Momiji comme chaque matin depuis près de dix ans s'était levée tôt, aux alentours de cinq heures du matin afin de commencer sa petite routine matinale et habituelle. À commencer par un petit-déjeuner complet, mais pas trop lourd. Œufs, avoine, fruits secs, une tranche de pain et un grand... grand verre d'eau, le petit-déjeuner des champions ou du moins des gladiateurs pour le moment, elle était encore à une bonne centaine d'heures d'entraînement voir cent dix-heures avant d'être une championne.
L'énergie de la journée enfin ingurgitée, c'est comme bien souvent qu'elle commença par un petit footing de décrassage jusqu'au terrain d'entraînement où elle arriva à six heures tapantes. Là, elle commença un long échauffement suivi d'une grosse séance de renforcement musculaire. Pendant, ce temps-là une autre seizanjin s'était invité sur la plateforme d'entraînement favori de l'Udezuku. C'était une femme plus âgée, à la peau blanche et parsemée d'innombrables tatouages. Elle avait un physique de soldat à la musculature développé, mais les traits d'une femme magnifique, porteuse d'une jolie chevelure brune et pleine de féminité à l'inverse de Momiji. C'est vrai que la kunoichi aux cheveux bicolores ressemblait parfois plus à un garçon qu'à une jeune femme, mais elle ne s'en plaignait pas. Quoi qu'il en soit, la brune n'était pas étrangère à la bicolore, car en dignes habituées des lieux, elles se voyaient quasiment chaque jour sans jamais vraiment se parler. Momiji était-là tous les jours littéralement, mais la brune avec moins de régularité. Néanmoins, la plus jeune remarquait que depuis quelque temps sa camarade plus âgée ne manquait pas une journée d'entraînement et que l'intensité de ceux-ci n'avait rien à envier aux siens.

De toute manière, ce n'est sans doute pas aujourd'hui qu'elles engageraient la conversation l'une comme l'autre étant très concentrée sur leurs exercices respectifs. Une fois le renforcement terminé, Momiji ne put se résoudre à commencer tout de suite son entraînement au kanabō. Elle ne se sentait pas assez fatiguée pour cela, ni une ni deux, elle décida d'aller s'entraîner sous le regard impassible de son paternel laissant là sa camarade s'acharner sur un mannequin de bois.
Au bas du Mont Atlas, Momiji s'attacha un bras dans le dos puis entama son ascension devenue elle aussi habituelle gravissant avec aisance l'immense montagne. Elle passa devant la grande baie vitrée du bureau du Seizankage qui la remarqua sans lui prêter plus d'attention. Au début, il l'avait réprimandé pour ses multiples ascensions prétextant la dangerosité de l'exercice puis l'image que cela donnait d'elle et enfin le fait que cela ne soit pas vraiment autorisé. C'était bien l'un des seuls privilèges qu'elle s'autorisait afin de rappeler au vieux Heizen qu'elle existait. Une fois en haut, toujours pas rassasier, elle opta pour descendre puis recommencer l'escalade de l'Atlas cette fois-ci en se bandant le bras droit dans le dos et en montant uniquement à l'aide du gauche. La tâche fut légèrement plus ardue, mais accomplit en un temps impeccable. Bientôt, cet entraînement serait une routine pour la kunoichi et il lui faudrait trouver d'autres épreuves difficile pour se renforcer plus encore...

La fatigue musculaire se faisant sentir de plus en plus, elle estima qu'elle était mûre pour se mettre enfin au kanabō. Alors, la seizanjin se rendit sur la plateforme d'entraînement où elle retrouva avec surprise la belle acharnée aux cheveux bruns occupée à occire le mannequin de bois.
Elle portait un bō et frappait avec force le tronc sculpté, l'un des morceaux vola en éclat, mais la seizanjin n'en resta pas-là. La soldate d'Onogoro fit irradier une aura chakratique de couleur blanche autour du bâton avant de frapper de nouveau le matériel administratif qui rendu son dernier soupir et prit une retraite bien méritée. Exténuée, la femme s'agenouilla au sol lâchant son arme :

Encore là, fit remarquer Momiji. Vous êtes souvent occupée à vous entraîner ces derniers temps, une raison à cela ? Une ambition, peut-être, interrogea l'Udezuku ? Cette façon d'enduire votre arme de chakra, c'est du ninjutsu, s'aventura la kunoichi perplexe, mais impressionné par sa collègue ?

Il était rare que la fille du Seizankage soit si avenante avec quelqu'un, mais lorsque cela touchait à tout ce qui l'intéressait, arts martiaux, arts militaire, politique militaires et autres moyens de progresser elle savait y mettre les formes. Cette prise de contact n'était pas anodine, elle n'était pas désintéressée non plus...

L'utilisatrice du bō-jutsu sourit à Momiji en répondant qu'ils n'étaient jamais assez entraînés, une réponse qui plu beaucoup à la kunoichi de Seizan. C'était aussi sa philosophie depuis l'enfance sans doute une conséquence indirecte d'avoir pour référence un père dont la force lui avait permit d'être reconnu comme le plus grand protecteur de Seizangakure no sato. Bien que celui-ci n'est jamais fait le moindre effort en ce sens ne s'occupant pas du tout de la formation de sa fille.
La souriante seizanjin expliqua qu'elle n'utilisait pas de ninjutsu pour cette technique, mais simplement du chakra qu'elle insufflait dans son arme avant de le relâcher à l'impact. Une déclaration qui éveilla tout de suite l'intérêt de Momiji, elle qui se trouvait contrariée avec le ninjutsu à peine capable d'en maîtriser les bases. L'idée de pouvoir concentrée du chakra par le biais de son arme de prédilection et en ressortir une puissance supérieure à sa seule force physique l'enchantait littéralement. Vraisemblablement, la connaissance parfaite de son arme était nécessaire à l'apprentissage d'une telle technique au même titre qu'une bonne synchronisation de mouvement. L'entraînement acharné de Momiji au maniement du kanabō jouerait certainement en sa faveur dans pareille entreprise, mais elle craignait de mal maîtrisé son chakra source sans nul doute de ses difficultés en ninjutsu :

Ne vous excusez pas, c'est très intéressant à vrai dire, répondit-elle alors que son interlocutrice ramassa un manche de katana puis son bâton de combat.

À ce moment-là, la soldate provoqua une sorte de réaction qui fit fondre le bō pour lui donner ensuite la forme d'une lame qui s'enclava parfaitement dans le manche formant un sabre élégant qui retrouva bien vite la protection de son fourreau. Ce genre de pouvoir n'était pas lié à du ninjutsu selon Momiji, Oomori Hotaru, qui se présenta une seconde plus tard, devait être une utilisatrice d'arme démoniaque :

Je suis Momiji pareillement, répondit l'adolescente aux présentations de la bretteuse en omettant comme toujours de donné son nom de famille même si beaucoup aux villages connaissaient son visage et sa filiation. Et son nom à elle, interrogea la jeune fille en désignant l'arme désormais suspendue à la ceinture d'Hotaru ? C'est bien une lame démoniaque, elle porte un nom, n'est-ce pas ?

Curieuse de découvrir les talents cachés de cette seizanjin qui devenait de plus en plus intéressante aux yeux de la kunoichi aux cheveux bicolore :

En-tout-cas, votre maîtrise de cette arme est impressionnante, avoua-t-elle. Je serais curieuse de voir si j'en suis capable, c'est une nature de chakra pure que vous faites filtrer dans votre arme ? Ou bien utilisez-vous une forme élémentaire de chakra, proposa Momiji sur un ton interrogatif en dégainant son fidèle kanabō ?

Hotaru semblait fatigué, mais la fille du Seizankage n'était pas décidée à lui laisser du répit trop enthousiaste à l'idée d'en apprendre plus et de potentiellement progresser. Prenant une position de garde en fléchissant les genoux, puis en agrippant fermement son kanabō parallèle à son propre corps Momiji se concentra puis chargea à vive allure en direction d'un mannequin de bois. D'un mouvement circulaire de la droite vers la gauche, la kunoichi frappa de son arme faisant résonner le métal contre le bois qui craquela sous la force de l'impact, mais ne céda pas...

Chouso, un nom tout à fait approprié pour une lame pareille. Le regard du maître d'armes en disait long sur la relation qu'elle entretenait avec son arme, elle la qualifiait d'ailleurs de merveille. Un instant, elle sembla dans un autre monde à effleurer de sa main le manche de son sabre démoniaque. Momiji comprenait ce sentiment, elle ressentait des choses similaires avec son kanabō bien que lui n'est pas de nom. Lui venait bêtement de l'armurerie de Seizan, c'était un kanabō assez classique efficace, mais plutôt banal. Un jour la kunoichi se trouverait une arme digne de ce nom, elle s'en ferait forger une sur-mesure qu'elle nommera si celui-ci lui permet de réaliser de grandes choses...

Momiji se trouvait donc coi devant le mannequin de bois qu'elle n'était même pas parvenue à briser complètement. Décidément, elle avait beau avoir une arme lourde et puissante, il lui manquait une maîtrise du chakra que semblait posséder cette Hotaru. La proposition de son aînée tomba à point nommé d'ailleurs, c'était un peu le but de la manœuvre, la fille du Seizankage désirait ressortir grandit après cette rencontre. Maîtriser son chakra n'allait pas être une chose si aisée que cela pour la seizanjin, elle qui avait des difficultés à faire l'emploi du ninjutsu. Elle savait créer un clone, pratiquer de manière sommaire le henge, mais c'était à peu près tout malheureusement.
Hotaru se montra surprenante à nouveau en transformant Chouso en un kanabō presque identique à celui de Momiji :

Hum... À vrai dire, je ne suis vraiment pas doué en ninjutsu. On m'a bien testé lorsque j'étais enfant et je sais disposé d'une nature de chakra encline à l'utilisation du doton, mais je n'ai jamais pu m'en servir correctement, avoua la jeune femme un peu honteusement. J'ai une très mauvaise maîtrise de mon chakra pour être honnête, c'est aussi pour cela que je travaille dur dans la maîtrise de mon taijutsu et de mon tetsubo-jutsu. Peut-être que tenter de faire filtrer mon chakra dans ce kanabō me permettra de mieux appréhender la discipline et de révéler une puissance cachée qui pourrait me conduire vers une amélioration, imagina Momiji à haute voix.

Elle regardait son vis-à-vis, elle avait rarement parlé autant à d'autres soldats d'Onogoro en dehors de ses missions. Le courant passait bien sans doute parce qu'ils étaient tous les deux dans des conditions que la kunoichi appréciait et qu'il parlait d'un sujet qui l'intéressait :

Serais-tu en mesure de m'apprendre à faire circuler mon chakra dans mon arme et pourquoi pas le faire exploser comme tu le fais à l'impact de tes coups, demanda l'Udezuku ?

Momiji observa son arme tendant celle-ci devant elle comme pour soupeser et vérifier l'équilibre de celle-ci. En réalité, elle se demandait surtout comment elle pouvait donner forme à son chakra et le faire circuler dans le kanabō. Est-ce qu'elle pourrait voir physiquement son chakra comme le chakra blanc d'Hotaru ? Et son chakra doton qu'est-ce que cela donnerait autour de son arme ? Qu'elles seraient les applications d'une telle maîtrise en association avec son tetsubo-jutsu ou l'art de manier le kanabō de fer ?