Garder les apparences, s’entraîner.. Être un shinobi ce n’est pas facile tous les jours, surtout quand on est du genre maladroit, comme moi. Non pas que ce soit chronique ou quoi que ce soit du genre, disons simplement que c’est important. Bref, je m’entraîne comme je peux, réfléchissant simplement à comment. Pour le moment, je suis plus quelqu’un qui est utile en retrait. Sur l’avant de la scène, je serais juste du genre chaire à canon. Enfin, non pas que je laisserais ça arriver de toute façon, ma survie est en top priorité vis à vis du reste doooonc.. Je ne vais pas me priver pour prendre les jambes à mon cou en cas de pépin. Bref, je retire tranquillement mon haut et me met face à un tas de cible, composant des signes par la suite pour venir créer une sphère d’eau au bout de mon index, que je pointe vers l’une des cibles ensuite, fermant les yeux en me focalisant sur la petite sphère aqueuse, pas très puissante d’ailleurs, mais au moins, j’avais réussi, après de multiples essaies à en juger le sol tremper, mon corps en sueur, et mes habits eux aussi humides. Je tire ensuite la balle d’eau vers l’une des cibles, mais celle-ci dévie et revient vers moi, en pleine poire, alors que je tombe sur les fesses en soupirant, avant de me relever. Parlant assez fort pour qu’on m’entende, mais pas assez pour que ça semble non naturel, au cas où qu’on m’observe.




Pour me revenir en pleine tronche, certes, mais comparé à une explosion avant même l'éjection du projectile, c’était une grosse amélioration. Bref, je roule des yeux, l’air un peu énervé cependant. Comment diable je pouvais galérer sur un jutsu aussi basique, alors que d’autres te claquent des clones ou des putains de dragons ? Je soupire et décide de me calmer, respirant un bon coup en me relevant. Je ferme les yeux un moment, me focalisant sur mon entourage, en remarquant par conséquent une présence. Il faut croire qu’il devait être content de s’être planté dans l’utilisation de son jutsu, enfin, même si c’était du genre volontaire. Il ne fallait pas qu’on me juge apte à combattre, ou qu’on fouille trop dans ma vie. Bref, je vais faire comme si je n’avais rien remarqué pour l’instant et juste.. Me casser la figure en faisant un petit parcours basique ? Pourquoi pas. Bref. Je saute sur un pilier de bois, puis un second, et au troisième.. Hop, un saut légèrement trop sur le côté, et je glisse sur le rebord, pour tomber lourdement au sol, la tête la première. Ca ne me tueras pas, et puis, ça renforcerait le côté maladroit. Au pire je me blesse, mais rien d'incurable. Je me mets ensuite assis, me frottant la tête en pestant.




Bon, c’est un peu la honte, c’est sûr, mais moins dangereux pour moi. J’ai plus de chance de crever en combat réel dehors, que derrière une forge après tout. Et puis, je n’ai pas envie qu’on s’occupe trop de moi, je suis bien dans mon coin, à faire ma vie. Je me retourne ensuite vers la présence, affichant un air surpris sur le visage, suivi d’un air gêné. Bordel heureusement que je suis bon comédien.

Un œil sévère sur l'arène, une cigarette dans la bouche et quelques ronds de fumée qui se promenait au gré de ses souffles languissants. C'était ainsi que se tenait Honoka au détour du terrain, observant un jeune homme qui semblait jouer comme un enfant avec de l'eau. L'élément contraire de la samuraï qui tel un chat ne put s'empêcher de grimacer lorsqu'elle eut craint quelques éclaboussures. Pourquoi était-elle là ? C'était la bonne question. La fuite. La fuite de ses responsabilités actuelles vis-à-vis de son père qui souhaitait récupérer un minerai qu'elle n'avait plus... ou plutôt qu'elle avait déjà utilisé pour ses propres besoins. Le chapardage au sein même de la famille était presque un rituel, autant que les disputes entre le père et la fille. Bon enfant généralement, mas particulièrement irritant pour les oreilles délicates de la jeune femme. Mais toute cette histoire l'avait amené à se cacher dans le dernier lieu où on penserait la chercher : les plateformes d'entrainement. Non pas qu'elle n'était pas assez sérieuse pour garder la forme, mais si elle pouvait éviter de transpirer désagréablement...



C'était à cet instant que la taciturne Kaname comprit qu'on lui adressait la parole. Posant son œil parme sur la silhouette d'éphèbe du shinobi, elle le toisa de haut en bas avant de soupirer sa fumée sur le côté pour ne pas l'incommoder.



Borgne, mais certainement pas la langue dans sa poche. La poésie d'Honoka était à la hauteur de sa franchise : directe, sans fioriture et avait le mérite d'être entendu.



Mais comment avouez qu'une jeune femme de vingt-neuf ans cherchait à éviter son père ? Cela était presque tout aussi humiliant que les belles gamelles du shinobi dont elle ne connaissait pas encore le nom, mais la figure... il lui semblait l'avoir déjà croisé. Mais où ? Sans gêne, cette dernière fit quelques pas en direction de Kyo et le fixa avec une plus grande sévérité encore. S'enfermant dans le silence pendant une minute qui parut une éternité, elle finit par relâcher son attention et un long soupir.



Donnant l'image du dédain face à cette opportune rencontre, la jeune femme partit simplement s'assoir, croisant les jambes et donnant l'impression... d'attendre. Il fallait laisser passer la tornade avant de pointer le bout de son nez ou bien trouver une excuse crédible, un mensonge qui pourrait calmer les ardeurs de son père. Plus facile à dire qu'à faire.

Je penche un peu la tête devant la déclaration de la femme. Nudiste ? Affolé les pucelles du village ? De toutes les personnes du village, il fallait que je tombe sur une simple d’esprit. Enfin, ce n’est pas si grave, je dois rester dans mon rôle. J’affiche un air surpris, ramassant mes affaires pour les mettre avant de reprendre, forçant un peu de rouge sur mes joues, chose plutôt facile quand on connaît aussi bien que moi le corps humain. On ne croirais pas vu mon âge d’ailleurs, ce qui m’arrange un peu. Va expliquer aux gens du village que je m’y connais autant parce que j’ai disséqué vivant ma famille. Enfin.. Je prends la parole par la suite.



Les joies du suiton et de jouer un idiot peu doué en arts ninjas. je soupire un peu par la suite, avant de fermer les yeux un bref instant, pour ensuite reprendre la parole en la fixant calmement, droit dans les.. enfin plutôt dans l'œil ? Je ne sais pas trop comment je suis censé dire ça considérant qu’elle n’en as qu’un mais tant pis. Je me masse un peu la cicatrice à la gorge à cause de la douleur présente, la seule chose que je ne joue pas d’ailleurs, avant de reprendre la parole en la regardant. Elle n’était donc pas là pour s’entraîner, hein ? Alors pourquoi ? Pas que j’en ai quelque chose à faire dans le fond, mais je dois au moins m’assurer que ce n’est pas le village qui me soupçonne de quelque chose et se décide à me surveiller.



Pas que ce soit possible, elle semble assez âgée, donc bon. Enfin, à personne désagréable, réponse désagréable. J’ai beau jouer un shinobi bas de gamme, je ne joue pas un morveux qui se laisse marcher sur les pattes bon sang ! Ca m’ennuis déjà bien assez de devoir me faire passer pour plus stupide que je ne le suis véritablement, alors ce n’est pas pour m’écraser devant tout le monde, plus âge, ou non. Et puis comme on dit souvent, le lionceau est bien plus téméraire que le lion. Et puis c’est plus gérable pour moi de prétendre être trop courageux pour mon propre bien que de me planquer. D'autant plus que si je faisais ça, comment est-ce que je collecte des échantillons et des sujets d’études, hein ? Je croise les bras contre mon torse en la toisant du regard, sans bouger d’un pouce. Je campe sur mes positions quoi, rien de bien méchant, mais au moins, on ne me reprocherai pas d’être lâche. Surtout qu’en soit, je ne risque pas grand chose, surtout au sein du village. D’ailleurs ça me fait penser qu’elle observe depuis un peu de temps… Je suis tomber sur un genre de pervers ?! Elle n’assume pas parce que je l’ai grillée et prétend passer par là par hasard ? Enfin, je suis moi-même assez pervers en un sens, donc c’est plutôt déplacé de ma part.. Mais merde quoi.

Ce gamin était décidément bizarre. Je serais incapable de dire en quoi, mais bizarre. Sans doute parce que je trouvais son explication un peu... naze. J'étais tombée sur un exhibitionniste à tous les coups. Sans déconner, quand vous prévoyez de jouer avec de la flotte, fallait retirer ses fringues avant de les tremper ? Un génie. Les gamins de nos jours étaient pas des flèches.



C'était ironique, mais vu le ton de ma voix, difficile à dire si j'étais sérieuse ou cynique. Fallait bien que ma capacité à demeurer monocorde dans mes grands moments me servit à quelque chose. En tout cas, s'il était relativement pataud quand il jouait les shinobis, il avait pas sa langue dans sa poche. Cela me fit rire, et c'était... assez rare.



Conservant un petit sourire en coin, je repris une bouffée de ma clope avant de la finir. L'écrasant du pied sur le sol avant de récupérer le mégot pour pas saloper l'endroit, je relevais la tête en enfonçant mon œil dans ses yeux. Les batailles de regard, c'était rarement moi qui les perdais.  



La plus simple des vérités. J'avais déjà donné pendant mes classes et j'avouais que mon intérêt se portait plus sur l'artisanat et une façon d'apprendre à maîtriser le feu qui était en moi. Bien jolie d'avoir le don de Kagutsuchi, mais il me fallait le comprendre. Peut-être devrais-je faire un petit voyage à Nessa no Kuni. Les moines du temple du Feu seraient sans doute les bonhommes les plus appropriés pour répondre à mes questions.



Voyager, c'était bien joli mais il fallait faire rentrer de la maille pour parcourir les terres du continent. On allait pas bien loin sans ryos, à moins de piller ceux que l'on croisait. Cela manquait d'honneur, trop peu pour moi. Déjà que j'en avais pas beaucoup, autant protéger le peu qui me restait.




J'étais pas certaine que l'on pouvait appeler ça entraînement quand on était aussi maladroit, ou bien voulait-il seulement faire semblant pour qu'on l'emmerda pas aussi. Se montrer pour pas qu'on lui posa des questions. Exactement le contraire de moi qui me planquais pour pas donner de réponses.

Je serre les dents intérieurement. Moi qui voulais éviter d’attirer l’attention sur moi, voilà qu’une kunoichi du village fait tout le contraire. Je devrais vraiment trouver une solution pour qu’on cesse de s’occuper de moi, ça commençait à faire beaucoup de personnes… TROP de personnes même pour être tout à fait franc. Enfin, je suppose que plus de personnes croirons en Ryo le maladroit, plus les chances pour que Mugen soit découvert se retrouvent réduites. Ce qui, dans le fond, arrange bien mes affaires. Je soupire un peu à sa déclaration, faisant mine de comprendre ce qu’elle voulait dire par la tranquillité du coin. Elle me demande ensuite si je m’entraînais.



Bon, là pour une fois, c’était seulement en partie faux. La dernière pour être exacte. La première partie, en revanche, était vraie. Il faut dire que je suis un scientifique moi, pas un guerrier. Moi, mes batailles sont celles de l’esprit. Peut-être que je devrais songer à passer un contrat d’invocation pour combler mes lacunes sur ce point… Ou encore trouver des alliés, même si le second point est plus compliqué. Vous imaginez un peu la tentative de recrutement ? “Bonjour, moi c’est Mugen, je suis un scientifique fou qui veut faire plier le genou au monde shinobi grâce au pouvoir de la science, merci de donner votre vie pour la cause !”. Ouai tout sûr, vachement crédible du haut de mes dix-sept ans. Même si théoriquement parlant, sous l'identité de Mugen, je fait plus vieux, pour des raisons évidentes. Je devrais aussi trouver un moyen d'altérer ma signature chakratique… Mais ce n'était pas vraiment le bon moment pour ça. Je croise les bras contre mon torse en observant la femme.



Putain ma gorge… Hurler me l’explose comme jamais, mais bon, faut bien que je reste dans mon rôle. Et puis, de toute façon.. Ce n’est pas comme si j’étais en position pour faire autre chose… La tuée était trop risqué, et je ne connais rien de ses propre capacités. donc à défaut.. Peut-être que la poussée peu à peu à l'apprécier était une meilleure option. qui sait, peut-être que je serais dans la possibilité d’en faire une allié dans le futur si je joue bien mes cartes. Le problème, c’est le choc qu’elle risquerait de subir si elle se met à apprécier Ryo.. apprendre qu’il n’est qu’un mensonge depuis le début. Enfin, j’ai encore le temps d’y réfléchir, non ? C’est pas comme si j’avais pas le temps, ou que j’étais pressé par celui-ci. non, j’ai tout mon temps… Tout le temps du monde pour abattre mes cartes.

Sans déconner, je l'avais pas vu venir celle-là. Ma question était pourtant toute conne, mais j'eus droit à un véritable curriculum vitae et un égo froissé par la réalité de ce que j'avais vu. Visiblement, il n'avait aucune idée d'à quel point j'en avais rien à cirer qu'il eut été un guerrier foireux.



Je pris une bouffée de ma cigarette en portant mon œil parme sur lui. Je sourcillais, marquant ainsi mon étonnement au fait qu'il s'emporta d'un coup.



Et puis fallait dire que ça serait débile de ma part de me moquer d'un gars qui tentait de faire du mieux qu'il pouvait. Quand on avait un tant soit peu d'ambition, c'était la base. Bon après, on était tous plus ou moins ou doué dans le job. Là... bon... comment dire...



Je m'excluais pas du lot.  Moi aussi j'avais été assez conne pour le laisser séduire par la voix du Bushido, tout en sachant pertinemment que j'étais à mille lieues d'adhérer à tous les points du code.



Et j'en savais quelque chose dans les grandes gueules ouvertes. Là aussi, j'en faisais ironiquement partie, mais j'avais assez d'humilité pour savoir en quoi j'avais pas de talent et je me gaussais pas quand j'en avais pas. J'avais peut-être une liste longue comme le bras de défaut, mais certainement pas celui de mentir. Enfin plus ou moins. Je pouvais quand même considérer qu'il existait quelques pieux mensonges.

je ferme un peu les yeux. C’était assez amusant de me dire qu’après avoir rencontré des gens comme Hikaru ou encore Kyoshiro, je tombe sur des personnes comme elle.. Diamétralement opposées dans la façon de s'exprimer. Hikaru était du genre poli, très formel et bien éduqué.. Kyoshiro, lui, était un peu plus.. Familier, mais restant tout de même à un certain niveau de politesse et puis là, nous avons .. Excellente question d’ailleurs, mais la chose notable était que niveau familiarité, elle battait des records en comparaison des deux personnes énoncées plus tôt. C’est presque choquant, même si dans le fond, il en faut plus pour me choquer. après tout j’ai viviséquer mon frère cadet et pousser mon père au suicide. Alors bon, ce n’est pas quelques phrases bien fournies qui vont me perturbés. Je ferme les yeux un moment, secouant lentement la tête devant la femme.



Les autres ? Je m’en fiche un peu dans le fond. J’en ai toujours rien eu à faire d’ailleurs.  C’est peut-être même ça qui m'a transformé en ce que je suis quand j’y pense. Non pas que ça change quelque chose dans le fond, je serais peut-être un peu moins… investi, dans mes expériences si j’avais la moindre considération pour les autres, autre qu'en tant que potentielles expériences. Enfin, seul un idiot ne change pas d’avis de toute manière, donc je n’écarte pas l’idée que cette partie de moi change dans un futur plus ou moins proche, tout comme il est probable que ça ne change d’ailleurs jamais. Même si, pour être tout à fait franc, je m’en fiche pas mal. Enfin bref, je l’observe, croisant les bras contre mon torse par la suite, cette inconnue qui me fait la leçon depuis qu’elle a débarqué ici.



Après tout, à moins qu'elle ne veuille se faire appeler la vieille, la borgne, ou encore miss ronchon, il vaudrait mieux qu’elle me file son nom et fissa. Pas que ça me pose problème de la nommée par un de ces nominatif, mais c’est peu pratique. Surtout qu’elle ne doit pas être la seule personne ronchon du village. Je ferme un peu les yeux en attente de réponse de sa part, même si il n’était pas impossible qu’elle ne réponde simplement pas.



Entre Vénère, Schtroumpf grognon, ou Cyclope, la liste est plus que longue. Et ne me demandez pas ce que Schtroumpf veut dire, j’en ai aucune idée, je trouve juste que ça sonne bien. J’ouvre ensuite un œil en la fixant avec un soupire d’ennuis. De toutes les personnes possibles venant me déranger pendant mon faux entraînement, il fallait que je tombe sur possiblement la plus langue pendue du village. Non pas que ça me dérange véritablement en soit, mais bon, les personnes au caractère trempé sont généralement les plus compliqués à gérer.

Vrai. Les présentations, j'étais complètement passée à côté. Pour ma défense, c'était pareil pour lui, du coup, ça m'avait pas perturbé outre mesure.



Alors que je tenais la clope serrée entre mes lèvres, un petit sourire en coin apparut sur mon visage alors que je pensais à sa déclaration - certe avec un train de retard - sur le fait de me donner un surnom. Généralement, les gens étaient peu originaux. La borgne. La base. L'évidente. Mais ces cons n'avaient jamais osé m'en trouver un quand j'avais mes deux yeux. Cela faisait quoi ? Trois ou quatre ans qu'un yokai m'avait foutu en l'air le truc ? Je m'y étais étrangement vite habituée, autant que le surnom d'ailleurs.

Cela me fit penser aussi que j'aurais pu aisément en trouver à la pelle à ce gamin : le morpion, le péteux, l'avorton, l'affreux mouillé... y avait un truc à creuser du côté de la flotte mais j'étais pas très inspirée sur le moment.



Je pris une bouffée de ma cigarette, avant de subitement avoir une illumination.



Si j'étais vilaine, j'aurais pu dire la moule de Seizan, mais pas sûr qu'il aurait aimé. Au moins, la grande vague, y avait un peu plus de prestige. Vexons pas la jeunesse. Par contre, j'étais quand même pas loin de la vérité. Si on omettait le fait qu'il était trempé des pieds à la tête, j'aimerais pas être les autres gugus qui passeraient par là pour s'entraîner à leur tour.



Ma question était posée sans arrière-pensée. Je me moquais de son choix. Personnellement, je me serais taillée directement, surtout si j'étais certaine de pas me faire gauler. Égoïste de ma part ? Carrément. Mais c'était un peu ma revanche sur le monde merdicimal qui était le mien et pour toutes les fois où les petits cons qui se la jouaient ici me traitaient comme de la merde. C'était pas parce que je sortais pas les crocs que j'en avais pas.

Je soupire un peu en voyant le manque de motivation quand à sa présentation. Bon, pas que j’étais plus motivé qu’elle à le faire, mais bon, elle, elle ne s’en cachait même pas. Elle se présente donc sous le nom de Kaname honoka, forgeronne et samouraï.. Encore une forgeronne ? Eh bien, à ce rythme le village mériterait amplement son surnom de ville des artisans. Enfin, en supposant qu'il porte déjà un surnom de ce genre, ce qui ne saurait de toute façon pas tarder à ce rythme là. Enfin bref, suite à ça elle me surnomme.. Tsunami ? Pour quelques flaques d’eau ci et là ? Eh bien, on ne peut pas dire qu’elle soit du genre à se prendre le chou.



Elle indiquait aussi être curieuse vis à vis du surnom que je lui aurais trouvé.  Enfin, la liste est longue donc c’est surtout matière à savoir lequel je n’aurais pas trouvé plutôt. En tout cas, il est clair que son œil unique ressort, mais pas autant que son caractère atypique on va dire. J’affiche alors un grand sourire en croisant les bras contre mon torse, avant de prendre la parole dans le calme, après tout, c’était elle qui voulait le savoir, donc qu’elle ne vienne pas s’en plaindre.



J’avais personnellement une petite préférence pour cyclope, mettant en avant son œil unique ET son mauvais caractère.  D’une pierre deux coups comme le dirait le proverbe. Enfin, un autre proverbe dit aussi de ne pas réveiller la bête qui dort d’un autre côté.. Reste à voir si la bête est endormie ou simplement comateuse. Bon, c’est sûr, ça ne fait pas grand sens, mais bon. Elle me demande ensuite si je compte nettoyer tout ça, ce à quoi je hausse les épaules.



Ce qui n’est pas vraiment faux. Après tout, si on considère le terrain impraticable pour si peu, qu'est-ce que ça devrait être les jours de pluie. Rien que d’y penser, je ne pouvais m’empêcher d’être dépité. Des shinobis effrayés par quelques flaques d’eau et un sol humide.. C'était tellement ridicule que je luttais de toutes les fibres de mon corps pour ne pas exploser de rire devant mon interlocutrice. il faut dire que la scène que je me faisais dans ma tête était au bas mot hilarante. Pour ne pas dire totalement ridicule. Une guerre entre shinobi de cette trempe me tuerais probablement de rire avant qu’une arme ne s’en charge d’ailleurs. Enfin, je devais garder mon serieux, et chasser cette image stupide de ma tête. Franchement, ce n’était pas sérieux du génie que je suis de se faire ce genre de film dans ma tête. Enfin, pour être franc, génial ou non, je reste un adolescend de dix-sept ans.. alors forcément j’avais parfois quelques écart

Un médecin. C'était bizarre, mais j'aurais pas parié dessus. Ni sur le fait qu'il fut forgeron. Comme quoi, fallait pas se fier aux apparences, mais je cachais pas le fait que j'étais surprise, sourcillant légèrement à son annonce.


Encore une fois, j'étais mal placée pour juger quoique se soit, surtout parce que j'en avais rien à cirer. Il devait avoir ses raisons et je supputais que c'était tant mieux pour lui. Un gars dans son genre, ça devait être pas mal en soutien dans une mission, le type parfait pour réparer à peu près tout. Peut-être que si j'avais eu un partenaire médecin qualifié, j'aurais pas perdu mon œil, même si je n'avais en soi pas à me plaindre de mon sort. Sojiro avait fait du mieux qu'il pouvait pour un médecin civil, et bien plus encore vu l'état de nos rapports à l'époque.

Tandis que je provoquais un peu ce jeune Ryo, il me montra qu'il avait un certain bagout. Je ne pus m'empêcher de rire, chose plutôt rare en tant normal. Mais fallait dire que les gugus honnêtes, ça manquait. La plupart des gens que l'on croisait se noyait dans les faux semblants, ça m'horripilait plus qu'autre chose. Du coup, ce gamin insolent était un peu une bouffée d'oxygène.



La ronchonite était une maladie que l'on se transmettait par une éducation un peu trop portée par les râles et les mauvaises humeurs. Avec mon vieux, j'avais été élevée à la bonne école. À se demander quel genre de femme je serais devenue si c'était un autre type de famille qui m'avait recueillie.

Continuant à siroter ma clope, je vis que le petit tsumani se perdit un peu dans ses pensées, mais marquait un point à la vue de sa remarque.



Un petit sourire se dessina sur le coin de mes lèvres, avant de prêter à nouveau mon attention sur Ryo. Maintenant que je savais qu'il était médecin, il gagnait un peu plus en intérêt. Pas uniquement pour moi, mais pour un futur sans doute probable... un jour.



Lentement, je tapotais sur mon cache-œil.



Autant que je pris quelques renseignements sur le sujet, ça me servirait quand j'en aurais marre de forcer sur mon œil droit.

J'écoute tranquillement la nouvellement nommée Cyclope donc. Parfois, jouer le rôle de Ryo est amusant, l’autre face du miroir. Mais… Si on devait choisir qui est le véritable moi… Ce serait clairement Mugen.Mais malheureusement, je dois rester cacher. Après tout… Je suis une voie difficile, et peu appréciée. Mais.. Qu’importe. Une vie sans risque est une vie ennuyeuse. Et l’ennuis… Je déteste ça. Les mots qu’elle me dit par la suite me font penser à  ceux d’Hikaru. A moins que c’était Kyoshiro ? C'était sans importance dans le fond. Ce qui compte dans le fond, c’est qu’il y a d'autres personnes qui pensent pareil.



Vient ensuite un discours sur sa ressemblance avec son père, qui n’est visiblement pas le sien, enfin, biologiquement parlant en tout cas. Non pas que ce soit important dans ce cadre, pour être franc, je m’en fiche véritablement. Non, c’est la suite qui est intéressante.. Un développement inattendu, mais qui n’est pas pour me déplaire. Je prends la parole calmement par la suite, concernant sa requête. De toute évidence, le hasard fait bien les choses.. Moi qui cherchait un sujet d’expérimentation.



Après tout, si je n’en est officiellement pas la capacité, ce n’est pas le cas de mon autre moi. Mugen, lui, en serait parfaitement capable. Il lui faut juste du matériel. Et des matériaux. Je souris calmement en croisant les bras contre mon torse, venant reprendre la parole par la suite. Je regarde ensuite de nouveau la femme droit dans les yeux, reprenant ensuite la parole en expliquant les fameux problèmes liés à cette solution.



Après tout… C’est l’occasion idéale pour faire ce dont j’ai toujours rêvé… Une véritable expérimentation d'hybridation entre Yokaï et Humain, via la greffe d’organes. Et puis… Bizarrement, ça semble plus aisé de gérer le rejet d’un organe yokaï. Ma théorie voudrait que les humains, et les Yokaïs… Soient issus d’une même souche. Même si j’ignore l’origine de cette souche. Mais si je parvenais à la trouver, alors qui sait… Peut-être bien que je serait capable de créer des hybrides, des êtres parfaits. Je soupire un peu par la suite, observant toujours la femme.




Enfin, j’ai surtout pas envie de lâcher dans le plus grand des calmes qu’une menace potentielle pour le monde shinobi, moi, se planque dans ce village, en jouant une double identité. Ce serait stupide, en plus d’être contre-productif.

Compenser avec sa tête, à défaut de compenser avec autre chose. La vie était ainsi faite, il fallait s'adapter avec les moyens du bord. Moi-même je reconnaissais volontiers que je ne pipais pas grand-chose aux arts médicaux, si ce n'était que les bases. Et je vous avouerais que je me voyais particulièrement mal jouer les infirmières. Sans nul doute parce que cela ne m'intéressait pas et peut-être que si mon éducation avait été différente, mes intérêts aussi. On refaisait pas le monde. Ni moi d'ailleurs.

Néanmoins, au hasard de notre conversation, l'idée que je puisse vouloir faire soigner mon œil éveilla un intérêt chez mon camarade du jour. Il connaissait donc quelqu'un... Je savais pas pourquoi, ça me parut louche, mais je m'abstins de tout commentaire. Je préférais écouter ce qu'il avait à dire.


Voilà que l'histoire commençait à puer avant même d'avoir commencé. La cigarette à nouveau dans le bec, je m'étirais un peu en arrière, écoutant toujours le jeune genin m'expliquer ce qui clochait dans son histoire. Si trouver le bonhomme me parut pas plus choquant, le second problème, lui, me fit sourciller.


Voler ce qui m'avait été fauché à la source même du voleur. Mais en vrai, ça me semblait un peu dingue que cela fut possible. Autant, j'avais déjà entendu dire que des mecs pouvaient greffer des trucs à d'autres, on restait toujours dans le cadre de l'humanité. Peut-être pas de la morale, j'en convenais, mais on restait entre humain. Là, on parlait de transcender sa propre espèce. C'était plus une question de morale, c'était carrément une question d'éthique.


Je posais mon œil parme et suspicieux sur le gamin, tout en restant dans mon attitude nonchalante.


Parce que c'était bien joli tout ça, mais un putain de Yokai, déjà c'était pas facile à chopper. Et de deux, vous avez vu la gueule de leurs yeux ? En trouvez un qui aurait une taille humaine, c'était une quête que personne pouvait garantir, tout comme l'opération qui pourrait en découler.


Ma dinguerie avait ses limites.

Je ferme les yeux lentement suite à la déclaration de la femme, haussant les épaules calmement en la regardant. S’il fallait le chercher ? Ah, si seulement elle savait. Il n’était pas utile de le chercher, en fait, il était même bien plus proche qu’elle pouvait le croire. Au point qu’elle pourrait même l’entendre respirer. Enfin, je m’égare, là n’est pas la question, elle semble sceptique concernant la greffe d’un organe de yokaï. Je me gratte le menton, l’air pensif en la regardant. Par la suite, je reprends la parole tranquillement, regardant droit devant moi en ayant l’air de réfléchir.



Je croise les bras contre mon torse, masquant mon air ennuyé. Les humains et leur scepticisme… Sérieusement, ça la tuerait un peu ? Enfin, au moins, à défaut de croire, elle ne semble pas douter. Elle est juste.. Méfiante. Enfin, d’un point de vue extérieur, je suppose que c'est compréhensible. Je soupire un peu, avant de parler de nouveau, me massant la gorge légèrement, celle-ci irritée par tant de parlotte. Par la suite, je désigne celui-ci calmement.



Bon, je ne vais pas lui dire qu’il est de zéro tout rond, ce serait trop beau à croire. Non, il fallait jouer mes cartes doucement, laisser entendre un risque de rejet faible est plus crédible que zéro risque. Ce qu’elle ignore par contre, c’est que si elle venait à accepter ce marché, et qu’elle chasserait un yokaï… Le cadavre de celui-ci ne sera pas utilisé que sur elle.



un peu comme je le fais sous l'apparence de Mugen pour modifier la couleur de mes yeux. un genjutsu simple, qui ne consomme presque pas de chakra, et qui n’attire pas l'attention. Après tout, ce n’est qu’une couleur de yeux. Pas de quoi éveiller l'intérêt. Non, c’est surtout le masque dans mon cas qui éveillera la curiosité d’autruis. Et puis… De toute manière, personne dans ce village ne sait que je sais faire usage de genjutsu, ni de fuinjutsu d’ailleurs. Et mes capacités en taijutsu sont bien meilleures que je ne laisse voir.



J’en étais certain de mon côté, mais bon. Ce n’est pas comme si j’allais déclarer haut et fort que je manipule le village et ses habitants en dissimulant ma véritable identité, c’était après tout un peu le but de la manœuvre.

Ce gamin était vraiment bizarre, et je parlais pas de sa façon vacillante de causer. Je saurais pas dire en quoi, mais il y avait un truc. Je supposais qu'il avait des choses à cacher, comme tout le monde. Peut-être qu'il protégeait le mec dont il me parlait. Il fallait dire qu'il était assez vague sur le sujet, tout en essayant de me convaincre que ce docteur avait des doigts de fée.


Posant mon œil unique sur mon jeune camarade, je continuais à tirer sur ma cigarette avec mon calme habituel. La confiance, c'était un truc qui se gagnait, et principalement par les actes. Personnellement, je ne pourrais pas donner le bon dieu sans confession à quelqu'un dont je ne connaissais rien et qui m'aurait prétendument sauver les miches. Oh, je disais pas que ça voulait forcément dire que c'était un mauvais bougre, juste que c'était trop facile à déclamer et j'en avais vu au cours de ma carrière des bonhommes qui piquaient la gloire des faits d'armes des autres.


Ouais, j'avais des connaissances anatomiques approximatives. Autant qu'il y avait des choses que je savais bien situer, autant tout ce qui était de l'ordre des entrailles et décorations intérieures, c'était moins mon délire. Notons que je faisais pas spécialement l'effort non plus.

Malgré mon manque de bonne volonté, cela m'empêchait pas d'écouter le petit monologue de mon jeune camarade tsunami. Si j'avais été pourvu d'une grande naïveté, je supposais que j'aurais pu foncer tête baissée devant ce formidable docteur, mais honnêtement… si on était si fabuleux, on proposerait plutôt la greffe humaine que celui de bestiaux dégeu non ?


Je lui désignais son cou.


Lors que Kyo me parla de genjutsu, je ne pus m'empêcher de lever au ciel.


Sur ces paroles, je soulevais légèrement mon patch, laissant apparaître les marques de griffes. Trois zébrures, profondes. Ça m'avait crevé l'œil. La cicatrisation avait consolidé mes paupières. C'était pas joli, pas dramatique non plus. Juste pas très sexy. Par contre, cela avait été douloureux sur le moment, mais plus le temps passait, plus j'oubliais.

Je soupire un peu. Finalement, elle ne serait peut-être pas aussi simple à convaincre. Quoi que.. je souris tranquillement en me grattant le menton. Et si je parvenais à la convaincre ? Ce serait peut-être une occasion en or d’expérimenter sur un sujet vivant. Des occasions comme ça, je n’en aurais certainement pas tous les jours après tout, pas plus que j’aurais l’opportunité de tester la compatibilité des organes de yokaï sur un corps humain. Enfin, pour le moment, je devais la caresser dans le sens du poil. Sans ça, autant oublié l’idée de base de la convaincre à un implant non-humain.



J'émet alors un faible soupir, me grattant un peu la gorge. Après quoi je repose le regard sur Cyclope, avant de me mettre à sérieusement réfléchir. Même si je parvenais à la convaincre, il faudrait que je mette en place un stratagème pour ne pas dévoiler que JE suis ce fameux scientifique. D’un autre côté, qui sait, peut-être que je parviendrai à convaincre le village du bienfait de ce genre d’expériences et ainsi ne plus avoir à me cacher. Et si c’était le cas, une augmentation de mon budget de recherche n’était pas à écarter non plus. Mais d’un autre côté, dépendre de quelqu’un pour mes expériences, ça ne me ravissait pas trop. Je soupire alors lentement, me grattant le menton.



Je pourrais d’ailleurs petite y faire quelques travaux et ajouter une clinique… Ça m'éviterait de me déplacer à l'hôpital à chaque fois.. Après tout, qu'on ne se mente pas… j’étais plus utile au village en temps que médecin, qu'en tant qu'artisan. Après tout il y en avait déjà une flopée, alors que médecin, aussi loin que je le sache, je suis le seul. Ce qui du coup attire une attention non désirée sur moi.. Mais bon, le mal est déjà fait, tout ce que je pouvais y faire maintenant, c’était de focaliser le regard du village sur cette partie de l’iceberg plutôt que celle immergée. Je soupire un peu et regarde une nouvelle fois la jeune femme. Je pense pas qu’il y est plus de chose à dire, et m’incline donc respectueusement.

J'affichais une petite moue comme si je comprenais ce que disait le gamin. Un mec qui faisait des expériences interdites, forcément, ça devait bien se planquer, sinon c'était directement le cachot ou la pendaison. Il manquerait plus que quelques petits religieux passèrent par là, et c'était peut-être directement le bûcher pour hérésie. Bon, jusque-là, je n'avais pas trop tendu l'oreille pour entendre parler de ce genre d'histoire, mais je supposais que chacun avait ses raisons de faire ce qu'il faisait. Moi, j'étais pas une déesse, je jugeais pas.


ça rendait le type encore plus bizarre personnellement, mais soit. Je ne devais pas faire la fine bouche non plus. Si pour X raison j'en avais marre d'avoir une vision réduite, je pourrais contacter Ryo. L'évocation de sa boutique me fit sourire.


Je me tapotais la tempe de l'index comme pour indiquer que j'y avais enregistré l'information. En vrai, dans l'immédiat, je savais pas trop ce que j'y trouverais, mais s'il était médecin, j'en déduisais qu'il devait avoir quelques bricoles médicinales. Si je devais une de ses clientes régulières, je pourrais peut-être avoir des ristournes.

Sur ces paroles, le jeune shinobi décida de plier bagage, des affaires l'attendait ailleurs. Je me contentais alors d'un simple et banal mouvement de tête, la clope toujours au bec. Mon œil le suivit jusqu'à ce qu'il disparut dans les ombres. Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que la jeune génération était étrange. Bon, j'étais pas une antiquité non plus, mais ils étaient un peu particuliers. Quand je voyais ça, je me demandais quel avenir pouvait guetter Yahaba. Je me demandais même ce que sa mère aurait espéré pour lui. Un bon mariage je supposais, des études, reprendre les affaires de son mari mafieux ? Non. Si elle était comme son frangin, elle aurait fait en sorte que le gamin resta dans le droit chemin.... mais je lui avais enlevé ce droit.


Je me demandais le temps de finir ma cigarette et d'en éteindre le mégot, avant de me relever pour m'étirer un peu. Je m'étais planquée depuis un petit mot, je supposais que les choses s'étaient un peu tassées, avec de la chance. Le cas échéant... bah, on verrait bien.