De retour de mission je me dois d’aller faire mon rapport. La découverte de cette forgeronne peut s’avérer plus qu’utile. Mais reste à voir de quoi il en retourne sur le long terme. D’autant que cette affaire ne m’a pas vraiment avancé dans mon idée, dans mon projet. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce qu’à chaque fois on vienne me confier des missions en rapport avec ce dernier. Néanmoins cela n’empêche pas de connaitre la déception. Aussi pour le retour je décide de passer par Teito. Et le chemin le plus rapide m’oblige ainsi à passer par la région Nord de l’Empire. Une zone qui m’est encore inconnue, mais qui est ironiquement connue pour être chaude.

Quittant alors Kuma no Kuni sans aucun regret, j’arrive rapidement à Oashisu no kuni. Ici les lieux sont sous la juridiction de Sakyuu. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que je risque de me laisser impressionner par les militaires du coin. On dit qu’ici les démons sont aussi plus actif que nulle part ailleurs. Une chose que je me devrais de vérifier à l’occasion. Après tout, ça ne me coûte pas grand-chose que d’être curieux. M’offrant alors même une chance minime que de pouvoir danser dans le désert en écrivant une nouvelle partition de cette musique enivrante.

Ayant dans l’optique de traverser de part en part le groupe d’habitation. Je me retrouve assez rapidement à l’arrêt. La cause une petite femme à la chevelure d’ivoire qui semble vouloir me faire obstruction. Enfin, en réalité elle n’était pas si petite que ça, simplement de par ma taille je me faisais une fausse idée de que les gens pouvaient réellement mesurer. Sans attendre elle m’interpelle. Ce qui a le mérite de porter mon regard vers le sien. Me nomment comme un ninja, je n’irais pas jusque-là. Car en réalité j’use très peu de leurs méthodes et je suis loin d’être un samurai. Après tout, je n’utilise pas de lame. Tout comme je ne suis pas vraiment pieux. Pour tout dire et dire vrai, je me considère plus comme un explorateur que n’importe quoi d’autre. M'enfin bon, je ne peux pas créer mes propres catégories comme ça. Et au final que l’on me nomme ninja ne me dérange pas plus que ça. Simplement il ne faut pas attendre de moi de la discrétion. Je suis plutôt du genre à aller dans le lard comme on dit familièrement par endroit.

Dans ses propos, la jeune femme me propose alors une course. Je n’ai guère la tête à cela. Après tout je viens d’une mission assez éreintante et à cela s’ajoute ma longue marche. Je n’ai pas la même chance que certains que de posséder des montures. Mais elle avoue aussi courir après depuis un certain temps. Et elle vient même à imposer des règles sans même que j’ai eu le temps de dire si cela m’intéresse ou non. Mais il me faut bien une pause et l’exercice semble de ne pas demander l’utilisation de chakra. Autant dire que je vais pouvoir m’économiser. On me dit espère de la fuite et de l’esquive en revanche pur ce qui est de l'inverse je ne pense pas être très bon, mais ça ne coûte rien d’essayer.



-J’accepte, mais une simple condition. Je ne t’offrirais pas à boire, mais je te donnerais une part de mon plat qui était prévu ce midi. En général je me fais plusieurs plats pour ce qui et de mes missions afin de ne manquer de rien et on peut même dire que mon sac est rempli de tout cela.



Si elle m’impose des conditions, je peux me permettre de le faire aussi. Mais avant cela je lui demande son nom, pour avoir un semblant de conversation et de politesse.



-Je ne saurais pas vraiment vous répondre quant à pourquoi vous criez. Néanmoins, je me présente je suis Ryujin et vous ? Vous êtes ?

Je dois bien avouer que ce n’est souvent qu’il m’arrive d’être surpris par les jeunes gens. Mais cette petite dame semble pleine d’énergie. Peut-être qu’une danse avec elle pourrait m’être profitable. Mais avant que je n’emballe je me dois d’au moins vérifier que ce n’est là pas une fausse idée préconçue par mon esprit fourbe. Mais pour en revenir au sujet qui m’occupe en l’instant même. C’est avant tout ce décompte qui m’a le plus surpris. La fulgurante course de la demoiselle qui s’en est suivie n’est pas s’en m’avoir donné l’envie d’une danse avec elle aussi. Après tout, une chanson ne s’écrit jamais seule, il faut être au moins deux si ce n’est plus pour le faire.  

C’est alors que sous mes yeux elle disparait dans une ruelle, mais laissant là sur place au milieu d’un petit nuage de poussière. En insufflant du chakra dans mes jambes pour sûr que je pourrais aller bien plus vite qu’elle à ce moment-là. Mais dois-je réellement opérer la chose ? Suivre les règles n’est pas mon fort, mais pour un petit jeu comme celui-là. Je dois dire que ne peux me plier qu’aux règles. Avançant de manière nonchalante, je m’oriente non pas vers des ruelles mais simplement le long de la voie principale qui traverse le village de part en part. Une manière comme une autre de chercher sans trop s’embêter à courir dans tous les sens et à se fatiguer pour pas grand-chose.  

D’autant plus qu’user du chakra pour une poule n’a rien d’héroïque. Pire encore, n’étant pas dans ma zone de juridiction, je pourrais même m’attirer des problèmes si jamais je faisais preuve d’un peu trop de zèle. Aussi vaut-il mieux laisser le sable à ses habitants. Sable qui en personne semble vouloir me prévenir ou me punir, je ne le sais pas vraiment. Mais à la suite d’une brève brise printanière, voici que de nombreux sur le sol viennent à virevolter dans toutes les directions avant qu’un grain ne finisse par atterrir dans l’un de mes yeux.  

Je tente d’ôter ce dernier de son emplacement avec plus ou moins de succès. C’est lors qu’à peine je réouvre l’œil après me l’être gratté je vois un peu plus loin une plume virevolter tout comme la poussière. Preuve s’il en est de l’existence même de cette poule. Non pas que je doutais de la petite demoiselle. Ne marchant plus d’un pas lent, mais venant même à progresser par deux fois plus rapidement sans pour autant courir. Ma grande taille m’aidant à faire plus de distances entre chaque pas. Je parviens jusqu’à une intersection. Le chemin se divise en deux, en trois si l’on compte la route d’où je viens. Je ramasse alors la plume qui n’a pas eu la décence de vouloir m’indiquer où se trouve son propriétaire. Mais qu’importe. Car un homme assis là à l’ombre contre le mur d’une maison me fixe un instant avant de m’interpeler.  

Il s’agit d’un simple vieillard. Il semble assez inoffensif. Et pourtant. Son œil est observateur et il ne rate pas la moindre chose qui passe par là.  



-Vous, là ! Si c’est la poule que vous cherchez, je l’ai bien vu, mais je crains que ma mémoire ne soit plus ce qu’elle était. Peut-être qu’un peu … .  



L’homme n’est pas tombé de la dernière pluie. Et il va certainement me demander une rançon en échange de l’information que je souhaite obtenir. Décidément rien n’est gratuit dans ce monde. Je plonge alors ma main dans ma poche avant de lui tendre une pièce. J'aurais pu lui jeter au visage cette dernière, mais cela serait plutôt vulgaire et malvenue de ma part. Il ne fait que ce qu’il peut pour progresser dans ce monde. Et il se trouve qu’il se montre assez utile en cet instant pour d’autres personnes que la sienne. Ce qui ne m’empêche pas pour autant de toujours préférer la mer aux humains. Au moins cette dernière à la décence de ne rien demander en contrepartie.  



-Tiens, je présume qu’avec ça tu pourras prendre un peu d’eau pour t’aider à recouvrer la mémoire. Du moins si je ne m’abuse, n’est-ce pas ?  


-Perspicace les jeunes de nos jours. Il prend alors une gorgée de sa gourde qui se trouvait sur le banc juste à côté de lui. Puis il reprend alors la parole. Pour ce qui est de ton affaire, je dois bien avouer que tu vas avoir besoin de beaucoup de chances. Cette poule est assez connue par ici.  Mais quoi qu’il en soit, Elle a pu prendre à droite au carrefour.  



-Merci vieil homme et ne restez pas trop au Soleil.



Ainsi je me dirige vers le chemin qu’il a pu m’indiquer de ses mots et de son frêle doigt.

Dés:

Qui j'ai décidé de rejoindre les qui partait à droite. Le carrefour me semble lointain. Peut-être que mes pas m’ont amené un peu trop loin. Et tandis que je m'arrête. Je me demande encore une fois pourquoi je recherche une poule. Par la même, je me demande aussi comment elle s'en sort. Après tout, elle semblait jeune. Mais sa quête a surement une certaine utilité pour sa province. Même si l'idée qu'une poule puisse avoir de l'importance peut me sembler assez ridicule.

Je regarde alors tout autour de moi, mais je n’aperçois pas grand-chose, seulement des bâtisses qui semblent inoccupées en journée. Et quelques personnages, tel le vieillard qui reste assis le long des murs, à l'ombre, loin des rayons perçants du soleil. J'en viens même à me demander si le vieillard n'a pas un peu perdu toute sa tête. Et pourtant, il y avait bien une plume, une plume qui enchantait le sol et qui flottait au gré des vents que j'ai pu saisir d'une main ferme. Que ceci est étrange. Mais ce qui ne risque certainement pas d'arriver, c'est un Jonin de Toge, du village des épines qui soient mises en échec par une simple poule.

Malgré tout ceci, je décide d'emprunter une petite ruelle qui passe entre deux bâtisses de gré. Les fenêtres sont calfeutrées et ainsi on ne m’observe pas dans ma honte car me voici à nouveau dans un cul-de-sac. Si, avant, j'avais pu l'être simplement mentalement, me voici à présent physiquement contraint de faire demi-tour. J'en viens à avoir un doute. Le vieil homme m'a-t-il caché quelques informations et peut-être devrais-je y retourner le voir ? En regardant d'abord à gauche, puis à droite et même en face, je n'en perçois pas l'ombre d'une nouvelle plume. Sans nul doute, cette poule s'en est, elle allée. Mais la question reste, où ?

Ainsi, je retourne sur mes pas, je retourne à ce fameux carrefour qui m'a permis de progresser quelque peu dans cette minuscule quête. Là je remarque le vieillard toujours au même poste. Je me dis alors que je peux continuer mes questions. Mais avant que je ne puisse Prononcer le moindre mot. Une Rafale vient me stopper net dans mon élan. Venant mêmes à projeter quelques grains de sable dans mes yeux. Le vent finit par cesser et le sable se repose au sol à nouveau. Aussi, je demande au vieil homme avec un certain sérieux.



- Je vous prie de m'excuser, mais par hasard, n'auriez-vous pas oublié de me donner quelques renseignements ?



L'homme me regarde mais il ne hausse pas le moindre sourcil. Seul un silence règne à présent au carrefour.