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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Jonin de Jujou
    Yamanaka Ao
    Jonin de Jujou
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    Les réponses viennent souvent d’elles-mêmes; si les mots ne sortaient pas lors de notre première rencontre, c’est parce qu’ils ne le pouvaient pas. Il m’aura fallu subir le même traitement que lui pour en venir à comprendre, mais depuis…

    "Tu comprends mieux ce qu’il en est, pas vrai?"

    L’inquiétude s’étire, mais au moins l’impression de frôler la folie n’est plus là. Ce qui est arrivé à Kokusen ne m’appartient pas, et je n’ai nullement besoin d’en savoir davantage. Sa situation est sous contrôle, je n’ai plus de raison de m’en faire. Il me reste nombre de questions, mais l’édit de l’Empereur suffit à ce que je ne me les pose plus.

    Le symbole sur lequel se questionnait était celui de la secte Jashiniste; je ne serais pas surpris d’apprendre qu’à trop chercher, il a été approché. Ce n’est pas un homme mauvais, je doute qu’il soit un traitre, mais je ne serais pas surpris que cette rencontre soit la raison de son deuxième passage à l’hôpital.

    Pourtant, aujourd’hui, je n’y vais pas.

    Je passe dans les corridors en allant vers un bureau que je n’ai pas encore eu la chance de voir. Une petite visite, dirons-nous. J’ai affaire à le remercier pour l’aide qu’il m’a apporté. "Tu es curieux d’en apprendre plus sur lui, c’est ça?"

    Peut-être un peu.

    Apprendre qu’il allait travailler avec Chinone et moi sur le tas, sans qu’on n’en ait discuté avant, m’est passé en travers de la gorge; ce genre de surprise ne me plaît jamais, mais je ne peux lui en vouloir pour ça. Pour tout dire, je me sais incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit.

    Je toque à la porte du bureau, pour voir s’il s’y trouve. «Monsieur Kenichi?» J’apporte avec moi un petit panier rempli de quelques petites choses. Des feuilles de thé avec des fruits séchés, un assortiment de friandises venant du grand marché… bien peu, mais de quoi montrer ma reconnaissance pour le remède de la dernière fois, et de quoi partir du bon pied. «Si vous êtes occupé, je repasserai plus tard!»

    Je ne veux pas non plus le déranger; ça reste son bureau de travail en dehors de l’hopital, il est peut-être en train de préparer quelque chose d’important… je préférais essayer de le voir ici plutôt qu’au centre conifère, là où je serais véritablement dans ses pattes.



    Reconnaissance // ft. Kenichi 64ti
    Sakamoto Kenichi
    "Le Martyr" / Chuunin de Jujou
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    Reconnaissance




    D'ordinaire Kenichi passait le plus clair de son temps à l'hôpital, car c'était en ce lieu qu'il se sentait le plus utile. n'était-ce tout ce que chaque individu cherchait, à apporter sa pierre à l'édifice ? Le Sakamoto avait passé des années à développer ses talents, à organiser sa routine quotidienne mais, depuis peu, son emploi du temps avait quelque peu été chamboulé. Il devait, à présent, combiner son rôle de médecin et celui de membre de la brigade, organisant son emploi du temps et devant faire quelques concessions, notamment au niveau de son temps de sommeil qui fut revu à la baisse. Allait-il pouvoir continuer longtemps, ainsi, en faisant des journées doubles ? Il se doutait bien que non, il allait devoir réorganiser ses journées, et décider à quel rôle il devait donner la priorité mais, pour le moment, il laissait son rôle de médecin de côté.

    Sa journée était presque finie et, pourtant, Kenichi n'avait aucune intention de quitter le bureau où il était, de si tôt. Pourquoi ? D'une parce qu'il n'avait pas envie de rentrer dans cette maison froide et silencieuse qui était son foyer, mais aussi parce qu'il avait beaucoup à lire pour comprendre le fonctionnement de la brigade, et se mettre à la page. Il avait du retard à rattraper...et, de toute façon, le sommeil c'était surfait. Ainsi, ses longs cheveux tombant dans son dos, les manches de sa tenue retroussée, le jeune médecin était là, le nez plongé dans les rapports depuis ce qui lui semblait une éternité, lorsqu'il voix vint l'extirper de sa torpeur.


    Hum ?



    Réalisant qu'il n'était plus seul dans le bureau, le jeune médecin redressa la tête, posant son regard sur le troisième membre de son équipe, et le panier qu'il avait avec lui. Refermant le rapport et le posant sur la table devant lui, Kenichi fit un geste en direction d'un siège vide, invitant Ao à le rejoindre d'un :


    Non, non, aucun problème. Vous pouvez entrez, Yamanaka-san.



    Depuis son entrée dans la brigade, Kenichi n'avait pas eu beaucoup d'occasions d'échanger avec l'homme qui lui faisait face, à présent. Serait-ce sur le point de changer ? Probablement oui, car on ne venait pas voir le Sakamoto sans une bonne raison. S'enfonçant un peu plus dans son fauteuil, pour prendre ses aises, le jeune homme releva son regard vers son compagnon, pour lui demander finalement :


    Que me vaut votre visite ?  



    Jonin de Jujou
    Yamanaka Ao
    Jonin de Jujou
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    On me permet d’entrer, de m’installer. Je dépose sur le bord du bureau ce que j’ai apporté, même si c’est peu de choses. "Tu as bien fait; il est fatigué. Il me fait penser à moi-même, lorsque j’ai rejoint la famille de la montagne." Cette vision instinctive n’a de cesse que de m’impressionner; le second esprit n’hésite pas à questionner tout ce qui me passe sous les yeux, me poussant du même coup à remarquer tout ce qui tenterait de se cacher.

    «Vous pouvez m’appeler Ao, si vous préférez.» Ces derniers jours, l’état de la famille Yamanaka n’est pas à son meilleur. On pourrait dire que c’est ma faute, mais je ne peux pas être entièrement responsable du moral des miens. Le mien, par contre, ne se permet de voler bien haut que lorsque je suis à l’extérieur, et entendre le nom de mon clan alors qu’on me parle à moi ne m’aide pas. Aucune peine, mais aucune joie.

    «Je viens vous remercier pour les médicaments et vous offrir un petit quelque chose en retour.» Du thé et des bonbons, quelques huiles venant du surplus de fleurs de mon jardin. C’est peu, mais c’est du surplus qu’il me fait plaisir de partager et qui sera sans doute plus apprécié entre les mains de quelqu’un d’autre.

    «Depuis mon intronisation et la formation de notre équipe, j’ai pu y penser un peu plus. Je voulais m’excuser encore une fois de mon comportement lors de ma visite; j’étais irrité et sans nouvelles, puis ne trouver aucune réponse à mes inquiétudes ne m’aidait pas… par contre maintenant je comprends pourquoi vous ne pouviez rien me dire.» Et surtout, je ne lui en veux pas. Le fonctionnement du sceau n’est pas des plus clairs, il vaut mieux ne pas se risquer en essayant de trouver les bons mots.

    Il serait idiot de lui reprocher ses omissions sachant qu’il en était contraint. «Il faut vraiment l’avoir vécu pour bien comprendre, je voulais aussi vous remercier pour votre patience.» Il aurait bien pu me dire de partir, me montrer la porte de l’hôpital et me faire comprendre que mon comportement ne méritait aucune autre réponse, mais à la place il a pris le temps d’écouter. Je vais faire de même.

    «Vous n’avez pas l’air dans votre assiette… si ça ne concerne pas vos rapports, je peux vous écouter si ça vous ferait du bien.» Je ne me serais d’ordinaire pas proposé aussi vivement à ce genre de discussion, de peur de sembler un tantinet intrusif. Comme on sera amenés à travailler ensemble, j’ai besoin de m’assurer qu’il sache que je suis disponible, prêt à écouter.



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    Sakamoto Kenichi
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    Certains pourraient croire que Kenichi n'était pas très sociable mais, en vérité, il avait simplement fait le choix de faire passer son devoir et son travail avant toutes ces discussions sans intérêt. Il était agréable avec ses patients parce qu'il devait l'être, mais le Sakamoto n'était pas homme à vouloir parler de la pluie et du beau temps. Il comprenaient que certaines personnes avaient besoin de ces moments-là pour se distraire, évidemment, mais il savait que l'accomplissement de son devoir était bien plus important. Alors il restait en retrait, silencieux, posa son regard sur tous ces rapports jusqu'à ce que le Yamanaka ne vienne à l'interrompre.

    Kenichi était poli, il ne disait jamais totalement ce qu'il pensait car les apparences étaient importantes. C'était pour cela qu'il n'était jamais grossier, ou qu'il ne demandait jamais à quelqu'un de le laisser tranquille et de quitter la pièce. Au lieu de cela il faisait de la place pour cette personne, pour son camarade dans le cas présent, le concerné l'invitant à se joindre à lui, à s'asseoir à côté pour lui expliquer réellement ce qu'il faisait ici.*

    Ao invita le médecin à l'appeler par son médecin et, si le Sakamoto hocha la tête en signe de compréhension de la demande, il ne ferait jamais l'inverse. Pourquoi ? Parce que l'usage du prénom n'était utilisé qu'avec des personnes dont il était proche et, aujourd'hui, cette liste-là était complètement vide. Le Yamanaka était poli, il avait ramené des présents pour le médecin, en guise de remerciement pour la prescription, ce à quoi le médecin répondit :


    C'est gentil mais ce  n'était vraiment pas nécessaire. Je n'ai fait que mon travail.  



    Discrétion et modestie, voilà comment il arpentait le chemin de son existence, à présent.  Vint alors le moment pour son camarade de s'excuser, concernant leur première rencontre, et les questions posées, ces questions restées sans réponses. Le visage toujours neutre, sans signe de sympathie ou de mépris à l'égard de Ao, la réponse ne se fit pas attendre.


    Des excuses sont inutiles. N'importe qui aurait agi comme vous, s'ils avaient été à votre place.  



    Et, à force de voir passer des dizaines et dizaines de familles et proches de patient, le Sakamoto savait très bien de quoi il parlait. Kenichi s'attendait peut-être à ce que la conversation se termine ainsi, que chacun reparte de son côté, mais Ao intervint à nouveau pour faire comprendre au médecin qu'il voyait bien qu'il n'était pas dans son assiette. Qu'avait bien pu être l'indice ? Les cernes sous les yeux, ou sa présence ici, tous les jours, bien après que sa journée ne soit terminée ? Quoi que cela puisse être, Kenichi haussa légèrement les épaules, répondant :


    Je vais très bien, merci de vous inquiéter. Juste beaucoup de travail, pour me mettre à la page. Et vous ? Mieux, depuis la dernière fois ?  



    Je vais bien, voilà la phrase qu'il se répétait le plus, en espérant qu'à force de se le répéter il finirait par s'en convaincre.
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    «… Es-tu certain?»

    Une question toute simple, sortie toute seule, motivée par la froideur et le renfermement apparent de celui qui avait accepté de m’accueillir. Cette horrible sensation qu’il essaie de se cacher, de garder la mâchoire serrée, de laisser ses interractions stériles au possible m’empêche de lâcher immédiatement le morceau. "Ne le pousse pas trop, tu ne le connais pas."

    Le choix de ses mots n’était pas laissé au hasard, pourtant. Son ton n’était pas méchant, mais il était particulièrement détaché; je me suis rajusté sur mon siège après avoir laissé le petit panier sur son bureau. Je n’ai pas l’impression de déranger ou d’être un intrus, mais je n’ose pas me détendre trop rapidement. Peut-être qu’il est nerveux ces temps-ci, ou qu’il vit une mauvaise nouvelle un peu trop difficilement; je ne crois pas déranger, mais j’ai l’impression de ne pas aider en étant ici. Ça ne s’explique pas facilement.

    C’est comme si ma présence l’empêche d’être lui-même, comme s’il doit préserver son image… quelque chose qu’il souhaiterait réellement ne pas avoir à faire. Je m’y connais bien; c’est mon travail, jouer de mon image est tout ce que je fais. Impossible de lui dire ça, de le confronter davantage sur le sujet au risque d’être invasif. Par contre…

    «Oui, je vais beaucoup mieux. C’était peut-être fait pour le travail, mais pour moi c’était plus que ça; quelqu’un s’est arrêté, même juste une minute pendant sa journée, pour m’écouter. Ça m’a fait beaucoup de bien, c’est pour ça que je tiens à te remercier.» Qu’il sache que même s’il pouvait m’aider, rien ne l’obligeait à s’arrêter et à le faire; c’est par gentillesse qu’il l’a fait et pas par obligation.

    Peu de gens tendent l’oreille; ils tournent la tête.

    «Ma famille entretient un grand jardin et récolte plusieurs plantes et fleurs; on a un petit excès sur celle-là, je voulais t’en offrir un peu pour ne pas gaspiller.» Qu’il sache aussi que ce présent n’est pas complètement hasardeux, et qu’il n’a pas à être mal à l’aise de l’accepter. «… Je t’avoue, les friandises ne viennent pas de chez moi; elles viennent d’une marchande qui en fait depuis à peu près une vingtaine d’années. Ce sont mes préférés depuis que je suis tout petit, je voulais les partager avec toi.»

    J’ose ouvrir la boîte pour lui, et lui proposer quelque chose. «Si j’en mange une moitié, tu voudrais l’autre?» Du bout d’un doigt, je pointe un quartier d’orange confit : «je sais bien, ce n’est pas au goût de tous les adultes, mais je n’ai jamais su m’en passer.»



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    Kenichi avait appris depuis bien longtemps qu'il devait mettre une barrière entre lui et le reste du monde, une barrière de déférence et de discrétion car, au fond, l'honnêteté ne payait pas toujours. Il avait appris à rester distant et à faire attention à ce qu'il pouvait dire, dire ou montrer, car ses congénères n’hésiteraient pas à utiliser tout cela contre lui. Il devait être de lui-même et de ses réactions, maître de ses paroles et de ses actes, raison pour laquelle, lorsque Ao lui demanda s'il allait vraiment bien, la réponse fut courte et directe.


    Absolument.  



    Depuis quelques années, maintenant, le Sakamoto avait élevé ses barrières encore plus haut qu'elles ne l'étaient auparavant, pour masquer complètement la personne qu'il était devenu. Oh oui, Chinone avait lu son dossier et était consciente de ses démons, ses erreurs et ses pertes, mais cela ne semblait pas être le cas de Ao, devant le jeune médecin. Le Yamanaka tint à remercier une nouvelle fois Kenichi, pour s'être arrêté, pour avoir écouté et, si le médecin fut tenté de dire qu'il aurait fait cela pour n'importe qui, que ce n'était que son métier, il avait pleinement conscience de comment allait sonner cette phrase. Il répondit alors par un simple haussement d'épaule, sans substance, sans saveur, jusqu'à ce que son compagnon ne ramène sur la table le sujet des fleurs et des plantes.


    C'est très gentil de votre part, en tout cas.    



    Peut-être allait-il les mettre dans son bureau, à l'hôpital, histoire d'amener un peu de vie dans cette pièce bien trop froide et impersonnelle. Peut-être bien...ou peut-être pas, il n'avait pas encore décidé. Ce n'était pas comme si cela allait changer grand chose à la vie du médecin, de toute façon, non ? Posant un dernier regard sur les cadeaux rassemblés devant lui, le cœur du Sakamoto manqua un battement lorsqu'il posa son regard glacé sur la moitié de bonbon qui lui fut tendue. Ce n'était qu'un bonbon, qu'un met sans importance pour n'importe qui mais...il fut aussi l'un des mets préférés de la personne la plus importante de la vie du médecin, celle qui n'était plus de ce monde, aujourd'hui.
    A regardé ce quartier d'orange confit, quelques souvenirs remontèrent à la surface et, l'espace d'un instant, pas plus d'une seconde, le regard glacé du médecin se chargea d'une tristesse aux profondeurs abyssales, avant qu'il ne se force à reprendre le contrôle de ses émotions. Se raclant la gorge, il tendit la main pour attraper le quartier, se fendant d'un neutre :


    Cela fait une éternité que je n'en ai pas mangé. Cela ne se refuse pas.  



    Sa fille adorait ces bonbons, jadis. C'était son péché mignon et aujourd'hui...aujourd'hui ce quartier d'orange laissa un goût bien trop amer dans la bouche du père éploré. Il n'en appréciait plus le goût, plus ce que ce met représentait mais il le masqua, relevant son visage pour simplement réagir d'un :


    Je crois bien que c'est la première chose que je mange, de la journée. J'apprécie l'attention, vraiment.  



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    Absolument pas.

    Jamais je n’aurais pu le croire; le mal qui tiraille la peau de ce si saillant visage ne se cache pas. Les larmes restent enfouies en profondeur et ne sortiront sans doute jamais, mais elles sont là. J’ai passé des années à reconnaître les émotions des gens au travers leur non-verbal; ce n’est pas facile, je suis prêt à parier que personne d’autre n’est arrivé à le remarquer avant…

    Ricaner, hausser les épaules, avoir les épaules tendues, s’évacher, croiser les bras… il y a plein de signes qui mènent à comprendre quelqu’un, le message qu’il peut essayer de transmettre. Ce sont les méthodes de Chinone. Des méthodes corporelles. Je n’en ai jamais eu besoin; l’esprit humain n’est traitre qu’à lui-même.

    Je ferais tout pour te ravoir. Je m’ennuie tant de toi. Je regrette.

    Comme un cri que l’on pousse quand l’air est venu à manquer. Comme un poème écrit et perdu au travers du temps. Comme le bruit que fait un coeur quand il casse. Le silence.

    J’entends ce qui ne sort pas. Je lis ce qui ne se voit plus. J’écoute encore ce qui est déjà fini. Je parle avec le silence. Et il répond toujours. Il ne révèle jamais tout, juste assez pour être compris. Il veut être seul, mais il espère secrètement qu’une oreille, qu’une épaule, qu’une main tendue soit seule avec lui.

    «» "Ao, arrête-toi-en là."

    L’homme n’a pas partagé ce genre de friandise depuis longtemps; ça me surprend, mais tout autant je comprends. Il n’ose pas s’approcher des autres, il n’a plus l’habitude de partager. C’est la première chose qu’il mange de toute la journée; il essaie d’oublier, au point d’oublier le premier plaisir de l’homme. On ne peut pas oublier ce qui nous fait plaisir; soit il n’aime pas manger, soit il a perdu le goût à la nourriture.

    Je souris, «et ça me fait plaisir d’en partager un morceau avec toi», puis la vie continue. Il est mieux pour moi de ne pas poser de grosses questions, d’accepter de ne pas tout savoir. Il est mieux pour lui que je n’essaie pas de fouiller, et que j’accepte ce qu’il est devenu avant qu’il ait le courage de me montrer qui il était.

    Laisser la vie continuer, jusqu’à ce que la vague du passé finisse par revenir. Il n’est pas trop tard, mais la journée est bien sur le point de se terminer; rentrer chez moi pour revivre l’ostracisme non-dit de ma famille ne m’enchante pas.

    «… Dans ce cas, est-ce que tu voudrais venir manger avec moi?»

    Oui; là, maintenant. C’est rarement moi qui propose ce genre de chose et ça me rend un peu nerveux, mais j’aimerais bien être accompagné et ne pas avoir à penser à mes problèmes en sortant d’ici.



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    Kenichi était un adepte du mensonge, depuis son plus jeune âge. Il avait rapidement compris que ces mensonges pouvaient être rangés dans deux catégories : le mensonge qu'on utilise pour tromper son monde, avec de viles intentions, et celui utilisé parce qu'il était socialement accepté. Par exemple, lorsque quelqu'un lui demandait comment il allait, la réponse attendue était qu'il allait bien, car son interlocuteur était juste poli et ne souhaitait certainement pas creuser plus en profondeur. Ce mensonge-là était toléré, admis, compris mais jamais dévoilé au grand jour, car toutes les vérités n'étaient pas toujours bonnes à dire.

    Kenichi était aussi conscient de la théorie des trois cœurs. Celui qu'on montrait au public, celui qu'on montrait à ses proches et, enfin, son cœur véritable, celui reflétant sa véritable essence, celui qu'il ne devait jamais montrer à personne. Ce troisième cœur était brisé depuis que sa fille s'en était allé et, il le savait, s'il se mettait à repenser à cette tragédie il ne pourrait jamais plus stopper les larmes. Alors il se drapait d'un sourire d'apparence et d'un mensonge de convenance, car la véritable était trop horrible, trop laide pour être dite à quiconque.

    Jadis il avait été le meilleur fils, le meilleur médecin, le meilleur mari, le meilleur père et, aujourd'hui, par la faute de son propre entêtement, de sa propre arrogance, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il n'avait personne d'autre à blâmer à part lui, raison pour laquelle il ne partageait pas ce morceau de sa vie avec d'autres, car il s'était déjà suffisamment jugé pour toute une vie. Il était fatigué de se détester, fatigué de cette maison vide, fatigué de cette existence sans substance, sans intérêt, mais il imaginait que c'était le prix à payer pour ce qu'il avait fait...ou n'avait pas fait, dans le cas présent.

    Ce quartier d'orange était de trop, la porte ouverte sur un passé dont il avait honte. Il essaya de masquer cette expression sur son visage, cette tristesse qu'il n'avait pas le droit de porter, et préféra rebondir sur la proposition de son camarade plutôt que de continuer à penser à tout cela. De toute évidence, Ao semblait aussi peu ravi de rentrer chez lui que le médecin, alors le concerné hocha la tête en guise d'acceptation, expliquant :


     Volontiers, oui. Je te laisse choisir, je n'ai pas de préférence pour peu que cela soit chaud.



    Son quotidien était suffisamment froid et sans saveur comme cela, il voulait manger quelque chose qui lui ferait se sentir mieux, au moins le temps d'un repas, pour oublier tout le reste. Se levant de son siège, rassemblant ses affaires avant de les ranger convenablement, Kenichi se mit en route en suivant les pas de son camarade. En route, laissant sa curiosité prendre le pas sur le silence plus que gênant, il demanda finalement :


     Vous vous connaissez depuis longtemps, Ueda-dono et toi ?  



    Ils allaient être amenés à travailler ensemble, non ? Autant essayer de comprendre les uns et les autres, pour déterminer la dynamique du groupe. 
    Jonin de Jujou
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    Il accepte. Déjà, je le sens moins à cran, moins fatigué. Signe qu’il souhaite laisser ses soucis de côté, au moins pour un moment. Le rose me monte aux joues; je propose rarement strictement pour éviter de laisser une mauvaise impression, je sais que mon apparence n’est pas plaisante pour tout le monde et que certains préjugés l’accompagnent. D’habitude, c’est moi qui se laisse inviter.

    "Ne t’emporte pas trop. Je savais que tu étais fleur bleue, mais pas à ce point."

    «D’accord!»

    Je me lève aussi, laissant à mon compagnon le temps d’arranger son bureau; c’était soudain, je ne m’imaginais pas l’interrompre aussi longtemps dans son travail… malheureusement, je suis trop occupé à réfléchir pour m’en excuser. Il y a un endroit où je veux aller depuis un bon moment, mais ce n’est pas là où on amène plusieurs amis. C’est moins socialement actif, c’est plus privé, plus intime.

    Non, ce n’est pas ma chambre.

    «J’ai une idée d’où on peut aller. Je suis certain que ça te plaira!» On verra quand on y sera, mais je suis confiant! Pour l’instant, je préfère ne pas lui en dire plus et garder la surprise.

    On sort du bureau; on y laisse le panier puis on finit par partir. Je marche à côté de mon collègue, mais je le laisse nous guider vers l’extérieur; étant nouveau, je n’ai pas encore l’habitude de me retrouver à travers tous les corridors de la brigade. Son bureau a été trouvé parce qu’on m’a indiqué le chemin, sinon j’aurais sans doute mis une éternité pour m’y rendre.

    «Hum…» Je fais mine de réfléchir, j’ai besoin de compter rapidement les mois; ma rencontre avec Chinone n’est pas récente, mais elle ne date pas non plus. «…Je crois que ça fait un peu moins de six mois. Chinone est ma première coéquipière officielle, généralement je ne suis en charge d’aucune équipe et on m’emploie avec à peu près tout le monde.» Avant elle, je n’avais pas d’équipe stable; je suis capable de m’adapter et d’un naturel assez conciliant.

    «Les gens ne la comprennent pas vraiment, et Chinone n’est pas la plus sensible. Par contre, elle est la première partenaire que je comprends vraiment, et je suis content de ma relation avec elle; on arrive à baisser nos gardes ensemble, c’est rare dans le monde des shinobi.»

    On arrive à l’extérieur, j’ajoute que «j’espère avoir la chance d’apprendre à te connaître de la même façon.» Je pense un instant à l’idée de continuer cette pensée, d’admettre à ce qui est arrivé un peu plus tôt. J’ose?

    J’ose.

    «Tu m’as donné l’impression d’être un peu déprimé tout à l’heure, peut-être même un peu triste. Je me trompe peut-être, c’est fort possible même, mais si c’est le cas j’espère un jour devenir assez proche pour que tu sois à l’aise avec moi.»

    Je ne me serais pas retenu bien longtemps, je me connais. Il est préférable pour moi que Kenichi sache ce que j’ai remarqué, et que je n’ai pas peur d’apprendre à le connaître.



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    Kenichi avait l'habitude de mentir, mais il n'aimait pas le faire plus que cela. Il aurait aimé pouvoir être honnête, se mettre à nu devant ses proches, sa famille, ses amis, mais il était aussi conscient que la version franche de lui-même n'était clairement pas belle à voir. Alors il mentait, embelissait les choses, enfournait ses démons sous le tapis en acceptant que, malheureusement, toutes ces vérités n'étaient pas prêtes à sortir. Il savait très bien qu'il faudrait du temps à sa famille pour lui pardonner, mais que l'obstacle le plus complexe serait de se pardonner lui-même, pour un jour pouvoir en parler. Mais dans quel but ? Se sentir mieux ? Il ne voulait pas se sentir mieux, il en avait perdu le droit depuis longtemps.

    Alors il mentait comme il respirait, se cachant derrière des sourires sans sincérité car c'était la seule chose qu'il pouvait faire. Il savait très bien qu'il ne pouvait pas tromper tout le monde, que certains pourraient voir à travers son masque et, de toute évidence, Ao rentrait dans cette catégorie de personnes. Le corps tout entier du Sakamoto lui hurlait de faire demi-tour, de trouver une excuse pour mettre fin à cette discussion, mais il était juste...trop fatigué pour le faire. Alors il suivit le mouvement, hochant la tête quand son camarade lui énonça sa relation avec Chinone.


     La sensibilité n'est pas nécessaire, pour ce que nous faisons, je suppose. Seule importe la détermination à faire le travail. 



    Pour son rôle de médecin, évidemment, c'était bien différent mais c'était un autre sujet sur lequel il ne voulait pas se lancer. Vint alors le sujet de sa propre confiance, de sa propre ouverture aux autres et, s'il y avait beaucoup à dire sur le sujet, beaucoup de blessures à rouvrir pour aborder ce sujet, Kenichi fit le choix de la simplicité. Il expliqua :


     Je ne suis pas habitué à travailler en équipe. En général c'est juste moi et mon patient, mais qui sait ? Peut-être que cela changera.   



    Ou peut-être pas, il était encore trop tôt pour le dire. Il savait que le travail d'équipe reposait beaucoup sur la coopération et la confiance en la personne se battant à ses côtés, il savait donc qu'il ne pourrait pas rester dans le secret bien longtemps. Alors, quand vint le sujet de la tristesse que Ao réussit à capter, à remarquer, la bouche du jeune médecin s'ouvrit par réflexe. Il fut sur le point de tout dire, tout dévoiler, mais il se ravisa avant que les mots ne sortent du seuil de sa bouche. S'il parlait maintenant il ne pourrait plus faire machine alors...mais serait-ce si mal que cela ? Il devait pouvoir le dire, sans admettre...sans tout admettre, non ? Ainsi, soupirant, il avoua à demi-mot :


     Ces bonbons étaient les préférés d'une patiente que j'ai perdu. Les voir, les goûter, ça m'a simplement ramené en arrière. Voilà tout.



    Un autre mensonge, mais il avait l'impression d'en avoir déjà trop dit pour le moment. Bien sûr que Ao s'en rendrait compte, car cette tristesse dans son regard était trop profonde pour être celle qu'on attachait à un patient. Non, cette tristesse était née d'une blessure et d'un lien bien plus profonds que cela.
    Bientôt ils allaient pouvoir s'installer pour manger et, d'une certaine façon, il espérait que ce morceau de conversation ne serait plus abordé, pour son propre bien en tout cas.

    Jonin de Jujou
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    «Ne t’en fais pas, je suis certain que tu seras capable de t’entendre avec elle; ses méthodes sont froides et mécaniques, tu pourras facilement apprendre à la suivre.» Chinone n’est pas si difficile à suivre, malgré tout ce qui se dit et son impressionnante réputation. L’important, c’est d’approcher sans peur les directives qui peuvent nous être données, et ne les questionner que si on voit une alternative meilleure. Puis je ne suis moi-même pas particulièrement difficile.

    On continue à avancer, passant à travers quelques ponts suspendus et plusieurs édifices tenus sur d’imposantes branches. Je l’amène à un endroit spécial qui, je l’espère, saura garder notre discussion privée et à la fois satisfaire ces maigres besoins de sortir et de voir du monde.

    Je comprends très bien ce qu’il veut dire. Sa patiente devait être très importante pour lui, si un détail aussi simple peut ainsi l’amener au bord du gouffre. Encore une fois, c’est ce qu’il ne dit pas qui crie le plus fort à mes oreilles. «Ne m’en dis pas trop, c’est sans doute un secret professionnel… sache juste que si tu te sens trop seul, que tu es triste et que tu as besoin de quelqu’un, je serai là.»

    Je ne veux pas tirer les vers du nez de Kenichi; je l’apprécie et je le respecte. Je vois un homme magnifique qui n’arrive plus à s’exprimer, qui a déjà mal et qui a peur de souffrir davantage. Pousser davantage en reviendrait à risquer d’être impertinent et de le blesser.

    Je ne veux pas perdre la chance de découvrir avec lui une belle complicité, encore moins parce que j’aurais été trop curieux pour me retenir. Je préfère l’emporter avec moi, lui faire passer un bon moment où à défaut d’être lui-même, il puisse cesser d’être ce qu’il n’est pas.

    «En attendant, viens; on va manger. Le restaurant s’appelle le Coeur du Tamia. C’est un restaurant très calme où tu peux choisir de t’asseoir au comptoir de cuisine pour parler avec le chef et tes amis, mais on peut aussi prendre des tables au fond, en toute tranquilité.»

    Une famille a ouvert se restaurant et l’a nommé en l’honneur des écureuils qui viennent se cacher dans les arbres. Creusé dans le grand bois et muni d’un imposant comptoir en pierre, il s’agit d’un établissement très rustique, très intime. Ce n’est pas là où tu vas avec tes amis pour t’amuser.

    C’est là que tu vas quand ça compte.

    On nous guide à une table «au fond, s’il vous plaît». Il y a très peu de monde, et pour l’instant je préfère rester à part; s’il lui vient l’envie d’aller voir à l’avant et observer un instant le chef cuisinier qui s’affaire à divertir ses quelques joyeux clients, j’irai avec plaisir avec lui.

    Autrement, rester seul avec Kenichi me va parfaitement.

    «On m’a souvent parlé de ce restaurant, mais je n’ai jamais su avec qui y aller. J’ai pensé que ça serait calme, mais pas trop morne; je ne voulais pas risquer que ça t’épuise ou que trop d’activité te donne mal à la tête.» On ne fait plus d’endroit comme celui-là, avec une atmosphère aussi chaleureuse, modérément conviviale.

    Bien installé, je laisse mes épaules retomber et je souffle un peu. Même l’extérieur, les rues du village, savent me stresser. J’ai toujours peur que quelqu’un arrive à percer mon secret, que je sois forcé à l’avouer… ce que je ne peux déjà plus faire.

    «Et j’ai choisi pour me faire plaisir aussi; je n’ai pas de gros soucis, mais j’avais besoin de quelque chose de nouveau. C’est aussi pour ça que je suis venu te voir; tu es quelqu’un de nouveau avec qui je serai amené à travailler, c’est important pour moi d’apprendre à te connaître et que je sache quoi faire pour que tu sois à l’aise, et quoi ne pas faire.»

    Apprendre à respecter ses limites, entre autres.



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    Kenichi n'aimait pas travailler avec les autres. Il n'était pas misanthrope ou quoi que ce soit du genre, il n'aimait juste pas l'idée que d'autres puissent dépendre de  lui. Il le faisait déjà suffisamment comme médecin, alors pourquoi se surcharger davantage ? Pourquoi devoir créer une connexion avec d'autres, et risqué d'être vu pour ce qu'il était réellement ? Pourquoi avait-il été forcé de rejoindre cette équipe dont il ne connaissait rien ? Certes les deux semblaient très capables, semblaient même faire de leur mieux pour accueillir le Sakamoto au sein de leur groupe, quand tout ce que ce dernier voulait être était un médecin. Certes il savait qu'aller sur le terrain lui permettrait d'aider plus de monde, mais qu'adviendrait-il s'il échouait à nouveau ? Pourrait-il se relever d'une défaite qui pourrait être celle de trop ?

    Il avait envie de dire oui, de dire qu'il était assez fort pour cela, mais il n'en était plus certain, désormais.

    Ao essayait de le rassurer, de lui dire que la coordination finirait par venir avec le temps et, si Kenichi hocha la tête en signe de compréhension, il n'en était pas sûr car il était le problème. Cela avait toujours été lui, lui et personne d'autre. Lui et son ego qui l'avait plongé dans les abysses desquelles il peinait à se sortir, jour après jour. Ao avait paru étrange au médecin au début mais, maintenant, le concerné le voyait sous une toute autre lumière, ce qui rendait encore plus pénible la distance qu'il essayait de mettre entre lui et son nouveau camarade. Pourquoi ne pouvait-il pas lui rendre la tâche plus simple, et être simplement un connard égocentrique de plus ?


      J'apprécie la proposition, merci.



    Il n'allait évidemment pas s'en servir, car parler de sa fille était le plus grand de ses tabous, mais il appréciait le fait qu'on lui donne l'opportunité de le faire, en tout cas. Il ne méritait définitivement pas une telle gentillesse, de cela au moins il était absolument pas certain.
    Alors, silencieusement, Kenichi écouta son camarade lui parler de ce restaurant, de son ambiance supposément calme de laquelle il ne pourrait que se nourrir, laissant le Yamanaka le guider jusqu'à destination, sans qu'il ne cherche à amener un nouveau sujet de conversation. Pas encore. Soulagé d'être finalement placé au fond, le médecin finit par prendre place, remerciant la personne qui avait placé le duo ici, avant de commencer à réfléchir à ce qu'il pourrait manger, pour son premier vrai repas depuis la veille, au soir.

    Kenichi appréciait le bruit, la vie, la fourmillement de vies tout autour de lui mais, de temps en temps, prendre le temps de lever le pied n'était jamais une bonne chose. S'il le disait à ses patients, ne pouvait-il pas suivre son propre conseil ? Était-il stupide à ce point? Probablement que oui.


    D'ordinaire je préfère le bruit au calme, aussi étrange que cela paraisse. Mais une pause ne va pas me tuer...sans doute. 



    Enfin en place, sentant le poids de toute une journée s'envoler et quitter ses épaules, seconde après seconde, Kenichi s'autorisa un petit soupir de soulagement à demi-caché. Prenant le temps de regarder le menu, sans trop savoir ce qui saurait le contenter, le médecin attendit qu'une serveuse ne vienne à eux, commandant un thé vert pour commencer, pour se détendre, avant de relever son regard vers son camarade, mettant les pieds dans le plat d'un :


     Je me doute que tu as un millier de questions en tête, pour moi. Cet endroit en vaut bien un autre alors, en attendant que la commande arrive...



    Joignant le geste à la parole, le Sakamoto fit signe à son collègue qu'il pouvait ouvrir l'interrogatoire, confirmant :


     Je suis un livre ouvert.



    C'était sans doute le plus gros mensonge qui soit sorti de sa bouche, jusqu'à présent, mais que pouvait-il dire ? Avec chance, peut-être pourrait-il répondre honnêtement à certaines questions.

    Peut-être.
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    Ça se tient; l’éloignement et le silence ne sont pas toujours ce qu’il y a de mieux. Mon travail m’oblige souvent à jouer, à copier cet isolement; c’est bien souvent une lame qu’on se met à la gorge sans même s’en rendre compte. Le bruit, la vie qui grouille tout autour, sert plus qu’on ne le croit à chasser les pensées néfastes.

    Pourtant, des mots veulent sortir, rappeler que cette séparation, ce périlleux trajet, laisse cette sécurité derrière pour ultimement nous révéler à nous-même. «Non, ça ne t’achèvera pas. Je peux m’imaginer pourquoi le calme te donne du mal; tu me sembles être du genre à beaucoup réfléchir. À l’extérieur, c’est tranquille; à l’intérieur, c’est compliqué.» J’espère ne pas trop le froisser en lui admettant mon impression. J’en doute, je pense même qu’au contraire ça pourrait l’amener à calmer un peu son esprit.

    "Qu’est-ce qui te fait dire ça?"

    Quelqu’un qui pense trop est trop occupé à penser pour s’en rendre compte. Introduire ce genre d’idée pousse généralement quelqu’un à mettre de côté ses réflexions, à se demander si c’est effectivement le cas… ça sert à dévier l’attention. Mon but est d’amener Kenichi à réfléchir sur lui-même et moins sur ce qu’il peut ou ne peut pas dire. Il cherche instinctivement où sont ses limites, à voir où je suis prêt à fixer les miennes. Si je me montre ouvert, si je lui avoue ce que je pense, il sera peut-être plus enclin à me répondre sincèrement. Je me montre un peu trop observateur, mais j’essaie de rester sans jugement.

    «Un thé aux fruits pour moi. Froid, si c’est possible.» Ce n’est pas moi qui jugerait comme ça de ce qui est étrange et ce qui ne l’est pas, j’en ai bien assez avec mes propres différences. J’observe un instant la serveuse partir, l’air distrait. J’observe un tantinet l’endroit avant qu’on ne plonge dans le vif du sujet.

    Je me suis fait une image de lui, c’est normal que Kenichi ait fait la même chose; il a raison, je pose beaucoup de questions. «Je me pose toujours plein de questions, oui; je suis de nature curieuse et j’aime en savoir toujours un peu plus sur les gens.» Peut-être un peu trop.

    Mes doigts pianotent sur la table en chêne un petit instant, je laisse les questions venir à moi tranquillement. «Qu’est-ce qui t’a donné goût à la médecine? Est-ce que tu pratiques depuis longtemps?» Ce sont des questions communes, des questions de surface pour en apprendre un peu plus sur son travail, d’où il vient.

    «Est-ce qu’il y a une activité que tu apprécies? Quand tu ne travailles pas, qu’est-ce que tu fais de ton temps libre?» Pour connaître un peu mieux ce qui lui plait; ça doit être dur pour lui de concilier sa carrière de médecin et ses responsabilités pour la brigade, donc je cherche à savoir quel genre d’activité lui ferait du bien et l’aiderait à se vider l’esprit.

    «Quand tu vas te coucher le soir, à quoi penses-tu le plus souvent? Qu’est-ce qui te motive à sortir du lit le matin?» Les questions qui sont pour moi les plus importantes; à quoi il pense, sur quoi il termine sa journée, et qu’est-ce qui le motive.



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    Kenichi avait commencé par aimer son travail, car c'était le meilleur métier au monde, et avait continué à l'apprécier en y découvrant les intérêts qu'il pouvait en retirer. Cela lui permettrait d’affûter ses talents, de se faire connaître et, surtout, d'avoir un but nouveau à accomplir, chaque jour. Mais désormais ce désir était devenu un besoin, un moyen nécessaire de rester occupé, de purger ses pensées pour ne pas s'écrouler à chaque pas. C'était épuisant, fatiguant, mais terriblement nécessaire pour quelqu'un comme lui, s'il voulait continuer de fonctionner. C'était là le côté le moins glorieux de la lutte contre le deuil et la douleur, ce côté qu'il n'était pas prêt à montrer à un autre être vivant. Il ne s'agissait pas d'ego, mais de respect de soi, sans doute.

    Il n'était pas prêt, pas prêt du tout.

    La conversation suivit son cours et chacun fit sa commande, simplement, comme si l'un attendait que l'autre prenne la parole. Alors Kenichi ouvrit le bal, invita les questions qui devaient traiter dans la tête de son collègue, depuis leur première rencontre officielle. Autant mettre les pieds directement dans le plat, non ? Vint alors la première volée de questions sur son métier de médecin, et sa passion pour ce dernier. Un petit sourire se dessina au coin des lèvres, quand la conversation touchait sa passion la plus vive. Moment de relâchement que le Sakamoto utilisa pour avouer :


     Je viens d'une famille de médecins. Je baigne dedans depuis que je suis petit, et je ne me verrai pas faire les choses autrement.



    Cette réussite, ce métier, c'était définitivement ce qui le rendait le plus fier, et cela put aisément se voir en cet instant. La lueur dans son regard, le gonflement de sa poitrine : c'étaient là les signes de la force du lien qui l'attachait à cette voie. Vint alors un autre sujet, plus personnel, celui de ce que l'homme pouvait faire quand il ne travaillait pas. Souriant à l'idée de s'imaginer sans travailler, en repos véritable, le Sakamoto répondit :


    Le temps libre est un concept flou pour moi, puisque je suis pratiquement marié à mon travail. Pour le reste je préfère rester occupé et, pour cela, je trouve que je tir à l'arc fait des merveilles.  



    Cela lui permettait de travailler sur sa précision, tout en restant focalisé sur l'atteinte d'un objectif clair et défini. Il avait besoin de cette routine, pour rester sain d'esprit et ne pas laisser la douleur l'emporter au loin. Kenichi laissa son camarade continuer, essayer de creuser un peu plus profond, pour enlever une couche de plus en rentrant dans le sujet de ses pensées et sources de motivation. Il ne pouvait évidemment pas être honnête, aussi choisit-il de tordre la vérité d'un :


     Ma première pensée ? Je ne saurait pas le dire. Pour la motivation, en tout cas, elle est simple. J'ai un travail dans lequel je suis bon, un travail où je peux faire la différence, et apporter un peu de lumière dans une pièce sombre. Ce serait couard de ma part d'essayer d'échapper à ces obligations.



    Ne sachant pas quoi dire de plus, pour le moment, le médecin tourna alors la lumière vers son camarade. Une conversation allait bien dans les deux sens, non ? Il finit alors par demander :


    Et toi ? Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Qu'est-ce qui t'anime, au fond ?  


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    La vie qui remonte le long de sa colonne, la fierté qui force ses épaules à se montrer encore plus droites, les accomplissements qui viennent doucement illuminer son regard et caresser les plis sous ses yeux pour les faire fondre. Je pourrais fondre, moi aussi.

    Il sourit. Je souris.

    J’ai finalement trouvé quel langue je dois parler, compris ce qui l’anime réellement au plus profond de lui. Ce qui est important pour lui, c’est la famille, la fierté du travail bien fait et l’honneur de pouvoir faire son devoir. Un homme profondément serviable, qui cherche toujours à faire et à refaire, à devenir foncièrement meilleur.

    «» Les mots ne viennent plus, décident de se faire désirer. Pourtant, je pourrais rester assis un bon moment à écouter mon nouveau camarade. C’est ce que je fais; je ne veux même pas risquer de l’interrompre, prendre la chance de lui faire penser à autre chose et voir sa joie s’en aller.

    Tirer à l’arc.

    Un autre travail de précision, un passe-temps qui requiert une certaine minutie; le portrait véritable de l’homme en face de moi se dessine de lui-même. Je commence à comprendre, tout autant que je commence à me perdre en l’imaginant étirer son bras pour décocher. Ses yeux perçants, toute son attention au même endroit, sur une seule chose. Un esprit plein d’ardeur, un corps tendu, une peau dardée par l’encre que je n’ai malheureusement pas le temps de m’imaginer.

    "Redescends sur terre, Ao."

    L’esprit fait de drôles de choses, parfois, au point où il n’arrive plus à se souvenir d’où il en était. Pourtant, j’ai l’intime sensation d’avoir écouté jusqu’au bout. «C’est… inspirant. Je trouve ton dévouement envers ton travail particulièrement admirable et tes valeurs très louables. Je suis content que tu aies partagé un peu de qui tu es avec moi.» Vraiment.

    Peu d’hommes me viennent en tête qui aient été capables de répondre si franchement et sans avoir besoin d’un instant de réflexion à mes questions. Toujours, ils tentent d’embellir la réalité, de se montrer sur leur meilleur jour pour sauver leur paraître. Je m’attendais à ça de Kenichi; j’ai été surpris, très agréablement surpris.

    Par contre, je me redresse un peu quand la balle m’est renvoyée. Les mots ne me viennent pas, puis arrivent en vague pour s’assurer que je sois embarrassé : «…! Ah-euh-je..!»

    Malaise.

    Je finis par me reprendre, demandant d’abord «qu’est-ce que tu veux dire par ça?» Selon le sens, je viens probablement de répondre à sa question, sans même le vouloir. Je reste néanmoins curieux de savoir.

    Je m’efforce quand même à répondre à sa seconde question; celle-là est bien plus claire, je ne risque pas de m’emmêler les pinceaux. «… J’ai toujours été foncièrement curieux, et je viens d’une famille qui accorde beaucoup de valeur aux statuts sociaux sans vraiment s’arrêter à l’homme qui les porte. Ce qui m’anime le plus, c’est découvrir la vie de ceux que je côtoie; je suis devenu shinobi pour servir l’armée de la même façon que ma mère l’a fait, mais rien ne me fait plus plaisir que comprendre comment pensent ceux qui m’entourent.»

    Je rougis. C’est exactement ce que j’ai fait avec Kenichi, au final; je l’ai approché parce que j’avais besoin de savoir à qui j’avais affaire, parce que j’éprouve cette nécessité de le connaître, d’avoir un portrait clair de celui qui devra marcher à mes côtés. «C’est…c’est un peu pour ça que je me suis montré insistant. Je voulais savoir qui tu es, puis quand je t’ai vu j’ai ressenti l’intime conviction que quelque chose n’allait pas.» Je n’avais pas le choix, jamais je ne l’aurais laisser broyer du noir dans son bureau. En tant qu’humain, il était trop important à mes yeux pour que je l’ignore, même si je ne le connais pas.



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    Kenichi n'aimait pas parler de lui pour des raisons évidentes, mais il connaissait aussi l'intérêt de la curiosité humaine, surtout dans son corps de métier. Comment pourrait-il obtenir les bonnes informations, sans poser les bonnes questions à ses patients, sinon ? Car les informations données par les patients, sur leurs antécédents, pouvaient être bien plus utiles que tous les tests du monde : comme médecin, il le savait mieux que personne. Médecin...oui, c'était bien ce qu'il était et, maintenant qu'il en parlait à voix haute à son camarade et peut-être ami, il réalisait à quel point cela faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé de son métier avec une lueur de fierté dans la voix.

    Pendant des années il avait fait le lien entre sa voix et la mort de sa fille, sentant son corps et son esprit se remplir de peine, de chagrin mais surtout de honte. Il avait continué à travailler, pour oublier, pour s'oublier, mais même aujourd'hui il savait que tous les patients du monde sauvés ne ramèneraient jamais son trésor, la prunelle de ses yeux. Rien ne la ramènerait, car il avait cru se prendre pour un envoyé divin, il avait cru tout pouvoir résoudre...jusqu'à réaliser qu'il ne le pouvait pas. Mais cette réalisation ne vint à lui que bien trop tard.


    Être un médecin est la seule chose que je sais faire, la seule chose pour laquelle je suis doué. Mais je ne suis pas du genre à le crier sur tous les toits. Bon nombre de médecins se prennent pour des envoyés divins...moi pas.  



    Plus maintenant, en tout cas. La mort de son enfant avait détruit tout ce qu'il avait d'ego et d'arrogance, pour ne laisser que...rien du tout. Rien, exceptées ses mains qui pouvaient faire des miracles, s'il pouvait arrêter une minute de se détester. Cherchant à prendre une pause, il retourna alors la conversation vers son camarade, pour se laisser le temps de souffler un peu. Alors comme cela il aimait démystifier ce qui n'était pas compris, et percer ses congénères à jour ? Alors il allait être bien plus dangereux que le Sakamoto ne l'avait suspecté de prime abord. Pourrait-il baisser sa curiosité d'un niveau, si le médecin lui en faisant la demande ? Le concerné n'était définitivement pas convaincu.


    Je comprends. Ma famille accorde beaucoup d'importance au statut social, aussi. C'est sans doute la raison pour laquelle ils ont pris la décision de ne former que des membres actifs du corps médical. Une question de prestige et d'image, sans doute.  



    Ceux qui n'arrivaient pas à être médecins étaient ostracisés, voire même bannis de la famille, car une tâche sur un tableau blanc était tout bonnement impensable. Hochant la tête face au propos de son camarade, comprenant pourquoi Ao s'était montré aussi curieux depuis le début, Kenichi répondit enfin, en portant son thé vert à sa bouche :


    Un de mes patients m'a dit un jour que, selon lui, les voies qui sont les nôtres sont nécessairement pavées de malheur et de douleur. Que le secret était d'apprendre à vivre avec ce poids, avec ces pertes, plutôt que de chercher un bonheur inatteignable. Je ne sais pas si je suis d'accord là-dessus, mais je sais que certains doivent se salir les mains, se blesser et s'épuiser, pour que les personnes plus...ordinaires puissent connaître la paix.



    Faisant une petite pause, Kenichi ne pouvait évidemment pas avouer qu'il avait été totalement d'accord avec les propos de son patient. Après cette petite coupure, il termina enfin en croisant le regard de Ao, une expression légèrement fatiguée sur le visage.


    Ne cherche pas à trouver du bonheur ou de la joie dans mon regard, tu n'en trouveras pas. Je trouve de la fierté et un sentiment d'accomplissement, ailleurs. Dans mon travail, principalement, puisque c'est le meilleur métier du monde.  


    Après tout, qui ne voudrait pas passer ses journées à sauver des vies ?
    Jonin de Jujou
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    Un hochement de tête; je comprends amplement ce que dit Kenichi; les médecins peuvent jouer avec la vie des gens, et certains scientifiques ne se privent pas pour pousser leurs recherches plus loin que la morale humaine ne le permettrait. Pourtant, je m’oblige à ajouter que «c’est bien d’être humble, mais je pense que les médecins méritent plus de reconnaissance que ce qu’ils reçoivent en général. Ton travail est crucial et je peux très bien imaginer qu’il n’est pas tous les jours facile.»

    On finit par parler d’autre chose, quelque chose qui m’affecte beaucoup plus et qui a fait longtemps partie de ma vie; le statut. Je viens d’une famille prestigieuse, d’une lignée de nobles samourai. J’en suis venu à penser que l’image n’est pas aussi importante que les traditions, que l’aspect de continuité.

    C’est pour ça que je déplais. Je n’incarne pas cet aspect si important, je ne partage pas l’envie de renforcer ces traditions; je ne l’ai jamais vraiment fait, mais quand elles en sont venus à être un risque pour moi, pour mon futur et pour mon bonheur…

    J’ai vite commencé à détester les traditions.

    Elles sont ennemies du changement et font bien trop souvent obstacle à l’épanouissement de ceux qui se font imposer de les respecter, presque toujours par dépit. «Je trouve le bonheur et sa poursuite trop important pour accepter de laisser tout le monde s’épuiser à me l’offrir. Ma famille est très traditionnaliste, je viens d’une lignée de samourai; je ne partage plus les mêmes valeurs que ma famille parce que je crois que le bonheur de chacun peut être atteint, et parce que j’ai choisi de ne plus sacrifier le mien.» Mon air un tantinet déprimé finit par s’en aller et mon message, même sous-entendu est évident.

    Chacun est responsable de son propre bonheur, qu’il passe par celui des autres ou non. C’est cette poursuite du bonheur qui aide le monde à tourner, qui permet aux gens de me dire ce pourquoi ils se réveillent le matin. Je ne bois pas tout de suite, bien trop pris par les dernières paroles pour amener mon thé à mes lèvres.

    J’observe Kenichi un long instant. Je cherche. Son bonheur et sa joie.

    Je suis passé de la déprime au sérieux, puis du sérieux à la joie. On ne me qualifie pas d’optimiste, et je ne suis pas habitué aux promesses en l’air; «… pourtant, je peux voir ton bonheur et ta joie qui essaie de ressortir. Je suis prêt à te partager les miens jusqu’à ce que ça arrive.» Je ne peux pas savoir quel mal s’efforce de le maintenir écrasé à terre, mais je vois bien que Kenichi est comme il est parce qu’il se retient d’aimer vivre à nouveau. «… Je pense que tu te sens coupable et que tu ne penses pas mériter d’être heureux. Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi.»

    Est-ce qu’une vie sans bonheur est réellement une vie?





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    Plus la conversation se prolongeait et plus Kenichi prenait le risque que son collègue puisse le percer à jour, c'était un risque qu'il avait en tête. Aussi essayait-il d'en dire le moins possible, ou de rester évasif, mais certaines questions ne pouvaient malheureusement pas être esquivées. Quand son camarade expliqua qu'il comprenait son humilité, mais que son travail était tout de même très important, Kenichi hocha la tête en confirmant les propos de son camarade. Il n'avait jamais eu l'intention de dire le contraire, de dénigrer sa voix, mais la vantardise ne faisait plus partie de l'équation depuis bien longtemps.


    Certains choisissent cette voie pour la prestige, pour gagner la reconnaissance des autres, mais les autres font ce choix parce que c'est la chose à faire. La voie la plus noble de toutes : celle de réparer ce qui a été brisé. Jadis j'étais de la première catégorie, maintenant je suis de la dernière.



    Il pouvait au moins admettre ce changement, sans pour autant prendre le risque d'être jugé. Après tout, l'évolution faisait partie de la vie de chacun, non ? La conversation continua sur le sujet de la famille du Yamanaka, et son point de vue sur la recherche du bonheur. Le Sakamoto ne partageait évidemment pas cette vision des choses, pas concernant sa propre personne en tout cas, mais il ne tint pas à rebondir dessus. Au lieu de cela, quand Ao mentionna la culpabilité qu'il sentait de la part du médecin, le concerné balaya négativement sa tête, avant de nuancer la réponse de son collègue.


    Ce n'est pas ça. C'est juste que...dans mon corps de métier, nous avons un rapport particulier avec la mort. 



    Réponse évasive et floue, encore une fois, mais il ne tarderait pas à expliquer le fond de sa pensée, sans creuser trop profond pour autant. Ainsi, plongeant dans certains souvenirs de médecin, certains moments importants partagés, Kenichi se rappela de quelques visages, quelques instants, quelques paroles, avant d'expliquer :


    Nous formons une connexion avec nos patients. Quand ils sont sauvés et que leurs familles nous remercient, c'est génial. Mais quand on perd un patient...  



    Cela revenait presque à perdre un membre de sa propre famille, pour ainsi dire. La distanciation n'était pas quelque chose de aisé pour tout le monde, mais qui s'apprenait au fil du temps. Ainsi, conscient qu'il commençait déjà à se perdre dans ses pensées, qu'il n'aimait pas la direction qu'il prenait, il se racla la gorge comme pour se recentrer, avant de continuer d'un :


    Bref, je m'égare. Tout ça pour dire que travailler avec la vie d'autrui entre ses mains, littéralement, amène forcément son lot de pertes, et de culpabilité. A mon sens, on ne peut pas avoir l'un, sans l'autre. 



    C'était une partie de la vérité, mais il savait que ce n'étaient pas ses patients perdus qui l'avaient rendu ainsi. C'était une perte particulière, une qu'il aurait voulu vocaliser, sans se sentir capable de le faire sans s'écrouler. Une autre expression de tristesse passa sur son visage, un instant, avant qu'il n'attrape sa tasse de thé, pour se concentrer sur autre chose. Enfin, réalisant qu'il monopolisait la parole, il conclut sur un ton plus neutre d'un :


    Je dois admettre quelque chose. Je crois que c'est la première fois que je parle autant de moi, ou que je parle autant tout court, depuis...très longtemps. Cela fait bizarre.

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    "Qu’est-ce que tu veux savoir? D’où te vient cette idée qu’il cherche à se cacher?"

    Je ne sais pas, et j’ai l’impression de patauger dans cette conversation pour trouver un sujet qui est enfoui si profondément que je devrais plonger dans un infini océan d’émotions et un labyrinthe psychologique avant de m’y rendre. Si je peux passer des heures ainsi, sans souffle et à l’aveugle, c’est aussi évident que Kenichi ne ferait qu’en ressortir blessé.

    Je ne veux pas qu’il parte d’ici en se sentant plus mal, qu’il regrette de s’être joint à mon équipe ou qu’il s’impatiente. Les pincettes ne me semblent pas nécessaires non plus, bien au contraire; le traiter en enfant ou tourner trop longtemps autour du pot serait une insulte plus qu’autre chose.

    Puis, je ne veux pas d’une conversation stagnante. Je suis là pour apprendre à connaître Kenichi, et il est bien plus qu’une poignée de secrets.

    «Je comprends mieux ce que tu veux dire. Difficile de n’avoir aucun attachement pour ceux que tu côtoies, encore plus difficile de rester serein en les voyant partir. Même si ce n’est pas ta faute, c’est facile de te dire que tu as failli à la tâche ou que tu as laissé tomber ton patient. » Je finis par prendre une gorgée de mon thé, encore un peu pensif.

    Finalement, la réponse est là; le médecin qu’il est ne ressemble pas à celui qu’il était jadis. Une telle maturité, une telle sagesse, ne vient qu’après une longue réflexion. Son esprit porte les marques d’un deuil qui n’est pas encore résolu, il est resté coincé sur un chapitre de sa vie et il ne sait pas comment le terminer. La dévotion absolue à sa carrière est en réalité éprouvée, elle sert d’ancre.

    Une sorte de porte pour la rédemption.

    «Les gens n’osent pas toujours parler d’eux, en général ils n’aiment pas trop de peur de se vanter au point de sembler déplaisants. Pourtant j’aime bien, je trouve qu’à travers ton travail, tu as acquis beaucoup de sagesse, et ça me fait réfléchir. C’est quand même dommage que tu n’aies plus trop l’habitude de discuter comme ça, je t’avoue que j’apprécie vraiment ta façon de voir les choses. Qu’est-ce qui fait bizarre, exactement?»

    J’encourage une réponse, en attendant qu’on vienne éventuellement demander ce qu’on compte manger; pas pour meubler, loin de là. J’aime voir Kenichi se questionner, l’écouter; ça me semble être quelque chose qui manque à sa vie, d’avoir quelqu’un pour l’entendre. De la même façon, j’apprécie le fait que ça soit à moi qu’il accepte de parler, je me sens privilégié.



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    Jadis Kenichi avait été arrogant et très sûr de lui, certain d'être le nouveau prodige de la médecin, le plus grand chirurgien de sa génération et, pendant un temps, son talent fut à la hauteur de son arrogance...jusqu'à ce qu'il ne le soit plus. Arrogance, orgueil : tout cela était envolé, à présent, pour ne plus laisser que la honte et le dégoût de soi-même. Voilà pourquoi il n'avait pas voulu avoir cette conversation, voilà pourquoi il avait été en retrait tout du long, car parler de lui viendrait à ouvrir des portes qu'il voulait garder closes, aussi longtemps que possible. Mais qu'espérait-il, à fond, à discuter avec un membre de la brigade d'interrogation ? Son secret n'allaient certainement pas le rester, bien longtemps.

    Il expliqua donc son point de vue sur son métier, sur la mort que tous les médecins devaient accepter, et sur la distance qu'il fallait mettre entre eux et leurs patients, pour simplement se protéger. Mais ce n'était pas simple, il fallait de l'expérience et de la résilience pour y aller : lui, il n'y arrivait plus. Plus depuis sa fille, en tout cas. Alors, quand son collègue donna son avis sur le sujet, sur la perte de patients, la réponse du médecin fut claire et nette.


    C'est le prix à payer. Nous l'acceptons tous.



    Bien sûr, il y avait un monde entre faire un serment et le respect, mais cela était une autre histoire. Changeant de sujet, admettant qu'il parlait sans doute trop à son goût, Kenichi ne fut pas étonné par les propos de son camarade, car plus quelqu'un parlait et plus cela lui permettait de le découvrir, de lever le voile de mystère qui l'entourait. Chaque parole était une pièce de puzzle en plus et, à son goût, le Sakamoto trouvait qu'il en avait bien trop donné. Alors, quand on lui demanda pourquoi il trouvait cela étrange de parler autant de lui, il replongea dans un passé où tout ce qu'il adorait était de se vanter, qu'on reconnaissance son évident talent. Sa famille aurait sans doute bien du mal à le reconnaître, aujourd'hui.


    Je ne suis simplement pas du genre causant, voilà tout. Les actions valent plus que tous les mots du monde.



    Mais il savait aussi qu'aucun discours ne parviendrait à le faire oublier ce qu'il avait fait, ou pas fait. Alors il travaillait en espérant que un jour, peut-être, il serait pardonné...mais il n'était pas naïf pour autant. Comprenant que la discussion atteignait le point mort, et avant qu'elle ne reparte à nouveau, le jeune homme s'enfonça un peu plus dans son siège, passant une main sur sa nuque engourdie, avant d'expliquer :


    Je ne vais pas tarder à y aller, de mon côté. Je dois encore passer à l’hôpital, pour voir deux ou trois patients, avant de rentrer. Je te remercie, en tout cas, pour l'invitation.



    C'était la meilleure excuse qu'il pouvait utiliser, pour s'échapper d'ici avant de finir par en dire trop. Certes cette excuse était véridique, mais en même temps quand n'avait-il pas des patients à consulter ? Espérant que son camarade ne le prenne pas mal, il demanda alors confirmation finale, d'un :


    On se revoit demain, au bureau, j'imagine ?  

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    Des paroles rigides, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre comment ça fonctionne; je suis convaincu d’être encore une fois allé trop loin, sans savoir exactement ce qui a été dit pour en arriver là si vite. Les mots me restent longtemps à l’esprit, les actions valent plus que tous les mots du monde.

    Le seul geste qu’il me faut faire est hors de ma portée, de toutes les façons que je puisse imaginer; j’ai l’impression d’être un docteur qui ne doit pas administrer son traitement. Ça ferait tellement de bien, mais ça pourrait tellement mal tourner…

    «»

    Qu’est-ce que tu attends de moi? Qu’est-ce que j’attends?

    La commande n’est même pas encore passée; pour moi, le sous-entendu est cette fois plus qu’évident. J’ai l’air déçu; c’est difficile à supporter de te voir partir si vite, et ça fait mal de m’imaginer qu’un repas de plus a été sauté. Comme si tu préférais crever de faim.

    Est-ce que je dois laisser ça arriver? Est-ce que je dois dire non? Est-ce que je peux dire non?

    Je hausse mollement les épaules, l’air pratiquement abattu : «… J’aurais vraiment voulu m’assurer que tu aies au moins mangé avant de partir. J’ai peur que tu t’épuises.» Ça doit faire longtemps que quelqu’un ne s’est pas inquiété à ton sujet. Moi, je m’inquiète. J’ai moi-même l’impression d’échouer, de faire une erreur, maintenant.

    Sauf que ça n’apporte aucune sagesse, juste de la déception. "Tu vois? Je t’avais dit de ne pas pousser trop fort; tu ne sais pas qui il est, tu ne peux pas le savoir aussi vite. S’il n’est pas prêt, il n’est pas prêt."

    Je ne suis pas d’humeur à me prendre ce genre de leçon non plus. J’accepte les conséquences de ce que je fais, et je choisis les risques qui vont avec. «Je ne veux pas te voir partir avec ce genre d’air, mais je comprends tes responsabilités. Avant que tu partes, tu m’autorises à te donner quelque chose?» En même temps, je me lève. Les actions valent plus que tous les mots du monde, mais jamais je n’oserais m’imposer ainsi à quelqu’un.

    Si on m’en donne le droit, si ce n’est pas trop déplacé, je m’approcherai pour te prendre dans mes bras. Je ne suis pas médecin, mais c’est le seul traitement que je connaisse; il n’y a pas de cure miracle, mais j’arrive à m’imaginer que ce genre de contact humain te manque depuis longtemps.

    Je te l’offre. Je veux ouvrir la porte de tes émotions et les regarder couler à flot. Ça fait moins peur que de te voir partir le ventre vide et le coeur encore plein. Ce n’est pas le câlin que tu désires, j’en suis certain; je ne suis pas cet être cher qui ne peut plus t’offrir cette proximité, mais je suis certain d’être le premier câlin qu’il te faut.

    Ce qu’il te faut, c’est la preuve que tu n’es pas un monstre, que personne n’a de raison de te fuir. «Prends soin de toi, d’accord? Je reviendrai te voir demain, si tu veux… je ne veux pas m’imposer.»



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    Certains arrivaient à faire face aux sujet les plus difficiles avec brio mais le Sakamoto, de son côté, avait appris à les esquiver avec maestria, surtout quand les réponses qu'il avait à donner n'étaient pas bonnes à entendre. Il savait que son collègue était perspicace, que plus il posait de questions et plus il se rapprochait de la vérité, d'une vérité que le médecin n'était pas prêt à assumer et vocaliser. Il avait essayé de gagner du temps, de rester flou mais, quand il sentit qu'il n'avait plus d'autre option, une seule était envisageable : la fuite. Fort heureusement, tout médecin de son état, il avait toujours des milliers de raisons pour retourner travailler, que ce soit plus consulter des patients ou pour faire le suivi de certains dossiers, excuses dont il n'hésita pas à se servir, aujourd'hui.

    Son collègue était déçu et, quand il s'inquiéta de son estomac vide, le Sakamoto balaya cette inquiétude d'un revers de la main, expliquant :


    Je grignoterai quelque chose à l’hôpital, aucun problème.  



    La nourriture de l'hopital était...mangeable, au mieux, mais il avait fini par s'y habituer avec le temps. Jadis il cuisinait, ou son ex-femme lui préparait toujours des repas à l'avance, mais aujourd'hui...aujourd'hui la nourriture de l'hôpital allait devoir faire l'affaire. Prêt à partir, conscient qu'il ne pourrait pas esquiver les questions les plus personnelles indéfiniment, pas de cette façon en tout cas, le jeune homme s'apprêta à partir quand son collègue tint à lui faire un dernier cadeau. Un de plus ? N'en avait-il pas déjà beaucoup fait, aujourd'hui ? Il s'était attendu à tout, mais en aucun cas à une embrassade comme celle qu'il reçut subitement.

    Jadis Kenichi avait été tactile, comme un moyen de montrer son affection aux membres de sa famille, comme un moyen de rassurer ses patients, mais aujourd'hui ce côté-là lui venait bien plus difficilement. Il avait du mal à être proche de quelqu'un, physiquement ou mentalement depuis...depuis ce jour-là. Alors s'il resta de marbre un instant, surpris, incapable de penser au-delà du moment présent, le médecin finit par poser une main dans le dos de son ami, comme un remerciement silencieux.

    Vint alors le moment de partir, de se séparer jusqu'à demain et, quand Ao essaya de marcher sur des œufs, de ne pas s'imposer, le médecin affirma sereinement :


    Tu ne t'imposes pas, sinon je ne le proposerai pas. Prends le comme un compliment, je ne suis pas le plus sociable des hommes. 



    Saluant son camarade une dernière fois, le jeune homme se dirigea vers la sortie et, en prenant la direction de son lieu de travail, il lâcha un profond soupir, avant de passer sa main dans ses cheveux.


    Eh bien...ce n'est pas passé loin... 

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    On m’a souvent dit que je suis obstiné, que je n’apprends jamais ma leçon et que je suis persistant au point d’être irritant. Pourtant, les résultats n’ont jamais été si mauvais qu’ils m’ont poussé à changer, amenés à arrêter de chercher. Pour cette fois, pour une fois, je ressens satisfaction à ne pas tout savoir et à ne pas chercher plus loin. De nature impatiente, attendre des réponses est une véritable agonie, mais…

    Je prendrai le temps, cette fois-ci, de la même façon qu’il fait l’effort de se montrer un peu. Ses difficultés se voient bien, tant que l’on choisit d’observer un minimum; il a dû passer longtemps sous le radar de ses patients et de ses proches à vivre en cette espèce d’exil social et émotif. C’est important qu’il sache que quelqu’un est prêt à briser cette isolement; qu’il me voit comme une plaie ou comme un camarade m’importe peu.

    C’est pour son bien.

    «C’est comme ça que je le vois!» J’arrive à reconnaître mon privilège et l’opportunité qui m’est offerte. Somme toute, notre première vraie rencontre ne s’est pas si mal passée et l’appréhension que j’avais à lui parler a complètement disparu. «Je viendrai demain en soirée, un peu plus tard qu’aujourd’hui.»

    Il finit par quitter; je le salue moi aussi une autre fois en le regardant partir. Avant de rentrer, j’irai payer nos boissons et un peu plus à l’avant pour avoir monopolisé une table pour finalement ne rien manger… Ça, c’est rageant et malaisant; j’aurais bien voulu voir ce qu’il y avait d’intéressant à essayer sur leur menu pour la première fois que je viens. J’aurais pu manger tout de même, mais la solitude m’aurait pesé et ça m’aurait déplu.

    La vie continue, même si je me vois encore autour de la table alors que je rentre. Le domaine Yamanaka ne m’attend pas, mais c’est certain qu’un petit quelque chose à manger m’attend quelque part dans ma cuisine.

    … Déprimant.



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