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XP'S : 885
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Inventaire
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Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge
YUGURE URUMI
« Choisir la justice par simple dégoût de l’injustice n’est pas chose aisée. En effet, dans sa quête incessante de justice, le samouraï, malgré toutes ses certitudes, se laisse souvent entraîner à commettre des erreurs, car la vérité se situe hors de portée de la justice et demeure parfois difficile à appréhender. »
-Hagakure ; écrits sur la Voie du samouraï – Yamamoto Tsunetomo.
-Hagakure ; écrits sur la Voie du samouraï – Yamamoto Tsunetomo.
i. Information
► Nom : Yugure (Katagiri d’origine)
► Prénom : Urumi
► Taille : 181 cm
► Poids : 73 kg
► Âge : 23 ans
► Affinité Primaire : Suiton
► Grade Militaire Souhaité : Samouraï/Épéiste – Chuunin
► Village Souhaité : Seizangakure no Sato
► Religion : Kamisuuhai, mais il s’agit d’avantage d’un héritage culturel dans lequel Urumi a baigné depuis l’enfance que d’une véritable croyance. À ses yeux, il existe différents niveaux de lecture des mythes d’Onogoro ; le premier, stipule que les Kami et leurs légendes sont véridiques, et à prendre au pied de la lettre. Le second, y voit une forme d’évhémérisme selon lequel les dieux de la mythologie étaient tout simplement des personnages humains divinisés après leur mort. Et le troisième, les désigne comme une fable allégorique avec une morale philosophique dissimulée derrière chaque conte.
Cependant, cela n’explique pas l’omniprésence du chakra et l’existence des Yōkai qui, eux, ont une place bien tangible dans ce monde. C’est pourquoi, Urumi conservera toujours une forme d’ouverture d’esprit sur le folklore de son environnement.
Enfin, s’il n’a pas d’avis tranché sur le Kamisuuhai et les autres religions d’Onogoro, le jeune homme croit tout de même en l’existence d’un « autre chose » ; une force primordiale ou une entité consciente (voir les deux) qui serait à l’origine de la création du monde, ce qui en fait quelqu’un d’agnostique. Cela dit, sur une impulsion, ou simplement par amour envers la culture de son pays, il lui arrivera parfois de s’attarder dans un temple ou de brûler un bâton d’encens devant l’effigie d’une divinité.
L’histoire et la représentativité de certaines ont d’ailleurs une place plus importante que d’autres dans l’intérêt d’Urumi :
→ Izanami, dont la tragédie ébrèche, selon son point de vue, l’estampe manichéenne affublé à Izanagi par le Kamisuuhai. Le dépeignant finalement comme un être faillible, qui n’a pas su voir au-delà des apparences, et qui finira par abandonner celle qu’il se prétendait aimer sur un simple jugement d’esthète. La condamnant à des tourments éternels tout en donnant une certaine légitimité à son courroux.
→ Tsukiyomi qui symbolise « ce qui est caché » ; la nuit, l’immatériel, et l’impalpable. Pour Urumi, sa métaphore stipule qu’il ne faut jamais se fier aux apparences et qu’il faut toujours gratter derrière le verni que le monde soumet à notre regard (qu’il s’agisse d’une personne ou d’une situation).
→ Omoikane qu’il préfère à Hachiman, la divinité tutélaire des samouraïs. Incarnant la stratégie et la maitrise de soi ; deux piliers sur lesquels Urumi tente perpétuellement de s’appuyer dans la plupart de ses réflexions.
→ Susanoo, l’océan ; tantôt calme, tantôt tumultueux, dont les profondeurs demeurent insondables. Urumi a toujours été attiré par l’eau (et tout ce qui se rapporte à son champs lexical), une caractéristique parfaitement illustrée par son affinité Suiton.
Et qui mieux que Susanoo pour en incarner l’allégorie ?
► Grade Religieux Souhaité : Aucun
► Particularité : Gaucher de base, mais Urumi a malgré tout su entraîner sa main droite avec assez de résolution pour friser l’ambidextrie. En termes de spécificités physiques, son corps est cinglé d’anciennes marques de combats menés à travers Onogoro.
► Source de l'avatar : Hajime Saito (Hakuouki)
ii. Que recherches-tu ?
Paradoxal serait très certainement l’adjectif le plus qualifiable dans la psyché d’Urumi.
De prime abord, l’on a à faire à un homme calme qui sait vraisemblablement se maîtriser. Les passions sont camouflées sous les estampes d’un grand contrôle de soi, suggérant un sang-froid qui semble ne laisser que très peu de place à la sensibilité. De nature méticuleuse, il laisse assez rarement les choses au hasard et fait montre d’un sens aigu de l’analyse. Intuitif et sensitif, il sait interpréter les émotions d’un simple coup d’œil mais n’est pas spécialement porté sur l’altruisme (ou, tout du moins, il en a peur. Urumi entrevoyant souvent sa propre sensibilité comme une faiblesse), bien qu’il en soit capable -héritage de son conditionnement de samouraï, couplé à un caractère désillusionné coulant parfois vers le sarcasme, mais néanmoins versé sur un grand sens du réalisme-.
Si le regard, la voix, et les attitudes semblent dénoter un comportement tranché, ce n’est pas un homme obtus. Il sait se remettre en question, mais fait toutefois partie de ceux qui ont un credo qui leur est propre malgré un conditionnement basé sur les préceptes du Bushidô.
Pragmatique, mais pas amoral, cette contenance ne se fera jamais à l’encontre de ses principes ; la plupart de ses choix ayant été souvent réfléchis à l’avance. Vif d’esprit, il fait partie de ces gens capables de prendre une décision instantanée en cas de crise -ou sur un champ de bataille-, et possède une volonté frisant parfois… l’opiniâtreté. La patience et l’approfondissement animant la plupart de ses actions, il apprécie aussi la rhétorique dans sa globalité (et sa subtilité).
Curieux de tout, Urumi recherche également le Savoir, et la compréhension du monde qui l’entoure sous ses différents niveaux de lecture.
Marqué d’un profond intérêt pour les croyances cultuelles, il a étudié la plupart des mythes d’Onogoro, et tente d’en comprendre le sens et les origines (qu’ils soient authentiques ou conjecturaux). Doté d’un esprit cartésien, il fait partie de ces personnes qui ont énormément de mal à s’enfoncer dans une croyance ou une foi, et tend à remettre en question les fondements de ce qui l’entoure (ne croyant pas vraiment aux apparences). Couplé à cela, un amour pour l’art sous toutes ses formes ; estampes, musique (il joue du Shakuhachi), poésie, et artisanat qu’il considère comme une invitation à l’ouverture d’esprit.
Détail subtile, s’il semble calme en apparence, Urumi est quelqu’un d’extrêmement passionné, bien que la plupart de ses émotions soient souvent comprimées dans une sorte de « tabou sous-marins ». Pouvant aimer ou haïr à l’extrême, il est cependant capable de se contenir ; traitant les humeurs au cas par cas. Toujours dans ce souci de contrôle alcyonien, légitimé par la crainte de laisser filtrer une faiblesse détectable par un ennemi potentiel (ce qui traduit également une légère tendance à la paranoïa).
Lorsqu’il s’engage, il cherchera toujours à explorer une relation jusqu’à son aboutissement final, et n’hésitera pas à pousser, soutenir, protéger ou déstabiliser la personne concernée s’il le juge nécessaire. Doter d’une excellente mémoire, il n’oublie jamais ce qui lui a été fait (en mal comme en bien), a énormément de mal à pardonner, et peut mener la rancune (ou la vengeance ; les deux étant souvent liées) jusqu’à une absence d’abnégation totale. -Parfois débridé, tendant à l’autodestruction, bien que cela soit très rare, les conséquences dépendant surtout de la gravité des actes subis. -
À l’inverse, son caractère intègre peut également pousser le dévouement et la loyauté jusqu’au sacrifice, s’il le juge nécessaire.
Pour conclure Urumi a un attrait singulier envers la confiance qu’il a du mal à accorder. Et sa nature dissimulatrice le rend notamment complexe à cerner.
De prime abord, l’on a à faire à un homme calme qui sait vraisemblablement se maîtriser. Les passions sont camouflées sous les estampes d’un grand contrôle de soi, suggérant un sang-froid qui semble ne laisser que très peu de place à la sensibilité. De nature méticuleuse, il laisse assez rarement les choses au hasard et fait montre d’un sens aigu de l’analyse. Intuitif et sensitif, il sait interpréter les émotions d’un simple coup d’œil mais n’est pas spécialement porté sur l’altruisme (ou, tout du moins, il en a peur. Urumi entrevoyant souvent sa propre sensibilité comme une faiblesse), bien qu’il en soit capable -héritage de son conditionnement de samouraï, couplé à un caractère désillusionné coulant parfois vers le sarcasme, mais néanmoins versé sur un grand sens du réalisme-.
Si le regard, la voix, et les attitudes semblent dénoter un comportement tranché, ce n’est pas un homme obtus. Il sait se remettre en question, mais fait toutefois partie de ceux qui ont un credo qui leur est propre malgré un conditionnement basé sur les préceptes du Bushidô.
Pragmatique, mais pas amoral, cette contenance ne se fera jamais à l’encontre de ses principes ; la plupart de ses choix ayant été souvent réfléchis à l’avance. Vif d’esprit, il fait partie de ces gens capables de prendre une décision instantanée en cas de crise -ou sur un champ de bataille-, et possède une volonté frisant parfois… l’opiniâtreté. La patience et l’approfondissement animant la plupart de ses actions, il apprécie aussi la rhétorique dans sa globalité (et sa subtilité).
Curieux de tout, Urumi recherche également le Savoir, et la compréhension du monde qui l’entoure sous ses différents niveaux de lecture.
Marqué d’un profond intérêt pour les croyances cultuelles, il a étudié la plupart des mythes d’Onogoro, et tente d’en comprendre le sens et les origines (qu’ils soient authentiques ou conjecturaux). Doté d’un esprit cartésien, il fait partie de ces personnes qui ont énormément de mal à s’enfoncer dans une croyance ou une foi, et tend à remettre en question les fondements de ce qui l’entoure (ne croyant pas vraiment aux apparences). Couplé à cela, un amour pour l’art sous toutes ses formes ; estampes, musique (il joue du Shakuhachi), poésie, et artisanat qu’il considère comme une invitation à l’ouverture d’esprit.
Détail subtile, s’il semble calme en apparence, Urumi est quelqu’un d’extrêmement passionné, bien que la plupart de ses émotions soient souvent comprimées dans une sorte de « tabou sous-marins ». Pouvant aimer ou haïr à l’extrême, il est cependant capable de se contenir ; traitant les humeurs au cas par cas. Toujours dans ce souci de contrôle alcyonien, légitimé par la crainte de laisser filtrer une faiblesse détectable par un ennemi potentiel (ce qui traduit également une légère tendance à la paranoïa).
Lorsqu’il s’engage, il cherchera toujours à explorer une relation jusqu’à son aboutissement final, et n’hésitera pas à pousser, soutenir, protéger ou déstabiliser la personne concernée s’il le juge nécessaire. Doter d’une excellente mémoire, il n’oublie jamais ce qui lui a été fait (en mal comme en bien), a énormément de mal à pardonner, et peut mener la rancune (ou la vengeance ; les deux étant souvent liées) jusqu’à une absence d’abnégation totale. -Parfois débridé, tendant à l’autodestruction, bien que cela soit très rare, les conséquences dépendant surtout de la gravité des actes subis. -
À l’inverse, son caractère intègre peut également pousser le dévouement et la loyauté jusqu’au sacrifice, s’il le juge nécessaire.
Pour conclure Urumi a un attrait singulier envers la confiance qu’il a du mal à accorder. Et sa nature dissimulatrice le rend notamment complexe à cerner.
iii. Histoire
Prologue
An 786, Province d’Iwamori no Kuni (Seizan). Premiers jours du mois de Nagatsuki.
« Il y a d’autres cadavres par ici ! »
Résonna la voix de l’aide de camps alors que le samouraï avançait sa monture au milieu du pandémonium…
Les hanches fines, mais grand et large d’épaules, l’homme avait les yeux plus sombres qu’une nuit sans étoiles et son visage aux traits durs était marqué par les escarbilles du voyage. De la boue séchée maculait son armure de plaques et sa cape, portant les Kanji qui le désignaient comme chef d’escouade, était usée par les intempéries. Derrière lui déboulait le reste de la cavalerie…
Ignorant le nuage de poussière provoqué par le martèlement des sabots, Yugure Kazuya embrassait du regard les restes du carnage. Les chariots étaient éparpillés au milieu des arbres, le long du chemin. Il y avait du sang partout sur les troncs et la terre, et les corps étaient regroupés en grappe par certains endroits. Même les chevaux n’avaient pas été épargnés. Son second défourailla son sabre et examina la boucherie. D’autres cavaliers démontèrent, tandis que le reste de la cohorte patientaient froidement, katana à la main.
Un vent glacial s’engouffra entre la cime des arbres. Kazuya resserra les pans de sa cape, et mit pied à terre, le sol craqua sous ses semelles. Il dégaina son arme et s’avança vers son subalterne qui examinait une gerbière renversée. Les planches brisées étaient maculées de sang, et un triangle inversé, au centre d’un cercle avait été gravé sur les restes du chariot.
« Tu as déjà vu un symbole pareil ? », demanda son second en désignant la marque de la pointe de sa lame.
« Non… », rétorqua Kazuya, sourcille plissés. « …peut-être une nouvelle bande de pillards, parmi les groupuscules du coin. »
Autour d’eux, des traces de pas se mêlaient aux empreintes laissées par les chevaux. La plupart convergeaient vers la forêt, mais d’autres suivaient la route, en direction du nord-ouest.
C’était la troisième attaque dans la région, et toutes avaient suivi un schéma spécifique ; Une horde avait déboulé au milieu des convois pour massacrer les voyageurs. Les chariots avaient été renversés mais rien n’avait été pillé. Plus au sud, un petit hameau avait également subi le même sort. Jusque-là, ces algarades reflétaient le genre de rituel classique aligné par une bande de brigands. À un détail prêt – tous les objets de valeur avaient été laissés sur place. Et il y avait quelque chose dans le procédé… quelque chose de malsain, comme si les évènements avaient suivi un enchaînement prosaïque dont le seul objectif avait été de tuer pour tuer.
Son pied butta sur quelque chose.
Au sol gisait une petite poupée de chiffon dont la boue et le sang en tachaient le duvet. Kazuya se pencha pour la ramasser.
* Il y avait donc des enfants… *, songeât-t‘il en faisant tourner l’objet entre ses doigts gantés. La robe, autrefois bleu, avait pris une teinte délavée avec le temps. Il lui manquait un œil, mais une main experte y avait recousu un petit bouton de nacre à la place, et sa chevelure, couleur aile de corbeau, s’achevait par des fils de chanvre entremêlés.
Les enfants étaient un sujet sensible pour Kazuya. À ses yeux ils représentaient l’avenir de Seizan, un nouveau jalon dans le cycle générationnel qui enrichirait un jour le Village des Montagne Bleus d’un nouveau patrimoine, qu’il soit culturel, martial ou artistique. Il avait naguère caressé le désire d’en avoir, mais une blessure humiliante, récoltée au cœur d’une bataille, avait mis un terme définitif à cette perspective.
Que quelqu’un eu pu s’en prendre à des enfants le révulsait.
Un éclaireur arriva au triple galop, le tirant de ses réminiscences, et il reposa la poupée sur son linceul de feuilles mortes.
« Il y a du mouvement au nord. », lança-t ‘il. « La forge Katagiri est attaqué ! »
Kazuya acquiesça sombrement tandis qu’un masque d’urgence dépeignait sur les syntagmes de son faciès.
« Combien sont-t ’ils ? » »
« Une quinzaine, tout au plus. »
Le chef acquiesça avant d’héler son aide de camps. L’autre, penché sur un monticule de cadavres, se redressa l’air intrigué. « Suketake, rassemble les hommes, nous partons ! »
« Et les corps… », demandât-t ‘il.
« Nous reviendrons les chercher. », rétorqua Kazuya. Puis il désigna la route qui montait vers le nord-ouest. « Au galop ! »
La forge était en effervescence quand les bannières des samouraïs de Seizan se profilèrent à la lisière du bois. Plusieurs cadavres étaient étendus sur la route, dont certains semblaient réduis à l’état de lambeaux de chair. Au loin, une partie du bâtiment fumait, en proie à un incendie, et plusieurs silhouettes rôdaient autours de la structure, armes à la main. Kazuya dégaina son sabre et malaxa son chakra tandis que sa monture chargeait en direction des combattants. Aussitôt un halo bleuté se forma autour de la lame.
Il trancha en deux le premier adversaire et dans un même mouvement, para une attaque du second. Le reste de la cavalerie le suivit et se mit à tailler en pièce le petit groupe de détrousseurs en infériorité numérique. La lame du guerrier se brisa lorsqu’elle rencontra celle de Kazuya, imbibé de chakra.
Le combat fut aussi bref que sanglant…
Plus tard, les corps furent entassés en masse, et le samouraï s’engouffra à l’intérieur de la forge à la recherche de survivants.
D’autres cadavres gisaient dans la pièce, et Kazuya prit conscience qu’une famille entière avait été massacrée, chassant la colère, il ferma les yeux et s’ouvrit à ses capacités de Senseur. Au départ il ne ressenti rien, mais quelque chose, dans une salle adjacente fit vibrer ses perceptions.
Il avança dans le couloir. Une femme était étendue dans une mare de sang tout au fond, et des pleures étouffés raisonnaient à travers les murs.
La sensation de présence se fit plus forte, il la laissa le guider jusqu’au corps inanimé qu’il repoussa avec douceur.
La femme était allongée sur une trappe.
Kazuya glissa son sabre à travers l’interstice pour s’en servir comme levier, le fermoir de la portière incrusté dans le parquet résista quelque secondes avant de s’ouvrir en grinçant sur une silhouette recroquevillée.
L’enfant leva un regard terrifié vers le samouraï et eut un mouvement de recul. Le sang de la jeune femme avait coulé sur son visage à travers les lattes du plancher, et ses yeux étaient embués de larmes.
« N’ai pas peur. », dit l’homme d’une voix douce. « Les mauvaises personnes sont parties. », l’enfant ne bougea pas.
Derrière lui, les soldats écartèrent le cadavre de la trappe.
Il tendit une main vers le garçon.
« Tu n’as plus rien à craindre. » Le petit hésita un instant, et Kazuya eut un sourire encourageant. « Comment t’appels-tu ? »
La main du garçon se tendit timidement et effleura la sienne.
« Urumi. »
Chapitre 1 : Renaissance (786 à 794)
Le temps était une constante étrange, il se déroulait parfois selon un enchainement alternatif, aux conséquences échappant à tout contrôle et à toute logique. Le passé demeurait enfoui, et le futur se résumait à quelque chose d’incertain.
Urumi ne conserva que très peu de souvenirs antérieurs au massacre de sa famille. Ne subsistèrent que quelques bribes ou il se voyait ; observant son père au travail dans la forge, en compagnie de ses frères. Ou tenir la main de sa mère alors qu’elle l’emmenait au marché du village. Les réminiscences, d’une odeur… d’un bruit familier… d’un visage amical. Et enfin la terreur, éprouvée lorsque les hommes en noirs étaient apparus à la lisière du bois. Son père s’était porté à leur rencontre et avait été empalé par un *Yari (*lance japonaise). Aussitôt, sa mère l’avait emmené au fond du garde-manger et l’avait caché dans la trappe. « Je reviendrai très vite », lui avait-t’elle dis en lui intimant de ne pas faire de bruits.
Mais elle n’était pas revenue.
À sa place, il avait vu le grand homme apparaître dans l’encadrure de la porte.
Ça avait été le dernier souvenir qu’il conservait de sa famille.
On l’avait emmené vers les montagnes ; dans un endroit qui, aux yeux d’un enfant, pouvait presque s’apparenter à une cité perdue dans les nuages. « Seizangakure no Sato » l’avait appelé le samouraï. « Le Village caché des Montagnes Bleus, c’est ici que sera ton nouveau foyer désormais. »
Il passa les premières semaines dans un orphelina, en périphérie du Quartier Marchand, mais un jour le samouraï revint, se présentant sous l’identité de Yugure Kazuya, et lui annonçant qu’il deviendrait son tuteur. Urumi prendrait le nom de Yugure et serait éduqué selon un schéma très différent des trivialités auquel le destinait le métier de forgeron, exercé par les Katagiri, sa famille disparue.
Manifestement, Kazuya était le dernier descendant d’une ancienne ligné de guerriers, dont la notoriété s’était construite sur plusieurs siècles à travers les sphères de Seizan. L’homme jouissait du statut de Taishô et habitait seul une grande maison traditionnelle, gérée par plusieurs serviteurs dans le Quartier de la Douce Brise (secteur résidentiel).
Au fil du temps, Kazuya s’avéra être un précepteur bienveillant mais impartial, et Urumi fut initié au Geïdō (voie des Arts ; calligraphie, musique, danse, poésie, rhétorique, philosophie), au Bunbu-ryōdō (double voie du Sabre et des Lettres), et au Bushidō qui formaient les trois fondements initiatiques aux prémices de la vie de samouraï. S’il manifesta, très tôt, d’une grande faculté d’apprentissage, le garçon se révéla également être d’un caractère réservé avec certaines difficultés à se faire des amis, préférant s’immerger dans ses études et l’entraînement au sabre, que de vaquer à des occupations plus promptes à un enfant de son âge.
À cela s’ajouta une fascination inaccoutumée pour l’eau qui semblait parfois réagir à la présence du garçon (ondoiement lorsqu’Urumi approchait sa main d’une tasse ou d’un récipient), ce qui suscita l’intérêt de Kazuya.
Un jour le guerrier plaça une feuille de papier entre les mains d’Urumi et lui demanda de se concentrer comme lorsqu’il s’y employait parfois pour faire vibrer une surface liquide.
La feuille changea de texture, semblant s’humidifier d’elle-même, et Kazuya eut un sourire énigmatique. « Je vais te montrer quelque chose » lui dit-t’il en prenant à son tour un petit carré de papier qui se froissa quelques secondes plus tard, comme animé d’une volonté propre. « Il semble que tu sois réceptif au chakra, tout comme moi. Et par un heureux hasard, ton affinité ; le Suiton, peut se combiner à mon Raïton si nous travaillons ensemble. »
Les années passèrent, et Urumi développa créativité, assiduité, et un réel talent dans la maîtrise du sabre. Kazuya se dit qu’en grandissant, ce garçon pourrait devenir un puissant samouraï et un individu respecté… s’il parvenait à tempérer son franc-parler qui ne lui avait pas toujours apporté que de la bienveillance au sein de son entourage.
Et puis il y avait eu aussi cet adolescent étrange, de cinq ans son aîné, avec qui Urumi avait pris l’habitude de s’entraîner (ou plutôt qui avait pris l’habitude d’entraîner Urumi) sur les plateformes du Pic des Bourrasques. Tadake Kyoshiro. Au départ, le guerrier l’avait considéré avec circonspection, se demandant comment un infirme avait pu se hisser jusqu’au rang de samouraï, mais Urumi avait détecté en lui quelque chose qui semblait avoir échappé à Kazuya.
Un jour, il avait discrètement suivi son fils jusqu’au terrain d’entraînement pour les observer tous les deux, et ce qu’il avait vu l’avait profondément déconcerté. Kyoshiro bougeait avec la fluidité d’un vétéran ; anticipant ou corrigeant certains mouvements d’Urumi durant leurs passes d’armes.
Conduisant Kazuya à se poser parfois la question.
Ce type était-t’il vraiment aveugle ?
Un jour, alors que son cadet s’éloignait à l’épilogue d’un exercice, il s’était tourné dans sa direction et l’avait même salué d’un hochement de tête discret.
Un Senseur donc…
…mais si c’était le cas, son potentiel de détection surpassait de loin ses propres capacités.
Un peu plus tard dans la soirée, il faisait semblant d’apprendre ce qu’Urumi lui racontait de Kyoshiro, avec une application espiègle. Pour la première fois, son fils semblait s’être attaché à un autre camarade de Seizan. Plus que cela, il semblait considérer l’adolescent comme une sorte de grand frère.
Lorsqu’il eut douze ans, Urumi fut propulsé au rang de Genin, et l’environnement qu’il avait connu jusque-là pris une nouvelle dimension.
Kyoshiro, nommé Chuunin depuis peu fut monopolisé par de nouvelles responsabilités, et les deux garçons se perdirent progressivement de vu, accaparés par leurs attributions respectives.
Un jour, Kazuya se présenta à lui avec une tenue de voyage et un katana, un vrai en *tamahagane, pas un bokken d’entraînement en bois.
« Il est temps de partir sur le terrain. », lui avait-t’il dit, sur un ton qui conviait au changement.
(* acier traditionnel dans lequel étaient forgés les premiers sabres japonais)
Chapitre II : Ascension (794 à 799)
Urumi s’adapta assez facilement aux contingences d’une vie passée à sillonner les provinces de Seizan.
S’il fut au départ, affecté à des missions appropriées à sa condition de Genin ; comme la surveillance des frontières ou l’escorte de caravanes marchandes, il témoigna rapidement d’une très forte indépendance, couplé à un besoin d’action qui l’amenait parfois à outrepasser ses conditions d’Aspirant. Obligeant Kazuya à tempérer quelques attraits de son enthousiasme, là où d’autres prenaient cette débauche de zèle comme une forme d’insubordination.
Mais la vérité était différente ; si Urumi était rompu à l’autodiscipline et au contrôle émotionnel, c’était plutôt le respect de l’étiquette, lorsqu’elle exigeait de lui la capacité à obéir à un ordre dont il n’acceptait pas la pertinence (ou qu’il jugeait profondément déraisonnable, pour énoncer les choses simplement), qui posait problème. Ce qui ne le plaça pas toujours dans les bonnes grâces de certains capitaines -ou Jônin, lorsque leur travail se déroulait en association avec le Corps Shinobi-.
En parallèle, d’autres se montrèrent plus indulgent et lui donnèrent la possibilité de se démarquer dans plusieurs domaines comme la reconnaissance de terrain ou l’encadrement d’autres novices, récemment nommé Genin.
Il eut également l’occasion d’observer un Tanuki en captivité, lorsqu’une équipe de ninja revint à Seizangakure, à l’épilogue d’une mission incluant des Yōkais. Et se demanda s’il n’y avait pas d’autres alternatives au combat. Reprochant parfois à la politique du village de ne pas chercher à comprendre leurs motivations en vue d’une meilleure cohabitation.
Urumi en avait fait part à Kazuya, mais celui-ci lui avait décoché un regard étrange. « Tes intentions sont nobles… », lui-avait-t’il dit, « …mais à Seizan, la plupart des gens ont besoin d’avoir une vision primaire sur la vie et les choses qu’ils ne comprennent pas, parce qu’ils en ont peur. Avec le temps, tu apprendras à t’en accommoder. »
« Je comprends. », lui avait rétorqué l’adolescent. « Mais je pense que vous vous trompez. Un jour, je changerai cela. »
Son père ne lui avait pas répondu tout de suite, et avait souri d’un air cynique.
« Tu changeras d’avis mon garçon. Oui… tu changeras d’avis. »
* Peut-être. * avait songé Urumi.
* Ou peut-être pas. *
Lorsqu’il eut seize ans, Urumi reçut l’autorisation de voyager en dehors des limites du territoire, aux côtés de Kazuya.
La plupart des missions convergeaient vers des affaires classiques : l’escorte d’une personnalité influente, ou la protection d’un ambassadeur de Seizan à l’étranger. Cependant, la perspective de voyager s’avéra d’une richesse inestimable aux yeux du jeune homme qui y vît une vaste opportunité d’ouverture sur le plan culturel.
Les dunes de sables de Sakyuu qui s’étendaient à perte de vue, et les pièces de théâtre du Bunraku, jouées d’une main de maître par les artistes locaux.
Les frondaisons labyrinthiques des sylves de Jujou.
Togegakure no Sato ; ses forêts, ses plaines verdoyantes, sa diversité culturelle, et sa vision progressiste sur l’étude des Yōkai -qui fit vibrer une corde sensible chez Urumi.
Puis la capitale Ichitokai -ou Teito Gyosho dans une dénomination plus protocolaire-, et ses dimensions démesurées, qu’elles soient architecturales comme cosmopolites.
Autant de détails qui le fascinèrent…
…mais cet enchantement fut de courte durée.
Car les choses agréables, qui rythmaient l’évanescence de la vie, ne demeuraient jamais vraiment.
Chapitre III : Clair-obscur (799 à 805)
Au cours d’une mission de routine, Urumi et Kazuya avaient été délégués dans la province des Marais (Jujou) avec d’autres samouraïs, pour y escorter un négociant de Seizangakure vers le village de Noma. Durant les premiers jours, leur avancement se déroula sans encombre, mais la procession fut rattrapée par un shinobi des Montagnes, porteur d’un ordre de démobilisation à l’adresse de Kazuya.
Lorsque ses yeux se posèrent sur la missive, le visage de son mentor se confondit en une palette d’émotions qu’Urumi eu du mal à interpréter. Et se révéla avare de détails, quand son fils tenta de lui tirer les vers du nez. « Une affaire urgente à régler. », lui avait-t’il dit. « Rien d’extrêmement alarmant. Concentre-toi sur la mission, nous nous reverrons à Seizan. ». Mais il y avait eu certaines subtilités… d’infimes vétilles… qui n’avaient pas échappé à Urumi ; cette habitude familière que Kazuya avait de maquiller son anxiété derrière une sorte d’assurance guindée -que le jeune homme avait appris à percer à jour avec le temps-. L’urgence dans son regard. Et l’empressement à se mettre en route, qui ne ressemblait en rien à la patience martiale dont il avait habitué son fils au fil des ans.
Kazuya lui cachait quelque chose.
Lorsqu’il fut de retour à Seizan, Urumi reçut une convocation au Mont Atlas rédigé de la main d’Udezuku Heizen en personne.
Le Kage lui appris la mort de son père au cours d’une mission spéciale.
Bien que le faciès du jeune homme resta figé dans une sorte de masque protocolaire, où se cofondaient froideur analytique et respect de l’étiquette, il eut l’impression que des serres de glace lui déchiraient le cœur.
Une partie de son univers venait de s’effondrer.
« Comment est-ce arrivé ? », avait-t’il demandé sur un ton qui semblait témoigner d’une patience infinie, mais dont les profondeurs se teintaient de la brumaille annonciatrice d’une tempête à venir.
Heizen lui expliqua qu’un ancien samouraï dont Kazuya avait naguère été proche ; Oda Nobumatsu, était recherché pour l’assassinat d’un des membres de la famille du Daimyo.
Le père d’Urumi avait été envoyé avec une escouade dans la province des Griffes ; l’un des derniers endroits où le rōnin avait été aperçut, mais n’avait plus donné signe de vie après trois jours.
…c’était un marchand ambulant qui était tombé sur les corps le long d’une route, pendus à un arbre, la tête à l’envers.
Le cadavre de Kazuya trônait devant la souche, assis dans une sorte de simulacre de solennité.
Un coup de sabre lui avait transpercé la gorge, et quelqu’un s’était servi de son sang pour tracer un graffiti étrange sur le torse de son armure.
Un triangle inversé, à l’intérieur d’un cercle.
Le symbole fit remonter des souvenirs enfouis dans la mémoire du jeune homme. Des réminiscences qui le ramenèrent au fond de la trappe de son enfance, alors qu’il entendait les hurlements et les bruits de tuerie à travers les murs.
Après la cérémonie d’enterrement, Urumi hérita du titre et des biens de la ligné des Yugure, selon les dernières volontés de Kazuya. Et se porta volontaire pour se joindre aux brigades de recherches, dans le secteur de Tsume.
Au départ, ils ne trouvèrent rien, mais des vestiges de massacres furent mise à jour dans une vallée isolé. Les soldats se heurtèrent à plusieurs reprises à des groupes de rōnins , menés par Nobumatsu, qui se repliaient dans la forêt après des attaques furtives.
Le jeu du chat et de la souris s’étendit sur plusieurs semaines, jusqu’à ce que les troupes de Seizan ne parviennent à acculer la horde dans les ruines d’une forteresse. Le combat fut sanglant, et Urumi évolua dans la mêlée pour se retrouver face à Nobumatsu. Au départ, le duel sembla équilibré, mais l’autre pris progressivement le dessus sur les passes d’armes du jeune homme, trop inexpérimenté par rapport au rônin.
Et d’un coup, la lame de son adversaire plongeât dans sa poitrine, juste en-dessous de la clavicule. L’autre fit tourner doucement son sabre dans la plaie tandis qu’Urumi tombait à genoux, lui causant une douleur atroce. « Tu lui ressembles beaucoup… », lui murmura la voix de Nobumatsu en faisant référence à Kazuya, « …tu es même meilleur qu’il ne l’était à ton âge. Lorsque nous nous reverrons, je suis sûre que tu feras une recrus de choix pour le culte. »
« Le… culte ? », avait rétorqué Urumi qui s’attendait, d’un moment à un autre, à une nouvelle morsure de l’acier.
À cet instant, une partie de lui avait peur… était même terrifiée par la perspective de mourir. Mais une autre était teintée d’une colère froide, viscérale, et souterraine.
« Tu me plais. » lui avais répondu la voix. « Suis la marque du triangle et du cercle. Et… peut-être nous reverrons nous un jour, si tu ne meurs pas avant. »
D’un coup sec, il retira la lame de la poitrine d’Urumi, lui arrachant un hurlement affreux, et lui flanqua le pommeau de son arme dans la figure.
Il fut retrouvé le lendemain, au milieu des corps enchevêtrés.
Tous les rōnins avaient été tués, à l’exception de Nobumatsu, et leur groupe avait subi de lourdes pertes. La victoire fut douce-amère.
Après une période de convalescence, Urumi, et d'autres Genin qui avaient survécu à l'expédition, furent promu Chuunin, mais il n’en n’éprouva aucune joie.
Il aurait voulu que son mentor soit à ses côté lorsque cela arriverait. Il aurait souhaité avoir une famille pour partager ce genre de moments. Mais tout cela lui avait été ravis des mains d’un homme aux motivations nébuleuses.
Lorsqu’un capitaine lui avait remis son titre de lieutenant, il avait salué avec déférence. Le regard du jeune homme s’était d’abord attardé sur lui… avant de dévier vers la silhouette ciselée des monts de Fer qui perçaient au loin à travers les nuages.
Et les secrets en Kenjustu détenus par les Épéistes qui y résidaient.
Un moyen d’y gagner en savoir.
Un moyen de venger les vies de Kazuya et de toutes celles que ce rōnin avait prises.
(Somme toute, une vision manichéenne que la vie ne tarderait pas à lui nuancer.)
Un moyen de rendre justice et de trouver des réponses aux paroles de Nobumatsu.
« Suis la marque du triangle et du cercle. »
Une phrase énigmatique, qui suscitait en Urumi d’avantage de questions que de réponses.
Et que recherchait-t’il au juste ?
La vengeance ? Ou la justice ?
L’avenir le lui révèlerait.
Épilogue
An 805, Seizangakure no Sato (Village Caché des Montagnes Bleus). Sur les plateformes d’entraînement.
Une brise froide glissa sur les crêtes du Pic des Bourrasques, chassant les dernières blennorrhées hivernales tandis que fondaient au soleil les vestiges ivoirins de la saison précédente. Le ciel nuageux était d’un gris tourdille, laissant filtrer, çà et là, quelques rayons timides alors que l’aube pointait doucement au loin, derrière le Mont Atlas. Au sommet d’un promontoire, un samouraï observait le spectacle évanescent de l’aurore, appréciant l’air glacé qui vint faire danser ses mèches sauvages autour de son visage. Elles étaient d’un noir d’encre, légèrement luisantes dans la rosée matinale …
Sous son haori couleur givré flottait un kosode en toile, et tout dans son attitude soulignait cette prestance calme, si distinctives des sabreurs de Seizan.
Ses yeux bleus étaient froids et étincelants.
Un nouveau courant d’air balaya le terrain d’entraînement désert. Urumi inspira, et expira lentement. Il se débarrassa de son haori et resta debout, frissonnant légèrement dans la fraicheur matinale, puis il se mit en posture de combat, le pied gauche passé derrière la cheville droite, les jambes fléchis et les bras tendus en avant, poings fermés.
Il resta un instant immobile.
Son corps était mince et bien musclé sous son kosode aux manches retroussés, et d’anciennes cicatrices de coup de sabre ou d’armes tranchantes en tous genres couvraient ses avant-bras et la partie apparente de son torse.
Il respira plus profondément, puis se détendit. Le froid ne le gênait plus, et il pratiqua avec souplesse des exercices qui jusqu’à aujourd’hui, lui avaient été si fondamentaux lorsqu’il s’immergeait dans les premières applications de la voie du sabre.
Une fois ses muscles échauffés, sa main gauche tira son katana du fourreau qui pendait à sa ceinture, et Urumi entama une série de mouvements semblables à une danse ; des sauts et des tours, toujours en équilibre parfait.
La chaleur de la sueur remplaça le froid de la brise sous ses vêtements.
Soudain, il revit Kazuya. Le visage de son père n’était pas figé dans la mort comme il l’avait vu pour la dernière fois, mais souriant et plein de vie. Il sentit son estomac se serrer, mais son faciès ne trahit aucune émotion, si ce n’est une légère crispation autour des yeux.
Il inspira à fond et gagna le bord du parapet qui marquait la limite entre la plateforme et la sente de la falaise ; un précipice s'enfonçait à la verticale sur plus d’une centaine de mètres. Des gouttes de rosée s’accrochaient à la pierre lisse, la rendant glissante.
Le jeune homme sauta sur le rebord et continua de virevolter en équilibre, la lame bougeant au rythme de ses émotions, traçant de grandes arabesques argentés sur lesquelles se reflétaient parfois quelques rayons de soleil. Puis, fermant les yeux, il courut à l’aveugle avant de faire un bond. Exécutant une pirouette aérienne, il retomba avec souplesse. Son pied droit atterrit fermement sur la corniche, le gauche toucha le rebord de la falaise mais ne glissa pas.
Urumi tituba un instant avant de reprendre son équilibre. Ouvrant les yeux, il regarda le sol rocheux, loin en contrebas.
Il avait parfaitement estimé la distance pour son exercice…
…mais une petite partie de son esprit se demanda ce qui se serait produit s’il s’était trompé.
L’espace d’un instant, il se remémora l’époque où il avait effectué ces mêmes mouvements aux côtés de Kazuya, et il se surprenait parfois à rêver de ce qui se serait passé si cet homme avait refusé la mission spéciale, quelques années plus tôt.
Peut-être arpenterait-t’il toujours les routes de Seizan en sa compagnie ?
Parfois, il rêvait que la main de son Senseï, si pleine de sagesse, le guidait toujours et qu’il n’était pas mort du sabre de Nobumatsu, sur une route isolée.
Mais la perte de Kazuya était désormais une vieille douleur qu’il avait appris à gérer.
Le jeune homme descendit du parapet et enfila le haori qui traînait au sol
Peu de temps après avoir été nommé Chuunin, il avait demandé à intégrer une brigade de samouraïs, spécialisée dans la traque de renégats. À partir de là, les souvenirs d’Urumi se mélangeaient parce qu’ils se ressemblaient tous ; il avait passé les trois dernières années à voyager. Il avait également été témoin de la brutalité dont étaient capables le monde dans lequel il évoluait, au crépuscule de la Nuit Sanglante, lorsqu’un village entier avait été rasé et ses habitants, massacrés.
Lui et d’autres Chuunin avaient compté parmi les volontaires de plusieurs provinces pour déblayer les habitations à la recherche de survivants, mais il n’avait rien trouvé à part des corps enchevêtrés et les vestiges de vie brisées.
Ainsi qu’une marque qui lui était familière…
Un triangle renversé à l’intérieur d’un cercle.
Immédiatement, la vision du symbole avait fait remonter en lui le visage du rōnin qui avait tué son Senseï.
Un homme qu’il s’était juré de retrouver un jour.
Durant la mission de secours, il avait marché au milieu des décombres…
Les femmes et les enfants n’avaient pas été épargnés.
L’une d’elle avait été abattue en tentant de fuir avec son bébé, et Urumi l’avait retrouvé couchée sur le corps du nourrisson.
Les tout petits avait été jetés contre les murs dont certains étaient encore maculés de sang.
Il pensait s’être habitué à la mort, mais ces images l’avaient profondément ébranlé, le concertant dans l’urgence qu’il y avait à trouver des réponses à l’énigme du triangle et du cercle.
Conjointement il avait passé une bonne partie de son temps libre dans les bibliothèques et les lieux de savoir, à tenter d’en apprendre plus sur les cultes locaux, faisant naître en lui un profond intérêt pour l’héritage culturel d’Onogoro dans la perspective de ce qui pouvait se cacher derrière les fables du folklore.
Mais il n’avait trouvé aucune référence à l’étrange symbole.
Il quitta la passerelle jouxtant les plateformes d’entraînement pour s’engager avec nonchalance sur la route sinueuse qui redescendait jusqu’au village.
Le jeune homme était rentré à Seizan depuis peu. La cité tentaculaire n’avait pas changé, et l’activité familière des forges et des rues bondées lui avait rappelé la première fois qu’il avait passé les portes du Village Caché des Montagnes Bleus, quand il avait quatre ans. L’endroit lui avait paru démesuré et effrayant, mais avec le temps il avait appris à s’y sentir chez lui.
Un écho lui était également parvenue la veille, au sujet d’un atelier dans les Forges Souterraines, tenue par un artisan aux yeux bandés et à la chevelure couleur d’argent.
Les lèvres d’Urumi s’esquissèrent en un sourire discret.
Sa main effleura le vieux katana réglementaire que Kazuya lui avait naguère confié après sa promotion au grade de Genin, bien des années auparavant.
L’arme était usée, et l’acier en tamahagane, fissuré par certains endroits.
Peut-être était-t’il temps pour lui de se forger quelque chose de plus personnalisé…
…et par la même occasion de prendre des nouvelles de celui qu’il avait naguère considéré comme un Senpaï durant un temps, à l'aune d'une ancienne vie.
[Ici commence mon RP]
iv. Plutôt Yin ou Yang ?
Répond au quiz ci-dessous et partage ton résultat dans la partie adéquat juste après :
Yang à 60 %
v. Personnalité
Remplacez la valeur de l'attribut "width" pour faire grandir la barre dorée.
Plus le width est proche de 100%, plus l'adjectif de gauche est prédominant.
Ce sont deux jauges complémentaires, dont la somme vaut 100%.
Plus le width est proche de 100%, plus l'adjectif de gauche est prédominant.
Ce sont deux jauges complémentaires, dont la somme vaut 100%.
Extraverti
Introverti
Docile
Agressif
Silencieux
Bavard
Réfléchi
Impulsif
Loyal
Fourbe
Honnête
Menteur
Protecteur
Persécuteur
Vertueux
Pervers
Altruiste
Egoïste
Intrépide
Lâche
vi. Dans la réalité tu es ?
► Pseudo(s) fréquent(s): Urumi, Siegfried de Mhizaar sur Miradelphia, et autrefois Travis Torn sur un forum Star Wars qui a récemment fermé
► Quel âge as-tu ? 32 balais
► Comment nous as-tu trouvé ? Grâce à Kyoshiro
► Comment trouves-tu le forum ? Vraiment sympathique^^
► T'as un autre compte? Lequel ? Non
► Envie d'être Joueur-Narrateur ? Pas dans l’immédiat. Peut-être plus tard selon comment se goupille mes disponibilités
► Quel âge as-tu ? 32 balais
► Comment nous as-tu trouvé ? Grâce à Kyoshiro
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► T'as un autre compte? Lequel ? Non
► Envie d'être Joueur-Narrateur ? Pas dans l’immédiat. Peut-être plus tard selon comment se goupille mes disponibilités
C y a l a n a
Yamato Shin
dit Shiraga no Tennou, 6e Empereur de Onogoro
# Re: Yugure Urumi • Le tintement de la lame dans l'opacité des brumes [Terminée] Lun 25 Avr - 23:51
Félicitations !
Te voilà validé!
Bienvenue sur Shinobi no Kitai, tu rejoins Seizan no Satô au grade de Chuunin !
Tu écris fort bien, c'est très agréable à lire.
TRAME PERSONNELLE :
Proche de son peuple, sage et respectueux, le Seizankage Udezuku Heizen avait gardé pour lui quelque chose jusqu’au jour où tu serais enfin prêt à continuer ce que ton père avait entrepris auparavant. Le symbole que tu avais vu jadis et qui a aussi terminé sur l’armure de ton feu paternel, n’est pas une pauvre signature de bandits renégats, mais bien une affiliation à la secte Jashin. Dans son malheur et les combats qui ont dû faire rage, il a tenté de nous aiguiller sur quelque chose. Au vu de toute cette histoire, le Kage te donne un parchemin où ton père s’est sacrifié pour nous la transmettre. Cela ressemble fortement à une carte au trésor. Voici le contenu de ce parchemin :
TON IMAGE : Bonne
Proche de son peuple, sage et respectueux, le Seizankage Udezuku Heizen avait gardé pour lui quelque chose jusqu’au jour où tu serais enfin prêt à continuer ce que ton père avait entrepris auparavant. Le symbole que tu avais vu jadis et qui a aussi terminé sur l’armure de ton feu paternel, n’est pas une pauvre signature de bandits renégats, mais bien une affiliation à la secte Jashin. Dans son malheur et les combats qui ont dû faire rage, il a tenté de nous aiguiller sur quelque chose. Au vu de toute cette histoire, le Kage te donne un parchemin où ton père s’est sacrifié pour nous la transmettre. Cela ressemble fortement à une carte au trésor. Voici le contenu de ce parchemin :
La souillure ne cesse de s'épandre,
Sous l'oeil bienveillant de ton seigneur,
Tu te dois d'endiguer cet vile engeance,
La faux contribuant à son honneur,
Quand l'un des tiens tu reconnaitras,
Le rouge l'habillant de ses plus beaux atours,
En lui tu te contemplera,
Dévoilant alors la brume alentours,
L'éternel pénombre devra alors s'abattre,
pour un jour découvrir la vérité,
De ce lieu que l'on idolâtre,
De la vie maintenant délesté,
Ton offrande prête à être cueilli,
T'offriras à jamais l'opportunité,
De donner plus que ta vie,
Le Tout Puissant révéré,
Vous ouvrira alors les portes,
Faisant de toi et ta moitié,
De nouvelles âmes mortes,
À l'image de cette contrée,
Œuvre à jamais divine,
Dont la pierre c'est emparé,
Métamorphosant cette vie devenue cristalline.
TON IMAGE : Bonne
Pour débuter
Maintenant que tu entres dans le jeu, tu vas pouvoir t'intéresser à la vie de ton personnage. Tu peux ouvrir son carnet d'aventure. Tu auras besoin de regarder l'Arbre de Compétence pour te spécialiser et compléter ton carnet. Si tu recherches des liens ou une équipe n'hésite pas à venir discuter avec les autres membres sur Discord. Si tu aperçois des choses au fur et à mesure de tes rp, ou que tu penses avoir trouver quelque chose d'intéressant, n'hésites pas à venir nous en parler sur le Discord.
Et surtout maintenant que tu es validé.e tu peux accéder à la section privé de ton village sur le Discord et commencer officiellement tes rp's une fois la paperasse validé. N'oublie pas de regarder les annexes et le Codex afin de mieux comprendre l'histoire de Shinobi no Kitai. Nous te souhaitons de très bons moments de jeu parmi nous !
Permission de ce forum:
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