# Silence d'argent, parole dorée Dim 5 Fév - 23:06
Silence d’argent, parole dorée
ft. Sugimoto Yuriko.
Une atmosphère toute solennelle régnait au sein de cette chapelle du Temple de la Lune, dont le prince se familiarisait peu à peu avec les différents lieux. Sa sœur n’avait guère manqué de lui faire visiter le sanctuaire, et de le guider lors de chacune de leurs venues, si bien qu’il était désormais capable de s’y repérer par lui-même. Il subsistait malgré tout en lui un léger sentiment d’inconnu, qui tendrait à s’effacer lorsqu’il finirait par pleinement s’approprier ce nouvel endroit. Y méditer régulièrement, contribuait subséquemment à s’imprégner de son aura, et à y prendre ses marques. Rencontrer ses différents résidents et homologues du clergé, participait également de cette démarche, en ce qu’eux aussi, en faisaient partie intégrante, et en constituaient le cœur battant.
En ce soir de pleine lune, le cadre se prêtait idéalement à chacune de ces entreprises. Installé en position seiza face à l’autel, les mains jointes autour de son chapelet, Byakuren adressait ses prières au Dieu Sélène, ainsi qu’à sa sœur Amaterasu. Loin d’être aussi pieux que de nombreux moines, il n’en restait pas moins éminemment spirituel, et usait de ces rituels tels un prélude à une méditation plus personnelle et introspective. Les volutes d’encens s’instillaient au cœur de la pièce, occupée par une seconde personne sur laquelle il avait pu entendre quelques rumeurs : Sugimoto Yuriko. Fiancée au benjamin du clan Igarashi, bien connue du Souhei comme serviteur de la famille impériale, celui-ci était hélas récemment décédé. La jeune femme éplorée avait alors décidé de faire vœu de silence, avant de se consacrer à une retraite monastique. Une résolution radicale, qui bien que compréhensible, avait suscité la curiosité du prince.
Ce fut après de longues minutes de méditation, qu’un échange de regards – que le prince assortit d’un sourire bienveillant – lui offrit l’opportunité d’engager la discussion, sans que chacun des deux ne soit a priori interrompu. Néanmoins, aucun mot ne franchit la frontière de ses lippes, en ce que ce fut dans l’esprit de la demoiselle que résonna une voix douce et assurée.
Maintenant son sourire afin de rassurer son interlocutrice quant à ses intentions, il termina son intervention en l’assortissant d’une proposition pour le moins atypique ; mais qui dans ces circonstances, s’avérait des plus adaptées.
En ce soir de pleine lune, le cadre se prêtait idéalement à chacune de ces entreprises. Installé en position seiza face à l’autel, les mains jointes autour de son chapelet, Byakuren adressait ses prières au Dieu Sélène, ainsi qu’à sa sœur Amaterasu. Loin d’être aussi pieux que de nombreux moines, il n’en restait pas moins éminemment spirituel, et usait de ces rituels tels un prélude à une méditation plus personnelle et introspective. Les volutes d’encens s’instillaient au cœur de la pièce, occupée par une seconde personne sur laquelle il avait pu entendre quelques rumeurs : Sugimoto Yuriko. Fiancée au benjamin du clan Igarashi, bien connue du Souhei comme serviteur de la famille impériale, celui-ci était hélas récemment décédé. La jeune femme éplorée avait alors décidé de faire vœu de silence, avant de se consacrer à une retraite monastique. Une résolution radicale, qui bien que compréhensible, avait suscité la curiosité du prince.
Ce fut après de longues minutes de méditation, qu’un échange de regards – que le prince assortit d’un sourire bienveillant – lui offrit l’opportunité d’engager la discussion, sans que chacun des deux ne soit a priori interrompu. Néanmoins, aucun mot ne franchit la frontière de ses lippes, en ce que ce fut dans l’esprit de la demoiselle que résonna une voix douce et assurée.
« Pardonnez-moi pour cette intrusion. J’ai cru comprendre que vous ne pouviez plus vous exprimer de vive voix, et je ne souhaitais perturber ce silence religieux, tout en vous plaçant dans une position délicate où de potentiels témoins pourraient penser que vous me répondez à voix basse. Je me nomme Minamoto Byakuren, récemment transféré au Temple de la Lune ; ravi de faire votre connaissance. Bien sûr, si cette forme de télépathie vous importune, ou que j’ai malgré moi troublé votre recueillement, n’hésitez nullement à me faire signe. »
Maintenant son sourire afin de rassurer son interlocutrice quant à ses intentions, il termina son intervention en l’assortissant d’une proposition pour le moins atypique ; mais qui dans ces circonstances, s’avérait des plus adaptées.
« En revanche, si le cœur vous en dit, il m’est possible d’aménager un espace spirituel où nous pourrons communiquer sans restriction, et sans que vous n’ayez à rompre vos vœux. »
MADE BY @ICE AND FIRE.
# Re: Silence d'argent, parole dorée Mer 8 Fév - 18:24
• Silence d'argent, parole dorée •
Fin de l'hiver de l'an 804
feat Minamoto Byakuren
Cela faisait déjà plusieurs mois que le voile de l'obscurité s'était étendu sur le cœur de Yuriko, un cœur fissuré, craquelé par le chagrin, prêt à devenir poussière au moindre soupir. C'était tout un pan du monde qui s'était éteint pour la Sugimoto, rendue inconsolable par la mort de son bien-aimé. Et pourtant... pourtant elle avait surpris ses proches et connaissances lorsqu'elle se décida à quitter les rangs des shinobis pour le calme de la vie monastique au cœur du célèbre Temple de Tsukiyomi. Pour le commun des mortels, il ne s'agissait là que d'une retraite pour son âme tourmentée, une façon pour elle de retrouver un peu de paix, de s'éloigner de l'univers martial qui l'avait privé de Kaïto. Ce choix semblait aussi noble que pur, et bien plus encore au regard des vœux qui furent les siens en entrant dans les ordres.
Le silence. Elle se priva de voix et la priva au monde... du moins, en apparence, car à ne pas s'y tromper, Yuriko avait ses propres desseins et ces derniers n'avaient malheureusement pour eux bien moins de noblesse que ce que l'on s'imagina. Ce n'était pas pour se préserver de ses tourments qu'elle avait rejoint la Nuit du dieu lunaire, mais pour nourrir les flammes de sa rancune à l'abri de tous. Son chagrin était devenu le foyer d'une colère obsessionnelle à l'égard des coupables de son désarroi, à l'égard des responsables quels qu'ils furent. Hommes, Yokaïs, qu'importait... Ils avaient ôté la vie à celui qui ne devait pas périr et elle n'était résolue à n'offrir aucun pardon.
Mais il n'y avait pas que cela, car au sein même de sa rage froide et contenue, il y en avait mille autres. Sa Mère. Cette mère qui n'avait jamais eu de véritables égards à son encontre, cette mère qui n'aurait jamais dû en devenir une, voulait encore et toujours utilisé sa fille comme un pion dans ses parties d'échec. L'affront même de son insensibilité face au deuil de la Sugimoto n'avait fait que précipiter cette dernière à s'envelopper dans les bras de Tsukiyomi et il était hors de question qu'elle servit le clan Oda de quelques manières que ce fut.
Toutefois, si l'entrée dans les ordres de la jeune femme n'était point un réveil de sa foi, elle ne comptait pas feindre totalement cette nouvelle vocation. Bien sûr, comme beaucoup de monde de l'Onogoro, elle vouait un profond respect à l'institut religieux et honorait depuis toujours les dieux du Kamisuuhei. Si elle était déterminée à se venger, elle n'en serait pas moins résolue à faire convenablement les choses. Ainsi, il ne lui parut guère difficile d'apprendre rituels et prières, de se faire plus dévote qu'elle ne l'était.
Ainsi, il n'était pas si rare de pouvoir l'apercevoir, murée dans son mutisme, au pied de l'autel de Tsukiyomi. À genoux et les yeux clos, elle s'abandonnait parfois aux souvenirs, parfois à ses réflexions et dans une autre mesure, à la méditation pour ne pas se perdre sur les chemins tortueux qu'elle entreprendrait. Et cette nuit-là, elle ne semblait pas seule et la compagnie qui fut la sienne était d'autant plus intéressante qu'il s'agissait d'un moine au sang impérial. Quelle étrange ironie que celle qui appartenait à un clan qui avait toujours servi la famille à la tête du monde, se tenait là, modestement, liés par la prière.
L'arrivée de Yuriko au sein du Temple n'était pas une chose qui était passée inaperçue, elle ne fut donc pas surprise que le prince monial en eut été au courant, surtout vis-à-vis de sa propre famille. Par contre, entendre sa voix au sein de son esprit, l'étonna un peu, tout en notant la prévenance de ce dernier à vouloir converser tout en lui permettant de tenir ses vœux.
" ... "
Demeurant muette, Yuriko se contenta d'un signe de tête pour montrer qu'elle n'était pas dérangée par la procédure, que cela fut pour la télépathie ou bien une entrée dans le monde spirituel de Byakuren. D'une part, parce qu'elle espérait qu'au cours de ses entrainements, elle parviendrait à en faire de même. D'autre part, parce qu'elle ne pouvait résolument se montrer trop méfiante sans attirer de suspicion. Elle ne devait avoir l'air de ne rien cacher. Et qui savait ? S'attirer les faveurs d'un homme de haute lignée ne pouvait lui être que bénéfique.
C y a l a n a
# Re: Silence d'argent, parole dorée Jeu 9 Fév - 22:01
Silence d’argent, parole dorée
ft. Sugimoto Yuriko.
Aucune expression particulière n’était de prime abord discernable sur le visage de la jeune femme. Si elle ne manifestait aucun mécontentement particulier, ou l’impression d’avoir été importunée par le prince, il en était de même pour l’absence d’enthousiasme ou de cordialité qu’elle laissait ainsi transparaître. Son acquiescement à la proposition venant de lui être faite, d’un gracieux geste de la tête, restait malgré tout plus que suffisante afin de rassurer Byakuren, exécutant avec finesse une brève série de mudras. Suspendus à travers le temps et l’espace, les deux prêtres se voyaient désormais plongés dans un monde spirituel, où chacun de leurs sens et de leurs interactions leurs paraîtraient pourtant des plus vivides. Une chimère au réalisme troublant, où la demoiselle pourrait s’exprimer sans retenue d’une voix tangible et cristalline, jusque dans les confins de cette projection.
Un pavillon traditionnel abritait le tandem de son élégante toiture, dont la vue débouchait sur une large cascade creusant son sillon à même la montagne. Les pétales de sakura en fleurs dansaient au gré d’une brise légère et rafraîchissante, sous le ciel embrasé d’un soleil d’automne inondant les lieux d’une chaleur clémente. Un décor à la fois fantasque et mirifique sculpté de toutes pièces par l’illusionniste, servant à présent le thé à son invitée, qui pouvait en percevoir chacun des arômes avec une fidélité déconcertante.
Choisir de se museler soi-même, et parvenir à s’y tenir – ne serait-ce qu’en public – nécessitait non seulement une volonté d’acier, mais ne pouvait découler d’une décision intempestive. Cette résolution avait été mûrement réfléchie par la demoiselle, et si les rumeurs l’associaient à la perte de son fiancé, elles n’expliquaient pour autant les raisons ayant motivé Yuriko à se murer dans le silence. Etait-elle brisée au point d’abandonner toute forme de communication verbale avec autrui ? S’agissait-il que d’une mesure simplement temporaire, afin de favoriser son introspection et l’aider à faire son deuil ? Cherchait-elle juste à se faire oublier, et selon quelles motivations ? Une situation qui intriguait l’impérial, mais qu’il ne comptait éclaircir en se montrant insistant ou indiscret.
- Spoiler:
Un pavillon traditionnel abritait le tandem de son élégante toiture, dont la vue débouchait sur une large cascade creusant son sillon à même la montagne. Les pétales de sakura en fleurs dansaient au gré d’une brise légère et rafraîchissante, sous le ciel embrasé d’un soleil d’automne inondant les lieux d’une chaleur clémente. Un décor à la fois fantasque et mirifique sculpté de toutes pièces par l’illusionniste, servant à présent le thé à son invitée, qui pouvait en percevoir chacun des arômes avec une fidélité déconcertante.
« Vous pouvez vous exprimer librement. Nul ne peut ici nous entendre, et quiconque nous apercevrait dans le monde extérieur, n’y trouverait que deux moines en pleine méditation. Le temps s’y écoule aussi différemment. »
Choisir de se museler soi-même, et parvenir à s’y tenir – ne serait-ce qu’en public – nécessitait non seulement une volonté d’acier, mais ne pouvait découler d’une décision intempestive. Cette résolution avait été mûrement réfléchie par la demoiselle, et si les rumeurs l’associaient à la perte de son fiancé, elles n’expliquaient pour autant les raisons ayant motivé Yuriko à se murer dans le silence. Etait-elle brisée au point d’abandonner toute forme de communication verbale avec autrui ? S’agissait-il que d’une mesure simplement temporaire, afin de favoriser son introspection et l’aider à faire son deuil ? Cherchait-elle juste à se faire oublier, et selon quelles motivations ? Une situation qui intriguait l’impérial, mais qu’il ne comptait éclaircir en se montrant insistant ou indiscret.
« Il ne doit pas être facile de ne plus pouvoir vous exprimer au quotidien, tel que vous en aviez auparavant l’habitude. Vos vœux ont-il vocation à se prolonger dans le temps ? Dans tous les cas, je ne peux qu’admirer votre résilience. »
MADE BY @ICE AND FIRE.