La semaine avait été longue, très longue. Je revenais d’un périple au Nord de Hyonamori No Kuni afin de marchander les biens de ma tribu. Comme à mon habitude, j’avais profité de ce séjour pour me parfaire dans l’art de la négociation, ce qui sera assurément un plus pour le futur des miens, les Enten. Cette fois-ci, j’avais décidé de faire le voyage seul et bien que j’en connaissais les dangers, je m’étais tout de même entêté dans cette voie.

Avec mon sac de voyage dans mon dos, je longeais un chemin que j’avais déjà emprunté des dizaines de fois. Ce chemin était entouré de deux forêts, obscures et dissimulant bien l’arrière-plan de ces dernières. Tandis que je me remémorais les marchandises que j’avais acquises durant mon voyage, j’entendis et ressentis des mouvements autour de moi. Des branches étaient déplacées, le bruit du vent provoqué par ce déplacement arrivait à peine à mes oreilles. Je n’étais plus seul et je ne mis pas longtemps à identifier de potentiels assaillants ; je ne les voyais toujours pas, mais j’en comptais à peu près huit. Au vu de leurs mouvements, ils n’étaient pas là pour entamer une discussion, je le ressentais au fond de mes tripes.


Dis-je simplement, d’un ton posé. J’étais en infériorité numérique et ne connaissais pas leurs capacités, la prudence était de mise. Quelques hommes et des femmes sortirent des deux côtés du chemin, tous armés d’un kunaï, d’une hache ou bien de tonfa. Au vu de leur accoutrement sombre, ils devaient souvent profiter de l’obscurité de l’environnement pour accomplir leurs méfaits. Je ressentis alors un petit stress, celui que l’on pouvait avoir avant le début d’un combat. Finalement, ce n’était pas huit personnes que j’avais face à moi , mais bien une dizaine. Ma première idée fût d’en dépecer quelques-uns , mais je n’étais pas en position de force, agir sous la précipitation n’était pas l’idée du siècle. De plus, me montrer dangereux les amènerait à souhaiter ma mort bien plus rapidement que prévu.


Devais-je sortir mon arme ? Elle se trouvait dans un Fuînjutsu, je n’étais pas sûr d’avoir le temps.


Suite à ça, tout c’était passé très rapidement. Je m’étais débattu légèrement avant de prendre un coup sur la tête, m’envoyant rejoindre mes ancêtres le temps de quelques heures.

Quelques heures plus tard, j’avais donc repris mes esprits. Un mal de tête se faisait toujours ressentir, je ne pouvais m’empêcher d’associer cette douleur à une soirée très alcoolisée. C’était encore un peu confus. J’avais du mal à ouvrir les yeux et même si je n’étais pas tout à fait certain de ma condition, je savais une chose, j’étais pieds et mains liés. Peu à peu, je réussis à ouvrir les yeux pour observer l’environnement autour de moi. Ce dernier m’était très familier, j’étais dans une forêt, lié à un arbre, les mains en mon dos. De ma position, je pouvais voir un campement de fortune avec les brigands de tout à l’heure. Ils faisaient griller quelque chose, je sentais cette odeur. Je sentis aussi que mes affaires n’étaient plus, mon sac avait été récupéré et il ne me restait que mes vêtements, enfin, ils avaient aussi récupéré mes chaussures… ce qui rajoutait du charme à cette situation, plus qu’étrange.

Et… face à moi se trouvait une femme qui, apparemment, était dans la même situation que moi.  Ne voulant pas finir mes jours ici, j’espérais que les dieux me l’avaient envoyé, était-elle un signe ?