Chaque jours suffit sa peine, et à chaque peine son jour. Elle commença de manière douce pour le ninja de Seizan, qui se prélassait dans un bain, une serviette sur le visage, cachant ses yeux bleus grisâtres, sinistre et sans aucun intérêt pour les choses communes. Après s'être rafraichis suffisamment dans l'eau froide, il vida le bain, avant de se jeter un sceau d'eau chaude sur le crâne, et se raser de près. Il avait quelque touffes des poils sauvages et irrévérencieux à sa beauté, qui lui poussait aléatoirement sur le visage, mais  il n'aimait pas du tout cet état de fait, et y remédiait aussi souvent que nécessaire. Enfilant ensuite un Kimono rehaussant son teint de porcelaine, et le trait noir sur son nez, qui faisait comme une peinture de guerre.  Il faut se rendre compte que quand la vie est un combat ordinaire et quotidien au sein d'un clan sectaire, on se prépare à tout, tout le temps.  C'était le cas de Hikko.

Son maître le disait toujours : Il faut se préparer à tout, même à l'imprévisible. Souvent, il se demandait comment suivre ce genre de conseil, souvent, il en riait dans sa barbe rase, comme on se moque de ce que l'on ne comprend pas. Puis parfois il lui semblait comprendre tout les phrasés sibyllins du plus critiqué des membres du clan des chuchoteurs de pierre : Sasayuko était leur nom, mais jamais il n'avait vu personne ne manquer plus de communication qu'eux.  

Des gens de la montagne, taiseux comme des cailloux, aussi sensibles que le grès, aussi têtus qu'une pierre, aussi solidement sûr d'eux, d'avoir raison.

Il se souvenait du mots qu'il avait trouvé dans son appartement. Pour autant, ce samouraï des temps anciens qui menaçait sa famille ne savait pas avec qui il traitait, et inversement proprement proportionnel dans le contraire. Ce serait le combat de volonté qui ébranlerait tout le pan de montagne que connaissaient et s'était approprié le clan, à n'en point douter. Ce n'était pas son combat, ni sa priorité.

En tout les cas il ne laisserait personne oser le défier sans en payer le prix, ni lui dicter sa conduite. Aussi, aujourd'hui encore, partirait il à l'entraînement au sabre sur l'un des terrains de son village. Alors qu'il pensait à cet épée de damoclès qui le menaçait, il entendit trois coups porté à la porte de son logement.

Il ouvrit la porte, un kunaï à la main.
En face de lui, un homme à l'allure étrange, au cheveux aussi blancs que neige, et qui l'apostropha ainsi...

- Sasuyuko Yahiro, c'est bien vous ? Il semblait aveugle, avec son bandeau sur les yeux, et sa tendance à regarder ailleurs qu'en face, droit dans le regard de son interlocuteur.

- Ca dépends, qu'est-ce qu'on lui veut ? Répondit sa voix tranchante comme l'arme à sa main, et le sabre encore encastré dans sa cavité sur le mur.

Ca commençait bien, pour un première fois.