L’ombre du cerisier en fleur, le parterre de pétales roses qui se mêlaient à l’obscure ombre noirâtre causé par la projection de la déesse Amaterasu. Le drap de lumière qui brûlait la pupille valide du forgeron qui s’était accordé une brève pause afin de boire une légère tasse de thé. Devant lui, il avait une pile grossière de différents croquis bien trop abîmé par la suie du feu qui avait du mal à s’éteindre dans la forge du jeune Dabi. Son regard qui s’écoulait le long des divers papiers, chaque armes dessiné possédaient des légers traits pour montrer chaque partie, chaque détails qu’il souhaitait amener dans ses créations. Surtout qu’il fallait trouver un moyen de pouvoir lier l’âme dans un métal, comment incruster un conductible à chakra assez fort pour contenir une âme. 

Le métaphysique semblait en cet instant un bien trop présent, même le forgeron qui manipulait l’énergie bleuté qu’on appelait chakra semblait un brin déconcerté. Il n’arrivait pas à rassembler l’ensemble du puzzle. Le bleuté prit sa tête dans ses mains un instant pour tenter de nettoyer ses yeux qui étaient sans cesse cerner de deux cercles noires. La fatigue était une véritable compagne pour cet homme, chaque parties de son corps montraient les stigmates d’un corps bien trop amoché par la dureté de la vie. En même temps, cela faisait un mois qu’il dormait que quelques heures par jour. Une sorte de sommeil polyphasique sans réellement s’en rendre compte, mais il souhaitait tellement conserver chaque partie de sa journée pour peaufiner son art qu’il ne tenait pas réellement attention à son propre corps.

Il n’y arrivait pas d’un simple mouvement d’énervement, il balançait ses feuilles dans les airs… La tasse de thé avait volé avec le reste. Un hurlement était sorti de la bouche de l’homme si taciturne et calme d’habitude. L’imbroglio de cette situation l’énervait fortement. Le labyrinthe des possibilités étaient bien trop grand, et pour le moment tous les chemins qu’il avait entrepris ne semblait mener à une quelconque solution. Il se mit à serrer le poing, dans des mains déjà remplie de coupure, de cloques et d’échardes. Il se mit à planter légèrement ses ongles dans le cuir de sa paume ce qui était particulièrement douloureux, mais lui permettait de se rendre compte qu’il était toujours en vie et qu’il ne devait pas abandonner. Soudainement, un bruit lointain de pas vint le mettre à lever la tête dans un mouvement d’une extrême nonchalance. Le regard éclaté de l’homme vint se poser sur la silhouette qui se rapprochait un peu plus. 

Les cheveux d’une blancheur écarlate qui semblait briller en compagnie du drap lumineux du Soleil. Il connaissait cet homme, Kyoshiro, un autre forgeron dans ce village. Un grand artisan qui pourrait potentiellement l’aider, un sourire s’illuminait sur le visage de l’homme balafré. Il lançait d’un ton amical:

Pour une fois cette journée semblait être plus calme. Pour une fois le jeune homme arrivait à faire du bon travail, rapidement, et honorer la commande son client et collègue, par la même occasion. Comment ne pas être satisfait de sa propre prestation ? Peut-être parce que aujourd'hui, maintenant que sa commande était terminée, il n'avait rien d'autre à faire, pour le moment. Il n'avait pas beaucoup de commandes, pas beaucoup de clients et cela l'exaspérait quelque peu...bon, d'accord, cela comment vraiment à le saouler de ne pas arriver à percer plus qu'il ne le voudrait bien. Alors il rangea sa commande dans un coin, car son collègue ne viendrait que demain matin, et décida de se diriger vers le terrain d'entraînement. Quoi de mieux que de s'épuiser à la tâche, pour évacuer sa frustration du moment ? Enfin c'était le plan, mais le puissant beuglement qu'il entendit, non loin de sa propre forge, ne fit que piquer son intérêt.
Curieux et à semi inquiet, le colosse s'empressa donc de se diriger vers la source du bruit, avant de repérer l'entrée d'une forge qu'il ne pouvait que facilement identifier. Pourquoi ? Parce que ces couloirs n'avaient aucun secret pour lui. Parce qu'il connaissait chaque forge, chaque forgeron présent et celui qui s'adressa à lui ne faisait nullement exception. Le Tadake ne savait pas ce qu'il se passait, mais il se doutait que son collègue devait être bien désespéré, pour demander de l'aide à la taupe blanche de Seizan, comme certains autres forgerons l'appelaient, si peu amicalement. S'entraîner, ou aider un confrère ? C'était tout vu, il n'avait même pas besoin de réfléchir. S'avançant jusqu'à l'entrée de la forge, le colosse privé de lumière vint alors s'enquérir de l'état de son collègue, d'un :



Kyoshiro aimait se moquer de ses collègues, mais pas de ceux qui avaient assez d'humilité pour lui demander un coup de main. Il se moquait de la fierté, pas de l'humilité qu'il fallait pour accepter de demander de l'aide. Il ne pouvait donc évidemment pas refuser. S'approcher de son confrère, sans trop savoir s'il était utile de se présenter ou non, l'aveugle le salua en l'invitant à une ferme poignée de mains, avant de gratter la surface en rentrant dans les détails.



Kaji était forgeron. Un bon forgeron, de ce que le Tadake avait pu entendre alors, s'il bloquait sur la forge d'une arme en particulier, celle-ci devait être bien plus spéciale que le colosse ne le pensait. Cette possibilité piqua sa curiosité à vif, suffisamment pour qu'il s'avance un peu plus, prenant la pleine mesure de l'endroit grâce aux sens qui lui restaient, en attendant la réponse du Dabi. Savoir quelle arme allait être le point de départ, mais après il devrai creuser la surface, pour savoir en quoi cette tâche était si complexe qu'elle en vienne à faire sortir le forgeron de ses gonds.

L’homme à la chevelure d’ivoire s’inquiétait de voir l’exaspération d’un de ses confrères. La situation avait de quoi interpeller, il était potentiellement rare de voir un forgeron demander de l’aide à un autre forgeron. On restait dans une certaine compétition de celui qui réussirait à vendre le plus de produit, mais cette compétition aurait lieu, si l’intérêt principal de l’être à la chevelure bleuté était de faire du gain. Alors que cela n’était en rien sa motivation principale, lui son but était de devenir capable de créer une chose bien plus grande, plus puissante. Une arme capable d’accueillir une arme, créer le réceptacle parfait pour sa soeur qu’il aimait plus que sa propre vie.

Kyoshiro semblait lui poser différentes questions surtout sur la nature de l’arme. Il avait l’impression qu’il s’agissait de quelque chose de bien plus compliqué, mais il cherchait à obtenir des informations, afin de pouvoir l’aider. Dabi remarquait qu’il était aveugle, mais il ne l’avait jamais notifié auparavant, mais finalement c’était peut-être une bonne chose. En étant aveugle, on pouvait ressentir les choses différemment sûrement et avoir un recul différent qui lui manquait tellement. Il attrapait son courage à deux mains et il reprenait sa respiration avant de laisser un flot de parole sortir de son larynx:



Lui qui était plutôt taciturne et pas très loquace avait lâché une logorrhée verbale extrêmement étonnante et surprenante quand on connaissait le bougre. Il semblait tellement dans un état de stress, de pression et de fatigue que son cerveau ne filtrait plus rien, les informations sortaient sans même réfléchir. Il voulait simplement trouver une solution, même si cela devenait bizarre et parfois incompréhensible. Il devait attendre de voir si l’aveugle prenait ses jambes à son cou, ou il continuait à discuter avec lui et tenter de l’aider.

Kyoshiro pourrait dire qu'il ne travaillait pas avec d'autres forgerons, mais il avait déjà fait deux exceptions, alors pourquoi ne pas en faire une troisième. Ryo-san, Kaname-san et maintenant lui. Commençait-il à se radoucir, avec le temps, pour faire de tels compromis ? Il n'en savait rien, mais il ne voulait surtout pas que cela devienne une habitude, car il avait une réputation à maintenir. Quoi qu'il en soit, une fois invité il ne put refuser et, pénétrant dans la forge, il commença à demander des détails sur l'arme en question. Certaines armes étaient plus difficiles à forger que d'autres, en raison de leur taille et de leur forme, ce n'était pas une surprise, mais Kyoshiro ne s'était pas attendu à ce que cette demande soit de cette nature. Une arme pour servir de réceptacle à une âme ? Il n'avait jamais entendu parler d'une telle chose, il ne savait même pas si cela était possible, mais il était à présent beaucoup trop intéressé pour faire machine arrière.
Enfin il comprenait pourquoi cet homme-là était frustré. D'une part parce que cette création était un obstacle de taille mais, surtout, parce que cette âme devait être spéciale, pour que le forgeron essaye de l'intégrer dans une arme. Un ennemi juré ou, au contraire, un prochain ? Non, ce n'était pas sa place de rentrer dans des détails. Il était curieux, certes, mais la tâche en question intéressait le Tadake bien plus que la nature de l'âme à intégrer.



Repensant aux explications de son collègue, Kyoshiro passa une main sur son menton, en une pause d'intense réflexion. Comment faire ? Quoi faire ? Intégrer du chakra dans une arme était un procédé délicat et, s'il doutait de savoir par où commencer, pour passer de la théorie à la pratique, il était au moins certain d'une chose :



Maintenant restait la question du réceptacle. Physique, ou lié par le chakra d'un sceau ? La force du second pouvait faiblir avec le temps, mais n'était-ce pas un meilleur point de départ, pour commencer ? Les deux options étaient sans doute viables, il fallait simplement en choisir une. Kyoshiro releva la tête, demandant alors :