Journée classique pour Ryujin, encore et toujours affecté à cette maudite porte du village. Qu’il va finir par ne plus pouvoir la porter dans son cœur. Bien que cela ne soit pas particulièrement le cas. Simplement, il préfère encore ça à la paperasse. Les rapports et dossiers à compléter étant d’un ennui profond. Mais du haut de son expérience, il n’en vient pas à souhaiter une guerre ou un affrontement, même si orientation militaire s’axe avant tout vers les combats qu’autre chose. Il voit plus son art comme une manière de défendre par ailleurs que d’attaquer. Mais effaçant ses pensées étranges de son esprit, l’un de ses subordonnées ne manque pas de venir lui faire un rapport à propos d’un étrange marchand.

Pour une matinée qui se veut calme et épanouie, en voici une ombre qui vient salir ce magnifique tableau. D’un pas lent bien que lourd, le jonin quitte son fauteuil pour se rendre vers le fameux marchand. En écoutant les arguments d’un côté comme de l’autre, le ninja comprends qu’il ne s’agit que d’un problème de payement. Et sans qu’il est besoin de hausser le ton, sa taille jouant ce rôle à la place. Le jonin demande au marchand de bien vouloir s’acquitter de la taxe commerciale qui s’applique sur ses produits.

Le problème se réglant aussi vite qu’il est apparu. Le jeune homme vient à s’en retourner dans son antre. Le bureau de l’officier en charge de la porte. Une noble tâche qui n’a de noble que le nom en réalité. La journée se passe sans encombre et vient le temps de la relève de nuit. Une relève qui pointe le bout de son nez vers 18H. Passant le relais à un autre Jonin. Le ninja s’en va se poser sur un banc non loin. Retirant même son bandeau pour ne pas que l’on vienne le déranger.

A l’ombre il se contente d’observer les passants d’un bref regard. Puis il regarde le ciel en se disant qu’il est encore loin de ses objectifs. Une dizaine de minutes passent. Puis il peut entendre son ventre geindre de douleur. Le bruit assez faible, c’est surtout le mouvement du ventre qui s’est fait ressentir pour l’homme. Aussi d’un simple bond il se lève pour se rendre dans un restaurant non loin. Loin d’avoir des tables en intérieur, c’est plus un stand de ramen qui se présente non loin des portes du village ninja. Un simple banc pour s’y installer devant les cuisines ouvertes aux yeux du public.

Il commande ainsi un simple thé qui s’accompagne d’un bol de ramen. La commande arrive assez vite et par chance il est pour l’instant seul sur le banc à pouvoir profiter de tout l’espace et surtout de son combat contre les ramens.

Tandis que le géant entame à peine son plat Une ombre étrangère à sa mémoire s’étend sur le comptoir du petit commerce. Cette ombre, loin d’être hostile à son égard, est là, simplement pour profiter tout comme lui d’un repas. Du moins est-ce ainsi qu’il pense en la voyant. Et malgré un sentiment de faim qui doit être ressenti au niveau du ventre, l’ombre salut avec courtoisie Ryujin. Le ton plutôt neutre, c’est surtout le fait de saluer qui fait dire au géant que cette dernière est courtoise. Après tout, ce genre d’éducation n’est enseigné dans tous les foyers et ainsi, tous ne sont pas aptes à pouvoir appliquer pareil savoir. Un savoir qui en temps normal se doit être appliqué par tous. Mais le monde étant loin d’être parfait et cela surtout du côté des humains, on ne peut se dire que cela est possible de retrouver ceci partout.

En dehors de la petite enseigne au bord de la route, les voix s font de moins en moins nombreuses. Signe que la porte a dépassé son pic d’activité. Mais si cette porte semble être l’une des seules missions qui tombe entre les amins du jonin. Il ne peut se résoudre à faire uniquement cela de sa vie. Tout comme chacun, il aussi des ambitions à combler. Et loin de vouloir profiter de ce tracas de sa vie, il décide de l’oublier en engloutissant en premier lieu une simple gorgée de thé pour s’hydrater le palais avant même de commencer à toucher à son plat. Une manière comme une autre de palier à la chaleur du plat en lui laissant le temps de refroidir et en se faisant un petit rafraichissement en bouche, même si le thé en question et lui aussi chaud. Si ce n’est simplement qu’il l’est de manière moindre par rapport au ramen.

Et avant de ne se saisir de ses baguettes, le jonin zyeute l’inconnue. Jeune en tant plus que lui, il s’agit d’une demoiselle. Son visage ne lui évoque rien, et il se demande simplement qui peut-elle être. Mais pour répondre au bonjour de cette dernière il compte bien lui adresser une recommandation en plus d’un bonjour.



-Bonjour ou bonsoir je ne saurais dire avec le Soleil qui cherche à se cacher sous l’Horizon. Je vous recommande ce menu-là.



Dit le jonin en le pointant de ses baguettes. Et sans un mot supplémentaire il se met à manger son propre bol. Les portions dîtes traditionnelles étant trop petite pour sa personne, il ne manque pas d’en recommander une autre auprès du marchand restaurateur. Mais pour varier les plaisirs il décide de prendre d’autres ramen que ceux qu’il a pu prendre quelques instants plutôt.

Les nouvelles commandes arrivent sans trop tarder. Certainement que le vendeur de ramens avait déjà préparé des choses en avance pour es clients les plus pressés. Ce qui arrive assez souvent lorsqu’on s’amuse à observer les portes du village durant une journée. Pour Ryujin, il connait presque par cœur les itinéraires des réguliers. De quoi impressionner ou faire peur, tout dépend d’à qui l’on peut bien vouloir s’adresser. Choisissant d’opter pour mon conseil, la jeune demoiselle ne tarde pas à confirmer les révélations du jonin. Mais Ryujin pour sa part avait déjà pu s’attaquer à un bien plus gros morceau.

Après deux bols et deux thés. Il se décida à opter pour le choix des clients les plus gourmands. Un choix qui n’est pas à faire sans prendre en considération ses limites. Des limites que Ryujin n’a jamais su atteindre et qu’il espérer le faire aujourd’hui. Se nommant le ventre des Dieux, n’ont pas par moquerie comme on peut le penser, mais par hommage. Le bol fait simplement six fois la taille d’un bol classique. Et la condition suivante s’applique : Si l’on termine le bol, alors le repas est offert, si l’on ne termine pas alors on paye double.

Ayant moyen de se brûler les doigts, le vendeur ne connait pas l’appétit des géants qui est souvent estimé. Et le temps que ce dernier soit prêt à être dégusté. La jeune dame se tourne vers Ryujin pour s’adresser à lui.

Se présentant sous le nom de Tsukasa et Haruna. Elle se dit genin, mais surtout membre du temple un peu plus loin. Elle demande par la même occasion le nom de Ryujin.



-Veuillez me pardonner. Je suis Kamisuki Ryujin, mais vous pouvez vous limiter à Ryujin. Je suis Jonin. Vous avez dû m’apercevoir assez souvent aux portes du village.



Le vendeur vient le couper net dans ses mots. Car le bol monstrueux se présente ainsi aux yeux de tous et surtout de Ryujin. Doutant à présent de sa capacité à manger tout ceci. Il est à noter qu’il est un expert en quelque sorte de la nourriture. Comme aussi étrange que cela puisse paraitre, la plupart des combattants au corps-à-corps.



-Je vous en prie, laissez-moi quelques instants, que je termine cela. Après quoi si vous le souhaitez nous parlerons.



Sans attaquer son thé, l’homme se saisit de ses armes. Deux baguettes en bois avec la force de la simplicité. D’une autre main, il attrape le bol. Et c’est ainsi qu’il se lance dans son combat. Les assauts des ramens se font ressentir comme les vagues agressant le sable pour l’attirer en mer profonde. La sauce est lourde et l’on ressent chaque ingrédient dans sa saveur. Une sorte d’attaque semblable à la pluie sur un feu de forêt. Mais rarement efficace, cette pluie se voit submergée par l’appétit farouche du géant. Partie par partie, les portions semblent être faites au poing et l’homme les mangent pour autant sans le moindre mal. Il en est déjà à la moitié que son corps le supplie de prendre une pause et d’absorber de l’air. Car jusqu’à présent le jonin fait son œuvre avec le souffle retenu. Marquant la pause, il en profite pour finir le thé avant de se plonger vers son bol à nouveau. Plongeant ses baguettes dans ce dernier, il réussit le défi en à peine cinq minutes. De quoi laisser le vendeur sur les fesses. Le repas est offert, et impressionné par la chose, il offre même le repas à la jeune genin qu’il pense être la disciple du géant.



-Je vous prie de m’excuser. Et donc si vous êtes ici, c’est que vous rentre de mission non ?

Ainsi elle ne revenait pas de missions. Mais elle voulait profiter de la ville. Une chose bien assez commune pour le géant qui n’a eu de cesse ces derniers temps que de devoir accompagner des gens par-ci par-là. Et bien évidemment cela se fait lorsqu’il n’est pas aux portes de Toge. Décidément cette affectation avait de quoi lui miner le moral. Bien que cela n’était pas non plus sans être agréable sous un certain prisme. Après tout, nul démon pour venir l’embêter en ce lieu.



-Le Hanami ? Vraiment ? Je vois, vous en avez pensé quoi plus précisément ?



Un simple moyen comme un autre de prolonger la conversation pendant le repas. Bien que pour le géant le repas n’avait plus sa place sur le comptoir. Ayant eu sa dose de combat.



-Moi ? Si je reviens de mission ? On peut dire ça. On m’a simplement affecté à la porte à défaut de pouvoir profiter de mes compétences ailleurs. Mais je peux le comprendre après tout je ne suis pas réellement du genre furtif si vous voyez ce que je veux dire. Aussi je suis plus présent pour des batailles en lignes que pour des missions d’infiltrations ou d’espionnage. Enfin j’imagine, je ne parviens toujours pas à me mettre à la place du bureau des missions ou de notre Kage pour ce genre de chose.



Comme un aveu de faiblesse dit sur le ton de la rigolade. Il n’était cependant pas très loin de la vérité pour ce qui le concerné.

Et malgré les apparences, la mission d’être le gardien des portes et une affaire tout à fait cruciale pour le village. Il est là question de savoir qui laisser entrer ou sortir du village. Et si l’opération se fait avec de nombreux militaires, elle se fait sous l’autorité de Ryujin lorsqu’il est en poste aux portes Plus qu’un devoir ou une mission, c’est avant tout une responsabilité.



-Quelle lieu comptez-vous voir en cette journée de repos ?



Demande par simple curiosité le géant. Alors qu’il décide de sortir sa bourse tant pour payer le repas de la jeune dame que le siens malgré le fait que le vendeur ait pu leur offrir ce dernier. Non pas qu’il ne voyait pas là le geste du commerçant. Mais simplement, qu’il souhaitait le soutenir et non le couler pour cela.

C’était là comme une forme de noblesse de sa part, même s’il ne l’entendait pas comme tel. Après tout, le géant avait presque en horreur la noblesse qui avait su lui ôter sa mère à son plus jeune âge.