Vous savez ce qui est plus sympa que de voyager seul pour une mission ? Et bien TOUT. Absolument tout est mieux que d'être seul, putain, je déteste la solitude ! C'est nul, qui va écouter mes blagues, qui va rigoler à mes histoires, avec qui je vais faire des jeux, avec qui je vais faire... Oui, bon bref, vous m'avez compris. L'ennui mortel de la solitude, voilà la seule chose qui pourrait enlever mon entrain habituel et mes milles idées à la seconde.

J'avais été affecté à la surveillance d'un convoi passant à Nessa no Kuni, un soi-disant transport d'objets exotiques qui seront misent en vente sur le marché de Sakyuu. C'était ça aussi la vie de shinobi, on ne pouvait pas avoir que les femmes et le salaire, il fallait bien qu'on bosse un peu. Attendez, on est des soldats quand même ! Heureusement pour moi, la mission touchait bientôt à sa fin et j'allais pouvoir profiter d'un des meilleurs endroits de toute la région : L'auberge des frères Shijuu.

Mon visage s'illuminait rien qu'à entendre le nom de cet endroit. Il était le lieu de tous mes fantasmes, des poivrots à perte de vue à qui jouer des tours, des femmes plus charnues les unes que les autres à qui j'allais pouvoir raconter des bobards et des histoires plus farfelues les unes que les autres ! Vous vous souvenez de la fois où j'ai abattu un dragon yokai d'un simple coup de genou ? Normal, cette histoire n'as jamais existé mais personne pourra me dire le contraire là-bas ! Les jeux d'argent, les boissons, les combats etc. Le paradis sur terre, je vous dit. Mon but dans cette vie est de parcourir toutes les auberges des quatre frères. Ne me jugez pas, chacun ses passions et ses rêves d'accord.

« Mon dieu, que ça fait du bien d'être ici. »

Je passais la porte de l'auberge, écartant les bras pour prendre une énorme inspiration de tout l'air ambiant ici ! Quel bonheur, les gens chantaient de partout, certains étaient déjà ivre mort sur la table. Certaines femmes commençaient à gifler des hommes trop entreprenant alors que des enfants passaient faire les poches des poivrots complètement sonnés par la boisson. Magnifique, quel sublime endroit.

Je venais déjà m'installer le long du bar, engloutissant mon premier verre d'une traite pour me mettre dans l'euphorie générale. La musique battait son plein, je venais me positionner debout sur une des barriques servant de table, renversant quelques verres au passage et me faisant quelque peu insulter par leur propriétaire. Je n'avais qu'une seule idée en tête, allumer la dernière étincelle qui ferais partir le feu de cette soirée d'ores et déjà légendaire.

« Mes chers amis ! Je me présente à vous aujourd'hui, Kokoro Kenta, conteur d'histoire, infatigable amant, imperturbable danseur, maître de cérémonie ou encore médecin légiste de renom ! »

La musique continuait de rythmer mes paroles, alors que de nombreux regards se tournaient vers moi, la plupart se demandant sûrement qui j'étais pour crier ainsi dans tout l'établissement et les gêner dans leurs plaisirs du jour. Un sourire malin s'afficha sur mon visage tandis que je levais la main droite bien haute pour que tout le monde puisse l'apercevoir.

« Dans cette bourse, il y a assez de ryos pour payer une tournée à chacun d'entre vous et même plus encore ! Loin de moi l'idée de vous payer à tous à boire, cela bien moins amusant que le spectacle qui va suivre héhéhé. Allez maestro, reprenez la musique ! Que tout le monde s'amuse ! »



D'un geste vif, je venais lancer la bourse en l'air, au-dessus de la foule. De mon autre main, je venais saisir un kunai, le lançant vers l'objet de toutes les convoitises. La lame vint déchirer le tissu, l'ensemble de la bâtisse s'était stoppée, comme une scène figée dans le temps où tout le monde attend le premier cliquetis des pièces sur le sol. Le moment semblait durer une éternité, lorsque la première pièce vint résonner sur le sol. La mèche était allumée, le feu avait pris.

Dans un brouhaha assourdissant et dans la cohue totale, l'ensemble des poivrots vinrent se jeter sur les pièces, les boissons volant dans tous les sens, les chaises suivant le rythme. Des premiers coups de poings furent échanger, c'était un bordel sans nom.

« Yiiiiiiiiihaaaaaaaaaaa »

Un chaos ambiant sur de belles notes de musique. Je voyais des femmes se tirer les cheveux, des hommes balancer des enfants par-dessus les rambardes, des tissus voler, des pantalons se déchirer, des kimonos s'ouvrirent en deux, alors que je m'asseyais en tailleur sur un coin du bar, verre en bouche, admirant le joyeux bordel que je venais de créer.

Je me délectais avec plaisir de mon breuvage, le sirotant en admirant le joyeux bordel que j'avais créé dans cette auberge. Je bougeais légèrement la tête de temps en temps, esquivant le mobilier qui volait en ma direction. Les plus hargneux s'étaient déjà emparés de quelques pièces, alors que les plus faibles montaient des alliances pour les faire chuter en leur attrapant les jambes et en leur sautant sur le dos. La musique battait le rythme du chaos. Une espèce de règle tacite dans ce genre de situation était de ne pas viser les musiciens, il fallait quand même que la scène est un peu d'ambiance pour être appréciée à son plein potentiel.

Alors que mon visage était illuminé par la joie d'enfin me détendre malgré le bruit ambiant, après ma mission en solitaire, il semblerait qu'une des pièces du mobilier vînt me confronter directement en face. Toujours assis sur mon petit rondin, un homme doté d'une carrure si robuste et large qu'il me cachait la vue du spectacle que j'avais engendré.

« Et bah, j'ai rarement vu des gaillards aussi bien bâtis que toi ! À mon avis, vu ta carrure, tu ferais bien de sauter dans l'arène, tu risques de rafler le gros lot et de calmer les ardeurs de quelques poivrots ! En plus de ça, les femmes te regarderont avec envie et se jetteront sur toi pour toucher ton corps de kami ! Tu as tout à gagner en participant à ce magnifique spectacle ! »

Moi qui pensais trouver dans cette auberge - réputée pour être un lieu où tout est permis - de simples camarades de jeux et des distractions de toute sorte, il fallait que je vienne m'attirer la colère d'un golgoth donneur de leçon et protecteur de la bonne conscience. Bon, cela dit, notre écart significatif de taille et de poids me laissait penser que s'il m'envoyais un bourre-pif, c'est possible que je dorme pendant un petit moment.

Je venais me relever, montant sur mon petit tabouret pour tenter d'arriver à hauteur de mon brutal interlocuteur. Je venais lui faire signe de tourner la tête, pour regarder de ses yeux l'ambiance générale de l'auberge.

« Regarde bien, tu crois que les gens sont attristés et ont peur de ce qu'ils se passent ici ? Les musiciens continuent de jouer de la musique, les serveurs ramènent encore plus de boissons qu'avant, même les femmes et les enfants se jettent dans la mêlée ! Tu sais ce qu'il se passe ici ? C'est une peinture du vrai monde qui nous entoure ! »

Je venais monter sur le rebord du bar, sautant dans la foule, évitant les coups, virevoltant entre les poivrots et les chaises volantes, ramassant quelques pièces, sautant de table en table afin de revenir à hauteur du géant, lui lançant la pièce et posant un de mes bras autour de ses épaules.

« Regarde-moi ça. Ici, il n'y a que des parias, des rejetés, des laissés-pour-compte que la vie à oubliée. Personne ne fait rien pour eux, on les laisse moisir d'ennui et se tuer à un travail que même les esclaves refuseraient de faire. Ce que je leur donne ici, c'est l'opportunité de se refaire, se laisser aller à toutes leurs envies ! J'égaie leur monde morose en créant de l'animation ! Regarde-les, crois-tu qu'ils sont malheureux ? Bon d'accord, j'avoue, certains sortiront avec quelques bleus et quelques bobos, mais ils auront passé une nuit captivante qui leur aura fait oublié un instant l'ennui de leur vie ! Crois-moi, je le fais pour leur bien. »

Franchement, pas peu fier de moi là-dessus. D'un premier abord, et pour sûr, avec le colosse, nous n'avions clairement pas la même façon de regarder le monde. Mais c'est ce qui rendait déjà cette soirée encore plus excitante que prévue. Cette auberge réservait toujours son lot de surprises, elle ne m'avait jamais déçu.

Et bah. J'en avais côtoyé bon nombre, dans l'armée, des personnes avec un manche enfoncé aussi loin dans l'arrière-train qu'il était impossible pour eux de se pencher. Mais alors lui, c'était plus un manche qu'il avait dans le cul, mais tout un meuble, ce qui expliquerait sa carrure. Certes, mes actes, mes idées farfelues, mes envolées lyriques et mes mises en scène n'étaient pas toujours de très bon goût, mais elle n'était pas non plus si calamiteuses au point de me faire insulter de la sorte. Si ? Vous trouvez qu'il a raison ? Roh, ça va. On peut même plus rire dans ce monde de coincés.

J'avais à peine le temps d'afficher mon petit sourire angélique que mon petit tabouret vint quitter mes appuis. Légèrement surpris, je titubai avant de me replacer droit sur mes pieds. Je me retrouvais donc face au colosse, notre différence de gabarit apparaissant au grand jour. Il devait sûrement avoir un sentiment d'infériorité pour tout compenser par son physique dépassant la moyenne. Il voulait, sans nul doute, me rappeler que sa musculature pouvait me broyer en un instant. Enfin, ça, c'était pour les idiots qui jugeaient simplement par les apparences.

« ... »

Je ne disais rien, je l'écoutais parler, était-ce la première personne à m'avoir fait fermer ma grande bouche ? Mais non, vous me connaissez les amis, il m'en faut bien plus pour m'intimider et me faire m'excuser. Certes, je pouvais comprendre certaines de ses paroles, qui relevait totalement de notre différence à apprécier et regarder le monde qui nous entoure. Mais d'un autre côté, il était contradictoire dans ses propos. Je me grattai légèrement le menton, regardant le golgoth dans les yeux, affichant un léger rictus.

« Et bien mon gros, faut pas s'énerver comme ça. Certes, tu trouves mes actions déplorables, mais qui es-tu pour donner des leçons de la sorte ? »

Oulah. Je sais pas si c'était la meilleure des entrées en matière. Est-ce que je me suis un peu trop emporté ? Pour qui je me prends à parler comme ça à un mec qui a les dimensions d'une armoire ? J'avais peut-être un peu pris la confiance. Tant pis, the show must go on.

« En plus tu enchaînes les contradictions. Tu me dis de juger trop vite les gens qui sont ici ? Mais toi, qui es-tu pour penser à leur place, pour leur faire suivre ton chemin de conscience ? S'ils sont si contents et libres comme tu le dis, pourquoi les empêcher de faire ce qu'ils veulent ? S'ils veulent sauter dans la mêlée, pourquoi monsieur le moralisateur viens nous prendre la tête avec son sérieux ? Vivons libre non ? Ce n'est pas ça que tu voulais ? »

Tu te stoppais un instant, réfléchissant un instant à quelle partie du corps la brute allait te frapper en premier. Il avait tout un tas de choix, vu son allonge, il allait certainement pouvoir frapper tous les angles de mon corps. Hey oh. On se ressaisit, on garde la face et on continue.

« Simplement par la propreté de mes habits et ma tête, tu penses que je suis un fils à papa né avec une cuillère d'argent dans la bouche ? Ce n'est pas toi qui parlais de différentes couleurs, que chaque personne est unique ? Je te trouve bien dans le jugement pour quelqu'un qui se fait défenseur de la bonne conscience. C'est dommage qu'après un discours si fédérateur et digne d'un vrai chef de guerre, tu te rabaisses à me juger par mon apparence. Raaaah.. Quelle déception, tout ça pour en arriver là. Tu m'aurais presque fermé ma bouche si tu ne t'étais pas rabaissé à une moquerie et une critique aussi basse que celle du physique et de l'allure. »

Je haussais les épaules, véritablement déçu par son discours. Oui, d'accord, peut-être que c'était la provocation de trop. Mais bon, il l'avait bien mérité aussi. Mais je ne pouvais m'empêcher de croire que cette soirée était d'ores et déjà exceptionnelle.

« J'espère, au moins, qu'avec ton discours et ta soi-disant conscience du monde qui t'entoure, tu es au moins à leur service pour les protéger, et non pas de ceux qui se croient tellement supérieurs qu'ils refusent de se mettre au service du grand nombre en désertant les villages par pur égoïsme. Ce serait le comble. »

Ah non, elle était peut-être là, la provocation de trop.  

Et bah, finalement, je m'en sors pas si mal. Moi qui pensais avoir poussé le bouchon un peu trop loin et finir avec le nez encastré dans ma nuque, c'était plutôt une réussite. Bien que l'ambiance se faisait pesante et la colère, non-dissimulée, du colosse un peu plus oppressante, j'étais bien content qu'il sache se retenir face à toute mes accusations sordides et autre délire de bonne conscience. Sur le point de la liberté, j'étais plutôt d'accord avec lui au final. Ses arguments étaient justes et sa manière de voir les choses se rapprochait, contre toute attente, de la mienne.

La vie de soldat. Une vie qu'on ne choisie pas mais qui nous saisie lorsque notre aptitude à manier le chakra fait surface dans notre enfance. Le golgoth avait raison, nous, partisans de l'armée impériale ne sommes libre que d'aspect. Bien que ma vie en elle-même, mes folies passagères, mes interventions théâtrales et mon sens du dramatisme pouvaient faire croire à chacun que j'étais libre de tout, c'était faux. Le voile qui m'entourait n'étais qu'une simple parade et défouloir dans cette vie. Je devais rendre des comptes à beaucoup de gens, mes déplacements étaient pour la plupart suivis, et je devais rédiger tout un tas de compte rendu à chacun de mes mouvements. Bien que je m'autorisais quelques écarts de moral, je risquais parfois gros.

Cela étant dit, vous commencez à connaître votre loustique, il était impossible pour moi en ce moment, d'avouer, ne serait-ce qu'à demi-mot, que j'étais d'accord avec ce Gouka Ryuuza. De par mon ego et toute la mise en scène théâtrale que je venais de faire, il m'était impossible de lui dire qu'il avait raison sur toute la ligne. Non, je devais trouver un stratagème, un subterfuge, quelque chose de grandiose pour lui prouver que j'étais libre, comme l'air et le vent, libre d'agir, de provoquer, de narguer, d'aimer. Je devais me persuader d'être capable de pouvoir tout faire sans retenue dans ce bas monde. Je commençais donc une double persuasion, celle du géant, ainsi que la mienne.

« Bien, Gouka Ryuuza, je me représente, Kokoro Kenta, enchanté. Je dois dire que nos visions du monde et de ses habitants sont diamétralement opposées, même si j'ai l'impression qu'un simple quiproquo nous sépare. Mais bon, je vais vous prouver, par les actes et non par de simples paroles qui ne valent rien, que je suis libre. »

Bon, clairement, à ce moment-là, j'étais en impro totale. Vous me direz, comme toujours. Certes, mais là, je devais prouver à un déserteur faisant le double de la taille de la porte d'entrée de l'auberge, que moi, frêle Chuunin de Sakyuu, j'étais libre comme le vent. Franchement, des fois, je devrais apprendre à fermer ma bouche et me remettre en cause. Mais non, il faut que je fasse le mariole et que je me donne en spectacle, tant pis.

Je venais, d'un bond agile, m'approcher des musiciens qui donnaient toujours le rythme endiablé dans ce joyeux bordel qui commençait à s'approcher de nous. Pour preuve, le pauvre homme ayant été catapulté à l'autre bout de la pièce par le titan.

« Messieurs, stoppez la musique s'il vous plaît ! Que tout le monde m'écoute, que tout le monde me suivent, montrons aux yeux du monde notre liberté ! Notre droit d'être ce que l'on veut, notre droit d'être libre ! Tous ensemble, maintenant ! »

Rejoignant les rangs de l'assemblée, je me mettais en tête de file, les plus créatifs me suivèrent d'instincts alors que la plupart se demandaient ce qu'il allait encore arriver dans cette foutue taverne. Un silence de cathédrale saisissait l'ensemble de la bâtisse. Bien alignés avec mes nouveaux partenaires, nous regardions dans la direction de Ryuuza, esseulé de l'autre côté de la pièce. Mon pied droit venait tinter un rythme, un, deux trois et quatre, un deux trois et quatre... Et alors qu'une grande majorité de la foule se mit à me suivre, je fixais du regard mon précédent interlocuteur .

« Maintenant, en piste. »

Spoiler:

« Un, deux, trois et quatre ! Ok, c'est bien tout le monde ! On continue, on passe à la danse de la chaloupe ! Tous ensemble, et un, deux, trois et quatre ! »

La foule suivait mes pas, bientôt les brutes alcoolisées arrêtaient de se battre pour rejoindre la danse, tandis que les plus agiles enchaînaient les cabrioles devant les rangs pour impressionner le public. Les enfants étaient montés sur le comptoir du bar, chantant en chœur les paroles rythmées par les instruments des musiciens.

Les femmes rejoignaient aussi la foule, de par leur grâce et leurs corps somptueux, elles donnaient une toute nouvelle envergure à la chorégraphie bien huilée qui j'improvisais. J'étais en tête de rang, devant mon interlocuteur du soir, le regardant droit dans les yeux sans pour autant perdre le compte de mes pas et le rythme endiablé qui faisait frémir nos corps. C'était ça, la liberté à laquelle j'aspirais, celle d'un monde où les ennemis peuvent faire front commun face à l'adversité. L'adversité, c'était ce géant de muscles qui, sans cette parade nuptiale m'aurait sûrement enfoncé profondément les orbites dans mon crâne.

Je n'avais guère de réponses à ses paroles et à cette discussion qui tournait en rond tellement nos egos étaient grands et nos visions du monde étaient différentes. Je le rejoignais sur de nombreux points malgré le quiproquo de la situation que j'avais créé en lançant cette bourse en l'air. Trop borné pour avouer m'y être mal pris, je préférais créer cette situation burlesque quitte à me tourner en ridicule. Ridicule, d'ailleurs, qui était une partie intégrante de moi et mes idées farfelues.

« Et attention, clou du spectacle, le trébuchet ! »

Deux gaillards venaient poser un genou au sol, alors que je prenais appui sur leur deuxième membre pour me propulser en l'air, effectuant une vrille avant et retombant sur une table, les pieds joints et les bras écartés vers le ciel, au point d'honneur de la musique, qui se stoppa afin de laisser place aux applaudissements. J'ouvris les yeux, le golgoth étant déjà sûrement parti depuis un moment.

La joie venait regagner l'ensemble de la bâtisse, les badauds se serrant dans les bras pour se féliciter de leur prestation avant que tout le monde ne partage les pièces jonchant le sol afin de reprendre leur débit de boisson de la soirée. Je m'écartais du groupe, passant la porte de la taverne. Le visage un peu serré de n'avoir pu contredire ou faire entendre ma vision à cet étrange déserteur. Nous étions amenés à nous revoir, pour n'importe quelle raison, je le sentais au fond de moi. Malgré cette rencontre saugrenue et une finalité peu habituelle, nos destins allaient s'entremêler, bientôt, ou dans les années à venir.