Voilà quelques jours à peine que Momiji était rentré de sa mission à Akaikubochi (litt. vallon rouge), elle n'était pas encore repartie en mission depuis occupée à l'entraînement et à être auditionné dans l'affaire qui avait mené à la mort de Kaiteki Koshinuke. Bien qu'elle est suivie l'une des règles les plus importantes du code des ninjas, elle en avait aussi méprisé une seconde qui était d'ailleurs la première inscrite dans ce même code.

Règle n°1, un shinobi doit suivre les ordres de ses supérieurs, murmura la jeune femme au fond de son lit le regard fixé au plafond.

Il faisait déjà noir depuis longtemps, mais Momiji ne dormait pas, l'esprit trop accaparé à ressasser les événements de derniers jours. Le retour à Seizangakure no sato s'était fait dans un silence de mort rompu uniquement par les ordres du chuunin Teka Waibe afin de sécuriser leur retour au village. Le chef d'équipe n'avait pas dit grand-chose depuis que les enfants du vallon avaient été sauvés de cette bande de Saragumi par leur équipe composée de Teka Waibe, Shōchishimashita Hōkuai, Udezuku Momiji et enfin Koshinuke Kaiteki. Pourtant, les regards qu'il lançait à la kunoihci en disaient long sur ses intentions une fois de retour à Seizan. Waibe avait simplement l'intention de charger la mule en remettant la responsabilité de la mort de Kaiteki sur les seules épaules de Momiji et il aurait raison d'une certaine façon. Si Kaiteki était mort au champ d'honneur, c'était bien parce que la genin avait pris la décision de refuser un ordre direct de son supérieur hiérarchique. Si Kaiteki était mort à l'entrée de ses gorges, c'était bien parce que Momiji avait décidé de le sacrifier afin de sauver les enfants d'Akaikubochi et également de sauver toute l'équipe. Si Kaiteki était mort, c'est parce que Momiji avait suivi l'une des règles primordiales du code des ninjas :

Règle n°4 : Un shinobi doit faire passer la mission en premier, murmura-t-elle à nouveau dans le noir de sa chambre, les poings serrés sous les draps.

Tout le long du chemin, elle avait porté le corps de son camarade décédé sur ses épaules refusant d'être relayé par Hōkuai. Au moins, lui ne la regardait pas différemment, Momiji ne savait pas si à sa place le jeune genin aurait fait le même choix, mais en tout cas, il ne semblait pas la blâmer pour la mort d'un des leurs. La situation était compliquée.
En-tout-cas à leur retour chacun avait été auditionné plutôt rapidement à commencer par le chuunin et chef d'équipe. Comme Momiji s'y attendait, Waibe avait décrété que son geste inconscient avait précipité la mort de Kaiteki, mais il n'a pas omis la raison qui avait poussé sa subordonnée à agir ainsi. Hōkuai avait dû énoncer les faits en toute neutralité, sans omettre aucun paramètre, Momiji n'en doutait pas. Et lorsque ce fut son tour, la jeune femme avait été d'une précision aussi chirurgicale que celle d'Hōkuai lorsqu'il lançait un shuriken. Elle regrettait la mort de Kaiteki, mais à aucun moment elle regrettait sa décision qui était la meilleure décision à prendre en de telles circonstances.

Après cela, l'attente avait été longue, l'équipe avait été à nouveau auditionnée plusieurs fois afin de vérifier que les versions concordaient et ne changeaient pas en chemin. Puis ce matin même, Momiji avait été convoqué au bureau du Seizankage. Bien sûr, elle ne l'avait pas vu directement et avait été reçue par un juunin instructeur qui lui avait par de la décision de l'élever au grade de chuunin. Elle était blanchie des accusations d'insubordination portées à son encontre par son supérieur Teka Waibe.
Pourtant malgré la tournure favorable que prenait l'affaire, la kunoichi ne trouvait pas le sommeil du juste ce soir-là occupé à contempler son plafond puis à se retourner dans tous les sens sous la couette. La jeune femme ne savait pas vraiment vers quelle heure, mais elle se leva, s'habilla de sa tenue de mission puis s'engouffra dans le dédale des sentiers de Seizangakure no sato pour se rendre au terrain d'entraînement avec la ferme intention de se défouler.


Arrivée à une centaine de mètres de l'un de ses terrains d'entraînement favoris Momiji remarqua un danseur du soir occupé à faire tournoyer une lame enflammée dans la nuit noire. L'homme de haute stature semblait pratiquer les katas du kenjutsu, mais à forte intensité comme s'il combattait véritablement un ennemi invisible. Enfin, le solitaire cessa son combat imaginaire pour se reposer, mais Momiji se tenait toujours loin du terrain encore absorbé par les flammes qui léchaient l'arme du bretteur. S'il n'avait pas été dans l'enceinte de Seizangakure no sato qui offrait une sécurité relative aux villageois, on aurait presque pu s'imaginer qu'elle était plongée dans un genjutsu. La kunoichi restait immobile sans doute encore plongée dans les événements tout récent de ce qui appartenait déjà au passé...
Enfin, elle sortit de sa torpeur sans pouvoir déterminer le laps de temps qui s'était écoulé pour retrouver le soldat assis sur un rocher de la plateforme d'entraînement. Cette fois-ci, elle s'approcha et il ne mit pas longtemps à détecter sa présence.

Il la questionna, elle l'observait... Le seizanjin faisait peut-être une tête et demie de plus qu'elle, dans la vingtaine, des cheveux blancs, vêtu intégralement de noir et porteur d'un bandeau sur les yeux. Était-il aveugle ? Peut-être ou bien, il s'entraînait volontairement en se couvrant les yeux ce qui forçait le respect dans les deux cas.
Étant donné que Momiji n'avait pas répondu tout de suite, le bretteur enchaîna en répondant à sa question silencieuse. Il était donc bien aveugle et suggérait librement de profiter l'un de l'autre afin de s'exercer :

Je n'étais pas parti pour trouver un partenaire d'entraînement, à vrai dire, je ne trouvais pas le sommeil et je ne connais pas meilleur défouloir que de s'entraîner avec rigueur, répondit enfin la kunoichi. Autant profiter de votre présence afin d'assouvir mon besoin d'exercice et votre condition ne m'empêchera aucunement de vous malmener s'il appert que j'en ai les moyens physiques. Une seule condition ne jouez pas les tendres avec moi non plus, ajouta avec fermeté l'Udezuku.

Supposant que le seizanjin accepterait pleinement les modalités de la rencontre, Momiji prit rapidement sa garde décrochant son kanabō fixé dans son dos. Elle tint l'arme à deux mains, resserra sa prise sur le manche de métal lacé de cuir rouge, la tête de son arme fixant la lune au-dessus des deux soldats. La kunoichi descendit légèrement sur ses appuis prête au combat...

L'aveugle accepta les conditions imposées par l'adolescente et prévint son adversaire de se mettre en garde bien qu'elle le soit déjà, Momiji ne put s'empêcher de resserrer ses mains sur la garde de son kanabō. Loin de sous-estimer l'homme qui lui faisait face à un bandeau sur les yeux, la kunoichi se savait encore faible par rapport à des soldats d'Onogoro plus expérimenté et plus gradés qu'elle. Bien sûr, elle ne connaissait pas le grade du bretteur, mais se méfiait beaucoup des samouraïs et plus largement des utilisateurs de kenjutsu qui pouvaient rapidement devenir mortels.

Le round d'observation s'étendit dans la longueur sur une bonne trentaine de secondes qui parurent interminables à Momiji. Elle n'osait pas encore attaquer s'attendant à une riposte rapide et préféra laisser l'initiative à son partenaire d'entraînement. Lorsqu'enfin celui-ci s'avança vers elle d'abord lentement puis plus rapidement juste avant d'attaquer, mais la course lente avait permis à la combattante de s'y préparer. Elle vit la lame du sabreur venir tenter de la lacérer latéralement au torse, mais forte de sa petite expérience au corps-à-corps, elle parvint de justesse à parer le premier coup en plaçant son kanabō dans le bon alignement. L'aveugle n'en avait pas fini, car plusieurs autres coups suivirent obligeant Momiji à réitérer sa parade à chaque fois sans pouvoir riposter. Le bretteur était légèrement plus rapide qu'elle, mais elle faisait de son mieux pour ne pas se laisser surprendre. Chaque fois, l'adversaire frôlait de la mutilé d'ailleurs l'un des coups y parvint juste au-dessus de la clavicule surprenant la jeune femme qui laissa échappé un léger râle de douleur.

<< Rateraruparī, parades latérales, prononça l'Udezuku en se parlant à elle-même afin de se concentrer sur les enchaînements de parades qu'elle avait dû effectuer. >>

C'est à ce moment-là qu'elle décida de passer à l'action profitant de ce blocage mal chanceux, elle fit glisser son arme jusqu'à ce que l'une des aspérités pointues viennent buter contre la lame. Puis, elle projeta tout le poids de son corps et du kanabō en direction de son vis-à-vis pour le repousser. Dans le même mouvement, elle pivota pour donner de l'amplitude dans son mouvement et fit fendre l'air à son arme pour venir frapper l'aveugle en visant les cotes :

<< Saidogādobureiku, brise garde latérale, exprima-t-elle en pensée. >>

Forte de sa position qu'elle est ou non fait mouche, elle vint planter son kanabō au sol tête en bas puis l'utiliser comme point d'appui pour venir se projeter une jambe en avant vers son adversaire tentant de le frapper au visage. Une fois son pied au contact d'un élément solide qu'il soit une partie du corps de sa cible, son arme si celui-ci a paré ou bien le sol s'il a esquivé Momiji s'élance d'un bond vers le haut et tente de faire retomber son arme avec fracas depuis le ciel sur son adversaire.

<< Rankiryuu no Seizan, turbulence de Seizan, murmura-t-elle pour elle-même dans son esprit avant de reprendre une position de garde espérant avoir le temps avant une possible contre-attaque adverse. >>

Tour ::

Aucun doute, Momiji avait très rapidement remarqué une différence de niveau entre eux, son adversaire était vif et agile. Peut-être était elle plus forte que lui sur le plan poids puissance bien que cela reste à prouver, mais il avait une toute autre manière de faire, une manière qui poserait problème à la kunoichi tôt ou tard. L'escrimeur avait esquivé sa brise garde latérale puis avait bien réagi face à son enchaînement venu du ciel, bloquant puis parant avec efficacité. Après le Rankiryuu no Seizan, la combattante fut repoussée avant un nouvel assaut du bretteur.
D'après ses dires, l'affrontement ne faisait que commencer et comme elle, il avait décelé leur différence de niveau. Il utiliserait donc sa vitesse et sa technique pour faire fi de sa garde puis à terme l'emporter. L'aveugle ne se fit pas prier et enchaîna une nouvelle série de coups plus rapide cette fois, une attaque basse au ras du sol visant ses points d'appuis. Hors de question de parer cette fois, l'homme était trop rapide, elle s'exposerait inutilement. Non, elle préféra sauter légèrement pour voir passer sa lame en dessous puis se vit forcer de parer un coup d'estoc de justesse alors que la lame de son adversaire filait déjà pour la lacérer de bas en haut. Forte de sa position, elle eut l'instinct de poser sa main faible sur le haut de son arme pour s'en servir afin de parer comme l'on se servirait d'un bō. C'est uniquement ce réflexe hasardeux qui permit à Momiji de palier à la vitesse d'exécution de son vis-à-vis. D'ailleurs à nouveau, la pointe de la lame de l'aveugle vint l'écorcher légèrement cette fois au menton :

<< Natsu no ha, la feuille d'été. Rateraruparī, parade latérale, puis cette nouvelle parade que je ne saurais nommer, se répéta en pensée Momiji comme un mantra pour apprendre par cœur des combinaisons de techniques. >>

Ainsi positionner, le kanabō de Momiji à l'horizontale au-dessus de la lame du bretteur, elle comprit qu'elle avait perdu cette première manche. Ainsi placer, il aurait suffi à son adversaire de la transpercer à la gorge sans qu'elle ne puisse rien faire pour empêcher cela :

Vous êtes plus rapide, plus technique et sans doute bien plus expérimenté que moi, avoua Momiji. Et je suis morte, trancha-t-elle avant d'abaisser son arme.

La jeune femme était déçue d'elle-même, mais pas fâché d'avoir fait quelques passe avec cet homme cela lui serait bénéfique. Cette parade qu'elle avait instinctivement utilisée face à ce coup tranchant venu du sol n'était pas anodine bien que le kanabō ne soit pas une arme très adaptée à ce type de parade. Peut-être qu'une modification de l'arme pour lui ajouter une poignée additionnelle dans le prolongement de l'arme aiderait à consolider sa garde.
Pourtant, il lui faudrait bien gagner en vitesse, hors de question de se laisser devancer par tous les gugus qui maniaient un sabre. Eux auraient toujours l'avantage de la fluidité de leur lame sur la lourdeur de son kanabō, mais c'était à l'utilisateur de palier les désavantages d'une arme. Momiji allait donc se concentrer sur l'objectif suivant : manier le kanabō aussi rapidement qu'un escrimeur manie sa lame :

On recommence, lança Momiji.

Cette fois à distance de son adversaire et non plus au contact, la jeune femme décida de prendre l'initiative. Elle chargea aussi rapidement qu'elle pu en se projetant à hauteur du visage de son opposant puis lança une série de coups de pied en visant le visage de son adversaire, emporté par l'inertie de sa charge, elle fila dans le dos de celui-ci. À peine eut-elle posé un pied au sol qu'elle balança son kanabō au ras du sol tentant de faucher son adversaire avant de venir abattre son arme de haut en bas tentant à nouveau d'écraser celui-ci sous son coup.

<< Oikaze no Seizan, vents favorables de Seizan. Shibakariki, la faucheuse puis enfin Haigādoburīzu, brise garde haute, verbalisa-t-elle dans son esprit énumérant les techniques qu'elle avait utilisées. >>

Tour :

Bloquant les premiers coups de pieds aériens de Momiji à l'aide d'une parade bras croisés, l'aveugle s'en sortit également face au fauchage de la jeune femme. Le kanabō vint passer sous les jambes du bretteur contraint de sauter pour esquiver, mais enfin le coup suivant qui était censé être le puissant d'entre eux vint faire mouche buttant malheureusement sur la garde de sa cible. Alors, s'engagea un rapport de force entre les deux adversaires d'un côté la poids et la puissance du tetsubo de Momiji de l'autre la parfaite maîtrise et la finesse du sabre du seizanjin. Malgré son effort, l'aveugle trouva de quoi se sortir de cette situation en abandonnant la garde pour rouler sur le côté laissant l'arme de la kunoichi aplanir le sol du terrain d'entraînement.
Le souffle court, mais l'énergie toujours présente Momiji se voyait mal arrêter le combat ici, malgré les incitations de l'aveugle. Celui-ci s'écarta comme pour laisser le temps à la jeune femme de souffler faisant tourner nonchalamment son arme du poignet.

La kunoichi était sur le point de se replonger dans le combat, lorsque son partenaire d'entraînement lui posa une question qu'on lui posait très régulièrement. Pourquoi avait-elle choisi un tetsubo, une arme si proéminente, difficile à manier et dont l'apprentissage nécessitait tant d'effort ? Sans doute pour toutes ses raisons à la fois :

Le kanabō de fer ou tetsubo n'est pas facile à manier, c'est vrai, admit la seizanjin. Il est lourd, encombrant, il demande plus d'efforts physiques qu'un sabre léger et équilibré. Son apprentissage est plus long, plus dur, mais le résultat n'en est que plus satisfaisant, fit-elle remarqué. Mon physique déjà endurci très jeune me permettait de choisir une arme peu conventionnelle qu'un adversaire potentiel a peu l'occasion de rencontrer dans sa vie. Elle me permet de surprendre bons nombres d'opposants, mais surtout, j'aime le sentiment de puissance qu'elle m'évoque dès lors que je referme ma poigne sur son manche, avoua la kunoichi presque habité parce qu'elle racontait.

Le tetsubo était vraiment une arme faite pour elle. Bien sûr, au fond, elle cherchait aussi à égaler son paternel même si elle ne l'avouerait jamais à haute voix, d'ailleurs elle n'était toujours pas prête à se l'avouer à elle-même. Heizen maniant une arme tout aussi impressionnante que son kanabō, sa grande hache à double tranchant. Une arme plus grande et plus large que la plupart des hommes à la mesure de son utilisateur, alors elle s'était naturellement tourné vers une arme qui serait un jour en mesure de rivaliser avec celle du Seizankage. Enfin, pas celle que lui avait fourni le village, non un jour elle aurait une arme digne de ce nom.

Mais assez de paroles, je vois bien que vous vous retenez avec moi. Il me semblait avoir posé des conditions au début de cet échange, rappela la princesse rouge. Il m'importe peu d'être couvé, si votre niveau est bien au-dessus du mien soit montrez moi mes défauts, rendez-moi meilleure, car demain, je serai peut-être votre seule couverture en mission, lança-t-elle d'un ton froid.

Momiji n'avait aucun doute sur le fait qu'elle n'était pas au niveau, mais elle avait besoin d'affronter plus fort qu'elle, besoin de défaite pour mieux progresser. Les bandits de grands chemins, les petits yokai et les faibles qui se dressaient sur sa route lors de ses missions de rang C lorsqu'elle était genin n'avait fait que la faire stagner. Désormais, chuunin elle devait élever son niveau et rapidement...
La kunoichi lança son kanabō vivement dans les airs, composa un simple mudrâ de la chèvre afin de créer un seul et unique clone d'elle-même, lui aussi muni d'un tetsubo :

<< Kage Bunshin no Jutsu, multi clonage, se répéta-t-elle en esprit. >>

Fonçant à toute vitesse vers son arme encore en l'air, la véritable Momiji attrapa celle-ci en vol puis utilisa son inertie pour effectuer un salto avant pour frapper de haut en bas son adversaire. Toujours dans le même mouvement, elle se retrouva de l'autre côté dans le dos de celui-ci et tenta conjointement avec son clone de faucher son adversaire à hauteur de thorax tandis que son clone tentait de le faucher à hauteur de jambes à l'aide de son arme.

<< Tetsubo tenkai, rotation du tetsubo. Nijoogama, double faux, lança-t-elle dans sa tête ! >>

Malgré son entraînement et ses efforts, la jeune femme commençait sérieusement à fatiguer face à ce bretteur. Leur niveau trop différent la forçait à combattre de toutes ses forces alors que lui n'avait pas encore réellement forcé, elle ne tiendrait pas beaucoup plus longtemps. Le chakra n'était pas infini...

Tour:

Alors comme ça, l'aveugle était forgeron. C'était un homme intéressant à n'en pas douter. Excellent bretteur s'il était au moins aussi bon avec un marteau et un morceau de métal rougis par les flammes alors elle n'hésiterais pas à s'adresser à lui le moment venu.
Momiji avait enfin fait mouche, sa petite stratégie jouant sur le surnombre fut payante et son adversaire se prit un coup de tetsubo en pleine poitrine. À vrai dire, la kunoichi ne s'y attendait pas vraiment et l'espace d'un instant s'inquiéta de l'avoir potentiellement blessé. Depuis le début, elle s'en donnait à cœur joie se défoulant un peu sur le sabreur au vu de leur niveau respectif. Plus le combat avançait et plus la princesse rouge s'était persuadée qu'elle n'arriverait pas à l'impacter. Le pauvre bougre souffla le reste d'air qu'il avait emmagasiné dans ses poumons en toussant, mais se releva bien assez vite avec un air plutôt agressif. La victoire de Momiji serait sans doute bien plus courte qu'elle n'aurait pu l'imaginer...

L'escrimeur revint à la charge avec plus de fougue que précédemment enchaînant des coups vifs, violents, mais tout aussi voir plus technique encore que lors de leurs premières passes d'armes. Momiji, enhardie par le petit avantage qu'elle avait obtenu par miracle, ne se démonta pas repoussant ses assauts avec difficultés récoltants une paire de bleus et quelques coupures bien sentis.
Néanmoins, c'est lorsqu'elle se crut à nouveau en position de force accompagnée de son clone qu'elle déchanta rapidement. L'aveugle usa d'un puissant chakra pour enflammer sa lame en la faisant tournoyer créant un grand cercle de feu atour de lui ce qui eut pour effet de renvoyer le clone de Momiji à l'état de néant disparaissant dans une petite volute de fumée blanche.
L'originale, quant à elle, récolta une brûlure sur l'épaule assez significative pour lui arracher un petit râle discret, mais elle était vaincue à nouveau. De toute manière, elle n'avait plus l'énergie chakratique nécessaire pour continuer le combat. Le seizanjin était d'un niveau tout autre, mais sa rencontre avec lui l'avait fait progresser d'un chouia, et cela, ce n'était pas rien :

Vous avez raison, je considère déjà notre échange comme productif pour moi au moins, répondit-elle au conseil de son aîné. La vitesse vous dites, c'est bien ce que j'ai remarqué, mais votre analyse est légèrement erronnée. Nous parlons ici de vitesse d'exécution, mais pour ce faire, je dois également progresser en technicité et en force. Mon arme est lourde et difficilement maniable, ma force, mon endurance et ma technique son toutes aussi importantes dans l'acquisition d'une vitesse du mouvement de mon instrument, fit remarquer Momiji. Merci pour la leçon... quel est votre nom, demanda-t-elle en hésitant sur la formulation à adopter alors qu'elle ne connaissait ni son nom ni son grade ?

Il était sans doute plus gradé qu'elle ou en tout cas plus expérimenté dans le grade qu'elle, un chuunin ou un juunin :

Je suis Momiji, chuunin de Seizan, se présenta la kunoichi en omettant volontairement de donner son nom de famille. Je pensais également à me faire forger un tetsubo sur mesure un jour prochain peut-être en y ajoutant une poignée additionnelle et escamotable, peut-être sur pivot, sur la partie haute afin de pouvoir passer d'un maniement à deux mains sur le manche à un maniement à deux mains sur deux positions différentes, proposa innocemment la princesse rouge comme pour éveillé la curiosité d'un artisan sur une nouveauté qu'il pourrait être le premier à forger. Je suppose que cela pourrait me donner un avantage lorsque je tomberais sur des sabreurs entraînés comme vous avec mon arme, j'aurais toujours un peu de retard sur un technicien tel que vous. C'est un fait, le parcours qui me mènera à une technicité aussi importante qu'un utilisateur de kenjutsu est encore loin, il me faut contourner le problème en attendant de forcer mon talent et mon physique à suivre le rythme, admit la demoiselle très lucide. Il n'est donc pas impossible que je m'adresse à un forgeron si le projet vous intéresse, un jour, conclut-elle.

Momiji rangea son arme dans son dos...