# [Trame Wendigo] Témoignage sylvestre Mar 22 Nov - 0:53
Témoignage sylvestre
ft. Tengai.
Les feux d’une aube nouvelle, que l’impérial espérait annonciatrice de jours plus cléments, poignaient désormais à travers la canopée. L'augure d'une ère placée sous l’égide d’Amaterasu, qu’il comptait bien parer des oripeaux de la Renaissance ; et qu’il entendait clairement distinguer du Renouveau, dont quelques ennemis d’Onogoro se faisaient les hérauts. Bâtie sur les vestiges convalescents du Bureau d’Etude, qui ne fut cet hiver épargné par moult turpitudes, cette vernale escouade devait en devenir l’avant-garde de ses nouvelles croisades.
Endeuillée par la perte de ses collègues et amis, c’est l’héritière du clan Usui, dont le prince appréciait tant la compagnie, qui en fut ainsi le premier conscrit. Une recrue à bien des égards idéale, pour cette équipe dont la composition n’était restée strictement cléricale : en effet, un tandem bien particulier, l'avait également rejointe avec intérêt.
Premier de ce duo - qui s'était par ailleurs fait le généreux mécène du second - Fujiwara Amane s'était promptement distingué parmi les candidats aspirant à rejoindre la nouvelle unité. D'ascendance noble à l'instar des deux prêtres sus-cités, il partageait avec Byakuren cette même démarche raffinée, ces traits androgynes par lesquels plus d'un avaient été mystifiés, ainsi que bien d'autres similarités tournées vers une quête de savoir et de vérité.
Un être distingué, dont la propre lignée s'était elle aussi vue disqualifiée, par une grande tante dont la boussole politique et morale ne ressemblait que trop à son égoïste volonté ; bien que les Yamato restaient en la matière des scélérats inégalés. Un héritage politique de nature à nourrir des desseins plus séditieux, idéalement alignés avec les considérations pragmatiques du prince dont les apparats se faisaient captieux. S'ils n'avaient encore ouvertement évoqué de tels projets, le Souhei voyait en ce Chuunin un potentiel allié, avec qui il entretenait une relation empreinte de respect et de cordialité.
Le second n’était autre que l’instigateur de cette réunion d’équipe impromptue, au cœur de cette forêt sur laquelle il avait mystérieusement jeté son dévolu : Moriyama Kohaku. Un choix d’endroit incongru, dont bien des individus se seraient abstenus. Cette destination n’avait néanmoins surpris le Souhei, lorsque son nouveau coéquipier sollicita son oreille. Il fallait dire que l’audacieux Chuunin, exhalait volontiers une personnalité plus chaotique et badine, dont la libre expression s’était parfois heurtée à quelques manques de discipline, ayant hélas mené sa propre famille vers la ruine.
Un comportement certes peu reluisant, mais qui restait le plus souvent divertissant, et n’entachait en rien un profil des plus intéressants. A commencer par son vif intérêt envers les engeances d’Izanami, et ses postures politiques s’affranchissant des discours communément admis. Une indépendance d’esprit, qui aux yeux du Jounin n’avait guère de prix, à laquelle s'ajoutaient de précieux talents martiaux et une grande témérité, que celui-ci ne pouvait que respecter. Par de-là ses allures iconoclastes se distinguait même une forme de sincérité, qui n'avait point manqué de convaincre Byakuren de le recruter ; ainsi que de l'écouter. C'est pourquoi le quatuor de l'Epine s'était rendu au cœur de la sylve, à la requête de Kohaku qui lui servait de guide, haltant enfin la marche du groupe en ces lieux qu'il lui semblait reconnaître.
Endeuillée par la perte de ses collègues et amis, c’est l’héritière du clan Usui, dont le prince appréciait tant la compagnie, qui en fut ainsi le premier conscrit. Une recrue à bien des égards idéale, pour cette équipe dont la composition n’était restée strictement cléricale : en effet, un tandem bien particulier, l'avait également rejointe avec intérêt.
Premier de ce duo - qui s'était par ailleurs fait le généreux mécène du second - Fujiwara Amane s'était promptement distingué parmi les candidats aspirant à rejoindre la nouvelle unité. D'ascendance noble à l'instar des deux prêtres sus-cités, il partageait avec Byakuren cette même démarche raffinée, ces traits androgynes par lesquels plus d'un avaient été mystifiés, ainsi que bien d'autres similarités tournées vers une quête de savoir et de vérité.
Un être distingué, dont la propre lignée s'était elle aussi vue disqualifiée, par une grande tante dont la boussole politique et morale ne ressemblait que trop à son égoïste volonté ; bien que les Yamato restaient en la matière des scélérats inégalés. Un héritage politique de nature à nourrir des desseins plus séditieux, idéalement alignés avec les considérations pragmatiques du prince dont les apparats se faisaient captieux. S'ils n'avaient encore ouvertement évoqué de tels projets, le Souhei voyait en ce Chuunin un potentiel allié, avec qui il entretenait une relation empreinte de respect et de cordialité.
Le second n’était autre que l’instigateur de cette réunion d’équipe impromptue, au cœur de cette forêt sur laquelle il avait mystérieusement jeté son dévolu : Moriyama Kohaku. Un choix d’endroit incongru, dont bien des individus se seraient abstenus. Cette destination n’avait néanmoins surpris le Souhei, lorsque son nouveau coéquipier sollicita son oreille. Il fallait dire que l’audacieux Chuunin, exhalait volontiers une personnalité plus chaotique et badine, dont la libre expression s’était parfois heurtée à quelques manques de discipline, ayant hélas mené sa propre famille vers la ruine.
Un comportement certes peu reluisant, mais qui restait le plus souvent divertissant, et n’entachait en rien un profil des plus intéressants. A commencer par son vif intérêt envers les engeances d’Izanami, et ses postures politiques s’affranchissant des discours communément admis. Une indépendance d’esprit, qui aux yeux du Jounin n’avait guère de prix, à laquelle s'ajoutaient de précieux talents martiaux et une grande témérité, que celui-ci ne pouvait que respecter. Par de-là ses allures iconoclastes se distinguait même une forme de sincérité, qui n'avait point manqué de convaincre Byakuren de le recruter ; ainsi que de l'écouter. C'est pourquoi le quatuor de l'Epine s'était rendu au cœur de la sylve, à la requête de Kohaku qui lui servait de guide, haltant enfin la marche du groupe en ces lieux qu'il lui semblait reconnaître.
« Serait-ce donc l'emplacement que tu souhaitais nous exposer, Kohaku-san ? Je dois bien admettre que de prime abord, je n'y remarque rien de particulier ; y compris lorsque je sollicite mes facultés sensorielles... A moins que cet endroit n'ait été le théâtre d'une scène particulière que tu souhaiterais reconstituer, ou qu'il nous faudrait investiguer ? Après tout, la Forêt des Orties recèle encore bien des mystères, dont il nous appartient pleinement de découvrir les arcanes. »
MADE BY @ICE AND FIRE.
# Re: [Trame Wendigo] Témoignage sylvestre Sam 26 Nov - 2:30
Sur les traces des ombres
L'énergie fébrile qui s'était emparée de Kohaku depuis sa brève rencontre avec le Wendigo se faisait plus pesante chaque nuit qui passait. Son corps tout entier semblait vibrer de ce trop-plein d'adrénaline qu'il associait généralement à la violence des combats, à la satisfaction de la collision des corps au cœur du conflit. Le contre-coup n'en était habituellement que plus brutal une fois que la tempête était passée, un retour à la réalité qui le laissait physiquement épuisé mais l'esprit clair, alerte. Tout le contraire de cette énergie qui le rongeait maintenant de l'intérieur et faisait rejouer la même scène derrière ses paupières semi closes, inlassablement.
La recherche de réponses à cette étrange vision s'était faite obsession, une quête supplémentaire dans laquelle diluer l'attention d'un esprit plus que jamais immergé dans les mystères de ces êtres qui lui apparaissaient plus semblables à leur propre espèce que jamais. La crainte et la surprise n’avaient duré qu’un instant, vite balayés par l'air frais de la nuit ; la satisfaction inaltérée, presque sauvage, qu'il avait ressentie en voyant la créature reprendre une apparence humaine lui avait coupé le souffle. Le cœur battant sourdement à ses tempes, Kohaku n'avait osé croire ses sens, avait craint à une fabrication de son esprit affamé de nouvelles trouvailles. Mais le crépitement du Chakra au bout de ses doigts, réponse spontanée de son corps face au danger, l'instinct de la peur faisant frissonner sa nuque et la sombre aura de l'être qui s'était détourné de son chemin étaient bien réels.
Ses certitudes étaient tombées en ruines à ses pieds paralysés. Plus que deux faces d'une même pièce, le lien entre humain et Yôkais semblait plus intime encore. Tel un mirage que l'on chasse d'un mouvement négligent de la main, sa réalité se distordait pour s'adapter à sa nouvelle découverte.
Incapable de fermer l’œil les nuits ayant suivi l'incident, le Chûnin avait traqué chaque mouvement autour de lui, observé chaque passant, chaque proche comme chaque inconnu, en proie à une curiosité dévorante qu'il n'avait connue qu'une fois dans sa vie : sa première découverte du monde à l'aide de son Charka. Derrière les visages qui l’entouraient, il y avait peut-être une ombre qu'il ne pouvait percevoir, cloisonné dans son humanité.
Le sentiment le rendait amer, nerveux. La frénésie qui avait accompagné sa vision nocturne ne tarissait pas, comme les questions qui ne lui avaient permis aucun repos depuis un mois maintenant. S'il le voulait, le Wendigo aurait pu prendre sa vie sans le moindre effort mais il n'en avait rien fait, s'était détourné et avait distillé dans ses veines le poison de la menace, sans même avoir à prononcer un mot. La réalisation que Kohaku était sans doute l'un des seuls Shinobis encore en vie pour attester de pareille transformation était bien présente ; il était dès lors certain que si l'affaire venait à être connue autour de lui, la clémence de la créature ne se reproduirait pas.
Mais qu'en était-il de l'homme dans son ombre ? Tsukuyomi avait une fois de plus lancé son voile sombre sur ses protégés et l'obscurité avait caché ses traits, avait brouillé un visage que Kohaku tentait de se remémorer, sans succès. Il s’était éloigné dans son esprit dès les premières lueurs du jour, pour ne laisser qu’un vague souvenir de chevelure brune et de menton ombragé, vite avalés par la pénombre.
Ses tentatives pour découvrir seul l'identité de ce mystérieux visiteur s'étaient confrontées à son impossibilité de poser des questions librement. Les interrogations lancées avec une négligence toute étudiée à Amane, dans un premier temps, puis à ses compagnons du Bureau d'Étude restaient trop vagues, insatisfaisantes et les réponses l'étaient tout autant.
Le sentiment de tourner en rond s'était fait trop puissant pour qu'il puisse l'ignorer et il s'était rendu à l'évidence : il devait partager sa vision s'il souhaitait élucider ce mystère. La réalisation avait été libératrice, une bouffée d'air frais dans un quotidien saturé par les débats internes ; comme souvent, Kohaku les méprisait et avait été soulagé d'abandonner une inaction qu'il jugeait hypocrite de sa part. Le danger, après tout, se terrait partout sur leur route et dans sa volonté de confronter le monde des Yôkais à celui des hommes, la peur devait être un vecteur, et non pas un frein. Il s'était senti lâche de repousser cette échéance et c'était cette réalisation, plus que tout le reste, qui l'avait poussé à faire appel à des coéquipiers auxquels il devrait se résigner à accorder sa confiance.
Tengai, le nom avait roulé sous sa langue avec une certaine satisfaction, lorsqu’il avait intégré cette unité qu’il estimait tout droit tombée du ciel pour ses projets futurs. La réalité de leur formation n'avait pourtant jamais été aussi forte qu'en ce jour, un rappel constant de leur recherche commune. Dans les ombres menaçantes de la forêt, l'écho de leur pas se mêlait au bruissement d'une nature que Kohaku aimait à penser protectrice, dans le murmure du vent noyant leurs paroles et le bruissement des feuilles hantant leurs pas.
Cachés au reste du monde par un feuillage doucement menaçant, ses compagnons lui faisaient face, les yeux tantôt rivés sur leurs environs, tantôt interrogateurs et tournés vers lui. Kohaku était douloureusement conscient du fait que cette escouade était loin d’avoir atteint sa maturité. Et quoi de mieux que pareille révélation pour la renforcer ? Il avait longtemps hésité, incertain de la confiance à leur accorder. Aucun de ses compagnons n'invitait réellement à la confidence, après tout.
L’intensité habituelle de son regard doré cachée sous ses mèches sombres, Fujiwara Amane était sans doute la personne qu’il connaissait le mieux, dans ce groupe incongru. C’était précisément la connaissance de son caractère volatile et le rapport parfois tendu qu’il entretenait avec l’autre Chûnin qui avaient empêché l'aîné des Moriyama de lui parler ouvertement de sa découverte. Amane n'avait par conséquent eu droit qu'à un écho de ce qu'il apprêtait à dévoiler, une version déformée, délayée dans des questions à première vue innocentes. Kohaku était pourtant certain d'éveiller son intérêt et sa volonté de découvrir la vérité sur cette fascinante métamorphose, maintenant qu'il en avait eu un aperçu.
Ses yeux inquisiteurs se posèrent sur ses deux autres compagnons, avec lesquelles les interactions étaient encore nouvelles, rehaussées d'incertitude. Loin d’être des étrangers qu’il avait appris à connaître avec la formation de l’escouade Tengai, leurs réputations les avaient si largement précédées que Kohaku avait préféré attendre avant de se forger une opinion définitive.
L'unique femme du groupe, ses cheveux argentés formant un contraste saisissant avec le rubis de ses yeux, était indirectement concernée par ses révélations et probablement hautement intéressée par ce qu'il avait à dire. Usui Shizuka avait eu la malchance de croiser le Wendigo à l'apogée de sa folie meurtrière et en avait payé un prix lourd ; la flamme de la vengeance devait brûler dans son cœur et la vérité, s'ils parvenaient à l'atteindre, pourrait sans doute l'apaiser. Elle formait, avec le Prince impérial, un duo qui semblait irradier la grâce et un pouvoir subtil, privilège coulant dans leurs veines comme une promesse de grandeur.
Plus que chez n’importe lequel de ses compagnons, pourtant tous de noble ascendance, Kohaku la distinguait chez Minamoto Byakuren, de sa chevelure dorée ceignant son front telle une couronne à son attitude en tous points digne et exemplaire. La question de l’implication de pareille figure, à l’ascendance si illustre, dans une structure telle que le Bureau d’Étude des Yokais, et plus particulièrement de ses choix pour le moins étonnants en matière de coéquipiers, se heurtait toujours à sa volonté de faire bonne figure auprès d’un supérieur hiérarchique si proche du pouvoir.
L’implication sans réserve du Prince dans le Bureau d'Étude était néanmoins de notoriété publique et c’était sans doute le plus important, pour l’instant. Byakuren ne perdit d’ailleurs pas de temps pour entrer dans le vif du sujet, explorant déjà les possibles raisons pour lesquelles Kohaku les avait amenés en ces lieux.
"Il s'agit bien d'un mystère que je n'ai malheureusement pu élucider seul et pour lequel je dois faire appel à votre aide, Minamoto-sensei, Usui-dono, Amane-dono." répondit-il sans tarder. "Avant toute chose, je souhaiterais insister sur l'importance du secret de cette entrevue. Pouvez-vous m'assurer qu'il n'y a pas d'oreille, humaine ou non, qui puisse épier nos paroles ? Je n'ai pas cru entrevoir de signature chakratique mais mes talents sont loin des vôtres en la matière. " reprit Kohaku, s'adressant plus particulièrement aux deux Jônins.
Ses yeux se fixèrent à tour de rôle sur chacun de ses compagnons d'armes, vifs et attentifs à la moindre incertitude sur les visages lui faisant faces. Avant d'entamer quoi que ce soit, il devait s’assurer de leur silence. Et, prenant une inspiration : "Mon souhait n'est pas de m'éterniser avant de vous faire part d'une scène étrange et qui ne manquera pas de vous intéresser, à laquelle j'ai eu le privilège d'assister. Mais je suis certain de mettre en péril ma propre vie en vous mettant dans la confidence. Dans ce contexte, me promettez-vous votre discrétion et votre aide, si nous sommes prochainement amenés à trouver le danger sur notre route ? "
Le regard perçant, il attendait, enfin gagné d'un calme qui lui avait échappé durant ces longues semaines ; le premier pas, chancelant, était fait. Il ne tenait désormais qu'à eux de parcourir le reste du chemin pour lever le voile.
# Re: [Trame Wendigo] Témoignage sylvestre Lun 28 Nov - 15:16
Témoignage sylvestre
Sa demande de changement d'affectation a été effectuée suite à la dissolution de l'équipe dirigée par Doji Seichiro. Selon sa volonté et avec l'appui de Byakuren, elle se retrouve donc dans l'équipe de celui-ci. Aujourd'hui, c'est sa première rencontre avec le reste de l'équipe. Elle n'en comprend pas véritablement la raison, mais la Forêt des Orties a été choisi comme destination du groupe. Le Jonin souhaiterait-il prendre connaissances des compétences de ses nouveaux partenaires ? Non, la forêt de l'épreuve aurait certainement suffi. Alors, sans doute doit-il y avoir une autre raison, mais quoi ? Pourquoi est-ce Moriyama Kohaku qui prend la tête du quatuor ? Shizuka l'ignore mais ne remet pas en question ce choix, elle attend juste qu'arrive enfin la réponse à ses questions.
Pendant cette traversée de la forêt des orties, elle ne peut s'empêcher de penser à sa rencontre avec le Wendigo. Ces désagréables souvenirs lui reviennent toujours à l'esprit, à chaque fois qu'elle se rend dans cette forêt, à chaque fois qu'elle se rend dans son laboratoire. Parfois, elle songe qu'il aurait peut-être été préférable de le construire ailleurs bien qu'elle ne puisse pas penser à un meilleur endroit pour cacher une telle infrastructure. Son projet de sécuriser les lieux devient une véritable priorité. La chunin serre les poings. Son projet de conception de chimères destinées à la protection de son laboratoire n'avance malheureusement pas comme elle l'aurait souhaité.
Le regard de la scientifique se porte sur l'androgyne. Un prêtre de noble ascendance, un semblable. Mais peut-elle réellement lui faire confiance ? Peut-elle seulement faire confiance à l'un de ces trois individus qui vont désormais lui servir de partenaires ? Elle ne sait pas. Elle aimerait pouvoir faire confiance ne serait-ce qu'au Minamoto mais serait-ce vraiment sage ? Elle ne sait pas. Cependant, elle est rassurée de voir que l'équipe ne comporte aucun Genin. Chacun devrait donc être en moyen d'assurer sa protection ou de donner des conseils éclairés.
La guérisseuse s'arrête en même temps que Kohaku et croise les bras tandis qu'il demande confirmation qu'il n'y a aucune oreille indiscrète dans les parages. Elle adresse un regard au chef d'équipe, surement le seul du groupe qui soit en mesure de le faire.
Je promets de ne pas dévoiler votre secret à quiconque.
Et je jure de vous apporter mon soutien si cela venait à s'avérer nécessaire.
Les mots de l'homme ne sont pas sans lui rappeler les mots qu'elle a prononcé juste avant de révéler ses croyances et idéaux à Doji Nozuchi. Sa curiosité est donc tout naturellement attisée d'autant plus qu'il avait dit que telles confidences pouvaient mettre sa vie en péril.
# Re: [Trame Wendigo] Témoignage sylvestre Jeu 1 Déc - 2:33
D'orties et d'os
Puisqu’il le faut, Entraînons-nous à mourir
À l’ombre des fleurs.
À l’ombre des fleurs.
La Forêt des Orties ne déméritait ni son nom ni sa sinistre réputation. Ce jour-là, il flottait dans l’air comme un relent de menace. Les rayons du soleil qui filtraient au travers des branches peinaient à réchauffer l’atmosphère morne et le silence, inquiétant, semblait s’être imposé en ces lieux par la force — comme si l’empreinte indélébile d’un mal terrible avait contraint les vivants à se terrer.
Pourtant, plus que cet environnement lugubre, c’était cette compagnie hétéroclite qui accaparait toute mon attention. Tengai. Je voulais y voir une promesse. Mais peut-être n’était-ce là qu’une alliance de circonstance, prête à se briser sur la première adversité, à changer de cap à la prochaine offre. Je repoussai l’idée et recentrai mon esprit sur l’instant présent. Le tableau qui s’offrait à moi prêtait à sourire, mais je retins toute remarque qui put sembler déplacée. Après tout, j’ignorais encore tout de mes alliés et de leurs ambitions intimes.
Alors que nous avancions avec prudence, je passai brièvement en revue la petite troupe : une moitié d’âme à la noblesse déchue, un cœur d’une piété bien trop remarquable pour être honnête et un esprit vagabond, ricochant d’infortunes en manigances. Quel genre d’infatigable espoir nourrissions-nous tous ? Pouvoir, gloire, fortune, vengeance ? La somme des vanités terrestres. Des prétentions auxquelles nous ne survivrions pas. À cette pensée, je me retrouvai de nouveau face au vide. L’abîme, cet ennemi fâcheux, savait me saisir dans les moments inopportuns. Par chance, la voix du jeune Minamoto me rappela parmi les miens. À l’écoute, je ne pouvais malgré tout m’empêcher de dévisager mon cher protégé. Je cherchais dans ses gestes discrets, ses expressions passagères, le début ténu d’une réponse à toutes nos interrogations.
Laissant la conversation suivre son cours, je m’adossai à un arbre et fermai les yeux quelques secondes. Malgré mon apparente décontraction, je gardais mes sens en éveil. L’inquiétude qui transparaissait dans le discours de notre guide me préoccupait autant qu’elle m’intriguait. Sa désinvolture à mon égard, quant à elle, me piqua au vif.
« Voyons, il semble que nous soyons bien seuls ici, Kohaku, dis-je finalement, omettant délibérément tout titre honorifique, comme pour rappeler aux deux autres notre familiarité et à l’intéressé, son rapport de subordination. Comme tu t’en doutes, tu peux compter sur mon soutien le plus infaillible. »
Comme sur ma fortune. Mon éducation et mon rang m’interdisaient cette note d’impertinence, mais son esprit vif, lui, comprendrait aisément le sous-entendu. En lieu et place d’une brutale irrévérence, je lui adressai un sourire serein, dissimulant une impatience sourde.
« En nous engageant sur les chemins de la connaissance, nous savions que bien des dangers entraveraient notre périple. Il ne s’agirait pas de reculer maintenant, n’est-ce pas ?»
Dans le clair-obscur des frondaisons, je me demandais alors qui de Kohaku ou de la forêt révèlerait en premier ses secrets.
Pourtant, plus que cet environnement lugubre, c’était cette compagnie hétéroclite qui accaparait toute mon attention. Tengai. Je voulais y voir une promesse. Mais peut-être n’était-ce là qu’une alliance de circonstance, prête à se briser sur la première adversité, à changer de cap à la prochaine offre. Je repoussai l’idée et recentrai mon esprit sur l’instant présent. Le tableau qui s’offrait à moi prêtait à sourire, mais je retins toute remarque qui put sembler déplacée. Après tout, j’ignorais encore tout de mes alliés et de leurs ambitions intimes.
Alors que nous avancions avec prudence, je passai brièvement en revue la petite troupe : une moitié d’âme à la noblesse déchue, un cœur d’une piété bien trop remarquable pour être honnête et un esprit vagabond, ricochant d’infortunes en manigances. Quel genre d’infatigable espoir nourrissions-nous tous ? Pouvoir, gloire, fortune, vengeance ? La somme des vanités terrestres. Des prétentions auxquelles nous ne survivrions pas. À cette pensée, je me retrouvai de nouveau face au vide. L’abîme, cet ennemi fâcheux, savait me saisir dans les moments inopportuns. Par chance, la voix du jeune Minamoto me rappela parmi les miens. À l’écoute, je ne pouvais malgré tout m’empêcher de dévisager mon cher protégé. Je cherchais dans ses gestes discrets, ses expressions passagères, le début ténu d’une réponse à toutes nos interrogations.
Laissant la conversation suivre son cours, je m’adossai à un arbre et fermai les yeux quelques secondes. Malgré mon apparente décontraction, je gardais mes sens en éveil. L’inquiétude qui transparaissait dans le discours de notre guide me préoccupait autant qu’elle m’intriguait. Sa désinvolture à mon égard, quant à elle, me piqua au vif.
« Voyons, il semble que nous soyons bien seuls ici, Kohaku, dis-je finalement, omettant délibérément tout titre honorifique, comme pour rappeler aux deux autres notre familiarité et à l’intéressé, son rapport de subordination. Comme tu t’en doutes, tu peux compter sur mon soutien le plus infaillible. »
Comme sur ma fortune. Mon éducation et mon rang m’interdisaient cette note d’impertinence, mais son esprit vif, lui, comprendrait aisément le sous-entendu. En lieu et place d’une brutale irrévérence, je lui adressai un sourire serein, dissimulant une impatience sourde.
« En nous engageant sur les chemins de la connaissance, nous savions que bien des dangers entraveraient notre périple. Il ne s’agirait pas de reculer maintenant, n’est-ce pas ?»
Dans le clair-obscur des frondaisons, je me demandais alors qui de Kohaku ou de la forêt révèlerait en premier ses secrets.
# Re: [Trame Wendigo] Témoignage sylvestre Jeu 1 Déc - 20:39
Témoignage sylvestre
ft. Tengai.
L’esprit focalisé, l’oreille attentive, le prince scrutait subtilement le langage corporel, de même que les inflexions tonales du Chuunin ayant pris la parole, dont les propos laissaient présager de substantielles révélations. Peu étranger au sens de la mise en scène et de la grandiloquence, il laissait cette fois transparaître une solennité, une gravité moins habituelles interpelant grandement la curiosité de Byakuren. Le choix de la Forêt des Orties ne pouvait non plus découler d’un simple hasard, si bien que le mystère que Kohaku venait d’évoquer y était vraisemblablement lié.
Son appréhension était par ailleurs particulièrement palpable, souhaitant tout d’abord s’assurer que l’ensemble de l’équipe constituait les seuls témoins du récit qu’il s’apprêtait à confier à ses partenaires. Une requête appuyée par le regard que Shizuka adressait au Jounin, qui ne comptait nullement la disqualifier en se contentant d’une simple réponse positive, prenant la peine de se concentrer l’espace de quelques instants avant de délivrer son verdict.
Il était en effet des plus ardus de prendre à défaut les facultés sensorielles du Souhei en de telles circonstances : rares étaient ceux capables d’entendre cette conversation tout en restant à bonne distance et en se dissimulant, sans faire usage du chakra ou en masquant l’empreinte de leurs techniques. Des garanties suffisamment solides afin que le shinobi puisse estimer être en mesure de s’exprimer plus librement ; à défaut de sereinement, de par la promesse de confidentialité qu’il requerrait désormais de la part de ses coéquipiers.
Pourtant, un intrus était présent. Camouflé, insondable et indétectable au yeux de tous scrutant la scène.
Faisant mention d’une scène étrange, il avait manifestement observé quelque chose de troublant auquel il n’aurait peut-être dû assister, affirmant que ce qu’il s’apprêtait à dévoiler était de nature à mettre sa vie en péril. Des paroles lourdes de sens, provoquant de légers frissons parcourant l’échine du prêtre d’Amaterasu, dont les yeux se plissaient désormais avec méfiance. S’agissait-il là d’une hyperbole et d’un effet de style ? Ou bien d’une réalité augurant de sombres auspices ?
La prêtresse fut la première à honorer la demande de Kohaku, jurant avec conviction de ne guère ébruiter son secret, et même de lui apporter son soutien. Si rien ne l’obligeait à respecter ces engagements, qu’elle avait très bien pu proférer afin de délier la langue de leur interlocuteur, sa résolution semblait sincère et en cet instant présent, attestait d’une solidarité ne serait-ce qu’apparente qui ne pouvait qu’être bénéfique.
Quant à Amane, sa posture adossée contre le tronc d’un arbre traduisait presque une forme de désinvolture ou de circonspection face à son protégé, qu’il n’hésitait point à simplement appeler par son prénom en plus de le tutoyer. Une familiarité que l’impérial comprenait sans peine, en ce que l’un était le mécène, et l’autre son obligé ; qui par ailleurs, se distinguait comme étant le seul roturier du quatuor. Un constat dont la réalisation adoucissait l’expression se faisant rassurante de Byakuren, emboîtant le pas aux sages paroles de l’androgyne.
Son appréhension était par ailleurs particulièrement palpable, souhaitant tout d’abord s’assurer que l’ensemble de l’équipe constituait les seuls témoins du récit qu’il s’apprêtait à confier à ses partenaires. Une requête appuyée par le regard que Shizuka adressait au Jounin, qui ne comptait nullement la disqualifier en se contentant d’une simple réponse positive, prenant la peine de se concentrer l’espace de quelques instants avant de délivrer son verdict.
« A moins que pour de nébuleuses raisons, un espion furtif de haut niveau nous ait suivi jusqu’ici depuis notre départ de Toge, et y soit parvenu – ce qui me paraîtrait hautement improbable – je puis assurer que personne d’autre que nous, humain comme Yôkai, ne se trouve à proximité. »
Il était en effet des plus ardus de prendre à défaut les facultés sensorielles du Souhei en de telles circonstances : rares étaient ceux capables d’entendre cette conversation tout en restant à bonne distance et en se dissimulant, sans faire usage du chakra ou en masquant l’empreinte de leurs techniques. Des garanties suffisamment solides afin que le shinobi puisse estimer être en mesure de s’exprimer plus librement ; à défaut de sereinement, de par la promesse de confidentialité qu’il requerrait désormais de la part de ses coéquipiers.
Pourtant, un intrus était présent. Camouflé, insondable et indétectable au yeux de tous scrutant la scène.
Faisant mention d’une scène étrange, il avait manifestement observé quelque chose de troublant auquel il n’aurait peut-être dû assister, affirmant que ce qu’il s’apprêtait à dévoiler était de nature à mettre sa vie en péril. Des paroles lourdes de sens, provoquant de légers frissons parcourant l’échine du prêtre d’Amaterasu, dont les yeux se plissaient désormais avec méfiance. S’agissait-il là d’une hyperbole et d’un effet de style ? Ou bien d’une réalité augurant de sombres auspices ?
La prêtresse fut la première à honorer la demande de Kohaku, jurant avec conviction de ne guère ébruiter son secret, et même de lui apporter son soutien. Si rien ne l’obligeait à respecter ces engagements, qu’elle avait très bien pu proférer afin de délier la langue de leur interlocuteur, sa résolution semblait sincère et en cet instant présent, attestait d’une solidarité ne serait-ce qu’apparente qui ne pouvait qu’être bénéfique.
Quant à Amane, sa posture adossée contre le tronc d’un arbre traduisait presque une forme de désinvolture ou de circonspection face à son protégé, qu’il n’hésitait point à simplement appeler par son prénom en plus de le tutoyer. Une familiarité que l’impérial comprenait sans peine, en ce que l’un était le mécène, et l’autre son obligé ; qui par ailleurs, se distinguait comme étant le seul roturier du quatuor. Un constat dont la réalisation adoucissait l’expression se faisant rassurante de Byakuren, emboîtant le pas aux sages paroles de l’androgyne.
« Il est vrai qu'en arpentant le sentier de la Connaissance et de la Vérité, nous ne pouvons éternellement nous soustraire au danger et à l'adversité. Cela étant dit, je ne souhaite nullement que ces révélations ne te précipitent vers la fatalité, et tu pourras naturellement compter sur ma confidentialité. »
MADE BY @ICE AND FIRE.