Alors que je venais de terminer une enquête dans l’auberge, où j’avais l’habitude d’aller, j’avais ressenti une sensation très étrange. Comme si la terre était en train de trembler… C’est en partant en direction de l’épicentre que j’avais compris, une mine s’était effondrée dans la province des ours. En tant que médecin de Toge et de Jujoui, mon devoir était de porter assistance et aide aux civils qui pourraient être blessés. Après tout, est-ce que ce n’est pas le boulot d’un membre du corps médical de venir en aide aux personnes dans le besoin ? Je pense que si… c’est pour cette raison que je suis parti pour rejoindre la province des Ours, afin de pouvoir offrir mon aide.

Cela m’a pris quand même deux jours pour rejoindre le lieu de ma mission non officiel. Arrivant sur place, j’avoue avoir été surpris de foire autant de sac mortuaire sur le côté de la mine et j’avais poussé un soupir, avant d’offrir une prière aux morts, le tout avant que je me mette au travail. Tenant ma mallette dans ma main droite, je me suis approché de la tente principale du commandant des opérations.



L’homme me remerciait avant de me proposer de rejoindre la tente médicale ou je pourrais commencer à faire mon boulot. Au bout de quelques heures à m’occuper des patients, j’avais vu un jeune homme assez étrange, venir pour interroger mes patients. Après avoir pris un grand bol d’air, je me suis approché de lui, avant de lui dire d’une voix calme et assez puissante malgré tout :

Le jeune aveugle de l'ambition et il ne s'en cachait pas. Il agissait pour lui avant tout mais, de temps en temps, comme aujourd'hui, il pouvait agir dans son propre intérêt ET en même temps venir en aide aux plus démunis. Il avait été averti qu'une mine s'était partiellement effondrée, dans la province des ours et, quand des médecins furent dépêchés pour venir en aide aux victimes, le jeune aveugle fut le premier à se proposer, pour escorter ces hommes et ces femmes, afin que rien ne leur arrive en chemin.
Un geste désintéressé, de prime abord, mais qui ne l'était pas autant que cela. Kyoshiro était un samouraï mais aussi un forgeron. Et de quoi avait besoin d'un forgeron, pour ses créations ? De matières premières, comme celles présentes dans la mine qui, pour le moment, n'était plus praticable. Il savait que cela allait avoir un impact sur l'acheminement des ressources dont il avait besoin, il souhaitait donc y aller pour constater l'étendue des dégâts...et, en même temps, aller prendre la température. Salopard égoïste, certes, mais il appréciait de maintenir une saine relation de travail avec ceux dont il dépendait. Il se fichait pas mal d'être détesté par les forgerons, mais les mineurs et ceux qui transportaient ces ressources ? Cela, oui, il voulait rester dans leurs bonnes grâces. Pure logique commerciale.

En arrivant, il ne put ignorer l'odeur de sang, de poussière et de métal qui régnait dans l'air, à tel point que cela attaquait ses narines sensibles. D'un geste, il invita les médecins à descendre de la carriole et se sortir les doigts des fondements, pour se mettre au travail. Pendant ce temps-là, le sabre toujours accroché à la ceinture, le colosse aux cheveux de neige évoluait à travers le centre de soin érigé à la va-vite, avant que sa curiosité ne le pousse à rentrer dans la tente médicale. Il prit un instant pour contrôler son odorat, pour capter toutes les énergies, avant d'en reconnaître l'une d'entre elles : l'un des mineurs les plus zélés avec qui il lui ait été donné de travailler.
Se drapant d'un sourire qui se voulait rassurant, ce fut avec la même légèreté habituelle qu'il posa un genou, face au blessé, avant de lui souffler :



Kyoshiro avait beau prétendre qu'il n'en avait rien à faire, que c'était purement commercial, il savait très bien que ce n'était absolument pas le cas. Il ne pouvait simplement pas le vocaliser, pas lui, pas ici. Heureusement, ou malheureusement, un homme arriva derrière lui, sans doute un médecin venu d'ailleurs, pour lui rappeler que les soins des blessés avaient la priorité sur la moindre enquête en cours. C'était vrai, il le savait, mais l'aveugle essaya vainement de se défendre, par un :



L'enquête pouvait attendre. Il n'allait nulle part de toute façon. Alors, le colosse posa sa main sur le bras du mineur, doucement, sans le brusquer, avant de sourire et de se moquer légèrement, pour le rassurer, en concluant un :



Se redressant, conscient qu'il n'y avait rien à trancher pour lui, ici, l'aveugle s'écarta du blessé, s'approcha du médecin qui avait pris soin de recadrer la situation, avant de laisser tomber son sourire pour lui demander, plus sérieusement :

Ma blouse sur mon dos avait quelques légères taches de sang frais, mais bon après avoir soigné un grand nombre de patient, je devais quand même bien avouer que je me fichais comme de ma première chemise de l’état actuelle de ma blouse. De mon regard quelque peu glacial et profondément sérieux, je regardai le jeune homme avec beaucoup d’attention, en le détaillant de pied en cape. J’avais fini par pousser un soupir, avant de répondre à sa question.




Une fois avoir dit ces mots, je suis allée dans le petit débarra qui était utilisé par les médecins pour se changer et j’ai pu adopter une autre tenue. J’ai retiré ma blouse blanche de médecin avec le symbole des médecins du village, avant de prendre ma veste de kimono verte émeraude. Retirant mes sandales réservées pour les opérations, j’ai remis à mes pieds une paire de chaussure, plus confortable. Une fois vêtue de ma tenue d’opération, je suis sorti pour rejoindre le jeune homme avant de lui dire d’une voix calme et douce :



Qu’il dise oui ou non, j’irais quand même, mais je devais quand même avouer que je ne dirais pas non d’avoir un peu d’aide au niveau martial. Le laissant réfléchir, je me suis dirigé vers l’entrée de la mine, avant de m’approcher d’un des gardes pour lui dire d’une voix calme, mais pleine d’autorité :




Le garde se décala, pour me laisser entrer et c’est ce que je fis, sans même attendre de voir si le jeune homme me suivait ou pas.

Kyoshiro n'était pas le genre d'homme à faire dans le social, mais il comprenait l'intérêt que les gens puissent le voir ainsi. Il n'était pas venu ici par pure bonté d'âme, mais parce que le minerai contenu dans ces mines était la ressource principale dont il avait besoin, pour forger des armes toujours plus solides et formidables. Alors oui, il aurait préféré s'entraîner, mais sur le chemin de la grandeur il fallait parfois faire quelques concessions. Les blessés étaient nombreux et, malheureusement, l'aveugle ne pourrait rien faire pour eux, car il avait été formé pour protéger, pour détruire, et non pas réparer ce qui avait été brisé...pas les corps, en tout cas. Alors que faire ? Là était toute la question.
Il capta l'attention d'un des médecins du coin et, plutôt que de rester les bras croisés, lui proposa son aide, sans réellement penser à se présenter, comme le voudraient les convenances sociales. Ce dernier lui expliqua que d'autres blessés pouvaient être encore dans les mines, une théorie tout à fait plausible et que, puisque la mine n'avait pas été sécurisée, le médecin allait avoir besoin d'un garde-du-corps, pour le protéger dans cette tâche. Kyoshiro avait-il la tronche d'un baby-sitter ? Apparemment oui mais bon, aussi chiant que cela puisse paraître, c'était aussi pour cela qu'il était venu.

Ainsi, hochant la tête sobrement, il se contenta d'expliquer sans détour :



Il aurait pu se vanter, expliquer qu'il n'y avait pas meilleur guerrier que lui, ici, mais le médecin inconnu finirait par s'en rendre compte par lui-même. Les actes valaient bien mieux que les paroles, non ? Son wakizashi à la ceinture, son katana – protégé de son fourreau – tenu dans sa main gauche, le colosse emboîta le pas du médecin, jusqu'à arriver à l'entrée de la mine, où le garde en faction s'écarta, pour laisser passer le duo. De toute évidence le médecin non plus n'était pas là pour combler les silences, pour parler de la pluie et du beau temps. Tant mieux : plus d'action et moins de bla bla.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, le jeune aveugle dépassa le médecin, refermant sa poigne sur sa propre arme, avant de lui expliquer comment cette exploration allait se dérouler.



Le Tadake aurait pu prendre un bâton et l'enflammer, avec son Katon, mais si le médecin avait choisi de venir ici, alors il devrait être en mesure de se débrouiller un minimum, tout seul, non ? Sans plus attendre, le jeune homme s'enfonça dans les sombres galeries de cette mine, se servant du fourreau de son arme pour balayer l'espace devant lui, par moment, pour détecter les parois qui s'étaient effondrées ou menaçaient de le faire. Pendant ce temps-là, alors que l'entrée de la mine s'éloignait derrière le duo, le colosse finit par demander, curieux :