# Le chant de la forêt || Ft Okuda Daiki Mer 28 Sep - 3:54
J’allais mieux. Définitivement mieux. Mon corps se mouvait de nouveau avec aisance, bien que parfois la friction du tissu sur mes nouvelles cicatrices me tirait encore une grimace ou deux. Ma peau était sensible et encore rosée, mais d’ici quelque mois, les marques pâliraient et il ne resterait de ma mésaventure et de mes mauvais choix que les marques en relief. Je n’avais pas honte de ces marques et j’en étais plutôt redevante. Elles allaient à tout jamais me rappeler que Koko-chan et moi étions liées et que nos cœurs souffraient l’une pour l’autre.
Les docteurs m’avaient conseillé de bouger pour reconstruire la masse musculaire perdue alors que je ne pouvais bouger à l’hôpital. À cet effet, j’avais donc entrepris de sortir du village par moi-même. Il y avait longtemps que je n’étais pas allée en forêt et l’atmosphère sacré de la nature me manquait. En plus, il y avait si longtemps que je n’avais visité mes amis les plus chers. J’espérais qu’en un mois, il ne m’avait pas oubliée.
Un jour, je montrerais mon sanctuaire à Koko-chan, je lui présenterais les oiseaux qui chantaient leur amour l’un à l’autre, les lapins qui bondissaient sans inquiétude et la biche qui venait parfois pointer son nez dans la clairière lorsqu’elle ne croyait que personne n’y était.
J’avais sincèrement hâte d’y retourner.
Mes pas s’accéléraient, comme la friction du vêtement sur ma peau. Je n’eus pas le choix que de faire une petite pause alors que j’y étais presque. Ma main, froide pour une fois, vint se poser sous mon kimono, contre la zone la plus sensible et je soupirais de soulagement. Peut-être devrais-je refaire les bandages à mon retour ? Koko-chan pourrais me dire si c’était une bonne idée. Pour l’instant, j’optais pour mettre un peu de neige dans un mouchoir et le glisser sous mon kimono. Évidemment, la neige était bien plus froide que mes mains et le contact me fit échapper un petit gémissement de surprise.
Puis, je repris mon chemin, alors que la neige fondait contre ma peau, ruisselant lentement sur moi, maintenant, j’avais froid. Disons que je n’avais pas eu la meilleure des idées … tant pis, je pouvais me faire un petit feu de camp pour me garder au chaud.
Une fois bien installée sur le tronc mort où j’allais tout le temps, je commençais à broder, fredonnant doucement. J’aimais venir ici, même pour des choses aussi banales que broder un mouchoir pour Koko-chan.
Je me concentrais sur ce que je faisais, oubliant rapidement où j’étais. Le chant de la forêt accompagnait mon travail et mon chant.
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