# Envie d'être morte. // Solo. Lun 12 Sep - 16:56
J’ai la main en sang.
J’ai fessé, pis fessé, pis fessé, pis fessé pis fessé à m’en péter les jointures. Le papier que j’avais mis sur le mur de ma cuisine, oublions ça, même moi je suis plus capable de lire ce qui était dessus. «JE SAIS PAS C’EST QUI LES ESTIS D’ENFANTS DE CHIENNES, MAIS LEURS GONADES VONT LEUR SORTIR PAR LE NEZ.»
POURQUOI?!
Pourquoi on s’acharne à m’enlever le peu de bonheur que j’ai? Pourquoi est-ce que les dieux s’amusent à me regarder faire basculer mon armoire à argenterie en me fracassant la poitrine dessus? Y’en a pas, hein, de l’estie de justice?! Faut-tu vraiment que je la fasse moi-même?
On a fait l’erreur de m’amener le rapport. On a essayé de m’expliquer que « considérée morte » c’est pour le protocole, mais que les chances que ma petite me revienne sont plus minces que les brins de patience qu’il me reste. «C’EST QUOI? TOI AUSSI TU ME PRENDS POUR UNE CONNE? TU VEUX-TU QUE JE T’EN MONTRE, MOI, DES CHANCES MINCES D’ÊTRE ENCORE EN VIE? T’ES MIEUX DE DÉCRISSER D’ICI MON P’TIT MANGE-MARDE, PARCE QUE CROIS-MOI, TU TE RELÈVERAS PAS.»
Je lui ai arraché le papier des mains. Je lui ai éclaté la porte en pleine face; elle s’est arrachée et elle a tombée du mur. J’ai lancé mes nouveaux pots en argile fine contre les murs, j’ai renversé ma table, j’ai éclaté ma troisième bouteille de saké contre le cadre de ma fenêtre en criant.
J’ai plus de vaisselle. J’ai plus de mobilier. J’ai plus de goût de vivre.
PIS J’AI PLUS DE SOEUR.
Pendant que j’essuyais mes larmes (en m’étampant du sang rouge partout dans la face), je me suis dit que le suicide était une option. Que rendue où j’en suis, autant me faire seppuku avec un couteau de cuisine mal aiguisé, histoire de ressentir un peu de douleur avant que je finisse par m’achever.
J’ai pas la force pour ça, moi.
Quand mon frère est mort, je me suis cogné la face contre un barril d’eau jusqu’à ce qu’il casse. En me faisant hospitaliser, j’ai frappé un médecin en plein dans les testicules, juste parce que. Mon frère était mort, j’étais en crise, il m’a pris par les bras, pis il n’aura jamais la chance de tenir son propre enfant dans ses bras après ce que je lui ai fait.
Je regarde ce qu’il reste de mon entrée de porte. L’air ne veut plus passer dans mes poumons. Je braille et je finis par m’écraser à terre. Ma voix ne sort plus, je m’étouffe en criant en silence. Je sais pas quel dieu s’amuse demême avec mes sentiments, mais je ne vais pas le rater.
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