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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
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    Fujimoto Nagisa
    Le prix à payer [PV Seki Jun'ichiro] O61v MESSAGES : 69
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    Inventaire

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      Objet:
     
    Le prix à payerFeat Seki Jun'ichiro -Milieu de l'Hiver 805

    Cela faisait présentement quelques jours que Nagisa se trouvait dans les terres de l’ours, quelques jours qu’elle traquait un individu qui était venu se cacher dans les environs. Naruhito Kenta avait un contrat sur sa tête et il avait été demandé à la Fujimoto de retrouver l’individu le plus rapidement possible, mort ou vif. Son crime ? Avoir agressé des moniales du temple du feu de Nessa no Kuni et voler des objets religieux. Répugnant personnage. Rebu qui ne méritait pas que la vie lui fut donné. Mais lorsqu'elle eut reçu l'ordre de mission, elle se trouvait sur la route du retour en direction de Sakyuu et avait atteint la province de l'Oasis. Sa chance était d'avoir pu retrouver les traces de son criminel, mais cela l'avait obligé à redescendre par le sud.

    Le dénommé Kenta fut bien moins difficile à trouver qu'elle ne l'aurait cru, trop stupide, trop vaniteux, car il se pensait sauver une fois les frontières dépassées. Il avait estimé à tort que son larcin ne valait pas la peine qu'on le pourchassa au-delà du désert et que son physique passe-partout le rendrait trop "invisible" pour que l'on fit attention à lui. Voilà un homme de bien peu de foi qui ne comptait pas sur la résolution qui brûlait dans la poitrine de la sakyuujin traqueuse. La cavalcade du malheureux ne dura qu'une dizaine de jours depuis les vols qu'il avait commis, et aucun butin n'eut le temps d'être dépensé, faute d'avoir trouvé de bons acheteurs. Alors, autant vous dire que la prise fut bonne pour Nagisa, mais en demi-teinte pour la Jashiniste qu'elle était.

    En effet, il n'avait pas été clairement précisé si elle devait amener l'individu mort ou vif, et il était assez évident qu'elle aurait naturellement penché pour la première option. Toutefois, la contrainte était celle du voyage : traîner un corps de Kuma jusqu'à Sakyuu était une tâche ardue. Si la jonin ne manquait pas de courage et de persévérance, il était hors de question qu'elle s'embarrassa d'un tel poids, seule. Elle le maintiendrait en vie assez pour voyager de lui-même sur ses deux jambes, à moins qu'un problème n'intervint. Et ce fut le cas.

    Les dieux semblaient en colère ce jour-là. Encore coincée sur les terres de Kuma no kuni, Nagisa avait bâillonné son prisonnier qui parlait un peu trop, ainsi que fait porter des fers au poignet, reliés par une chaine à une ceinture autour de la taille pour limiter ses mouvements. Mais au moment où elle s'apprêtait à entreprendre son voyage pour le retour, un violent orage la surprit, la poussant à se réfugier dans la première auberge du premier village qu'elle trouva. Lugubre spectacle qui se profilait alors.

    Trempée jusqu'aux os, le regard brillant d'une rage meurtrière, ses longs cheveux noirs paraissaient contrastés plus qu'à l'accoutumé avec sa peau laiteuse. Ses sombres vêtements lui collaient à la peau, et Kenta n'arrêtait pas de gémir au bout de la chaîne par laquelle elle le tenait. Lorsqu'elle pénétra dans le seul établissement ouvert de la zone où elle se trouvait, l'organe avait tonné au même instant. Un silence de mort s'était presque installé, brisé uniquement par le tintement métallique des fers du prisonnier. Elle se dirigea directement vers le comptoir.

    " Assied-toi. "

    La voix caverneuse de la jonin résonna avec dureté et autorité, tirant sur les chaînes pour obliger le criminel à lui obéir. Il ne se fit pas prier, bien qu'il tentait toujours de se défaire du tissu qui lui barrait la bouche. Mais Nagisa ne s'en préoccupa guère, ni même des regards ou des attentions qu'elle attirait sur elle. Ses yeux se tournèrent exclusivement vers le tenancier.

    " Pourriez-vous me servir quelque chose de chaud ? Quant à lui, il ne prendra rien. "

    Il eut une hésitation de la part du barmaid, il voulut parler, mais s'abstint et se contenta de servir la sakyuujin. Mais au moment où elle s'apprêta à prendre sa tasse, Kenta profita des précieuses secondes où elle eut le malheur de desserrer son étreinte sur sa laisse de métal pour tenter de s'enfuir. Il tira d'un coup violent, avant de taper dans le tabouret qui fit perdre l'équilibre à Nagisa. Il fonça par la suite à toute vitesse vers l'extérieur du bâtiment, laissant derrière lui une traqueuse dont le feu de la rage fit étinceler l'émeraude de ses yeux.

    " Chien et mécréant !  Il n'y a donc rien à sauver. "

    Paradoxalement, le ton de la voix grave de la jonin était froid, cinglant et étonnamment calme. Se redressant impérieusement, elle attrapa soudainement une courte lame qu'elle avait autour de sa cuisse et marchait avec détermination à son tour au-dehors. Elle ne courrait pas, elle n'en avait pas besoin. Ses yeux étaient concentrés sur sa cible, malgré la pluie, malgré l'orage. Elle attendit la seconde qui lui fallait, le jeu de lumière des éclairs et elle lança soudainement son couteau. Ce dernier alla se ficher directement à l'arrière du crâne de son prisonnier dont on n'entendit aucun cri, ni le corps s'écrouler. Tout semblait masquer par le son du tonnerre.

    Nagisa se rendit jusqu'à Kenta, mort bien évidemment, et récupéra son couteau, le retirant en prenant appui de son pied sur le corps du défunt. Elle n'était habitée que par un profond dédain pour cette imperfection humaine et avait rendu sa vie utile en faisant grâce de sa mort à Jashin. Mais si elle respectait sa foi, cela devenait un problème pour ces fonctions. Il lui fallait ramener le corps, bien que rien ne spécifier que cela fut entier. Seulement, elle manquait... d'outil et l'orage grondait toujours. Prenant la chaine qui était toujours accrochée au prisonnier, la ténébreuse du désert commença à traîner le corps à la recherche d'un abri et elle espérait que Jashin lui envoya un signe, pour, peut-être, la remercier pour son dévouement.

    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
    Seki Jun'Ichiro
    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
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    Seki Jun'Ichiro
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      Objet: Bois d'eden (merci Yui)
    Le prix à payer
    Avec Nagisa
    Kuma no Kuni─ Hiver 805



    Le voyage jusqu’à Seizan avait été profitable : Si la découverte de l’église dans les profondeurs des tunnels était une délicate surprise, c'étaient les événements de la mise aux enchères de quelques améliorations qui avaient transformé mon tourisme religieux en voyage d’affaire rentable. Ainsi, en quittant le village des montagnes bleues, je m’amusais chaque minute à capter le cadre de mes pas pour m’habituer à ces nouvelles sensations.

    Un sens obtenu si tard dans la vie d’un homme, il fallait le dompter comme on domptait une bête sauvage… Sauf qu’elle faisait partie de vous. Ainsi, il fallait un vrai travail de concentration pour ne pas se laisser aller dans trop de sens : La vue était limitée à un angle obtus, alors que l’oreille était vite débordée. Ne parlons même pas du nez qui était incapable de reconnaitre deux odeurs en même temps sans les amalgamer en une seule flagrance… Le sonar dont j’étais maintenant pourvu me permettait de sentir, ressentir, imprimer dans mon cerveau une toute nouvelle sorte d’image faites d’onde… Ainsi, j’envoyais autour de moi ces vibrations qui revenaient pour me donner un état des lieux de mes arrières et mes côtés. Ma vue était complétée par cet outil physiologique qui me permettait de savoir ce qui se trouvait derrière cet arbre si gênant pour le commun des mortels.

    J’avais avancé sur le chemin du dépassement de soi… J’étais plus qu’un humain, dorénavant, et cette perspective me remplissait d’une certaine joie, mais également d’une fierté toute relative devant le fait accomplis. J’avais payé pour cela, j’avais laissé quelqu’un trifouiller mon cerveau pour cet idéal de transmigration vers un corps plus fort, plus utile. “Oui, voila, je suis moins inutile.” Dans une moue, je gardais cette idée en tête, je ne devais pas me laisser aller dans le contentement : Il restait de la route et j’étais toujours limité, même avec ce sonar si pratique.
    Ainsi, mon voyage fut assez paradoxal : J’alternais entre la joie d’un enfant et la morosité d’un adulte alors que les circonstances étaient totalement morbides. Dans ma recherche, il fallait passer par ce genre de scènes… La province des griffes donna bientôt la main à celle des ours et, un soir, je dus trouver refuge dans un village pour dormir. Bien qu’amélioré, je devais trouver le sommeil pour faire marcher tout ça et la sécurité de mon corps n’était pas garantie pendant cet état végétatif… Il fallait encore et toujours trouver un endroit pour cela. Le pas rapide, je sentis bien assez tôt quelques gouttes effleurer mes mains non gantés. Le hic quand on portait une lourde cape sombre, c’était que notre corps n’était plus sujet aux intempéries, à première vue… Mais avec la sauce qui s’évada du ciel, même le tissu fut inutile et je dus courir pour trouver refuge plus vite.

    Heureusement, je m’étais dirigé bien assez tôt vers une petite bourgade qui ne payait pas de mine et je n’en demandais pas plus ! La rue était déserte, chose commune en présence d’un orage : Tout le monde se mettait à l’abri et je ne faisais pas exception.

    Pourtant, une silhouette sortie d’une bâtisse, trainant un poids dans la terre devenue boue… Fronçant les sourcils, je me mis à flairer le problème en utilisant le sonar dont j’étais maintenant pourvu : Quasiment cinq jours de voyages m’avaient amené à quasiment maitriser cette nouvelle fonction, même si certaines subtilités restaient à appliquer. De plus, je devais surtout installer une habitude de sonder la zone, sans même y penser… Et en si peu de temps, c’était impossible. Ainsi, les ondes partirent de mon corps pour scanner et découvrir que la fameuse silhouette était une personne de taille moyenne, même si ma vue me le permettait déjà, mais surtout que la charge qu’elle tirait était également un corps.
    Cette perception me fit aussitôt me redresser, puisque la menace était présente. Amenant ma main contre mon avant-bras où attendait mon tatouage de fuinjutsu, je m’attendais à tout moment à une attaque : Des bandits trop ambitieux qui venaient faire un raid sur un village isolé ? Cela pouvait être ça, mais le sonar me révéla très tôt que seule la silhouette dans la rue semblait être aussi active… Les autres étaient assis ou couchés, vaguant à leurs occupations.

    “Un chasseur de prime ?”

    Lorgnant un instant sur la silhouette, je décidais de m’approcher pour en avoir le cœur net. Bien que soldat de Jujou, j’étais quand même un représentant de l’armée et quel représentant ! Un juunin. Bien que criminel, puisque jashiniste, je me devais de faire honneur à mon rang… Au moins pour donner le change. D’un pas lent, je m’arrachais de la boue pour rejoindre l’autre occupant de la rue. La vision qui s’offrit à moi ne laissa pas la place au rire, mais bien à la surprise et la consternation :

    - Toi ? De toute personne que je pouvais rencontrer, c’était lu… Elle que je devais avoir sur mon chemin ? C’était curieux, bien curieux même ! Mais très bien, puisque j’avais des choses à lui dire, surtout au sujet du petit ninja des sables qui ne savait pas où se placer dans la chaîne alimentaire.

    Découvrant ma chevelure pour me rappeler à son bon souvenir, je vins agripper un bout de la chaîne qui la reliait au cadavre pour l’aider à tirer… Bien que faible physiquement, j’étais une paire de bras en plus. Ma camarade jashiniste devait avoir ses raisons, et si c’était en rapport avec le culte, c'était mon devoir de l’aider, bien plus que toutes prérogatives de juunin.
    Cette Nagisa se faisait passer pour un homme, mais j’avais bien observé ses façons et son allure, j’en avais conclu quelques théories sur cette féminité si relative et dissimulée, mais elle tenait absolument à prendre les atours d’un mâle. Qui étais-je pour faire obstacle à son désir ? Le visage neutre, je demandais quand même la raison de tout cela :

    - Que fais-tu dans la région ? Bien entendu, je ne demandais pas des nouvelles banales, mais bien si c’était en rapport avec notre religion commune…


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
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    Le prix à payerFeat Seki Jun'ichiro -Milieu de l'Hiver 805

    Au travers du grondement de l'orage, une voix avait surgi, l'invectivant de façon familière et qui valut un regard noir de la part de Nagisa quand elle osa tourner la tête. À ce moment-là, elle ne savait pas encore à qui elle avait affaire, mais nul doute qu'elle n'appréciait pas la manière dont on s'introduisit à elle.

    " Toi ? "

    Un sourcillement d'étonnement se profila sur son visage si froid quand elle reconnut la tête rousse et les yeux inexpressifs de l'individu, un jonin de Jujou mais uniquement : un camarade qui croyait dans le Renouveau du monde. Voilà une rencontre dès plus acceptable, mais elle ne nierait pas qu'elle ne s'attendait clairement pas à le croiser sur sa route. Peut-être fallait-il voir en cela un signe de Jashin, peut-être même une récompense à son dévouement.

    Tandis que les yeux verts de la jeune femme ne quittèrent pas la silhouette fine de son interlocuteur, ce dernier s'approcha, attisant une méfiance naturelle chez elle qui la poussa à se raidir un peu. Nagisa n'avait confiance en personne si ce n'était en elle-même et son jugement. Là, Jun'Ichiro se saisit naturellement de la chaîne qui tirait le cadavre de son prisonnier et s'apprêtait à l'aider dans sa charge sans qu'elle eut à quémander quoique se soit.

    " Un interrogatoire ? "

    L'œil vert sombre de la sakyuujin se fit plus dédaigneux. Elle n'avait jamais aimé qu'on lui posa trop de questions, mais elle convenait que la situation pouvait paraître bien étrange d'un point de vue extérieur.

    " Cet homme était recherché. Vols, agressions, meurtres, et les derniers en date perpétrer dans un Temple. "

    Nagisa se tourna quelques instants vers le mort à ses pieds et donna un coup de talon dans la tête du cadavre.

    " Ce chien a tenté de fuir alors que je ne le lui avais pas permis. Il en a payé de sa vie.... mais j'aurais préféré le ramener vivant pour ne pas me retrouver dans cette… situation. "

    La sakyuujin fit claquer la chaîne pour montrer ce à quoi elle faisait référence, le visage clairement agacé, tandis que la pluie n'avait de cesse de ruisseler sur son visage. Ses cheveux noirs lui collaient sur le front et les joues, et le plastron de son armure était totalement trempé. Naturellement, son égo l'obligeait à dissimuler qu'elle commençait à ressentir la rigueur du froid. Sans rajouter un mot et en restant mutique, elle reprit alors sa marche, tirant sur sa chaîne péniblement jusqu'à trouver un abri, un peu loin des habitations et de tout regard curieux. Il leur fallut parcourir une bonne distance pour trouver une cavité rocheuse, sous laquelle on pouvait trouver les traces d'un vieux campement. Les lieux avaient déjà servi, mais pas depuis un moment. Une fois sur place, elle relâcha sa chaîne et se décida enfin à parler à nouveau.

    " Je te remercie, camarade, pour ton aide. Mais j'aurais encore besoin de toi. "

    L'orage tonna de nouveau à l'instant où Nagisa rapporta son attention sur le Jujoujin. Elle le regardait de haut en bas, le jaugea, mais cherchait surtout à voir s'il possédait le matériel requis pour sa requête.

    " Je pense attendre ici que la tempête se calme avant de repartir vers Sakyuu. Toutefois, je ne peux me promener avec ce poids mort et je me dois d'amener une preuve que ma mission a été accomplie. Aurais-tu de quoi lui trancher la tête ? Cela me sera plus facile à transporter. "

    Malheureusement pour elle, Nagisa ne possédait pas de lame assez grande pour lui permettre d'accomplir sa tâche, et elle espérait que le marionnettiste posséda quelque chose du genre. Il était à noter qu'elle n'avait pas cherché à dissimuler ses intentions, ni à faire les moindres manières. Bien qu'elle n'était pas intime avec ce "frère" de l'Ombre, elle ne doutait pas qu'il avait dû connaître des situations pires que cette dernière, et plus cruelles encore que simplement découper un cadavre.

    " Sache bien entendu que je te revaudrai ce service. Je suis un homme de parole. "

    La Fujimoto n'avait pas l'ombre de l'idée, que celui qui se tenait devant elle, avait percé à jour sa véritable nature. Pourquoi en serait-il autrement, après tout ?

    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
    Seki Jun'Ichiro
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      Objet: Bois d'eden (merci Yui)
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    Avec Nagisa
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    - Fort bien. Regardant d'un œil sérieux autant "l'homme" qui se tenait devait moi que celui couché, vidé de toute vie, je réfléchissais à quoi faire pour aider ce frère si exotique.

    J'avais gardé le silence pendant ses explications, non pas que j'étais vexé ou craintif devant sa réaction face à mon "interrogatoire", mais il fallait regarder plutôt qu'interférer et les mains prises avec le métal froid qui entourait le cadavre, j'avais fait autre chose qu'agiter ma langue. Un corps humain, même pour un homme un peu entraîné comme moi, cela pesait lourd : Sans doute que Shinjin aurait été plus utile, mais en son absence, je restais la seule paire de bras disponible dans le secteur pluvieux.
    La faute à quoi ? Le zèle du prisonnier qui avait cherché à échapper à la mort elle-même, qui l'avait bien assez tôt rattraper. Comme une mauvaise blague. Assez peu porté sur l'humour, comme ma camarade, j'avais lâché un grognement quand elle m'avait donné le pedigree de la proie du jour : Une belle ordure dont la vie avait été misérable, mais pas la peine de le notifier à la jashiniste qui m'accompagnait.

    Elle le savait bien.

    Cependant, la mission se compliqué avec le poids mort qui touchait nos orteils... Maintenant, il ne pouvait plus porter sa propre masse en étant tiré par la juunin de Sakyuu : Il fallait donc trouver une solution et la sienne, bien sanglante, était de couper la tête de manant pour revenir avec, quand même, une preuve. Ainsi, dans le vieux campement, rejoint par un miracle de notre Dieu, il fallait chercher un outil nécessaire pour séparer le haut du bas. Dans un petit soupir, je révélais mon avant-bras droit et le tatouage qui révélait la présence d'un fuinjutsu, ou bien juste d'une surprenante fantaisie chez moi.

    Plaquant ma paume gauche contre la peau, sèche, car protégée par le tissu, j'activais le sceau pour sortir dans un petit nuage la marionnette qui trouvait refuge à l'intérieur : Le Piquant, première tentative de faire une arme peu offensive, mais belle et bien entravante pour capturer ou ralentir les adversaires dans le but que Shinjin termine leur existence. Je n'avais pas besoin de plus de puissance de feu, mais juste de quoi mathématiquement mettre en échec l'ennemi. Si elle ne payait pas de mine, si on avait pas peur des scorpions de taille humaine, ce qui m'intéressait dans sa panoplie était la queue mécanique et piquante qui, faute de pouvoir couper, pourrait sans doute transpercer les chairs molles du coup pour faciliter le passage d'une lame plus courte... Ou juste l'arrachage sans finesse, par l'énergie musculaire.

    - Je ne peux pas te proposer plus que la queue de Tsurai... Un peu désolé, juste un peu, je laissais mes yeux vagabonder sur les terres qui nous encadraient.

    Si le campement était depuis longtemps abandonné, un petit miracle pouvait émerger sous la forme d'un couteau oublié ou bien de quelques outils tranchants, comme une hache... Kuma no Kuni étant fort bien boisée, le feu de confort pour les soirs d'hiver devait être fréquent, ainsi, il fallait de quoi pouvoir être bucheron le temps d'une heure, pour agglomérer le bois.

    Gardant mon œil vivace sur les ténèbres nuageuses, je me permettais un petit commentaire sur la mise en forme :

    - Une lame dans la jambe aurait pu le faire tomber sans le tuer, cela t'aurait évité bien des histoires. L'orage ne t'a rien épargné. Enfin... On va trouver une solution. Volontairement assez vague, et solidaire, je revenais sur la mine ambivalente de l'homme qui se dressait devant moi. C'est une coïncidence heureuse, cependant, car j'ai des choses à te dire... Jugeant du regard mon interlocutrice, je cherchais en elle une preuve d'infidélité pour Jashin.

    Dans une secte aussi cloisonnée, car traquée, les membres ne se connaissaient guère et les changements de camps pouvaient intervenir... Des taupes ? Des espions ? Des traitres ? Si la paranoïa pouvait apporter bien des pépins, la confiance aveugle était tout aussi dangereuse. Cependant, vu la teneur de ses secrets personnelles, sa religion ne devait pas être son premier soucis, ou son plus gros problème au quotidien.

    - Il y a un garçon dans ton village, adolescent avec les cheveux blancs. Je l'ai rencontré sur ma route et il serait bon de le surveiller : Son pas sur la voie n'est pas encore très stable et je pourrais craindre qu'il ne soit pas totalement de notre côté. Seulement, il sait des choses : Mon visage, celui d'un autre frère… Peut-être des noms ? Un domino. Je ne prenais pas la peine d'étoffer la métaphore, elle comprenait bien ce que je voulais dire.

    J'étais direct, car les sujets de conversations n'étaient pas légion en soirée, sous une pluie battante avec un cadavre aux pieds... Enfin, si, il y en avait un autre.

    Comment on lui coupe la tête ?


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
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    On ne pouvait pas dire que les deux jeunes gens étaient de ceux que l'on qualifiait des plus bavards. Ils s'en tenaient parfaitement au strict minimum, cela était amplement suffisant. Un simple regard, un mouvement, les intentions seules suffisaient à être pleinement comprises. Ce fut à cet instant que les yeux émeraude se posèrent sur l'avant-bras de Jun'Ichiro, qui était habillée de remarquables marques de sceau d'un art qu'elle étudiait depuis peu. Elle ne put s'empêcher de se montrer un peu jalouse ou bien était-ce un autre sentiment étrange qui la pinçait au cœur ? De l'admiration ? Peut-être. Elle ne le cacha pas en tout cas lorsqu'il dévoila une marionnette fascinante.

    " Voilà une arme admirable. "

    Pour la première fois, Nagisa concédait à se montrer un peu curieuse, et son attention parcourut l'enfin de mort qui l'inspirait beaucoup. À cette simple vue, elle imaginait parfaitement les cris des malheureux qui se faisaient possiblement faucher par elle. Ce fut donc avec un peu d'audace qu'elle s'approcha de la marionnette, observant de plus près l'immense appendice qui offrait une lame pouvant l'aider dans son affaire. Là, elle tendit alors la main, cette main pâle et fine qui effleura la pointe coupante comme pour s'assurer de son tranchant. Une perle de sang apparut sur son index qu'elle ne tarda pas à lécher avant de sourire.

    " Parfait. "

    Aussitôt, elle se détourna totalement de la poupée de bois mécanique et se pencha plutôt sur son encombrant cadavre. Là, à l'aide de son pied, elle tourna le corps afin qu'il se trouva face contre terre, puis s'abaissa pour dégager la nuque du malheureux. Elle tâta sa peau, cherchant un point particulier entre deux vertèbres, puis se saisit d'un de ses couteaux de lancer pour le "marquer" telle une cible.

    " La solution est toute trouvée. Si tu peux faire en sorte de frapper lourdement sur ce point précis, sa tête tombera. La coupe ne sera pas propre, mais peu importe. "

    Focalisée sur son objectif, Nagisa finit par se redresser et reculer un peu, laissant la place à son camarade pour faire son office, tandis qu'elle détourna la tête pour regarder l'horizon. L'orage faisait toujours rage et ne semblait pas perdre en intensité. Voilà une contrariété de plus, d'autant qu'elle commençait à sentir le froid pénétrant de la pluie qui avait traversé ses vêtements. Toutefois, la jonin concéda à répondre à jujoujin sans manifester un grand intérêt à la question posée.

    " Il est vrai que j'aurais pu m'éviter ces déboires si j'avais frappé dans son talon d'Achille. Mais il se serait plaint tout au long du chemin. Maintenant, il est silencieux. "

    Alors que le tonnerre gronda à nouveau, l'androgyne reporta son attention sur son homologue, l'observant un peu plus lui, et non sa machine.

    " Je pense deviner qui est le garçon auquel tu fais référence. Sache que je vais m'en occuper. "

    Décidément, le jeune Akari était bien moins discret que ce à quoi elle s'attendait. Se définissait-il Jashiniste à tous les hommes et femmes qu'ils croisaient ? Voilà un défaut qu'il faudrait très vite corriger avant que cela ne causa quelques problèmes irrémédiables à la cause. L'attention qu'il attirait sur lui pouvait très vite devenir dangereux pour la cause.

    " Et toi ? Que fais-tu... dans la région ?  "

    Nagisa se mit à le regarder avec méfiance à son tour, lui renvoyant alors sa propre question, bien loin de se laisser intimider par un autre d'un autre village. Elle avait appris à survivre dans un rude milieu et ce n'était certainement pas pour fléchir devant le visage sans expression d'un homme de la jungle.


    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
    Seki Jun'Ichiro
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    D'ordinaire, les arbres destinés à être coupés étaient marqués à la peinture rouge. Des flèches, dessinées sur les arbres par les forestiers, indiquaient aussi aux bucherons les chemins à emprunter pour extraire les bois. À Jujou, la production de bois était centrale et l'image me vint malgré moi en voyant le frère se mettre accroupis pour définir où je devais frapper : Elle avait choisi la voie, celle d'une coupe sans discrétion. De toute façon, il ne fallait qu'une preuve, qu'importe son état.

    Lui laissant le temps de se mettre debout, j'activais mon majeur droit associé au fin fil de chakra qui me reliait à l'outil de mort pour armer la queue mécanique.
    Dans l'art du marionnettiste, un grand enjeu définissait tout dans la pratique : Quel fil pour quel doigt ? Pour réagir vite, il fallait des combinaisons commodes, mais ce qui était simple était facilement observable, discernable et donc repérable. Ainsi, un combattant averti pouvait, en se focalisant sur les doigts de son adversaire, connaitre les mouvements à l'avance et donc rapidement esquiver le tout... C'était inconvenant, pour sûr. Moi, j'avais choisi de faire de ma main gauche celle qui déplaçait le Piquant, chaque doigt associé à une patte, alors que le pouce s'accrochait à la tête de ma poupée de bois pour des attaques vulgaires, mais utile, si l'attaquant est trop prés. Ma main droite était réservée aux petites surprises que je cachais dans des segments des pattes, de la tête et de la queue de ma créature factice. Ainsi, le majeur était celui de la queue est rapidement, j'approchais le scorpion géant pour plonger la lame dans l'endroit signifié par cet homme si exotique.

    Le son était ignoble, mais ce qui me troubla le plus fut la facilité déconcertante pour décapiter un être humain. Non pas que j'étais sensible, mais je n'avais jamais divisé un homme par la nuque, préférant plutôt les capturer ou les vider de leur sang par quelques entailles précises. Ce type de boucherie, je ne le connaissais pas, et je ressentis un vague frisson dans le dos en voyant le léger écart créé entre le buste et le crâne. La chair était donc si faible pour qu'un corps soit réduit à l'inutilité sous l'effet d'un coup trop cible ? Ou bien son état cadavérique était déjà assez avancé pour que la chair soit si molle ? Laissant mon regard s'éclipsait de la scène, je me tournais plutôt vers mon coéquipier du hasard :

    - Que vas-tu faire du reste du corps ? Un homme laissé ainsi à l'observation, cela faisait mauvais genre, un voyageur un peu trop superstitieux pouvait prendre ça pour la présence d'un Yokai et voilà que des ninjas de Seizan se retrouvaient embarqués dans une mission de recherche complétement inutile.

    "Après, ce n'est pas mon problème."

    Laissant ainsi la chose à la prestataire de Sakyuu, je me tournais plutôt vers un sujet commun : Le culte de Jashin et les multiples dangers qui menaçaient cette congrégation. Ici, un enfant qui n'avait pas encore bien décidé où tourner ses vœux... Un papillon autour d'une lumière, qui pouvait très bien se diriger vers une autre lampe si l'attrait était plus important. Sauf qu'avec notre dieu, on ne pouvait pas vraiment revenir en arrière, et encore moins avec les secrets qui allaient avec. Mon interlocuteur semblait connaitre l'individu et m'indiqua qu'il allait s'en occuper, cela pouvait tout et rien dire, mais la vie d'un partisan si instable ne me faisait pas vraiment d'effet.

    - Bien, en espérant que cela soit un problème en moins. Ramenant la marionnette dans son sceau, dans un nuage si peu discret, je remis en place ma manche et mon manteau. L'eau circulait en flux tendu dans le creux du vêtement et de ma peau. Cela faisait un peu froid, à a vrai dire.

    Me préparant à partir, maintenant que j'avais porté secours à un camarade, il me demanda ce que je faisais dans la région. Une question indiscrète que j'avais posée et que l'on me renvoyait, comme une juste rétribution. Si Sakyuu et Seizan étaient assez proches, Jujou restait assez isolé sans pour autant être extrêmement loin. Nous étions deux étrangers dans ces terres, mais elle avait une mission alors que moi... Malgré tout, je me devais de jouer le jeu de l'échange de rôle.

    - Un interrogatoire ?   Pas un sourire du tout, mais je m'amusais intérieurement de la situation, avant de céder enfin. J'avais un bien à transporter, c'est là où j'ai croisé notre frère commun. Mes informations le concernant sont donc toutes fraiches. J'ai fait un crochet dans le village des montagnes bleus pour mener une petite enquête sur la présence d'un lieu de rassemblement dans les entrailles de Seizan. Notre cause prend des dispositions matérielles pour nous.  Interdit, je scrutai la réaction de cette personne si étrange, toujours avec l'idée tenace que toute information devenait un danger s'il était un espion. Tu comprendras que je n'en dirais pas plus, autant pour moi que pour toi, et ceux avec qui nous partageons notre foi là-bas. Soupirant silencieusement, je changeais de sujet vers quelque chose de moins religieux, mais de tout aussi sombre. Il y a aussi un marché noir là-bas, pour acquérir des biens précieux, autant matériel que biologique.

    Comme un réflexe, j'envoyais des ondes tout autour de moi pour vérifier si je possédais toujours cette curieuse habilités, mais aussi pour exprimer ce sentiment paranoïaque d'être toujours encerclé...

    Être Jashiniste n'était pas forcément la meilleure situation quand on était anxieux.

    Je profitais de cette rencontre fortuite pour m'essayer à une discussion un peu badine, je la connaissais de vue et n'avait que peu eut l'occasion d'échanger... En fait, nous autres n'avions que peu de chances de pouvoir parler franchement de nous. Libéré de la réflexion autour de chaque parole, histoire de ne pas éveiller les soupçons.

    - Voilà quelques années que je n'avais pas croisé ta route. Les choses sont bien faites. Que deviens-tu ?


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
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    Fujimoto Nagisa
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    Un son répugnant. Un bruit de chair tranchée et de tissus mous qui éclataient sous la pression. Des os qui craquaient, celui d'une nuque brisée. La tête du malheureux voleur se détacha avec une facilité déconcertante alors qu'elle roula un peu sous l'effet du tranchoir.  Sans sourciller, ni même s'inquiéter des éclaboussures sur ses chaussures, Nagisa attrapa par les cheveux la tête inerte, la langue pendante comme un crâne de mouton sur l'étale d'un boucher. Le cadavre se pâmait déjà d'une teinte violacée et la rigidité cadavérique était visible sur les mains du malheureux qui ne bronchaient plus depuis quelques heures. Sans s'émouvoir, elle récupéra un sac de jute qui se trouvait dans ses affaires et y plaça la preuve de sa mission.

    " Une bonne chose de faite. "

    Mais le jujoujin sans expression mit alors le point sur une évidence à laquelle elle n'avait pas réfléchi. Que faire des restes ? Elle aurait bien évidemment pensé le laisser là, à pourrir et placer à la vue des charognards pour qu'il se fit dévorer. Son corps servirait au moins à quelque chose. Le brûler ? Avec cette pluie et le tonnerre vrombissait, c'était peine perdue. L'enterrer ? Elle n'avait pas de quoi y remédier.

    " Je vais devoir l'enterrer. "

    Tout le problème serait de trouver un ouillage convenable et de supporter la pluie pour le faire, car le ciel était si noir qu'il fallait bien s'attendre à ce que cela ne s'arrêta pas avant longtemps. Le regard de Nagisa se porta quelques secondes sur l'horizon, avant de laisser un léger soupir devant la tâche rebutante qui l'attendait. Mais cette fois-ci, elle ne réclama aucune aide.

    Ce fut alors, tandis que ce "frère" inopiné s'apprêtait à partir, que la sakyuujin se permit de lui renvoyer la question sur sa présence en ces terres... et qu'il se montra presque provoquant en lui répondant de la même façon. Leurs deux visages placides se regardèrent quasiment comme s'ils étaient un miroir. Du défi ? Peut-être un peu, mais il eut tout de même assez d'amabilité en réserve pour répondre à Nagisa.

    La jeune femme resta stoïque, malgré les gouttes d'eau qui continuaient à ruisseler de ses cheveux. Elle ne bronchait pas alors qu'elle se montrait attentive à ce tout ce lui indiquait son suspicieux camarade. Techniquement, elle comprenait toutes les précautions qu'il prenait en restant flou dans ses propos et dans un autre sens, cela la frustrait un peu puisqu'il savait pertinemment qu'ils étaient des enfants de Jashin.

    " Je comprends tout à fait. J'en ferais de même à ta place. "

    C'était un fait, ça aussi, qui ironiquement laissait presque supposer qu'ils se ressemblaient un peu, en tout cas, dans leur attitude et leur vision des choses. Par contre, elle se montra bien moins intéressée sur la seconde partie du discours. Un marché noir ? Nagisa était une Fujimoto et la branche familiale dirigée par son oncle se portait sur le commerce. Elle avait en soi accès à tout ce qu'elle désirait et par chance, ce n'était rien qui ne pouvait être illégal. Et quand bien même, elle était en désaccord avec la faiblesse de sa chair, elle n'en avait jamais ressenti le besoin de la transcender. Pas jusqu'à maintenant. C'était un fardeau et un péché, le prix de son humanité, et elle le payait en souffrant avec elle. Pour la gloire de Jashin.

    " Je note, mais j'ai tout ce dont j'ai besoin. "

    À part une pelle. Elle reporta son attention sur le cadavre décapité, puis à nouveau le ciel pluvieux. Distraite par cela, elle s'étonna un peu de la question de Jun'Ichiro. Elle ne savait comment prendre ce regain d'intérêt, notamment parce qu'elle n'aimait pas attirer l'attention... mais peut-être encore plus à ce qui concernait le Jujoujin. Oh, elle aussi se souvenait parfaitement de lui, de ce regard, froid, inexpressif, et de la couleur de cette chevelure de feu. Quelque chose en lui l'avait dérangé sans pour autant mettre le doigt dessus. Son intelligence ? Oui. Cela faisait partie de sa réputation et il n'y avait rien de pire que les hommes trop intelligents.

    " Peu de chose ont changé depuis notre dernière rencontre. Je me contente de faire profil bas tout en assurant mes fonctions de jonin et de fils unique. Et comme tu vois, je continue à donner le change en m'occupant de désobligeantes missions et parfaire mon image de shinobi exemplaire. "

    Les yeux vers de la jeune femme se reportèrent brièvement sur le corps, alors qu'elle réajusta son manteau, annonciateur de son départ.

    " Comme tu l'as signalé, je ne peux laisser le corps ici, mais je n'ai pas le matériel. Il me faut trouver de quoi creuser.  "

    Nagisa comptait laisser temporairement le corps ici et s'il devait disparaître... tant pis ? Mais l'idée était qu'elle se trouva une possible bergerie, abandonnée ou non, où trouver de quoi faire. Pelle ou pioche, les deux peut-être, tout ferait l'affaire.

    " Cette tempête ne s'arrêtera donc jamais... "

    Pour la première fois, la jeune femme laissa échapper un râle d'agacement. La pluie et peut-être le froid qui la saisissait tout comme l'inconfort de ces vêtements mouillés la rendait un peu irritable.

    "Es-tu noté la présence d'une bergerie ou d'une cabane sur ton chemin ? "

    Si tel était le cas, cela lui permettrait d'éviter de perdre son temps dans des recherches sous le torrent battant, et aussi d'avoir un abri plus confortable que ce creux dans la roche.

    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
    Seki Jun'Ichiro
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    Un jeu de dupe, nous nous regardions comme si on se méfiait l'un de l'autre, en amenant pas à pas des informations tout en retenue... Alors c'était ça une vraie conversation entre jashiniste ? Toujours dans le secret, le manteau noir du mystère nous entourait, mais c'était pour une bonne raison : La cause nous dépassait, Jashin lui-même était la raison même de notre rétention. Préparer sa venue face aux hérétiques qui vénéraient des dieux aussi noirs que le nôtre, mais qui ne valorisaient que le positif, cela demandait un certain doigté et depuis la nuit sanglante, nous étions chassés comme des agneaux par les loups aux bottes des Kamis.

    Sauf que nous étions les loups, en définitifs.

    En témoignait l'homme qui gisait à nos pieds, reconnaissable à une certaine silhouette massive qui ne pouvait être féminine. Maintenant dégondé de sa tête, il perdait en poids et en identité. La femme sous les atours d'un homme rejeta l'idée de biens biologiques pour améliorer son corps, ce que je pouvais comprendre, mais qu'importe ! La voie vers le dépassement de la chair n'était pas ouverte pour tous, comme celle du Jashinisme. C'était la même pensée qui m'avait fait balancer pour le jeune ninja du désert : Il valait mieux ne pas s'attarder sur des sentiers qu'on n'était pas sûr de prendre totalement.
    Se donner corps et âme ? Pour un homme comme moi, un intellect peu porté sur l'émotionnel et le physique, c'était presque paradoxal, mais je n'avais jamais douté. La lumière du salut m'avait inondé et j'avais depuis employé toutes mes capacités pour porter le message et correspondre à ce modèle sombre, mais tellement vrai.

    En tout cas, la question personnelle jaillit de ma bouche comme un torrent se réveille avec une pluie torrentielle : Quel était le but ? Rien de vraiment particulier, ne pas partir comme un voleur... Décapiter un homme, cela pouvait rapprocher pas mal. L'idée m'amusa un peu, mais c'était une autre réalité qui prenait place : Nous étions complices, déjà avant dans la congrégation des ombres, mais encore plus maintenant avec mon support dans sa mission qui avait tourné à l'assassinat et au bas contrat de chasseur de prime. Si ma livraison était à Kuma No Kuni, j'avais pris largement mes aises jusqu'à Seizan No Sato, ainsi me voir en compagnie du juunin de Sakyuu pouvait m'attirer des histoires... Et comme lui, ou elle, je ne savais pas quel pronom lui attribuer dans mes pensées, il fallait donner le change.

    Hochant la tête sans réponse devant les paroles de mon interlocuteur, je pouvais voir une vraie correspondance entre sa vie quotidienne et la mienne : Donner l'image du shinobi parfait, toujours dans la réserve, pour cacher l'immonde secret qui devrait au contraire jaillir aux yeux des gens comme une révélation. Depuis mes quinze ans, j'avais dû faire de même, mais plutôt pour rattraper les erreurs d'un père déserteur... Se faire rétrograder, surveiller, méprisé.

    - J'imagine que c'est le lot de tous nos frères. Un murmure, presque désolé. J'attendais comme tout le monde le jour du salut où je n'aurais plus à me cacher, mais en attendant, nous étions dans un entre-deux toujours palpable, jamais agréable.

    Finalement, le juunin des sables reporta son attention sur le cadavre : Il fallait en faire quelque chose et elle accepta le fait de l'enterrer. Restait à savoir où... Sans matériel, nous allions échouer à creuser un trou correct, surtout que la pluie rendait le tout boueux et instable sous nos pieds. Les masses marron pouvaient toujours reboucher pendant l'exercice et rendre nos efforts caducs. Comme moi, elle céda bien vite à des remarques bien humaines : L'agacement, ici, au sujet de la tempête qui devenait un vrai problème. Serrant un peu plus les pans de mon manteau, je cherchais autour de nous un indice sur la suite des événements : Le campement abandonné que nous avions rejoint ne contenait pas de précieux sésame, et le frère des ombres chercha plutôt dans mon voyage une quelconque référence salvatrice.

    - Non, malheureusement. Il y a quelques fermes, occupées cette fois. Tu pourrais aller demander des outils en usant de ton statut. Évidemment, je n'allais pas apparaitre à ses côtés, puisque je devais déjà être en route pour rentrer à Jujou. Pas stagner à Kuma no Kuni. La plus proche était... Un soupir, la mémoire travaillée. Deux ou trois heures de routes, cela dépend de ta vitesse de marche. Il y avait un troupeau de mouton parqué sur mon passage, mais avec la pluie, ils ont dû le rentrer. Enfin, rien que la bâtisse et la fumée dans la cheminée devrait te donner l'évidence que c'est là. Il y avait-il une autre solution ? Je n'avais que répondu docilement à sa question sans amener ma part de réflexion dans l'exercice. Une aide de plus à ma camarade ? Sinon, il peut y avoir des outils également dans le village d'où on est parti... Ils ne seront pas étonnés de te voir revenir avec ce genre de demande, surtout quand on a pu nous apercevoir tirant un corps. De plus, ça pourra atténuer les soupçons si tu te présentes comme juunin, et pas comme chasseur de prime ou brigand.  

    La raison était plus là : Le protéger, pour me protéger aussi puisque j'avais pu être aperçu en sa compagnie. Je n'étais pas un bon samaritain, loin de là, mais j'éprouvais une certaine camaraderie avec mes pairs : Si un jour, j'étais soumis à un problème équivalent, j'aimerais qu'un frère prenne du temps et de l'énergie pour m'aider. C'est ainsi que je présentais la chose :

    - Enfin, je vais venir t'aider. Neutre, stoïque, je ne cherchais pas sa sympathie. Il y avait des droits et des devoirs dans mon statut.

    J'étais déjà dans le coup, de toute façon.


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
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    Les réponses que lui apporta son camarade n'enchantaient guère Nagisa, les options étaient particulièrement réduites. Une ferme ou bien rebrousser chemin pour revenir à la taverne. S'il était peut-être plus convenable de s'en retourner de là où elle venait, son égo la poussait à abandonner l'idée. D'une part, parce que son prisonnier s'était enfui de là-bas en l'humiliant un peu, et d'autres parts parce qu'elle n'aimait pas le boui-boui qui poserait trop de questions auxquelles elle n'aurait aucun désir de répondre.

    " Je préfère éviter de retourner dans le village. Il y a trop de curieux. "

    C'était un fait, elle détestait répondre aux questions, d'autant plus à celles de péquenauds dont elle n'avait rien à faire et qui ne voulait que combler leur journée par des banalités sans intérêt

    " La ferme que tu as mentionnée me semble être une option plus certaine. Un berger aura forcément le matériel nécessaire à mon entreprise, et nous n'aurons pas à toquer à toutes les portes. "

    Cela était sans compter la possibilité de trouver un lieu au sec, et si ce n'était dans la maison même des propriétaires, cela pouvait être dans l'établi des bêtes où il serait possible de se reposer un peu de la pluie. Certes, cela ne serait guère agréable, mais largement suffisant. Il était inutile de faire les fines bouches. Sur cette décision, Nagisa pria alors son camarade à lui indiquer le chemin puisqu'il paraissait concéder à l'accompagner. Elle ne lui avait rien demander et en conséquence, elle n'avait pas ressenti le besoin de faire preuve de gratitude. Elle s'était contentée de le suivre en silence en bravant les éléments qui tantôt étaient violents, tantôt calmes.

    Les orages grondaient fortement et la Fujimoto était glacée jusqu'aux os, luttant pour ne pas trembler de froid. Ses cheveux sombres ruisselaient sous les trombes d'eau et le vent n'avait eu de cesse de lui repousser son capuchon. Elle avait abandonné l'idée de le maintenir en place, préférant maintenir son manteau serré sur sa poitrine.

    La délivrance finit toutefois par arriver lorsqu'un feu de cheminée apparut à l'horizon, comme l'avait promis Jun'Ichiro. Il y avait visiblement de la lumière dans la maisonnée principale et un énorme parc où quelques brebis semblaient supporter la pluie dehors pour continuer à brouter malgré l'heure tardive. Les autres bêtes étaient sans doute naturellement rentrées dans leur établi, au sec, sans que le berger eut à faire quoique se soit.

    " Attends-moi dehors. Je m'occupe du reste. "

    Toujours aussi frigorifiée - il fallait dire que Nagisa était une femme du désert - elle adressa un simple regard au jujoujin avant de se rendre à l'entrée pour toquer et déranger un couple de berger. L'homme qui ouvrit paraissait particulièrement agacé, mais lorsqu'il croisa les yeux sévères de la sakyuujin et qu'elle présenta ses insignes, il daigna changer de comportement. La conversation ne fut pas longue, et on pouvait apercevoir la jonin glisser quelques ryos à l'attention du berger avant qu'elle ne lui adressa un signe de tête. Là, elle s'en retourna vers le marionnettiste roux.

    " Le propriétaire des lieux m'a indiqué avoir enfermé son matériel dans son établi. Je l'ai payé afin de les lui acheter puisque je ne compte pas revenir ici. Il nous autorise à demeurer dans l'étable le temps que la pluie s'arrête. "

    Sur ces faits, Nagisa se dirigea vers l'enclos des bêtes et sauta la barrière félinement. Bien évidemment, ses pieds finirent couverts de boue, mais cela ne semblait pas être un problème. Sa seule obsession était de se mettre à l'abri du vent et de l'eau... et de trouver de quoi creuser. Poussant la porte de la grange, cette dernière se mit à grincer sinistrement alors que des moutons se mirent à bêler à l'arrivée des étrangers. La jeune femme ne put s'empêcher de laisser échapper un râle alors que son regard se mit à chercher une armoire de bois.

    " On dirait que c'est là. "

    Cette dernière se tenait sur le côté, non fermée et s'ouvrait avec deux battants. Là, il y avait un peu de tout, une pelle, une pioche, un râteau, et du petit matériel. Nagisa récupéra la pelle et la pioche, les jaugea et afficha une petite moue comme si cela pouvait faire l'affaire. Ce fut uniquement à cet instant qu'elle daigna lever le regard pour observer avec plus d'attention la grange. Il y avait un côté où se tenait plusieurs enclos fermés, l'autres étaient plus grands et ouverts. La plupart des bêtes se tenaient dans ce dernier. Dans les enclos fermés, on comprenait que cela devait être ceux de chevaux dans une autre époque et peut-être utilisés présentement pour séparer certains bestiaux des autres. Le sol était couvert de foin, il y avait même des grandes bottes avec une fourche plantée dedans. Dans les combles, on voyait qu'une échelle y menait, sans doute un lieu pour entreposer des sacs de grains, loin des rats.

    Toujours en silence, la jonin finit par s'avancer, ignorant les brebis et moutons pour s'attarder sur les enclos fermés. Elle en ouvrit un : vide, mais il y avait une très mauvaise odeur. Elle ouvrit le battant du second : vide aussi, mais on voyait que le foin venait d'être changé.

    " Je dois me changer.  Je ne peux pas continuer avec ces vêtements mouillés. Je compte également rester un peu ici le temps que le temps se calme. "

    Le visage de Nagisa ne se tourna même pas un instant vers Jun'Ichiro, s'engouffrant dans l'enclos, posant ses affaires avant de fermer la porte derrière elle. On put alors entendre le bruit caractéristique des frottements de tissus prouvant qu'elle ôtait ses vêtements mouillés, jusqu'à ce qu'elle les étala sur les palissades de l'enclos pour les faire sécher.

    Est-ce que cela était imprudent ? Peut-être à bien des égards, mais se montrer trop gênée aurait pu attirer plus de suspicions encore. De plus, il lui semblait que son taciturne camarade ne se permettrait pas de jouer les voyeurs.

    " Tu m'as bien aidé jusqu'ici et je ne l'oublierais pas. Je te dois un service que je te rendrai le jour où tu en auras besoin. Mais si ton devoir t'appelle à Jujou, je ne me permettrai pas de te retenir plus longtemps. Je pourrais toujours m'occuper de mon "problème" moi-même dès à présent. "

    Continuant son office après avoir retiré ses bottes et son pantalon, elle en vint à débouter sa chemise avec un peu plus de réticence que le reste. La méfiance... elle revenait... mais la raison devait l'emporter sur le reste. Il serait stupide pour elle de mourir de froid alors qu'il y avait encore tant à faire et à donner à Jashin.

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    Les bras croisés sous la pluie, je regrettai un peu de ne pas avoir demandé au docteur masqué de m'ajouter quelques options pour avoir de la chaleur ou juste ne pas ressentir ce froid si vil pour mon corps si faible. Serrant les dents, je luttais comme je pouvais contre les sensations de mon corps alors que mon frère dans le culte se débrouillait avec son problème de cadavre. Des outils pour creuser un trou, on avait déjà eu des objectifs plus sympathiques ou excitants, mais qu'importe... Bientôt, la mine stoïque réapparue sous la grisaille et dans l'obscurité de la presque nuit, je pouvais constater une pleine satisfaction dans le discours de celle qui venait d'acheter un ensemble de pelle et de poche à un fermier qui venait de gagner sa pitance pour quelques jours avec son affaire.

    "Leur vie est si pitoyable qu'ils trouvent du réconfort dans si peu de choses ?" Le jashinisme condamnait la médiocrité de l'existence, celle souffrance indolore qui empoisonnait les existences jusqu'à la moelle, ne laissant qu'une vie misérable, mais confortable. Comme si on se roulait dans la boue joyeusement. Une attitude de porc que j'avais mainte fois mis fin sur mon passage... La pluie me rendait effectivement un peu tendu et j'accueillais la mention d'un abri de fortune prêtait par le paysan comme une bonne nouvelle.

    Il était pitoyable, mais serviable.

    Suivant le ninja de Sakyuu, je m'abritais dans le petit appendice qui ne payait pas de mine, mais qui garantissait un peu de protection contre les éléments corrodants autant la nature que les nerfs. Une autre épreuve nous attendait : Un troupeau était déjà sur place et le bruit de la pluie fut substitué à des bêlements par dizaine. Heureusement, ils étaient regroupés à distance, sinon j'aurais peut-être invoqué ma marionnette pour un peu de silence... Cela ne parut pas gêner la dame camouflée qui étudié le coin avec beaucoup d'insistance, vérifiant les box comme pour se méfier d'un danger. Ce n'est qu'ensuite que je compris la chose : Elle voulait se changer, loin des regards indiscrets. Une vague idée de la féminité timide qui s'attardait sur un peu d'eau me parut trop machiste pour la magnificence de mon intellect, mais je me rappelais que j'avais envie d'étriper des pauvres bovidés pour leur seule voix. La pluie battante sur nos têtes faisait un effet différent selon la personne. Soupirant, je m'assis sur une botte de foin en attendant que cela avance : En bien ou en mal, l'intempérie allait changer.
    Ainsi, je restais avec la cape totalement trempée et un bref instant j'eus envie de la garder pour montrer la solidité dont je pouvais faire preuve face aux inconvénients, mais toute chaire demeure faible et je me résolus moi-même à enlever ce vêtement. Dessous, c'était un peu plus sec même si la partie supérieure de mon haut demeurait quand même un peu humide. "Qu'importe." Il ne fallait pas non plus s'alarmer pour un peu de mouillé sur la peau et les moutons derrière moi voulaient confirmer le tout avec leur voix braillarde.

    Sous mon ensemble sombre qui camouflait une grande partie de mon visage et de mon corps, je demeurais avec une tenue légère : Ajouter couche sur couche devenait vite inconfortable et chaud, ainsi, j'avais fait vite le trie du tissu sous ma principale couverture. Une chemise grise s'attardait sur ma peau, couvrant jusqu'à mes mains, mais les pliures sur le bras droit démontraient que je retirais bien souvent les manches pour ma marionnette. Avec l'humidité, un dégradé se faisait constater jusqu'à mon pantalon noir sans grande distinction. Il était fiable, c'était le principal. Laissant la grande voile noire reposer sur la paille, qu'importe les reliquats que j'allais emporter jusqu'à Jujou, j'attendis assis qu'un peu de distraction se présente. Le regard vide, posé sur les gouttes qui s'écoulaient du toit, je ne montrais aucun signe de frustration.  
    Finalement, le Jashiniste qui m'accompagnait fit éclater le concert de bêlement en me parlant. Un fier service que je lui rendais et qu'elle allait me rendre un jour, mais c'était bon maintenant. Je pouvais rentrer chez moi, elle savait creuser. Constatant de nouveau la menace de l'orage, je lui répondis aussitôt :

    - Je repartirai, quand il pleuvra moins. Toutefois, je tiens à avancer qu'il y a des devoirs qui dépassent celui envers mon village natal. Je suis méfiant, car notre situation demande de la méfiance, mais aider un camarade n'est jamais une cause perdue. Sans bouger, mon visage n'indiquait aucune bienveillance ou sympathie, de toute façon, elle ne pouvait le voir depuis son box. Ma voix pouvait donc ajouter cette note-là ? Je ne pouvais le savoir ou le sentir. Tu as confiance dans le fermier ? M'as t-il vu ? Doit-on prendre des éléments de prudences pour nous couvrir ? Ce n'était pas de bon cœur que je proposais cela, mais pour pouvoir survivre, il fallait peut-être dépasser un peu mes valeurs actuelles concernant les sacrifices à Jashin. Une certaine paranoïa qui souffrit bien vite d'un pragmatisme un peu sage. Enfin non, des soldats qui s'entraident reste toujours moins suspect qu'un meurtre dans une ferme. J'étais presque honteux d'avoir cédé une seconde à cette peur de me faire attraper...

    Derrière nous, les témoins animaux bêlaient toujours, vu qu'ils ne comprenaient rien aux aveux fait devant eux. Ma main fouilla un peu le foin sous moi, comme pour m'occuper le temps de l'orage. Le contact était humide à cause de ma cape précédemment appliquée sur la place.

    - Nous devrions trouver des signes pour nous reconnaitre, sans ajouter des noms ou des caractéristiques distinctifs... Sûrement porter des masques lors de nos entrevues. C'est un peu tard pour nous deux, mais les autres membres gagneraient à ne pas pouvoir reconnaitre.
    Dans mon village, une escouade était spécialisée dans les interrogatoires et cela nourrissait ma peur de me faire avoir et que je fasse tomber toutes les personnes que je connaissais... Si peu qu'ils soient.

    Elle, ou il, était ainsi en danger. Je ne tenais pas forcément à sa vie, mais remonter ainsi la chaîne du souvenir pouvait démanteler tout le culte à la longue. On était tous formés par quelqu'un et ce quelqu'un avait des contacts...

    "Des dominos."

    Comme pour me réconforter, j'activai le sonar dans mon crâne pour saisir si quelqu'un nous espionnait... Un bien faible effort car à part les multiples bovidés, rien n'était en présence.


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
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    Nagisa se tenait toujours dans l'enclos des bêtes, situation qu'elle trouvait cruellement ironique alors qu'elle quittait ses vêtements mouillés. Elle les étala devant elle sur les pans de mur de bois du box dans lequel elle se trouvait, comme s'il s'agissait d'un étendoir. Elle avait déposé ses bottes dans un coin, les vider de leurs eux. Elle se montra bien plus précautionneuse quand il eut s'agit de ses armes qu'elle gardait à porter de main, quand bien même, il ne lui restait presque plus rien sur le corps. Mais il fallait reconnaître, et bien qu'elle se refuserait de l'avouer, elle était habitée par un certain malaise de savoir le jujoujin juste à côté. Était-ce parce qu'elle était effrayée à l'idée qu'il découvrit son mensonge ou bien sa pudeur ? Sans nul doute un peu des deux, bien qu'il lui était apparu bien moins grave qu'un frère Jashinste ne sut qu'elle n'était pas celle qu'elle prétendait être. C'était le propre de ceux qui appartenaient au culte après tout. Néanmoins, moins de gens était dans le secret, mieux cela était.

    En attendant, elle devait continuer à jouer le jeu, dissimuler derrière ses biens maigres barrières, à attendre que ses vêtements ne séchassent d'eux même. Quant à elle, elle avait la chance d'avoir des cheveux assez courts pour que cela ne prit trop de temps et un corps assez fin sans trop de "surface"... et quel corps ! On pouvait aisément deviner que Nagisa avait déployé beaucoup d'énergie à chercher à développer sa musculature, mais elle s'était toujours révélée plus agile que puissante, physiquement en tout cas. Elle avait eu beau se donner, rien n'avait fait et elle comprit qu'elle devait jouer sur d'autre tableau. Par chance, même si son frère ne vécut pas assez longtemps pour que l'on sut l'homme qu'il aurait pu devenir, était un jumeau si proche de sa sœur que cela n'avait jamais choqué qui que ce soit. Après tout, ils s'amusaient même dans leur enfance à changer de rôle pour faire tourner en bourrique leurs domestiques.

    Toutefois, il y avait des éléments qui ne tromperaient personne, dont cette poitrine qu'elle écrasait sous des bandages serrés, presque à s'en couper le souffle. D'ailleurs, elle les portait encore, bien que trempés. Elle n'assumait pas. Elle n'assumait pas sa part féminine qu'elle avait dédaignée depuis de si nombreuses années, elle n'assumait pas la part de faiblesse qui se cachait derrière, toutes ces choses qu'elle enfouissait profondément dans son âme, âme viciée par son humanité. Un fardeau qui prendrait fin le jour où Jashin lui concèderait d'avoir bien travaillé et la libèrerait à son tour. Elle se devait donc de continuer à survivre, à souffrir en supportant la Vérité, à accepter la douleur de vivre pour son avènement.

    Calmement, alors que son camarade lui dévoila qu'il attendrait également que le tonnerre cessa de gronder, la sakyuujin, qui généralement était peu bavarde, accepta d'entretenir la conversation, ne serait-ce que pour s'assurer de la position de Jun'Ichiro. Comme il paraissait rester en place, elle se permit un léger relâchement et s'étala sur le foin, sec et chaud, qui se trouvait dans son "appartement" de fortune.

    " Il est vrai que tout ce qui peu être utile à son avènement est une juste cause. "

    La voix sombre de Nagisa résonna entre quelques bêlements de mouton, créant une atmosphère improbable à la discussion. Le regard posé sur le plafond, la jonin continua à répondre de façon laconique.

    " Je n'ai confiance en personne, si ce n'est la corruptibilité de l'âme humaine. L'argent que je lui ai donné devrait le faire taire et les lames que je portais chasser toute mauvaise idée. Peu probable qu'il se tenta à quoique se soit, j'ai cru entendre une femme et les pleurs d'un bébé. "

    Il aurait été stupide pour le paysan de prendre le risque de s'en prendre à un soldat gradé, surtout appartenant à un village voisin.

    " Quant à ta présence, la pluie était trop battante et la nuit trop sombre pour qu'il te distingua à plusieurs mètres derrière moi. Soit assuré que tu n'as pas été vu et que je n'ai pas mentionné que tu étais là. "

    Nagisa ne chercha pas à être spécialement rassurante, elle ne mentionnait que des faits. Puis ce fut à ce moment-là que Jun'Ichiro mentionna l'idée de demeurer anonyme en cas de prochaines réunions jashinistes, bien que, comme il eut souligné, c'était peine perdue pour tous les deux.

    "Il serait ironique de devoir porter des masques alors que cela est déjà le cas... mais je comprends tout à fait ton appréhension.  Nos marques à elles-seules peuvent paraître bien maigres... "

    Alors qu'elle était toujours allongée, la jeune femme releva légèrement sa jambe. Le symbole de Jashin se trouvait à l'intérieur de sa cuisse, bien dissimulée, à un endroit où aucun regard ne se poserait légitimement.

    " ... mais ne penses-tu pas qu'il y aurait un revers de médaille dans le cas où des traitres se tiendraient parmi nous ? Nous ne connaîtrions leurs traits. Et puis, nous n'avons pas à craindre autrui. Je serais plutôt d'avis que nous possédions tous une capsule de cyanure et que nous l'utilisions pour nous libérer plutôt que de trahir nos frères en cas de capture. Les cœurs faibles ne peuvent de toute façon connaître trop d'informations. "

    Aux yeux de la sakyuujin, seuls les vrais éveillés, les vrais élus se tenaient en haut de la chaîne Jashiniste. Il lui apparaissait inconcevable que des traitres se situaient dans cette strate de leur culte. Une trop grande confiance ? Peut-être. Une grande servante ? Certainement.

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    En silence, j'écoutais les remarques de mon partenaire, toujours cloitré dans son box comme un cheval obéissante : Ne pas avoir mon interlocuteur en face de moi m'agaçait pas mal, mais grâce au sonar, je pouvais discerner des mouvements dans son antre de bois. Couchée sur une masse informe que je ne pouvais discerner, seul sa position si révélatrice de l'état me mit la puce à l'oreille. Toutefois, ce qui vint plus facilement chatouiller mes tympans fut le réconfort de la pluie et de l'argent qui faisait que le paysan allait rester à sa place, selon la dame qui se camouflait.

    Une bonne nouvelle, qui amenait si peu de problème que j'en ressentais même une certaine satisfaction d'avoir pris l'orage pendant quelques minutes... un bon présage, s'il n'était pas si désagréable sur ma peau froide. La mention de l'âme humaine corrompue me fit réfléchir un instant : La perception de l'individu portait sur la source de l'humain, alors que pour ma part, c'était l'enveloppe qui était fautive. Peut-être que c'était lié ?

    - L'homme est soucieux de ses besoins : Manger, boire, se reproduire... Cela le rend lâche, misérable, esclave de lui-même et des autres qui lui amènent de quoi subvenir à ses bas instincts. Je ne miserai pas tout de suite sur l'âme, mais sur son reflet dans la chair si faible qui nous rend si... Je ne pus finir, un peu dégouté de cette fin pourtant si simple à prononcer. "Ridicule." Enfin, j'imagine que dans les deux cas, on peut être satisfait de ce qui nous arrive.

    La conversation alla ensuite sur le sujet de la reconnaissance, ou de la non-reconnaissance de mon côté : Rendre anonyme, fantomatique, mais ma partenaire marquée un point sur le fait de se déguiser encore en ce qu'on n'était pas. Le paradoxe était presque amusant : En société, on dissimulait notre fond en gardant notre forme, alors que dans le cercle des Jashinistes, on serait tenté, de mon point de vue, à révéler notre nature tout en cachant notre visage. Gardant le silence, j'appréciais la réflexion en arrondissant les angles et en trouvant comment ajouter à cela de bonnes remarques, ou développement. Sans doute comme la femme couchée qui continua sur l'éventualité d'abriter un traitre sans le savoir : le masque pouvait dissimuler aussi la félonie, ce qui était évident. La solution alors était la capsule de cyanure, ou une drogue apparente pour épargner au réseau une quelconque fuite.

    - On utiliserait les méthodes des villages pour se garder d'eux... Cela peut se faire et c'est un moindre coût pour protéger le grand Oeuvre et ses artisans. Prenant un peu de paille, je jouais avec en focalisant ce sonar si utile sur la personne la plus intéressante sous ce toit. Derrière une dent, pour que cela soit rapide. Il faut éviter toute chance de contrecarrer l'exécution. L'idée faisait lentement son chemin dans mon esprit, remplaçant un peu les mesquineries des masques et autres signes distinctifs... Enfin... En tout cas, il faudrait autre chose que les marques à montrer. Avec le fameux genin dont je t'ai parlé, j'ai mobilisé quelques signes de mains, mais ce type de langage fuite... Ou peuvent être sujet à coïncidence. Il faudrait quelque chose rien qu'à nous, impossible à imiter avec la bonne information ou le bon kunai pour se marquer. C'était vaporeux, puisque rien ne me vint sur le moment. Moi qui étais fier de mon intellect, je me rendais bien compte des limites que j'avais. Peut-être un fuinjutsu amené par une main sombre.

    Je parlais évidemment de la Main Noire, celui qui avait commis le plus de meurtres ou qui a donné les meilleurs sacrifices à Jashin. Dirigeant les membres du culte aux côtés de l'Âme du culte, il exécutait et faisait exécuter. L'on ne pouvait douter de lui et ainsi, il pouvait peut-être apposer de quoi se reconnaitre entre sombres partisans. Peut-être qu'en tant qu'ombre, j'étais encore susceptible d'être entouré de traire : Plus haut, on pouvait clairement diminuer les probabilités.

    - Que vas-tu faire avec le petit ? Non pas que j'étais curieux, mais en parlant de possible traitre, son sujet revenait sur la table.


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    Divergence de point de vue, là où Nagisa voyait la faiblesse surtout dans l'âme, son homologue la voyait surtout dans la chair. Bien que sur le principe, elle ne le contredirait pas, il y avait toute de fois un degré subtil de différence. Cela ne l'empêcha pas de deviner potentiellement la phrase que son camarade ne conclut pas.

    "  Si ridicule ? "

    Ce fut à cet instant qu'elle se releva calmement. Nagisa s'approcha de la porte de l'enclos, demeurant toutefois cacher derrière elle et ne laissa dépasser que ses yeux verts, un peu sévère, mais d'une grande intensité. Là, elle observa le jujoujin.

    "  Il ne faut pas oublier, qu'aussi faible soit la chair, elle nous lie à notre Seigneur. Nous ne pouvons ressentir que trop bien à travers elle, et cette douleur nous rappelle pourquoi nous faisons tout cela. Elle nous rappelle le but ultime qui est le nôtre, de se libérer d'elle pour le réveiller Lui. Chaque fois que nous avons mal dans notre chair, nous nous approchons de son Réveil et nous rappelle O combien il est généreux d'aider le reste du monde à se délivrer.  "

    La jeune femme laissa échapper un léger sourire avant de se détourner de la porte, et retourner à son petit tas de foin dans lequel elle s'étala négligemment.

    " La douleur est notre moteur. Et aussi méprisable est la faiblesse de notre chair, elle est de notre fardeau, à nous les élus. Nous nous devons de la supporter, pour ne pas oublier, ni s'égarer.  Chaque cri de souffrance que nous sommes capables de pousser est un appel qui résonne aux oreilles de Jashin. Plus il l'entend, plus il sait que nous faisons de notre mieux. "

    La sakyuujin croyait en ses paroles qui offraient un sens à son malêtre. Elle ne subissait pas tout cela pour rien, et la délivrance n'en serait que plus belle le jour où elle viendrait. Alors souffrir, souffrir autant que possible, et hurler intérieurement pour appeler son Dieu. Cependant, voilà, son âme humaine, elle, la troublait parfois bien plus.

    Chassant alors rapidement ses points de détails pour s'en retourner sur les moyens de reconnaissances ou de protection du culte, elle se montra pensive aux suggestions de Jun'Ichiro. Une dent ? La suggestion lui parut plutôt intelligente. Cela était difficilement détectable et il n'était sans nul doute pas obligatoire d'avoir les mains libres pour cela. Une morsure, un coup de langue, ou bien en claquant la mâchoire d'une certaine façon, et cela suffirait à libérer le poison.

    " Mmmm... le dissimuler le poison dans notre bouche me semble une idée intéressante. Nous n'aurions pas besoin de nos mains si elles étaient liées et ils seraient difficiles de le trouver. "

    Les yeux de la shinobi se perdirent sur le plafond de la grange, s'enfonçant dans l'herbe sèche qui la piquait un peu, elle commençait, petit à petit, à apprécier la chaleur et le parfum curieux que cela lui apportait. La pluie qui martelait le toit était aussi une étrange musique presque apaisante.

    " Je comprends tout à fait ton dilemme. Nos marques, aussi précieuses soient-elles, nous rendent un peu trop aisément visible... enfin... si tant soit peu, nous nous retrouvions observés sous toutes les coutures. Pour apercevoir la mienne, il faudrait être assez fou... ou bien, je serais un homme déjà mort et refroidi. "

    Nagisa s'abandonna quelques instants à un certain cynisme et il était vrai que les regards ne pourraient aisément se porter sur l'intérieur de sa cuisse. Déjà parce qu'elle faisait attention à ne jamais se montrer de trop, que cela fut chez elle ou ailleurs. Peut-être était-il ironique de noter l'exception de cet instant, mais Jun'Ichiro ne lui semblait pas être un homme à se permettre d'ouvrir la porte qui les séparait. Elle ne voyait en lui qu'un homme certes intelligent, mais détaché et peu curieux. Après tout, lui-même maintenant la distance... chose qui paraissait tout à fait lui convenir.

    Ce fut alors que le silence s'installa, avant qu'il ne fut brisé par la mention du jeune Akari. La jonin fit une petite moue avant de se redresser un peu, restant toutefois assise dans le foin.

    " Je compte l'étudier. Je vais le peser, le mesurer et le juger, et voir s'il est digne d'être un élu comme nous. Dans le cas où il serait un mauvais candidat, il me faudra bien évident l'occire d'une manière ou d'une autre. J'espère cependant ne pas devoir en arriver là. Il est encore jeune et donc malléable. "

    Un esprit corruptible, mais qui pouvait être éveillé. Il s'était laissé séduire par leur seigneur de l'ombre, il faudrait mettre à l'épreuve sa loyauté.

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    Seki Jun'Ichiro
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    Il, enfin elle, avait compris ce que je voulais dire : Un léger sourire apparu sur mon visage d'habitude si froid. Non pas que cela me plaisait, mais pour un jashiniste qui dissimulait sa vraie nature, cette honnêteté était rafraichissante. Je n'avais pas à me cacher, je pouvais être entier comme elle... Enfin, pas complétement, non.
    Ainsi, mon camarade du jour avança que la douleur dans notre chair était le moteur de notre culte : Hurler par cette sensation était notre façon de rendre grâce à Jashin et, en silence, je hochais la tête. Si je comprenais son poids de vue, je ne pouvais être d'accord. Le cri était une conséquence, pas une cause de l'Œuvre ou même un élément essentiel à son existence. C'était la mort, la fin de la vie misérable, qui faisait l'essence, pour moi, et la souffrance n'était qu'un moment à passer, assez désagréable pour mes oreilles. Je préférais les mises à exécutions rapides : La vie était bien assez terrible pour ne pas ralentir son achèvement.

    - Alors, ta vision concerne la souffrance et rien qu'elle ? Je n'ai jamais eu de vraies discussions avec un autre artisan de notre but final. J'ai appris auprès d'un homme qui désirait plutôt mettre fin à la misère, à une vie pleine de souffrance autant physique qu'émotionnelle, que créer purement et simplement de la douleur.
    Enfin, ce n'était pas vraiment la vérité : Le masque que portait mon mentor ressemblait à un squelette et il m'avait enseigné les bienfaits du repos éternel.

    C'était moi qui avais ajouté cette notion de misère, comme pour sélectionner mes victimes : Pourquoi ne pas tuer Shinjin ? Car il n'était pas assez misérable et que son dévouement à développer son physique et sa technique lui donnait un but, pour ne pas sombrer dans les affres de la stagnation. Évidemment, c'était aussi car c'était mon frère et que je ne voulais pas l'exécuter... Mais je ne voulais pas m'avouer ceci.

    - J'imagine que nos visions peuvent se rejoindre : J'exècre les besoins matériels qui nous rendent esclaves des autres et de nos instincts, tu maudis l'âme qui nous rend corrompu. Enfin certains. Je rajoutai cette emphase, s'il fallait préciser quelque chose. Notre solution reste la même, bien que je dois être plus expéditif que toi. Sans doute que la douleur devient une sorte de purification, ou de prière... Peut-être plus un psaume, selon ce que tu me dis. Je vois notre œuvre comme quelque chose de bienveillant devant la putréfaction des hommes et des kamis hypocrites.   Un silence, cherchant une réaction dans le petit box : Un rire ? Un reniflement ? Un soupir ? Même un grognement... Pour moi, la souffrance, c'est de faire partie des agneaux blasphémateurs en cherchant à m'élever : Renforcer ma chair pour ne plus être esclave et mieux servir notre dieu. Une déclaration bien futile sous la pluie battante qui régnait dehors, en sachant très bien que le froid attaquait mes membres déjà un peu engourdis. Un long chemin, comme l'Illumination.

    Ensuite, cette histoire de poison pour sauver le réseau du culte se renforça : L'homme isolé de moi appréciait mon idée et me le faisait savoir, tout en commentant abondamment sur les symboles qui nous permettaient de nous reconnaitre parmi une foule, ou dans le secret d'une auberge. Il avança que sa marque était dans un endroit trés secret, la mienne était à la vue presque de tous : Ce qui expliquait les grands manteaux. J'étais trop jeune quand j'avais pris cette décision, aujourd'hui mon choix aurait porté ailleurs, mais la sottise de l'adolescence avait fait de moi une cible facile. Je devais sans doute songer à supprimer cette trace de ma fidélité pour l'amener autre part. Le regard posé sur le sol mouillé devant moi, alors que j'étais bien a l'abri, je gardais le silence, qui fut brisé par le bruit de la porte qui s'ouvrait : Elle sortait, changée sans doute, et les moutons l'accueillir comme l'une des leurs.
    L'enfant des sables allait subir des tests et une surveillance accrus, j'avais au moins servi mon Église bénie par mon information. Cependant, la mention de l'esprit malléable me fit tourner la tête lentement pour examiner les ambitions de la jonin, camouflée, qui me parlait :

    - Il a déjà rencontré un membre de notre culte, à qui il avait confié ses doutes : Cet homme avait dit qu'il fallait trouver sa voie seul, sans s'inquiéter de la fidélité ou de la traitrise du petit agneau.  Certains sont bien trop laxistes, mais ce n'est pas ton cas. L'idée mauvaise qu'il y avait des escrocs parmi les jashinistes n'était pas bienveillante, du tout. Je ne sais toutefois pas où me placer : L'orienter, utiliser son caractère malléable pour qu'il devienne l'un des nôtres, ou bien le laisser trouver sa place, quitte à corriger sa trajectoire par la mort s'il s'écarte de nous avec les informations qu'il a engrangées.

    Une partie de moi désirait en finir vite avec ce problème qui grandissait, mais sans doute que la nouvelle dépositaire de cette responsabilité avec d'autres projets : Une idée très claire de ce qu'il fallait faire.

    - Il y a-t-il un futur rassemblement ? Je n'ai pas accès à beaucoup d'informations dans mon bout du monde.


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    Fujimoto Nagisa
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    Les pensées de Nagisa se perdirent un peu dans son propre discours. Elle se surprenait, avec étonnamment, à apprécier cette conversation, qu'importe où elle pouvait mener. Il fallait dire qu'il ne lui était guère possible de parler de Jashin, du culte ou bien tout ce qu'il représentait avec un autre de ses frères. Elle ne connaissait aucun camarade à Sakyuu qui était de ce bord, hormis l'éventualité que le jeune Akari dont on lui avait tant parlé le devint. Et au-delà de ce cercle, il n'y avait personne. Sa mère était déjà libre, et son père, quant à lui, ne soupçonnait rien, enfermé dans la prison de sa propre folie.

    " Disons que ma vision est plus globale. Je vois en la souffrance un moteur et une raison. Un moteur parce qu'elle me rappelle pourquoi nous nous battons, pourquoi nous luttons. Une raison parce que nous savons mieux que tous que seul Jashin pourra nous libérer d'elle. La douleur est un vecteur de la souffrance. "

    Un léger sourire apparut sur le visage de la jonin, encore dissimulée jusque-là derrière les pans de bois.

    " Nos visions peuvent se rejoindre, voire se compléter si nous y réfléchissons... toutefois, ne t'y trompe pas, Jun'Ichiro, je ne vois pas ma douleur comme une prière, plutôt comme un appel. J'aime à penser que Jashin lui-même nous entend, qu'il entend notre douleur et qu'il sait que nous préparons son retour. "

    Continuant à écouter ce compatriote d'un autre village, Nagisa se surprit à trouver ses mots curieux :  " renforcer ma chair pour ne plus être esclave ". C'était un point de vue qu'elle n'avait pas considéré en ces termes. Si elle comprenait aisément ce sentiment d'être esclave d'elle-même et de sa nature, il ne lui était jamais venu à l'esprit l'idée de le renforcer pour le transcender. Non, elle, elle en acceptait toute la faiblesse.

    Tandis qu'elle était encore assise dans le foin, elle finit par se redresser et s'habiller à nouveau, malgré le fait que sa tenue était toujours humide. Elle n'arrivait pas à demeurer immobile, cacher, et ne pas pouvoir décrypter le visage de son interlocuteur alors qu'il menait une si fascinante discussion. Peut-être était-ce aussi sa méfiance naturelle ? Ne savoir voir ce qu'il faisait, ne pas pouvoir noter des expressions qui le trahiraient.

    Mais quand elle quitta son box, ce fut une armée de moutons qui vint se dresser sur son chemin. Elle ne put s'empêcher d'avoir les yeux qui roulèrent comme des billes d'agacement, mais étonnamment, elle ne se montra nullement cruelle envers les bêtes, elle les écarta simplement pour s'assoir non loin de son infortuné complice de Jashin. Les cheveux encore trempés, elle les rabattit en arrière, les jambes écartées comme un homme et s'appuyant, penchée, sur ces dernières comme pour prendre une attitude emplie de réflexion.

    " Si ce garçon venait à être trop bavard et compromettait le projet du Renouveau, je ne suis pas effrayée à l'idée de devoir prendre des mesures radicales. Toutefois, si nous pouvions lui montrer la voie, cela ne pourrait être qu'un atout supplémentaire au grand Dessein. L'avenir nous dira s'il est une âme sur laquelle on peut compter ou bien un corrompu comme les autres. "

    La lumière serait faite en temps voulu, et alors que son regard vert se perdit dans ceux d'un mouton qui bêlait devant elle, une petite esquisse se profila sur le bord de ses lèvres. Sa voix sombre finit par raisonner dans l'étable à l'instant où elle se dressa pour regarder Jun'Ichiro.

    " J'ai bien peur de ne pas avoir plus d'informations que toi pour le moment. Un corbeau te sera envoyé le jour où ta présence sera requise. "

    À cet instant, Nagisa prit des airs un peu de défi, tout en maintenant son regard appuyé envers son camarade.

    " Je suis surpris de te savoir si... inquiet. Ce garçon et maintenant de ne pas avoir été appelé ? En te voyant, je ne t'aurais pas imaginé aussi impatient. "

    Voilà que la sakyuujin se montrait un peu moqueuse, mais rapidement, elle noya cette affirmation vers quelque chose qui l'intéressait bien plus.

    " Par contre, tes propos m'ont interpellé tout à l'heure. Tu as parlé de "renforcer sa chair". Qu'entendais-tu par là ? Je suis plutôt curieux. "

    Chose rare, mais puisqu'il fallait occuper le temps sous la pluie battante...

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    La souffrance comme un appel ? Je pouvais accepter sa réponse et, dans le noir, je hochais la tête, comprenant un peu mieux la vision de mon camarade : Il cherchait à montrer sa dévotion par ce fait, c'était une version Jashiniste d'être pieu. Lorgnant sur la pluie, dehors, je ne pus que rétorquer :

    - Je vois. Mais est-ce que je comprenais vraiment la chose ? Pas vraiment, ma foi n'était pas comme la sienne, mais je pouvais tolérer sa conception, vu que la mienne pouvait être discernée aussi déviante que la sienne l'était pour moi. J'imagine que chacun à sa vision du Chemin et de la façon d'arriver à l'Œuvre finale, c'est plutôt réconfortant : L'uniformité amène à l'ennui, à la bienpensance, il n'y a qu'à voir le culte des kamis. Si le culte était une toile, sombre, on peignait dessus avec la couleur claire de la foi et de nos actes pour la Lumière et son messager.

    Derrière moi, un bruit de porte : Elle sortait, après s'être changée ? Ne regardant rien, je restais immobile alors que le troupeau bêlait joyeusement, avant d'être poussée et que la terre soit foulée par la démarche lente de la jeune femme déguisée. S'asseyant de toute sa largeur dans une posture assez masculine, je gardais les yeux sur le tracé des gouttes.

    Il fallait parler du garçon.

    Il pensait à le tuer, comme tout un chacun avec un peu de cervelle, mais espérait pouvoir l'amener vers la Voie choisie par Jashin : Si ma crainte était vérifiée, je savais que dans Sakyuu No Sato, j'avais quelqu'un pour surveiller mes arrières, et celle du culte. Gardant le silence, je hochais la tête de nouveau. Comprenant bien qu'on ne pouvait pas partir sur un postulat maintenant.
    Sur la question d'une réunion, la juunin apporta une réponse bien plate : non, cela viendra en temps voulu et quand ils voudront de moi... C'était bien peu, assez frustrant, mais je me contentais d'une grimace alors qu'un mouton devant nous jouait au jeu du regard avec l'humaine, bien assisse. Celle-ci se désintéressa de l'animal pour me lorgner dessus, je sentais l'observation sur tout mon visage et son commentaire me crispa la lèvre supérieure : J'étais inquiet ?  Impatient ?

    - Je ne me qualifierai pas d'impatient, ni même d'inquiet d'ailleurs. J'ai passé des années à me former, à croire et à prier pour l'Œuvre. Mon seul contact avec mes frères fut lors d'une fameuse nuit, mais depuis rien... Comme si on attendait, alors j'attends comme les autres. Ce que je peux faire, tout du moins, c'est protéger les intérêts des miens : Tuer ou convertir le garçon, infiltrer les réseaux d'informations de mon village pour protéger ou défendre ceux présents chez moi ou en dehors… C'était beaucoup de choses, un peu personnel, que je donnais, mais la nuit et la proximité du troupeau donnait une atmosphère apaisante. Toutefois, je dois me protéger aussi : Assurer mes arrières, cacher la marque et tout ce que je sais au risque de me faire capturer et interroger... Jujou possède une brigade d'interrogation perfectionnée, je dois redoubler d'attentions. Sans doute que cela me donne un petit côté inquiet. Un ricanement sinistre, tout petit, surgit de mes lèvres : Avouer que je percevais un peu d'inquiétude dans mon cœur, c'était un vrai soulagement. Je n'avais pas l'habitude de rire, comme ça. Enfin, cela va venir : J'aurai ma place dans la grande Œuvre.

    Vint ensuite une question sur mon discours : Elle évoqua mon désir de renforcer la chair, ne la comprenant guère, et je répondais en évoquant ma précédente réflexion :

    - Protéger nos intérêts demande du temps, de l'énergie, de la force : Un humain doit manger, dormir, se reposer, du moins pour ne pas tomber... C'est le corps qui demande ça. Je juge que celui-ci est faible et je cherche à outrepasser ses limites. Si je ne peux pas voir dans le noir, je dois trouver un moyen de percevoir mon espace quand même... C'est avec ce don que je reviens de Seizan, mais je vise à plus : Mieux combattre le froid et la chaleur, respirer sous l'eau... Enfin, la chair à des limites même si on peut l'améliorer, ainsi remplacer certaines parties par des greffes de bois ou de métal pourrait répondre à certains problèmes. Je rassemble les connaissances pour ajouter cela à mon arc. Cette fois, je répondais au regard de la juunin avec mon regard le plus sérieux, presque perçant. Je ne peux pas servir notre Maitre si je suis faible, si mon corps me trahit au moment opportun. Mon esprit est insatiable, mais je sens bien que le reste ne suit pas... Je dois donc répondre à ce petit problème d'élaboration. Une marionnette qui avait des faiblesses, on la corrigeait... Pourquoi pas l'humain ?

    Jashin méritait d'avoir un serviteur qui voulait se donner corps et âme.

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    S'attarder sur les micro expressions d'un homme permettait d'en apprendre un peu plus sur lui. Si Jun'Ichiro était apparu aussi impassible qu'elle depuis le début, voilà qu'elle commençait à entrevoir une autre facette du personnage. Il y avait quelque chose d'intriguant chez lui, comme un effet miroir. Il semblait tout aussi prompt à contrôler chacune de ses émotions pour ne rien laisser transparaître.

    "Si cela peut te rassurer, je suis exactement dans la même situation. Mais contrairement à toi, je n'ai pas eu l'occasion de servir le dessein de notre Seigneur en participant à la grande nuit. Nous dirons... que je n'étais pas disponible. Tu as déjà fait plus que la plupart pour Lui. "

    Serait-elle jalouse ? Sans doute un peu. Bien évidemment que la jeune femme aurait aimé participer, libéré de pauvres âmes, préparé activement le retour de Jashin. Mais s'y rendre était compromettre son rôle et si elle voulait servir, elle devait canaliser sa frustration. Cependant, aussi surprenant que cela parut, un tout petit sourire apparut de nouveau sur le visage de Nagisa à l'instant même où le jujoujin expliqua les possibles causes de ses expressions inquiètes. Il fallait dire qu'elle ne comprenait que trop bien ce sentiment de devoir être sur le qui-vive. Sakyuu aussi avait sa propre brigade d'interrogation, ils ne faisaient pas dans la dentelle.

    " Je serais sans doute aussi inquiet que toi. Par contre, j'entends pour ta marque. Pourquoi ne pas la dissimuler sous un autre symbole ? Beaucoup d'entre nous le détourne. Moi, y compris. "

    Chassant les moutons de devant ses pieds, Nagisa se baissa quelques instants pour dessiner à même la terre la marque qu'elle avait aujourd'hui, faute de pouvoir lui montrer à la vue de son emplacement.

    Dessein de la marque de Nagisa:

    " Cela peut éviter quelques déconvenues malheureuses. Certe, c'est très superficiel, mais cela demeure un poids en moins. "

    Peut-être que les puristes auraient l'impression de tromper Jashin, mais pour la jeune femme, ce n'était qu'une autre façon de le servir. Sa foi était sincère et c'était ce qui lui parut le plus primordial. De plus, n'avait-elle pas déjà maintes fois mutilé ses chairs pour le prouver ? Ses bras étaient constellés de marques de lames qu'elle mettait sur le dos des entraînements.

    " Nous aurons tous notre place dans la grande Œuvre. "

    Puis vint le temps des réponses, dont celle à la curiosité de Nagisa qui écoutait avec un étonnant intérêt les propos de son camarade. Si elle comprenait son besoin de transcender sa chair, elle ne se permettait pas de penser ainsi. Pourtant, serait-ce le mieux ? Si son corps pouvait aussi robuste que ces marionnettes, ne serait-ce pas un bon choix ? Elle n'aurait plus à souffrir de ses chairs, plus à ressentir ce qui lui faisait honte... mais si elle ne souffrait plus, est-ce que sa détermination ne serait pas faibli ? C'était certainement de cela qu'elle avait le plus peur. Sa douleur la maintenant en vie et lui rappelait qu'elle voulait se débarrasser d'elle par la mort. Alors si elle s'en défaisait...

    Mais alors qu'elle écoutait, Jun'Ichiro se mit à la regarder avec une nouvelle intensité, une intensité qui la troubla étrangement. Ses yeux, ses paroles... elle ressentit un curieux frisson. Elle détourna immédiatement le regard comme si elle eut entendu un bruit ailleurs, elle sentit une étrange chaleur lui chauffer les joues. Quelle malédiction la frappait encore ! Les paroles du jujoujin ne pouvaient être plus vrais qu'à cet instant-là : trahit par son corps, trahit par son esprit vicié. Elle haïssait tant ce qu'elle était : une femme.

    " Je comprends tout à fait ton besoin de te débarrasser de toutes ces limites contraignantes. Notre humanité est notre pire faiblesse et comme tu le dis si bien, notre chair est faible. "

    Nagisa finit par se racler la gorge et retrouver sa sérénité... mais elle ne le recroisa pas dans les yeux. Elle se contentait de perdre son attention droit devant.

    " Mais n'as-tu pas peur de t'y perdre dans toutes ces transformations ? Je suppose que tu as une vision de ton corps idéal en tête, mais à surpasser ta chair, n'est-ce pas un peu comme chercher à se rapprocher d'un dieu ? "

    Ce n'était qu'une pensée, mais en cessant d'être humain, que devenait-on ?

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    "Détourner la marque ?"

    Dans la poussière, je voyais naitre un dessin qui rappelait le symbole de Jashin, tout en harmonisant le tout pour cacher sa véritable signification. Cela ne trompait pas l'œil averti du cultiste, mais le badaud pouvait se laisser tromper... À voir, finalement, si les autorités pouvaient, elles aussi, se laisser berner.
    Hochant la tête, je percevais l'intérêt de la chose, mais j'avais déjà un autre projet en tête... Et un nouvel endroit où faire correspondre cette marque.

    - Je vois. C'est une stratégie utile : Je possède ma marque sur l'épaule, c'est bien trop voyant. Je devrais changer cela. Je n'avais pas pensé à tout cela quand je l'avais produite, durant mon adolescence, et voilà que je me retrouvais avec de grandes capes noires pour dissimuler ce que j'avais à garder dans l'ombre. C'est un fardeau en moins. Un peu reconnaissant, je ne laissais toutefois pas mes émotions prendre le dessus et mon regard reparti se perdre dans le dehors, sous l'eau qui ne nous touchait plus guère dans cet endroit.

    Toutefois, sa réponse pour le grand Œuvre me laissa un air tendre dans les yeux : J'espérais vraiment avoir ma place, en tout cas, je faisais tout pour être digne de ceci. Ses questions sur mon objectif amenèrent donc mon petit discours, et mon regard qui scruta le sien pour découvrir si elle comprenait bien toute la chose : Un blasphème pour la chair qui faisait de nous des envoyés de Jashin ? Je ne percevais pas la chose ainsi, mais vaincre la chair pouvait éliminer la douleur et cela pouvait poser problème a cette femme qui se cachait dans les habits d'hommes. Bien vite, trop vite en fait, elle esquiva le contact visuel et je suivais le chemin de ses yeux pour découvrir pourquoi : Rien, dans la poussière du lieu. Une petite moue, mais je continuais quand même : Il y avait des réponses que je ne pouvais avoir. Ce qui se passait dans sa tête lui appartenait.
    Toutefois, elle avait écouté et compris, en tout cas, c'est ce qu'elle disait. Ma vision de la chair faible, elle pouvait s'accorder dessus mais, en regardant devant elle, souleva une question existentielle : Est-ce que je n'en faisais pas trop ? Est-ce que je ne voulais pas me rapprocher de la nature d'un dieu avec toutes ces modifications ? Un instant, je ne répondis pas, en réfléchissant à tout cela. Je ne m'étais jamais posé la question, mais peut-être que l'hérésie allait plus loin que ça.

    - Je... Je ne sais pas. Il faut quelqu'un pour essayer et c'est mon objectif depuis des années. Un petit silence, désespérant, vu mon manque d'argument. Cherchant une contenance miraculeuse, je continuais. Il faut prendre les choses un par un : Un sonar, ce n'est pas un changement physique. J'ai une nouvelle habilité, c'est tout. J'ai perçu des améliorations qui donnaient des griffes, ou du venin dans la salive, mais cela ne m'intéresse guère. Je veux juste éliminer les limites, ou les problèmes, de mon corps. Mes capacités en combat ne sont pas mon objectif.   Une petite respiration, je me sentais acculé. Les membres de bois ou d'acier répondent aux problèmes musculaires : La fatigue, les blessures, tout cela peut nous amener à faillir devant une menace... De plus, dans ses membres artificiels, je peux cacher bien des choses. S'il y avait d'autres façons, je les trouverai. Tapotant mon index sur le foin, dans un bruit invisible, je clôturai la chose. Dans mes recherches, j'ai appris que je peux remplacer pas mal de choses sur mon corps, mais seul le cœur reste central... On n'a pas pu à ce jour créer une pompe suffisante pour remplacer celui-ci. Je suppose que c'est ce qui m'empêche de devenir un dieu si j'arrive jusqu'à cette limite de l'innovation. Je peux tout remplacer, sauf mon cœur. Diablement pragmatique, je concevais l'aspect philosophique tout en refusant de discuter de celui-ci, préférant rester sur le matériel.

    Je ne voulais pas devenir un dieu, loin de là, même... Mais dépasser les limites de la chair me permettait de me sentir en sécurité, en tout cas, c'est comme ça que j'imaginais la chose. Dernière nous, les moutons ignoraient la discussion en cours : Le bêlement intempestif pouvait sembler irritant, mais c'était ce qui nous retenait dans la réalité de notre condition.

    - Je n'ai jamais été bien fort, dans quoi que ce soit de physique. Je suis plus petit que la moyenne et mon seul vrai point fort est mon intelligence, donc je dois l'utiliser pour régler le reste. C'était ce que j'avais d'humain, que je le veuille ou non. Sans doute que c'est cette humanité qui m'amène dans ces régions-là du transhumanisme, certains se renforcent avec la musculation ou la méditation, ou bien dans la pratique d'un art de combat ou de vie, moi, je passe par la science et la compréhension des trous à combler. C'est une partie de ma vision de notre culte, aussi : Stagner c'est sombrer, le mouvement, le fait de vivre et de mériter de rester en vie, passe par le mouvement.  

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    Lutter, lutter contre ce qui commençait à la gagner un peu, là, au fond d'elle. Bien qu'encore trempée par la pluie, bien qu'elle sentait encore le froid lui mordre la peau, une étrange chaleur semblait bouillir dans le creux de son estomac et remonter à ses joues. Voilà un bien désagréable sentiment de gêne qu'elle pouvait dissimuler à la faveur de la huit, détourner ses yeux verts tout en noyant le tout sous le couvert d'une discussion banale entre jashinistes. Pourquoi maintenant et pourquoi lui ?

    Elle chassa du mieux qu'elle put les impuretés de ses envies, fixant le vide devant elle, tout en conservant une oreille attentive envers les propos du jujoujin. Mais quand il commença à parler des transformations qui étaient déjà les siennes, la curiosité de Nagisa prit le dessus. Elle arqua un sourcil et se tourna vers lui, le visage surpris.

    " Un sonar ? Tu veux dire que tu possèdes... des caractéristiques de chauve-souris ?  "

    La comparaison pouvait presque paraître enfantine, mais c'était la première chose qui lui vint à l'esprit. Immédiatement, elle se mit à l'observer, bien plus qu'elle n'avait pu le faire jusque-là, comme si elle cherchait à percevoir quoique ce fut qui aurait pu trahir cette habilité.

    " Comment est-ce possible ? Puis-je te demander comment cela fonctionne ? Je dois dire que je n'ai jamais entendu parler de chose pareille. "

    Mais elle se rendit compte qu'elle s'emballait un peu, s'abandonnant à un comportement qu'elle jugea soudainement indigne d'elle. Bien vite, elle se racla la gorge et détourna à nouveau son regard.

    " Pardon. Je me montre un peu trop curieux. Tu n'as pas à me répondre. "

    Se mettant à réécouter la suite du discours de Jun'Ichiro, ce dernier avoua que ses connaissances avaient une limite. Le cœur, disait-il, ne pouvait être remplacé. Nagisa trouvait presque cette constatation poétique... bien qu'à ses yeux, c'était le point central de ce qui leur faisait réellement défaut. Quand bien même elle comprenait que le jujoujin voulait se défaire des problèmes de la mécanique du corps, la faiblesse humaine pour la sakyuujin était ailleurs.

    " En tout cas, je trouve ton point de vue intéressant. J'en saisis le sens et la logique. Mais je dois dire qu'avec ironie, si je devais choisir de mécaniser quoique cela fut et d'en vider la substance humaine, je ne transformerais que le cœur. Il est le centre de nos émotions et ce qui nous rend faible. "

    Il était le centre de tout pour Nagisa, cachant en réalité toutes les blessures de la femme qu'elle était, qu'elle aurait pu être. Il était l'organe blessé, d'une sœur ayant perdu son frère, d'une fille qui n'avait jamais pu contenter le père, d'une femme qui ne savait comment le gérer pour avoir passé toute sa vie à le tromper. Le cœur était le berceau de sa fragilité, celle qui la répugnait tant, celle qu'elle n'assumait en rien.

    Elle se mit alors à regarder le sol, pensive, et laissa apparaître un petit sourire en coin à l'écoute de Jun'Ichiro. Elle trouvait étonnant qu'il accabla autant son apparence, sans savoir qu'en un sens, elle l'enviait un peu. Si elle eut été un homme, sa vie aurait été moins pénible.

    " Ta perception des choses me surprend. Il m'a été demandé toute ma vie à me dépasser, à forger ce corps jusqu'à atteindre ses limites. Je ne suis pas grand, comme toi. Je ne suis pas fort non plus. Je ne peux prétendre non plus à être quelqu'un d'intelligent. Mais je suis déterminé. J'ai toujours travaillé sans relâche. Tomber et me relever. En silence. Les moqueries de mes semblables ne m'ont jamais touché. Je savais où était ma force : dans ma détermination, dans mes ambitions. Mais il ne m'est jamais venu à l'esprit de transformer ce corps comme toi tu le fais. J'ai pourtant désiré être un autre... j'aurais bien volontiers voulu posséder un corps comme le tien. Mais mon égo, peut-être, me pousse à me contenter de celui que j'ai fait travailler depuis tant d'année. "

    À ces paroles, Nagisa releva la tête et porta ses yeux vers Jun'Ichiro, sans se rendre compte qu'ils avaient subitement perdu de leur mordant. Moins masculin, plus féminin. Plus elle.

    " N'est-ce pas ridicule de ma part, toi qui a fait le choix de dépasser tout cela ? "

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    "Comme une chauve-souris ?"

    Le visage calme, je réfléchissais à la métaphore, comparant mon sens à celui de l'animal nocturne, adepte des cavités profonde... À la réflexion, oui, c'était une bonne image à donner. J'étais devenu une similichauvesouris, capable de percevoir dans le noir ou dans un environnement à la visibilité difficile ce qui m'entourait. Enfin, ce qui était devant moi. Ce n'était pas la perfection même, j'étais toujours limité par un champ précis, mais c'était mieux que rien... En silence, je hochais la tête à sa question.

    - Effectivement. Avec cela, elle demanda le fondement de ma nouvelle capacité : Comment j'avais obtenu ainsi ce pouvoir animal ? Réfléchissant à ce que je pouvais, ou non, révéler, je donnais une version, mais elle ou ... Il, parut honteux devant ces questions... Pourquoi ? Le soldat ne voulait pas mieux comprendre les options possibles pour grandir son potentiel ?

    Toutefois, tournant la tête, j'observais ainsi sa mine hésitante, ou bien expressive... Je ne savais que trop peu reconnaitre les sentiments humains. On apprenait le plus souvent en s'observant dans la glace, comme par mimétisme, mais je n'avais jamais été bien malléable du visage. Ainsi, je restais, la mine froide pointée sur mon interlocuteur, sous la pluie qui battait contre les parois de notre abri. Un silence, monacal, avant de disposer :

    : J'ai visité le village de Seizan, où j'ai "acheté" une opération. Celle-ci m'a doté d'une fonction en plus. Je ne connais guère le fonctionnement scientifique de la médecine, mais je peux le rapprocher de l'ingénierie de mes marionnettes. Ils ont rajouté un outil qu'il n'y avait pas à la base : Ouvert, changé quelques branchements, et me voila capable de... D'envoyer des ondes, pour voir les objets devant moi quand nos simples yeux ne le peuvent pas. C'est blanc, sur noir... Je ne sais trop comment l'expliquer, c'est véritablement à vivre et à... Sentir. C'était dur d'expliquer l'inimaginable, avant de posséder cette compétence, je ne pouvais concevoir la chose. J'avais répondu à sa question, mais il fallait éclaircir certaines choses : Je suis un secret seulement pour mon nom, et certaines choses personnelles qui feraient de moi une cible bien facile pour nos ennemis... Le reste, je peux le disposer et je te donne ce que je sais. Je saurai mettre la limite à tes interrogations, n'ait crainte. Plissant les yeux, cherchant de la confusion dans les traits androgynes, je continuais. Notre position est compliquée : Trop dire ? Pas assez ? Notre congrégation doit exister au-delà du culte même. L'échange d'informations est nécessaire, car c'est ce que possède en nombre l'empire. Je suis vulnérable sans toi, et les autres, comme toi, tu es vulnérable sans nous... Seul, nous allons tous mourir avant de réaliser l'Œuvre.

    Action collective, il fallait prendre le risque de donner mes petits secrets pour pouvoir mieux travailler et amener mon égal à franchir, le pas, pour mieux servir le monde éclairé et revenu de ses cendres. Ce fut ainsi que j'expliquais ma vision du corps, du monde, de l'avenir de ma chair si faible. Comme réponse, elle amena l'idée que c'était le coeur qui aurait été sa premiére cible, si elle visait le même objectif que moi...

    - L'ironie est malheureuse, nous devons rester humain... Malheureusement. "Seulement en partie." Oublier cette facette, c'était courir à sa perte, mais je savais la finalité que je voulais.

    Sous mes yeux, elle baissa les siens pour visionner le sol et réfléchir. Un petit sourire se dessinant, je cherchais moi-même la raison de cet épanchement positif sur son visage : La suite me donna quelques éléments. Si je ne devais pas connaitre son secret, je le savais et son petit discours me semblait presque limpide... Bien que de l'extérieur, elle semblait plus forte que moi, à tous les égards, il y avait une séparation stricte dans nos organismes qui faisait que j'étais un agent de la mort alors qu'elle pouvait, à tout jamais, être une créatrice de vie. Une idée bien sotte, qui sous-lignait surtout tout l'attirail permanent que nous avions, chacun...

    - Tout se remplace, sauf le cœur. Une simple phrase, qui semblait vouloir apaiser l'âme de la névrosée qui se cherchait en homme. Je peux concevoir ta vision, je connais quelqu'un de très proche qui a le même schéma : augmenter, se renforcer, être toujours dans le plus en affichant des muscles, de la technique et une vitesse rationnellement incroyable. Il y a toutefois un hic : L'âge. Dans quelques années, nous allons tous commencer à flétrir : Moins fort, moins rapides, nos mouvements deviendront de moins en moins sûr... Jusqu'à l'erreur, l'écart, qui amène lui à la mort sans discussion. Ce n'est pas la mort qui est inquiétante, tu le sais bien, c'est le travail qui sera mal fait avec les années. Une pensée pragmatique qui n'empêchait pas mon cerveau d'avoir une forme d'empathie : Mais si on remplaçait tout, cela ne serait plus notre corps. Enfin pour certains : Ton ego t'empêche de juger ce changement comme possible, car tu deviendrais un logeur plutôt qu'un propriétaire. Ce n'est pas une mauvaise pensée, elle est juste humainement... Humaine. Croisant les bras, je renvoyais son regard. Elle sentait, comme moi, que quelque chose se passait. Donc non, ce n'est pas ridicule... Pas plus que ma conception du changement total de mon corps en une simili-marionnette.

    La vie, c'étaient des choix : Alimenté par l'expérience, les événements, j'avais fondé mon objectif comme elle, ou il, avait fondé le sien. C'était chose rare de trouver des pairs avec qui partager nos pensées, notre vision... Surtout quand on était jashiniste. Seulement, notre religion donnait déja un point commun : Une grande Œuvre qui nous avions comme défi d'avancer, de terminer, de notre vivant ou par notre mort.

    - Il faut juste être honnête avec soi-même. C'était le plus compliqué.

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    Fujimoto Nagisa
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    Nagisa s'était un peu laissée emporter, se rendant rapidement compte que sa comparaison pouvait sembler ridicule. Toutefois, le visage de Jun'Ichiro demeura invariablement dénué d'émotion. En un sens, cela la rassura. Aucune moquerie ou raillerie ne viendrait de sa part. Et puis, malgré tout, le jujoujin n'hésita pas à lui expliquer à nouveau le cheminement de son choix, ce que la science avait fait pour lui, tout en reconnaissant qu'il n'en connaissait pas tous les aboutissants. Il en avait pris pourtant le risque. C'était peut-être ce qui la surprenait le plus.

    " Acheter ? Dans un village autre que le tien ? Je suis impressionné. Je n'aurais pas accordé ma confiance à des gens dont je ne sais rien du tout, surtout s'il s'agissait de... m'opérer. En cas d'échec, tu aurais pu y perdre tes yeux, non ? "   "

    La méfiance était un sentiment qui n'avait jamais quitté la jeune femme depuis des années, une méfiance qui l'habitait depuis que son père l'avait obligé à être ce qu'elle n'était pas. Puis, naturellement, en embrassant la cause de Jashin, ce sentiment n'avait fait que grandir. Puis ce fut alors, à l'instant où il expliquait la manière dont il pouvait voir le monde, de noir et de blanc, qu'un instant, elle se demanda s'il savait. Elle se raidit, brutalement, redressant son buste avant de croiser les bras sur sa poitrine. La gêne l'habitait de nouveau, mais elle n'osait pas porter encore son regard sur lui. Elle serra simplement ses mâchoires d'agacement.

    Quelle imprudence ! Quelle imprudence fut la sienne ! S'il savait... s'il savait il n'avait rien dit. De ce qu'elle connaissait de lui, elle avait toujours reconnu la finesse de son esprit. Il était un homme brillant, lui-même en avait conscience, estimant d'ailleurs qu'il n'avait que cela pour lui, raison de tous ces changements d'attributs. Pourquoi ? Pourquoi ne lui avait-il pas posé la question ? Était-elle seulement sûre qu'il avait "vu" ou "compris" ? Respectait-il son choix de ne rien dire ?

    Subitement, elle se sentit ridicule. À nouveau. À nouveau cette sensation de se sentir prisonnière de la bêtise. De la sienne, de celle de son père, de tout ce que cela lui causait. Cette souffrance de vivre, cacher, non seulement dans sa foi, mais aussi dans son être. Et puis, l'une de ses remarques l'ébranla un peu, à sa propre surprise : " je suis vulnérable sans toi, tu l'es sans nous ".  Nagisa n'avait jamais eu une vision du groupe aussi forte que celle que ces mots exprimaient. Il était vrai qu'elle agissait pour le culte, mais en un sens, elle s'était toujours montrée très égoïste, surtout dans ses raisons. Elle était tout à fait capable de les enrober pour la cause, et elle y croyait, mais elle n'imaginait pas qu'elle pouvait être un maillon qui causerait la vulnérabilité de son prochain. Ironique, alors qu'elle tenait pourtant bel et bien ce type de discours quand il s'agissait de ses équipes à Sakyuu. Elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais réellement transposé ce concept auprès de ses camarades de Jashin. Toutefois, n'était-elle pas plus proche d'eux ? Elle se montrait plus elle-même en leur compagnie.

    Elle baissa le regard, sourit un peu et l'écouta encore. Cherchait-il à la rassurer à sa façon ? Pendant un instant, elle crut qu'il tentait maladroitement de le faire en soutenant sa vision personnelle des choses. Elle n'empruntait qu'un chemin différent, rien n'indiquait qu'il était mauvais. Quand elle releva à nouveau son menton pour poser ses yeux verts sur Jun'Ichiro, il croisa les bras tout en soutenant son attention.

    " Honnête avec soi-même. "

    Ces mots sonnèrent comme une révélation, une effrayante révélation pour elle. Elle était convaincue qu'il savait, comme elle venait de comprendre qu'il était non seulement inquiet de sa propre obsolescence, mais peut-être aussi par autre chose sur lequel il ne m'était pas les mots : sa propre humanité, pas uniquement de chair, mais celle qu'il repoussait en devenant plus machine aussi par la personnalité. La jonin se tourna un peu plus vers le jujoujin, enfonçant ses yeux verts dans les siens.

    " Pourquoi tu ne m'as pas posé la question ? Tu l'as compris, n'est-ce pas ? Ce que je cache ? "

    Sans rajouter un mot, elle se saisit vivement de la main de Jun'Ichiro pour la poser sur sa poitrine, du côté de son cœur.

    " Tout se remplace, sauf le cœur. Une pensée humainement humaine, tu disais. "

    Sans se rendre compte qu'elle n'avait pas encore lâché sa main, on sentait que la rage et la détresse se mêlaient dans ce constat qu'elle n'aimait pas. Une pensée déplaisante.

    " Et toi, ne dissimules-tu pas ton humanité vers ton désir de recomposer ton corps avec ce qui l'en éloignerait le plus ? Que caches-tu derrière l'impassibilité de ton visage ? "

    La main de Nagisa finit par le lâcher, soupirant et se détourna à nouveau de lui.

    " Je ne sais pas si je dois t'envier ou de plaindre, te faire confiance ou te détester. Être vulnérable avec ou sans... "

    La jeune femme s'attendait à être plus en colère, plus agacée, plus irritée... pourtant, ce n'était pas un sentiment de honte qui l'habitait devant l'éclatement de ses pensées profondes, mais un curieux sentiment de soulagement. Être honnête avec soi-même.

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    - J'aurais pu perdre beaucoup... Mais l'évolution demande certains risques, et puis j'avais une bonne assurance au cas où... C'était à moitié vrai, j'avais risqué gros dans cette opération. Acheter ainsi une augmentation sur le marché noir, dans les entrailles de Seizan No Sato, en passant sur la table d'un homme masqué, c'était raisonnablement fou.

    Ou extrêmement bien calculé… Je préférais cette deuxième possibilité.

    Très vite, j'exposais ma démarche et ma réflexion sur l'existence et le besoin de s'améliorer non pas par l'exercice, mais bien par le changement progressif de certaines pièces de la machinerie de l'humain. Quelque chose qui pouvait étonner ma compagne, sous ses atours, mais qui sonnait juste dans mon esprit… Le corps était faible, par bien des aspects, et l'améliorer ne pouvait permettre que d'être meilleur dans le combat, la vie et l'action. Il fallait juste savoir où l'on voulait aller, jusqu'à quelle extrémité... Peu de gens voulaient et pouvaient traverser le champ des possibles pour s'approcher du futur, et sans doute que j'allais être fauché avant, ou connaitre une fin brutale, par mon ambition : On allait bien voir ça, un jour. Seulement, pour l'instant, je contemplais sa réaction amusée, ou bien peinait ? Avec l'angle, le rictus sur son visage pouvait prendre bien des facettes. Finissant mon laïus, elle releva les yeux pour affronter mes bras croisés et ma phrase qui se voulait assassine, alors que je visais autant son fait que le mien...

    Elle savait, que je savais, et ses questions se firent plus précise, plus mortelle pour la conversation : de but en blanc, elle constata le secret éventé et se saisit même de ma main pour la poser sur elle. Quel était son intention ? Les pulsations sous ma paume se faisaient vive, elle était stressée, ou bien, elle avait peur ? Quelle finalité il y avait derrière ce paravent masculin ? La colère arriva bien vite, et avec elle la défense : Qu'est-ce que je cachais, moi ? Cette humanité que je réprouvais, c'était ma bête noire... Moins concrète que le manque de la verge, mais bien présent dans les faits.
    Relâchant ce lien physique, presque intime, elle avoua ne pas savoir comment se placer avec moi... Un mystère qui attira bien de la tristesse dans le rouge de sa voix, se détournant autant physiquement que mentalement de ma présence, elle ne me laissa que surpris par la tournure. Je n'avais pas pu répondre, tout le long, préférant observer jusqu'où elle allait aller... La chaleur de son corps, sur la pulpe de mes doigts, s'évanouit très vite dans la froideur du climat pluvieux.

    - Tu as besoin de mes questions ? Une question réthorique, sans doute que oui vu l'offense de savoir sans communiquer. Scrutant son dos, le courant noir de ses cheveux, je cherchais a mieux comprendre son cheminement... J'ai su avec un peu d'observation, mais ce qu'on sait n'est pas absolument nécessaire à communiquer. Tu as tes secrets et tes raisons de les garder ainsi dans le noir... Mais sa réaction laissait penser l'inverse, comme si elle voulait qu'on reconnaisse sa féminité là où elle cultivait le sexe fort. Ou bien, tu aurais voulu que je te dise que je savais, pour te libérer un peu, l'espace d'un instant ? Serrant mon poing, je cultivais le souvenir du contact, comme si c'était un reliquat d'un moment sincère, quoiqu'orageux... Bien plus que le ciel au-dessus de nous.

    Mon autre main se leva, pour toucher son épaule et reproduire le phénomène bien triste, avec du recul...  Restant dans l'air, j'hésitais bien trop longtemps pour que le mouvement ne soit pas artificiel et je reposais le tout, penaud. C'était bien la première fois que mes mains, habitué au travail de précision, s'embourbaient dans la fiente de l'émotion, si vague. Je me résolus alors à répondre à ses autres demandes, concernant ma propre faiblesse...

    -  Je pense que j'ai besoin de mon humanité, même si cela me dégoute. Je ne sais trop comment le traduire, ainsi, je ne vais pas te faire un dessin... Si je reste moi, alors que ma chair s'amenuise, remplacé par des rouages, alors j'aurai prouvé que ce n'est pas l'enveloppe qui fait l'humain, mais bien autre chose. Baissant les yeux, je ne vis que la paille, frivole. Prés de nous, les moutons bêlaient, inconscients de ce qui se passait ainsi près d'eux. Mais le projet est parfois idiot : Des risques, des risques... Ajouter des options à mon corps biologique, tout en remplaçant le reste par de l'artificiel, c'est un cocktail étrange. Que vais-je devenir ? Si ce n'est un monstre... Ou bien, je le suis déja, et mon corps ne sera qu'accordé à ma nature ? Soupirant, j'avouais. Je me pose parfois la question.

    Un peu de sincérité, balancé dans l'univers qui s'en fichait bien : Cette fois, ma paume se posa sur son épaule... Un peu de chaleur revint dans l'extrémité. Je ne voulais pas la brusquer, elle qui paraissait si vulnérable maintenant : Ce n'était pas sa nature de femme qui l'avait rendu ainsi, c'était le besoin de se mettre dans la coquille. Se croyant forte par ce fait, elle ne soulignait que ce talon d'Achille.

    - Tu ne dois rien, notre rencontre n'a que le but que tu veux que cela ait... Cela peut être oubliable, comme mémorable. Je ne tiens pas à ébranler ta vision, ni ton objectif. Homme de l'ombre, je vivais ma propre vie comme un cheminement vers le mieux... Mais sur mon passage, je pouvais créer quelques remous. Si tu tiens à mépriser les choses qui font de moi ce que je suis, fais le : ta pensée t'appartient, comme ton corps et ce que tu en fais. Pour ma part, je respecte ton choix, car ils font de toi ce que tu es actuellement. Gardant la main sur cette épaule, je cherchais une réaction : Un mouvement, une friction, une parole... Et je te fais confiance, car tu tiens ta barque. Laissant ma paume partir, je me surpris à laisser descendre la pulpe de mes doigts sur le vêtement collé à sa peau, comme si je ne voulais pas interrompre ce contact...

    Qu'est-ce qui se passait ?

    Comme une caresse fugitive, je laissais toutefois nos corps se séparer... Fronçant les sourcils, je me retournais vers la pluie qui tombait, comme spectatrice amusée et passive de ce qui se déroulait sous l'abri de fortune.

    - Notre vie n'est pas facile... Nous devons nous cacher, nous et notre religion. Nous et nos aspirations pour le futur. C'est apaisant de savoir qu'un bref instant, nous pouvons être ouvertement qui on est... Joignant les mains, je conservais entre mes doigts un peu de cette vérité chaleureuse, est-ce qu'avec une main mécanique, je pouvais encore percevoir un corps humain ?  C'est parfois épuisant d'être les porteurs de la lumière de notre Dieu, mais nous pouvons porter cette flamme ensemble... Qu'en penses-tu ?

    Je savais, un peu honteusement, que je voulais un autre contact... même si ce n'était que vagabond.


    Jonin de Sakyuu / Faucheur dans le Jashinisme / Mort au Printemps 806
    Fujimoto Nagisa
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    Nagisa n'était pas une jeune femme spontanée. Ce n'était pas dans sa nature, ou plutôt, elle avait chassé cela de sa nature pour devenir l'incarnation idéalisée de son frère. Alors son geste, cette main qu'elle avait prise avec une surprenante désinvolture n'était pas un acte anodin. Était-ce le spectre de Natsuki ? Ce qu'elle cherchait tant à réprimer ? Tout le laissait porter à croire. Même ses paroles. Même sa volonté de se débarrasser des faiblesses de son "cœur". Un cœur humain empli d'une émotion qui pouvait amener son bras à faillir.

    Alors qu'elle s'était détournée de lui avec une certaine forme de fatalisme, il lui déclara avec pragmatisme comment il s'était rendu compte de la supercherie. Un fin observateur, un homme intelligent, d'autant plus intelligent qu'il soulevait un point dont elle-même estimait ne pas avoir réellement la réponse.

    " Je ne sais pas... "

    Une réponse assez la conique qui s'échappait d'un visage baissé, dissimulée derrière quelques mèches de cheveux encore mouillés.

    " J'ai été forcée toute ma vie à être quelqu'un d'autres que moi, effrayée par l'idée que ce secret soit découvert, tout en désirant quelque part de m'en défaire pour ne plus le porter. "

    Le regard tourné vers le sol, Nagisa ne vit pas le geste hésitant de son camarade, mais elle écoutait tout de même, attentive à ses autres explications. Sa vision de l'humanité lui paraissait si curieuse, si loin de la conception habituelle du monde. Elle voyait clairement en lui un esprit scientifique, acquérant ses certitudes par les expériences sans s'imposer de limite. Il partait d'une idée, il la testait à comprenant les risques, et il obtiendrait une réponse dans tous les cas.

    Lorsqu'il apporta sa propre conclusion à ses dires, la sakyuujin ne put s'empêcher d'avoir un léger sourire, ironisant la situation. Finalement, qu'importait le bord auquel on appartenait, tout en chacun avait son lot de problème. Ici, il s'agissait pourtant de deux questions existentielles, mais qui n'arpentaient pas le même chemin. Elle trouvait cela subitement étrange de trouver en Jun'Ichiro un homme qui lui ressemblait tout en étant diamétralement opposé.

    Quand il posa sa main sur son épaule, la jonin fut surprise. Le jujoujin ne s'étaient jamais aventuré jusque-là à faire preuve d'une telle proximité... mais elle non plus. Une première pour tous les deux, de laisser l'un et l'autre entrer dans le cercle de leur intimité. Généralement, Nagisa aurait repoussé ce geste avec dégoût ou bien, l'aurait-elle intériorisé pour faire bonne figure ? Ici, ce ne fut pas ce sentiment-là qui la parcourut, mais un autre si peu familier, si lointain dans ses souvenirs, qu'elle s'étonna : du réconfort.

    L'androgyne finit par redresser la tête et se tourner vers son homologue, laissant cette main sur son épaule tandis que ses yeux verts se plongèrent dans les siens comme si elle cherchait à le comprendre. Bien qu'elle avait saisi qu'elle se sentait étrange à ses côtés, elle demeurait incapable d'en maîtriser le sens... ou ne le voulait pas. La simple attention de Jun'Ichiro bouleversait en partie toutes ces certitudes, tous les combats qu'elle avait menés contre elle-même. Tant d'année de lutte, tant d'année de rejet, pour se retrouver à cet instant précis, a curieusement désiré le prolongement de cette attention chaleureuse. Si son père s'était voué à faire en sorte de ne jamais lui en donner l'aspiration pour ne jamais en sentir le besoin, elle se rendait compte du manque béant que cela avait représenté au cours de sa vie. Cette chaleur, ce réconfort, l'apaisement qui en découlait.

    Cependant, c'était une pensée contradictoire avec toute son éducation. C'était un besoin ridicule, c'était là, la leçon de toute sa vie. Même elle, lorsqu'elle gratifiait ses soldats de ce geste qui se voulait amical, elle n'y plaçait aucune intention que celui d'endormir les doutes. Alors pourquoi, ici, cela lui provoquait une arythmie ? Pourquoi elle se sentait gênée ? Pourquoi se sentait-elle rassurée ?

    " Une rencontre oubliable ou mémorable... "

    Elle ne faisait que répéter ses propos, propos qui la poussait à réfléchir sur ce qu'elle désirait. Devait-elle feindre que tout ceci n'existait pas ? Que tout n'était que le fruit de son imagination ? Est-ce oublier ce moment, ridiculement sentimental, rendrait les choses plus simples ? Nagisa se sentit d'ailleurs légèrement frémir dès que les doigts de son camarade l'effleurèrent pour quitter son bras, laissant alors le froid s'emparer de son épaule en laissant un étrange vide. Cela ne faisait que creuser son trouble.

    " Je ne te méprise pas. "

    Les mots s'échappèrent d'eux-mêmes de sa bouche. Quelque part, elle se surprit elle-même. Si tout à l'heure, elle émettait des doutes sur ce qu'elle devait faire, elle se rendait bien compte qu'elle n'était pas en état de le détester. C'était comme si elle voulait mettre au clair sa position sur le sujet. Pourquoi ? C'était en cela, qu'elle se surprit. Elle en avait éprouvé le curieux besoin, un besoin qui se renforça d'autant plus qu'il émit la volonté qu'ils puissent se soutenir mutuellement.

    " Je n'ai jamais parlé aussi ouvertement à quelqu'un depuis des années. Je connais très bien ce sentiment... de fatigue, de se cacher, de faire semblant... "

    Ce fut à ce moment que Nagisa leva sa main, mais son geste trahit une hésitation qu'elle dépassa finalement en la posa sur celle de son camarade. Elle referma ses doigts sur lui comme s'il lui était apparu important de le tenir.

    " Je ne te méprise pas. Je me méprise moi-même... mais je suis fatiguée. "

    Les yeux émeraude regardèrent Jun'Ichiro en brillant d'une nouvelle intensité.

    " Mais tu me permets, même si cela n'est qu'un bref moment de nos vies, à cesser ce jeu qui me ronge. Je ne veux pas oublier. Je te soutiendrai, Jun'Ichiro. "

    Quand bien même elle sentit à nouveau la gêne l'envahir pour tenir de tel propos, que ses joues pâles rosirent, elle ne s'était jamais montrée aussi sincère, bien qu'elle ne savait pas encore comment, elle, l'androgyne du bout du monde, pourrait lui être d'un quelconque secours, lui qui avait réussi à faire par un simple geste de quelques secondes plus que tous ceux de toute une vie.

    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
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    Ce moment avait-il un sens ?

    Comme un automate, activé d'un coup, la dame revint à elle à mon contact... La peur ? la colère ? Dans son regard, tourné vers moi, ce ne fut que la gratitude. Une forme de réconciliation, plus avec elle-même qu'avec moi... Nous ne nous étions nullement disputés, mais elle avait trop longtemps tourné le dos à sa propre essence. Partagée, également, par le désir d'être vue, de ne plus avoir à se cacher... Mais au jeu de la dissimulation, elle avait été plutôt forte et c'était seulement ce soir qu'elle pouvait entrouvrir la cape, pour montrer un cœur. Le regard plat, je cherchais à comprendre cette sensation, paroxysme de la peur que j'avais d'être ainsi accusé de Jashinisme, alors que je ne voulais que ça, en définitive : Représenter mon for intérieur.
    Seulement, même mon frère ne pouvait le comprendre et le monde hurlait au crime contre mon culte, mon dieu, ma foi... C'était impossible et je me retrouvais entre le marteau et l'enclume, dans une tension quasi permanente qui s'évanouissait depuis quelques minutes, proche d'une personne comme moi. Et bien plus. Forcé par la vie, nous étions des genres de victimes... Des marionnettes dont les fils devaient être coupé devant le public, pour ne pas révéler la supercherie.

    À mon contact, elle était revenue vers moi alors qu'il aurait été si facile de prendre de la distance : Rien n'était vraiment important, rien n'avait de sens, et pourtant. Quelques mots, plus pour elle que pour moi, révélant qu'elle ne me méprisait pas : Quelque chose d'autres avait amené son comportement, sans doute une fuite de sa propre essence... Une continuation de sa propre fuite, vers l'avant, loin d'une vérité accablante. Je ne pouvais que la comprendre et patiemment, je l'écoutais.

    La fatigue.

    La lente abnégation avait usé bien des cordes qui tenaient ces enjeux... Elle était épuisée et je ne pouvais qu'admettre que, moi aussi, je voulais une libération. L'Œuvre était longue, éprouvante, et les progrès si lents... Les mains jointes, je fus surpris de voir sa paume s'avancer pour agripper la mienne, comme une bouée ou un phare dans la nuit. Quelque chose de secret se formait, presque intime : Comme une réponse, les moutons arrêtèrent leur tintamarre. Le calme frappait bien plus fort que la pluie sur le toit rudimentaire.
    Choisissant la mémoire, elle affirma vouloir me soutenir... Moi qui n'étais pas grand-chose, et qui voulait grandir au contact de la mort, de la vie, et des choix qui, si souvent, faisaient la frontière entre l'un et l'autre. Soudainement, je ressentis quelque chose de chaud dans mon corps : Le froid était dur, en cette fin d'hiver, mais cela n'avait plus aucun sens dès lors que je restais là. Il ne fallait qu'une poussée, une si fragile impulsion, pour bénir ou maudire cette minute fugace... C'était fragile, et tellement précieux.

    - Ma mère est morte quand j'étais très jeune et... Je n'ai pas su, je n'ai pas compris, mais on m'a montré la voie et je suis devenu une Ombre. Dans le secret, je me suis formé sous la houlette d'un homme qui a disparu sur les chemins, depuis. Plus tard, mon père a déserté et le village m'a tourné le dos, mais j'ai dû tenir bon autant pour garder mon secret, mais aussi pour mon frère... Il ne sait rien, et il ne saura jamais rien, car cela créerait un vrai fossé entre nous, il ne comprendrait pas la Révélation. Fixant la peau pâle de la femme, cachée, devant moi, je continuais. Je suis devenu juunin, et le ninja modèle, pour cacher qui j'étais... On ne doit pas me suspecter, ni me trouver antipathique, ni même particulièrement sympathique. Je dois être une silhouette dans le décor, rien de plus : Oubliable. Serrant les dents à cette pensée, je lâchais le morceau : Un vrai travail d'équilibriste.

    Ce n'était rien face au travail gargantuesque de ma camarade pour se faire passer pour un homme, c'était presque honteux de raconter cette histoire si futile, et pourtant, c'était la mienne. Une histoire oubliable ? C'était sans doute le comble... Pour moi. Ma main libre vint découvrir mon poignet, où résidait une marque : Loin de celle du culte, c'était un signe de fuinjutsu, visant à invoquer une marionnette en cas de combat... La thématique du secret, même dans l'affrontement.

    - Dans mon village, je suis un marionnettiste : Avec une technique simpliste, je peux amener mon arme içi... J'ai toujours aimé fabriquer des choses, des petits objets ou de plus complexe. Réfléchir à des procédés, des tactiques, c'est ce que je fais de mieux... Pour autant, je m'enfermais vivement dans le cérébral, quitte à manquer de spontanéité. Cela m'arrange, je reste des jours dans mon atelier pour mes créations, j'évite le contact humain et donc de faire semblant. C'est ma tanière, mon abri. Mon tombeau, si on prenait la chose sous un autre angle...

    Une histoire, définitivement idiote...

    Soupirant, les yeux baissés, je prenais la mesure de la trahison que j'orchestrai à l'égard du Jun'Ichiro d'il y a quelques heures : Paranoïaque, méfiant, peureux pour sa vie...

    - Est-ce que c'est vraiment bien, d'ainsi révéler tout cela ? Je ne sais pas, je ne sais plus...Et ne pas savoir, cela m'attristait beaucoup.

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    Le prix à payerFeat Seki Jun'ichiro -Milieu de l'Hiver 805

    Elle ne savait pas elle-même pourquoi elle eut ressenti ce soudain besoin de contact, elle qui pourtant les haïssait tant. Nagisa avait toujours fui la proximité des autres, le seul qu'elle n'avait jamais accepté dans son cercle était son défunt frère. Mais l'époque était différente. ELLE était différente. Mais voilà qu'aujourd'hui, elle se montrait étonnamment hardie en étant l'investigatrice de ce rapprochement consenti. Cela ne lui ressemblait pas, mas tout ce qui se produisait là ne lui ressemblait pas. La sakyujin venait d'entrouvrir sa propre boîte de Pandore en laissant transparaître ouvertement ses failles.

    Mais désormais ? Maintenant qu'elle en était là, que lui restait-il à faire ? S'engouffrer dans cette brèche ou bien raisonnablement la refermer ? Tandis que son regard s'était porté sur son camarade, elle n'osait bouger ou peut-être ne le voulait-elle pas inconsciemment. Un tel moment ne se reproduirait sans doute plus jamais, hormis dans cette étrange bulle coupée du temps dans laquelle ils venaient de s'enfermer. Nagisa se montra un peu hésitante et finit par retirer sa main, avant de tenter de retrouver un peu de sa superbe, même si elle sentait toujours ses joues chauffer un peu. Heureusement pour elle, quelques mèches rebelles tombèrent sur son visage, dissimulant à moitié l'émoi qu'elle ne maîtrisait pas.

    Le jujojin prit finalement la parole, se dévoilant étonnamment un peu plus. C'était comme si l'acceptait de faire tomber le masque devant Nagisa, comme s'il partageait un peu de lui dans un échange réciproque. Sans nul doute avait-il compris l'importance que représentait la révélation de la sakyuujin et consentait-il à se montrer son égal par l'aveu de sa vie.  Ainsi, elle eut l'opportunité de découvrir qu'il avait un frère, qu'il se pliait lui-aussi aux règles de son village pour bien paraître... tout en paradoxalement se rendait invisible et "insignifiant" pour ne jamais vraiment attirer l'attention.

    Elle le comprenait, et sans doute bien plus qu'eux-mêmes n'auraient pu le deviner. Et quand il laissa clairement entendre ses doutes sur ces révélations, la jeune femme se racla un peu la gorge, autant par gêne que pour éveiller son attention avant qu'il ne se perdit dans ses sombres pensées.

    " Je serais le gar.... la gardienne de ton secret. Tu t'es bien tu en ce qui concernait le mien, et ce, sans jugement. De plus, ce n'est pas comme si nous étions en position de pouvoir parler à quelqu'un d'autres après tout… comme il est peu probable que nous soyons amenés à revivre... ceci. "

    Nagisa tourna les yeux quelques instants vers l'extérieur alors que la pluie tombait comme un rideau. Au loin, on pouvait encore percevoir les nuages noirs d'orages et ces derniers tonnaient. Machinalement, elle avait serré ses poings sur ses genoux, se tenait un peu raide sur elle-même. Vieux réflexes, des postures qu'elle avait appris à répéter sans cesse pour briser tout penchant qui se montrerait un peu trop féminin.

    " Pour ma part, j'avais un frère autrefois. Un frère jumeau que Jashin a rappelé plus tôt que prévu. C'est à partir de sa mort que tout a basculé pour moi. "

    La jeune femme finit par tourner une nouvelle fois son attention vers Jun'Ichiro. Il semblerait que ça serait à son tour d'en dire un peu plus.

    " On avait neuf ans quand mon père a décidé de me substituer à mon jumeau. Il a toujours été un vieux traditionaliste. Pour lui, mon frère devait être son héritier, le porteur de son nom., de ses exigences et de toutes ces ambitions. Mais pour lui, sa mort n'était pas acceptable, alors il m'a forcé à entrer dans sa peau. Ce n'est pas mon frère que l'on a officiellement enterré, mais moi. C'est mon nom qui est gravé sur la stèle, mon nom que je vois quand je me rends sur sa tombe. Tu te rends compte de l'absurdité ? "

    La jeune femme laissa échapper un petit rire jaune, on devinait aisément le mépris qu'elle avait à l'égard de son père.

    " À partir de là, je suis devenue Nagisa, le fils prodigue et parfait. Je me pliais au désir de mon père. Je devais exceller militairement et surtout, veiller à ne pas révéler ma vraie nature. J'ai grandi avec le dégoût de moi-même et chaque incartade, chaque doute de mon père sur mes intentions me valaient des coups. Sa paranoïa me valait des coups. "

    Les yeux verts de la jeune femme se posèrent sur ses mains fines, elle ouvrit ses poings sur ses genoux en les observant comme si elle les découvrait pour la première fois.

    " Je n'ai jamais été moi. Je n'ai jamais été Natsuki et j'ai toujours vécu dans le déni. Mon père a fait de moi un monstre hybride. Je suis morte et vivante, je suis homme et je suis femme. Je suis... coincée entre deux mondes. "

    Finalement, la sakyuujin releva à nouveau la tête pour regarder le jujoujin.

    " Je suis fatiguée... "

    Pour la première fois, ce n'était plus Nagisa qui parlait, mais bel et bien Natsuki dont le visage semblait subitement bien moins austère, bien moins sévère que le masque qu'elle s'évertuait à porter.

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