# Service de réparation // ft. Kiseki Mar 13 Sep - 11:26
J’ai passé ma main dans l’eau, j’ai essuyé ma face. Ça devait bien faire deux heures que je braillais en silence dans le coin de ma cuisine complètement pétée, en me disant que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue.
À force d’habitude, je sais bien ce que je me suis fait. C’est arrivé tant de fois que compter ne se fait même plus, pis… c’est juste des doigts disloqués, encore. Et des jointures en sang. C’est rien.
Tout est rien! Se faire traiter de méchante c’est rien, se casser les doigts c’est rien, perdre ses deux estis de frères et sœur c’est rien. J’ai le coeur gros, j’ai pas la force de supporter ça en se moment, mais j’ai besoin de quelqu’un pour m’arranger avant que ça devienne pire.
Je finis par sortir; je ressemble à rien, mes cheveux sont défaits, j’ai du sang sur les vêtements et même pas de quoi chausser mes pieds. Je pue la sueur et l’alcool renversé…
J’ai l’impression d’être comme la mère de Naoko, mais avant qu’on la transforme en cendres. C’est horrible. Au moins elle, elle repose en paix. Moi non seulement j’ai mes problèmes à gérer mais je dois voir son rejet à chaque coin de rue et travailler avec.
Des passants me regardent avec des airs inquiets, limite constipés.
Je les regarde avec dédain, prête à menacer et à détruire le premier couillon qui se mettra sur mon chemin. Je regarde à peine les maisons – je les connais pourtant, j’ai grandi dans le coin –, pour l’instant chaque bâtiment me crie que ça veut me servir de défouloir jusqu’à ce que je m’épuise et ne me relève pas.
L’hôpital; petit, caché, jauni et fait en pierre de grès. Quelque chose de vieux et de laid. Je m’abstiens de refaire la blague, mais ce à quoi je pense est évident. J’entre.
Ça ne me prend pas beaucoup de temps pour être accueilli; ce n’est pas la première fois que je viens, je suis presque une habituée. Je me présente à la réception, mon air de bœuf parle pour moi mais je fais un effort. Je lève le bras qui m’élance pour montrer ma main rouge, mais surtout mes doigts tendus et enflés. «J’veux juste faire réparer ça. J’va aller m’asseoir dans la salle d'attente; j'ai pas mal rien que ça à faire, attendre.»
J’ai nulle part où aller de toute façon.
À part mon lit pour me rouler en boule et me remettre à brailler.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Mer 14 Sep - 19:25
Connaissance et flamenco
Les cheveux en vrac, Kiseki a un petit air de scientifique fou, mais il lui a été impossible de faire quoi que ce soit avec sa tignasse à son réveil. Si bien que maintenant, les patients de l'hôpital le regardent avec méfiance alors qu'il n'a absolument aucune mauvaise intention. Le jeune homme veut juste aider autant de personnes qu'il peut tant que son coeur bat toujours et cela passe bien entendu par assister les médecins qui travaillent à l'hôpital de Sakyuu à soigner blessés et malades. Si l'herboristerie n'est pas son fort, il peut cependant apporter un peu d'aide avec sa maîtrise de l'Iroujutsu.
Il a beaucoup de personnes qui sont victimes d'insolations, notamment les étrangers qui traversent le village pour la première ou deuxième fois et beaucoup de soldats qui reviennent blessés de mission, ces derniers temps. A cela on ajoute bien évidemment les malades habituels. Les médecins de l'hôpital ne refusent donc pas l'aide qu'on peut leur proposer au contraire, ils en demandent perpétuellement. La médecine n'est pas aussi développée qu'à Sakyuu alors les soignants, comme les techniques se font plus rares.
Le blond est installé dans une toute petite pièce qui aurait presque pu servir de placard. Lorsqu'il est venu donné un coup de main pour la première fois, cette pièce était tellement sale et puante qu'il a dû passer une journée entière à la nettoyer. Maintenant, elle ressemble enfin à un début de quelque chose. Même pas trois minutes après qu'il ait libéré son dernier patient, quelqu'un entre. Une femme à la tignasse rousse.
Qu'Amaterasu vous bénisse.
Que puis-je pour vous ?
La jeune femme qui se présente lui est familière bien qu'il ne parvienne pas à mettre un nom sur son visage. En tous cas, elle n'a pas l'air d'être en super forme. D'un coup d'oeil, il remarque que les blessures à ses mains sont les plus importantes qu'elle a et l'invite à s'assoir. Ses yeux rougis et gonflés, surement à cause de larmes, lui font mal au coeur.
Présentez-moi vos mains, je vais commencer par ça.
Cela a l'air douloureux.
Vous avez d'autres blessures ?
Kiseki est un peu inquiet à voir le sang sur la robe de la femme et à sentir l'odeur de l'alcool sur sa peau. Il éternue. Elle sent fort et Amaterasu sait à quel point l'odorat du blondinet est développé.
Navré.
J'ai le nez sensible.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Jeu 15 Sep - 1:16
On me fait signe d’aller jouer dans le placard avec un enfant, quelque chose qui crie l’illégalité quand en le regardant vite-fait il me semble à peine avoir ses dix-huit ans. Je rentre quand même; c’est rassurant, quelqu’un qui a la même tête que moi de si bon après-midi.
Par contre sa déesse peut se faire foutre. Sa salope m’a chiée en pleine face ce matin comme l’estie de grosse rapace sale qu’elle est. Par contre j’ai pas le temps – pis clairement pas la patience – de donner un cours sur l’importance que les dieux primordiaux ont à se tripoter les parties dans le ciel à la journée longue (ou soirée, je te vois tsukuyomi) en jouissant du malheur des gens comme moi.
Faque je lui montre ma main; il faut replacer des jointures, enlever plein de sang séché et refermer des plaies. Je ne me suis pas manquée; je ne manque jamais. Là, malheureusement, j’ai pas eu la chance de trouver quelqu’un d’adéquat sur qui faire passer ma violence.
Mais ça va venir. Oh ostie oui ça va venir. «Ma main est finie, j’ai besoin de la faire arranger avant qu’elle reste pognée comme ça. J’ai besoin de mes doigts et de mes jointures si je veux frapper sur d’autres affaires.»
As-tu déjà rencontré quelqu’un de plus honnête et terre-à-terre? Je crois pas. Je lui donne mes mains, mais ma main droite est certainement la pire. «J’ai pas mal ailleurs, non. Excuse ma face, j’ai braillé.» J’ai bien vu qu’il a vu que j’ai vu qu’il a vu toutes les larmes sèches et la morve que j’ai essayée d’essuyer avant de m’en venir, pis le sang aussi.
Je m’asseois, pis j’ai juste le temps de me tasser – TOUSSE-MOÉ PAS D’SUS, ESTIE DE P’TITE MARDE J’SUIS DÉJÀ ASSEZ MAGANÉE DEMÊME – en levant ma main gauche en panique, le poing fermé.
Je suis sur les nerfs, à fleur de peau. Il a été chanceux que mes réflèxes me manquent, parce que je lui aurais mis une patate drête-là. Je l’aurais sûrement regretté vu qu’il veut juste m’aider, mais on ne surprend jamais Otohime comme ça. Jamais.
Je repose ma main en relâchant le poing. «’xcuse-moi. C’est les réflèxes… J’passe une journée vraiment à chier aujourd’hui. Ma petite sœur est morte, j’ai tout pété dans ma maison.»
La colère remonte, mais je la contiens; c’est pas le temps.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Sam 24 Sep - 10:59
Service de réparation
La réponse de la rousse est assez inattendue. Elle veut se faire soigner pour mieux détruire sa main par la suite ? Qu'importe, ce n'est pas à Kiseki de juger les actes de qui que ce soit. Il forme rapidement quelques mudras afin d'envelopper les mains de la femme de son chakra aux effets curatifs, espérant que ce soit suffisant pour réparer les muscles et tissus de l'étrange demoiselle.
Cela n'a pas l'air bien grave.
Vous ne devriez même pas avoir de cicatrices une fois que j'aurai fini.
Le Chunin ne sait pas trop quoi répondre quand sa patiente s'excuse pour son visage, expliquant qu'elle a beaucoup pleuré. Il ne sait pas s'il doit dire que ce n'est pas grave, qu'elle n'a pas à s'en faire, qu'il est désolé pour elle ou bien qu'il est à son entière écoute si elle désir exprimer librement la peine ou la douleur qui l'habite.
Le blond esquisse un léger mouvement en arrière lorsque la jeune femme lève le poing comme si elle s'apprêtait à le frapper. Il est surpris par cette réaction. Ce ne serait pas la première fois qu'il rencontrerait un patient violent, mais il ne s'attendait certainement pas à un excès de colère pour un éternuement. La rousse s'excuse pour sa nervosité et, son geste. La raison de sa nervosité, de sa colère et de sa peine est exposée. Bien que Kiseki ne la connaisse pas vraiment, il ressent comme un pic de douleur dans sa poitrine. Cette situation l'attriste.
Je suis désolé...
Si je peux vous aider d'une quelconque façon à apaiser votre souffrance... à vous changer les idées, n'hésitez pas.
La voix de l'homme est douce mais des plus sérieuses. Il n'aime pas savoir qu'un membre de son village, qui est tout bonnement comme une famille à ses yeux, est en souffrance. Il considère la souffrance de ses pairs comme la sienne. Alors, tout naturellement, il veut aider la rousse. Ce n'est pas facile de soigner les blessures du coeur, il le sait, mais cela ne l'empêche pas de vouloir essayer.
Je sais à quel point la vie peut parfois être cruelle mais, il ne faut pas se laisser démoraliser.
S'il vous plait, faites attention à vous.
Et cesser de vous infliger ces blessures, il y a bien d'autres façon de chasser votre peine.
S'il vous plait, faites attention à vous.
Et cesser de vous infliger ces blessures, il y a bien d'autres façon de chasser votre peine.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Dim 25 Sep - 7:11
J’aurais quasiment voulu en avoir, des cicatrices. Ça m’aurait servi de rappel d’à quel point j’suis conne. D’à quel point aimer un autre être humain c’est courir après le trouble. Pis me rappeler à quel point ceux qui ont tué ma sœur auront même pas la chance d’en avoir quand j’en aurai fini avec eux.
J’ai la main qui se serre, pleine de colère. La tension redescends vite, parce que ce que le petit me fait marche pis pas juste un peu. C’est le genre de personne pour qui les gens comme moi se battent… malheureusement, j’ai aucune idée de si je pourrai le défendre comme je défends tous les autres petits de Sakyuu.
T’sais quand t’as aucune idée d’où tu en es, de qui est-ce que tu es, pis de ce que tu sais faire? C’est moi ça. C’est rare, ceux qui comprennent. J’ai beau avoir failli fesser dessus, il m’en veut pas. C’est encore pire, il s’excuse d’avoir fait absolument rien de mal.
J’ai les yeux qui se ferment, la colère qui descends. Le premier vrai souffle depuis que je sais que ma sœur a rendu son dernier. «…» Pis c’est arrivé juste avant que mon corps me rappelle que je connais le suiton.
J’ai les larmes aux yeux, pis tout ce que je peux lui dire c’est «…non…» Faut que ça sorte, mais c’est trop nouveau pour que les mots s’en viennent faire leur travail. C’est comme quand tu te fais poignarder; la lame sort vite, c’est fini, mais ça prend du temps avant que le sang se mette à couler.
Ma main encore correcte se fait mordre, la morve et les larmes s’en vont dessus. Je m’étouffe avec mes propres sanglots pis mes spasmes. Ça va pas.
Esti que ça va pas.
Je me suis battue pendant cinq ans pour que ce sentiment-là ne puisse jamais revenir. Pourtant, y’est là pis il vient de m’éclater en pleine face. En plus, il a ramené un ami; la solitude.
J’ai pu personne.
J’veux l’écouter, les dernières choses qu’il a essayé de me dire sont juste pas passées. J’ai essayé, mais mes oreilles sont fermées pis la crise d’angoisse est juste trop forte pour que je puisse faire quoi que ce soit, à part attendre pis souffrir. Pis espérer de mourir.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Mar 4 Oct - 23:44
Service de réparation
Kiseki observe la rousse avec une grande attention. Elle ne dit rien mais sa souffrance est visible sur son visage et dans sa gestuelle, ce qui peine grandement le blond. Il aimerait l'aider même s'il ne la connait pas vraiment. Ce n'est jamais agréable de vois quelqu'un en peine, et c'est encore moins agréable de ne rien pouvoir faire pour aider.
Elle dit "non". Non à quoi ? Le chunin l'ignore. Il ne la questionne pas, il a peur de l'importuner, de la blesser un peu plus alors qu'elle semble déjà être au bord du précipice. Elle se mord le poing et pleure, étouffant ses sanglots. Le médecin abandonne les soins qu'il était en train de lui prodiguer et s'approche d'elle pour l'enlacer. Il ne sait pas si elle sera réceptive à se geste. Peut-être même qu'elle le haïra, mais qu'importe. Au moins, il aura été là pour la soutenir, il ne sera pas resté de marbre face à sa détresse.
N'étouffer pas ainsi vos sanglots.
Ici, il n'y a que vous et moi.
Vous pouvez pleurer, je ne dirai rien.
Je vous prête mon épaule.
Ici, il n'y a que vous et moi.
Vous pouvez pleurer, je ne dirai rien.
Je vous prête mon épaule.
Le malade sert la femme contre lui. Elle peut se débattre si elle le veut mais il ne compte pas la lâcher. Il veut qu'elle goûte à sa chaleur, celle d'un corps qui porte encore en lui la flamme de la vie. Pour combien de temps ? Il l'ignore. Cependant, il est persuadé que même lorsque son corps cessera de fonctionner son âme continuera d'exister dans le coeur de ceux qui l'auront connu et qui lui auront survécu.
Sachez que les morts sont toujours avec nous, à chacun de nos battements de coeur.
Lorsqu'une personne meurt, elle devient une part de nous et poursuit son existence par le biais de la notre.
Vous n'êtes pas seule et vous ne le serez jamais.
Lorsqu'une personne meurt, elle devient une part de nous et poursuit son existence par le biais de la notre.
Vous n'êtes pas seule et vous ne le serez jamais.
L'ancien moine tente de rendre sa voix aussi douce que possible, espérant que celle-ci pourrait soutenir ses mots et apaiser la belle Jonin. Il ne sait pas si ses mots atteignent Otohime, mais il prie Amaterasu pour qu'ils soient entendus et pour que cette femme soit libérée ne serait-ce que d'une partie du fardeau qui pèse sur ses épaules.
Ressentez cette chaleur, celle d'un corps encore animé.
C'est cette chaleur que vous portez en vous et que vous protéger quotidiennement au cours de vos missions.
Ne laissez pas la froideur de la mort vous priver de ce cadeau du ciel.
C'est cette chaleur que vous portez en vous et que vous protéger quotidiennement au cours de vos missions.
Ne laissez pas la froideur de la mort vous priver de ce cadeau du ciel.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Mer 5 Oct - 12:02
Oh non écoute.
Je pue, j’suis en sang pis j’ai de la morve partout dans ma face, sur mon décolleté pis pas mal tout le reste. Pis il a le courage de venir me faire une caresse; je l’ai serré comme j’aurais serré ma petite sœur. Je l’étouffe c’est sûr, j’voudrais juste jamais le lâcher.
Il parle, mais les mots après qu’il m’a dit que personne d’autre ne saurait sont juste pas rentrés tout de suite. J’braille comme une moumounne, j’le tiens tellement fort que j’serais pas surprise que sa tête saute en bas de ses épaules.
J’suis finie. Absolument fucking finie.
J’suis sure j’lui ai morvé dans les cheveux, pis j’suis sûre que j’ai perdu des ongles dans son dos en l’attrappant trop fort. Mais esti, j’va pas le lâcher. J’va utiliser ses cheveux pour me cacher du monde, pour pas qu’on voit à quel point j’suis une grosse ratée incompétente pis une sœur absolument à chier.
J’ai pas envie qu’on me voit. J’ai pas envie qu’on sache que j’existe. Là, j’aimerais juste être morte pis plus jamais ressentir quoique ce soit. Ça suce d’être humain, pis ça suce d’être vivant. Personne ne peut me convaincre du contraire.
«E’… E’ probablement morte, pis j’peux juste rien faire esti…» On me l’a enlevée comme si c’était rien; elle est juste pas revenue. «C’est la deuxième que j’perds demême… j’pu capable… J’PU CAPABLE.» Mon frère, pis là ma sœur. J’ai qui pour être capable de me ramasser maintenant? J’ai qui à aimer, maintenant? Personne.
Pis j’me remets à brailler pis à couler de partout. Toute fait mal; respirer fait mal, parler fait mal, rien dire fait mal… vivre fait mal. J’me sens crisper encore une fois, j’tremble pis je trépine sur mon siège. J’me mord les lèvres pis je m’entends crier de désespoir. J’essaie de me tourner la tête loin de son oreille, de m’enfoncer la face dans son épaule pour étouffer mon cri.
J’fais une crise d’enfant de huit ans, mais j’y peux strictement rien; j’suis trop hors de moi pour faire autrement.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Mer 5 Oct - 20:08
Service de réparation
Kiseki est content de ne pas être repoussé par Otohime, il est même très content. Cependant, il craint un peu pour ses os. Il les imagine sans difficulté craquer sous la pression de la femme à la force inhumaine. Il a un peu mal tellement la femme le serre fort. L'aurait-elle pris pour une peluche ? En soit, l'idée ne le dérange pas tellement tant que cela peut aider la femme à se sentir mieux, il trouve même cela mignon dans une certaine mesure -tant qu'elle ne lui brise rien-.
«E’… E’ probablement morte, pis j’peux juste rien faire esti…»
L'homme caresse délicatement la chevelure de la rousse. Il veut montrer qu'il est là même s'il ne connait pas vraiment la Jonin et qu'elle n'apporte peut-être pas beaucoup de considération à ce qu'il peut dire ou faire. Il ne peut juste pas la laisser livrée à elle-même alors qu'elle semble si misérable.
«C’est la deuxième que j’perds demême… j’pu capable… J’PU CAPABLE.»
Ce qui a été perdu ne peut jamais être retrouvé, Kiseki le sait. Personne ne peut remplacer les membres de sa famille qu'elle a perdu mais il faut qu'elle se raccroche à quelque chose. Otohime ne peut pas rester indéfiniment comme ça.
Vous êtes une femme forte. Vous parviendrez à surpasser tout cela, je le sais.
Vous y arriverez et vous vous servirez de cette rage pour faire en sorte que plus personne n'ait à subir le destin de êtres aimés et pour que personne ne ressente cette peine que vous expérimentez.
Parce que quoique vous pensiez, vous êtes quelqu'un de bien.
Vous y arriverez et vous vous servirez de cette rage pour faire en sorte que plus personne n'ait à subir le destin de êtres aimés et pour que personne ne ressente cette peine que vous expérimentez.
Parce que quoique vous pensiez, vous êtes quelqu'un de bien.
Le Sakyuujin n'essaie pas de se libérer de l'étreinte de la jeune femme. Il lui caresse le dos chaleureusement. Son temps est celui de Sakyuu. Si quelqu'un a besoin d'aide, il est prêt à lui accorder tout son temps. Il laisse donc à son interlocutrice le pouvoir de décider quand elle veut reprendre ses distances. Kiseki n'a pas de famille de sang. Il est un enfant du désert. Il ne peut pas véritablement comprendre la peine qu'elle ressent même s'il imagine qu'il vivrait extrêmement mal la disparition de Naoko ou Shiro, sa fratrie de coeur.
Cela me peine véritablement de vous voir dans cet état.
J'aimerais tant pouvoir vous aider.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Mer 19 Oct - 21:05
J’aurais voulu que ça soit facile d’écouter pis de comprendre que je ne suis pas une moins-que-rien, mais des années à se faire dire que oui ça s’efface pas demême. Ça va me prendre des années pour tout reprendre à l’envers, pis là j’suis même pas certaine que ça en vaille la peine.
Mais là, aujourd’hui pis ici, ça m’a pris une bonne vingtaine de minutes à vouloir vomir mes entrailles pis à chialer comme une lopette pour réussir à avoir un semblant de calme. J’ai encore les bras crispés, mais j’ai à peu près lâché prise…
À peu près.
La seule chose qui me fait du bien, c’est d’me dire qu’un jour j’va y passer. J’ai déjà fait un deuil comme ça, je sais comment ça se passe. J’ai juste pas la force de le refaire, pis encore moins toute seule. «… j’ai pas le choix, de toute façon, hein?»
C’est mon travail, de frapper des choses pour que d’autres choses se fassent jamais frapper.
Ma tête est complètement épuisée, j’ai genre deux neurones qui fonctionnent. C’est deux sur trois, c’est pas si différent de d’habitude on me dira, mais c’est quand même dur d’arriver à faire du sens de tout ce qui m’est arrivé.
J’ai explosé. Encore une fois. Comme d’habitude.
«Sens-toi pas triste pour moi; j’va être correcte.» … Juste, pas aujourd’hui.
Je m’essuie la face avec ma manche pendant que le hamster qui s’active dans ma tête essaie d’arriver à une conclusion qui fait moins mal, pis tout ce que je trouve à me dire pour dédramatiser, c’est que «on l’a pas retrouvée… elle est peut-être quelque part à m’attendre, t’sais. J’en ai vu plein, des gens déclarés morts qui reviennent cogner à la porte.» … Juste, jamais celui que j’attendais. Jamais ceux que moi j’attends.
«J’va finir par me calmer pis quand j’aurai la tête sortie de l’étau j’va peut-être pouvoir y penser.» J’ai les yeux rougis et qui picotent, la face irritée pis j’ai l’air de rien. «J’va avoir besoin d’aide à un moment donné. C’est gentil que tu veuilles m’aider, mais j’ai aucune idée de comment tu pourrais…» J’ai besoin d’aide; j’suis pas conne, j’le sais. Je peux même pas me faire confiance en ce moment, j’pourrais éclater encore à n’importe quel moment, pis j’pourrais rien y faire si jamais ça arrive.
«… mais c’est correcte. C’est déjà beaucoup de m’avoir écouté chigner. J’pense… j’pense que c’est ce que j’avais le plus besoin.»
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Sam 22 Oct - 19:55
Service de réparation
Otohime pleure pendant longtemps. Kiseki ne compte plus le temps qui s'est écoulé. Mais ce n'est pas grave, il n'a pas d'affaire urgente à régler. C'est son devoir de soigner les blessures, qu'elles soient physiques ou psychologiques.
«… j’ai pas le choix, de toute façon, hein?»
Ce n'est pas faux mais cela n'en rend pas la situation moins triste, au contraire. Il aurait aimé que la femme ait le choix et que, de sa propre volonté, elle choisisse de se libérer de ce qu'elle croit être sa responsabilité -la mort d'un être cher-. Cependant, cela relève d'elle et non pas du blond. Il ne peut rien faire d'autre que prier pour qu'elle s'en remette au plus vite et lui proposer ses services.
«Sens-toi pas triste pour moi; j’va être correcte.»
Le Chunin passe une main chaleureuse dans la chevelure de la Jonin, ne songeant pas au rang qui les sépare. Il lui sourit.
A vrai dire, je suis plutôt content d'être triste.
Cela signifie que je suis sensible à votre douleur, que mon coeur est assez grand pour laisser une place à tout le monde.
Et puis, cela me permet de mieux vous aider à combattre votre douleur !
Même si, je n'ai pas fait grand chose... ahah !
Cela signifie que je suis sensible à votre douleur, que mon coeur est assez grand pour laisser une place à tout le monde.
Et puis, cela me permet de mieux vous aider à combattre votre douleur !
Même si, je n'ai pas fait grand chose... ahah !
Le simple fait que la langue de la rousse commence à se délier rassure le malade même si elle semble entamer une phase de déni. Ce qui, en soit, est assez logique et rassurant, bien qu'il aurait espéré qu'elle soit en mesure de sauter cette étape. C'est une Jonin. Sakyuu a besoin d'elle, Onogoro a besoin d'elle. Cette pensée révulse le médecin. Il s'inquiète véritablement pour elle en tant qu'être humain, mais il ne peut s'empêcher de voire l'aspect "pratique" du fait qu'elle soit psychologiquement instable à cause de cette terrible perte.
La femme semble reconnaissante, plus que le Sabaku aurait pu l'imaginer. Elle ne sait pas comment il pourrait l'aider, mais reconnait de effets que l'oreille attentive qu'il lui a portée. Kiseki hausse les épaules puis s'en va chercher un petit sac qu'il avait entreposé dans un coin de la pièce.
Et bien, je serais ravi de t'écouter si le besoin te vient de parler.
Et puis, je n'ai pas sorti ma botte secrète !
J'ai acheté des petits pains fourrés sur le marché, ce matin. Tu verras, c'est tellement bon que tu auras l'impression que tes soucis s'envolent !
Et puis, je n'ai pas sorti ma botte secrète !
J'ai acheté des petits pains fourrés sur le marché, ce matin. Tu verras, c'est tellement bon que tu auras l'impression que tes soucis s'envolent !
Il prend un petit pain et tend le reste à la rousse. Il marque un temps de pause puis une expression de gêne se dessine sur son visage avant de laisser place à une expression plus neutre. Le jeune homme s'est peut-être trop laissé aller.
Je suis trop familier peut-être ?
Hum, sinon je peux essayer d'aider en mission ou en entraînement ? On peut faire quelques sorties ensembles, aussi ! Un peu de compagnie ne ferait pas de mal, je suppose...
Hum, sinon je peux essayer d'aider en mission ou en entraînement ? On peut faire quelques sorties ensembles, aussi ! Un peu de compagnie ne ferait pas de mal, je suppose...
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Jeu 10 Nov - 17:14
J’peux pas sortir d’ici en me disant que tout va bien. Par contre, je peux sortir d’ici en me disant que tout aurait pu aller plus mal.
J’arrive à sourire un peu, c’est déjà ça de gagné. «T’es bin plus positif que moi!» J’inspire pour ramener le peu de morve qu’il me reste là d’où elle vient, pis j’essaie de rire aussi – c’était pathétique, surtout avec les bruits de nez et les restes de sanglots qui sont venus avec. J’va être correcte, ça va juste me prendre du temps.
Le désert ne montre jamais de compassion. C’est rare de trouver quelqu’un capable d’écouter, qui ne vient pas te dire qu’on a pas le temps pour le chialage. J’pensais être la seule à être un minimum capable de ça à travers tout le village, mais j’suis bin forcée de croire que non, maintenant.
On a besoin de ça, ici.
«En cinq ans, j’pense que t’es pas mal le seul à m’avoir écouté brailler, ici. ‘Faut toujours être prêt, y’a toujours besoin de faire telle ou telle affaire… t’as pas le temps d’écouter les autres, t’as même pas le temps de vivre.» Par contre, ceux qui ont mal, eux autres, ils ont tout le temps du monde pour souffrir… en faisant quelque chose d’autre à côté.
Son pain sonne comme un remède miracle; c’est clair que je vais lui en prendre un.
J’ai pas eu le temps de manger ce matin, j’étais trop occupée à réduire ma maison en morceaux pis à recracher mes tripes. Pas encore certaine de pouvoir prendre une bouchée, savoir si ça va passer, mais on va essayer pareil.
Pis c’est pas moi qui va critiquer qu’il soit un peu plus naturel que les autres; j’ai l’impression de parler à un être humain, pour une fois. J’ai l’impression d’être un être humain, pour une fois. Juste le fait de pouvoir prendre une bouchée de pain à la crème me fait du bien.
«Bin non, c’est correcte! J’va être la dernière à t’en vouloir pour ça!» J’suis encore pire; ma façon de parler à mes subordonnés n’est pas la plus honorable, mais elle est au moins la plus vivante.
«… Quand j’va aller mieux, j’va t’emmener. Pour l’instant j’peux juste pas me permettre ça, je sais j’suis pas assez stable pour m’entrainer ou pour aller missionner. Faut j’commence par arranger le bordel que j’ai fait chez nous de toute façon, pis que je pense à ce que je vais faire pour souper…»
J’peux pas échapper à mes problèmes, mais j’peux au moins choisir mes batailles. «J’pense j’va replacer ma cuisine, essayer de l’arranger un peu; j’l’ai pas ménagée, on va dire ça comme ça. Si ça te tente, je vais avoir besoin de refaire mon mobilier; après ton travail, tu veux venir?»
C’est du magasinage comme un autre, une sortie comme une autre; j’ai brisé ma table, puis le restant j’ai aucune idée de dans quel état je l’ai laissé. Ça me prendra quelqu’un pour m’aider à refaire ma cuisine.
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Ven 11 Nov - 11:30
Service de réparation
Un petit rire s'échappe des lèvres de Kiseki lorsqu'il a enfin la chance de voir son interlocutrice esquisser un sourire et rire. Bon ok, elle a les yeux tout rouges tout gonflés et de la morve mais y a quand même de l'amélioration ! Et ça le rend content.
Il faut un peu de douceur et de positif dans ce monde !
L'homme est persuadé que si personne ne se montrait bien veillant et positif, alors ce monde déjà bien cruel deviendrait tout bonnement invivable. Et, s'il peut être la personne qui rend ce monde un peu plus supportable, alors il le fera avec plaisir pour permettre à d'autres de vivre mieux ou de vivre tout court. Il sait que le désert est cruel et qu'à cause de cela, beaucoup de soldats de Sakyuu se montrent secs voire cruels à leur tour. Il trouve cela tellement triste. Et ce qu'il trouve encore pire, c'est que beaucoup semblent trouver cela tout à fait normal alors qu'il est sûr que les soldats de partout ailleurs trouveraient ça aberrant.
Je suis désolé que tu aies eu à subir cela seule mais maintenant, je suis là !
Je suis conscient de la situation de Sakyuu. A vrai dire, je n'aime pas du tout ça...
J'aimerais changer ça avec le temps qui me reste. Et aussi veiller à chasser le Jashinisme et le Carbonisme de nos contrées.
Je suis conscient de la situation de Sakyuu. A vrai dire, je n'aime pas du tout ça...
J'aimerais changer ça avec le temps qui me reste. Et aussi veiller à chasser le Jashinisme et le Carbonisme de nos contrées.
Le blond est sincère. Il n'a pas la moindre intention cachée. Il veut aider tous ceux qu'il peut et s'assurer de protéger ce village avant de mourir et s'il peut être celui qui écoute et encourage une Jonin de Sakyuu, il le fera avec plaisir. Il n'est que Chunin, il ne peut pas comprendre le poids des responsabilités des Jonin, mais il se doute que ce n'est nullement comparable et serait honorer de pouvoir aider ses supérieurs en leur prêtant une oreille attentive.
«Bin non, c’est correcte! J’va être la dernière à t’en vouloir pour ça!»
L'ancien prêtre est ravi de constater que son interlocutrice ne semble pas s'offusquer de la façon dont il s'est instinctivement adressé à elle qui manque clairement de retenu et de politesse, ce que les plus rigides du village pourrait très clairement lui reprocher. La perspective de s'entraîner ou de partir en mission avec Kiseki ne semble pas déplaire à Otohime bien qu'elle préfère attendre un peu avant d'y songer, ce que l'homme peut totalement comprendre étant donné le contexte.
Je ne suis pas un artisan mais si je peux t'aider à retaper ta cuisine ou même toute ta maison, si besoin, ce serait avec plaisir.
Je n'ai rien de prévu après ça, alors pas de soucis de mon côté.
Pendant ta convalescence, si tu veux, on peut essayer de se débrouiller pour voir un peut de pays une fois qu'on aura refait cette maison ?
Je n'ai rien de prévu après ça, alors pas de soucis de mon côté.
Pendant ta convalescence, si tu veux, on peut essayer de se débrouiller pour voir un peut de pays une fois qu'on aura refait cette maison ?
# Re: Service de réparation // ft. Kiseki Jeu 12 Jan - 15:34
C’est un petit bin, bin, bin fort. C’est un but que j’ai déjà entendu avant, j’suis pas surprise, pis c’est vrai qu’on a, on va dire demême, des problèmes avec les cultes. Loin d’être au courant de tout, ça c’est des choses que j’ai déjà entendu parler. Ça, pis c’est quelque chose de commun dans la région.
Mais y’a dequoi que je comprends pas. De quoi, "le temps qui reste"? Il croit-tu en la fin du monde ou que’qu’chose? Pour l’instant, je laisse aller le sujet, j’attendrai après. Pour l’instant j’essaie de me ramasser à la cuillère pis de me décrotter le visage comme il faut.
«C’est bon debord, j’va aller t’attendre dehors pour que tu puisses arranger tes affaires tranquille. C’est pas un gros gros bureau, j’veux pas trop être dans le chemin…» J’va lui donner le temps de se préparer, pis en même temps j’va aller prendre une bouffée de sable.
À part ça, «c’est sûr ça me ferait du bien… on pourrait aller visiter les oasis, si ça te tente. J’ai en masse de temps maintenant que j’ai les mains finies!» C’est glauque au possible, mais je choisis finalement d’en rire plutôt que d’en brailler. Ça va me forcer à vivre autre chose, à me donner un peu de lousse (… j’pense on dit "du leste", mais qu’est-ce que j’en sais, j’ai jamais su parler comme du monde). Penser à autre chose, voir dequoi de différent.
Par contre, j’me surprends à regarder les pains à la crème avec plus d’attention que je devrais. Silencieusement, je lui fais signe du bout du menton pour savoir si j’ai le droit. «Tu penses-tu que j’peux…?»
J’peux-tu en prendre un autre?
Pour être franche j’partirais avec le plat au complet, mais je sais très bien que ça se fait pas. «Tu peux amener le reste à ‘maison si tu veux; j’ai pu de table mais j’ai encore des comptoirs, c’est bin ça de gagné!»
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