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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Genin de Jujou
    Mitsurin Teisei
    Genin de Jujou
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    Mitsurin Teisei
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    Inventaire

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      Objet:
    Dans la famille Mitsurin, je voudrais...
    Avec Mitsurin Kichirou & Haku Seika ─ Orphelinat Misturin ─ Utsuki 806


    Teisei s’était évaporée, comme le nuage agonisant d’une pipe à herbe, ne laissant derrière elle qu’une traînée de poudre brune, répandue à la hâte entre les branches de la nuit. L’écho claquant de ses geta, qui cascadait du cantate de leur cavalcade saccadée, avait finit par mourir entre les immenses troncs géographiques, qui berçaient les dizaines de huttes endormies aux bouts de leurs appendices. Ici il n’y avait plus la foule, plus aucun relents de la candeur éphémère des échoppes bigarrées, plus aucune lanterne pour brûler les heures solitaires qui se suspendaient dans la pesanteur estivale. Ici, comme un parent sévère qui aurait veillé pour la punir de son escapade, elle retrouva son Silence ; immense, pesant, accusateur. Il avait campé patiemment, flottant entre les frêles passerelles du quartier, intimidant, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus à entendre que les sifflements des sujets sauvages de l’O-kami Tsukoyomi. Afin de ne pas offenser leurs psalmodies nocturnes, autant que pour soulager ses voûtes plantaires surmenées, la kunoichi retira donc ses chausses inconfortables et traîna son kimono floral jusqu’à son nid inoccupé, au bras lourd de son tuteur muet.

    En entrant, elle n’avait trouvé qu’une paillasse défaite et son uniforme, abandonné au sol en un monticule de mépris. Adressant une pensée amer à la Teisei du passé – sans pourtant considérer celle du futur – elle agrémenta ce cairn déprimant de la soie fleuri, dont elle se délesta sur le chemin de la douche. Cette dernière installation était un vestige de son ancienne vie maritale, bricolée hasardeusement entre le mur de la cabane et le garde-corps de la terrasse qui l’encerclait. Alimentée par un réseau de gouttières concentriques, qui zébrait le toit vivant de l’habitation, elle fonctionnait en récoltant l’humidité des rosées matinales et celle, plus rare, que la canopée avait filtré dans sa chute. Ce genre d’idées farfelues, Oten en avait eu des dizaines par jours, tentant systématiquement de faire entendre leur ingéniosité à sa compagne, le plus souvent hilare. Mais de toutes ces géniales fulgurances, peu avaient réussi à passer du palais mental de la Jonin au monde réel, et le « mécanisme-de-décrassage-Nozomi » était, sans doute, leur dernier représentant fonctionnel. Aussi, à chaque fois qu’elle faisait glisser les anneaux du rideau crème sur leur tringle improvisée, Teisei ne pouvait s’empêcher de penser à sa disparue. À mesure que la pluie artificielle caressait son derme tiède, la jeune femme se figurait donc celui d’Oten.

    Il était d’un beige léger, uniforme, qui habillait de son grain délicat sa silhouette élancée, dessinée sur le rideau par quelques lueurs révélatrices. Elle se revoyait l’écarter et découvrir l’arrondi d’une cuisse nue, ou la musculature pudique d’un dos tatoué et vallonné d’eau ruisselante. Elle sentait le bout de ses doigts embrasser deux épaules solides, une hanche accueillante ou la fermeté d’un sein, dont elle porterait bientôt le sommet à ses lèvres. Et comme Teisei fantasmait ce corps en touchant le sien, le souvenir collant d’un adulescent écharpé vint sécher son idylle, apportant avec lui un volumineux bagage de dégoût. Il y grouillaient des mains sales, visqueuses, qui baladaient leur regards pervertis sur elle comme s’il n’y avait plus eu aucune cloison autour de cette douche de fortune. Pour se protéger, la kunoichi vulnérable n’avait que sa longue chevelure détrempée, coulée en deux murs de tourbe noirs de chaque côté de son visage, qu’elle présentait tristement au plancher. Tombée à genoux, elle demeura immobile, bien après que le modeste réservoir de l’installation eut généreusement offert ses dernières gouttes de sanité.

    Ses iris d’hiver ne s’ouvrirent que bien après le passage d’Amaterasu à son zénith. Loin d’être des habitudes, ces sommeils à rallonges avait récemment fait irruption dans son petit train-train. Elle en venait presque à regretter les réveils criards d’Akaaka, qui ne devait plus avoir d’ordres à lui adresser : conséquence de son entretiens désastreux avec l’incompréhensible Takahashi Kaori. Sans responsabilités imminentes, Teisei peinait à se maintenir à flot quotidiennement, si bien que ces grasses matinées s’étirait parfois jusqu’au soir, sans qu’elle n’ai réussi à quitter son monde intérieur. Mais de manière équivalente, il arrivait que sa purée de pensées la violente si complètement, qu’elle ne réussissait à trouver aucun refuge ailleurs que dans la douleur physique et la rigueur la plus austère. Lorsque ces tunnels de vide lui happait l’âme, la kunoichi tourmentée se réveillait systématiquement dans un corps fracturé par l’effort. Forcée de se traîner chez elle sous les protestations aiguës de ses membres démissionnaires, puis de penser sa pléthore de plaies pourpres, elle finissait généralement par s’endormir sans avoir gratifié sa panse   hurlante de la moindre attention. Cette journée avait suivi ce même schéma, sauf que son sommier avait dû attendre.

    Quelque part dans les rues bouillies de Jujou l’attendait une vieille connaissance, qui la trouverait bientôt dans cette état délabré. En avalant difficilement les ponts et cordages de son village d’adoption, Teisei se maudissait d’avoir hélé son homonyme la veille au soir ; elle ne savait pas si, dans son état, elle serait en mesure de supporter ce voyage temporel, ni même si elle saurait faire face à son cavalier après leur désastreuse entrevue nocturne. Malheureusement, la jeune femme n’avait plus le loisir de se poser la question, car elle ne pouvait décemment manquer sa propre invitation. Aussi rassemblait-elle ses forces en retrouvant le chemin de l’orphelinat Mitsurin, chaleureusement baigné des teintes argileuses de la fin d’après-midi. Apercevant bientôt son enceinte familière, elle chercha son guide des yeux, le visage enfoui sous son épaisse chape de plomb blanc et au tiers enfoui dans son col, qu’elle n’avait pas oublié cette fois.
    CEYLAN



    Chuunin de Jujou / Adorateur de la flamme dans le Carbonisme
    Mitsurin Kichirou
    Chuunin de Jujou / Adorateur de la flamme dans le Carbonisme
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      DANS LA FAMILLE MITSURIN, JE VOUDRAIS...


      Été 806 - Mitsurin Teisei & HAKU SEIKA



      La nuit avait été mouvementée. Je ne sais plus pour quelle raison exactement j’ai atterri à l’hôpital, mais j’en ai récupéré un repos. Dans un sens, cela m’arrange. Je devais retrouver… Décidément, son prénom m’échappe. Bref, je dois l’y retrouver. Le matin serait pas mal, je serais alors libre pour… Pour ne rien faire ? Mais que vais-je faire ?

      En sortant de l’hôpital j’étais rentré directement à la caserne pour prendre une douche et laver mes vêtements. Il faut dire que je n’ai pas des masses de tenues de rechange. En attendant d’avoir une tenue correcte, et surtout une heure descente pour sortir, je regarde ce que j’ai à lire. Je tombe sur un livre que j’avais emprunté à la bibliothèque quelques jours plus tôt. Quelle étrange coïncidence que de trouver cet ouvrage puis de rencontrer celle à qui il me fait penser. Je rougis légèrement et commence à le lire.

      Pourquoi est-ce que j’associe cette fille à ces autres qui vivent dans des quartiers particuliers ? Toutes n’y vendent pas leurs charmes de la même manière. Les plus belles fleurs, sont aussi les plus rares et les plus inaccessibles. Celles-ci vendent leur temps. Une tasse de thé en leur compagnie ou une partie de go contre elles deviennent alors hors de prix. Et pourtant, il ne s’agit que de passer un peu de temps en leur compagnie, sans même espérer les frôler. Pour moi, ma camarade est telle que ces fleurs secrètes et inaccessibles. Et pourtant, j’ai eu l’affront de vouloir la tenir dans mes bras hier soir… Je l’ai sens doute blessé en agissant ainsi. Je m’excuserai pour cela tout à l’heure. D’ailleurs, il est l’heure d’aller au petit déjeuné. Je m’habille sans oublier de revêtir mon écharpe.

      Au réfectoire, au moment de me servir mon café, je sens mon cœur s’emballer comme cette nuit et décide donc de passer outre. Mais comme je ne suis pas un adepte du sucré, je finis par simplement sortir. Je me rends immédiatement devant l’orphelinat. Un peu avant pour ne pas être vu des enfants. Je profite d’attendre ma camarade pour voir comment tout se passe en ce lieu en mon absence. Chaque fois que je viens, tout semble bien se passer pour Seika. Et elle ne me dit pas vraiment l’inverse. Mais j’ai quelques doutes.

      Le temps passe et je fini par m’endormir jusqu’à ce que le craquement d’une branche me fît sursauter. Je me redresse et aperçois ma camarade et me dirige calmement vers elle. En observant le soleil je me rends compte que je l’ai attendu toute la journée. Au moins, je ne me demanderai pas comment occuper ma journée. Je ne lui en veux pas, après tout, nous n’avions pas fixé d’heure.


      Tu n’as pas l’air en forme, ça va aller ?


      C’est sans doute un peu culoté de ma part, car je n’ai que très peu dormi, pas mangé, pas but de café, je ne dois pas être très beau à voir non plus. Pourtant, je me dresse devant elle, comme si de rien n’était. Seul mon regard inquiet devant son étant perturbe mon visage neutre.
      Genin de Jujou
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      Avec Misturin Kichirou ─ Orphelinat Misturin ─ Utsuki 806

      — « Oh… Ne t’inquiète pas Kichiru-kun, ce n’est rien. J’ai juste eu une semaine… compliquée ! »

      Sa réponse la surprit, elle n’avait pas cherché à lui mentir. Elle avait même trouvé mignon que le jeune garçon s’enquière ainsi de son état, son visage modelé en une moue concernée. Cette naïve inquiétude avait instantanément inspiré une forme de confiance chez la jeune femme : un présent qu’elle n’offrait plus à la légère, mais qu’elle arrivait à imaginer au creux calleux des paumes de ce frère de circonstances. Non, Teisei n’était pas satisfaite. Elle aurait souhaité lui dire à quel point sa présence la rassurait, qu’elle était désolée pour la catastrophe de la veille et qu’elle s’inquiétait, elle-aussi, des baluchons mauves qui pendaient sous les paupières livides de son camarade. Mais au lieu de s’étendre en sentiments, elle se recroquevilla derrière son heaume de chaux, tout en essayant de relancer la conversation sur un ton plus gai. Malgré tout, en toile de fond des pensées de la kunoichi déçue, une lourde introspection faisait son office, essayant de déterminer ce qui était à blâmer pour cette gêne handicapante.

      — « Ça me fait bizarre de me retrouver ici. Il y a encore quelques jours, cette vie me paraissait si loin. Mais de me retrouver là, avec toi… Courte pause. J’ai l’impression de n’avoir jamais arrêté d’être cette adolescente timide que tu as connue. Léger rire jaune ; suspend. Teisei observa le portique sobre et les palissades de la cour, qu’Oten l’avait forcée tant de fois à outrepassées. Ça n’a pas changé, en tous cas. »

      Ses crins pangarés décrivirent une belle virgule comme elle rejoignait les portes de l’institut, qu’elle ne se rappelait pas avoir vu un jour ouvertes. Elle actionna bientôt une cordelette en chanvre, faisant tinter la jupe oxydée d’une cloche de bronze, leur retirant par la même toutes possibilité de se rétracter. Une attente anxieuse débuta, alors que les fréquences de l’instrument mourraient une à une dans l’air brûlant de cette fin d’après-midi. Comme pour combler cet instant d’inconfort, Teisei s’exclama :

      — « Mince ! Nous arrivons les mains vides…

      Son inquiétude fut interrompue par le couinement du battant qui s’ouvrit, découvrant les traits rigides d’un instructeur à l’âge déjà bien fleuri. Il toisa verticalement les deux intrus de sa mire droite, puis s’exprima d’un ton cassant :

      — « Qu’est-ce que vous voulez, l’institut n’est pas ouvert au public ? Pause. Puis, reconnaissant le shinobi enfoulardé : OOOOHW... le petit Kichi, y’avait longtemps qu’on t’avait pas vu ! Sa voix s’était arrondie, pour retomber à plat instantanément. Si c’est Seika que tu cherches, il est pas là. Ça fait même un moment qu’on l’a pas vu. Tournant son attention vers les pupilles écarquillées, qui le fixaient de leur bleu rond : Et qu’est-ce que tu nous ramène là, garçon ? Suspend, ses amandes broyée en une ligne instigatrice. Si se serait pas la petite Teisei ! Ah bah ça pour une surprise ! Et qu’est-ce que vous… Oh, attends. Me dis pas que… À Kichirou, graveleux : Oh, oh, oh, petit veinard !»

      Teisei aurait voulu se révolter contre une telle indécence, venue la blesser jusque dans les fondations de sa condition de femme. Mais pour cela, il aurait fallu qu’elle soit capable de répondre, et surtout de réfléchir ; une chose qui lui était impossible tant sa matière grise noircissait sous les souvenirs que déterraient les cheveux raides et gominés de l’éducateur, dont le sourire malsain tordait une sinistre estafilade sur sa joue fraîchement rasée.
      CEYLAN



      Chuunin de Jujou / Adorateur de la flamme dans le Carbonisme
      Mitsurin Kichirou
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        Été 806 - Mitsurin Teisei



        J’hoche simplement la tête à sa réponse. Si elle ne désire pas m’en parler, c’est son droit. Je ne l’y contraindrai jamais. Je retiens une irrésistible envie de glisser ma main sur sa joue. Je sais, depuis la veille, qu’elle n’apprécie pas particulièrement le contact. Je me demande quand même s’il c’’st le mien en particulier, ou tout le monde. J’espère secrètement que c’est tout le monde. Sinon pourquoi aurait-elle demander que je sois à ses côté aujourd’hui ? Mais je n’en suis pas certain. Les relations sociales ne sont pas mon fort. Alors comprendre les intentions de chacun n’est pas aisé pour moi.

        Elle change alors de sujet. Je tourne malgré moi le regard vers la bâtisse et hoche à nouveau la tête. C’est navrant de voir à quel point rien n’a changé. Je me fais cette désastreuse remarque chaque fois que je viens. Je la laisse actionner la clochette avant de bafouiller une réponse pour la rassurer.

        Tu as grandi…

        C’est vrai qu’elle n’a pas beaucoup changé, et cela me rassure un peu. Car je l’aimais bien. Elle ne cherchait pas à tout prix à venir vers moi, et ne me fuyait pas non plus. Elle ne faisait pas partie de ceux qui m’embêtaient. Et je ne parle pas de sa beauté et sa grâce naturelle. Pas pour rien que j’aimais me percher dans un arbre pour l’observer en silence. J’espère qu’elle n’en a jamais rien su.

        Je me rends compte, après coup, que ma réponse peut être désobligeante, limite vexante. J’entends déjà Kaori me faire le reproche d’une telle maladresse. Au lieu de la rassurer, j’ai involontairement approuvé ce qu’elle disait. Je retourne mon attention sur elle, dans un sursaut de conscience, pour corriger mes paroles mais elle enchaine déjà sur la suite. Un silence s’installe de nouveau. Il me faut le rompre, la rassurer. Mieux que cette pathétique phrase prononcée quelques instants plus tôt.

        I- inut…

        Ma tentative est avortée par l’apparition de cette homme que je n’arrive toujours pas à supporter. Il fait le mielleux depuis que j’ai ramené Seika ici. Il espère bien que je l’en débarrasse. Il n’a jamais aimé les étrangers aux village. Pour lui, l’orphelinat ne devrait accueillir que les enfants des ninjas de Jujou morts au combat. Je reste pourtant parfaitement neutre à son salut. Seul un claquement de langue, tout juste perceptible par ma camarade, marqua ma réaction.

        Tss

        S’il n’était tenu qu’à moi, j’aurai fait demi-tour lorsqu’il m’annonça que Seika n’était pas ici. Mais ma camarade souhait venir. Alors je reste planté là. Je commence même à ouvrir la bouche pour formuler une réponse. Expliquer qu’elle souhait juste prendre des nouvelles de tout le monde. Mais il me coupa dans mon élan insinuant que… Elle et moi… Je n’ai pas le courage de le contredire. Pourtant rien n’est vrai. Je regarde Teisei, puisqu’il m’a gentiment rappelé son prénom. Mes joues sont rouge. Du moins, je sens que l’afflue sanguin à cet endroit s’est accentué. Et je sens mon cœur s’affoler comme la veille au soir et ce matin.

        Je sais que je dois contredire ces paroles infondées. Je suis coincé entre mon désir que cela soit vrai et la blessure qu’elle doit certainement ressentir en cet instant. Mes mains trembles de rage. De rage envers lui, mais aussi envers moi-même. Involontairement, je concentre du chakra dans ma main droite [compétence Adepte] et saisit la cloche de bronze qui, malgré son immobilité, le fantôme de sa sonnerie tinte encore à mes oreilles.

        Si c’est pour dire de telles sornettes, tu ferais mieux de te taire.

        Ma voix était sortie calme mais menaçante, ponctué d’un regard meurtrier. Ce même regard que j’affichait autrefois quand non camarades orphelins poussaient le bouchon trop loin et que je ne réponde à leurs agressions. Je n’ai jamais frappé le premier, mais toujours le plus fort. La clochette ne résista pas à la pression exercée par ma main et sa robe de fonte céda. Plissée, elle enfermait définitivement le battant à l’extérieur. Lorsque ma main lâcha l’objet, celui-ci ressemblait à un crapaud au bout de sa vie, dont la langue sortait piteusement de sa bouche.

        Elle est juste venu saluer de vieilles connaissances. Mais vu l’accueil qui lui est réservé, j’ai bien fait de l’escorter.

        Je ne parvenais même plus à dissimuler ma colère. Petit, pour me calmer, j’allais me m’isoler dans un coin. Mais là, c’était impossible d’agir de la sorte. Je devais me maitriser. Ne pas céder aux pulsions de violences qui me saisissent lors de certains combats. Je ne veux pas qu’elle me voit ainsi : comme ces monstres. Pourtant, le rictus que j’avais lors de mes combats était déjà présent sur mon visage. A n’en pas douter en regardant ce vieille homme misérable, je fais peur à voir.


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