Ta petite balade à travers le quartier résidentiel avait tout ce qu’il y a plus de banal. Toi qui étais venue dans un premier temps retrouver un ami, avais du changer son programme lorsque celui-ci s’était avéré absent, sans doute trop occupé par l’organisation des festivités pour rester au chaud à la maison. Un fait peu surprenant car, du peu que tu avais vu, Ao Yamanaka était un jeune homme compétent. Le genre de soldat que l’on garde à ses côtés à tout prix, comme un élément clé d’une équipe. Tu espérais pourtant qu’il aurait, lui aussi, l’occasion de profiter de l’évènement et ce, sous sa forme la plus joyeuse.

C’était donc seule que tu étais partie à la recherche du petit magasin dont le nom t’avait été écrit par une des tantes Yamanaka, sur un petit bout de papier. Un magasin où tu espérais trouver de quoi satisfaire la belle-mère de Shion, ton amie, à votre retour de Jujou. Là où ta camarade voyait une femme qui avait volé la place de sa mère, tu voyais une femme qui faisait de son mieux pour repérer des blessures dont elle n’était pas responsable. Des blessures qui, malgré les années, restaient vives dans le cœur des Uchiyama. Et c’était pour cette raison que tu avais décidé de lui trouver l’un de ces baumes si réputés de la cité arboricole, capable de détendre les nœuds qui, dans son cou, germaient à chaque confrontation avec celle qui lui vouait une colère certes, compréhensible, et pourtant si injuste.

Mais alors que tu avançais dans une des rues de ce quartier bien plus paisible que les autres, un petit scintillement attira tes iris opales. Un second regard, plus appuyé, donna forme à la source de cette lumière. Une clé. Dans un arbre. Comme perdu, l’objet attendait, bien sagement, que l’on vienne le récupérer. Mais nul ne semblait le chercher.

Cette découverte alluma en toi une curiosité nouvelle et, après avoir vérifié que personne ne te regardait, tu fis un pas en avant, glissant furtivement ta main contre le tronc pour y récupérer la petite clé, dont la gravure semblait en indiquer l’usage.

« Vestiaire quartier militaire. »

Quelques mots, très simples, qui formaient une indication des plus claire. Ce qu’ouvrait cette clé ne se trouvait pas ici, mais un peu plus loin, dans le quartier que tu avais quitté il n’y a pas si longtemps que ça. Les images te revinrent en mémoire. La rue bruyante, les étales, les marchands et ... les tentes. Ces petits chapiteaux qui, dressés au milieu du quartier, offrait un espace de repos aux soldats de toutes parts, mais également aux quelques gardes en service. C’était bien le genre d’endroit où l’on pouvait trouver un vestiaire.

Ta destination te semblait maintenant toute désignée.

Un petit sourire aux lèvres, ton imagination stimulée face aux scénarios qui s’offraient à toi, tu glissas l’objet dans ta poche, d’un geste détendu, avant de reprendre ta marche comme si de rien n’était et de tourner à la prochaine ruelle qui se présentait afin de rejoindre le quartier militaire, là où la suite de toute cette histoire devait t’attendre, bien sagement. Du moins, c’est ce que tu espérais.

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