# En l'honneur des exhumés // ft. Ena Ven 30 Sep - 6:09
Mandatés par le temple de la Lune, deux jeunes prêtresses avaient fait le voyage jusqu’au village de Nakagawa situé dans la province des pins noirs. Sur le chemin, Konomi avait pris soin de tout raconter à son amie sur un bois environnant, la forêt des orties. «Ça n’a plus été pareil depuis… Le Winnigo a fait beaucoup de mal à la forêt. J’ai eu peur, parce que mon Hameau est dans la région…»
À part cette sordide histoire, il y avait comme elle l’avait dit durant leur grand voyage sa famille; «ça arrive que des Filles de la Lune viennent plus loin dans la région pour trouver des choses pour faire des médicaments. Je ne suis jamais allée aussi loin, et je n’ai jamais vu Nakawaka…»
Un village vivant de l’industrie forestière, il n’est pas choquant de voir à quel point la maitrise du bois est avancée et sert à agrémenter le village. Pratiquement tout y est fait de bois, et contrairement au bois brûlé qui constitue le bureau de recherche sur les Yokai à l’Épine, Koko y trouve une certaine paix d’esprit.
L’odeur de la nature les entoure, et elles finissent de marcher dans les dernieres rues du village pour se trouver un endroit où poser leurs affaires, une belle auberge faites de pin. «Je trouve que c’est très joli. On peut laisser nos affaires ici et aller manger un petit peu..?»
Pour tout dire, Konomi avait faim après le long voyage; ses réserves de fruits séchés ne lui ont pas fait long feu le long du trajet… puis elle n’avait plus trop le coeur à manger un vrai repas. «Ça me rend triste de savoir que les morts ont été dérangés pendant leur repos…» Il lui fallait reprendre des forces avant que leur mission ne débute réellement!
Il serait possible aussi de chercher à en savoir plus de la population en les interrogeant, mais les deux jeunes filles n’ont peut-être pas immédiatement la tête à ça…
Du moins, pas Koko. Pour l’instant, elle souhaitait surtout déposer ses affaires, trouver un endroit où manger malgré ses difficultés – cette fois, elle avait faim! - et par la même occasion donner un peu de répit à ses petits pieds.
# Re: En l'honneur des exhumés // ft. Ena Ven 30 Sep - 7:09
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J’étais une souhei du temple de la lune, alors que ma douce Konomi était une totei. Nous étions toutes deux des servantes de Tsukyomi, avec ce rôle, nous étions, en plus, chunins. Bien que cette idée ne me plût guère, cela impliquait que nous pouvions être mandatées pour plusieurs différentes missions, aux enjeux plus difficiles les uns que les autres. Depuis quelques jours maintenant, j’étais toujours à proximité de Koko-chan. Je ne me cachais presque plus, la suivant ouvertement dans ses déplacements, l’accompagnant même dans ses tâches les plus triviales.
Tant qu’elle me laissait être à ses côtés, j’y étais. Ce n’était pas négociable. Lorsque je n’y étais pas, je gardais mon œil sur elle de loin. Elle était mon soleil, ma lumière et mon calme. J’étais si heureuse de pouvoir simplement baigner dans sa radiance …
Cette journée-là nous avions été mandatées pour une histoire de corps qui ne pouvaient trouver leur repos. J’aurais voulu protéger Koko-chan de cette histoire sordide, mais la réalité était que je ne pouvais pas. Non seulement je n’en avais pas l’autorité, mais ma tendre Konomi était un médecin – apprentie certes, mais un médecin tout de même – et dans ses fonctions elle avait probablement déjà vu la mort. La vision d’un corps ne devrait pas l’horrifier … trop.
Dans tous les cas, j’allais être là pour elle, quoi qu’il arrivât. Je la protégerai contre tout ce qui pourrait lui faire du mal.
Alors que nous marchions, je l’écoutais attentivement me parler de son hameau et du Wendigo qui traînait dans les parages. Peut-être que je devrais tenter de me mettre à la chasse au Wendigo plus tard ? Je voulais pouvoir faire quelque chose de concret pour alléger le cœur de Koko-chan et si cela voulait dire chasser le yokai … pourquoi pas ? Cependant, je poussai cette idée loin dans mon esprit. Pour l’heure, j’allais suivre mon soleil, ma lumière jusqu’à notre destination.
Elle prononçait quelques mots de la mauvaise façon et au lieu de la reprendre, je préférais en profiter. C’était la chose la plus mignonne qu’il m’était donnée d’écouter. Elle était si magnifique, si parfaite … je me sentais fondre de l’intérieur.
Après un bon moment, nous finissons par atterrir dans une auberge. Un endroit où Koko-chan semblait vouloir poser ses valises. Sans aucune hésitation je lui répondis :
« Oui, c’est parfait ! Et nous pourrions manger des petits gâteaux si tu le veux. »
Koko-chan aimait les sucreries et je n’étais que trop heureuse de pouvoir l’admirer en manger. Si je n’étais pas de celles qui en raffolaient, si d’en manger avec elle la rendait heureuse, je changerais toute ma diète sans aucune hésitation, même si cela voulait dire ne plus manger mes propres repas favoris.
Elle m’exprima son désarroi face aux corps qui se faisaient déranger dans leur repos éternel et je ne pouvais m’empêcher d’être également dérangée par cette idée. Les morts ne devaient pas être dérangés. Jamais. Sous aucune circonstance. Mais je préférai cacher mon malaise pour rassurer ma belle Koko-chan d’un sourire. Je pris sa main et l’aida à s’installer à une table.
« Je vais voir pour une chambre. Prends-toi tout ce que tu veux, je veux te l’offrir ! Je reviens rapidement. »
Puis une fois installée j’allai demander une chambre à l’aubergiste. Je profitant de ne pas être directement avec Koko-chan, je demandai une seule chambre, avec un grand lit. J’avais fait exprès, j’aurais pu demander pour deux chambres ou pour une chambre avec deux lits, mais je voulais pouvoir dormir près de koko-chan, comme lorsque nous avions fait la sieste. J’en profitais également pour commencer un peu l’enquête.
« Bonjour, je suis Suzuki Ena, du temple de la lune à Toge. Nous sommes venus ici pour enquêter sur les événements déroutants impliquant …hum … les morts. Nous serons probablement ici quelques jours, serait-il possible d’avoir une chambre. » Je lançai un regard en direction de mon amie. « Un seul lit suffira, nous n’avons pas besoin de plus. D’ailleurs … je me demandais s’il y a quoi que soit que vous avez remarqué ou quelqu’un que vous connaissez. Toute aide est appréciée, nous voulons seulement apporter notre aide pour résoudre cette sordide histoire. »
# Re: En l'honneur des exhumés // ft. Ena Sam 14 Jan - 15:39
Les deux moniales sont bien tombées en choisissant leur couche : le propriétaire de leur modeste auberge leur offrira une jolie chambre, tenant comme raison que son village est heureux de les accueillir. «Comme vous le voulez. Notre village a bien besoin de vous, nous sommes reconnaissants de votre venue. Prenez cette clé; pour le prix, sachez qu’il vous sera réduit.» C’est aussi une façon de se montrer poli; l’aubergiste y voit sans doute quelque chose de mal à faire payer cher deux jeunes enfants.
Il y a de ça, mais il y a peut-être aussi que le monsieur – dans la soixantaine et au dos plutôt vouté – n’a plus trop à faire de l’argent. Quand Ena demande à en savoir plus sur les évènements intimant la venue d’elle et de sa délicate fleur des oasis, le vieillard admet, les yeux vidés de toute joie de vivre, que «ma femme est … partie … il y a quelques semaines.» Les larmes lui viennent, mais s’abstiennent de couler.
«On l’a déterrée…» Il n’arrive pas à continuer; ses pensées sombres se voient sur son visage rongé par les années et une insomnie récente mais coriace. Il ne lui reste plus rien. Son bonheur n’est plus là, et quelqu’un s’est permis de souiller la scépulture de son aimée. De piétiner le peu de paix qu’il pouvait encore avoir pour passer au travers cette épreuve.
Pour ne pas se mettre à pleurer, l’homme décide de changer de sujet. Ce n’est guerre plus réjouissant, mais il offre une piste plus consistante. «Il y a un ébénistre en bas de la rue. Il vit avec sa femme et tient un magasin, "d’ébène et d’obsidienne" il s’appelle. Leur petit garçon est parti aussi… ils en savent sans doute plus que moi…»
De son côté, Konomi constate que la partie cuisinette de l’auberge est plutôt vide, comme s’il n’y avait plus personne pour faire à manger et ce depuis plusieurs jours. «…» Elle qui se réjouissait à l’idée de manger un bon bol de soupe et d’apprécier quelques pains grillés…
La jeune prêtresse n’était pas partie trop loin et est vite revenue, attendant avec patience qu’Ena ait fini de leur trouver une chambre pour lui expliquer qu’«il n’y a rien à manger ici… On devra partir pour manger.» Elle ajoute qu’elle ne sait pas exactement pourquoi c’est le cas.
«Veux-tu on va porter nos sacs? C’est trop vide, je ne sais pas quoi faire…» À part elle et le vieux monsieur – qui est d’ailleurs assez loin, son comptoir étant à l’autre bout de la pièce –, il ne semble y avoir personne et l’ambiance n’est pas là.
Pourtant l’auberge, même humble, est très accueillante et très jolie.
Konomi se dirigera vers les corridors pour trouver la pièce qui leur a été laissée, mais elle ne peut s’empêcher de dire que «c’est étrange, il y a de la poussière…» La chambre en elle-même est bien rangée mais n’a pas été bien dépoussiérée, comme si la personne qui s’en est occupée n’est pas habituée à le faire.
Koko dépose néanmoins ses sacs sur le grand lit et s’asseoit dessus. Elle est pensive.
«…Après manger, est-ce que tu as une idée de où on peut chercher?»
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