Des questions, répétées, encore et encore, à tout ceux que tu croises dans ce petit village de la province du miel. Des réponses qui se ressemblent. Trop courtes à ton goût, sans doute. Les enfants sont jeunes, entre six et douze ans, mais c’est là le seul petit point commun physiques qui pourrait être perçus entre eux. Fille d’agriculteur, fils de couturières, de marchands. Blonds, bruns, roux. Grands, petits, élancés ou bien trapus. Ils sont tous différents. Pourtant, il y a bien quelque chose qui les relie et ce fait s’éclaircit en toi alors que tu parles à une vieille femme, à la chevelure grise et hirsute, dont le nez était décoré d’une superbe verrue à en faire pâlir les Yokai.

« Oh vous savez, tout ces gamins étaient de sacrés chenapans moi je vous le dis Madame ! Toujours à courir partout et à aller dans les plaines, les bois ! Quand j’avais leur âge, moi, je travaillais déjà aux champs et par tout temps ! »

Des enfants aventureux, aimant se balader ensemble, rire, découvrir. Une curiosité insatiable qui les a menés à s’écarter du village et tomber dans les griffes de ... Et bien, on ne sait pas vraiment ! Mais le dernier groupe de disparu n’a toujours pas été retrouvé. Quatre petits gosses dont les parents se languissent.

Ton plan une fois mis sur pied, tu te diriges à l’orée de la forêt, après avoir retracé le parcours de jeu des enfants, dans une forme tout aussi ressemblante. Tout est calme. La brise, légère, caresse tes joues et le parfum des fleurs te chatouillent le bout du nez. Tu sens que tu es seule. Pas un bruit, à part le gazouillis des oiseaux. À croire que rien ne va se passer. Que ton plan est tombé à l’eau. Mais alors que tu patientes, un couinement plus aigus résonne, depuis les bois. Un petit cri, dont la source n'est pas parfaitement identifiable. Et puis, un buisson qui se remue comme une danseuse exotique. Ses feuilles s’effritent presque. Attire l’attention de l’enfant curieux que tu représentes, au milieu de cette plaine déserte.

Tu la perçois, cette petite source de chakra qui dans ce buisson, gigote pour attirer l’enfant que tu es. Petite mais concentrée. Et doucement, tu t’en approches, comme si rien de tout cela n’était dangereux. Tu t’approches assez pour enfin découvrir l’origine du bruit. Elle est là, cette petite créature ailée au visage humanoïde, qui te regarde avec un innocent visage. Elle est belle. Elle est gracile. Hybride entre humain et papillon, elle s’envole alors que tu as à peine posé ton regard sur elle, virevoltant dans de gracieux cercles au-dessus de ta tête dans un superbe ballet. Ses ailes, remplaçant ses bras, effleurent presque tes joues, un instant.


Ses grandes ailes vertes, aux nuances de jaunes, comme une superbe pièce de vitrail,  qui brillent sous la douce lumière d’un soleil couchant. Elle captive par sa beauté, cette mystérieuse créature. Et puis, soudainement, la voilà qui fui, bien plus profondément au cœur de la forêt, t’invitant à la suivre de son petit couinement et d’un sourire. Son vol n’est pas rapide. Elle te laisse la suivre jusqu’au plus profond de la forêt. S’adapte à tes petites jambes, sans non plus te laisser le temps de vraiment réfléchir à ta manière d’agir. Le chemin lui, se fait de plus en plus sinueux. Sur celui-ci, des branches brisées. De vieilles empreintes, à moitié effacée par la pluie d’il y a deux jours.

Les minutes passent, et tu le sens : tu tournes un peu en rond. Encore et encore, la créature prend des virages, parfois obtus. Te fait courir et slalomer entre les arbres comme un chiot qu’on cherche à épuiser. Et plus ça dure, plus tu comprends que tu t’enfonces dans les bois et que le retour se fait flou. Dur à deviner. Était-ce à droite ? Ou bien à gauche après le gros arbre avec l’écorce griffée ? Aucune idée. Du moins, l’insecte, si on peut ainsi la qualifier, ne semble pas vouloir t’aider, s’arrêtant dès lors dans une petite clairière, normale, en apparence. Un terrain dégagé au milieu du labyrinthe de végétation dans lequel tu as été entraîné.

Tes sens et tes connaissances, aiguisés, sont de merveilleux outils. Alors que tu scrutes la créature, tu comprends, petit à petit, qu’il s’agit d’un yokai de type Yajuu qui, devant toi, danse et t’entraine un peu plus profondément dans les bois à chaque seconde.  Et tu le suis, ce Yokai, avec toute la naïveté d’un jeu enfant, mimant bien rapidement la fatigue de ceux qui n’ont pas terminé leur croissance. Ton souffle se fait faussement court, et tu le vois ralentir son allure pour ne pas te perdre. Pour t’emmener jusqu’à cette clairière aux allures innocentes et à la vue dégagée. Un trajet tortueux qui, malgré tes compétences, te semble bien trop flou au final. Ressortir de là te prendra sans doute un peu de temps et il te faudra marcher pour pouvoir repérer les quelques éléments naturels traçant une route claire vers la sortie.

Si tu arrives à sortir un jour.

Lentement, tu t’avances dans la clairière, d’un pas léger, les mains tendues au ciel pour effleurer la frêle créature qui te souris, sans discontinuer, reculant doucement, t’entraînant un peu plus en avant. C’est étrange. Quelque chose cloche. Un piège tendu, encore invisible à tes yeux, déguisés derrière l’apparence innocente du yokai.


Et puis soudain, son sourire doux se transforme. Son visage se revêt d’un air malsain et sadique. Les lèvres qui semblaient autrefois douces et amicales se contractent imperceptiblement, dévoilant une pointe d'ironie. Les yeux qui brillaient autrefois d'une lueur bienveillante se durcissent, laissant place à un éclat mordant, comme si un secret sombre était sur le point d'être révélé. Le sourire, autrefois invitant, se transforme progressivement en une expression sinistre. Les coins des lèvres se soulèvent de manière excessive, presque de façon forcée, donnant une apparence déformée et diabolique au visage. Les fossettes, autrefois innocentes, se marquent profondément, accentuant l'aspect dérangeant de ce sourire.


Tout s’accélère et d’un battement d’ailes, le yokai se projette vivement derrière toi, te contournant sans problème (Explosivité C2 – Corps léger + Vitesse C2 – Flou cinétique ) en laissant échapper son couinement moqueur et menaçant.

Sa chasse est ouverte, et tu en es la proie.

Ses ailes battent encore plus fort et en elle, le chakra s’intensifie et sur toi, un vent puissant se déchaîne. Comme une claque géante, poussant ton corps entier comme si tu n’étais que paille. ( Shinobi C2 – Affinitaire (Futon))


Brutal, intense, il te heurte de plein fouet. Te repousse d’une force presque tangible pour te faire reculer. Soulève l’épais tapis de mousse qui, sur le sol, dissimulait une cavité dans laquelle, des corps d’enfants. Morts ? Endormis ? Qui sait. Mais leurs corps, couverts d’entailles, ne rassure pas, ni même les os et cadavres desséchés allongés sous eux, presque aplatis par le poids des bambins. Une vision d’horreur que le yokai tente de te faire rejoindre.

Beaucoup de mystère, pas de temps pour y penser. Pas si tu veux survivre.

Tu t’envoles, comme une feuille emportée par la force cruelle du vent. Un coup brutal certes, mais pas assez fort pour te blesser de manière sérieuse [Dégât rang C]. Néanmoins, ton illusion vole en éclat et ça, la créature le remarque alors que tu tombes dans son piège. De la curiosité, un peu d’hésitation, qui te laisse quelques précieuses secondes pour agir.

Alors que tu te hâtes de sortir de ce trou, usant de ton chakra pour faciliter ton ascension, ton clone lui, s’applique à ausculter les enfants allongés au fond de celui-ci. Épuisés, légèrement déshydratés et anémiques, ils sont néanmoins vivants bien qu’inconscients. Leurs petits corps, frêles, affaiblis, sont couverts d’entailles. Un jeu malsain de torture sur ces jeunes et petits humains, emprisonnés ici depuis déjà plusieurs jours. Combien de temps tiendront-ils encore ici ? Dur de le savoir. Mais pas longtemps, cela est certain. Mais l'horreur ne s'arrête pas là. Alors que ton double prends connaissance de l'état des enfants encore en vie, il peut remarquer les mâchoires endentées, parfois brisées, des cadavres desséchés et des quelques squelettes tapissant le fond de cette cavité, ainsi que des entailles similaires à celles retrouvées sur les enfants.

Néanmoins, le yokai ne semble pas décidé à laisser partir ses proies. Alors qu’il te découvre à la sortie du piège, son visage se noircit encore un peu plus. Le sadisme devient colère, déformant son visage et ses couinements deviennent de plus en plus agressifs, comme ceux d'une bête sauvage assoiffée de sang.


Comme des ongles sur un tableau noir. Le cri, effrayant, résonnait dans les ténèbres comme un écho déchirant qui glaçait le sang dans les veines. Un son discordant, empreint d'une terreur insondable, capable de faire frémir l'âme la plus intrépide.



Elle ne te laisse pas le temps d’effectuer tes mudra. Vive, cruelle, la créature fonce dans ta direction dans un élan sauvage, dévoilant sa dentition acérée, rappelant la lame d’une scie. Elle sait maintenant. Tu n’es pas une simple proie. Tu es une menace. Un danger à éliminer, sans pitié ni même hésitation.

Une danse que ses ailes exécutent avec grâce et vivacité et à nouveau, sur toi pleuvent ses attaques. Le yokai, déterminé à te mettre hors d’état de nuire, t’envoie ses lames de Futon, horizontalement. [Shinobi – affinitaire] Quatre lames prêtes à te trancher, comme si tu n’étais qu’un petit morceau de beurre, détruisant par la même occasion tout ce qui se mettra dans leur chemin. [Dégât Rang B]



Une attaque, et puis une fuite. Reprenant de la hauteur pour s’écarter le plus possible de toi et t’être hors de portée, le yokai s’envole, sans non plus fuir. Il se prépare à revenir à la charge, encore et encore, sans te laisser l’occasion de le toucher. Une stratégie lâche, certes, mais qui te mets des bâtons dans les roues.

Sur ton corps, des entailles se dessinent. Tes réflexes t’ont permis de limiter les dégâts et finalement, tu t’en sors plutôt pas mal, hormis un saignement au niveau de ton bras ainsi qu’un niveau de ta cuisse du côté droit. Ça pique, ça brûle, mais rien de très grave. [Dégâts reçus : rang C] Tout cela ne lui plait pas, à cette créature ailée qui virevolte autour de toi à grande vitesse, sans te laisser le temps de savoir où elle ira la prochaine fois. Tout ce que tu sais, c’est qu’elle n’est pas heureuse. Non, son visage, déformé par la haine, ne laisse pas la place au doute. Le joli papillon est devenu une bête assoiffée de sang. Jugement embrumé, elle te laisse assez de temps pour mettre en place ton plan. Et alors qu’elle s’élance vers toi à toute vitesse, ses crocs sortis et préparant une technique, tu réussi à t’approcher d’elle d’un vif bond dans sa direction esquivant par la même occasion la menace de son attaque. Tu es proche. Assez pour lancer ton offensive.

Le nuage de sang s’expulse de ton bras, droit dans la direction du Yokai. Distance trop courte pour esquiver, le nuage l’entour une seconde, avant que la créature en ressorte en poussant un grand cri de douleur. De sa bouche, du sang s’écoule par floppée, recouvrant le sol sous forme de tâches écarlates poisseuses. [Dégâts reçus par le yokai : Rang A]


Il faut l’avouer : C’était un beau coup. Bien réfléchi. Efficace. Peut-être trop ? La créature ailée n’en est que plus énervée, bien qu’affaiblie, et sa patience atteint ses limites alors qu’elle n’arrive pas à te repérer à travers ton armée de clones. Elle ne peut pas te chercher, cette petite créature. Non, elle a mal. Elle est en colère. Sa fébrile petite proie est en fait une forte bête prête à lui arracher la tête. Un combat de papillon qui ne peut avoir qu’une échappatoire : La mort. Et elle ne veut pas être celle qui partira dans l’autre monde.

Son chakra s’accumule, se fait comme plus sombre. Tu vois son petit poitrail s’élever et s’abaisser encore et encore, de manière de plus en plus irrégulière. À nouveau, un cri déchire sa voix. Strident, comme une craie sur un tableau noir. Un grincement morbide, qui n’annonce rien de bon.

Au sol, le sang semble bouger. Comme s’il était vivant, il s’élève soudainement du sol pour prendre la forme de piques acérés et exploser de toutes parts, provoquant des dégâts dans toutes les directions, transperçant l’armée de clone sans pitié aucune. Sans chercher à savoir lequel est la vraie représentation de son adversaire. [Dégâts lancés : Rang B] [Nouvel Element C2 + rang B]

Mais elle ne s’arrête pas là ! Alors que face aux piques sanguinolant, les illusions se font transpercer une, lui permettant de comprendre qu'il ne s'agit que d'image, la voilà capable de te repérer. Si tu as peut-être réussi à esquiver ses pics de sang, elle n’a pas dit son dernier mot et ce, malgré l’état dans lequel elle se trouve. De sa bouche, elle sort encore du sang qui autour d’elle, prends la forme d’un long fouet. Tranchant, vif, celui-ci se dirige directement dans ta direction dans une trajectoire verticale, bien décidé à t’écraser de toute sa force et son étrange viscosité, plus élevée que la normale. Un premier claquement et soudainement, le fouet prends une trajectoire horizontale, tendant de te faucher à nouveau. [Nouvel Element C2 + rang A]

Une première esquive, réussir, t’arracha à un destin funeste, bousculant néanmoins l’équilibre de cet affrontement. De nouveau, la créature prenait le dessus, mettant à mal ton camouflage par sa violence avant de t’atteindre de son fouet d’hémoglobine, t’envoyant bouler sur plusieurs mètres par la force de son coups. [Subit rang B de dégâts, total : B+B] Petite mais puissante, elle partageait une colère semblable à la tienne. Une rage qui la poussait à vouloir te découper en morceau pour calmer ses nerfs, elle qui semblait il y a peu si douce et innocente. Elle veut ta peau, et tu veux la sienne. Seule l’une de vous aura gain de cause dans de duel. Ou peut-être pas ? La vie est toujours pleine de surprises ...

Profitant que tu sois sonnée, le yokai ailé en profita pour rester à longue distance de toi, là où il était à son avantage. Là où tu serais incapable de l’atteindre et de le blesser gravement sans prendre un risque qui pourrait t’être mortel. Tu le comprends vite. Tu sais que tu n’as pas d’autre choix que de réduire la distance si tu veux avoir une chance qu’on ce maudit démon. Dopée, déterminée, voilà que tu invoques à tes côtés ton Kuchiyose dont les ailes se déploient, comme une toile aux sublimes couleurs, doucement caressé par les rayons de soleil éclairant cette clairière passée de petit paradis bucolique à enfer sanguinolant.

Tu es prête.

Ta langue dessine son chemin sur la lame plate de ton arme, la rendant d’autant plus dangereuse et tu sautes en selle, prête à atteindre ton ennemi d’un coup à la force décuplée par cette drogue que tu as avalé. Tu n’as pas le droit à l’erreur. Tu le sais. Tu es prête. D’un coup d’ailes, Akashi vous projette droit vers la cible. Vous êtes rapides. Assez pour réduire le champs des possibilités de votre adversaire. Mais elle n’a pas tué autant par simple chance, ou en raison de la faiblesse physique de ses proies. Elle est intelligente, cette petite bête aux traits morbides.

Alors que tu arrives à sa hauteur, la créature t’attend de pieds fermes. À l’image de ton invocation, celle-ci projette soudainement un violent courant d’air dans ta direction à l’aide de ses grandes ailes, au moment même où tu abats ton arme dans sa direction. [Futon Rang B – Sans dégâts ] Akashi lutte, de toutes ses forces, pour rester en place et ne pas se laisser emporter par cette technique. Une action qui dérobe une partie de son énergie mais te permettant de rester en partie en place. Ton bras, fortement ralentis par la force du vent, finis tout de même par effleurer la créature et si le coup en lui-même n’est pas puissant, il permet néanmoins de contaminer celle-ci avec le poison appliqué à l’avance dessus. [Rang B + Rang B « Défaillance »]



C’est la deuxième fois que tu arrives à corrompre le système du yokai de tes poisons. Une réalité qui porte ses fruits sur son organisme. Comme brisée de l’intérieur, la créature se meurt, doucement et sûrement.

« SCREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! »

Son cri aigue te perce les tympans, rappel ultime de sa réelle nature maléfique. Elle se prépare. Son visage, sous la douleur, se déforme encore plus. Ses crocs tremblent tandis qu’au sol, son sang s’écoule comme si elle en avait à revendre, craché de sa petite cavité buccale. Tu le vois. Elle virevolte de manière maladroite. Elle est affaiblie. Le prochain assaut sera la dernier ... Ou pas. Alors que tu te prépares pour la suite, soudainement, la créature te tourne le dos, utilisant les forces lui restant pour fuir le plus loin possible. À tire d’ailes, littéralement. [C1 Couard] Sa vitesse est surprenante, tant son état est lamentable, mais sans vraiment avoir le temps de réagir, la voilà qui s’est enfoncée dans les bois.

Deux solutions s’offrent alors à toi : La poursuivre, ou rester ici pour récupérer les enfants, encore inconscient dans leur fosse.