Le petit Tenuki regarde Kenichi l'air méfiant mais, sa posture semble se détendre légèrement lorsque le médecin annonce ne pas vouloir lui voler ses affaires qui ne sont en réalité probablement pas les siennes mais qu'il s'est approprié. La créature ne prononce pas le moindre mot mais elle se déplace légèrement sur le côté pour laisser passer l'homme comme si elle avait plus ou moins compris les intentions de celui-ci.

De son côté, Shishi semble comprendre que le combat ne la mènerait probablement pas bien loin et surtout, qu'elle n'a pas l'avantage. Elle décide donc de changer de stratégie et adresse la parole au Yokai. La bête se stoppe dans son élan alors qu'elle avait grossi une de ses pattes pour poursuivre son offensive lorsque la femme lui adresse la parole.



La créatures montrent les dents, comme si elle souhaitait montrer sa méfiance et son hostilité à l'égard des humains. Un grognement s'échappe de sa gueule lorsque les deux soldats crient, l'un après l'autre, afin de se localiser. Kenichi n'aura aucun mal à retrouver sa partenaire.



L'emploi du verbe "emprunter" est étrange venant de la part d'un Yokai, le simple fait qu'un Yokai parle est d'ailleurs inhabituel. Se pourrait-il que le Yokai soit lié aux disparitions d'objets et de matériaux de construction ? Avec la force de ce Tanuki et son intelligence, cela ne semble pas impensable, surtout après avoir vu l'autre créature, plus petite, porter un sac à dos rempli.

Le Yokai recule de quelques pas.

Kenichi se rappelait encore des premières leçons de son père, à commencer par l'importance d'être préparé à toute éventualité. Le chef de famille avait très tôt expliqué à son héritier que, malheureusement, malgré toutes les préparations du monde, toute opération avait sa dose de risques et de complications possibles. Une greffe pouvait échouer, une hémorragie pouvait survenir, etc...il y avait des milliers de complications possibles, et il fallait bien accepter que celles-ci ne pourraient pas toujours être empêchés. Le rôle du médecin n'était pas de deviner ou de prévoir, mais d'agir rapidement si jamais le pire devait arriver, et ne jamais laisser l'imprévu le prendre au dépourvu. Garder la tête froide pour rester serein dans la tempête, et s'adapter aux complications : telle était la plus importante leçon qui n'avait jamais quitté son esprit.

Ici le terrain était différent, bien sûr, mais les règles étaient les mêmes. Il avait conscience des objectifs, de son environnement et des risques potentiels mais, pour une fois, ce n'était pas lui qui menait la danse. Il n'était pas le chirurgien en charge de l'opération. Il assistait, aidait, soutenait, réagissait, mais les décisions n'étaient pas les siennes. C'était plus simple ainsi, moins épuisant...alors pourquoi gardait-il un goût amer au fond de la bouche ? Sans doute parce qu'il avait l'habitude qu'on se tourne vers lui pour des réponses, et non l'inverse. Enfin ce n'était pas important, seule la mission comptait réellement.

Une fois son premier allié soigné, Kenichi fit une rencontre surprenante et, si sa curiosité le poussait à vouloir en apprendre plus, des bruits alentours vinrent détourner sa concentration. Cette bête était intrigante, oui, mais il avait encore une collègue dont il allait devoir sauver les miches. Une de plus. Se faisant violence, le Sakamoto tua sa curiosité dans l’œuf pour foncer vers les bruits et, à force d'appeler sa collègue, il put enfin avoir une réponse, une confirmation rassurante qu'elle était encore en vie.
Bondissant à travers les fourrés, ses mains recouvertes d'une fine couche de chakra, Kenichi balaya les environs de son sombre regard, devinant la silhouette de sa collègue, avant qu'il ne s'arrête face à la massive silhouette animale. Son corps le poussait à bondir, à se positionner entre la bête et sa camarade, mais la capacité de la bête à parler fut suffisante pour stopper le médecin dans son élan. S'approchant tout de même de sa collègue, afin de s'enquérir de son état et la soigner, au besoin, Kenichi ne perdit pas la bête de vue, ne serait-ce qu'un instant, alors qu'elle se permettait d'insulter la race humaine.

De la vermine ? Qui était en train de voler ? Qui était en train de répandre la panique, pour sa propre satisfaction ? Emprunter, hein ? Kenichi avait envie de couper court à cette conversation, mais son contrôle prit le dessus, laissant la bête s'exprimer alors que son chakra autour de ses mains disparaissait...temporairement, du moins. Restant toujours à bonne distance, il prit alors la parole d'un :



Hypocrisie, voilà le premier mot qui lui venait en tête. Il aurait pu continuer, mais il savait que cette conversation serait stérile. Il devait aller à l'essentiel et, si possible, éviter que ce conflit ne reprenne. Ainsi, sans geste agressif, il fit un pas de plus en avant et demanda :



Il savait que cette bête ne lui devait aucune explication, mais Kenichi savait aussi pourquoi il était ici. Devait-il croire que cela serait la dernière intervention ? Surtout s'il n'avait aucun autre élément à apporter sur la table, que la parole de cette bête ? Arrêter ces interventions était aussi important que d'en deviner la cause, après tout. Sa collègue allait-elle rajouter autre chose ?

Le Yokai ne semble pas s'opposer à ce que le médecin soigne les plaies de sa collègue. Bien qu'il semble quelque peu grognon, surement parce qu'il a été poursuivi puis attaqué par Shishi, il semble relativement raisonnable. Une sorte de grognement s'échappe cependant de sa gueule -rappelons que c'est un animal aussi spécial soit il- lorsque Kenichi semble s'indigner de ses mots.



Le second Tanuki, ne tarde pas à rejoindre le petit groupe, se précipitant auprès du gros avec lequel les soldats communiquent pour se cacher derrière lui. Son sac est plein à craquer, on dirait qu'il a récupéré tous les objets qui étaient éparpillés par terre un peu plus tôt, certains objets dépassant de son sac étant recouverts de terre.

Etrangement, même si la femme s'est montrée jusque là assez impatiente et impétueuse, cette fois, c'est elle qui calme le jeu en essayant de faire appel à la raison du Tanuki mais aussi à celle de son partenaire. Ainsi, si l'homme se montre plutôt direct et sec lorsqu'il questionne la créature, elle prend le temps de lui expliquer la situation et de lui proposer un marché qui est à première vue plutôt intéressant : des informations et une promesse d'arrêter ces vols contre des soins et une promesse de non-agression.

Avec ceci, peut-être sera-t-il plus enclin à partager les informations dont il dispose. Et, cela ne manque pas, le Yokai adopte une posture un peu plus détendue.



Sur ces mots, le gros yokai tapote l'une de ses épaules d'une patte. Immédiatement, le petit vient se poser dessus, confirmant la complicité qui existe entre les deux. Puis, l'interlocuteur des humains s'assoit par terre dans un long soupir, en écartant ses pattes arrières. Des rumeurs circulent comme quoi les testicules de certains raton-laveurs -ou Tanuki pour les fins connaisseurs- leur permettrait d'entreprendre des métamorphoses, cependant à première vue, celles de celui-ci n'ont rien de véritablement exceptionnel.

A force de devoir traiter des patients on pourrait croire que Kenichi était quelqu'un de sociable et au contact facile mais, en réalité, ce constat ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité. Tout ce qui l'avait toujours intéressé n'avait été que la médecine et les découvertes scientifiques qui allaient avec. Traiter des patients ? Leur parler ? Les réconforter ? Il avait accepté de le faire sans y prendre le moins de plaisir, car le Sakamoto n'avait jamais été à l'aise avec les interactions sociales.
Travailler en équipe ne lui posait pas de problème, mais pourquoi était-ce à lui d'ouvrir le dialogue avec les habitants de cette bourgade ? S'il n'avait pas souhaité être chef d'équipe, c'était justement pour évidemment ce genre de désagrément et pourtant...pourtant voilà où il en était, aujourd'hui. Mais au moins aujourd'hui eut-il le temps de faire une intervention rapide, avant de retrouver la cheffe d'équipe et la bête qui lui faisait face. La guerrière de Jujou vint s'enquérir de l'état du troisième larron, ce à quoi Kenichi répondit sobrement d'un :



Lui il allait bien, sinon il ne serait pas là et, pour le reste, les détails pourraient attendre. La bête semblait persuadée d'être dans son bon droit, interrogeant ensuite Kenichi sur la nature violente et destructrice de l'être humain. Le médecin pouvait-il dire que les mains de ses camarades étaient absentes de toute trace de sang ? Haussant les épaules, il avoua :



Même si cela faisait mal à Kenichi de l'admettre, la bête en face de lui marquait un bon point. Mais, une fois encore, qu'est-ce qui prouvait qu'il disait la vérité ? Qu'est-ce qui garantissait que ses mains étaient aussi immaculées qu'il voulait bien le faire croire ? Enfin bon, ce n'était pas le sujet sur la table. Ce qui surprit Kenichi, en revanche, fut la proposition de la demoiselle. Enterrer la hache de guerre était une chose, la diplomatie était toujours appréciable mais...pourquoi devrait-il s'occuper des blessures du tanuki géant ? Regardant tour à tour la bête et sa camarade, le médecin décida de vocaliser l'évidence, par un :



Mais apparemment la décision avait été faite sans lui. Soupirant, ne cherchant pas à masquer son désaccord, Kenichi baissa les bras et, s'approchant du yokai, lui précisa :



Il allait pouvoir l'examiner, et examiner la plaie créée par ce qui devait être un projectile, avant d'accélérer la guérison grâce à son chakra couleur émeraude. Pendant ce temps le médecin tendit l'oreille et, honnêtement, il ne s'était pas attendu à une telle explication. Un camp ? Un refuge ? C'était bien cela qu'ils voulaient créer ? Curieux et désireux d'avoir quelques précisions, le médecin finit par demander :



Autant savoir à quoi ils devraient peut-être faire face, non ?

Une sorte de grognement s'échappe de la gueule du Yokai lorsque le médecin dit ne pas être vétérinaire visiblement, la créature n'a pas aimé le commentaire même si elle n'essaie pas pour autant de frapper l'homme. Surement tient elle à honorer sa part du contrat. Le Tanuki semble méfiant, les muscles de son corps sont tendus bien qu'il ne bouge pas, laissant Kenichi l'ausculter.

Le médecin qui semblait le moins enclin à discuter avec le Yokai semble avoir changé d'avis ou du moins, il se montre étrangement curieux. Sa curiosité est appuyée par celle de la jeune femme qui lui sert de partenaire et de chef d'équipe temporaire. Le petit Tanuki fixe Kenichi tout le long des soins apportés par le Jujoujin au plus gros des Tanuki.



Il semble presque offensé lorsqu'il répond à ses interlocuteurs. Mais, il est dur de dire s'il s'agit des insinuations de Shishi ou le fait que le médecin ait mis tous les yokais dans le même panier qui l'a vexé. Il reprend néanmoins la parole.



Cette dernière phrase est surement très étrange pour des Jujoujin. Le village qui assure la protection des régions de l'est d'Onogoro n'est pas connu pour faire ami-ami avec les Yokais. Mais il existe des personnes capables de dompter des Yokais parmi les utilisateurs de Kuchiyose, c'est connu, ferait-il allusion à cela ? Difficile à dire. De tous les villages cachés, c'est Toge qui est connu pour entretenir la "meilleure" relation avec les Yokais, le Bureau d'étude des yokais en est une conséquence. Peut-être que là-bas, quelqu'un pourrait confirmer ou infirmer la version du Yokai.



Il est difficile de lire les expressions d'un Yokai et donc de dire s'il ment ou non. Mais, quel intérêt la bête aurait-elle à mentir ? Le Tanuki reste silencieux pendant quelques longues secondes suite à la nouvelle intervention de Shishi, il semble pensif.

Kenichi ne sociabilisait que lorsqu'il n'avait pas le choix, ou que c'était dans l'intérêt de son patient. Il ne parlait jamais pour rien dire, mais il savait aussi que les missions sur le terrain allaient toujours nécessité une certaine...ouverture d'esprit, de sa part. Ce n'était pas quelque chose qui l'enchantait, car il voulait simplement s'occuper de ses patients et rien d'autre, mais cela faisait partie de la vie qu'il avait choisi, notamment depuis qu'il avait rejoint la brigade. Il devait la boucler et faire avec, car il n'aurait jamais toujours ce qu'il désirait, quand il le désirait. L'adaptation était la clé, non ? Sinon comment pourrait-il accepter de soigner un tanuki, alors qu'il expliquait la raison de ses apparitions et autres rapines ? Un tanuki !

Kenichi n'avait pas d'avis particulier sur les tanukis ou autres yokais. Il s'en fichait pas mal, pour être parfaitement honnêtement, même si sa curiosité professionnelle le poussait à toujours chercher plus, comprendre plus. Il continua donc ces soins de surface en gardant l'oreille tendue, sans vraiment participer à la conversation. Cette volonté de construire était née d'un désir de protéger son peuple contre une menace, une menace dont le tanuki ne souhaitait pas parler, mais qui semblait assez réelle pour le pousser à agir.



S'écartant légèrement, observant le résultat de son travail d'un œil expert, le Sakamoto se tourna vers la cheffe du groupe, qui vocalisait son envie de garder contact avec cette créature, peut-être dans une recherche d'informations ou d'alliance future. Qu'elle que soit la véritable raison qui se cachait derrière cette demande, Kenichi n'allait avoir aucun poids dans cette discussion, car le pouvoir décisionnel n'était pas le sien. Se rappelant de sa position dans le groupe, se rappelant aussi qu'il avait encore le troisième membre du groupe dont il devait s'enquérir de l'état, le médecin se tourna vers Shishi, expliquant  en conclusion :

Si le Tanuki était d'abord méfiant surtout envers le médecin, ses muscles se détendent légèrement au contact du chakra curatif de celui-ci. Souvent, lors de ses prises de parole, il oriente d'ailleurs son regard vers Kenichi, curieux d'entendre son avis d'humain casseur d'ambiance. Mais, ce dernier a gardé le silence tout le long de l'application des soins. Lorsque ceux-ci sont achevés et que l'homme s'écarte, la bête lui adresse directement la parole pour le remercier.



L'homme semble peu intéressé par les affaires du Tanuki à moins qu'il ait été vexé par sa partenaire, difficile à dire. Dans tous les cas, il annonce compter se retirer pour finir de soigner le Jujoujin blessé. Mais, la créature le retient, posant une patte sur son épaule gauche. Il adresse un bref regard à Shishi, souhaitant l'inclure dans la discussion.



La créature lâche le soldat puis recule de quelques pas. Le petit Yokai qui l'accompagne et n'a toujours pas prononcé le moindre mot descend de sur ses épaules. Le premier tambourine alors sur ses testicules avant de bondir. Un nuage de fumé se forme alors autour de lui tandis qu'il adopte une apparence désormais humaine. Le petit suit son exemple.

Apparence humaine:

Les deux Yokais saluent les deux soldat d'un geste du bras, puis ils s'en vont avec les objets qu'ils ont dérobé.