AccueilAccueil  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • Dernières imagesDernières images  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • DiscordDiscord  
  • Bienvenue à
    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
    Top Sites

    RUMEURS

    -25%
    Le deal à ne pas rater :
    PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 Go /512 Go
    749.99 € 999.99 €
    Voir le deal

    dit Colère, Membre de Mugen
    Gekirin Kurai
    dit Colère, Membre de Mugen
    https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
    Gekirin Kurai
    MESSAGES : 20
    XP'S : 75
    Inventaire

      Aventure n°20 : Confrontation
      au sommet


      Contemplant l'horizon depuis le sommet du Mont Orochi, les rayons de la lune baignaient naturellement les environs d'une lueur douce. La main du samouraï se dressa vers le ciel, semblant presque capable d'effleurer les étoiles depuis cet endroit élevé. Le solitaire avait honoré la promesse faite il y a quelques mois à un autre samouraï, lors de leurs aventures souterraines. Fixant le firmament, l'image de son sabre transperçant le corps de Koga Rei refit surface. Son visage se contracta et une certaine tension émergea de son être, comme si deux états contradictoires se livraient bataille entre son esprit et son corps. Il était manifeste que récemment, il semblait avoir perdu en partie le contrôle de cet état, chose qu'il avait pourtant apprise à maîtriser au fil du temps grâce à sa résilience. Cependant, étrangement, une sorte d'anomalie semblait avoir émergé, agissant en harmonie avec quelque chose d'autre.

      Après quelques minutes, le corps entier du samouraï fut subitement enveloppé d'une aura sinistre, éclatant de toute part. Durant de brefs instants, les ténèbres semblaient engloutir le sommet de la montagne... Tenant fermement son katana, l'émanation furieuse de chakra semblait croître en intensité. Il était évident que les Yokai présents à proximité avaient dû s'éloigner rapidement de la zone sous peine de périr instantanément..

      Aventure n°20 : Confrontation au sommet Waeo

      Un flot ténébreux se déversa durant de longues minutes, épuisant Kurai par la même occasion. Cette crise s'était avérée être la plus intense qu'il ait jamais connue depuis ce fameux jour. Pour la première fois, il avait ressenti une sorte d'attraction envers quelque chose, comme si son chakra entrait en harmonie avec une force extérieure. Il ne faisait aucun doute que son maître, Hachuurui Junzen, avait eu raison : le monde semblait se diriger vers un cataclysme incontrôlable, et cet épisode en était un présage.

      Le corps du membre de Mugen s'affaissa au sol, les yeux fixés vers les étoiles, baignés par les rayons lunaires qui caressaient son visage. Malgré tout, ces rayons persistaient à avancer, s'efforçant de se déployer telles des lueurs d'espoir au cœur des ténèbres.

      Épuisé, l'homme succomba au sommeil à la belle étoile après avoir savouré une dernière bouffée de sa cigarette pour se détendre. Le lendemain promettait la rencontre avec @Yugure Urumi. Allait-il se présenter ? Il était conscient que cette rencontre pouvait être périlleuse pour le samouraï de Seizan. Cependant, parfois, la soif de connaissances et le désir de trouver certaines réponses prenaient le pas sur toute autre considération. Était-ce là un vilain défaut ou une qualité ?

      Après les événements de cette nuit, le monde semblait réagir et prendre conscience ; aujourd'hui, Onogoro pleurait pour son avenir. La pluie et les vents violents, typiques de cette altitude, s'étaient installés. Après de longues minutes à patienter sous les averses, une silhouette commença à se dessiner à l'horizon. Sortant son katana, une cigarette au coin des lèvres, le Gekirin l'accueillit d'une voix rauque :

      Aventure n°20 : Confrontation au sommet 12j5

      Yooo gaki ! Tu t’es quand même ramené malgré tout ce qui s’est passé ? Tu es plutôt courageux ? Tu n’es pas effrayé par ma puissance ? Cela peut-être dangereux tu sais ?


      Gaki (litt. gamin)



      - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
      - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
      - Risque de mort présente. Bon courage. Amusez-vous !
      dit Mōkin, Jonin de Seizan
      Yugure Urumi
      dit Mōkin, Jonin de Seizan
      https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
      Yugure Urumi
      Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
      XP'S : 950
      Inventaire

        Inventaire
        Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

      Aventure n°20 : Confrontation au sommet 25hd
      « Les gens ne s’appuient jamais que sur le peu qu’ils savent pour appréhender les phénomènes du monde. Ce qu’ils arrivent avec difficulté à entrevoir, c’est ce qu’ils appellent "réalité".
      Mais leur savoir est une chose bien relative, et la réalité, parfois illusoire.
      Les gens vivent d’impressions fausses. »


      Naruto Shippuden. Chapitre 985 : Le secret du kaléidoscope hypnotique.

      La créature ailée fendait la nuit comme un sabre, empruntant les courants ascendants pour s’élever haut dans le ciel nocturne au-dessus d’une Seizan endormie.
      L’air était chaud en ce début d’été et Yugure Urumi ferma les yeux un instant pour apprécier le contact du vent sur son visage, tandis que son corps diffusait une faible quantité de chakra qui irisait à travers ses membres pour adhérer sur le plumage cendré du Yōkai, l’empêchant de glisser.
      Lorsqu’il les rouvrit, une expression de gravité distante avait redessinée ses traits et la sensation de plénitude qu’il avait éprouvé dans l’instant s’évapora lorsqu’il repensa aux circonstances l’ayant poussé à entamer ce voyage périlleux.
      Profite-en… Lui susurra une voix froide dans son cœur. …ce voyage sera peut-être le dernier.

      Il jeta un regard en contrebas.
      Il savait qu’il était au-dessus de la mer, il pouvait entendre le reflux des vagues dans le lointain, mais la seule chose qu’il distinguait était le scintillement des rayons de lune sur une surface miroitante.
      Quelques feux brulaient le long des côtes, leurs chatoiements transformés en une myriade de petites étoiles terrestres.

      Et si jamais tu revenais... imagines ce qui pourrait se passer si Heizen ne comprenait pas ta démarche, ou si tu décidais de la cacher mais que ton initiative était éventée malgré tout.
      Ses doigts se crispèrent légèrement sur le duvet empenné de son compagnon qui s'ébroua, manquant de lui faire perdre l'équilibre.
      Tu serais considéré comme un traître et un paria.
      Il avait déjà pris des mesures pour le premier cas de figure ; Iemoto, son vieil intendant, était en possession de quatre parchemins scellés avec instructions de les remettre au Seizankage et aux autres membres de son escouade, l'Ao Oni no Ken, s'il n'était pas rentré avant la fin de la semaine.
      Chacune des lettres étaient individuelles et contenaient toutes les informations qu'il avait sciemment gardé pour lui après les évènements d'Insen* (*lien). De ses retrouvailles avenir avec Gekirin Kurai, aux circonstances l'ayant conduit à infiltrer le Conseil des Kage, sur Jujou.
      Il y faisait part des raisons l'ayant poussé à voyager seul jusqu'au Mont Orochi -il ne voulait pas faire courir de risques au Village pour les décisions qu'il prenait, ou compromettre l’objectif qu’il s’était fixé s’il en avait informé Udezuku Heizen. Sans compter ce qui pouvait se passer si Kurai constatait qu’il n’avait pas respecter leur marché.- comme de ses hypothèses sur les objectifs de Mugen couplées aux recherches qu'il avait pu mener à partir des mémoires de Renketsu Ichiban.
      Tout avait été consigné jusque dans le moindre détail.

      Mais.

      Il n'avait pas complètements réussit à anticiper ce qui pouvait se passer s'il revenait vivant.

      « Tu sembles inquiet. »


      L'Épéiste posa les yeux sur la silhouette ciselée de l'épervier géant.
      Il ne connaissait Suraisu que depuis peu et n'était pas totalement habitué à son contact.
      Il avait conscience qu'elle n'aimait pas les humains, et ne l'avait accepté que parce qu'il était précieux aux yeux de son fils, Hayai, le familier avec qui Urumi avait tissé des liens.

      « On ne peut décidément rien te cacher. »


      Le Yōkai renifla.

      « Vous autres les humains êtes une race prévisible. »


      Urumi eut l'air intrigué.

      « Fais-moi part de ton raisonnement. »

      « Tu ne le comprendrais pas. »

      « Essaies tout de même. »


      Suraisu marqua un bref silence.

      « J'ai longuement observé les tiens. La plupart du temps, votre existence est jalonnée par l'arrogance et l'espoir de rendre ce monde meilleur selon votre propre point de vue. Vous faites des projets comme si votre espèce était vouée à vivre éternellement. Vous pensez que vos efforts peuvent rivaliser avec cieux et montagnes, mais vous ne faites que vous mentir. Vous ne valez rien, et votre monde ne changera jamais. »

      « Tu as l'air de parler en connaissance de cause. »

      « Tu voudrais me faire part du contraire ? »


      Urumi repensa à ce qu'il avait vu durant la réunion des Kage. -la plupart des protagonistes nourrissaient des objectifs individuels. Certains nobles, d'autre moins, et le consensus final avait été focalisé sur une cause commune ; combattre Mugen.
      Une unité construite sur la base d'un conflit.
      -
      Qu'arrivera-t'il lorsque Mugen aura été vaincu ? L'Empereur et les Villages prendront-t'ils consciences de leurs faiblesses, ou l'immuable routine faite de luttes internes et de querelles d'intérêts reprendra-t'elle le pas ?


      « Il y a du vrai dans ce que tu dis. Néanmoins, je persiste quand même à espérer qu'il existe une autre voie.»

      « C'est dans votre nature de vous détruire. »

      « Qui sait. Peut-être obtiendras tu un jour satisfaction. »


      Suraisu bifurqua en directions des côtes.

      « Nous arrivons. »


      Au loin, la haute silhouette du Mont Orochi se découplait à l'horizon ; géant de roc au sommet poudré de neiges éternelles.

      Aventure n°20 : Confrontation au sommet J2tg

      « Bien. Ne cherche pas à gagner le sommet, trouves une zone praticable à flanc de montagne et dépose-moi. Je me débrouillerai pour le reste. »


      Kurai avait bien souligné de venir seul.
      Il ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit à Suraisu.

      « Comme tu veux. »


      Le Yōkai accéléra la cadence. La déclivité qui pointait dans son champ de vision y gagna graduellement en volume ; passant d'une vague élévation renflée à un structure titanesque dont il ne parvint plus à en percevoir les limites.
      Soudain, Suraisu plongea en piqué et Urumi fit des prodiges pour conserver son équilibre.
      La chute dura un long moment, et puis... une fraction de seconde avant de heurter le sol... elle déploya ses ailes en éventail pour dissiper sa chute.
      L'Épéiste se ramassa en avant et s'agrippa au col du rapace pour ne pas basculer.

      Le familier se posa en douceur sur le sol meuble.
      Elle avait sciemment tenté de le déstabiliser.

      Si Urumi en eut conscience, il n'en fit rien paraître.
      Glissant sur le côté, le Jônin se réceptionna au sol avec agilité puis reporta son attention sur les traits ciselés de Suraisu.

      « Gagnes de l'altitude et reste en vol stationnaire au-dessus de la montagne. Ne redescend me chercher que lorsque je te ferais signe. Et, s'il devait m'arriver quelque chose, ne tente pas de me secourir. Ni toi ni moi ne sommes de taille face à lui. »


      « Comptes sur moi pour ça. »


      Le jeune homme n'en douta pas une seconde.
      Le Yōkai déploya ses ailes, et s'envola en soulevant un nuage de poussière autour de lui.

      Quand les miasmes furent retombés, il n'était plus qu'un point vague qui disparaissait dans l'aube, au soleil levant.



      Urumi gravit le sentier escarpé avec précautions.
      Tandis qu'il progressait, un vent de plus en plus violent se leva ; sifflant autour de lui dans un hululement lugubre pour s'insinuer entre les plaques de son armure d'un bleu de nuit, le faisant frissonner malgré la saison estivale.
      Même à cette altitude, la douceur de l'été ne semblait pas y avoir sa place.
      Néanmoins, il accepta la morsure du froid avec ascétisme.

      Elle lui faisait sentir qu'il était toujours en vie.
      Pour combien de temps ?

      Le jeune homme déboucha sur un haut plateau enneigé.
      Au fur et à mesure qu'il avançait -lentement, mécaniquement, presque à un rythme de métronome- une silhouette familière se cristallisa devant lui.
      Sombre. Racée. Presque aussi imposante que la montagne qu'il avait gravit...
      ...une montagne qu'il était capable de trancher en un battement de cils si le cœur lui en disait.


      Yooo gaki ! Tu t’es quand même ramené malgré tout ce qui s’est passé ? Tu es plutôt courageux ? Tu n’es pas effrayé par ma puissance ? Cela peut être dangereux tu sais ?



      Le ton, léger, presque propice aux badineries, sonna comme s'il passait commande au comptoir d'une auberge.
      Urumi acquiesça, mais ses yeux restèrent froids.

      « Tu es terrifiant, c'est quelque chose qu'on ne peut pas t'enlever. Mais... »


      Il parut un instant pensif.

      « ...je pense que si tu avais vraiment voulu me tuer, je serais mort depuis longtemps dans les décombres de cette montagne à Insen. »


      Le sort de Rei lui revint en mémoire.
      Tout comme la haine et la promesse de souffrance dans le regard de Chinone.

      « Tu m'as fait venir ici pour me tester. »


      Mais dans quel but ?

      Il lorgna un instant l'acier d'un noir crépusculaire du katana que Kurai tenait fermement serré dans son poing...
      Ses instincts faillirent lui faire dégainer Taishou, sa propre lame démoniaque.
      Non.
      ...puis décrocha son regard métallique de cette arme maudite pour le darder à nouveau sur les traits durs du paria, comme s'il tentait de le sonder.

      « Tu as naguère dit vouloir m'en révéler plus sur ce monde. Pourquoi moi en particulier ? Et qu'attends-tu de ces retrouvailles ? »

      dit Colère, Membre de Mugen
      Gekirin Kurai
      dit Colère, Membre de Mugen
      https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
      Gekirin Kurai
      MESSAGES : 20
      XP'S : 75
      Inventaire

        Aventure n°20 : Confrontation
        au sommet

        @Yugure Urumi, un Jonin renommé de Seizan portant le titre de MŌKIN, progressait sur le sol enneigé du mont Orochi. Face à lui se dressait l'imposant Gekirin Kurai, également connu sous le surnom de "Colère", un membre éminent du groupe Mugen, réputé pour avoir fendu une montagne d'un simple coup de sabre. Sans délai, le jeune samouraï amorça la conversation, cherchant à comprendre les raisons de la convocation de Kurai en ce lieu, récapitulant ainsi la requête formulée précédemment dans les ruines d’Insen no Kuni.

        Fixant intensément le regard perçant du jeune Seizanjin, le pied du guerrier Mugen glissa doucement sur le sol, adoptant une posture plus martiale. Sa prise sur son sabre se resserra progressivement. À cet instant, Yugure Urumi ressentit un frisson lui parcourir l'échine, lui signifiant qu'une menace imminente était sur le point de se matérialiser.


        Les battements de ton cœur s'intensifièrent, le myocarde pulsant avec vigueur, une respiration haletante accompagnée d'une montée soudaine d'adrénaline. Les mots étaient superflus. Souvent, les épéistes tissaient leur lien par le biais de leurs lames. Ta concentration était à son paroxysme. Quasi instinctivement, tu adoptas une posture de combat, telle une proie faisant face à son prédateur.

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet 35ef25737f78c38b422ef5015ec02d5b

        Je ne vais pas m'engager dans une discussion vaine avec toi. Démontre-moi plutôt le genre de samouraï que tu es !


        La lame du Gekirin était imprégnée d'un fluide sombre, s'ensuivant du rejet de la neige derrière lui, alors que le corps de l'escrimeur jaillissait en avant à travers les gouttelettes d'eau en direction du Seizanjin. Glissant sur quelques mètres, il arma son sabre pour l'abattre contre le tien. Ici, la réflexion devait être mise de côté, l'instinct de combat prévalait; il fallait ressentir chaque mouvement et agir par pur instinct. Au sommet de cette montagne silencieuse, seul le fracas des métaux s'entrechoquant résonnait fortement.

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet 06e93bedfb5f0ac5a047d5a198063a68


        La séquence des assauts déployés des deux côtés provoquait la fonte progressive de la neige sous les mouvements agiles des épéistes. Esquives, feintes, glissades : le samouraï de Seizan semblait se débrouiller tant bien que mal. Le Gekirin, lui, paraissait se contenter de dévier les attaques, suivant les mouvements du Yugure pour riposter, parant et contre-attaquant sans lui laisser de répit, aucune opportunité de reprendre son souffle ou de réfléchir. Tous ses assauts offensifs frappaient la lame de son adversaire. Pourtant, pourquoi ressentais-tu davantage de douleur dans ton corps, comme si les assauts de Kurai t'avaient touchés ? N'avais-tu pas réussi à les parer ?

        Au cours de l'échange de dix coups qui semblaient s'étirer dans le temps malgré quelques secondes écoulées à peine, deux de tes attaques avaient entaillé la peau du Gekirin. L'avait-il fait volontairement ? Avait-il jugé que ces blessures ne nécessitaient pas de parade ? Peut-être pour riposter avec ses prochains mouvements ? Alors pourquoi était-ce Urumi qui semblait le plus affecté après cet échange ?

        Reculant d’un bond en arrière, le Gekirin lâcha quelques mots…

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet E6badd48bfe25a3e9064d94c1a5cb458

        (litt. Meiton, Assauts ténébreux)

        - Suite à cet assaut, tu n’as aucune coupures pourtant tu as subis des dégats rang B.


        Ainsi avait-il baptisé sa technique. Cependant, le secret semblait demeurer entier. Maîtrisant son pouvoir, chaque frappe de son katana, alors qu'Urumi anticipait la paraison de l'épée, engendrait un voile sombre léger qui le traversait. Soudain, Kurai laissa la lame pendre le long de sa jambe et exprima alors :

        Bienvenue Yugure Urumi. Je suis persuadé que tu deviendras un grand épéiste.


        Avait-il inféré tout cela à partir de cet échange succinct ? Alors qu'il se tenait en face de toi, une aura rougeâtre enveloppa son corps pendant quelques instants, guérissant les blessures que tu lui avais infligées auparavant. Quelle pouvait être cette capacité ? Le soleil émergeait lentement à l'horizon, tandis que Kurai s'assit sur une pierre, enfonçant légèrement sa lame dans le sol et fermant les yeux il te répondait enfin :

        Tu me fais vivement songer à ce que j'étais dans ma jeunesse. À ce moment où l'on détient encore la liberté de choisir son destin...


        Aventure n°20 : Confrontation au sommet Bvzg



        - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
        - Les 2 coups qui sont passés et le reste qui t’ont touché font référence au roll effectué équivalent à 10 assauts consécutifs.
        - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
        - Risque de mort présente. Bon courage. Amusez-vous !
        dit Mōkin, Jonin de Seizan
        Yugure Urumi
        dit Mōkin, Jonin de Seizan
        https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
        Yugure Urumi
        Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
        XP'S : 950
        Inventaire

          Inventaire
          Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

        Je ne vais pas m'engager dans une discussion vaine avec toi. Démontre-moi plutôt le genre de samouraï que tu es !


        Yugure Urumi ne put laisser de côté les sensations qui l’envahirent alors ; la chaleur dans la poitrine et dans les yeux.
        Une part de lui-même avait été terrifié lorsqu’il avait quitté Seizangakure pour un voyage qui –il le craignait- serait peut-être son dernier. Mais il ne pouvait nier que, dans quelques coins refoulés de son cœur et de son âme, une autre désirait relever ce défi.

        Il voulait comprendre quelle obscurité avait poussé un guerrier aussi formidable que Gekirin Kurai à déchoir sur une voie qui semblait frôler autant le nihilisme que le désespoir…

        Ses yeux, d’un bleu incandescent, continuaient de détailler les traits sombres de la silhouette rogue lui faisant face, tandis qu’une bourrasque siffla sur la zone, déchirant le silence de mort qui venait de s’installer.

        …mais pour atteindre cette compréhension, il fallait en payer le prix.

        La main gauche du Seizanjin se posa doucement sur la Tsuka de son katana alors qu’il se ramassait sur lui-même.

        Et il était indéniable que cela entraînerait de la souffrance.

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet Tumblr_o02s0boORe1u9aqcno5_r1_400

        Urumi dégaina en Iaido ; dans un enchainement en parfaite coordination avec l’instant où Kurai fondait sur lui.

        Les deux silhouettes se percutèrent violemment, et la danse commença ; leurs lames se heurtant à chaque tours, déclenchant parfois des étincelles dans l’aube.
        Le métal hurla, d’obsidienne et d’argenté, mêlés en une masse floue indistincte.
        Vu de l’extérieur, les deux sabres frappaient avec une telle rapidité que l’on croyait n’entendre qu’un unique et long tintement, devenant une symphonie. Myriade de petites notes jouées en rythme, ponctué par l’évolution synchrone des deux duellistes.

        De l’intérieur il en allait différemment.

        Kurai et Urumi avaient attaqué en même temps.
        À la seconde où Kairyu était entré en contact avec l’arme du paria, un étrange picotement avait prit naissance depuis le bout de ses doigts pour rouler jusqu’à son poignet, et remonter sur presque toute la longueur de son bras, se transformant en une douleur sourde ; interne et tendineuse, mais supportable. Perturbant presque le chakra qu’il avait infusé dans son sabre au moment de l'attaque.
        Étrange.
        Songea-t’il… une milliseconde avant qu’une botte, d’une rapidité monstrueuse, ne manqua de le décapiter.
        Urumi arracha une esquive désespérée, roula sur lui-même pour disperser l’énergie cinétique et réattaqua en avant –le mouvement fut si fluide qu’il parut n’en faire qu’un seul-. À l'instant où leurs épées se rencontrèrent encore une fois, de nouveaux éclairs jaillirent des lames.
        L’assaut du jeune homme fut aisément paré, et il ne parvint qu’à grand-peine à éviter une riposte meurtrière, laquelle vint trancher en deux les pans du haori qui flottait autours de son armure renforcée.
        Kurai fondit sur lui à une vitesse ahurissante, et Urumi comprit qu’il se battait pour sa vie.

        Il n’avait jamais vu d’adversaire plus talentueux, ni rencontré d’être humain doué de tels réflexes.

        De plus en plus aux abois, l’Épéiste parait et bloquait, mais il fut graduellement forcé à reculer vers la sente de la falaise qu’il avait gravit par un sentier escarpé.
        La colère finit par monter, car il comprit que le sabreur était en train de jouer avec lui…
        …ce qui failli lui coûter une nouvelle fois la vie, lorsqu’il laissa passer un coup particulièrement vicieux qui érafla le Rokuma-dô* (*poitrail) de sa cuirasse lamellaire au moment où il se déportait.
        Pourtant ce fut comme si la lame du paria avait mordu dans ses chaires.
        Une douleur vive explosa dans son abdomen, manquant de réduire en miette sa concentration.
        Non…
        Il fut projeté vers le bord du précipice… manqua de dégringoler en arrière… puis rétablit rapidement son équilibre en basculant tout son poids vers l’avant.
        La pointe des pieds sur la sailli, les talons dans le vide.
        De petit gravillons dévalèrent le long de la paroi jusque dans les profondeurs du ravin.
        …laisses ces émotions de côté, elle ne sont pas tes alliées.
        Il plongea sur le côté, permutant presque avec la lame noire qui estoqua là on son corps à la souplesse de chat sauvage s’était tenu un instant auparavant.
        Fais le vide. Respire.

        Kurai le suivit et l’accula contre un écueil géant.
        Les deux Samouraïs s’observèrent un instant à travers un X d’argent et d’obsidienne quand leurs armes se croisèrent.
        Mais au lieu de presser comme un forcené, à l’instar de son adversaire, Urumi se détendit et bascula subitement en arrière, laissant le katana sombre avancer vers lui…
        …pour le dévier de quelques centimètres en raclant son propre sabre sur l’acier noir dans un mouvement circulaire qui le désengagea du corps-à-corps, l’envoyant sur le côté.
        Prit dans son élan, le bras de Kurai enfonça profondément son arme dans la roche.
        Et lorsqu’il releva les yeux, ce fut pour voir le Kissaki* (*pointe) de Kairyu lui arriver droit dessus, lui lacérant le front sur toute sa largeur sans pour autant pénétrer profondément.

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet Tumblr_o02s0boORe1u9aqcno7_r1_400

        Le tueur répliqua avec une brutalité qui manqua encore une fois de désarçonner l’Épéiste.
        Il arracha son arme de la roche, pulvérisant le bloc en une multitude de scories qui fusèrent vers Urumi.
        Lorsqu’il se baissa pour les éviter, il vit quelque chose de noir et vaporeux passer au-dessus de sa tête, dans un arc de cercle mortel enrobé de chakra.
        Le Seizanjin rejeta l’option de l’attaquer de front, et se fendit instinctivement sur le côté, la lame de son katana tourbillonnant dans une succession de feintes et contre-attaques destinées à frapper son adversaire dans ses angles morts, où à travers le bref interstice qui ponctuait les moments de latence entre chacun de ses enchainements.

        À chaque fois l’acier sombre s’interposait. Parvenant même à ré-attaquer.
        À chaque fois cette même douleur étrange ressurgissait pour lui engourdir les membres.


        Aventure n°20 : Confrontation au sommet 0fbd1431ff33466d6191e73f8430c5a4349cab66r1-460-259_00

        Le jeune homme comprit qu’elle émanait de Kurai.
        Peut-être un Jutsu, ou "quelque chose" dans l’aura qui enrobait son arme ?

        Il n’eut pas le temps de se pencher davantage sur cette question.
        L’arme frappait sans discontinuer ; taillant, estoquant, se fendant sur les côtés, cherchant des failles dans sa défense.
        La neige autour des deux combattants commença à fondre sous l’effet du chakra qui déferlait en un flot ininterrompu.
        Et d’un coup, Kurai lui fit sauter Kairyu des mains.
        Pourtant le Yugure sourit.
        Malgré la tension constante et son combat désespéré, il avait réussi à décrypter une partie des mouvements de son adversaire. –du moins ceux du jeu que Kurai lui avait imposé-.
        Au lieu d’esquiver à nouveau dans un enchainement fuite-volte-face-contre-attaque auquel il avait tenté d’habituer le Gekirin depuis le début de leur danse, il s’avança subitement en tirant Taishou alors que la lame noire se trouvait toujours en fin d’exécution -celle qui avait désarmé Urumi de son katana-.

        Et trancha violement dans un coup circulaire magistral.

        L’autre esquiva.
        Mais pas assez vite.
        La pointe de l’épée démoniaque entraina une giclée de sang dans son sillage.
        Chose étrange, une rune de chakra fit son apparition sur la lame du Yugure lorsqu’elle mordit dans les chaires du paria.
        Une blessure bénigne, sans conséquence…

        …mais cela suffit à Kurai pour mettre fin à cette pantomime.

        Quelque chose changea dans le regard du tueur lorsqu’il recula hors de portée du Seizanjin.
        Il saisit la Tsuka de son arme, et…

        Aventure n°20 : Confrontation au sommet Yami3
        Aventure n°20 : Confrontation au sommet E6badd48bfe25a3e9064d94c1a5cb458
        (litt. Meiton, Assauts ténébreux)

        « Qu’est-ce que… !? »


        Une déferlante de chakra d’un noir abyssal fusa vers l’Épéiste.
        Elle arrivait trop rapidement, et s’étendait trop loin pour qu’il puisse l’esquiver.
        Il ne pouvait pas l’éviter.
        Il repensa à la montagne coupée en morceau à Insen no Kuni.

        « Kuso* (*m*rde) ! »


        Dans un acte désespéré, Urumi tourna la tête… ferma les yeux… et ramena Taishou devant lui, dans une barrière dérisoire entre l’attaque de Kurai et son corps armuré.

        L’onde de choc le traversa comme un coup de tonnerre, et il fut projeté en arrière.
        Il fit un bref vol plané et s’effondra au sol, baignant dans un océan de souffrance.
        Il eut l’impression que son corps était traversé par une multitude d'aiguilles chauffées à blanc.
        Donc c’est de cette manière que cela se termine ?
        Songea-t’il.

        Bienvenue Yugure Urumi. Je suis persuadé que tu deviendras un grand épéiste.


        Et puis la douleur s’estompa graduellement, jusqu’à ne devenir plus qu’un vague fourmillement qui le démangeait là où la frappe l’avait touché.
        Il se redressa avec des gestes précautionneux et palpa son armure.
        Rien. Pas la moindre plaie ni trace d’érosion.

        Quand il leva les yeux, une aura chatoyante irisait autour des blessures de Kurai, là où Urumi l’avait touché ; sur son front et sur son torse.
        Elle diapra un moment dans un coloris de teintes chaudes et. Lorsqu’elle déclina. Les marques de lacérations avaient disparu.
        Iroujutsu ?

        Urumi se releva doucement, son armure abimée cliquetant à chacun de ses mouvements.
        Il observa les mouvements de l’homme à la carrure robuste quand il s’installa au bord de la falaise, les yeux perdus dans le vague.

        Tu me fais vivement songer à ce que j'étais dans ma jeunesse. À ce moment où l'on détient encore la liberté de choisir son destin...


        Aventure n°20 : Confrontation au sommet 242r

        La tension que l’Épéiste avait ressenti auparavant avait disparu, remplacée désormais par une sorte de calme irréel.
        Et, qu’est-ce que c’était que cela dans le regard du Gekirin ?
        De la mélancolie ? De l’introspection ?




        Rangeant Taishou dans sa gaine de cuire entre ses omoplates, il alla chercher son katana qui trônait un peu plus loin, planté dans le sol comme une stèle tombale.
        Il tira doucement sur l’arme –elle était encore maculée du sang de Kurai-, et s’avança vers la silhouette solitaire en train d’observer le lever de soleil.

        « Ta liberté... tu parles comme si tu n’étais plus libre de la tienne. »


        Était-ce le cas lorsque tu as tué Rei ?
        Le jeune homme glissa Kairyu dans sa Saya laquée.
        Ou un acte volontaire et gratuit ?

        « Tu peux m’en dire plus ? (il décrocha son regard hivernal du visage de Kurai pour observer l’horizon) Quelles conjonctures ont bien pu pousser un homme de ta pointure à devenir… (une pause, le temps de peser ses mots)… ce qu’il est ? »


        Récap:
        dit Colère, Membre de Mugen
        Gekirin Kurai
        dit Colère, Membre de Mugen
        https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
        Gekirin Kurai
        MESSAGES : 20
        XP'S : 75
        Inventaire

          Aventure n°20 : Confrontation
          au sommet


          Le tumulte de leur affrontement venait de prendre fin, révélant l'aptitude du Yugure à s'adapter à une situation soumise à des forces qu'il ne pouvait entièrement maîtriser. Le représentant du Mugen mit un terme au duel. Leur présence n'était pas dédiée à l'affrontement, du moins pas en cette journée. Cependant, les actions entreprises par le Gekirin laissaient présager qu'à un moment peut-être, plus proche qu'il ne l'imaginait, Urumi ou un autre individu devrait mettre un terme à ces agissements. Kurai, de son côté, avait également à l'esprit la figure de Chinone. L'assassinat de son élève sous ses yeux demeurait impardonnable. La colère et le désir de revanche constituaient des catalyseurs pour atteindre des sommets. Inadvertamment, le Mugen avait conféré à la Jujoujin un objectif lui permettant de transcender ses propres limites. Kurai en était conscient ; il se conformait aux principes éthiques énoncés par son supérieur, des principes qui n'étaient pas nécessairement ceux que l'armée d'Onogoro aurait souhaité voir adoptés.

          Laissant Urumi s'approcher lentement, le Gekirin écoutait attentivement ses paroles. Son regard fixé vers l'horizon, il scrutait les cieux comme s'il pressentait qu'ils ne lui seraient plus jamais offerts. Ce geste lui permit de faire le vide dans son esprit pendant un bref moment, afin de réfléchir. Avant de formuler une réponse, il extirpa un petit paquet de cigarettes, en préleva une, l'alluma immédiatement et tira une profonde bouffée avant de laisser la fumée s'élever au sommet de la montagne. Puis, de son bras, il offrit le paquet à Urumi, comme pour lui suggérer d'en prendre une également. Il était libre d’accepter ou de refuser bien évidemment.

          Aventure n°20 : Confrontation au sommet Gvke

          Les averses venaient tout juste de cesser sur le mont Orochi. Leurs habits détrempés, ils se délectaient à présent des premiers rayons du soleil, embrassant délicatement leur visage.

          Dans quelle mesure te sens-tu en liberté, Urumi ? Chacun perçoit la liberté à sa propre manière, n'est-ce pas ? Pour certains, la sensation de liberté peut résider dans le fait de travailler sans relâche dans un champ du lever au coucher du soleil, tandis que pour d'autres, cela pourrait être perçu comme une contrainte oppressive. Certains apprécient la liberté totale de vagabonder sur ces terres sans aucune règle, alors que d'autres, comme toi, sont soumis aux règles édictées par l'Empereur. Mais te considères-tu réellement libre pour autant ? Si tu le crois, tu te méprends. En réalité, tu ne possèdes que ton libre arbitre pour choisir. Le libre arbitre concerne la capacité de choisir, tandis que la liberté est la condition d'être dégagé de toute contrainte pour agir ou choisir.


          Après avoir inhalé une nouvelle bouffée de sa cigarette, il continua ensuite :

          Ce que je souhaite exprimer, c'est qu'à un moment donné, tu te trouves confronté à une décision qui pourrait t'enserrer, limiter ta liberté et ne te laisser que ton libre arbitre. Aujourd'hui, j'ai choisi de te parler, mais je suis contraint de suivre la seule voie que j'ai entreprise ; celle de poursuivre la destinée tracée par mon maître, Hachuurui Junzen. Ce qui importe avant tout, c'est d'être en accord avec ta propre perspective des choses...


          Ces paroles étaient empreintes de beaucoup de philosophie, une réponse réfléchie à l'égard du Seizaijin. Sa dernière question plana dans l'air pendant un laps de temps considérable. Devait-il y répondre ? Cependant, le cataclysme imminent était inévitable. Ainsi, cette fois-ci, Kurai allait exposer ses objectifs au Jonin.

          Je vais te parler de nous, Mugen. Il faut savoir que la société actuelle, cet Onogoro que nous connaissons, ne permet pas à chacun de s'épanouir pleinement ou convenablement. Ceux qui détiennent le pouvoir imposent leurs propres normes, sans se soucier des aspects qui ne les concernent pas ou ne servent pas leurs intérêts. Mugen s'engage à transformer ce monde, à réécrire ses règles pour offrir à chacun la possibilité de vivre sans appréhension ni contraintes... Cependant, nul ne peut transformer la réalité uniquement par sa conviction ou son désir. Pour accomplir cela, il nous faut un élément capable de provoquer une rupture radicale avec le monde tel que nous le connaissons. Nous l'avons découvert. C'est alors que nous émergerons pour affronter la catastrophe imminente. À ce moment précis, le monde entier ne pourra nier notre existence. Nous serons perçus comme les sauveurs de l'humanité. Ce sera notre opportunité de réécrire l'histoire de nos propres mains. L'Empereur, son armée et ses règles perdront alors toute crédibilité.


          Un silence de quelques minutes permit au Yugure d'assimiler l'ensemble de ces informations, avant que le Gekirin ne reprenne la parole :

          Ce qui est sur le point de se produire risque de causer la destruction d'Onogoro si aucune action n'est entreprise. Une situation inédite pour chacun d'entre nous est sur le point d'émerger, et personne n'est préparé à cela, sauf nous ! Nous serons contraints de provoquer un renouveau, et cela sera contraire à l'éthique actuelle. C'est pour cette raison que nous opérons dans l’ombre pour le moment. Et grâce à notre maître, nous avons pu devenir plus puissant. J’ai dû sacrifier beaucoup de chose, mais cela en valait la peine.


          De nombreuses informations venaient d'être dévoilées et à présent, le Yugure devait approfondir sa compréhension de la discussion sur la liberté et le libre arbitre pour mieux saisir le point de vue du Gekirin. Comment réagirait-il face à ces révélations ? Vers quel camp pencherait-il au final ? Aurait-il la liberté de choisir sa voie ? Ou serait-il simplement contraint de mettre en avant son seul libre arbitre pour satisfaire la direction que lui dictait l’Empereur ?



          - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
          - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
          - Risque de mort présente. Bon courage. Amusez-vous !
          dit Mōkin, Jonin de Seizan
          Yugure Urumi
          dit Mōkin, Jonin de Seizan
          https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
          Yugure Urumi
          Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
          XP'S : 950
          Inventaire

            Inventaire
            Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

          Aventure n°20 : Confrontation au sommet 6cyw

          Tandis que l’averse s’amenuisait, le faciès détrempé du Yugure s’inclina légèrement en direction du Gekirin qui observait désormais le lointain, l'air introspectif.
          La défiance sur ses traits marqués s’était graduellement dérobée à la faveur d’une expression contemplatrice qui jurait presque avec toute la furie déchargée quelque minutes plus tôt.
          Au loin, les aurores se profilaient à l’horizon ; subtiles bandes mordorés, nimbées de cuivre et de tangerine, qui se découplaient à travers la masse moutonneuse des nuages matinaux sous la chaleur naissante d’un matin d'été.
          Alors qu'en contrebas, le vallon tout entier s’éveillait, et que de distraites silhouettes imprécises fourmillaient entre champs et rizières à vaquer aux activités saisonnières dans cette sorte de quiétude parnassienne qui caractérisait les gens du commun.
          Comme si l’univers qu’ils avaient connu jusque-là n’avait pas changé et ne changerait jamais.
          Un peu plus loin vers la ligne d’horizon, le soleil se reflétait sur les vagues des mers de l’Ouest venant s’échouer sur les Plages de Galets Noirs, en bordure des terres ; clair-obscur étrange d’ombres fumeuses qui grandissaient et se rétrécissaient au rythme de la marée. Jetant un contraste inquiétant sur le paysage de Kuma no Kuni qui chatoyait autour de cette sombreur comme un joyau dans son écrin.

          Urumi y vit là un paradoxe avec ce que l’avenir présageait depuis que des forces telles que Jashin et Mugen avaient commencé à se mettre en branle.

          Marchez en plein soleil, et l’obscurité vous accompagnera sans relâche, immuablement attachée à la semelle de vos sandales.

          À côté de lui, Kurai lui tendit un petit paquet de toile ouvert sur plusieurs cigarettes soigneusement roulées.
          Urumi refusa d’un léger signe de tête et croisa les bras, reportant son attention sur la sérénité éphémère du soleil levant.

          En fin de compte, il y avait toujours un ennemi à combattre.

          La voix du Gekirin rompit le silence avec des tonalités rauques et abrupts qui rappelaient les tambours de Kodo.

          Dans quelle mesure te sens-tu en liberté, Urumi ? Chacun perçoit la liberté à sa propre manière, n'est-ce pas ? Pour certains, la sensation de liberté peut résider dans le fait de travailler sans relâche dans un champ du lever au coucher du soleil, tandis que pour d'autres, cela pourrait être perçu comme une contrainte oppressive. Certains apprécient la liberté totale de vagabonder sur ces terres sans aucune règle, alors que d'autres, comme toi, sont soumis aux règles édictées par l'Empereur. Mais te considères tu réellement libre pour autant ? Si tu le crois, tu te méprends. En réalité, tu ne possèdes que ton libre arbitre pour choisir. Le libre arbitre concerne la capacité de choisir, tandis que la liberté est la condition d'être dégagé de toute contrainte pour agir ou choisir.


          Urumi ne dit rien pendant un instant, son regard acéré suivant la silhouette d’un rapace qui planait dans les courants ascendants.

          « Il y a un adage qui dit que la liberté des uns s’arrête parfois là où commence celle des autres. (le rapace plongea en piqué et disparu en contrebas derrière le versant d’un à-pic voisin) Prenons l’exemple de ton fermier qui travaille sans relâche de l’aube au crépuscule ; Un homme paisible avec femme et enfants, pour qui la liberté équivaut à sa capacité à assurer prospérité et abondance envers ceux qu’il chérit. À ses yeux, son entourage sera libre de manger à sa faim, de passer les longues soirées d’hiver sous la chaleur rassurante du Kotatsu* (*table chauffante japonaise) et d’avoir un foyer sur qui compter. Et puis un jour, arrive un guerrier avec un sabre et une torche ; un homme sans aucunes règles, libéré de toutes contraintes oppressives. Avec le sabre, il massacre le fermier et sa famille, et avec la torche, il brûle ce que cet homme aura mis toute une vie à façonner. (les souvenirs déchiquetés d’un enfant assistant à un carnage, quelque part à Iwamori, commencèrent à émerger. Urumi les força à retourner dans les abysses d’où ils avaient surgi) Le premier était soumis aux règles édictées par l’Empereur. Son libre-arbitre aurait pu le pousser dans n’importe quelle direction, mais il a opté pour celle qui lui paraissait le plus honorable. Le second était exempt de toutes entraves pour agir comme il lui plaisait. (il marqua un silence, puis renifla) Bien sûre, il s’agit d’une vision très manichéenne. Le monde est plus nuancé, mais en définitive, la liberté est quelque chose d’assez abstrait parce qu’elle est toujours régi par une notion de causalité. (le rapace refit surface et monta haut dans le ciel, planant en cercle au-dessus de leur position) Ce que je pense, Kurai, c’est que liberté et contrainte sont deux faces d’une même pièce dont la tranche serait posée en équilibre sur le socle du libre-arbitre. Et qu’en fonction du côté vers lequel elle va tomber, il y aura toujours un prix à payer. »


          L’autre tira sur sa sèche, inhala profondément, et souffla un nuage de fumé qui plana un instant avant de s’évaporer lorsqu’une rafale en chassa les effluves.

          Ce que je souhaite exprimer, c'est qu'à un moment donné, tu te trouves confronté à une décision qui pourrait t'enserrer, limiter ta liberté et ne te laisser que ton libre arbitre. Aujourd'hui, j'ai choisi de te parler, mais je suis contraint de suivre la seule voie que j'ai entreprise ; celle de poursuivre la destinée tracée par mon maître, Hachuurui Junzen. Ce qui importe avant tout, c'est d'être en accord avec ta propre perspective des choses...


          Urumi hocha doucement la tête au sous-entendu de Kurai sur la notion de choix et conséquences, et au caractère irrévocable lié à l'impossibilité de retour en arrière que cela entraînait.

          Nombreuses avaient été les fois où il avait agi avec passion et conviction par le passé, à l’aune d’une période où il pensait toujours pouvoir se reposer sur la sagesse de Kazuya, l’homme qui l’avait élevé. À cet époque, l’adolescent impétueux et impulsif qu’il était demeurait persuadé de l’indiscutabilité de ses décisions, et de leur caractère inaltérable.
          Nombreuses avaient été les fois où l'assurance guidant ces mêmes décisions avait été brisée par la vie et son caractère impartial, envoyant voler ses convictions comme un château d’allumettes emporté par une bourrasque.

          Un sourire distant ourla ses lèvres.
          Wakarimashita, Kurai.*
          (Je comprends, Kurai.)


          Nombreuses avaient été les fois où il aurait souhaité revenir sur ses actes.

          À présent, l’homme aux aguets qu’était devenu Yugure Urumi ne fonçait jamais tête baissée et se défiait des certitudes.

          Mais il n'était pas en paix pour autant.

          Et puis, Gekirin Kurai bascula subitement sur un sujet qui faillit le désarçonner.
          Hachuurui Junzen ?
          Les mains de l’Épéiste se crispèrent un instant sous ses bras croisés.
          Hachuurui Junzen et non Shunzui ?
          Depuis leur rencontre à Insen, il avait soupçonné Shunzui d’être le chef au service duquel le paria avait voué son sabre.
          Il s’était trompé.

          Je vais te parler de nous, Mugen. Il faut savoir que la société actuelle, cet Onogoro que nous connaissons, ne permet pas à chacun de s'épanouir pleinement ou convenablement. Ceux qui détiennent le pouvoir imposent leurs propres normes, sans se soucier des aspects qui ne les concernent pas ou ne servent pas leurs intérêts. Mugen s'engage à transformer ce monde, à réécrire ses règles pour offrir à chacun la possibilité de vivre sans appréhension ni contraintes... Cependant, nul ne peut transformer la réalité uniquement par sa conviction ou son désir. Pour accomplir cela, il nous faut un élément capable de provoquer une rupture radicale avec le monde tel que nous le connaissons. Nous l'avons découvert. C'est alors que nous émergerons pour affronter la catastrophe imminente. À ce moment précis, le monde entier ne pourra nier notre existence. Nous serons perçus comme les sauveurs de l'humanité. Ce sera notre opportunité de réécrire l'histoire de nos propres mains. L'Empereur, son armée et ses règles perdront alors toute crédibilité.


          Urumi digéra ces informations, coulant un regard en biais vers son interlocuteur qui semblait indifférent à la tempête en prémices dans le cœur du Yugure.
          Le jeune homme ferma les yeux et inspira longuement.

          « Tu parles comme si ton organisation allait apporter l’utopie, et changer définitivement les pages de l’Histoire. (le soleil, qui s’était désormais pleinement levé, fut un instant masqué par la silhouette du rapace qui traversa son rayonnement, projetant brièvement son ombre sur les deux protagonistes) …je pense que peu importe les bouleversements que cela entraînera, personne, ni toi, ni Mugen, ne peuvent faire changer l’humanité de sa propre nature. (ses yeux revinrent vers Kurai) J’aimerai d’ailleurs savoir. La mort de ce garçon à Insen. (une pause, le regard du jeune homme fut un instant voilé par des émotions contradictoires) Représentait-t ’il à ce point une menace pour les tiens et leur rêve d’harmonie ?  Et si ce n’est pas le cas, (le timbre de sa voix devint très calme, avec une distance et un aplomb qui en accentuait la portée) était-ce un reflet des méthodes que tu comptes employer pour offrir à chacun la possibilité de vivre sans appréhensions ni contraintes ? (silence éphémère) Dans ce cas, qu’est-ce qui distinguerait Mugen du régime que tu souhaites renverser ? »


          D’autres questions demeurèrent en suspens.
          Et concernant Hachuurui Junzen, ne crains-tu pas de chasser un tyran pour en un assoir un autre sur le trône impérial ?
          Tu as reproché aux puissants et à tous ceux qui détiennent le pouvoir d’imposer leurs propres règles. En quoi seriez vous différent d’eux ?

          Mais il les garda pour lui.

          Il avait déjà vu à l’œuvre la versatilité de Kurai.

          Il détourna les yeux et observa Suraisu qui les surveillait de loin.
          Le Yōkai vivotait dans l’azure empyrée, indifférent au tumulte avenir.
          Pour elle cela ne changerait rien. Le vent continuerait de souffler, et les montagnes et les océans seraient toujours là.

          « Cela dit, tu as en parti raison sur un détail. (les paroles du sabreur s’imposèrent à nouveau à lui ;  "Chacun perçoit la liberté à sa propre manière ", "Ceux qui détiennent le pouvoir imposent leurs propres normes") Pour les avoir vu à l’œuvre, je peux te confirmer que les quatre Kage ont tous un point de vue très différent sur les moyens de régir leurs propres Provinces. Certains nobles, d’autres moins. Et que nombre de leurs ambitions ne sont pas forcément compatibles entre elles. Ce qui peut potentiellement s'avérer dangereux si cela conduit à de la confusion, toutefois… (nouvelle pause)… je pense qu’en dépit des risques que cela comporte, leurs différences sont précieuses car elles ont chacune quelque chose à apporter à ce monde.
          Le reste...(une bourrasque vint fouetter des deux Samouraï, faisant danser chevelures et tuniques)...ne dépendra que de ce qu'il en feront. »


          Tu n’es cependant pas à l’abris de te tromper...
          Lui murmura une voix froide issu des tréfonds de son subconscient.
          …souviens-toi de l'incident du scribe, et de la question des Indépendants.
          Le regard du Seizanjin se voilât.

          Si Urumi se voulait intuitif, il ne s’estimait pas toujours bon juge de l’âme humaine.

          Méfie-toi des convictions.

          Ce qui est sur le point de se produire risque de causer la destruction d'Onogoro si aucune action n'est entreprise. Une situation inédite pour chacun d'entre nous est sur le point d'émerger, et personne n'est préparé à cela, sauf nous ! Nous serons contraints de provoquer un renouveau, et cela sera contraire à l'éthique actuelle. C'est pour cette raison que nous opérons dans l’ombre pour le moment. Et grâce à notre maître, nous avons pu devenir plus puissant. J’ai dû sacrifier beaucoup de chose, mais cela en valait la peine.


          La voix grave de son hôte s’éleva à nouveau, faisant naître de nouvelles interrogations.

          Quand il avait infiltré le Conseil des Kage à Jujou, Urumi avait vu revenir à plusieurs reprises le sujet des artefacts liés à Yamata no Orochi, et à leur utilité potentielle dans les desseins de Mugen.
          Récemment, une rumeur au Temple des Épéistes insinuait que Yamamoto Chimon, le chef des bretteurs de Seizan, avait perdu Kusanagi, l’un des trésors nationaux qui lui avait naguère été confié par l’Empereur en personne.
          Or, par un étrange concours de circonstances, il se trouvait que cette lame était mentionnée dans tous les ouvrages liés au folklore d’Onogoro, et avait un parallèle avec le Roi des Monstres.
          Un présentiment avait commencé à germer dans le cœur du Yugure...
          Prudence, tu ignores si ces bruits de couloir sont fondés.
          ...mais il s’abstint de le mentionner à Kurai.


          Qui sait qu’elles pouvaient être les réactions de cet homme s’il estimait qu’Urumi en savait trop.

          « Tu parles de provoquer une catastrophe qui risque de détruire tout Onogoro ? (il n'était pas sûre d'avoir bien compris) De quel genre de cataclysme s'agit-il ? (l'autre ne lui dirait peut-être rien, mais cela valait le coup d'essayer) Et si ce dernier est aussi dangereux que tu le prétends, es-tu vraiment sûre qu'il ne se retournera pas contre vous malgré toutes vos précautions  ? »


          Le jeune homme avait décroisé les bras et observait désormais Kurai avec intensité.

          Tu prétends avoir sacrifié beaucoup de choses pour un idéal qui en valait la peine. Mais le seul avenir que tu risques de montrer à tous ces gens, c’est comment ce monde peut mourir.
          dit Colère, Membre de Mugen
          Gekirin Kurai
          dit Colère, Membre de Mugen
          https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
          Gekirin Kurai
          MESSAGES : 20
          XP'S : 75
          Inventaire

            Aventure n°20 : Confrontation
            au sommet


            Des échanges philosophiques opposant la sagacité du Yugure aux assertions du Gekirin se déployèrent. Rien de moins n'était espéré d'un samouraï de Seizan, réputé pour sa perspicacité qui avait déjà laissé une empreinte indélébile dans l'esprit du Mugen.

            Alors que les paroles du sabreur de Kyojinyama s'échappaient, le samouraï de Mugen s'adonnait à de longues bouffées de sa cigarette. Son regard perdu dans le vide devant lui illustrait une nonchalance délibérée, même s'il écoutait attentivement les dires de son hôte du Mont Orochi. Une montagne dont les légendes narrait que c'était ici que Susanoo avait triomphé du Yamata no Orochi. D'autres récits évoquaient d'autres informations concernant ce lieu, indiquant comment le dieu avait sectionné les têtes de la créature lors d'une attaque ultime, brisant l'épée, Totsuka no Tsurugi, en plusieurs morceaux pour éteindre le monstre à jamais. Selon les rumeurs, si le trésor impérial Kusanagi no Tsurugi existait, Totsuka devait inévitablement se trouver quelque part sur Onogoro.

            Kurai recentra son regard sur celui du Seizanjin, exprimant un certain agacement avant d'aborder un sujet.

            Lorsque nous prendrons les rênes d'Onogoro, cet individu dont tu parles, armé de son sabre et de sa torche, ne sera plus présent. Il ne vit que dans l'esprit de ceux qui suivent aveuglément l'Empereur, dans un monde trop indulgent. Tu t'attardes sur cette famille, mais que dire de cet individu ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Sans doute parce que ce monde ne lui permettait pas de s'épanouir ou de vivre pleinement. Et…


            Il interrompit ses paroles, prenant un bref instant pour réfléchir avant de reprendre la discussion.

            Quand l'humanité réalisera notre capacité à éradiquer une calamité susceptible de ravager la terre, une certaine crainte s'insinuera naturellement dans l'esprit des gens. Mais toi, Urumi, connais-tu réellement la puissance de ton Empereur ?


            Il laissait alors le jeune soldat réfléchir, travaillant conformément aux règles d'un empereur qu'il n'avait jamais rencontré ni entendu parler, sauf à travers les édits impériaux. Mais qui était réellement derrière leur rédaction ? Cette personne existait-elle vraiment ? Kurai reprit sur un ton légèrement enjoué :

            Les soldats de l’armée sont préparés à obéir à des règles dictées par une personne qu'ils n'ont jamais vue ni entendue de manière directe, simplement parce que cette manière de vivre est ancrée dans les coutumes. Avoir foi en une entité dont le visage reste invisible relève davantage de la croyance religieuse. Es-tu croyant Urumi ?


            Quelles que soient les pensées du Yugure, les paroles du Gekirin résonnaient en lui comme une vérité inébranlable. Il lui serait difficile de nier l'évidence. La perspective de présenter Hachuurui Junzen comme le futur sauveur d'Onogoro se faisait envisageable. Comment le peuple réagirait-il à sa vue dans leurs modestes villages ? Le regard du Gekirin baissa légèrement alors qu'il revenait sur le meurtre perpétré dans les ruines d'Insen no Kuni.

            Pour le shinobi dont tu fais mention, cela n'était pas véritablement intentionnel de ma part. Cela fait partie des conséquences des sacrifices que j'ai dû faire pour atteindre notre objectif commun... Et je suis celui qui a eu le plus de mal à maîtriser cette puissance. De là vient mon surnom, Colère. Cette puissance est chargée d'une haine et d'une colère que j'ai eu du mal à contenir. Aujourd'hui, ma résilience me permet de rester dans des états d'esprit plus stables, mais hier soir, ici même, j'ai perdu le contrôle. C'était bien trop intense. Un signe que ce cataclysme approche à grands pas. Et pour être franc avec toi, lorsque cela se produira, Mugen n'aura ni le temps ni la patience de trier ou de faire attention. La destruction sera combattue par la destruction. Et si tu te retrouves face à nous ce jour-là, sache que tu finiras comme tous les autres, morts.


            Il marqua une pause, tirant une dernière bouffée de sa cigarette avant de la laisser choir à ses pieds pour l'écraser doucement. Un souffle de vent balaya les cheveux des deux samouraïs, semblant apporter un brin de fraîcheur au monde qui les entourait. Comme si cet air réconfortant avait pour but de redonner un souffle à l'esprit tourmenté du Yugure après ces paroles franches et honnêtes du Mugen.

            Après cela le Yugure souhaitait revenir sur les mots du Gekirin parlant de la catastrophe. Le ténébreux reprit les premiers mots du Yugure avant de continuer.

            Tu te trompes sur un point. Nous ne sommes pas ceux qui provoquerons ce cataclysme. C'est la nature elle-même qui engendrera ce désastre. Chaque race de Yokai a un objectif commun : protéger la naissance de leur roi. Il existe une race supérieure aux Yokai, les Bijuu, dont la puissance dépasse de loin celle que tu peux connaître. Ils sont considérés comme les monarques de leur espèce. Bientôt, neuf de ces créatures émergeront sur cette terre, semant la destruction. Leur instinct primaire sera de dominer leur territoire selon leurs propres règles. À ce moment-là, nous déclencherons une renaissance, lorsque le monde sera terrifié par ces créatures avides de destruction.


            Se relevant, le Gekirin saisit fermement le manche de son katana, laissant émaner de la lame une énergie sombre et mystérieuse, tout en partageant avec le Yugure :

            Je t'ai évoqué la notion de puissance et de sacrifice. Autrefois, je maîtrisais l'Hikariton, le pouvoir de la lumière. Cependant, lorsqu'il s'est entremêlé avec la force que j'ai obtenue, il s'est obscurci, laissant place au Meiton, les ténèbres. Cette puissance à laquelle je fais référence, nous l'avons puisée des œufs de ces créatures prêtes à surgir sur notre monde. C'est à partir de là que j'ai ressenti les effets secondaires de cette puissance, engendrant une haine et une colère si intenses qu'elles déclenchent des pulsions insupportables nécessitant d'être assouvies. La créature qui émergera de cet œuf dont j'ai reçu le pouvoir, sera sans aucun doute la plus puissante des neuf... Cette découverte nous a offert la possibilité de gagner en puissance, mais aussi de trouver l’élément qui provoquera une rupture majeure sur ce monde. Par chance, ce processus a retardé le développement de ces créatures et repoussé leur naissance, nous accordant le temps nécessaire pour obtenir les derniers éléments de notre objectif : récupérer les morceaux de Yamata no Orochi afin de réveiller la puissance de cette créature, telle le proto-bijuu. Et Junzen y est parvenu avec succès. Nous ne sous-estimons en aucun cas la puissance de ces bijuu, bien au contraire.


            Des révélations cruciales étaient faites dans le silence absolu, loin de toute oreille indiscrète. Pourquoi le Gekirin choisissait-il de tout dévoiler au Yugure ? Il semblait que rien ni personne ne puisse stopper ce qui était sur le point de se produire. C'était une conclusion inévitable. Pourtant, au moins un homme aurait la vérité sur Mugen. Était-ce une vision utopique, comme l'avait suggéré Urumi précédemment ? C'était simplement une question de perspective. Pourrait-il adopter cette vision ? Comment cela impactait-il le Seizanjin ? Quelle réponse pourrait-il apporter ? Était-il insensé de croire en la réussite de l'objectif de Mugen ? Quelles solutions pourraient trouver les soldats impériaux face aux bijuus ?



            - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
            - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
            - Risque de mort présente. Bon courage. Amusez-vous !
            dit Mōkin, Jonin de Seizan
            Yugure Urumi
            dit Mōkin, Jonin de Seizan
            https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
            Yugure Urumi
            Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
            XP'S : 950
            Inventaire

              Inventaire
              Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

            Lorsque nous prendrons les rênes d'Onogoro, cet individu dont tu parles, armé de son sabre et de sa torche, ne sera plus présent. Il ne vit que dans l'esprit de ceux qui suivent aveuglément l'Empereur, dans un monde trop indulgent. Tu t'attardes sur cette famille, mais que dire de cet individu ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Sans doute parce que ce monde ne lui permettait pas de s'épanouir ou de vivre pleinement. Et…


            Lorsque nous prendrons les rênes d'Onogoro, cet individu dont tu parles, armé de son sabre et de sa torche, ne sera plus présent.
            Hontōni ?*
            (*Vraiment ?)


            Les yeux bleus du Yugure restaient braqués sur son interlocuteur ; étrangement fixes, presque revêches, dans une sorte d’intensité teintée de circonspection.
            L’expression que lui renvoya le Gekirin lui parut un indiscernable ; les sourcilles toujours plissés tandis qu’il lorgnait vers la ligne d’horizon, là où virevoussait distraitement la silhouette effilée de Suraisu – Urumi se demanda un instant s’il avait identifié le Yōkai pour ce qu’il était ?- , tirant distraitement une ou deux bouffées sur ce qui tenait désormais davantage du mégot que de la tige d’une cigarette.
            Il tenta un instant de lire les émotions du Samouraï.
            Méfie-toi des convictions. Lui rappela la voix froide.
            Il n’y parvint pas.

            Néanmoins, il comprit que Kurai était focalisé sur ses certitudes… tellement sûre de leur bienfondé qu’il n’était pas concevable à ses yeux que la succession de conjonctures –et ce jusqu’à la finalité souhaité- imaginées par son maître puisse avoir une faille.
            Il avait tort…
            L’Épéiste inspira…puis expira longuement.
            …mais en cet instant, il était ardu à Urumi de lui expliquer pourquoi.

            Plus elle était extrême, plus une solution avait de chances de se transformer en tragédie.

            Pourtant, il était d’accord avec lui sur un point.
            Tu t'attardes sur cette famille, mais que dire de cet individu ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Sans doute parce que ce monde ne lui permettait pas de s'épanouir ou de vivre pleinement.
            Les paroles du tueur l’avaient projeté plusieurs mois en arrière, dans la semi-pénombre d’un couloir secret qui serpentait à plusieurs mètres au-dessus de la salle d’un Conseil tenu à huit clos, au cœur de Jujougakure.

            Au cours des tractations, ce même sujet avait été abordé par les quatre Kage.

            (Flashback) Les portes de Jujou leur seront toujours closes.

            (Flashback) Sachez simplement que si vous jouez avec ce genre de personnes, ne les présentez pas à moi… Car ils mourront.


            Un spasme parcourut un instant les traits du Yugure, lui provoquant une légère crispation autour des yeux.
            De tous les chefs de Provinces, Kaleah et Tobu étaient ceux qui l’inquiétaient le plus.
            Pas parce qu’ils donnaient du poids aux déclarations de Kurai –Urumi se refusait à tomber dans le piège de s’obstiner à dénigrer un ennemi pour ce qu’il était-, mais parce que leur moralité bancale ne conduisait qu’à donner de l’inertie à un cycle de violence qui façonnait de nouveaux individus rongés par la haine et le nihilisme.
            Et si l’Épéiste devait un jour prendre les armes pour s’opposer à un régime qu’il ne reconnaissait plus, ce ne serait pas l’Empereur qu’il affronterait, mais la propension de ceux qui le servaient à user –et abuser- du pouvoir qui leur avait été confié pour se comporter comme des autolâtres, moins enclins à semer la cohésion que la destruction au nom d’une démagogie percluse de vanité.
            Urumi décrocha un instant son regard du visage de Kurai.
            Néanmoins, les choses étaient plus nuancées parce qu’il existait aussi des êtres tels qu’Udezuku Heizen qui luttaient pour faire valoir les droits des sans-Villages. Leur offrant la perspective de s’épanouir ou de vivre pleinement dans un endroit qui ne les rejetterait pas.

            Bien sûre, il y aurait toujours des exceptions à la règles ; des personnes susceptibles de faire le mal pour faire le mal, parce que c’était simplement dans leur nature.
            Il releva les yeux vers le paria.
            Et ce peut-importe les solutions proposées par Mugen et leur volonté d’imposer un monde sans contraintes.

            Urumi fut tenté d’exposer ces contradictions au Samouraï, mais resta coi.
            Kurai devait continuer à parler.

            Quand l'humanité réalisera notre capacité à éradiquer une calamité susceptible de ravager la terre, une certaine crainte s'insinuera naturellement dans l'esprit des gens. Mais toi, Urumi, connais-tu réellement la puissance de ton Empereur ?


            Un sourire sans joie ourla les lèvres du Seizanjin qui marqua un bref silence avant de répondre.

            « Je sais ce que tu essaies de faire. »


            Suraisu plongea subitement en piqué, dans une chute vertigineuse qui la fit descendre sur près d’une centaine de mètres, jusqu’au fond du ravin. Lorsqu’elle ne fut plus qu’une tache mouvante dans l’abime, elle déploya ses ailes et ralenti subitement pour s’emparer de quelque chose.
            Quand elle remonta, un serpent se tortillait entre les griffes du Yōkai qui plana un instant en cercle avant d’aller se poser sur une corniche.

            Les soubresauts de la pauvre créature s’intensifièrent au moment où l’épervier entreprit de l’écorcher vivante ; arrachant de grands lambeaux de chair pour les avaler spasmodiquement.

            L’Épéiste haussa doucement les épaules.

            « Quelle importance ? Si son plan est aussi imparable que tu le prétends, ton maître trouvera certainement le moyen de contrecarrer la puissance de mon Empereur. (quelque chose dans la diction d’Urumi sonna curieusement lorsqu’il reprit les derniers mots de Kurai) Mais avant cela je pense qu’il faudra d’abord compter sur celle des Kage…Samourai…Shinobi, et de tout le gratin qui gravite autour. (une pause, puis le jeune homme reprend). Pour être tout à fait honnête avec toi, je n’ai jamais vu l’Empereur, ni un seul membre de sa lignée. Tout ce que je sais, c’est que Yamato Hideichiro a autrefois accordé des terres et un titre au clan Yugure pour récompenser leur loyauté, et que l’homme qui a fait de moi ce que je suis croyait profondément en son héritier, et en sa volonté de faire changer les choses. (Suraisu quitta la corniche. Son plumage cendré était maculé de sang). Alors en gage de sa mémoire (sa main effleura doucement la kashira de Kairyu, le sabre que Kazuya lui avait autrefois confié ; l’arme avait été brisée, mais Kyoshiro l’avait reforgé) je veux bien laisser sa chance à Yamato Shin. »


            Et inéluctablement.
            Le regard cryogène du Yugure effleura un instant les braises ambrées qui chatoyaient dans les orbites de Kurai…
            Tu me trouveras en travers de ton chemin.

            Urumi ne tira pourtant aucune satisfaction à cette perspective.
            …puis se détourna vers le panorama.

            Les soldats de l’armée sont préparés à obéir à des règles dictées par une personne qu'ils n'ont jamais vue ni entendue de manière directe, simplement parce que cette manière de vivre est ancrée dans les coutumes. Avoir foi en une entité dont le visage reste invisible relève davantage de la croyance religieuse. Es-tu croyant Urumi ?


            Un autre demi-sourire s’esquissa sur les traits du jeune homme, et la tension s’élégit un instant.

            « Tu me demandes si j’ai la foi ou si je suis croyant ? (Les deux ont une petite nuance. Songea-t' il en reportant ses yeux pâles sur le paysage de Kuma no Kuni, en contrebas.) Croire en l’existence de quelque chose est à la portée de tous, mais en avoir confiance au point de le suivre aveuglément relève de l’imprudence, tu ne penses pas ? (le ton était un tantinet matois) Je suis simplement curieux, Kurai. Peut-être un jour l’Empereur gagnera-t ’il ma confiance, mais pour l’instant il ne m’a pas non plus donné de raisons de m’opposer à lui. Qui plus est, la loyauté associée au nom des Yugure repose sur un serment d’honneur. À moins d’avoir une allégation valable, c’est quelque chose qui ne se brise pas facilement, mais tu es sans doute mieux placé que moi pour le savoir ? »


            Une pique enrobée de velours.
            Quoique, plus une question qu’une accusation, les derniers mots d’Urumi avaient été prononcés avec parcimonie, presque comme s’ils invitaient le Gekirin à lui narrer ce qui l’avait poussé à sacrifier son passé pour Mugen.

            Mais Kurai dévia sur un autre sujet.

            Pour le shinobi dont tu fais mention, cela n'était pas véritablement intentionnel de ma part. Cela fait partie des conséquences des sacrifices que j'ai dû faire pour atteindre notre objectif commun... Et je suis celui qui a eu le plus de mal à maîtriser cette puissance. De là vient mon surnom, Colère. Cette puissance est chargée d'une haine et d'une colère que j'ai eu du mal à contenir. Aujourd'hui, ma résilience me permet de rester dans des états d'esprit plus stables, mais hier soir, ici même, j'ai perdu le contrôle. C'était bien trop intense. Un signe que ce cataclysme approche à grands pas. Et pour être franc avec toi, lorsque cela se produira, Mugen n'aura ni le temps ni la patience de trier ou de faire attention. La destruction sera combattue par la destruction. Et si tu te retrouves face à nous ce jour-là, sache que tu finiras comme tous les autres, mort.


            Aventure n°20 : Confrontation au sommet Tumblr_n1uy7wRJMX1qijihpo1_250

            Le regard d’Urumi se détourna des allées et venues de Suraisu pour observer Kurai…
            longuement.

            La menace était directe, sans déguisement ni artifice, mais le jeune homme s'y attendait.
            Tôt ou tard, son hôte finirait par lui poser un ultimatum, peu après lui avoir exposé son plan.
            Jusque-là, le déroulé de cette conversation avait suivi un enchaînement logique, mais il savait qu’il arrivait à un moment délicat parce que le moindre faux pas, la moindre digression dans la réaction qu’il allait lui opposer pouvait prendre un tournant tragique.
            Cela dit, en dépit de la tension dont il exsudait, le couplet que venait de lui servir Kurai lui donna plusieurs informations.
            La première, que le pouvoir dont il jouissait n’était pas entièrement le sien.
            La seconde, que ce dernier avait en contrepartie une ascendance sur ses émotions ; le plongeant dans une sorte d’état de rage perpétuelle.
            De la peine, d’abord pour Rei, puis pour Kurai, commença à l’envahir lorsqu’il comprit les raisons de toute cette tragédie qui s’était soldée par une quête de vendetta dont Chinone n’en verrait peut-être pas la fin.
            Mais il la réfréna aussitôt.

            Non.
            Urumi lui lança un regard dur.
            Tu as délibérément choisit ce pouvoir puisque tu parles de "sacrifices" pour l’obtenir. Tu savais donc ce que cela impliquait.

            Une question lui brûla les lèvres alors qu’un fragment des propos du sabreur planèrent un instant dans son esprit…

            Et pour être franc avec toi, lorsque cela se produira, Mugen n'aura ni le temps ni la patience de trier ou de faire attention. La destruction sera combattue par la destruction.

            « T’armerais tu des mêmes convictions si ton garçon se tenait devant toi, un sabre à la main ? »


            Les paroles du jeune homme tranchèrent comme un sabre à travers le spectre d'accalmie.
            Kurai lui avait révélé l’existence d’un fils durant leur première entrevue dans les entrailles d’Insen. Après avoir investigué, Urumi était parvenu à retrouver l’adolescent sans pour autant l’aborder.
            Jusqu’à maintenant, il s’était contenté de le surveiller de loin, et s’il n’était pas encore tout à fait sûre de la démarche à suivre, il était certains d’une chose ;

            Gekirin Kitai devait être préservé des choix de son père.


            Tu te trompes sur un point. Nous ne sommes pas ceux qui provoquerons ce cataclysme. C'est la nature elle-même qui engendrera ce désastre. Chaque race de Yokai a un objectif commun : protéger la naissance de leur roi. Il existe une race supérieure aux Yokai, les Bijuu, dont la puissance dépasse de loin celle que tu peux connaître. Ils sont considérés comme les monarques de leur espèce. Bientôt, neuf de ces créatures émergeront sur cette terre, semant la destruction. Leur instinct primaire sera de dominer leur territoire selon leurs propres règles. À ce moment-là, nous déclencherons une renaissance, lorsque le monde sera terrifié par ces créatures avides de destruction.



            Le Seizanjin ne parvint que partiellement à masquer ses émotions au moment où l’autre le désarçonna.

            Tandis qu’il prenait la mesure de la catastrophe à venir, le jeune homme se fit l’effet d’une créature piégée entre le marteau que représentait Mugen et leurs rêves de nouveau monde abreuvés d’aphorismes radicaux, et l’enclume d’un chaos en approche symbolisé par ce nouveau péril.
            Les Bijuu.
            Un chaos qui, si l’autre disait vrai, menaçait de détruire tout ce à quoi Yugure Urumi s’était attaché, tout ceux qu’il avait appris à aimer et à travers lesquels il était parvenu à grandir.
            L’espace d’un instant, il douta des paroles de Kurai…
            La duperie était une stratégie envisageable s’il souhaitait attirer Urumi dans son giron.
            Mais le souhaitait-t ’il ?

            Il secoua la tête.
            Non. Bien que l’impression soit subjective, l’autre lui avait donné le sentiment d’être un être intègre, qui jouait cartes sur table.

            Alors pourquoi ?


            Je t'ai évoqué la notion de puissance et de sacrifice. Autrefois, je maîtrisais l'Hikariton, le pouvoir de la lumière. Cependant, lorsqu'il s'est entremêlé avec la force que j'ai obtenue, il s'est obscurci, laissant place au Meiton, les ténèbres. Cette puissance à laquelle je fais référence, nous l'avons puisée des œufs de ces créatures prêtes à surgir sur notre monde. C'est à partir de là que j'ai ressenti les effets secondaires de cette puissance, engendrant une haine et une colère si intenses qu'elles déclenchent des pulsions insupportables nécessitant d'être assouvies. La créature qui émergera de cet œuf dont j'ai reçu le pouvoir, sera sans aucun doute la plus puissante des neuf... Cette découverte nous a offert la possibilité de gagner en puissance, mais aussi de trouver l’élément qui provoquera une rupture majeure sur ce monde. Par chance, ce processus a retardé le développement de ces créatures et repoussé leur naissance, nous accordant le temps nécessaire pour obtenir les derniers éléments de notre objectif : récupérer les morceaux de Yamata no Orochi afin de réveiller la puissance de cette créature, telle le proto-bijuu. Et Junzen y est parvenu avec succès. Nous ne sous-estimons en aucun cas la puissance de ces bijuu, bien au contraire.



            Naruhodo.*
            (*Je vois.)


            L’Épéiste digéra les dernières informations lâchées par son hôte alors qu’une nouvelle brise vint agiter haori et chevelures dans un gémissement sinistre, comme un présage au tumulte avenir.
            Le plan de Mugen semblait parfait, minutieusement réfléchit, et manifestement calculé depuis longtemps.
            Les jeux semblaient joués d’avance.
            Néanmoins Urumi était sûre qu’il comportait une faille, quelque chose qui permettrait d’écarter à la fois Mugen et la menace des Bijuu pointant à l’horizon.

            Mais il ne la voyait pas…

            …pas sans morts inutiles ni dommages collatéraux.


            Kuso.*
            (*Merde.)


            Il lorgna Kurai dans une expression à mi-chemin entre le sarcasme et l’impuissance.

            Cet homme semblait dévoré par ses ambitions et il était un Samourai, comme Urumi, dont le poids des traditions et les codes guerriers dans lesquels il baignait probablement depuis le berceau le poussaient à suivre sans faillir la voie d’une destruction tragique.
            Pourtant, il était conscient des souffrances que sa ligne de conduite impliquait chez d’autres que lui.

            Urumi ferma les paupières, tentant de chasser la colère et le désespoir.

            Lorsqu’il les rouvrit, ses yeux ne contenaient qu’amertume et dégout réprimé.

            « Je n’ai pas la prétention de connaître l’avenir… et je me suis souvent trompé quand j’ai tenté de l’anticiper. Mais s’il y a bien une chose que le temps a fini par m’apprendre, c’est qu’il y a toujours un imprévu, une faille dans les rouages même quand la mécanique semble bien huilée. »


            Il reporta une énième fois son regard sur l’horizon et Suraisu.
            Un refuge mental dans lequel il avait prit l’habitude de se replier pour réfléchir, durant les phases où il sentait qu’il perdait pied depuis le début de leur échange.
            Dans l’immédiat, le choc des révélations de Kurai ne lui permettait pas de raisonner correctement, mais il était toutefois sûr d’une chose.

            Sa senai yo.*
            (*Je ne te laisserais pas faire.)


            « Tu t'attends sérieusement à vivre dans un monde "meilleurs" quand Mugen aura renversé l'ordre établi ? (le regard d’Urumi était inhabituel, comme en proie à une lutte interne) Vu l'ampleur du conflit à venir, il se pourrait qu'il n'y ait aucun gagnant à la fin. »

            dit Colère, Membre de Mugen
            Gekirin Kurai
            dit Colère, Membre de Mugen
            https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
            Gekirin Kurai
            MESSAGES : 20
            XP'S : 75
            Inventaire

              Aventure n°20 : Confrontation
              au sommet


              Les deux bushi, aux visions divergentes et aux factions opposées, parvenaient néanmoins à converser paisiblement. Pourquoi donc ? Était-ce une volonté mutuelle ? Pas véritablement. La différence de puissance entre eux dictait l'intéraction. L'un consentait à dialoguer, tandis que l'autre se voyait contraint de suivre sous peine d'affronter une fin certaine si le premier décidait de déployer sa force. La hiérarchie du monde demeurait inébranlablement gouvernée par la puissance. Malgré le respect que Kurai avait manifesté à l'égard du Yugure, cela ne sous-entendait pas nécessairement qu'il le considérait comme puissant. C'était dans cette perspective que le Gekirin envisageait sa prochaine réplique.

              L'équilibre du monde est gouverné par celui qui détient le pouvoir. Peu importent tes Kage ou ton empereur, je doute qu'il existe un individu plus puissant que Hachuurui Junzen à l’heure actuelle. Quelles que soient tes convictions, nous sommes liés par une détermination inflexible, élevés selon les principes stricts du Bushido. Nous suivons une voie unique et indéfectible. Jusqu'à la mort, nous porterons l'assurance que cette voie fut la meilleure pour nous. N'est-ce pas ?


              En présence de la puissance, ceux se percevant comme faibles se soumettront inévitablement à cette force indomptable. Le Mugen ne songeait pas uniquement à Hachuurui Junzen, mais aussi aux Bijuus qui surgiraient d'Onogoro, porteurs d'une puissance destructrice inégalée, accompagnée d'une ambition territoriale inextinguible, peu importe la présence de villages cachés sur leur chemin. Il avait également à l'esprit toute l'équipe des Mugen, comprenant son allié Shunzui ainsi que les autres membres tels que Teiseichou, Misumi, Aiko, Kaze et Keiki.

              Dans sa réponse, Kurai exprima son scepticisme et son manque de foi aveugle envers autrui. Il accordait sa confiance uniquement après avoir évalué la force de la personne. Lorsque Urumi mentionna sa curiosité, Kurai réagit avec un sourire ironique et répliqua :

              Cela ne relève pas de la curiosité, mais de l'insouciance.


              Les paroles avaient inévitablement eu un impact. Ils avaient été tous deux éduqués selon des principes similaires, ce qui empêchait Urumi de prétendre à autre chose. Kurai était conscient de cela et utilisait cet avantage pour stimuler l'esprit du jeune Seizanjin.

              Subséquemment, la réplique du Seizanjin devint incisive, faisant allusion au fils du Gekirin. Cependant, tout indiquait que le Yugure ne possédait pas encore une connaissance suffisante de celui qui se tenait en sa présence. Une fois de plus, sa tentative pour susciter une réaction de la part de Kurai avait échoué. Ce dernier répondit sans la moindre hésitation, manifestant ainsi une confiance et une sérénité inébranlables.

              Effectivement. Je serais impitoyable, même en sachant qu'il était mon fils. Oui, je l'ai renié il y a de nombreuses années. Bien qu'il porte mon nom, je ne le considère plus comme mon enfant. Cependant, je lui ai légué un héritage, une arme démoniaque d'une grande rareté. J'ai demandé à Kitai de me percevoir comme un monstre, plus comme son paternel. Ainsi, j'ai abandonné ma famille il y a bien longtemps, Urumi.


              Kurai laissa le jeune Seizanjin s'exprimer par la suite. Une faille ? Un imprévu ? En effet, Junzen s'efforçait constamment de minimiser les problèmes potentiels, mais Kurai reconnaissait qu'il était impossible de prévoir des éléments inconnus. Et si un être d'une puissance équivalente à celle de Junzen ou même celle de ces alliés de Mugen apparaissaient soudainement ? Pourtant, le Gekirin était certain d'une chose : il pouvait surmonter tous les obstacles pour atteindre leur objectif.

              Aucun vainqueur ? Dans ce cas, le Mugen n'avait pas peur de la mort. Si personne ne demeurait sur cette terre, cela ne pourrait-il pas représenter, en fin de compte, une forme de paix ? Leur plan pourrait-il être considéré comme un échec ?

              Fixant son regard dans celui du Yugure, Kurai entama une discussion qui allait probablement surprendre le Seizanjin.

              Te considères-tu comme une possible faille, un imprévu que nous pourrions rencontrer ? Même si je poursuis mon objectif, il y a une chose que je réprouve par-dessus tout : entrer dans un affrontement avec un avantage préétabli. J'ai une préférence pour affronter des combattants puissants, et je pense que tu as le potentiel nécessaire pour cela. Cependant, peut-être qu'un coup de main pourrait t'être bénéfique ? Dans les grottes d'Insen no Kuni, je vous ai menti concernant mon expertise en Fuinjutsu. En réalité, je n'aime tout simplement pas utiliser cette compétence. Cependant, je ne maîtrise qu'une seule technique... Accepterais-tu de recevoir un fragment de ma puissance ?



              Pourquoi devrais-je te venir en aide ? Comme pour Kitai, je lui ai laissé cette arme démoniaque qui pourrait me vaincre. Un don de puissance. De plus, pour les raisons que j'ai évoquées précédemment. Comme tu l'as peut-être remarqué, j'ai un certain respect pour toi. Ainsi, afin de donner une chance à celui que j'étais autrefois, que je perçois à travers toi, je suis disposé à t'offrir cela. Crois-moi, ce pouvoir n'est pas à sous-estimer... Il n'y a aucun piège. Si je n'étais pas sincère, je t'aurais déjà éliminé lors de notre premier affrontement. A notre prochaine rencontre, peut-être que nous devrons terminer cet échange avec de véritables intentions…


              Quelles pensées traversaient l'esprit du jeune Yugure face à cette proposition ? Prendrait-il le risque d'acquérir un pouvoir mystérieux, une fraction de la puissance de celui capable de fendre une montagne ? Un présent venant de son ennemi premier ? Quelle nature ce pouvoir pouvait-il bien revêtir ? Cependant, le Seizanjin avait clairement exprimé sa curiosité. Jusqu'où allait-elle l’amener ? Ce pouvoir s’appelait…




              - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
              - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
              - Risque de mort présente. Bon courage. Amusez-vous !
              dit Mōkin, Jonin de Seizan
              Yugure Urumi
              dit Mōkin, Jonin de Seizan
              https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
              Yugure Urumi
              Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
              XP'S : 950
              Inventaire

                Inventaire
                Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

              L'équilibre du monde est gouverné par celui qui détient le pouvoir. Peu importent tes Kage ou ton empereur, je doute qu'il existe un individu plus puissant que Hachuurui Junzen à l’heure actuelle.


              Le regard d’Urumi étincela un instant puis se mua progressivement en une étrange demi-teinte, écimée entre l’impuissance –de celle éprouvée par celui qui réalisait sa faiblesse face à l’inéluctable- et une froide résignation aussi ferme qu’implacable.
              Kurai était persuadé qu’il n’existait pas d’autres conclusions possibles, mais au yeux du Seizanjin, tout avait ses limites, y compris la puissance fraichement acquise par ce Junzen.
              La voie ne devenait sans issu que pour celui qui décidait de capituler...


              Une ombre d’insolence s’esquissa brièvement sur son faciès.

              …et Yugure Urumi n’avait jamais été de nature à capituler.
              Se replier, oui, mais pas capituler.

              La voix morte s’insinua à nouveau dans son crâne.
              Méfies-toi des convictions… Tu n’es pas de taille.
              Une autre crispation plissa à la dérobée les paupières du jeune homme, et il chassa ses peurs avec agacement.
              La chose qui se tapissait aux limites de son être s’éloigna lentement sans pour autant s’en aller complètement ; il la sentait qui rôdait comme un prédateur en périphérie des murailles mentales qu’il avait érigé autour de sa conscience, prête à ramper à la moindre faille pour lui murmurer à nouveau des paroles de doute et d’échec.
              En journée, il parvenait à la tenir à l’écart, mais la nuit, il arrivait que ces mêmes murailles se délitent et que la voix lui rappelle comment il avait un jour vu sa mère mourir, sans pouvoir y changer quoi que ce soit, à travers les planche abimées et pleines d’échardes du cellier dans lequel elle l’avait caché enfant.
              Comment elle, et les autres membres de sa famille, avaient hurlés tandis qu’on les torturait à mort.
              Elle lui rappelle comment il avait tenu la dépouille de Kazuya dans ses bras, des années plus tard, quand il avait dû abandonner une mission après qu’Heizen l’avait convoqué au Mont Atlas pour lui annoncer la nouvelle.
              Une partie d’Urumi ne se pardonnerait jamais de ne pas avoir été aux côtés de son Sensei pour changer la donne.
              Une souffrance avec laquelle il avait appris à vivre au quotidien.

              Elle lui remémore également la fois où il était arrivé trop tard, après les horreurs de la Nuit Sanglante.
              À cette époque, une mission de routine les avait envoyés lui et son détachement aux frontières de Seizan pour rejoindre Oashisu no Kuni. Ils prévoyaient de s’arrêter au village de Fukuri avant le crépuscule, mais un imprévu les avait forcés à dresser le camps à une vingtaine de kilomètres du hameau. Au lendemain, il avait vu de la fumée dans le ciel, et la cohorte s’était mise en route.

              Quelque heures plus tard, il marchait au milieu des rues silencieuses, aux côtés d'autres Samouraïs et Shinobi venus des Provinces voisines, là où des centaines de corps en putréfaction avaient été laissés aux charognards.
              Il n’avait jamais pensé que l’univers pouvait contenir autant de souffrances.

              Enfin, la voix lui rappelle toutes les nuits qu'il perdra encore.
              Qu’un jour il perdra Ganryu. Qu’il perdra Kyoshiro, Kunao, Saki et Ruka, ou qu’ils se perdront.

              Et ça, il ne voulait pas l’accepter.

              Telle était la peur d’Urumi.
              La peur que dans un monde où tout pouvait mourir, et où tout se résumait à la force et au pouvoir, il ne soit pas assez bon.
              Son poing se crispa à en faire blanchir ses phalanges dans la manche de son haori.
              Et à chaque fois que la voix de ses cauchemars le hantait pour lui murmurer des paroles de perte et d'échec, le dragon tapi dans la fournaise scellée qu’était son cœur n’en finissait plus d’enrouler ses anneaux, de se tortiller, de siffler.

              L’Épéiste releva les yeux vers l’homme qui lui faisait face.
              Kurai avait raison.

              Qu’elles que soient tes convictions, nous sommes liés par une détermination inflexible, élevés selon les principes stricts du Bushido. Nous suivons une voie unique et indéfectible. Jusqu'à la mort, nous porterons l'assurance que cette voie fut la meilleure pour nous. N'est-ce pas ?


              Urumi se contenta de l’observer en silence tandis qu’une pensée, baignée de cynisme, lui confirma qu’il était désormais inéluctable que la voie unique et indéfectible qu’il avait choisi d’arpenter l’opposerait un jour au paria.

              Il n’y aurait pas de compromis possible, leurs visions étaient trop divergentes.

              Cela ne relève pas de la curiosité, mais de l'insouciance.


              Le Seizanjin fronça les sourcilles un instant… puis sourit.
              Kurai n’avait pas compris son raisonnement.

              « Tout n’est qu’une question de point de vu (une touche de curiosité se refléta dans les yeux d'Urumi), mais j'aimerais néanmoins savoir ce que tu entends pas insouciance ? (le sourire s'estompa doucement) Je ne laisse pas sa chance à l’Empereur par légèreté, mais par égard envers l’homme qui a fait de moi ce que je suis ; Yugure Kazuya. (une pause, le temps de trouver ses mots) Je ne suis pas né au sein du clan Yugure. La famille dans laquelle je suis venue au monde portait jadis le nom de Katagiri, et vivait du travail de la forge à Iwamori. Un jour, une troupe d’hommes armés est arrivée et a tué tout le monde. Je suis le seul à y avoir réchappé (il n’y avait pas d’émotions dans les propos du Jônin, ni de tentative pour attendrir son interlocuteur, seulement le désir patient d’exprimer un raisonnement). Kazuya m’a trouvé plus tard dans les décombres et a fait de moi son fils adoptif. C’est lui qui m’a apporté une conduite et donné un objectif. (nouvelle pause) Il a été tué il y a six ans. Son héritage est tout ce qu’il me reste, et ma loyauté envers les Yamato est un moyen d’honorer sa mémoire... (pourtant il ne put s’empêcher d’ajouter)… tant que la politique de l’Empereur reste en accord avec mes principes. »


              Une conclusion énigmatique, en contradiction avec les axiomes du Bushido basés sur l’obéissance aveugle et la soumission aux conventions.
              Cela dit, Urumi était tout sauf un Samouraï conventionnel.

              Vint ensuite la riposte du paria à sa provocation camouflée.

              Effectivement. Je serais impitoyable, même en sachant qu'il était mon fils. Oui, je l'ai renié il y a de nombreuses années. Bien qu'il porte mon nom, je ne le considère plus comme mon enfant. Cependant, je lui ai légué un héritage, une arme démoniaque d'une grande rareté. J'ai demandé à Kitai de me percevoir comme un monstre, plus comme son paternel. Ainsi, j'ai abandonné ma famille il y a bien longtemps, Urumi.


              Le jeune homme hocha la tête sans détacher son regard des traits sévères du sabreur.

              Il considéra la véracité des propos de Kurai quelques instants, puis une autre perspective lui vint en tête.
              Cet homme pouvait très bien avoir manipulé son fils le jour où il l’avait abandonné. Le laissant croire à cette indifférence, dans l’optique de le rendre plus fort par le biais d’un processus de souffrance qui pouvait faire cheminer Kitai du ressentiment à un désir de vengeance.
              Urumi reporta son regard vers l’horizon et expira sèchement.
              Il était bien placé pour savoir que la haine était un moteur puissant.

              Puissant oui, mais à double tranchant.

              Tandis qu’il se débattait à nouveau avec son subconscient, Kurai lui posa une question ambivalente qui le fit sourciller.

              Te considères-tu comme une possible faille, un imprévu que nous pourrions rencontrer ? Même si je poursuis mon objectif, il y a une chose que je réprouve par-dessus tout : entrer dans un affrontement avec un avantage préétabli. J'ai une préférence pour affronter des combattants puissants, et je pense que tu as le potentiel nécessaire pour cela.


              Une possible faille ? Un imprévu que Mugen pourrait rencontrer ?
              Pas vraiment. Du moins quand il avait évoqué la notion d’imprévu au sabreur, ce n’était pas à lui qu’il songeait, ni à quelqu’un en particulier, mais au concept de déterminisme ; le fait que tous les évènements, et en particulier les actions humaines, soient liés par une chaine d’éléments successifs qui entraineraient irrémédiablement un principe de cause à effets.
              Sommes toutes, de par leurs actions brutales, Junzen et son groupuscule finiraient tôt ou tard par s’attirer de l’animosité, même en dépit de l’archétype du Sauveur que ce dernier désirait endosser.

              Et cette animosité, jusqu’à quel point parviendrait-t ’il à la réfréner ?
              Quelles étaient les limites de la puissance de Yamata no Orochi ?


              « Moi ? (rétorqua-t’il doucement) Je ne suis qu’un grain de sable dans l’immensité du désert. Comment voudrais-tu que je change quoi que ce soit ? »


              Pourtant, les paroles de l’Épéiste étaient empruntes de vernis.
              Sous le masque du bon sens… bien tapi dans la fournaise ou se lovait le dragon…rougeoyaient les braises d’une obstination impérieuse qui lui dictait que rien n’était impossible.
              Seule la barrière façonnée par son conditionnement au Bushido -quand il n'omettait pas ce qui voulait bien l’arranger- empêchait aux enfers de se déchaîner.


              L’espace d’un instant, derrière la façade boréale qui givrait le regard du Yugure, Gekirin Kurai pu déceler autre chose que de la retenue.
              Comme un brasier en latence derrière un rideau de glace…
              …et parfois il suffisait d’un tout petit coup de vent pour transformer les braises en foyer ardent.

              Cependant, peut-être qu'un coup de main pourrait t'être bénéfique ? Dans les grottes d'Insen no Kuni, je vous ai menti concernant mon expertise en Fuinjutsu. En réalité, je n'aime tout simplement pas utiliser cette compétence. Cependant, je ne maîtrise qu'une seule technique... Accepterais-tu de recevoir un fragment de ma puissance ?


              Urumi se figea, ses yeux bleus arctiques se réduisant à deux fentes.
              C’était un piège, assurément, mais un piège séduisant.
              Comme si Kurai lisait dans ses pensées, il poursuivit…

              Pourquoi devrais-je te venir en aide ? Comme pour Kitai, je lui ai laissé cette arme démoniaque qui pourrait me vaincre. Un don de puissance. De plus, pour les raisons que j'ai évoquées précédemment. Comme tu l'as peut être remarqué, j'ai un certain respect pour toi. Ainsi, afin de donner une chance à celui que j'étais autrefois, que je perçois à travers toi, je suis disposé à t'offrir cela. Crois-moi, ce pouvoir n'est pas à sous-estimer... Il n'y a aucun piège. Si je n'étais pas sincère, je t'aurais déjà éliminé lors de notre premier affrontement. À notre prochaine rencontre, peut-être que nous devrons terminer cet échange avec de véritables intentions…


              "Crois-moi, ce pouvoir n'est pas à sous-estimer...  Il n'y a aucun piège."
              Le jeune homme réprima un rictus en se souvenant que ledit pouvoir et ses effets secondaires avaient causé la mort de Rei.
              Il était "là", le piège.
              Pourtant une autre réflexion lui traversa l’esprit alors qu’il songeait également à la perspective d’affronter à la fois Mugen, puis les Bijuu, ou les deux en simultané, avec et sans cette… puissance… proposée par Kurai.
              Il y avait d’ailleurs une part d'Urumi qui comprenait la logique empruntée par le sabreur.
              Une logique élémentaire, défiant toute rationalité, qu’il lui arrivait parfois de ressentir lorsqu’il se mesurait à des combattants comme Kyoshiro ou Kunao à l’entraînement ; la recherche de l’adversaire ultime, quitte à se mettre soi-même en posture défavorable, vivotant sur le fil du rasoir simplement pour comprendre où se situaient ses propres limites.
              Cette pensée lui rappela brièvement l’écart qui existait entre lui et les deux autres qu’il considérait tantôt comme des frères, tantôt comme des rivaux.



              Il se raidit un instant, et une expression de dérision narquoise flotta sur ses traits…
              Par certains aspects, il était plus proche de Kurai qu’il ne le laissait penser.
              …pour se changer en agacement.

              Couplé au chaos avenir, s’il espérait un jour pouvoir affronter l’homme qui avait tué son père. Mettre en pièce tout ce qui avait un lien avec les horreurs commises au nom de Jashin. Et empêcher aux prédictions de morts et d’échecs que lui promettait la voix de ses cauchemars de se réaliser, il avait besoin de puissance.
              Alors que toutes couleurs désertaient son visage, Urumi pesa le pour et le contre.

              Aventure n°20 : Confrontation au sommet 70ng

              Jusqu’à ce qu’un calque de pure résolution ne transcende ses traits.

              « Oh… c’est assurément un piège. »


              Un souvenir ; toujours l’image du corps transpercé du Jujoujin. Puis l’expression de fureur incontrôlable sur le visage déformé de Kurai, au moment où l’adolescent poussait son dernier soupire dans les bras de Chinone.

              « J’accepte. »


              Félicitations. Ricana la voix froide. Tu viens de sceller ton sort.
              Je ne suis pas comme Kurai.
              Pas "encore".
              dit Colère, Membre de Mugen
              Gekirin Kurai
              dit Colère, Membre de Mugen
              https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/
              Gekirin Kurai
              MESSAGES : 20
              XP'S : 75
              Inventaire

                Aventure n°20 : Confrontation
                au sommet


                Le samouraï se questionnait sur la signification que Kurai attribuait au terme "insouciance". L'insouciance. Selon le Gekirin, en fonction des pensées du Yugure, cela renvoyait à une attitude légère, caractérisée par un manque d'inquiétude excessive quant aux conséquences possibles. Par moments, elle pouvait se traduire par une confiance démesurée envers autrui. Bien que cela puisse être considéré comme une qualité, cela pouvait également révéler une approche détendue et joyeuse de la vie, mais simultanément être perçu comme une imprudence ou un manque de responsabilité dans des situations sérieuses exigeant une attention particulière, telles que le suivi d'une personne dont la force ou le comportement n'avaient pu être évalués au préalable.

                Après avoir laissé Urumi terminer son discours, le Mugen exposa ensuite sa propre perception de l'insouciance :

                À mon sens, ton insouciance se manifeste par une confiance téméraire et aveugle envers ton Empereur. C'est un comportement impulsif, marqué par une légèreté inconsciente qui néglige l'importance d'analyser la nature de l'individu que l'on suit. De mon point de vue, tu sembles ne pas prendre en considération les éventuelles conséquences. Néanmoins, cette attitude est audacieuse, et je comprends également ton point de vue.


                Par la suite, il écoutait attentivement le point de vue du Seizanjin quant à la possibilité pour lui d'être une faille ou un obstacle pour Mugen. À l'écouter, il ne se percevait pas comme quelqu'un capable de se démarquer ou d'inverser une situation. Il se considérait simplement comme un shinobi parmi tant d'autres dans l'immensité qu'est Onogoro. Ainsi, lorsque Kurai lui tendit la main, offrant la possibilité d'améliorer sa puissance et, par extension, son estime de soi, était conscient qu'Urumi pourrait interpréter cela comme un piège. Malgré leur entente, le Yugure ne pouvait certainement pas se défaire de l'idée que cet homme était et restait son ennemi. Cependant, il accepta l'offre, réalisant que ce gain de puissance pouvait potentiellement influencer l'issue d'un combat, voire d'une guerre.

                Avant de débuter quoi que ce soit, Kurai s'apprêtait à être totalement franc avec Urumi.

                Je vais te parler en toute transparence. Jusqu'à présent, je n'ai jamais expérimenté ce pouvoir sur qui que ce soit. Fondamentalement, nous avons été contraints de l'apprendre en vue de rallier des individus à notre cause, au besoin, une sorte de cadeau de bienvenue si notre chemin devenait trop ardu. Cependant, nous n'avons pas eu à le mettre en pratique. Tu ne devrais pas être assujetti à mes pulsions de haine ou de colère, mais je ne peux te garantir une maîtrise aisée de ce pouvoir.


                Puis tout en se rapprochant de toi, il lança pour te taquiner :

                De toute manière, tu es habitué à faire confiance aveuglément, l’insouciant. Ah ah ah ah. Lèves-moi tout ça, je vais appliquer le sceau.


                Le Gekirin commença à former plusieurs mudras, adoptant un rythme plutôt lent. Il n'était pas particulièrement à l'aise avec ce type de technique. Ensuite, tu pouvais observer du chakra rouge émanant de chaque extrémité de ses doigts avant qu'il ne pose violemment sa main sur ton ventre, déclarant :

                Aventure n°20 : Confrontation au sommet 1a36b0a81ada49da8920aa5ff9ad68ad

                (litt. Sceau du Roi)

                Aventure n°20 : Confrontation au sommet Qixj

                Il n'y avait plus de possibilité de faire marche arrière. Une fraction du pouvoir de Kurai commençait à être scellée en toi, @Yugure Urumi. Tu sentais ton corps s'échauffer, comme une fièvre croissante, quand soudain...

                Aventure n°20 : Confrontation au sommet Tumblr_n9zmm0ZE7e1rmtapxo1_250

                Ton chakra explosa hors de ton corps, prenant une teinte rouge écarlate, semblable à celle du chakra que Kurai avait utilisé précédemment lors de votre combat. Cependant, quelque chose semblait défaillir. Tu ressentais ton corps brûler de toutes parts, ton épiderme étant touché à divers endroits, avant que le manteau chakratique ne disparaisse aussi rapidement qu'il était apparu, te laissant avec plusieurs brûlures. Cette expérience était différente de la manipulation habituelle de ton chakra, te donnant l'impression de ne plus contrôler ce nouveau chakra, cette nouvelle puissance. Était-ce temporaire, ou un piège délibéré ? En apercevant cela, Kurai prit immédiatement la parole :

                Mmmm… J'ai l'impression que tu devras apprendre à maîtriser ce chakra, sachant qu'à tout moment, il peut causer quelques dégâts. Ce n'est pas irréversible. Avec le temps, tu prendras probablement l'habitude de tirer parti du sceau du Roi. C'est ainsi qu'il est appelé. Celui-ci est le neuvième. Comment te sens-tu maintenant ?




                - Bienvenue dans l’aventure n°20 !
                - 10 jours de délai entre chaque réponse du narrateur.
                - Tu acquiers le sceau du roi, le sceau du 9e.
                - Voici le lien de l’arbre qui va avec : Sceau du Roi
                dit Mōkin, Jonin de Seizan
                Yugure Urumi
                dit Mōkin, Jonin de Seizan
                https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
                Yugure Urumi
                Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
                XP'S : 950
                Inventaire

                  Inventaire
                  Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

                À mon sens, ton insouciance se manifeste par une confiance téméraire et aveugle envers ton Empereur. C'est un comportement impulsif, marqué par une légèreté inconsciente qui néglige l'importance d'analyser la nature de l'individu que l'on suit. De mon point de vue, tu sembles ne pas prendre en considération les éventuelles conséquences. Néanmoins, cette attitude est audacieuse, et je comprends également ton point de vue.


                Imbécile.
                Un sourire ourla les lèvres du Yugure tandis que son hôte répondait par une tirade au style lissé, presque digne des plus grands théoriciens.
                Il y avait quelque chose d’arrogant dans l’éloquence de Kurai, qui soulignait une haute opinion de lui-même, couplé à la propension à cloisonner les autres sur la simple base d’un jugement irrécusable qu’il fallait imposer par le sang.
                La destruction sera combattue par la destruction. Et si tu te retrouves face à nous ce jour-là, sache que tu finiras comme tous les autres, mort.
                Un fantasme s’imposa dans l’esprit d’Urumi lorsqu’il s’imagina élargir le sourire hautain du Gekirin à coup de lame de katana.
                Fanatique autocrate aux convictions bancales.

                « Pourtant, c’est exactement ce que es en train d’appliquer avec ton Junzen (rétorqua Urumi sans se départir de son sourire) mais par fair-play, je veux bien reconnaître que tu as passé plus de temps que moi auprès de celui que tu as choisis d’idéaliser. »


                Le dernier mot avait été appuyé par un ton narquois.
                Qu’elle porte le nom de Yamato, Minamoto ou Kamisuki, la lignée au pouvoir paraissait presque aussi lointaine que la lune pouvait l’être du soleil aux yeux du jeune homme. Et tant qu’elle lui permettait de s’épanouir auprès des siens dans une société en accord avec les préceptes qui régissaient sa vie, cela lui était égal de savoir qui décidait du destin d’Onogoro.

                Mais le trie auquel Mugen prévoyait de se livrer relevait nuement du génocide.
                Si ce n’est Mugen, ce sera les Bijuu.

                Pendant un instant, Yugure Urumi eut envie d’éclater de rire face à sa propre impuissance, et à l’ironie de la situation.

                « Les seuls conséquences que je vois, c’est que toi et les tiens ne valez pas mieux que ceux que vous tentez d’annihiler, s’ils sont tels que tu les décris. (il haussa les épaules) Au mieux, le gagnant raflera la mise et le monde continuera de tourner comme il l’a toujours fait depuis qu’humains et yōkai coexistent. Au pire, nous nous entretuerons, et Onogoro se verra expurgé d’un peu de sa fange pour s'épiloguer sur un prélude à l'ère des Bijuu. (de la provocation passa fugacement dans ses yeux pâles) Peut-être serait-ce un mal pour un bien, qui sait ? »


                Le sourire s’estompa, et le jeune homme décrocha son regard gorgé d’amertume des traits rogues du sabreur.
                Il tourna le dos à Kurai pour contempler l’horizon, les pans découpés de son haori dansant derrière lui sous l’effet combiné du vent à son mouvement.
                Suraisu continuait à louvoyer au loin, toujours indifférente aux enjeux qui se jouaient entre les deux hommes.

                Urumi l’envia beaucoup.


                Je vais te parler en toute transparence. Jusqu'à présent, je n'ai jamais expérimenté ce pouvoir sur qui que ce soit. Fondamentalement, nous avons été contraints de l'apprendre en vue de rallier des individus à notre cause, au besoin, une sorte de cadeau de bienvenue si notre chemin devenait trop ardu. Cependant, nous n'avons pas eu à le mettre en pratique. Tu ne devrais pas être assujetti à mes pulsions de haine ou de colère, mais je ne peux te garantir une maîtrise aisée de ce pouvoir.


                Le regard perdu sur les reliefs du paysage, Urumi ne lui répondit pas.
                "Je ne peux te garantir une maîtrise aisée de ce pouvoir."

                Il s’y attendait.
                Néanmoins il était toujours décontenancé par le choix de Kurai, malgré la déduction logique qu’il s’était façonné pour le justifier.

                Si les rôles avaient été inversés, il n’aurait pas offert pareille gageur à un ennemi.

                Pour ainsi dire, l'Épéiste avait pour principes de ne jamais laisser d'ennemis dans son sillage ; préférant les voir pourrir à jamais dans les geôles de Seizan quand il ne les tuait pas.
                Et encore, ces deux états de fait pouvaient parfois s’avérer interchangeables.

                Son visage de crispa un instant alors qu’il tournait toujours le dos au paria.
                Si après le meurtre de Rei, il avait souhaité les deux pour Kurai, -l’enfermement ET la mort- quelque chose, durant leur échange, avait graduellement changé la manière qu’Urumi avait de percevoir le Gekirin. Comme s’il pouvait comprendre une partie des motivations qui l’animaient.
                Pire que cela, l’image qu’il lui avait exposé était aux antipodes du tueur sanguinaire que le Jônin s’était attendu à rencontrer ; révélant une nature intègre, couplé à la dignité d’un homme qui savait respecter ses engagements.

                Et c’était quelque chose qui le dérangeait, parce que cela l’avait rendu hésitant un bref instant...
                …et une main qui hésitait ne frappait jamais juste.

                -Ce n'était pas la première fois qu'il se récitait ce mantra.-

                Non.
                Ses doigts se resserrèrent fermement autour de la tsuka de son sabre.
                Peu importe jusqu’où va la justesse de tes intentions, tes méthodes vont tuer des centaines, peut-être des milliers de personnes, puis ce sera la guerre. Tu es mon ennemi, et je trouverai le moyen de t’écraser.
                Mais tu es un être façonné par et pour la guerre. Sans guerre tu n’existerais pas, et une partie de toi aura toujours plaisir à utiliser la violence comme exutoire face à ses propres collapsus. C’est bien pour cela que des individus tel que Kurai et Nobumatsu existent, parce qu’ils t’empêchent de t’autodétruire.
                La ferme.
                Il est toujours plus aisé de rediriger sa rage contre quelqu'un d'autre.
                Montre-moi un monde sans guerre et je briserais mon sabre et ferait fondre mon armure.
                Menteur.
                Je ne tuerais jamais d’innocents.
                Personne n’est innocent.

                La présence de Kurai se rapprochant de lui le tira de sa sombre introspection.

                De toute manière, tu es habitué à faire confiance aveuglément, l’insouciant. Ah ah ah ah. Lèves moi tout ça, je vais appliquer le sceau.


                L’Épéiste lui décocha une lorgnade ombrageuse mais ne mordit pas à l’hameçon.
                Provocation ou taquinerie ? Probablement un peu des deux.

                Tandis que son regard innacueillant retrouvait un peu de chaleur, Urumi ôta son haori lacéré et entrepris de desserrer les attaches de son plastron lamellaire pour libérer ses épaules, ce qui lui permis de faire passer sa cuirasse au-dessus de lui.
                Enfin, il ouvrit son kosode, offrant la peau nue de son torse au Fuuin –ou à la lame ?- du Gekirin.

                Son corps était robuste mais taillé en élégance, comme un gymnaste, avec une ceinture abdominale qui roulait à chacun de ses mouvements.
                Mais en dépit de son jeune âge, d’anciens stigmates de combats striaient sa peau ; une ligne horizontale sur son abdomen, et une trace de perforation profonde au-dessus de sa clavicule droite étaient les plus importantes.
                Plusieurs entailles cicatrisées –des marques de coupures- couraient sur des zones stratégiques, là où pouvaient se trouver les points de jointures d’une armure.

                Il y eut un moment de flottement, et les deux hommes se regardèrent.
                Puis…

                Aventure n°20 : Confrontation au sommet Fey6
                Aventure n°20 : Confrontation au sommet 1a36b0a81ada49da8920aa5ff9ad68ad

                (litt. Sceau du Roi)

                Aventure n°20 : Confrontation au sommet Qixj
                Aventure n°20 : Confrontation au sommet 5mba

                « Urk... »


                La violence du coup le plia en deux, et Urumi resta prostré, à genoux devant Kurai sous l’effet de la douleur.
                Si au départ il ne se passa rien, il senti une chaleur anormale poindre sous son estomac, puis devenir de plus en plus forte.
                Une aura légèrement orangée commença à vibrionner autours de lui, avant de tourbillonner comme un ouragan pour progressivement changer de couleur ; passant du tangerine clair à un rouge sang bulleux. L’atmosphère se chargea d’une forte odeur d’ozone, mais il ne suffoqua pas.
                Le Yugure se redressa lentement.
                Une sensation grisante s’empara de lui, comme s’il était capable de déplacer des montagnes par la seule force de sa volonté.

                Comme s’il pouvait TOUT faire, sans connaître la moindre limite...

                Soudain le chakra autour de lui gagna en intensité, devenant de plus en plus chaud.
                La complaisance se changea en souffrance.
                Son corps commença à cloquer par certains endroits, et il se retrouva à nouveau terrassé par la souffrance.

                Il perdit un instant la notion du temps, puis le chakra se résorba petit à petit, jusqu’à disparaître complètement. Ne laissant plus que son corps fumeux et luisant dans un nuage de condensation.

                Mmmm… J'ai l'impression que tu devras apprendre à maîtriser ce chakra, sachant qu'à tout moment, il peut causer quelques dégâts. Ce n'est pas irréversible. Avec le temps, tu prendras probablement l'habitude de tirer parti du sceau du Roi. C'est ainsi qu'il est appelé. Celui-ci est le neuvième. Comment te sens-tu maintenant ?


                L’Épéiste posa une main sur son abdomen tout en baissant les yeux.
                Un motif complexe d’encre noir partait de la sailli de son nombril pour s’étendre dans un cerclage de fioritures élaborées autour du symbole du Taijitu* (*lien).
                Douloureux…
                Eut envie de dire Urumi, mais il se contenta de répondre ;

                « Étrange... »


                La pluie recommença à tomber.
                Et tandis que le froid des sommets se substituait à la chaleur pour le ramener à la réalité, il leva les yeux vers Kurai.

                « Qu’est-ce qui va advenir maintenant ? »


                Il avait déjà la réponse à cette question, mais une infime part de lui –l’insouciance à laquelle Kurai faisait allusion ?- espérait une ultime fois que cet homme ne lui réitérerait pas la promesse de cauchemars qu’il redoutait d’entendre.
                dit Orgueil, Membre de Mugen
                Yakueki Shunzui
                dit Orgueil, Membre de Mugen
                https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t727-yakueki-shunzui-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t770-carnet-de-yakueki-shunzui#4582
                Yakueki Shunzui
                MESSAGES : 36
                XP'S : 185
                Inventaire
                  Aventure n°20 : Confrontation





                  La pluie semblait raviver le cours du temps qui s'était suspendu un court instant, permettant aux deux samouraïs de s'entretenir paisiblement en dehors de la temporalité. Les nouvelles perles d'eau glissèrent le long du haut-de-forme de l'homme aux regards dorés. Le manteau virevoltait dans toutes les directions au travers des gouttes d'eau, suivant une chorégraphie atypique digne des soirées dansantes nobiliaires. Au sillage de cette démonstration théâtrale flottait une subtile fragrance de tabac, révélant ainsi son penchant partagé avec son compère Gekirin pour la cigarette. Cependant, en dépit de cette série de mouvements, un silence complet régnait. Même sous la pluie qui aurait pu masquer les bruits environnants, cette performance digne d’un félin donnait l'illusion que l'homme possédait des coussinets sous ses pieds, bien que cela ne fût pas du tout le cas.

                  Aventure n°20 : Confrontation au sommet Gcdb

                  D'un dernier appui avant de disparaître rapidement, il surgit en glissant juste devant toi, @Yugure Urumi. Tenant fermement son chapeau, son manteau flottant encore dans les airs à cause de son mouvement, ses yeux étincelants te fusillèrent du regard. Alors que tu percevais l'homme devant toi, la froideur d'une lame se fit ressentir juste au niveau de ta carotide. Le corps devant toi se dissipa telle une brume. Tu ne pouvais pas comprendre ce qu'il venait de se passer, mais tu pouvais aisément déduire que celui qui était derrière toi devait être un autre membre de Mugen.

                  C’est donc pour cela que tu t’es éclipsé  Colère ?  Aspirais-tu à forger une amitié en dehors de la nôtre ? Présente-moi une justification convaincante pour ne pas appuyer ma lame contre sa gorge. Je ne suis pas semblable à toi, je ne me plonge pas dans ce genre d’ineptie.


                  Approchant son visage du tien, Urumi, tu sentis la cigarette frôler et marquer la peau de ton cou. Était-ce intentionnel ou une maladresse délibérée ? Dès le début, tu avais conscience que cet entretien pouvait devenir périlleux. C'était le risque que tu étais prêt à prendre. La tension avait subitement changé, devenant palpable. Tu te trouvais au cœur d'une légère altercation entre deux membres de Mugen. Puis le samouraï de Mugen prit la parole :

                  Arrêtes ton manège Shunzui ! Tu as un penchant évident pour ces jeux théâtraux.


                  L'individu coiffé d'un chapeau relâcha sa prise, se dirigeant ensuite vers Kurai avant de faire halte, t'adressant la parole :

                  Tu sembles résilient face à la douleur. Un homme qui a sans doute enduré beaucoup d'épreuves dans sa vie, n'est-ce pas ? Comment te nommes-tu ?


                  Une courte pause dans son discours précéda sa reprise.

                  Je ne suis guère en accord avec les actions entreprises par Kurai à ton égard. Cependant, cela ne correspond pas à ses habitudes. Ainsi, je présume que tu as suscité son intérêt d'une manière ou d'une autre. Je m'abstiendrai pour aujourd'hui...


                  S'abstenir de quoi, au juste ? Il posa sa senestre sur l’épaule du Gekirin, tandis qu'un paquet de cigarettes, avec une clope dépassant de sa dextre, lui était offert, avant qu'il ne reprenne la parole :

                  Je suis revenu plus tôt que prévu. Cependant, nous devons nous mettre en mouvement. Certains se seraient déjà réveillés... Nous devons reformer nos duos au plus vite. Allons-y !


                  Alors que les deux individus s'éloignèrent dans une direction opposée à la tienne, le visage de Shunzui se tourna vers le tien, arborant un sourire narquois avant de lâcher d'une manière méprisante et malsaine :

                  A bientôt !





                  - Fin de narration pour moi. Tu peux répondre pour conclure sur cette magnifique fin.
                  - Tu gagnes 15xp.
                  - Merci, j’ai vraiment adoré cette profondeur dans ce rp. Cette fin était un bonus que je gardais si tout se passait bien dans ce rp. Bien joué.

                  dit Mōkin, Jonin de Seizan
                  Yugure Urumi
                  dit Mōkin, Jonin de Seizan
                  https://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t206-yugure-urumi-o-le-tintement-de-la-lame-dans-l-opacite-des-brumes-termineehttps://shinobi-no-kitai.forumactif.com/t235-yugure-urumi-o-chroniques#776
                  Yugure Urumi
                  Aventure n°20 : Confrontation au sommet M18l MESSAGES : 118
                  XP'S : 950
                  Inventaire

                    Inventaire
                    Objet: Épée Démoniaque, katana, wakizashi, 1 kit de réparation, 1 kit de matériel, 1 pilule de guérison légère ★, 1 bouclier renforcé ★★, 2 armures renforcées ★★, 1 ambre rouge

                  Tandis qu’Urumi lorgnait sur Kurai dans l’attente d’une réponse qui –sur un faux espoir d’accalmie- tempèrerait ses inquiétudes, une subtile senteur de tabac brûlé lui agressa les sens.
                  Il sourcilla.
                  Son hôte avait pourtant éteint sa cigarette depuis longtemps.
                  Et puis, quelque chose de ténu dans l’air réveilla ses instincts.

                  Au moment où la silhouette vaporeuse surgissait devant lui, l’Épéiste avait déjà à moitié tiré Kairyu, mais le contact glacé d’un objet fin et tranchant sur sa jugulaire interrompit son geste.
                  Durant une fraction de seconde, il put détailler l’homme qui se tenait face à lui ; un sourire d’ange sur un faciès aux traits délicats, surmonté d’une fine chevelure ondulée qui luisait comme de l’argent sous un chapeau à larges bords. Il aurait presque pu être beau si ses yeux n’avaient pas été aussi fielleux.
                  D’un jaune auréoline, s’achevant sur un rictus malsain.
                  Chose curieuse, la pluie lui passait au travers.
                  Le nouveau venu se changea en ombre qui s’évapora progressivement dans un nuage de fumerolles.

                  Genjutsu. En déduisit Urumi qui rétracta doucement son katana dans la saya laquée qui lui servait de gaine –et en cet instant, de garde-fou-.
                  La surprise passée, il analysa rapidement la situation ; il ne l’avait pas vu venir, ni entendu le moindre son susceptible de trahir sa présence, ce qui lui confirma qu’il avait affaire à un Assassin.
                  De surcroit, son niveau de maitrise dans les arts illusoires était à un degré supérieur aux techniques de Résilience auxquelles il était rompu.

                  Même ses réflexes, pourtant aiguisés, ne l’avaient pas averti du danger.

                  C’était mauvais.


                  Il ferma les yeux puis se concentra sur sa respiration pour se calmer.
                  Il les rouvrit en grimaçant lorsqu’ il senti la brûlure d’une cendre de cigarette dans sa nuque –tout semblait calculé pour déstabiliser et faire mal-. Le visage presque collé au sien, l’homme, qui se trouvait en fait derrière lui, demanda sur un ton acerbe :

                  C’est donc pour cela que tu t’es éclipsé  Colère ?  Aspirais-tu à forger une amitié en dehors de la nôtre ? Présente-moi une justification convaincante pour ne pas appuyer ma lame contre sa gorge. Je ne suis pas semblable à toi, je ne me plonge pas dans ce genre d’ineptie.

                  Arrêtes ton manège Shunzui ! Tu as un penchant évident pour ces jeux théâtraux.


                  Shunzui ?
                  Alors qu’une myriade d’émotions et de questionnements couvaient comme des braises sous un réchaud, les paupières du jeune homme se plissèrent dangereusement.
                  Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ce nom, et pas seulement de la bouche de Kurai.
                  Puis les paroles du nouveau venu réveillèrent quelque chose en lui.
                  « Aspirais-tu à forger une amitié en dehors de la nôtre ? »

                  « Étrange… je me suis pourtant laissé entendre que Shunzui n’avait pas d’amis. »


                  Souffla l’Épéiste, presque comme pour lui-même, alors qu’un souvenir vieux de quelque mois émergeait des limbes de sa mémoires.

                  (Flashback) … Shunzui m’avait parlé d’un Koga Rei… Shunzui n’a pas d’amis…


                  Espèce de fou… si tu tiens tellement à mourir, jette-toi sur ta propre lame, ce sera plus simple.
                  Urumi fit du mieux qu’il put pour ignorer cette part de doute en lui.

                  Tu sembles résilient face à la douleur. Un homme qui a sans doute enduré beaucoup d'épreuves dans sa vie, n'est-ce pas ? Comment te nommes-tu ?


                  Le Seizanjin inclina légèrement la tête sur le côté, assez pour croiser le regard de son agresseur qui le maintenait toujours à sa merci –le mouvement entailla superficiellement la chair sous la lame, faisant perler quelques gouttes de sang-, et Urumi lui opposa la plus authentique expression de mépris qu’il eut jamais décoché.

                  « ...(silence)… »


                  Le coup d’œil, d’un gris chromé, plongea dans les iris mordorées du Nukenin, le sondant avec une patience infinie.
                  Il ne prit pas la peine de lui répondre, laissant la question planer dans le vide.

                  Le silence, en soit, était à lui seul une forme de réponse.

                  À l’intérieur pourtant il était terrifié, mais la discipline, apprise de force aux frais d’une existence qui ne faisait pas de cadeaux, lui avait montré comment camoufler sa peur…
                  …en partie.
                  Il serra les poings pour éviter à ses mains de trembler.

                  Son attention était entièrement focalisée sur son interlocuteur.

                  Le moment passa, et… chose incroyable… Shunzui rangea son arme puis s’éloigna pour rejoindre son acolyte, continuant son monologue à côté d'un Kurai mutique.

                  Je ne suis guère en accord avec les actions entreprises par Kurai à ton égard. Cependant, cela ne correspond pas à ses habitudes. Ainsi, je présume que tu as suscité son intérêt d'une manière ou d'une autre. Je m'abstiendrai pour aujourd'hui...


                  Nouveau silence d’Urumi. Ses yeux pâles continuaient de suivre les gestes du Shinobi à la manière d’un animal sauvage aux abois.

                  Son calme n'était qu'une façade.

                  Le sous-entendu dans les propos de l’adonis était direct ; sans fioritures ni faux-semblants.
                  Comme il l’avait fait avec l’Épéiste quelque instants plus tôt, le Gekirin tendit le paquet de cigarette à son partenaire qui, lui, n’hésita pas à se servir. Allumant tranquillement son stick à poison, puis s'adressant à Kurai sans quitter le Jônin des yeux.

                  Je suis revenu plus tôt que prévu. Cependant, nous devons nous mettre en mouvement. Certains se seraient déjà réveillés... Nous devons reformer nos duos au plus vite. Allons-y !


                  Le jeune homme contint un tic nerveux au moment où les paroles de Shunzui s’épiloguaient sur une autre insinuation.
                  « Certains se seraient déjà réveillés... »
                  Les propos de Kurai lui revinrent in petto à l’esprit.
                  « Il existe une race supérieure aux yōkai, les Bijuu. […] Bientôt, neuf de ces créatures émergeront sur cette terre, semant la destruction. »
                  Ses doigts se resserrèrent un instant sur la tsuka de son sabre, tandis qu’il prenait la mesure de ce à quoi l’autre faisait sans doute allusion.

                  À bientôt !


                  Il ne répondit pas à la dernière provocation de Shunzui, se contentant d’observer l’étrange binôme tourner les talons, et s’en aller tranquillement par le sentier qu’il avait lui-même emprunté pour rejoindre le sommet, un peu plus tôt.
                  Il resta immobile un long moment, le temps pour lui d’encaisser tout ce qui lui avait été révélé…

                  Une organisation secrète -portée par un homme qui n’en n’était plus vraiment un- sur le point d’éradiquer la lignée impériale, et de détruire l’équilibre précaire qui régnait entre les Villages au nom d’une idéologie de paix tordue.
                  L’émergence d’une nouvelle espèce de yōkai capable de plonger Onogoro dans le chaos.
                  La fin de tout ce qu’Urumi avait connu et aimé.

                  Et la certitude affreuse que rien, ni personne, ne pourrait jamais empêcher l’inéluctable.


                  …puis il prit une décision.

                  « Perdu pour perdu, autant partir en beauté. »


                  L’Épéiste effleura du bout des doigts le sceau étrange qu’il sentait iriser sur son abdomen, -le pouvoir était désormais latent, comme en sommeil- puis ramassa ses affaires ; réenfilant haori et armures, pour ensuite marcher jusqu’au bord du précipices.
                  Levant la main, il bougea les doigts dans un code gestuel étrange.
                  Observa l’abîme qui descendait sur une profondeur vertigineuse.
                  Et bascula en avant, plongeant subitement dans le vide…

                  …pour être réceptionné en plein vol, après une chute de presque trente mètres, par une grande silhouette ailée au plumage cendré.

                  La créature avait ajusté sa descente en piqué.

                  « Tu as pris ton temps. »

                  « J’aime faire durer le suspens. »


                  Rétorqua Suraisu sur un ton égal.



                  Et tandis que deux renégats se fondaient dans l’ombre, sous les frondaisons des arbres aux pieds du Mont Orochi. Un homme et un yōkai montaient haut dans le ciel pour disparaître graduellement, avalés par une masse de nuages à la grisaille inquiétante.

                  Puis le tonnerre commença gronder.

                  Contenu sponsorisé
                  Permission de ce forum:
                  Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
                  skin made by