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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Genin de Jujou
    Sae
    Genin de Jujou
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    Sae
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      Push it to the Limit


      Le soleil, timide, venait déposer sa douce caresse sur les feuilles des arbres entourant le camp d'entrainement jujoujin, éveillant petit à petit la nature autour de moi.

      Je fis une pause dans mon enchainement pour m'assoir, soufflant lourdement, afin de pouvoir poser mon regard sur le spectacle qui se jouait autour de moi. Ce parfum dans l'air, légèrement sucré. La légère brise qui faisait bruisser les feuilles et qui venait remuer la natte dans mon dos, caressant celui ci. Le silence de mort nocturne qui venait se faire briser, ça et là, par les premier oiseaux matinaux. Mes muscles qui se tendent, mes sens qui s'affinent, et le battement de mon cœur qui monte à mes oreilles...

      Je chassa tout ça d'un mouvement de tête. Je n'était plus Sae-qui-chasse, alors le petit matin idéal pour débusquer du gibier ne devait plus être important. Ne pouvait pas être important. Malgré tout ce que mon corps me dis, je ne dois pas y prêter attention.

      Une shinobi n'est pas une chasseresse.

      Je posa mes mains contre le sol et leva
      la tête quelques secondes. Akihito-plein-de-gentillesse me l'avait pourtant dit, et répété. Sae-qui-chasse était Sae-de-dehors, et Sae-sans-muscles doit être Sae-de-dedans. Je ne pouvais plus être celle que j'étais autrefois car je serais envoyée seule dans la nature-dangereuse. Je devais devenir une guerrière de ceux-qui-restent.

      Et donc, je devais m'entraîner.

      Une fois le soleil à peine plus haut dans le ciel, je sentis ma tension se relâcher d'elle même. L'heure était passée. Je baissai mon regard pour le reposer sur ma lance, plantée dans un mannequin à quelques mètres de moi. J'eus un soupir, avant de me relever pour la saisir de ma main-forte et la tirer de toute mes forces. Celà m'arracha un sanglot et, impuissante, je fus obligée de la prendre de la main-faible pour la retirer sans grand effort.
      Malgré la douleur, je transférai ma lance d'une main à l'autre. Si je n'étais plus capable de la sentir, je n'avais qu'à fermer l'oeil pour avoir l'impression de la manier "comme avant". Je pris une grande inspiration... Et commença à danser.

      La voie de la lance était celle qui m'avait séduite, dès que j'ai eu le droit d'avoir une arme. Elle vibrait en moi, et je vibrait en elle. C'était grâce à elle que j'avais pu nourrir les miens, que j'avais toujours pu m'en sortir même face au pires dangers, et elle était au fil des années, devenue comme une extension de moi même. Et pourtant...

      Pourtant, quand j'ouvris mon oeil, la lance n'était plus dans ma main mais bel et bien par terre, comme à chaque fois où presque. Si je ne pouvais la voir, alors je ne savais si je la tenais encore. Je ne pouvais me battre avec ma main forte et, avec ma main faible, je n'étais plus qu'un bébé qui jouait avec des bouts de bois.

      Et, surtout, ma main forte était maintenant sillonnée de petits canaux de sang.

      Kenichi-aux-yeux-tristes comme les autres medecins-patients de Jujou m'avaient tous dit d'arrêter de solliciter tout le temps ma main forte, et s'énervaient très fort lorsque je revenais car elle était trop abîmée. Ils ne comprenaient pas que j'étais une née du soleil !

      Je suis vraiment trop bête !
      .

      Je sentis des larmes monter en imaginant devoir me rendre au poste médical encore une fois, et en lisant la déception sur leurs visages. Sae-l'inutile, ils devaient m'appeler.

      Et je n'arrivais pas à ne pas l'être. La preuve ? En criant, j'avais attiré l'attention des quelques guerriers-qui-restent matinaux venus s'entraîner eux aussi dont...

      Un visage que je ne connaissait que trop bien. Et qui n'avais sûrement pas envie que je me blesse encore une fois.

      Push it to the Limit [Pv - Kenichi] 64ti
      Sakamoto Kenichi
      "Le Martyr" / Chuunin de Jujou
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      Sakamoto Kenichi
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      Inventaire

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      Push it to the limit




      Kenichi n'arrivait pas à s'enlever de la tête la discussion qu'il avait eu avec Ao, récemment...enfin, toutes les conversations qu'il avait pu avoir avec lui. Depuis son arrivée dans la brigade d'interrogation, Kenichi sentait un énorme poids venir écraser ses épaules mais, surtout, depuis la dernière conversation avec le Yamanaka, il avait enfin un but, une direction à prendre et cela lui permettait de supporter plus aisément cette nouvelle responsabilité. Maintenant il savait où il allait, maintenant il savait pourquoi il devait se lever, chaque matin, et ce n'était pas uniquement pour les beau yeux de quelques uns de ses patients. Alors, aujourd'hui, lorsqu'il se dirigea vers le terrain d'entraînement avec son arc, ce n'était pas simplement pour passer le temps, en attendant que sa journée ne commence enfin.

      La précision, voilà la première chose qu'il apprit en pénétrant dans le merveilleux domaine de la chirurgie. En cela, la maîtrise de l'arc l'avait aidé à atteindre la précision et le contrôle qu'il avait aujourd'hui. Il s'était éloigné du reste du groupe, comme d'habitude, se dirigea vers les cibles au fond du terrain, non loin de certains mannequins d'entraînements. Extirpant son bras droit de son kimono, pour lui donner une plus grande liberté de mouvement, le Sakamoto prit une profonde inspiration, banda son arc et bloqua sa respiration, jusqu'à ce que la flèche ne soit libérée et expédiée en plein centre de la cible. S'autorisant enfin à expirer, l'arc évalua la précision de son tir, sans aucun commentaire ni aucune satisfaction dans le regard, avant de lâcher un autre tir, puis un troisième, un quatrième et ainsi de suite, sans jamais s'arrêter, sans jamais tirer à côté.

      Il avait besoin de ce moment-là, ce moment où il n'y avait personne que lui, et le bois de son arc qu'il pouvait sentir entre ses doigts. Il avait un objectif en tête, une cible à atteindre : c'était bien tout ce dont il avait besoin. Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, le jeune homme relâcha la pression sur son arc, avant de venir s'asseoir sur un banc, juste à côté, où ses affaires étaient rassemblées.

      Attrapant une gourde d'eau, il s'en servit une lampée avant d'en verser une autre sur la tête, car un rafraîchissement semblait plus que nécessaire. Il resta là, à reprendre son souffle, jusqu'à ce qu'une voix familière ne vienne briser la sérénité de cet endroit. Curieux, le médecin releva la tête pour, enfin, reconnaître une silhouette qu'il n'avait pas vu depuis longtemps.


      Sae-chan?



      Parmi tous les patients qui avaient pu être pris en charge par le Sakamoto, aucun n'avait autant marqué le médecin que la jeune Sae, et le miracle qu'il avait eu à accomplir pour qu'elle soit de nouveau sur pied, aujourd'hui. Elle avait été blessée, grièvement et, si bon nombre de collègues lui avaient dit qu'il n'y avait rien à faire pour elle, il n'avait pas abandonné. Pourquoi ? Parce que jeter l'éponge n'était pas dans son habitudes mais, surtout, parce qu'il avait vu en elle la petite fille qu'il n'avait pu sauver, plusieurs années plus tôt. Alors il avait remué ciel et terre, s'était presque tué à la tâche mais, au bout du compte, il parvint à réaliser ce petit miracle.

      Et aujourd'hui elle était là, à s'entraîner, à se pousser toujours plus loin. C'était admirable de sa part, mais le Sakamoto devinait que quelque chose n'allait pas. Son rôle de médecin prenant le dessus sur tout le reste, l'homme se redressa et, laissant son arme derrière lui, s'approcha de la demoiselle, doucement. Fâché ? Non, il ne l'était pas, simplement inquiet.


      Montre-moi.



      Sa voix était douce et calme, comme elle l'avait été quand Kenichi avait demandé à Sae d'être forte, de continuer à se battre, alors qu'il mutilait son corps pour le sauver la vie. Il connaissait l'ampleur de ses blessures, il savait ce qu'elle devait combattre et, en voyant l'état de la main de sa patiente, le Sakamoto fronça les sourcils un instant. Retenant un soupir, il se redressa et tendit sa main à la demoiselle, avant de l'inviter à le suivre jusqu'au bout où il était, un instant plus tôt, en concluant d'un :


      Viens avec moi.  Je vais m'occuper de ta main.

      Genin de Jujou
      Sae
      Genin de Jujou
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        Kenichi n'était pas un pré-nom facile à retenir pour moi. Dans la tribu, la norme était une seule syllabe, parfois deux. Mais trois ! C'était presque un nom entier sans même avoir à le compléter. Alors, au début, lorsqu'il essayer de sauver mes frères et sœurs de voie, j'avais beaucoup de mal à réussir à le dire correctement.

        Ken-qui-sauve. Keni-qui-soigne. Ken-qui-aide. Pas Ken-i-chi.

        Mais Akihito-plein-de-gentillesse m'avait appris que, même si les noms étaient dur à dire, je devais réussir à les prononcer. Et je ne devais plus leur ajouter leur nom complet, juste donner le pré-nom. Si je voulais devenir une soldate chez ceux-qui-restent, je devais réussir à contrôler ma langue.

        Et c'était pas facile.

        En le voyant approcher, mes joues rosirent toutes seules car j'avais un peu peur de sa réaction. Il était très gentil, ça c'est sur, mais il avait toujours en lui cette tristesse étrange qui lui donnait son nom complet, et qui donnait cette impression qu'il n'était jamais vraiment totalement là. Et ça me frustrait ! Je voulais lui rendre au moins un peu de ce qu'il m'avais donné, pas le décevoir encore et encore.

        Peut-être que ça chasserait un peu de cette émotion qui emmenait son esprit voyager dans les arbres du temps.

        Mais, dans tous les cas, ça ne serait pas aujourd'hui. Il posa un regard... toujours aussi énigmatique à mes yeux sur ma main avant de me demander de la lui montrer, de sa voix douce. Elle me rappelait celle de mon père, en un sens.

        Je tendis la main, un peu honteuse et lasse. Combien de fois avais-je du répéter la même scène ? C'était toujours pareil.

        Kenichi-au... Kenichi-san. J'ai du serrer ma lance un peu trop fort, je crois.
        .

        C'était toujours la même chose, finalement. Dès que les membres-bâtons étaient un peu trop sollicités, il protestaient en saignant. D'un petit geste et une gentille phrase, le grand homme m'invita à le suivre. Il n'avait pas trop l'air en colère, ce qui me rassura un peu.

        Nous arrivâmes un peu plus loin sur le terrain d'entraînement proche de ce qui semblait être ses affaires, et mon oeil s'écarquilla légèrement en remarquant un arc à coté des quelques affaires médicales que Kenichi-aux-yeux-tristes semblait toujours avoir sur lui. J'observai l'arc un court instant, observant ensuite le médecin en me demandant à quel point la résistance de l'arc devait être solide pour qu'un homme comme lui le manie sans le briser, puis, assez vite, je réalisai que les flèches plantées dans les cibles avaient probablement été tirées par lui.

        Tout ceci faisait un peu de chamboulement dans ma tête. Je mis quelques secondes à relier les points ensemble avant de dire, d'une voix étonnée.

        C'est votre arc, Kenichi-a... san ? Je ne savais pas que vous étiez aussi un soldat en plus d'être tueur-de-mal !


        Je me mis à hocher la tête de gauche à droite, me rendant compte de mon erreur.

        Médecin ! Je voulais dire médecin.


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        Sakamoto Kenichi
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        Les médecins étaient là pour traiter les maux de leurs patients, évidemment, mais leur rôle ne s'arrêtait pas là. Ne devaient-ils pas aussi donner des conseils d'hygiène de vie, afin que les patients prennent également soin d'eux-même, une fois sortis de l'hôpital ? C'était ce que le Sakamoto s'efforçait de faire mais il n'était pas naïf, il savait que certains patients particulièrement têtus ne l'écouteraient probablement pas et, de toute façon, l'une de ses patientes préférées faisait partie de cette catégorie de têtes de mule. Ne lui avait-il pas dit d'y aller doucement, car son corps était meurtri et sans doute plus fragile que la moyenne ? Ne lui avait-il pas dit de s'entraîner avec sa main la plus faible, pour soulager sa main dominante et éviter de trop forcer sur cette dernière ? Oh oui il s'en souvenait, très bien même, mais de toute évidence elle n'avait pas la patience nécessaire pour l'écouter.

        Il ne la jugeait pas, il comprenait ce qu'elle traversait pour avoir été avec elle dans les moments les plus durs. Pouvait-il seulement admettre que cela lui faisait mal de la voir ainsi ? De voir que, malgré son miracle, elle n'était pas totalement sortie d'affaire pour autant ? Bien sûr que non. Elle avait une place toute particulière dans le cœur du Sakamoto, mais jamais il ne pourrait l'admettre de vive voix. Au lieu de cela il endossa son rôle de médecin, s'approchant d'elle alors qu'elle expliquait qu'elle avait un peu trop forcé. Sérieusement ? Avec ses blessures, la chair de sa main avait été endommagée, comme à vif, ce qui la mettait plus à risque de blessures de d'éclatement des vaisseaux sanguins si elle forçait trop...comme aujourd'hui.


        Tu crois ? C'est une certitude, oui. Mais je ne vais pas te faire de leçon de morale, pas cette fois.



        Il n'était pas là pour cela, en tout cas. Ainsi, une fois la demoiselle assise, Kenihi fouilla dans son sac, sortant une compresse, de l'alcool à désinfecter, des bandages et une paire de ciseau, ne faisant qu'une pause que lorsque la demoiselle mentionna l'arc qu'il avait laissé, ici. Tournant son regard vers cette arme, il hocha alors la tête, admettant :


        C'est bien le mien, oui. Le tir à l'arc m'aide à me concentrer.



        Il ne commenta pas le reste car il ne savait pas encore trop quoi répondre. Était-il un guerrier en devenir, ou un homme qui essayait de s'en convaincre ? Dur à dire, pour le moment, mais les propos suivants de Sae parvinrent à éclairer le visage du médecin d'un sourire discret. On l'avait appelé de beaucoup de noms, certains moins reluisants que d'autres, mais tueur de mal...c'était vraiment nouveau, pour lui.


        Tueur de mal, hein ? Cela sonne bien, je trouve.



        Un peu trop offensif à son goût, mais cela sonnait bien. Sakamoto Kenichi, tueur de mal ! Se reconcentrant sur la tâche en cours, Kenichi prit la main de la demoiselle entre les siennes, chaudes et puissantes, pour examiner l'ampleur des dégâts. La peau éraflée, quelques vaisseaux éclatés, un peu de sang qui coulait de ces plaies : rien de grave, mais il allait devoir s'en occuper. Délicatement, il demanda alors :


        Sur une échelle de 1 à 10, comment est ta douleur ? Est-ce qu'elle est lancinante, ou piquante ?  



        En attendant la réponse, il versa de l'alcool à désinfecter sur une compresse, approchant l'objet de la main meurtrie, avant de prévenir sa patiente d'un :


        Attention, ça va piquer un peu. Il faut que je nettoie la plaie, avant d'appliquer un bandage.

        Genin de Jujou
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          Note à moi même : si je dois me faire du mal à moi même, plutôt le faire le matin. Kenichi-aux-yeux-tristes avait l'air de bien vouloir passer l'éponge cette fois. Il m'avait répété tant et tant de fois de ménager ma main-forte, mais je ne voyais tellement aucune autre alternative... C'est une situation sans vraie solution. Peut-être le voit-il aussi.

          Je plissai les yeux en l'observant remuer ses affaires. Un homme aussi capable de sauver les autres, aussi inspiré et vital à ses pairs et aussi juste avec les mots ne pouvait pas être autre chose qu'intelligent. Il le voyait, c'était sur. Et il ne me réprimandais pas pour autant.

          Une croix faite en vigne à ajouter de plus devant notre arbre-maison secret.

          En l'entendant confirmer ses suppositions sur son arc, mon regard se porta sur les cibles qu'il avait visiblement toutes touchées, et dans lesquelles les flèches étaient restées. Je commençais à avoir du mal à croire qu'il ne faisait ça que pour se concentrer.

          Tu serais un grand homme, dans ma famille.
          .

          Un tueur de mal qui chasse mieux que la plupart des hommes. Qui chasse probablement mieux que Sae-qui-chasse. Si il suivait la voie, il aurait été surement un très grand-chef.

          Quand il mentionna le nom que j'avais laissé glisser, je ne pus une fois de plus empêcher mes joues de rosir. La voie n'avait pas tant de sens ici, Akihito-plein-de-gentillesse me l'avait beaucoup répété. Mais, Kenichi-aux-yeux-tristes semblait plutôt apprécier le nom que ma famille donnait à celui qui essayait de soigner les autres. Mais je ne pus pour autant pas retenir ma langue.

          Mais tu ne serais pas tueur-de-mal. Ce que tu fais avec tes mains et ce que tu sais... Jamais aucun n'aurait su le faire. Peut être que la famille suivrait encore la voie aujourd'hui si les tueurs-de-mal avaient été comme toi.


          Prononcer ces phrases ne me faisait pas particulièrement mal. La voie avait du disparaître par la force des choses, c'était ainsi. Si la réalité avait été dure à encaisser au début, j'avais réussi à passer outre assez facilement, comme toutes les fois ou des membres de la famille avaient disparu du jour au lendemain. La nature-dangereuse prenait des vies, et d'autres familles avaient été englouties bien avant la notre. C'était la voie.

          Suite à sa demande je tendis la main pour qu'il l'examine, ayant moi même toujours du mal à y voir autre chose qu'une espèce de mélange bizarre entre une créature de la nature-dangereuse et mon propre corps. M'habituerai-je un jour à le voir ainsi ? Je ne savais y répondre. Je penchai de nouveau un peu la tête en entendant sa question.

          Euh, de 1 à 10 ?


          Je fermai mon œil quelques instants. Akihito-plein-de-gentillesse m'avait enseigné les chiffes et les lettres, mais ils restaient souvent assez insaisissables, comme des petits poissons difficiles à attraper. Je bataillai quelques instants avant d'abandonner.

          Bin, ça fait un tout petit peu mal. Vraiment un tout petit peu. Mais, de toute façon, je ressent plus trop quand j'ai mal ou quand je touche les choses... C'est comme si la main-bâton... la main-forte n'était plus trop là. J'ai du mal à pas la blesser ces derniers temps je crois.


          Depuis les soins, ça avait été le problème principal qui m'empêchait de vraiment bien pouvoir retrouver mon habilité : j'étais incapable de savoir si je tenais toujours mon arme ou pas. Je serrai les dents en anticipation, mais au final à part une vague sensation de chaleur très lointaine je ne ressentais, au final, pas tant de douleur.

          Excusez moi de vous demander ça, Kenichi-a... san, mais est ce que vous pensez que ma main née au soleil ne sera plus jamais utilisable ? Je dois réussir à trouver un moyen de le faire quand même... Parce que sans, j'ai l'impression d'être un bébé qui joue à la chasse. Je fais que faire tomber ma lance avec ma main née de l'ombre. Ma main-faible.


          Je lui lançai un regard un peu triste. J'aimais bien chasser, autrefois.

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          Kenichi n'était froid que d'apparence. La mort de sa fille lui avait bien prouver qu'il était capable d'aimer, et de faire son deuil plus douloureusement que n'importe qui au monde, lui et son satané cœur d'artichaud. A la suite de cette tragédie il s'était juré de se distancer de tout le monde, de ne plus se laisser atteindre par rien ni personne, et c'était ce qu'il avait fait...pendant un temps. Il avait traité ses patients avec douceur mais sans s'impliquer personnellement, il était devenu plus froid, plus rigide, plus fermé et bien moins bavard qu'avant, car tout ce qu'il avait à dire, tout ce qu'il avait sur le cœur, personne ne devrait entendre de si horribles paroles.

          Avec Sae, c'était différent. Sans ses blessures, sans les marques sur son cœur, elle ressemblait à ce que la fille du Sakamoto aurait pu être, cette douce Emi, si elle était encore en vie aujourd'hui. C'était sans doute pour cela qu'il s'était autant impliqué dans la guérison de la demoiselle, pour cela qu'il avait autant de mal à la voir ainsi, blessée, diminuée. Alors, quand du sang coula de sa main endommagée, Kenichi arriva à sa rescousse, l'éloignant du reste des guerriers rassemblés ici, pour attester plus clairement de l'état de la main. La blessure était légère mais, compte tenu de l'état de Sae, rien ne devait être pris à la légère.

          Tueur de mal. On ne l'avait encore jamais appelé comme cela mais, pour une raison qu'il ignorait, Sae semblait le mettre sur un piédestal, sous-entendant qu'il faudrait plus de personnes comme lui. Savait-elle à quel point elle était dans le faux ? A quel point une seule mauvaise décision avait condamné son avenir ? Une seule bonne action ne pouvait pas rattraper ce qu'il avait fait. Alors il repoussa le compliment de sa patiente d'un revers invisible de la main, se cachant derrière un :


          Je ne suis qu'un médecin, comme les autres, Sae-chan. Peut-être juste un peu plus déterminé que la moyenne, c'est tout.  



          Il était son sauveur, c'était pour cela qu'elle était aussi gentille avec lui. Car si elle savait...si elle savait ce qu'il avait fait, elle ne le regarderait plus jamais de la même façon. Elle le regardait comme son ex-femme et le reste de sa famille devaient encore le regarder, aujourd'hui, s'il avait le malheur de croiser à nouveau leur chemin. Chassant ces pensées au fond de son crâne, se concentrant sur la tâche en cours, le Sakamoto posa quelques questions de routine, comprenant que la douleur n'était pas paralysante, comme il l'avait déjà deviné. Visage fermé et sérieux, comme d'habitude dans ces moments-là, il commença alors à laisser échapper quelques unes de ses pensées, à voix haute, sans vraiment s'en rendre compte.


          Douleur légère, perte de sensation dans la main.



          Rien d'anormal, compte tenu du parcours de Sae, mais il ne devait rien oublier. Il commença alors à nettoyer la plaie, avant d'attraper un rouleau de bandages dans sa main gauche, le montrant à la jeune fille pour qu'elle sache que cela allait sans doute serrer un peu. Mais alors, ce fut le moment qu'elle choisit de poser cette question qui paralysa le médecin, un instant. Retrouverait-elle un jour le contrôle de sa main ? Sans doute, oui, mais ce contrôle ne serait jamais aussi bon qu'il l'était, jadis. Ce seul constat vint assombrir l'esprit de Kenichi, lui rappelant que, même s'il avait fait un miracle pour qu'elle soit encore en vie, aujourd'hui, cela n'avait pas été suffisant.

          Il n'était pas un assez bon médecin. Il aurait dû faire plus. Il aurait dû...il aurait dû sauver plus.

          Il avait envie de s'excuser, de s'excuser de ne pas avoir pu faire plus et cela pouvait se lire dans son regard, si triste, mais il se refusa de le dire, car cela revenait à ajouter une autre erreur sur un tableau déjà bien rempli. Il savait que le résultat final n'était pas toujours cela attendu, qu'il avait fait de son mieux, mais cette question venait remuer en lui quelque chose auquel il ne voulait pas penser. Il resta donc là, un moment, silencieux, cherchant une réponse, sans trop savoir quoi dire.
          Elle pourrait se battre, oui, mais sa main-faible allait devoir devenir sa main forte, si elle comptait survivre. Il ne voulait pas lui dire cela, il ne voulait pas détruire son espoir. Alors, retenant un soupir, il répondit :


          Les muscles de ton bras ne sont plus aussi forts qu'avant. Il faut laisser du temps, au corps, pour trouver un nouvel équilibre. Mais, si tu comptes continuer à t'entraîner, et te battre, il va falloir commencer à entraîner l'autre bras, pour compenser ce désavantage. D'accord ?  



          L'espace d'un instant il ouvrit la bouche, sur le point de s'excuser, avant de se raviser une nouvelle fois. Il ne pouvait pas changer ce qu'il s'était passé. Il ne pouvait simplement qu'aider sa patiente à obtenir le moyen de ses ambitions. Quelles qu'elles soient. Il attrapant alors son rouleau de bandages, le déployant sur la main meurtrie de Sae, en essayant de ne pas se laisser emporter par cette vague de culpabilité qui ne cessait de monter. Alors, sans s'en rendre compte, quelques unes de ses pensées filtrèrent à nouveau, à voix baisse.


          J'aurais aimé faire plus...



          Genin de Jujou
          Sae
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            Alors qu'il emballait délicatement ma main-bâton, je vis Kenichi-aux-yeux-encore-plus-tristes se figer un instant suite à ma question, et c'est là que je compris. Je veux dire, j'ai beau ne pas être la plus maligne de celles-qui-courent-sous-les-arbres, j'ai déjà vu cette scène longtemps auparavant.

            La nature-dangereuse vient et prends ce qu'elle doit prendre. Les chasseurs perdent des doigts, des yeux, des bras. Les cueilleurs perdent des orteils, des jambes, des oreilles. C'était un silence qui voulait plus en dire que n'importe quel mot, celui qui précédait les mauvaises nouvelles.

            Ses paroles suivantes me passèrent un peu au dessus, malgré sa tentative de me rassurer. Je savais que... En fait, je savais que ça allait être compliqué. Je l'ai su dès que j'ai recommencé à marcher, je l'ai su dès que j'ai essayé à fermer ma main, dès que je commençait à être gênée de ma propre respiration. C'était évident, juste sous mon nez... Et pourtant, j'avais toujours eu un fragment d'espoir en moi, un petit quelque chose qui continuait à me donner des raisons d'y croire.

            Sauf que ça n'arrivera pas.

            Je baissai les yeux quelques secondes. Etais-ce si surprenant ? Ne m'y étais-je pas déjà tant préparée ? Tout ce que j'avais voulu savoir, tout ce qui me faisait vibrer, tout ce qui donnait du souffle, allait, devait s'envoler.

            Et mes espoirs avec.

            D'accord...


            La voie aurait été de me laisser de coté. Je n'étais pas, et ne serai jamais, capable d'être une chasseresse. Je n'étais pas, et ne serai jamais, capable d'être une grande cueilleuse. J'étais devenue une bouche à nourrir. Quelqu'un dont la famille ne pouvait s'occuper sans risquer sa propre voie. Ma place était... aurait été dans la nature-dangereuse, ou j'aurai rencontré mon destin.

            Mais la voie n'était plus. Disparue, envolée, elle avait rencontré son destin et je l'avais trahie. J'étais une perdue, avant d'être acceptée chez ceux-qui-restent. Et, ici, ceux qui sont inaptes comme moi peuvent être gardés loin de la nature-dangereuse, car ceux-qui-restent sont assez nombreux pour vivre de cette manière.

            Sauf que cela ne suffisait pas à faire taire mon feu interne. Je n'arrivais pas à chasser cette envie de sauter, courir, ne faire qu'une avec le vent et me taire pour disparaitre dans la nature pour attendre ma proie. Mon oeil s'emplit de nouveaux de larmes en entendant la dernière phrase de Kenichi-aux-yeux-tristes, provoquant une foule d'émotions contrastées en moi.

            Aurais-tu pu faire plus ?


            Mon ton n'était pas accusateur, car je n'avais aucun reproche à lui faire.

            J'avais la mort blanche.


            Je fermai mon œil quelques instants, inspirant calmement. C'était un mal tout nouveau pour la famille, il n'avait même pas 50 lunes et peut-être qu'il ne l'avait lui non plus jamais rencontré. Se rendait-il compte ? Mon silence après ma déclaration, dans tous les cas, laissait sous-entendre la portée de mes mots. Je finis par reprendre la parole, d'une voix monotone, presque comme si je récitais une histoire qui ne me concernais absolument pas.

            Quand quelqu'un à la mort blanche, il finit par mourir. C'est ainsi. Nous étions forcés de bannir des hommes et femmes de la voie car ils n'allaient que propager le mal, et rependre la mort. Il n'y a pas de remède...


            J'haussai les épaules.

            J'aurai du mourir avec toute ma famille, et avec la voie de mes ancêtres. Mais toi, tu as stoppé la mort blanche en moi.


            Je tournai mon œil vers les siens, toujours tapissés de cette tristesse qui ne le quittait jamais.

            Je ne sais si je t'en suis reconnaissante. Je serai morte avec les miens, mais je survis en traître de la voie. Aurais-tu pu faire plus ? Je ne pense pas. Aurais-tu du en faire moins ? Je ne sais pas.


            Je détournai le regard, peut être pour dissimuler les larmes qui commençaient à me troubler la vision.

            Mais merci d'avoir essayé.


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            Kenichi n'avait jamais eu le choix, son destin avait été décidé pour lui. Certes il s'était fait une raison, avait accepté cette route comme étant la sienne et avait appris à l'apprécier, à en comprendre la valeur, mais une partie de lui aurait voulu avoir le choix. Pourquoi ? Parce que si la mort de sa fille aval été la faute d'un médecin, un homme autre que lui, peut-être aurait-il réussi à accepter cette absence plus facilement, en se blâmant bien moins qu'il le faisait aujourd'hui. Mais il avait laissé ses émotions obscurcir son jugement, il s'était autorisé à se laisser guider par son arrogance et c'était sa fille chérie qui avait payé le prix fort. S'il avait été autre chose qu'un médecin, la peine et la douleur auraient pu être digérées, mais la culpabilité en plus ? La combinaison était trop forte, même pour lui.

            Certains médecins prenaient une victoire pour ce qu'elle était mais Kenichi, lui, était obligé de voir plus loin. Il aurait pu se contenter de soigner Sae la première fois, et la laisser poursuivre sa vie, mais il avait une obligation morale envers elle, d'aider à améliorer sa qualité de vie. Il n'avait pas bâclé son travail, il avait fait mieux ue n'importe quel médecin de Jujou, mais pourtant cela ne lui semblait pas suffisant, car jamais plus la demoiselle ne pourrait utiliser son bras aussi efficacement qu'avant. C'était une nouvelle qu'elle avait dû sentir venir, mais une nouvelle que le Sakamoto détestait devoir annoncer. Alors il essayait d'être diplomate, mais l'idée restait la même.

            Aurait-il pu faire plus ? Pas vraiment, mais il avait fini par se convaincre que oui.


            Peut-être. Si j'étais arrivé plus tôt.



            Ce monde était rempli de maladies peu connues, qui n'avaient donc pas de remède. Certains ignorants voyaient cela comme une malédiction, peut-être même un fléau divin, mais le médecin avait une toute autre vision de la chose. C'était obligé, après tout il était un homme de science et expliqua :


            Il n'y a rien d'incurable, dans ce monde. Il n'y a que des remèdes qui n'ont pas encore été trouvés.



            Il était attristé par l'histoire de Sae, mais en l'entendant parler de sa propre famille, parler de ne pas savoir si elle était reconnaissante d'être en vie ou non, le cœur du Sakamoto se fractura un peu plus, en silence. Il cacha sa peine, évidemment, mais ces mots portaient un tel poids, une telle douleur qu'il ne pouvait les ignorer. Alors, doucement, difficilement, il demanda :


            Aurais-tu préféré être avec eux, plutôt qu'ici ?



            Quelle que soit sa réponse, il pourrait la comprendre. Pourquoi ? Parce que cette douleur, cette culpabilité du survivant, il la connaissait mieux que personne. Combien de fois avait-il prié que les Dieux l'emmènent loin d'ici, le tuent pour que sa fille puisse vivre à nouveau ? Trop de fois pour qu'il puisse les compter, mais accepter le fait que cela n'arrive jamais était sans doute l'étape la plus difficile de toutes. Alors il resta silencieux jusqu'à ce que Sae ne détourne le regard, pour le remercier à voix basse. Sentant son cœur se fracturer un peu plus, ce fut avec une douceur rarement entendue qu'il s'approcha de Sae, pour expliquer :


            Tu n'as jamais eu besoin de me remercier, pour quoi que ce soit. On ne va pas commencer maintenant, non ? Guérir n'est pas juste mon travail, c'est ce que je suis.



            Joignant le geste à la parole, ce fut une main chaude, rassurante, aimante qui se posa sur l'épaule de la demoiselle, poussant cette dernière à croiser le doux regard du médecin qui, un sourire discret aux lèvres, murmura doucement à la demoiselle :


            Je sais que ce n'était pas la nouvelle que tu voulais entendre, et que ta vie n'est pas facile pour tout un tas de raison. Mais tu n'es pas toute seule, d'accord ? Je suis là.

            Genin de Jujou
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              Sa question déclencha un nouveau conflit en moi que je ne pus répondre tout de suite, tant elle déchainais des émotions que je ne pouvais contrôler. Ao-comme-le-printemps les appelait des "traumatismes", mais pour moi ils n'étaient rien d'autre que de la faiblesse. Les guerriers qui ont survécu à l'effondrement d'une caverne et qui paniquaient en y retournant étaient des faibles, comme je suis faible de ne pas toujours supporter de penser à ma famille toujours sur la voie, sans moi.

              Je ne sais pas ce que j'aurai préféré.


              Les larmes coulent de mon seul oeil, et un sentiment d'amertume se saisit de moi. Je ne regarde pas l'homme dont la main est sur mon épaule, je ne veux pas le regarder.

              J'aurai préféré que rien de tout ça n'arrive. J'aurai préféré que la nature-dangereuse ne nous attrape jamais. Que la mort blanche ne vienne pas. Que... que je ne trahisse pas la voie. Qu'ils vivent.


              Mes larmes se tarissent petit à petit.

              Mais ce n'est pas arrivé. Ils ne sont pas là, et je suis là. C'est ainsi.


              Il me dit de ne pas le remercier, alors je ne le fais pas. Peut-être que, chez ceux-qui-restent, tous les tueurs de mal accomplissent l'impossible tous les jours.

              Sa main se posa sur mon épaule, doucement, ce qui m'arracha un frisson mais contre laquelle je ne luttai pas. Depuis que *ça* s'était passé, je n'avais plus eu de contact humain avec personne. J'allais seule, car tel était devenu mon chemin.

              Mais peut être que Sae-qui-va-seule pourrait redevenir Sae-qui-va, un jour ?

              Je n'avais pour l'instant pas la réponse.

              Je vais essayer de ne plus l'être.


              Je ne pense pas réussir, mais je le dois.

              Je ne veux pas retourner dans la nature-dangereuse une nouvelle fois.

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              Encore aujourd'hui, Kenichi priait silencieusement qu'on lui arrache sa vie, qu'on le tue pour que sa fille puisse vivre, même s'il savait que cela n'arriverait jamais. C'était tout ce qu'il méritait, tout ce qu'il avait gagné à se prendre pour un envoyé divin, aussi comprenait-il mieux que personne les doutes et sombres pensées que Sae pouvait avoir. Aurait-elle été plus heureuse, si elle n'était plus de ce monde ? Aurait-elle été plus heureuse, réunie avec sa famille, de l'autre côté du voile ? C'était normal qu'elle se pose la question, question qui ne trouverait pas de réponse, malheureusement. Elle devait accepter qu'elle était seule, accepter de devoir refaire sa vie, sans eux, aussi difficile que cette pilule soit à avaler.

              Ce n'était pas simple, cela demanderait du temps mais elle n'avait guère le choix. Kenichi avait de la chance, dans son malheur. Il était plus âgé, plus expérimenté, son métier l'avait poussé à faire face à la mort plus souvent que n'importe qui, mais quand il s'agissait de sa famille, le coup n'en restait pas moins dévastateur. Alors il serrait les dents et se trouvait une raison d'avancer, une raison de mettre un pied devant l'autre car, s'il restait immobile, deux vies auraient été détruites au lieu d'une seule.


              Malheureusement, nous ne choisissons pas toujours. Nous ne pouvons qu'accepter, et essayer d'aller de l'avant.



              Et c'était là, la partie la plus dure. Accepter le changement. Accepter la disparition et le vide. Accepter de s'écrouler pour se relever, sans eux, sans elle. Kenichi avait accepté mais la douleur était toujours là, car accepter ne voulait pas dire se pardonner et, cela, il ne le ferait jamais. Il avait accepté de vivre dans la douleur et la culpabilité pour ne jamais oublier, ne jamais l'oublier, elle, la prunelle de ses yeux. Son rayon de soleil. Se sentait-il seul ? Oh que oui mais c'était sans doute mieux ainsi, il méritait cette épave qu'était devenue sa vie, mais la vie de Sae n'avait pas besoin de prendre la même tournure. Elle allait essayer de ne pas être seule, ce qui voulait dire qu'elle pensait l'être, en ce moment, ce qui fit naître une réponse chez le médecin.


              Tu ne l'es pas. Tu dois juste passer l'étape la plus difficile : laisser d'autres personnes rentrer dans ta vie.



              Oh quel bel hypocrite il faisait, à donner des conseils alors qu'il était plus seul qu'il ne l'avait jamais été...pathétique. Se reconcentrant sur le moment, le Sakamoto terminé les soins de la demoiselle, consciente qu'elle ne voudrait sans doute pas aborder ce douloureux sujet plus longtemps, avant de lui demander avec douceur :


              Comment va ta main ? Ce n'est pas trop serré ? Est-ce que tu veux que je t'emmène ailleurs, pour changer un peu d'air ? Quelque chose à manger te ferait sans doute du bien.

              Genin de Jujou
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                Aller de l'avant. C'est ce que je faisait, au final. C'est ce que j'avais toujours fait, du temps de la voie, et c'est ce que j'avais accepté de faire en la reniant. À l'instant même où j'ai franchi les portes du village de ceux-qui-restent, je savais que ma vie allait de toute manière devoir se faire seule. J'étais devenue une traitre à la voie, une traitre aux miens, une traitre à tout ce qui avait fait les nôtres pour toujours.

                J'avais juste espéré que mon sacrifice ne serait pas vain.

                Kenichi-aux-yeux-tristes essaya de me consoler par ses mots, mais ils sonnaient creux en moi. C'était une méthode propre à ceux-qui-restent, où à ceux qui suivent la voie. Je hochai la tête de gauche à droite en l'entendant, car il ne comprenait pas.

                J'ai trahi la voie.
                .

                Je fronçai les sourcils, essayant de trouver des mots qu'il pourrait comprendre alors que ces derniers semblaient décidés de se dérober à moi, et que mon esprit s'emplissait d'une amère déception.

                Je n'ai plus le droit de laisser des gens lier leur destin à moi. J'ai perdu ce droit avec la voie. Je dois réussir à... Rester avec leur mémoire. Je dois me souvenir... Pour ne pas être seule. C'est ainsi que doivent finir leurs jours ceux qui ne suivent plus la voie.


                Je lui lançai un regard un peu perplexe, pas certaine qu'il ait saisi. Tout comme j'avais du mal à comprendre leurs choix et coutumes, je sais qu'ils pouvaient avoir du mal à comprendre les miennes. Ceux-qui-restent vivaient longtemps et pleuraient leurs morts. La nature-dangereuse nous prenait les nôtres, et ceux trop faibles quittaient la voie. C'était ainsi, et ce n'était pas triste.

                Pas censé être triste. Abruti de cerveau.

                La proposition de kenichi-gentil-doux vint au bon moment pour briser le malaise que j'avais l'impression d'installer. Ce n'était pas la faute du médecin, mais, Akihito-plein-de-gentillesse me l'avait dit, il est parfois plus compliqué pour ceux-qui-restent de me comprendre que pour moi de les comprendre.

                Je hochai donc la tête à sa proposition. Mon ventre commençait à gargouiller, et je voulais moi aussi changer de sujet.

                Ma main... Ça va. Elle se remettra (en partie). Mais je veux bien manger.


                Nous nous dirigeâmes donc hors du terrain, vers ce qui devait être la réserve de nourriture de ceux-qui-restent. Je n'avais jamais eu besoin d'aller chercher à manger auparavant, akihito-plein-de-gentillesse m'ayant apportée de quoi me nourrir à chaque fois, et j'étais donc curieuse de voir comment les soldats-des-arbres s'organisaient pour gérer leurs réserves.

                Mon oeil papillonna à droite à gauche, se posant sur les maisons d'une partie du village que je ne connaissait pas encore, croisant parfois le regard d'un où deux soldats qui m'observaient d'un oeil dégoûte, me rappelant ma condition. L'air était doux, et le vent venait faire bruisser les feuilles ainsi que les cheveux des passants, dont les activités se retrouvaient à la fois au sol mais aussi dans les arbres, et ceux sur plusieurs étages. On entendait des éclats de voix, des rires et surtout les arbres manifester leur présence.

                Nous prîmes un escalier en colimaçon au sein d'un arbre, et j'en profitai pour questionner Kenichi-aux-yeux-tristes.

                On va où ? Est ce que votre réserve est en haut d'un arbre ? Vous n'avez pas peur que des singes vous volent ? Et je n'ai rien attrapé encore, est ce que je dois aller chasser pour que je puisse manger ?


                Mes questions fusaient, syndrome de ma curiosité. Et surtout de ma faim, pour être honnête.
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