Doux, cristallin, l'éphèbe perça la quiétude de l'Onsen. Profitant de la douceur printanière, le Kaice offrait son corps dénudé à l'eau, la tête posée sur le rebord, sa longue chevelure débordant sur la pierre. Il ouvrit les yeux à la voix d'Eneru, un sourire radieux illuminant sa face.
Un clin d'œil en guise d'affirmation, puis le jeune homme vint à ses côtés. Lentement il saisit la tête du Souhei, l'immergeant délicatement, juste de quoi tremper sa longue chevelure. Avec un peigne de bois, il s'occupa de dompter cette crinière, laissant Maho profiter du calme avant la tempête.



Cela faisait effectivement plus d'un mois que les quatre têtes du dragon ne s'étaient pas réunies. Chacun faisait pour l'instant sa route, et si celle du Moine l'avait trainé dans tous les izakayas de Seizan, toute bonne chose avait une fin.


Un fin haori de soie sur les épaules, Maho embrassait le Printemps. La fine attache du manteau laissait aisément s'exprimer son buste dénudé. Armure enlaçant son bras gauche et son bassin, ses pilules rangées sur ses hanches, et une flute trainant au bas du dos, le moine était prêt au voyage.
Trois chevaux attendaient à l'entrée du village. Deux pour les ressortissants de Seizan, et un pour leur invité. @Kawabata Yukio, c'était pour le rencontrer avant l'arrivée de la prêtresse que le Kaice s'était levé si tôt. La collaboration avec les Indépendants était encore récente, et pour lui il s'agissait d'une première. Oui, la première fois, crainte et excitation non ?

Une silhouette ne tarda pas à se rapprocher des portes. Le Souhei arrangea rapidement son bandeau frontal, s'assurant qu'il ne se fit pas absorber par sa longue chevelure puis, prenant finissant d'ajuster son sac de voyage sur son cheval, il s'avança vers l'étranger(e).



Il avait bien entendu lu les informations sur l'inconnu, mais rien ne valait une présentation à l'ancienne non ? Le sourire aux lèvres, le Souhei s'inclina de nouveau, puis s'écarta pour montrer du doigt les trois équidés.



Un clin d'œil à la mention de la danse, Maho se permettait déjà quelques allusions. Il fallait dire que son partenaire était agréable à la vue, et puis sincèrement c'était une seconde nature. Ils avaient quelques minutes avant l'arrivée de madame, le temps de former un semblant d'équipe, ou de se contempler en silence.

Hrp:

Habits de Maho:

Les portes de Seizan, véritable barrière métaphorique vers ma liberté, se permettaient une farce digne de plus grands théâtres Kabukis. Mais qui étais-je pour me résoudre à empiéter sur une pareille tâche, lorsque ma présence sur place revenait à un blasphème ecclésiastique ? De toute évidence, l’on attendait de moi que je fasse mes preuves, dès lors que je pus, par la miséricorde sociale, me faire savoir disponible pour une mission de la plus haute importance.

Il n’en fut rien, pour ma part, si ce n’était que cette missive demandait le cortège d’une Souhei du temple du fer, accompagné d’un moine de la même institution et de… Ma personne. Rien de bien difficile, pensais-je, d’où ma présence à ce lieu de rendez-vous, où je fus accueilli par mon partenaire dans une politesse des plus distinguée.



Quel enthousiasme de sa part ! Si bien que cette particularité mentale se propageât à ma conscience, me forçant bien à montrer les dents, derrière un sourire aussi radieux que rafraîchissant.



Bien que le sous-entendu derrière la proposition de mon partenaire ne fut compris, il était clair qu’elle ne m’aurait pas dérangée, sur l’instant. Il était cependant important de souligner : d’aussi loin que je me souvienne, mes partenaires de danse n’avaient jamais poussé le vice jusqu’au partage d’une couche, aussi faible étaient mes attentes.

Les actes charnels n’étant pas interdits par Son mantra, cependant, le Kaice comprendrait bien vite qu’il avait toqué à la bonne porte. Bien qu’il ne s’agissait pas du sujet du jour, j’en voulais pour preuve :



Le ruban jaune décorant ma tenue fut vite desserré l’espace de quelques secondes, permettant à mes jambes d’être libérées du tissu rouge bordeaux, jusqu’à ce que je puisse monter sur une des montures. Une rocambole plus tard, et me voilà à bien quelques mètres au-dessus du sol, domptant l’animal me transportant de caresses sur la crinière. Celui-ci était un bon, semblait-il.



Tant pis pour sa dénomination officielle, il était surtout état de me faire plaisir, à cet instant. De toute manière, il n’était plus réellement le temps des blagues, sachant que notre protégée fit vite son apparition, marquant par sa présence une véritable aura divine, marquée par sa beauté d’aucun égal. Les roses composant sa chevelure n’avaient rien à envier aux miennes, tandis que son visage, maquillé d’une blancheur extrême, mettait en valeur chaque fin trait de sa peau, de ses lèvres à ses paupières, sans oublier ses yeux d’un bleu scintillant… Étions-nous même sûrs que cette femme était une mortelle ?!

Mon regard sans équivoque avait au moins le don d’accélérer les présentations. Celle-ci comprit vite que nous étions, Maho et moi, ses Yojinbo, pour le voyage. Attendre que les deux ne fassent les présentations fut une torture, tant mon attention semblait être défiée par ce changement soudain d’ambiance, survenu avec la présence d’Amano.



Au moins, le compliment était évident. Le sac sur mon dos contenant toutes mes affaires personnelles, il ne suffirait que de quelques pauses sur le chemin, le temps de nourrir et reposer nos cheveux, pour que celle-ci soit la cible de mes esquisses journalières. Dans tous les cas, j’attendis qu’elle rejoigne sa monture, avant de suivre mes deux compagnons de route, pour ce qui devait être, normalement, un simple voyage sans encombre…

Une fleur étrange se présentait à lui. Avenante, pour son plus grand plaisir, sa coquetterie évidente ne laissa pas le Kaice indifférent. Il en avait vu pourtant des demoiselles apprêtées, seulement la Kawabata présentait un étrange mélange. Sa peau de porcelaine habillait un visage encore enfantin, alors que cette chevelure soignée trahissait un savoir faire d'adulte. Une silhouette longiligne, d'éphèbe, que contrastait un kimono délicieusement révélateur. Le moine ignorait où la situer, mais ses yeux eux étaient comblés.
De l'innocence où un manque de pudeur ? Peu importe, il ne put s'empêcher de sourire à ses réponses. En tout cas entre lui qui exhibait son buste à tout va, et elle qui chevaucherait les jambes à l'air, ils faisaient la paire. Pas de réponse en tout cas sur ses capacités, il pouvait le comprendre, les Indépendants tenaient à leur mystère.



S'approchant au rythme de ses longues getas, emmitouflée dans un long et complexe kimono carmin, la dame s'extirpait des portes. Délicieuse, comme à son habitude, Amano semblait d'avantage préparée à une cérémonie qu'à un voyage. Aucune surprise de la part de Maho, puisque même au Temple, elle apparaissait toujours dans ce faste irréel.
Notre moine ne put toutefois retenir un rire discret à la réaction de Yukio. Bien entendu, pour qui ne s'y attendait pas, la vision de cette prêtresse relevait du mirage. Les deux Seizanjins semblèrent d'ailleurs se délecter de l'instant, prolongeant volontairement le silence, jusqu'à ce que madame céda.



S'il avait précédemment tenté de masquer son hilarité, la réplique de Yukio brisa toute contenance. La surprise d'Amano fut accompagnée du rire sonore du Kaice. Main posée sur l'épaule de Kawabata, il prit quelques secondes pour reprendre son souffle.



Prise au dépourvue, la concernée masqua son rougissement en déployant un éventail. Elle s'avança ensuite vers sa monture, y grimpant avec une facilité déconcertante, les deux jambes posées du même côté. Maho s'assura que les sacs étaient bien agrippés, puis sortant une carte, il invita ses compagnons à le rejoindre.



Acquiescement de la dame, attention reportée vers la carte.



Regard lancé vers l'indépendant, peut-être avait-il une objection ? Dans le cas contraire, Maho frappa le flanc de son cheval de ses talons, ouvrant la marche par un trot plutôt soutenu.

Hrp:

Amano retrouvait ses habitudes plus souvent dans la coquetterie que dans la praticité, et en la voyant ainsi amanchée on ne pourrait en douter. Malgré cela, elle mit un point d’honneur à arriver à l’heure, refusant catégoriquement que l’un des siens ait à l’attendre pour quelconques trivialités. Être en retard, faire attendre… c’est sans doute ce qu’elle trouve le plus déplaisant et irrespectueux. Ainsi, elle se présenta à ses deux gardes du corps bien ornée et vêtue, tout en étant ponctuelle.

La moniale laissa un instant son regard voguer entre les deux charmantes créatures devant elle; connue du grand homme, elle lui dédiait grande attention, le délicieux silence entre eux comme preuve fortement parlante. Le compliment de l’inconnue lui valut une considération temporaire.

Juste assez longuement pour qu’Amano ose approcher d’elle, les deux montées sur les montures empruntées à une certaine famille de la noblesse locale, et en vienne à poser un délicat revers de main sur la joue de l’indépendante, avant de la pincer tendrement.



Ces courtes paroles étaient destinées à son collègue tant qu’à la petite jeunesse, mais les yeux de la moniale s’étaient de nouveau tournés vers l’homme. Silencieusement, son choix venait d’être fait.




Les espoirs de Maho d’arriver à Tsume avant qu’il ne fasse noir n’ont pas fait long feu; en chemin, la monture d’Amano s’était quelque peu énervée et depuis elle semblait de plus en plus fatiguée, ce qui l’a éventuellement forcé à s’arrêter après avoir ralenti de plus en plus.



La demande semblait peiner la moniale, elle qui voulait amorcer ce périple convenablement et avancer le plus possible lors de cette première journée… Malheureusement, cela ne semble plus possible. Les chevaux Tenma sont-ils si peu endurants?

L'élégante dame se voit forcée de débarquer, son partenaire équestre montrant de plus en plus évidents signes d'épuisement. Nul doute qu'il aura de la difficulté à se mouvoir, et ce même sans le poids d'une personne sur son dos...

Hors-RP: