Quel idiot j’étais !

Quelle preuve de faiblesse !

Penser qu’un clone suffirait ? Absurdité !

Si seulement j’avais pris le temps de plus m’entrainer, de mieux comprendre les capacités qui étaient les miennes, je n’en serais surement pas là en cet instant. Était-ce de la réelle méconnaissance ? n’était-ce pas plus tôt une sorte de fénéantise ? A Seizan, bien que shinobi, j’étais serein, m’affairant à de petites missions. Je n’avais jamais réellement eu à mettre ma vie en jeu de manière brutale. Même face à ce type du Mugen j’avais su mettre en avant mes boucliers humains et négocier une fin pacifique.

Apôtre je l’étais. Je m’imaginais surement plein de chose, j’étais à la recherche de puissance, mais je venais là de faire preuve d’un péché d’orgueil qui aurait pu m’être fatal. Seulement, je n’étais pas encore mort. Je le savais … j’étais en train de ressasser mon affligeante prestation, me rendant compte que dans ma recherche de puissance je n’avais trouvé que mon inutilité crasse. Sous cette pile de rocher qui m’écrasait en partie le corps, je reposais là sans pouvoir me libérer pour l’heure. Si mon visage était en feu, ma jambe gauche elle était dans un état qui à mon niveau m’empêchait tout espoir de guérison. Seulement, je n’étais pas mort. La mort ne me faisait pas peur, mais une fois encore je dansais avec elle. Il en était le maître et s’Il me désirait à ses côtés, je ne serais plus de ce monde à songer à tout cela. J’avais donc encore à faire. J’étais sous Son regard. Des preuves, j’en avais fait mais je devais poursuivre, montrer que ma dévotion n’avait nulle limite.

Par chance, si je pouvais appeler ça ainsi, la configuration de chute de cette colline détruite m’avait semblait-il offert une sorte de grotte. J’étais coincé mais partiellement seulement mais avant de me libérer de mon entrave, j’appliquais grossièrement quelques soins sur mon visage meurtri. Cela laisserait quelques cicatrices, mais qu’importe, ce n’était là qu’une apparence, le cœur de ma foi lui était intact. Les plaies sanguinolentes refermées, la chair encore légèrement à vif, je n’avais plus ce sang qui coulait dans les yeux et dans ma bouche, un petit pas vers la suite. Au moins, je voyais désormais pleinement la triste situation dans laquelle j’étais.

Désormais, je savais ce que j’avais à faire. Mais avant tout, avec mon propre sang, me redressant tant bien que mal, je traçais autour de moi quelques cercles rituels en Son honneur agrémentés de quelques litanies saintes. Désormais, avant d’agir, je prenais le temps nécessaire à l’expression de ma dévotion, prenant le temps de Lui offrir une prière digne de ce nom, récitant quelques paroles liturgiques que seul un fervent dévot pouvait connaitre. Cet engagement dogmatique avait pris du temps, le temps nécessaire et au terme de ce dernier, d’une main assurée, recouverte d’un scalpel de chakra, je sectionnais cette jambe atrophiée, offrande que je Lui faisait, honneur dont je Le gratifiais pour m’accorder Sa confiance et poursuivre Son œuvre. Dans un second temps, j’appliquais là les premiers soins nécessaires, stoppant toute hémorragie, entamant le processus de cicatrisation.

Tout comme ce nouveau visage, je songeais à ce qu’il serait nécessaire de faire mais pour cela, il me faudrait avant tout m’échapper de ces lieux. Libéré de toute entrave, ressentant désormais la présence de ce membre fantôme je prenais le temps d’un repos à la fois mérité mais aussi nécessaire avant de poursuivre. Ce ne serait qu’à la nuit tombée depuis de longues heures déjà que je sortais de ce sommeil salvateur. Adepte du doton, je n’aurais aucun mal à bouger la roche et me créer un passage. Quant à mon retour à la Cathédrale Noire, il serait assuré par ce nouveau et fidèle compagnon de voyage qui m’avait conduit jusque-là la première fois.

En revanche, la suite était encore incertaine. J’avais des informations et révélations à offrir à la Main Noire en priorité et après cela, il me faudrait retrouver une certaine mobilité pour poursuivre mes objectifs …