pas chaud et enjoué, comme d'habitude, mais froid et sec. Peut-être était-ce pour cela que l'homme n'osa pas parler, qu'il balbutia au lieu de formuler une réponse cohérente. Kyoshiro était impressionner, c'était donc compréhensible, mais le Tadake n'avait nullement la patience pour prendre des pincettes, aujourd'hui. S'énervant face à cette absence de réponse, le ton monta d'un :


    Hey, je vous parle !    Des chariots sont bien passés par ici, oui ou non ?  



    Sa puissance voix attira bien des regards et, alors que le cinquantenaire s'excusa, affirmant qu'il ne savait rien sur rien du tout avant de détaler comme un lapin, l'aveugle sentit plusieurs regards se poser sur lui. C'était à prévoir, bien sûr, mais la diplomatie n'était pas dans les plans du colosse. Ce dernier tourna son visage bandé en direction de l'homme le plus proche qui le dévisageait, brisant le silence d'un :


    Quoi ? T'as un problème ?  



    Cette seule phrase suffit à forcer les regards à se détourner du duo, permettant à l'aveugle de s'approcher de son camarade, lui soufflant doucement :


    Dis-moi ce que je ne vois pas. Qu'est-ce que tu remarques ?  

    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    « Je te préviens. S'ils sont morts, ce n'est pas moi qui me chargerai de prévenir leurs familles. »


    Le jeune homme acquiesça avec une nonchalance distante. Son regard, quant à lui, avait pris une teinte froide et critique. À l’inverse de ce que Kyoshiro laissait transparaître -quoiqu’il le soupçonnât de ne laisser filtrer que ce qu’il voulait bien montrer.- , Urumi ne masqua que partiellement ce que la pantomime laissée par le spectre de l’éventuelle tuerie suscitait en lui ; l’espace d’un instant, des images similaires qu’il avait pris l’habitude de garder enfouis au fond de lui, surgirent du passé.

    Le sourire d’une femme sur le point de refermer une trappe alors que retentissaient des appels à la pitié et des hurlements d’agonie dans des pièces voisines.
    Les odeurs de charnier, lorsqu’il avait arpenté les décombres de Fukuri à Oashisu no Kuni avec d’autres combattants des provinces avoisinantes, quelques lunes après ce que de nombreuses personnes allaient nommer la « Nuit Sanglante ».
    Les cadavres éparpillés autour de lui lorsqu’il s’était réveillé, meurtri et en sang, au lendemain des affrontements qui avaient opposé la troupe de Bushi dont il faisait partie aux hommes de Nobumatsu.

    Ses traits s’assombrirent.
    Il attrapa les souvenir d’une poigne mental et les fit retourner dans leur gangue d’acier.

    « Je m’en chargerai. »


    Rétorqua Urumi lorsqu’ils arrivèrent en vue du hameau.
    D’emblée, le sabreur y perçut quelque chose d’étrange, l’endroit était presque désert, et l’effervescence qu’aurait dû refléter le début d’après-midi semblait s’effacer au profit d’une atmosphère pesante. La plupart des habitations paraissaient abandonnées où barricadées derrière portes et volets clos. Et les rares badauds qu’ils croisaient s’écartaient de leur chemin, le regard fuyant. Pourtant, le jeune homme pu distinguer du mouvement derrière quelque fenêtres entrebâillées, comme si leur arrivée était passée au crible par les autochtones.
    L’un d’eux sursauta lorsque Kyo l’accosta, ce qui déclencha un demi-sourire sur les lèvres de son ami.

    La délicatesse de son ami lui avait manqué.

    L’homme parut confus, et tenta de fuir la conversation.
    Pas une seule fois il n’avait fixé son attention sur Kyoshiro, et Urumi constata qu’il ne cessait de jeter des regards à la ronde, comme s’il cherchait à capter l’attention d’un tier.
    Quelque chose clochait.

    Il recula d’un pas, puis de deux en balbutiant quelques allégations à la dérobade lorsque le forgeron insista, puis fila se réfugier sous les ombres d’un porche.

    Le sabreur le suivit un instant du regard, puis observa les alentours.
    D’emblée il nota plusieurs présences étranges ; des individus qui ne ressemblaient ni à des commerçants, ni à des ouvriers, et dont l’attitude jurait avec la faune locale. La plupart portaient des vêtements amples qui dissimulaient leurs gestes.

    L’un d’eux, un type svelte avec un kasa de paille profondément enfoncé sur son visage, fit un signe aux autres qui convergèrent dans leur direction, sans pour autant les approcher frontalement.

    Il senti Kyo l’effleurer, puis lui glisser quelque chose au coin de l’oreille.

    « Dis-moi ce que je ne vois pas. Qu'est-ce que tu remarques ? »


    « Rien de bon. »


    Lui murmura Urumi, dont le regard d’acier restait braqué sur l’inconnu au kasa.

    « Les locaux… ils ont l’air de craindre quelque chose. Une douzaine de types qui… détonnent un peu avec le paysage. Je pense qu’ils sont en train de nous encercler. »


    Et puis quelque chose brilla derrière eux, et Urumi réagit à l’instinct lorsqu’un sifflement raisonna sur sa gauche.
    Pivotant à l’arraché, il dégaina son sabre qui effectua un mouvement circulaire…
    …et teinta contre la pointe argentée d’un kunai qui partit en vrille dans les airs.

    « Kuso ! Ils sont armés. »

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    L'aveugle n'aimait pas être l'oiseau de mauvaise augure. Certes, quand un soldat tombait au combat sa famille devait être prévenue, pour des raisons évidentes, mais le Tadake avait toujours fait son possible pour éviter d'être assigné à une telle tâche. Pourquoi ? Parce qu'il pouvait feindre l'empathie, mais il y avait des limites à ce qu'il pouvait simuler, et enfin parce qu'il n'en avait tout simplement rien à faire de la façon dont des inconnus encaissaient la nouvelle, ou faisaient leur deuil. Chaque personne devait apprendre la dureté de la vie un jour ou l'autre, et l'aveugle n'était pas suffisamment patient pour faire la tristesse, face au désespoir d'un inconnu. Il était un guerrier, son rôle était de combattre et non pas tendre la main pour accompagner ceux incapable de marcher, tout seul, sans s'écrouler.
    Urumi connaissait assez bien Kyoshiro, pour que ce dernier ne ressente pas le besoin de faire semblant. Ces personnes là étaient rares, celles en présence desquelles l'aveugle pouvait être lui-même, dans ce qu'il avait de plus grossier, direct et parfois blessant. C'était ainsi qu'il se sentait le mieux, sans diplomatie, sans concession, car essayer d'en avoir quelque chose à faire ne rendait les choses que plus complexes.

    Ainsi, l'aveugle fut satisfait de savoir que son camarade se chargerait de cette tâche peu enviable, avant qu'ils ne se dirigent tous deux vers le hameau où ils ne furent pas accueillis de la meilleure des façons. L'aveugle savait qu'il était impressionnant, intimidant parfois, mais jamais encore il n'avait senti quelqu'un vouloir autant s'enfuir dans l'autre direction, après quelques mots échangés. Le forgeron insista donc, sans grand effet et, bientôt, son camarade lui confirma que les choses s'envenimaient. Ce hameau puait la peur et, de toute façon, les hommes qui s'approchaient du duo étaient à l'origine de cette crainte.


    Formidable...justement ce dont j'avais besoin.



    S'avançant légèrement face aux premiers hommes devant lui, conscient que le duo allait bientôt être encerclé, le colosse posa volontairement sa main sur le manche de son sabre, avant de briser le silence de sa voix sèche et puissante.


    Bien le bonjour, messieurs. Je comprends que nous ne sommes pas les bienvenus ici, cependant nous avons des questions et nous ne repartirons pas sans des réponses. Alors on peut faire ça de deux façons. La douce, où vous répondez et chacun rentre tranquillement chez soi...



    Joignant le geste à la parole, se doutant bien que ces hommes n'allaient pas se retirer pour si peu, le colosse referma sa main sur le manche de son sabre, avant de conclure sa proposition d'un :


    Ou bien la méthode forte. 



    La réponse lui vint, lorsqu'il projectile fut jeté vers son camarade, et que ce dernier fut contraint de sortir sa lame pour dévier l'attaque. Pas de négociation, hein ? Pas d'invitation à quitter ce hameau, pour ne jamais y revenir, non plus ? Hum, le Tadake n'était pas plus étonné que cela mais, au moins, il était fixé à présent. Constatant la direction que prenait cette conversation, d'un mouvement souple il extirpa sa lame claire de son fourreau, avec rapidité et expertise, claquant un :


    La méthode forte, donc. Très bien. 



    Il sentait déjà les hommes s'approcher de lui et, si cela aurait été très simple pour lui de repeindre le sol de ce hameau en rouge, il savait aussi que, dans le tas, l'un de ces hommes devait avoir une réponse à sa question. Ainsi, dérogeant à sa propre règle, il montra son dos à Urumi, pour faire face à l'autre moitié du siècle, avant de lui donner des consignes de dernière minute :


    Je sais que ça va être bizarre, venant de moi mais...essaye de ne pas les tuer.

    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    « C’est drôle, j’allais te suggérer la même chose. »


    Rétorqua Urumi dont les yeux perçants –semblables à deux lames d’acier- balayaient la petite escouade de tire-laines d’une lueur enfiévrée ; détaillant la gestuelle, le maintiens, les déplacements, jusqu’au moindre petit tiques nerveux sur les aspects visibles de ceux qui lui faisaient face.
    Cinq hommes le prirent pour cible.
    Les trois premiers se déplaçaient avec une sorte de grâce hypnotique, les jambes fléchis, glissant en crabes sur des trajectoires latérales qui convergeaient toutes dans sa direction mais selon des angles différents.
    Le jeune hommes compris que l’attaque viendrait de tous les côtés lorsqu’ils seraient à portée de son arme.
    Tous étaient des sabreurs, et tenaient leur katana en garde pendante, la lame courbée vers le bas.
    Les deux autres, étaient postés en retraits, farfouillant dans leur besace pour en tirer plusieurs objets qui luirent d’un éclat argenté entre leurs doigts.
    Des lanceurs, probablement pour détourner son attention entre chaque passes.

    « Voyons comment cela va finir. »


    Les lèvres du Samouraï s’ourlèrent d’un sourire de prédateur lorsqu’il se prépara à la pantomime mortelle, s’immergeant graduellement dans une sorte d’état second basé sur de l’instinct pure.
    L’extase du danseur, comme s’était plu à l’appeler Kazuya lorsqu’il l’a lui avait enseigné.
    Une condition proche de la catatonie, à travers laquelle le sabreur se plongeait dans un état semi-méditatif. L’esprit, poli comme une lame, était vidé de toutes pensées parasites pour se concentrer entièrement sur l’instant. Toute le reste ne devenait plus qu’un enchaînement d’actions/réactions, mû par des réflexes quasi-mécaniques mémorisés par des centaines d’heures d’entraînement, jusqu’à ce que la gestuelle employée soit assimilée pour devenir presque comme une seconde nature.

    Lorsque Kyo se rapprocha, le guerrier qui s’éveillait au fond d’Urumi réagit en consonnance, et le binôme se tint bientôt dos-à-dos, comme deux frères.

    Il y eu un bref silence…
    …puis la scène se transforma en chaos lorsque tout le monde bougea en même temps.

    Plusieurs éclairs ivoirins fusèrent dans sa direction quand les lanceurs entrèrent en action, et la lame du Seizanjin, en garde verticale, se déchaîna d’un coup dans une combinaison d’enchainements complexes qui balancèrent des étincelles dans l’espace environnant ; déviant une partie des projectiles vers le premier adversaire qui manqua de trébucher pour ne pas finir perforer à plusieurs reprises, et interceptant au passage ceux qui fusèrent vers Kyoshiro.

    Emporté dans son élan, l’écorcheur qui avait manqué d’expérimenter une nouvelle forme d’acupuncture lui arriva droit dessus, tête la première. Urumi lui flanqua la kashira de son katana en plein visage, inversa son élan, puis profita du mouvement de détente de son arme pour écarter une attaque vicieuse sur la gauche. La lame glissa sur celle de son opposant, dévia la trajectoire dans une succession de petites frappes itératives, puis fendit l’air en un aller-retour fulgurant qui décapita le vaurien.
    Du sang éclaboussa le faciès du jeune homme dont les yeux rogues se plissèrent sous l’effet de l’exaltation. Un bref, instant… l’espace d’une milliseconde… des émotions en parfaites dissonances avec cet ascétisme pieux à travers lequel se devaient de faire preuves le Samouraï parfait dans son écrin vertueux… filtrèrent sur les traits d’éphèbe.
    L’extase du danseur vacilla et Urumi du lutter contre cette espèce d’obscurité qu’il avait dans le cœur depuis le jour ou une troupe de Jashinistes avait massacrée une famille de forgerons dans la Province d’Iwamori no Kuni, des années plus tôt.

    Fureur et haine transsudèrent, enténébrant son chakra.

    Et l’homme de chaire redevint d’acier lorsqu’il réalisa ce qui était en train de se produire.
    L'avertissement de Kyoshiro lui revint à l'esprit.
    Essaies de ne pas les tuer.

    Cette brève perte de contrôle lui valut une longue estafilade sur l’avant-bras, ce à quoi Urumi répliqua par une attaque fulgurante qui trancha proprement la main armée de l’impudent, à hauteur du poignet.
    L’homme recula en poussant un hurlement de bête sauvage, et le Seizanjin profita du moment de battement pour observer l’arrière-plan.

    L’inconnu au kasa demeurait en retrait, observant la pantomime avec une nonchalance paisible, les bras croisés sur sa poitrine.

    « Le type au chapeau de paille… »


    Lançât-t’ il à Kyoshiro entre deux coups de sabres.

    « …ça à l’air d’être lui, le leader. Si on arrive à l’avoir en vie, il pourrait peut-être nous révéler quelque chose. »


    L’autre ricana en entendant les propos d’Urumi.

    « Dans tes rêves mon mignon. »

    La voix était féminine.
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    De vieux amis




    La plupart des civils s'imaginaient que les soldats et autres guerriers étaient nécessairement violents, et qu'ils recherchaient volontairement les affrontements, ce qui était bien loin de la vérité. Regardez l'aveugle par exemple. Grand et massif, il était de toute évidence imposante et, s'il aimait jouer d'intimidation lorsque le besoin s'en faisait sentir, pouvait-on vraiment dire qu'il était d'un tempérament violent ? Certes, il n'était pas homme à avoir peur de se salir les mains, loin de là, mais apprécier la violence et en prendre du plaisir était une toute autre paire de manches. Certes il savait que tout changement passait par de l'action, il savait que le sentiment de victoire était le plus délicieux du monde, mais le Tadake n'était pas homme à se laisser guider par sa soif de violence...pas totalement, en tout cas.
    Il était connu pour son tempérament de feu, mais aussi pour être le premier à foncer dans la bataille, le dernier à en ressortir. Peut-être était-il trop téméraire pour son propre bien, peut-être qu'un jour ce tempérament causerait sa perte, mais Kyoshiro n'était pas homme à s'interroger sur ce qu'il pourrait se passe. Son monde était fait de certitudes et de convictions, pas de théories et d'hypothèses. Par exemple, la certitude qu'il énonçait aujourd'hui était que, si ces idiots en face de lui ne reculaient pas de plusieurs pas, le premier sang à couler serait assurément le leur.

    Pas de peut-être, Kyoshiro nageait dans les eaux de l'absolu, avant tout.

    Content de savoir que son camarade voyait les choses comme lui, concernant les pertes inhérentes à tout combat, le sabreur referma sa poigne autour du manche de son arme, en étendant ses sens autour de lui, pour prendre pleinement conscience des énergies qui entouraient le duo. Pas de gros chakra, pas de grosse menace en perspective, mais suffisamment nombreux pour devenir gênants.

    Ne réfléchis pas, n'essaye pas d'anticiper. Fait le vide, et laisse ton esprit combattif prendre les commandes. Laisse le guerrier en toi guider ton corps.  



    Ainsi, alors que Urumi prenait part au combat, l'aveugle inversa sa prise sur sa garde, côté tranchant vers l'arrière et contondant vers l'avant, pour faire écho à sa volonté de ne pas faire inutilement couler de sang. Ainsi, avec force et vitesse, il se rua dans la mêlée et, s'il dévia un projectile avec sa lame, le coup de lame envoyé dans sa direction le força à s'arrêter un instant, déviant la lame sur sa gauche, avant de couper le souffle de son opposant d'un coup de son manche dans son ventre, un coup assez fort pour plier l'homme en deux.
    Puis vint ce que l'aveugle n'avait pas pu prévoir. Il savait qu'un combat comme celui-ci pouvait être une pente dangereuse, qu'il était facile de se perdre, mais il avait suffisamment confiance en le Yugure pour croire qu'il garderait les pieds sur terre...jusqu'à ce qu'il n'en soit plus capable. Jusqu'à ce qu'il fauche quelqu'un, allant à l'encontre du souhait de l'aveugle qui, instinctivement, vocalisa puissamment son mécontentement :


    On a dit pas de morts inutiles !  Concentre-toi !



    Trancher était simple. Un coup du bon angle, avec suffisamment de force et un membre pouvait facilement être détaché du reste du corps. Mais se battre sans faire de victime ? Cela demandait une parfaite connaissance de ses capacités et, surtout, un sang-froid à toute épreuve, ce dont Urumi semblait manquer, de toute évidence. Si Urumi s'emportait, alors c'était à Kyoshiro qu'il revenait de garder la tête froide.


    Et merde !  



    Joignant le geste à la parole, le bretteur fonça à nouveau dans la mêlée mais, cette fois-ci, en y mettant un peu plus de cœur. Maniant son arme comme s'il s'agissait d'une extension de corps, pourvu d'un étonnant jeu de jambes, le jeune homme dévia les attaques qui lui furent lancées, et cloua au sol trois opposants, l'un après l'autre, sans qu'ils n'aient aucune chance. Enfin il ne restait plus qu'un opposant, celui avec son chapeau de paille...ou plus précisément une opposante, au ton de sa voix. Si Urumi semblait prêt à participer au combat, le colosse intervint en se positionnant entre lui et la demoiselle, expliquant sèchement :


    Recule. Tu en as déjà assez fait. Essaye de faire en sorte que cet idiot ne se vide pas de son sang, au moins. Je m'occupe du reste.  



    Pointant du doigt l'homme dont Urumi venait de trancher le bras, l'aveugle reporta son attention sur la femme au chapeau qui, derrière celui-ci, semblait presque sourire en voyant l'enfant de l'hiver lui faire face. Ricanant, sans que l'origine de ce rire ne soit clair, la demoiselle s'avança et, bientôt, le colosse termina de se mettre en position, en garde basse, lame vers le sol.


    Prêt quand tu l'es, chérie.  



    Vint le moment pour les deux de se jauger, s'évaluer alors qu'un silence presque religieux s'abattait sur cette place. De son manteau, la demoiselle extirpa deux lames courtes, peut-être deux kodachis et, enfin, la danse commença. Les deux tournèrent en rond, l'un devant l'autre, à un rythme lent, comme pour se mettre en jambes et, enfin, après une éternité de ces mouvements circulèrent, la demoiselle passa enfin à l'attaque. Se ruant sur le colosse avec une agilité étonnant. Une seule question restait en suspend : Urumi allait-il rester en arrière, ou ne pourrait-il pas s'empêcher d'intervenir ?

    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
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    De vieux amis [Tadake Kyoshiro] Tqf5

    Sanae n’avait jamais eu foi en l’être humain.

    Durant son enfance, quand ses courbes avaient commencé à poindre, son père s’était rendu avec elle dans une maison close. Elle l’avait vu discuter avec la matrone, puis la femme au regard acariâtre s’était penchée vers elle, lui avait saisis le menton du bout des doigts et l’avait jaugé avec intensité.
    « Elle fera l’affaire. », avait-t’ elle conclut en tendant plusieurs Ryos que son père s’était empressé de faire disparaître sous les plis de ses vêtements rapiécés.
    La gamine n’avait pas compris lorsqu’il l’avait saisi par l’épaule d’un geste brusque pour la pousser dans les bras de la vieille femme.
    Sanae s’était tortillée pour essayer d’échapper à son emprise. Elle avait essayé de se libérer de cette étreinte sans chaleur, ne serait-ce que pour obtenir des réponses de la part de son père.
    Mais l’homme lui avait déjà tourné le dos et s’en allait.

    Elle avait crié son nom. L’avait supplié. Lui avait demandé ce que tout cela signifiait.

    Il s’était arrêté pour la regarder une dernière fois.

    « Tu es une bouche inutile à nourrir. »

    Puis sa vie était devenue un enfer.

    Elle avait tué la vielle femme dix ans plus tard pour rejoindre la bande d’Isamu où elle avait été initiée aux arts du Bukijutsu.
    Depuis, plus personne ne l’avait traité comme une proie, ni n’avait osé poser la main sur elle.

    La jeune femme fit glisser son haori au sol, révélant des courbes pleines, mais affutées par une existence vouée au combat et à la survie.
    Le menton qui pointait sous son kasa de paille était en réalité la jugulaire renforcée d’un masque d’Oni aux couleurs d’andrinople.
    Puis ses yeux pâles coulèrent sur l’inconnu.
    L’homme crépusculaire qui lui faisait face évoquait ces statuts de Tengu parfois érigés à l’entrée des temples dédiés à Hachiman, le Kami de la Guerre. Il se mouvait avec l’aisance des sabreurs chevronnés, mais un détail rendait le tableau singulier.
    Son regard, masqué par l’acier du bandeau frontal glissé devant ses yeux, était invisible.
    Un aveugle ?
    Elle aurait considéré son infirmité comme une faiblesse si elle ne l’avait pas vu à l’œuvre tout à l’heure.
    Elle tira lentement ses kodachis de leurs fourreaux.
    Ces deux Samouraïs étaient de toute évidence des guerriers entraînés, mais l’amblyope lui paraissait être le plus dangereux du binôme.

    « Prêt quand tu l'es, chérie. »  


    Sanae gloussa devant l’audace de son adversaire.
    Ce type lui plaisait.

    « Oh mais je suis toujours prête. »  


    Le ton était ouvertement sarcastique.

    Elle s’avança doucement vers lui…
    …puis disparu subitement de ce qui aurait été son champ de vision s’il avait eu des yeux pour voir.

    Une milliseconde plus tard, Kyo pu ressentir un courant d’air dans son dos, suivit du sifflement caractéristique d’une lame dans le vent.

    ----------

    Il y avait de la violence dans le cœur d’Urumi.

    D’aussi loin que ses réminiscences lui permettaient de plonger dans les estampes du passé, il se souvenait que la plupart de ses combats avaient été altérés par des émotions puissantes. Pourtant il avait essayé de les canaliser. De brider le volcan qui bouillonnait dans les abysses, derrière les murailles d’acier que Kazuya lui avait appris à ériger durant son adolescence.
    Mais parfois…
    …de manière tout à fait imprévisible…
    …il lui arrivait de déraper.

    Il se rappelait encore la première fois.

    Lui et son Senseï avait dû rattraper le fils d’un Jônin, accusé du viol avec agression d’une jeune moniale dans un temple dédié à Omoikane. Le père du suspect s’était proposé de les accompagner, mais Kazuya avait refusé, craignant un accident du fait du lien émotionnel qui unissait l’homme au fugitif.
    Pourtant l’accident avait quand même eu lieu.
    Urumi s’était rendu dans l’infrastructure médicale du Village pour interroger la jeune fille.
    Il l’avait trouvé allongée sur une natte, rendue inconsciente par les drogues destinées à endormir la douleur. Son visage, lacéré et boursoufflé, n’était plus qu'un simulacre vaguement humain. Du sang maculait le linge qui avait été utilisé pour bander ses plaies à divers endroits, et elle respirait difficilement.
    Elle était morte le lendemain.

    L’adolescent qu’il était à cette époque en avait ressenti de la souffrance.

    La traque avait duré jusqu’au crépuscule. Par chance, il ne portait pas de katana ce jour-là, juste un bokken en bambou que Kazuya lui avait confié.
    Il avait réussi à intercepter le fuyard en premier, et le combat n’en n’avait pas été vraiment un. Lorsqu’il l’avait désarmé, Urumi avait parfaitement conscience de ce qu’il aurait dû faire, mais au lieu de cela, il avait tourné autour de son adversaire, prostré et impuissant. Lui assénant un coup vicieux, puis un autre plus direct sur une zone sensible, et un autre encore ; Lui brisant la mâchoire. Lui fêlant les côtes. Broyant mains et doigts qui passaient à sa portée quand l’autre les levait pitoyablement pour en appeler à la clémence.

    « Je ne suis pas clément. »


    Avait-t’ il rétorqué froidement.
    À chaque coup, l’image de la jeune fille en charpie se détaillait avec précision dans son esprit.  

    Kazuya était arrivé juste à temps pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

    Au lieu de le dénoncer, son père l’avait couvert en mettant les blessures sur le compte de l’affrontement.
    L’affaire aurait pu se clôturer rapidement, mais un détail l’ébranla quand une enquête en amont prouva la culpabilité du Souhei en tutelle de la victime, innocentant l’adolescent qu’il avait passé à tabac.
    Lorsqu'il l'avait appris, Urumi s’était isolé au sous-sol de la demeure familiale.
    Dans la salle aux ablutions, il était resté planté devant le miroir mural à fixer longuement son reflet. Ce qu’il avait vu ne lui avait inspiré que dégoût et mépris, et des larmes s’étaient mises à couler sur son visage.

    Depuis lors, son monde ; qui naguère avait été fait de certitudes et de convictions, n’était plus que théories et hypothèses.

    « On a dit pas de morts inutiles !  Concentre-toi ! »


    L’avertissement de Kyoshiro le frappa comme une décharge électrique, refreinant presque aussitôt les ardeurs du Samouraï.
    Son regard d’acier se plissa pour ne devenir plus que deux fentes aux reflets métalliques.
    Il avait manqué à la requête de son ami.
    Il vit la lame translucide du troisième sabreur fondre sur lui en diagonale. Au lieu d’esquiver, le jeune homme se porta à sa rencontre dans une charge foudroyante. Son arme bloqua la lame adverse, juste sous la tsuba, et son épaule percuta violement le visage du vaurien.
    De sa main libre, Urumi le rattrapa par le col de sa tunique et l’acheva d’un violent coup de tête, sonnant l’homme pour le compte.

    Plusieurs shuriken fusèrent vers lui lorsqu’il s’engagea en tourbillonnant vers les deux lanceurs ; sa lame déviant les projectiles dans un ouragan d’étincelles éphémères. Soudain un éclair argenté passa ses défenses et lui effleura l’épaule, entraînant un filet de sang dans son sillage. Un autre lui entailla la hanche.
    Des blessures superficielles, mais qui le firent tout de même grimacer sous l’effet de la douleur.
    Il attrapa le poignet du premier adversaire qui passait à sa portée et le lui tordit, lui faisant lâcher le kunaï qu’il s’apprêtait à projeter. Le hurlement du Shinobi se changea en grognement quand Urumi l’assomma du plat de sa lame.
    Loin d’en avoir fini, le jeune homme rengaina son arme et rattrapa au vol le corps qui s’affaissait pour s’en servir comme bouclier. L’autre hésita, ce qui suffit au sabreur pour le percuter avec son broquel de chaire.
    Les trois combattant s’effondrèrent dans un enchevêtrement de bras et de jambes.
    Passé le choc, le tire-laine tenta de se relever en haletant, mais Urumi se projeta en avant pour le frapper à pieds joints au visage.
    La mâchoire craqua, et le malheureux bascula en arrière, sur un vol plané qui s’acheva avec fracas dans une auge à cochon.

    Le Samouraï se releva en haletant, le regard enfiévré par le déchaînement dont il avait été, avec Kyoshiro, l’un des principaux acteurs.

    Il ne restait plus que l’inconnue au kasa de paille.

    « Recule. Tu en as déjà assez fait. Essaye de faire en sorte que cet idiot ne se vide pas de son sang, au moins. Je m'occupe du reste. »


    Le ton était impérieux et ne laissait pas de place au consensus.
    Une partie de lui aurait voulu répliquer, mais il la refreina car les paroles de son ami étaient difficilement contestables.
    Chose incroyable, ce dernier ne paraissait pas épuisé. À l’inverse d’Urumi, son corps ne portait pas la moindre petite trace de lésions, et il semblait parfaitement détendu.
    Le puiné des deux acquiesça.

    « Elle est à toi. »


    Concédât-t’ il en reculant.

    Tandis que les deux duellistes se préparaient à l’affrontement, il s’approcha du sabreur qu’il venait d’amputer. Il était livide, mais demeurait encore assez vif pour porter la main qui lui restait vers le tantō, glissé sous sa ceinture.

    « Si cette lame sort de son fourreau, tu perds la deuxième. »


    Lui promis Urumi.
    La main retomba.
    Le jeune homme s’accroupi devant sa victime et observa le moignon qui giclait à rythme régulier.
    D’un mouvement vif, il arracha un pan de son haori et s’en servit pour garroter la plaie sanglante.
    Ses gestes étaient assurés mais emplis d’une douceur qui contrastait totalement avec le déferlement de violence dont il avait fait montre tout à l’heure.
    Lorsqu’il fut satisfait, il fouilla dans sa besace et tendit un linge propre à l’infortuné.

    « Tu presses bien fort, et tu ne bouges pas. »


    Ponctuant son injonction d’un regard sans chaleur, il reporta son attention vers le duel qui venait de s’initier ; l’air alcyonien, mais prêt à intervenir au moindre problème.
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    Kyoshiro savait très bien ce qui était attendu de lui, dans une situation comme celle-ci. Il était un guerrier de Seizan, c'était vrai, mais surtout un bouclier avant d'être un marteau, enfin c'était ce qu'on lui avait indiqué, quelques années plus tôt. Son rôle était de maintenir la paix à Seizan et les provinces adjacentes, au lieu de vainement voguer de combat en combat, guidé par une soif de victoire qui n'avait pas lieu d'être, ici. Il savait qu'il avait la mandale facile et qu'il devait lutter contre l'envie de la distribuer, comme des petits pains, mais quand on lui résistait cette lutte interne était bien plus rude que ce qu'il pouvait supporter.
    Il avait laissé une chance, une seule chance, ce qui était bien plus que ce qu'on lui avait jamais laissé, mais de toute évidence les racailles en face de lui ne semblaient pas d'humeur coopérative. Alors que pouvait-il faire ? Faire couler le sang ne mènerait à rien, et apporter une mauvaise image sur le nom qu'il portait, aussi décida t-il de faire preuve d'un peu de retenue, et user le côté non-tranchant de sa lame, pour dominer ses adversaires et avoir toujours la possibilité de les interroger.

    Ce n'était pas simple de se se battre contre autant d'adversaires, en se retenant, mais quel autre choix avait-il, au fond ? Tuer tout le monde signifierait la mort de sa piste, par la même occasion, ce n'était pas une option qu'il pouvait envisager. C'était pour cela qu'il essaya de stopper son camarade avant qu'il n'aille plus loin, alors qu'il venait déjà de faucher une vie malgré les avertissements de l'aveugle. Oui, Kyoshiro était un homme cherchant la gloire, mais il ne fallait pas confondre soif de victoire avec soif de sang.

    Face à ce manque de retenue il allait devoir sévir, rappeler quelques règles élémentaires mais, pour l'heure, il avait une autre personne à affronter. Il savait qu'il s'agissait d'une femme, au ton de sa voix, armé de deux lames, mais il ne savait rien de plus à son sujet. En avait-il seulement besoin, au fond ? Il se concentra donc sur les mots de la demoiselle, jusqu'à ce qu'elle disparaisse en espérant le prendre par surprise. Bien entendu, habitué à ce genre de tactique, les oreilles tendues, le Tadake pivota sur lui-même et s'abaissa, esquivant la lame au-dessus de sa tête avant d'abattre un coup horizontal, qui fut bloqué par la seconde lame de la demoiselle avant que la force du coup ne la projette, un peu plus loin.


    Première fois que tu affrontes un aveugle, hein ? Tu verras, je serai doux.  



    Se redressant, faisant quelques moulinets avec son arme, le jeune homme n'attendit qu'une seconde, une petite seconde avant de se ruer à l'assaut, à son tour. Il était rapide et force, alors qu'elle était souple, suffisamment pour esquiver quelques uns des assauts du colosse, pendant ce qui leur sembla être une éternité. Le jeune homme bondissait, chargeait, s'immobilisait un instant, semblant danser sur ce terrain improbable jusqu'à ce que, enfin, son endurance n'ait raison de celle de la demoiselle. Après plusieurs assauts, le jeune homme pivota sur lui-même, asséna un coup au flanc de la demoiselle qui vint s'écraser contre un bâtiment, à quelques mètres sur sa gauche.

    Le colosse resta là un instant, le souffle court, le torse se gonflant et s'affaissant à répétition, avant de percer le silence d'un :


    Bien, une bonne chose de faite.  



    Fier ? Oui, c'était toujours satisfaisant de gagner, mais le jeune homme n'oubliait jamais pourquoi il se battait. Sa lame toujours dans la main, il s'approcha de son adversaire, battue, et posa un genou devant elle. Pointant le bout de sa lame dans la direction de celle qui venaiut de se faire battre, il lui souffla enfin :


    Bon. J'ai quelques questions pour toi, chérie.   



    Restait à savoir si cet interrogatoire allait être une pure perte de temps, ou non.


    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    À la seconde où la Kunoïchi redevint tangible, Kyoshiro, comme animé d’une sorte de sixième sens, plongea sous la lame de son adversaire qui siffla à quelques centimètres de son faciès aux lignes sévères, tranchant au passage une poignée de mèches couleur de rayons de lune. Puis, dans une succession de gestes si fluides qu’ils parurent n’en faire qu’un seul, le Seizanjin contre-attaqua à une vitesse terrifiante, son katana fouettant l’air comme une onde solide dans un coup transversal foudroyant.
    Surprise par la violence de la charge, Sanae eut tout juste le temps d’intercaler le kodachi qu’elle avait ramené devant elle au moment où son jumeau avait continué son allonge vers l’extérieur après son attaque manquée pour éviter la catastrophe.
    L’impact faillit lui renvoyer sa propre lame dans la figure, la projetant en vol planée sur plusieurs mètres en arrière.
    Se contorsionnant dans les airs, la tigresse effectua un salto latéral pour disperser l’énergie cinétique, manqua de frapper de plein fouet la surface verticale d’un poteau à lanterne, et termina sa course en dérapage contrôlé sur le sol détrempé.

    Première fois que tu affrontes un aveugle, hein ? Tu verras, je serai doux.  


    Sanae siffla entre ses dents, et ses traits satinés se changèrent graduellement en un rictus sauvage sous les traits difformes de son masque, comme un écho sinistre au simulacre de ce dernier.
    Un simulacre qui n’en n’était plus un, désormais.
    Sans quitter le géant des yeux, elle modifia brièvement sa prise sur la tsuka de ses armes…
    …et reparti à l’assaut.

    ----------

    Alors que les deux combattants entraient progressivement dans une danse de mort, Urumi observait la scène en retrait, adossé contre la façade d’un bâtiment, les bras croisés dans une sorte de fausse nonchalance algide. -Un vernis illusoire. En réalité le sabreur tentait de canaliser le flot d’émotions contradictoires qui l’habitaient.-
    Si le regard de Kyoshiro n’avait aucune lumière pour lui permettre de lire à travers son âme, plusieurs indices dans la gestuelle et la voix de son aîné ; la sècheresse de son ton, son pincement de lèvres réprobateur. Avaient indiqué au jeune homme que son ami s’étaient attendu à autre chose de sa part.
    Les mains du jeune homme se crispèrent légèrement sur leur prise de chaire.
    Cela survenait parfois quand une situation se compliquait, et qu’il se sentait en danger. L’état de transe martial dans laquelle il avait appris à se plonger avant un affrontement fondait comme neige au soleil pour laisser la place à de réactions d’instinct pur, comme un animal acculé.
    Ça n’avait pas toujours été le cas.
    Urumi avait constaté la présence progressive de ce changement après la convalescence qui avait succédé à son affrontement avec Nobumatsu.
    Le Rōnin l’avait presque laissé pour mort au milieu d’un amoncellement de cadavres.
    Après quoi, les années qui s’étaient ensuivit n’avaient été qu’errance et succession de violence.

    Quelque chose s’était bloqué en lui, et il n’arrivait pas à mettre le doigts dessus.
    C’était agaçant… et troublant à la fois.

    Un grognement à ses pieds le tira de son introspection, et il baissa les yeux sur l’homme blessé qui gisait par terre. Le vaurien à demi conscient avait perdu beaucoup de sang, mais sa situation semblait stable.
    Le Chuunin s’accroupit à côté de lui et palpa sa carotide de la pointe de ses doigts ; son pouls était toujours rapide mais ses battements de cœur paraissaient plus réguliers que tout à l’heure.
    Urumi hocha doucement la tête.
    Tu vivras… mais la blessure laissera un traumatisme.
    Il n’en ressenti pourtant pas d’empathie.
    Tout acte implique des conséquences. Au mieux tu en tireras un enseignement. Au pire… tu sombreras.
    Cet axiome est également valable pour toi.
    Lui glissa une voix froide issu des tréfonds de son subconscient tandis qu’il se remémorait le ton coupant de Kyoshiro.

    « Recule. Tu en as déjà assez fait. »


    Ses yeux se crispèrent légèrement, et il se désintéressa du brigand pour se concentrer sur le duel.

    La jeune femme se fendit en avant, ses deux kodachi sifflants dans l’air. Kyoshiro bloqua un coup, puis un deuxième et un troisième. L’autre se désengagea pour tenter un autre déplacement instantané, mais la lame du Seizanjin s’interposa à nouveau pour parer.
    Le regard analytique d’Urumi commença à décrypter l’évolution synchrone des deux danseurs qui semblaient se déplacer avec une grâce surnaturelle, presque en rythme avec le son discordant du tintement des lames.
    La Kunoïchi semblait être la plus agile, avec des mouvements fluides presque félins, alors que Kyo, lui, évoquait une flamme bondissante se tordant dans un feu.
    Il bougeait peu et restait sans cesse au même endroit, se contentant d’anticiper les assauts de la jeune femme pour bloquer ou esquiver avant de contre-attaquer violement, poussant sur les avantages de son sabre qui lui conférait une plus grande portée face aux lames courtes de son adversaire.
    Cela dit… que la sabreuse parvienne à se placer à bout portant, et ça en serait fini de Kyoshiro.

    Ce ne fut pas le cas.

    Alors qu’elle commençait graduellement à dévoiler des signes de fatigue, Urumi eut un sourire en coin en comprenant la tactique de son ami.
    Et puis elle manqua une attaque…
    …et Kyoshiro chargea avec une violence qui la désarçonna complètement.
    Le sabre étincela, tournoya et faucha dans l’air. Chaque revers de lame s’écrasant contre les défenses de la jeune femme.
    À la fin, elle n’essayait même plus de riposter, se contentant d’esquiver ou de dévier maladroitement les assauts de son adversaire.
    Kyoshiro quant à lui, s’approchait, mécaniquement, inexorablement, avec l’incroyable puissance d’une statue de fer armée d’un katana ; à chaque pas, un coup, et à chaque coup, un pas en avant.
    La Kunoïchi fut repoussée une ultime fois et faillit perdre l’équilibre.
    Soudain, le Seizanjin pivota sur lui-même puis la cueillît d’un coup magistral au flanc, retournant sa lame au dernier moment pour lui éviter d’être coupée en deux.
    La sabreuse effectua un autre vol plané qui l’envoya valdinguer contre la façade d’une habitation, brisant plusieurs planches au moment de l’impact.

    Bon. J'ai quelques questions pour toi, chérie.  


    Elle haleta de longues secondes, une main pressée sur sa hanche meurtrie.
    Ses lames gisaient plusieurs mètres plus loin. Le combat était fini.

    « Laisse-moi (touss touss) partir, et je te dirais ce que tu voudras. Dans le cas contraire…(touss). »  


    Elle tira un tantō de la manche de son haori et le posa sur sa propre gorge, faisant perler une goutte de sang.

    « …tu n’obtiendras rien de m... »  


    Une main surgit de nulle part pour s’emparer de son avant-bras, éloignant rapidement le poing armé de sa carotide.
    Lorsqu’elle leva les yeux, elle rencontra deux iris d’un bleu sauvage qui la fixait d’un air inaccueillant.

    « Ch…ch…ch. Mauvaise option. »


    Pressant un point sensible sur le poignet de la tueuse, Urumi s’empara de la lame et la fit tomber derrière lui. Puis la releva sans ménagement pour la repousser aux pieds de l’homme qui l’avait vaincu.
    Dans la foulé, le masque glissa du minois de Sanae, révélant des traits qui auraient pu être agréables si les joues n’avaient pas été balafrées par les vestiges d’un sourire d’ange.
    Comme des marques de torture.
    Le détail échapperait peut-être à Kyo si ses mains ne se posaient pas sur les traits suaves pour les sonder, mais son acolyte aux cheveux sombres s’en rendit compte et sourcilla légèrement.

    Les châtiments corporels étaient une pratique courante dans le monde de la pègre avec certains subordonnés récalcitrants.
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    Kyoshiro n'était pas étranger à la colère, et à la rage qui naissait dans les flammes de la bataille. Plus d'une fois il avait perdu le contrôle. Plus d'une fois il avait laissé sa bestialité prendre le dessus sur des années d'entraînement et de conditionnement, mais chaque perte de contrôle avait été riche en enseignements. Il savait désormais que la rage, comme n'importe quelle émotion, était un outil au service de l'objectif qu'il s'était fixé, depuis qu'il avait passé les portes de Seizan, la toute première fois. Oh il était bien conscient de n'être qu'un homme, qu'il était loin d'être invincible ou vertueux, mais il savait aussi à quel point cette sauvagerie pouvait obscurcir son jugement et être plus un poids qu'un atout si elle n'était pas correctement maîtrisée.

    Il n'avait pas passé toutes ces années à éprouver les limites de son corps, à développer technique après technique pour n'être, au bout du compte, qu'une bête assoiffée de sang de plus. C'était fort de ce constat qu'il appréhendait chaque mission avec un sérieux certain, qu'il masquait souvent derrière sourires et plaisanteries, parce qu'il ne souhaitait simplement pas devoir répondre aux attentes de ses congénères. Après tout, si les gens de son village voyaient en lui un homme capable de faire le bien, ils finiraient tous par n'attendre que du bien de la part de l'aveugle et ce dernier n'était pas prêt à changer qui il était vraiment.
    Il n'était pas un guerrier vertueux. Pas un de ces parangons de la justice. Pas un de ces protecteurs vers qui les pauvres gens se tournaient quand la nuit était trop suivre. Lui, il visait le sommet. Lui, il n'attendait rien de moins que la perception de sa part. Lui, il ne voyait en ses collègues que des outils, des marches sur lesquelles mettre les pieds afin de grimper, échelon après échelon.

    Il appréciait Urumi, oui. C'était un bon garçon, passionné et volontaire, qui serait un jour un bon combattant s'il poursuivait ses efforts. Mais il était encore trop jeune, trop fougueux comme son précédent affrontement venait de le prouver et, cela, l'aveugle ne le tolérait pas. S'il avait appris à ne plus péter les plombs, à ne pas se laisser devenir le jouet de sa rage, il en attendait au moins autant de chaque homme et femme qui se présentait être un soldat de Seizan. Mais Urumi n'était pas encore prêt, de toute évidence.

    Kyoshiro fit donc ce qu'il savait faire de mieux, frapper vite et frapper fort jusqu'à ce que, en quelques instants, il ne maîtrise la demoiselle qui s'était opposée à lui, quelques secondes plus tôt. Mais cette femme ne semblait pas avoir dit son dernier mot, ayant encore en elle assez d'esprit combatif pour faire ce que Kyoshiro n'était pas assez couard pour faire : se donner la mort. Elle aurait même presque réussi, sans l'intervention in extremis du collègue de l'aveugle, retenant son bras et l'immobilisant.


    Bien. Où en étions-nous ?  



    Kyoshiro n'était pas un homme très patient, il ne ferait jamais un très bon interrogateur et n'avait pas la prétention de vouloir l'être. En revanche, il connaissait bien les limites de ses congénères et, surtout, il était capable de faire preuve d'une violence suffisante pour délier n'importe quelle langue. Après tout, il y avait des limites à ce qu'un corps pouvait endurer, non ? Poussant à terre cette femme, d'un coup de pied, l'homme imposant alors son poids à la demoiselle, un genou sur son ventre, avant de mettre les choses au clair :


    Ah, oui. Mon collègue, ici présent, va te poser quelques questions. Si tu réponds bien, on va pouvoir s'arranger. Mais si tu me fais perdre mon temps...



    Joignant le geste à la parole, ignorant le masque qui venait de dévoiler un visage qu'il ne pouvait contempler, l'homme se concentra et, l'instant d'après, une flamme pure et vive naquit dans la paume de sa main droite, symbole du pouvoir qu'il maîtrisait et de sa détermination en faire usage. Ainsi, sans le moindre sourire sur le visage, et avec le sérieux le plus froid et inhumain, approcha la flamme de celle qu'il avait vaincu, précisant :


    Je t'assure  que tu ne vas pas aimer l'odeur de ta chair cuite, chérie.



    dit Mōkin, Jonin de Seizan
    Yugure Urumi
    dit Mōkin, Jonin de Seizan
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    Ah, oui. Mon collègue, ici présent, va te poser quelques questions. Si tu réponds bien, on va pouvoir s'arranger. Mais si tu me fais perdre mon temps...


    Sanae le regarda sans broncher, ses prunelles charbonneuses dardées sur lui dans une expression de défi...
    …qui se transforma en stupeur quand une flamme chatoyante se mit à onduler dans la paume du Seizanjin.

    Je t'assure  que tu ne vas pas aimer l'odeur de ta chair cuite, chérie.


    La hors-la-loi tint bond.

    « …tu te méprends si tu crois pouvoir m’effrayer avec ça. (le ton se voulait ferme, mais un faible tremblement trahissait sa voix) Celui qui m’emploie est autrement plus dangereux que toi, et ce qu’il me fera subir si je le trahis n’est rien en comparaison de tes petites étincelles. »  


    Si Urumi ne pouvait lire dans le regard de son ami, il le connaissait assez pour savoir que ce dernier tiendrait parole quant à la promesse incandescente qu’il venait de faire à la jeune femme si cette dernière ne lui donnait pas rapidement ce qu’il voulait.
    Kyoshiro ne faisait jamais de menaces en l'air.
    Sa main enserrant toujours le poignet de Sanae, il se déporta lentement entre elle et le géant.

    « Nous pouvons te protéger. »

    « Pas contre cet homme. »  


    Il y avait une telle conviction dans les propos de la Kunoichi que le sabreur douta pour la première fois des tenants et aboutissants de leur mission.
    Son regard se durcit tandis qu’il sondait les traits ravagés de Sanae.
    Elle avait dû être belle autrefois…
    Ses yeux pâles s’attardant un instant sur les cicatrices qui lui déformaient la mâchoire.
    …mais son sourire n’était désormais plus qu’une parodie grotesque.

    « Ton visage. C’est ton maître qui t’a fait ça ? »

    « Je n’ai aucun maître. »  

    « Je vois. »


    La main du Seizanjin glissa sous le haori de la jeune femme...
    ... et commença à serpenter depuis le galbe de son bassin jusqu'au long de sa hanche.

    Sanae sursauta.

    « Qu’est-ce que tu fais !? Espèce de… »  

    « Ça ne prendra qu’un instant. »


    Ses doigts s’arrêtèrent net lorsqu’il trouva ce qu’il cherchait.
    Il y avait un petit interstice dans le tissu du vêtement d’où dépassaient plusieurs parchemins froissés.
    La réaction de la Kunoichi fut fulgurante lorsqu’elle comprit la stratégie d’Urumi.

    À la seconde où la main du sabreur tira sur le papier, le poing valide de Sanae jaillit vers le faciès du jeune homme qui se déporta dans un mouvement si rapide qu’il en devint presque flou.
    D’un coup sec, il dégaina à demi le sabre de Kairyu dont la Kashira percuta violement le menton de la Kunoichi, la sonnant pour le compte.
    Il la rattrapa au vol et, avec des gestes presque précautionneux, accompagna doucement sa chute pour l’allonger sur le sol.

    Lorsqu’il le déplia, son attention se focalisa sur le premier rouleau.

    « Il y avait deux parchemins dissimulés dans son haori (déclara-t’il tandis que ses iris méthylènes évoluaient sur le feuillet pour décrypter les kanji à moitié effacés). Le premier dit simplement "Rendez-vous au hameau sud chez le receleur. Il t'expliquera quoi faire." (levant un instant son regard de rapace, il balaya brièvement la bourgade et ses habitants apeurés) Je pense qu’il doit s’agir de cet endroit. (puis passa au second parchemin) Tiens tiens…  "La planque a changé d’endroit. Quand la transaction sera finie traverses les montagnes sur huit kilomètres vers le Nord-Ouest, jusqu’à la crique à la frontière entre Tsume et Kyojinyama. Tu trouveras une grotte au pieds des falaises qui bordent la plage. Rejoins-nous là-bas, tu auras ta part du butin." »


    Urumi plia la note et la glissa dans la doublure de son manteau.

    « Je pense que nous tenons notre destination. (il jeta un bref coup d’œil à la Kunoichi inconsciente) Qu’est-ce qu’on fait de la fille ? J’ignore jusqu’où s’arrêtent les scrupules de son employeur, mais elle pourrait peut-être servir de leurre pour simuler une monnaie d’échange. »


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