# Shidō Jeu 4 Aoû - 16:40
SHIDO
"Je ne suis plus schizophrène, nous allons mieux."
i. Information
► Nom : Inconnu
► Prénom : Shidō
► Taille : 178 cm
► Poids : 73 kg
► Age : 26 ans
► Affinité Primaire : Fûton - Art d'utiliser le Vent
► Village Déserté : Aucun
► Grade Militaire Déserté : Aucun
► Grade Indépendant souhaité :1 ★
► Religion : Kamisuuhai
► Grade Religieux Souhaité : Aucun
► Particularité : Yeux bleu céruléen | Lignes noires tatouées sous les yeux
► Province de vie actuelle : Aucune
► Source de l'avatar : Eli Clark, aka The Seer - Identity V
ii. Que recherches-tu ?
« Depuis quelques temps, je refais encore et toujours le même rêve. J’erre dans un lieu froid et sans vie, plongé dans l’obscurité la plus totale, marchant au hasard et cherchant mon chemin. J’ai beau essayé de hurler ou de crier, mais aucun son ne s’échappe de ma gorge. Pourtant, s’il y a bien une chose que j’ai envie de faire, c’est de pleurer. Mais rien. Pas une seule larme, pas un seul gémissement. Rien. Le néant. Jusqu’à ce qu’elle apparaisse : cette vive et éclatante lumière qui déchire le voile de ténèbres et attend que je la rejoigne. Au bout de quelques pas, ma tristesse s’envole, et la silhouette d’une femme finit par se dessiner. Une ravissante jeune femme encapuchonnée et portant un masque bleu et noir à l’apparence d’un hibou. Une voix douce – sa voix, peut-être ? – résonne alors dans mon esprit, et le décor jusqu’ici intégralement noir s’illumine. Et sans remuer les lèvres, cette voix s’adresse à moi en ces termes :
‘‘Shidō, toi qui jadis suivait les préceptes et coutumes des fervents adeptes de la Déesse Clairvoyante, prosterne-toi, car tu t’es malheureusement égaré. La Déesse sait qui tu es, elle sait ce qui se cache au fond de ton cœur, et elle connait le mal qui te ronge et te consume depuis de nombreuses années. Tu es un de ses enfants, et ses enseignements perdureront grâce toi et aux autres. Retrouve-les. Suis-la voie qui t’a été enseignée, et retrouve tes semblables. Car ce n’est que lorsque vous serez réunis que les choses prendront tout leur sens.’’
Puis la jeune femme s’évanouit et je me réveille dans un sursaut.
J’ai beau cherché une explication à tout cela, j’ai l’impression de tourner en rond. Qu’entend-elle par ‘‘égaré’’ ? Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu la sensation de suivre un chemin tout tracé. Disons plutôt que j’essayais tant bien que mal de me créer mon propre destin. Mais ce rêve me taraude depuis trop longtemps pour que je l’ignore : je dois en comprendre l’essence et la nature. Mais par où commencer ? Peut-être là où ma ‘‘seconde’’ vie a débuté : l’orphelinat… Peut-être que j’en apprendrai plus là-bas… »
[Suite au message énigmatique délivré par cette Déesse de la Clairvoyance au cours d’un rêve, Shidō s’est mis en quête de réponses : découvrir qui est cette femme, suivre sa trace et déchiffrer son message.]
‘‘Shidō, toi qui jadis suivait les préceptes et coutumes des fervents adeptes de la Déesse Clairvoyante, prosterne-toi, car tu t’es malheureusement égaré. La Déesse sait qui tu es, elle sait ce qui se cache au fond de ton cœur, et elle connait le mal qui te ronge et te consume depuis de nombreuses années. Tu es un de ses enfants, et ses enseignements perdureront grâce toi et aux autres. Retrouve-les. Suis-la voie qui t’a été enseignée, et retrouve tes semblables. Car ce n’est que lorsque vous serez réunis que les choses prendront tout leur sens.’’
Puis la jeune femme s’évanouit et je me réveille dans un sursaut.
J’ai beau cherché une explication à tout cela, j’ai l’impression de tourner en rond. Qu’entend-elle par ‘‘égaré’’ ? Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu la sensation de suivre un chemin tout tracé. Disons plutôt que j’essayais tant bien que mal de me créer mon propre destin. Mais ce rêve me taraude depuis trop longtemps pour que je l’ignore : je dois en comprendre l’essence et la nature. Mais par où commencer ? Peut-être là où ma ‘‘seconde’’ vie a débuté : l’orphelinat… Peut-être que j’en apprendrai plus là-bas… »
[Suite au message énigmatique délivré par cette Déesse de la Clairvoyance au cours d’un rêve, Shidō s’est mis en quête de réponses : découvrir qui est cette femme, suivre sa trace et déchiffrer son message.]
iii. Histoire
Pour une raison qui m’échappe, les souvenirs de mon enfance ont été obscurcis, et il m’est impossible aujourd’hui de vous parler de mes parents, de mes éventuels frères et sœurs ou encore du lieu où j’ai grandi. Mes premiers souvenirs remontent à mes dix ou onze ans, lorsque j’ai été « recueilli » comme beaucoup d’enfants par un homme que nous appelions tous Otōsan. Ce dernier était le propriétaire d’un orphelinat dans un village de taille moyenne de Neppu no Kuni… du moins, c’est ce que beaucoup pensaient. Otōsan nous avait offert un endroit où dormir, de la nourriture et des soins. Mais bien évidemment, cette gentillesse cachait quelque chose de bien plus sombre. Pour subvenir aux besoins de l’orphelinat, nous devions tous y mettre du nôtre et participer à… comment l’appelait-il, déjà ? Ah, oui : « l’effort commun ». Rapidement, Otōsan nous donna à chacun une mission. Dans les rues, les garçons devaient mendier, profiter de la cohue pour dérober la bourse des passants et larciner les étals des commerçants. Quant aux filles… mieux valait ne pas y penser...
La première année passa ainsi. Le jour, je devais mendier et voler. La nuit, j’étais enfin libre de rêver. Et comme beaucoup d’autres, je rêvais de liberté justement. Je rêvais d’une vie meilleure, d’évasion. Je rêvais des histoires d’aventures que j’entendais dans les rues animées du village. Un jour, alors que je guettais les badauds au marché et attendais le moment opportun pour bondir et dérober leurs bourses, je rencontrai un homme qui racontait à qui voulait bien l’entendre des histoires sur des individus dotés d’une force incroyable et capables de prodiges. D’autres voyageurs me contèrent des légendes similaires. Ils me parlèrent longuement de ces femmes et hommes capables de lever des tempêtes dévastatrices d’un simple signe ou de créer de véritables tsunamis là où personne n’aurait cru qu’il y aurait un jour de l’eau. D'autres histoires, en revanche, évoquaient des créatures mystérieuses, principalement malignes et malveillantes, qui prenaient un malin plaisir à terroriser les voyageurs et les égarés. Mais toutes ces histoires alimentaient l’imagination du gamin que j’étais, et m’aidaient à tenir chaque jour un peu plus…
Mais au fil du temps, quelque chose changea en moi. Alors que mes rêveries nocturnes m’accompagnaient au moment de l’endormissement, je me mis à avoir des hallucinations, d’abord auditives, puis visuelles. J’entendais une voix caverneuse qui semblait provenir des tréfonds de mon esprit. J’apercevais, au travers de flashs lumineux, une silhouette fantomatique qui se rapprochait de moi, tendant petit à petit une main inhumaine dans ma direction. Je percevais dans l’obscurité derrière mes paupières une paire d’yeux qui brillaient d’une lueur inquiétante et qui me fixaient avant de s’évanouir dans les ténèbres. Mon inquiétude ne faisait que croître mais, redoutant plus que tout qu’Otōsan ne s’en mêle, je décidais de garder le secret…
Cette chose et moi discutions longuement. Nos premiers échanges furent assez étranges, et l’idée de cette cohabitation soudaine m’angoissait au plus haut point. Mais bien que sa présence me terrifiât de prime abord, Il devint en quelque sorte mon ange gardien et confident.
Trois années supplémentaires s’écoulèrent. Trois longues années à subir réprimandes et tortures, à devoir accepter les choses qui se passaient dans l’ombre de cet orphelinat, à devoir me taire et respecter l’autorité d’Otōsan. Qu’aurais-je pu faire du haut de mes treize ans ? Qu’aurions-nous pu faire, les autres et moi ? Nous n’étions que des enfants, et notre bienfaiteur était connu dans le pays comme un homme respectable et généreux. Chaque jour apportait son lot de peines et de souffrances. Plus j’étais confronté à la détresse de mes camarades, plus la colère que je gardais et réprimais en moi grandissait. Jusqu’au jour où celle-ci me submergea.
Dans un élan de rage, et grâce à une force insoupçonnée qui jaillit soudainement en moi, j’éliminai Otōsan. Ce meurtre me libéra non seulement de toute la haine que je lui vouais, mais nous libéra également toutes et tous de son emprise. Nous étions enfin libres ! Libres, oui… mais pour faire quoi ? Je venais d’avoir quinze ans, et n’avais aucune idée de ce que j’étais capable d’accomplir. Tandis que mes camarades s’éloignaient chacun de leur côté afin de réaliser les rêves qui les avaient accompagnés tout au long de leur captivité, j’entrepris l’apprentissage de ce pouvoir latent qui sommeillait dans mes gènes.
Toutefois, plus le temps passait, et plus mes aspirations se tournaient vers les morceaux manquants de mon histoire. J’essayais tant bien que mal de me souvenir de ma vie avant l’orphelinat, mais à chaque fois je me heurtais à un mur. Les dix premières années de mon passé étaient comme… inaccessibles. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à l’apparition de ces rêves étranges, et de ce mystérieux message.
Qui sait : peut-être qu’en suivant cette voie, je trouverai des réponses ?
La première année passa ainsi. Le jour, je devais mendier et voler. La nuit, j’étais enfin libre de rêver. Et comme beaucoup d’autres, je rêvais de liberté justement. Je rêvais d’une vie meilleure, d’évasion. Je rêvais des histoires d’aventures que j’entendais dans les rues animées du village. Un jour, alors que je guettais les badauds au marché et attendais le moment opportun pour bondir et dérober leurs bourses, je rencontrai un homme qui racontait à qui voulait bien l’entendre des histoires sur des individus dotés d’une force incroyable et capables de prodiges. D’autres voyageurs me contèrent des légendes similaires. Ils me parlèrent longuement de ces femmes et hommes capables de lever des tempêtes dévastatrices d’un simple signe ou de créer de véritables tsunamis là où personne n’aurait cru qu’il y aurait un jour de l’eau. D'autres histoires, en revanche, évoquaient des créatures mystérieuses, principalement malignes et malveillantes, qui prenaient un malin plaisir à terroriser les voyageurs et les égarés. Mais toutes ces histoires alimentaient l’imagination du gamin que j’étais, et m’aidaient à tenir chaque jour un peu plus…
Mais au fil du temps, quelque chose changea en moi. Alors que mes rêveries nocturnes m’accompagnaient au moment de l’endormissement, je me mis à avoir des hallucinations, d’abord auditives, puis visuelles. J’entendais une voix caverneuse qui semblait provenir des tréfonds de mon esprit. J’apercevais, au travers de flashs lumineux, une silhouette fantomatique qui se rapprochait de moi, tendant petit à petit une main inhumaine dans ma direction. Je percevais dans l’obscurité derrière mes paupières une paire d’yeux qui brillaient d’une lueur inquiétante et qui me fixaient avant de s’évanouir dans les ténèbres. Mon inquiétude ne faisait que croître mais, redoutant plus que tout qu’Otōsan ne s’en mêle, je décidais de garder le secret…
Cette chose et moi discutions longuement. Nos premiers échanges furent assez étranges, et l’idée de cette cohabitation soudaine m’angoissait au plus haut point. Mais bien que sa présence me terrifiât de prime abord, Il devint en quelque sorte mon ange gardien et confident.
Trois années supplémentaires s’écoulèrent. Trois longues années à subir réprimandes et tortures, à devoir accepter les choses qui se passaient dans l’ombre de cet orphelinat, à devoir me taire et respecter l’autorité d’Otōsan. Qu’aurais-je pu faire du haut de mes treize ans ? Qu’aurions-nous pu faire, les autres et moi ? Nous n’étions que des enfants, et notre bienfaiteur était connu dans le pays comme un homme respectable et généreux. Chaque jour apportait son lot de peines et de souffrances. Plus j’étais confronté à la détresse de mes camarades, plus la colère que je gardais et réprimais en moi grandissait. Jusqu’au jour où celle-ci me submergea.
Dans un élan de rage, et grâce à une force insoupçonnée qui jaillit soudainement en moi, j’éliminai Otōsan. Ce meurtre me libéra non seulement de toute la haine que je lui vouais, mais nous libéra également toutes et tous de son emprise. Nous étions enfin libres ! Libres, oui… mais pour faire quoi ? Je venais d’avoir quinze ans, et n’avais aucune idée de ce que j’étais capable d’accomplir. Tandis que mes camarades s’éloignaient chacun de leur côté afin de réaliser les rêves qui les avaient accompagnés tout au long de leur captivité, j’entrepris l’apprentissage de ce pouvoir latent qui sommeillait dans mes gènes.
Toutefois, plus le temps passait, et plus mes aspirations se tournaient vers les morceaux manquants de mon histoire. J’essayais tant bien que mal de me souvenir de ma vie avant l’orphelinat, mais à chaque fois je me heurtais à un mur. Les dix premières années de mon passé étaient comme… inaccessibles. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à l’apparition de ces rêves étranges, et de ce mystérieux message.
Qui sait : peut-être qu’en suivant cette voie, je trouverai des réponses ?
iv. Évènement marquant
« Vous voilà, tous les deux ! Entrez, entrez ! »
Akimoto et moi échangeâmes un regard. Nous savions ce qui nous attendait dans « l’antre de la bête ». Nous savions qu’à l’instant même où nos pieds franchiraient la porte, le monstre qui se terrait dans cette pièce nous défigurerait et nous broierait avant de nous recracher… Mais nous n’avions pas le choix… Nous prîmes une grande inspiration et entrâmes dans le bureau d’Otōsan avant de fermer la porte derrière nous.
La pièce, partiellement plongée dans la pénombre, n’était éclairée que de quelques bougies et luminaires.
« Avancez, n’ayez pas peur. »
Bien sûr que nous avions peur. Nous étions même terrifiés. Après une nouvelle seconde d’hésitation, nous avançâmes près de la table. Tandis qu’Akimoto gardait la tête baissée, les yeux rivés sur ses chaussures à moitié déchirées, j’observai discrètement le bureau, et surtout l’homme qui se trouvait derrière. Otōsan était une montagne, certes de muscles, mais principalement de graisse. La silhouette bedonnante, une barbe fournie poivre et sel, un air faussement amical… Tout chez lui me révulsait. Je détournai alors le regard et me mis à fixer l’espèce de commode disposée dans un coin de la pièce, sur notre droite. Sur celle-ci se trouvaient plusieurs morceaux de tissu, une coupelle partiellement rouillée et un flacon au contenu inconnu. Et, juste devant, une chaise sur laquelle étaient posées plusieurs sangles…
« Vous savez, les enfants... commença Otōsan, ce qui me fit détourner le regard de la commode. Pour que les choses fonctionnent, il faut que tout le monde y mette du sien. Cette semaine, par exemple, Hayato a rapporté près de quarante ryôs. Shin s’est débrouillé pour ramener de la nourriture qu’il avait volée au marchand à l’angle de la rue principale. Quant à Yahiko, il va me faire gagner une petite fortune avec ce bibelot… termina-t-il en montrant l’objet en question. »
Nous savions pertinemment ce qui nous était reproché. Pour ma part, je m’avouai mentalement n’avoir fait aucun effort particulier pour satisfaire notre bienfaiteur. Akimoto, quant à lui, tremblait de tout son long. Un silence s’installa alors progressivement. Il me sembla durer une éternité, et pourtant seulement quelques secondes s’écoulèrent. Durant ce court laps de temps, j’imaginai le pire scénario possible, en essayant entre autres de déterminer le contenu du flacon. Des bribes de souvenirs s’imposèrent brutalement à mon esprit, qui les projeta partiellement sur ma rétine. Un autre petit « protégé » d’Otōsan, agonisant dans les ruelles de la ville, une jambe en moins et les yeux brûlés.
« Vous êtes devenus grands reprit-il. Vous avez, quoi… quatorze ou quinze ans, c’est ça ?
- Hm… répondit Akimoto en hochant nerveusement la tête, sans lever les yeux.
- Quinze ans… Ah ! Comme le temps passe vite ! Je me souviens du jour où vous avez rejoint l'orphelinat, tous les deux… Vous étiez si juvéniles, si attendrissants… »
Il se leva alors lentement, écarta la chaise derrière lui et contourna le bureau en faisant glisser ses doigts sur le rebord, effleurant le manche d’un couteau planté à la verticale dans le bois. Il vint se placer juste devant nous, et nous toisa de haut. J’osais à peine redresser le menton, de peur que mon regard ne croise le sien.
« Aaaaah… soupira-t-il. Je m’attendais à ce que vous gagniez en agilité en grandissant. Toi, mon garçon… dit-il en se tournant vers Akimoto. Pourquoi n’as-tu rien ramené depuis trois jours ?
- Je… je n’ai pas…
- Hm… pas réussi ?
- Non, Otōsan…
- Tu as essayé, pourtant ? »
Sa voix était faussement douce. Ce côté attendrissant dissimulait sa véritable apparence, une perversité sans nom et un sadisme qui me donnaient envie de vomir. Tout, absolument tout chez lui me donnait envie de vomir ! Alors qu’il attendait une réponse de mon camarade, je me surpris à fixer le fil du couteau planté dans le bureau. Je pourrais me jeter dessus, l’attraper et saigner ce porc ! Mais, même animé de toute ma haine, ma carrure frêle ne me permettrait pas de transpercer toute cette graisse…
« Alors ?
- J’ai… essayé mais… il m’a rattrapé et…
- Ah… soupira une nouvelle fois Otōsan en croisant les bras. Tu n’as pas été assez rapide, c’est ça ? »
Sentant le poids de sa prétendue culpabilité, le garçon se mit à pleurer, espérant que cela apaise le monstre qui se tenait devant nous. Ce dernier s’approcha alors d’Akimoto, s’agenouilla juste devant lui et posa délicatement sa main sur son épaule.
« Chuuuuut… ce n’est pas grave, ça arrive…
* Il va te faire du mal. *
- … les choses vont aller mieux, tu verras… Et toi, Shidō ? »
C’est alors qu’il se tourna vers moi. Son sourire factice provoqua un frisson qui me parcourut l’échine. Bien que dissimulée derrière un masque amical, sa colère était palpable. Je levai alors la tête et fixai Otōsan dans le blanc des yeux.
« Cela ne fait pas trois jours que j’attends, mais bien une semaine. Que fais-tu de tes journées ?
* J’attends patiemment le bon moment pour te tuer… *
- …
- Tu as perdu ta langue, peut-être ?
* J’arracherai la tienne de mes propres mains. *
- Non…
- Alors explique-moi.
* Je te le redis, Shidō : il va te faire du mal, à toi et à ton ami. * »
Cette voix, ces pensées… Elles résonnaient dans ma tête de façon anarchique. Il était là. Il intervenait à sa manière. Si je Le laissais prendre le dessus sur moi, les choses risqueraient de mal se passer. Mais... peut-être que c'était le moment que j'attendais depuis longtemps ?
Voyant que je ne lui répondais pas, Otōsan me gifla si fort que j’en perdis l’équilibre et tombai à terre.
« Tu vas me répondre, sale mioche ?! »
Akimoto, jusqu'ici tétanisé par la peur, se raidit brutalement et s'efforçait de ne pas tourner la tête. J’approchai ma main de ma joue encore brûlante, et crachai sur le sol plusieurs gouttes de sang. Le masque venait de tomber, lui aussi : notre bienfaiteur se montrait enfin sous son vrai jour. Un sourire malsain et incontrôlé se dessina sur mes lèvres. Il prenait chaque seconde un peu plus le contrôle sur mes pulsions.
Otōsan se frotta alors le front, revint près de son bureau et s’appuya dessus, les poings fermement serrés.
« Vous ne m’êtes plus rentables… pas dans cet état, en tout cas. Je vais donc devoir procéder à quelques… ‘‘améliorations’’… »
Il revint auprès de nous et, alors que j’étais encore à terre, il me saisit brutalement par le bras. J’essayai de me débattre, de me défaire de son emprise, mais je n’étais pas de taille. Avec force, il me traîna dans la pièce et récupéra les sangles avant de me lier les pieds et les poignets. Il se tourna ensuite vers Akimoto qui, terrorisé, n’avait pas bougé d’un centimètre.
« Je vais commencer par toi… »
En quelques secondes, Akimoto se retrouva à son tour dans l’incapacité de se mouvoir. Otōsan l’attacha fermement à la chaise, la fit basculer en arrière puis se plaça devant la commode. Une fois encore, des images se projetèrent dans mon champ de vision. Des images horribles que je ne voulais absolument pas voir se réaliser ! Je devais faire quelque chose ! Je tentai alors de glisser mes mains hors de la sangle qui me retenait les poignets, mais en vain. Je cherchai désespérément une solution, mais les sanglots et les supplications d’Akimoto m’empêchaient de me concentrer. Je ne pouvais pas lui en vouloir : si la colère et la haine que j’éprouvais envers notre ravisseur n’avaient pas été si fortes, je pense que j’aurais, moi aussi, succombé au désespoir.
Otōsan se retourna finalement, avec ce qui ressemblait à un gobelet dans la main.
« A partir de maintenant, tu n’auras plus besoin de voler, Akimoto… »
Lentement, il versa le contenu du gobelet sur le visage du garçon, qui aussitôt hurla de douleur. Mes craintes se confirmèrent : de l’acide ! Le liquide lui coula dans les yeux et se mit à attaquer le globe oculaire. Le sang et les larmes se mêlèrent à l’acide avant de glisser le long de sa joue, rongeant progressivement sa peau et sa chair.
Face à ce spectacle insoutenable, je redoublai d’effort pour ne pas vomir et me dépêchai de défaire mes liens. Je fixai le couteau encore fiché dans le bureau, et visualisai une nouvelle fois ce que je rêvais de faire depuis des années : me jeter sur cette ordure et la planter, l’asséner de suffisamment de coups jusqu’à la faire cracher son dernier soupir !
« Akimoto !! hurlai-je en voyant mon ami spasmer de tout son long sur la chaise.
- Shi… dō… »
Après avoir terminé de traverser les yeux, l’acide avait commencé à ronger la boîte crânienne du garçon. Dans quelques instants, ce serait au tour du cerveau. Alors qu’Akimoto agonisait, Otōsan le regardait convulser avec horreur. Il n’était pas en train de perdre un enfant, mais bien un « investissement » qui aurait pu lui rapporter beaucoup d’argent !
« Non ! Non, non, non, non !! »
Il chercha à rattraper cette boucherie en épongeant l’acide et le sang à l’aide des morceaux de tissu, mais c’était inutile. Après quelques secondes interminables, Akimoto eut son dernier soubresaut… puis ce fut terminé. Allongé sur le sol, j’avais été témoin de la scène, incapable de faire quoi que ce soit. Ma colère grimpa en flèche, et il me tardait de me défaire de mes liens pour venir éventrer ce porc de mes propres mains !
Otōsan fixait le corps inerte, jusqu'à exploser.
« Putain !! s’exclama-t-il en jetant violemment le gobelet contre le mur. Cet enfoiré de médecin n’a pas assez dilué l’acide ! Il se maudit intérieurement, puis reprit ses esprits. Je m’occuperai de ça plus tard… heureusement que j'en ai un autre de rechange sous la main... lâcha-t-il en se tournant lentement vers moi. »
Mon tour était arrivé, visiblement. Notre « bienfaiteur » se rapprocha de moi et me tira par la jambe en direction de son bureau. Allongeant le bras, il récupéra le couteau planté dans le bois et dirigea le fil de la lame en direction de ma chair.
« Je pourrais te brûler les yeux, mais au vu du résultat, je ne vais pas prendre le risque… et puis, ce serait dommage d'abîmer tes beaux yeux bleus ! Les gens donneront plus d’argent à un pauvre estropié au regard d’ange ! »
Je me débattis comme un forcené, tandis que Sa voix me répétait de façon anarchique de me ressaisir et de reprendre le dessus.
« Ne t’inquiète pas ! s’exclama Otōsan. Tu ne vas pas en mourir... juste crier un petit peu ! »
Tout à coup, au moment où la lame s’apprêtait à toucher ma peau, une étrange vague d'énergie s'échappa de chaque pore de ma peau et projeta Otōsan contre le mur opposé, qui lâcha le couteau sous le choc. La bourrasque qui venait de se produire renversa le bureau et les chaises, et souffla les flammes des bougies. Désorienté et tout aussi surpris que moi par ce qui venait de se produire, Otōsan me dévisagea avec une certaine appréhension.
« Qu’est-ce que… Quel monstre es-tu ?! Un Yokaï ?! »
Mais avant même de pouvoir réagir, Sa voix résonna à nouveau dans ma tête, plus violemment cette fois.
* IL EST À MOI !! *
A l’instant même où le regard d'Otōsan croisa le mien, mes yeux se mirent à briller avec éclat. Le bleu de mes iris s'intensifia, et une nouvelle vague d’énergie me parcourut le corps avant de s’échapper et de diffuser dans l’espace. Cette fois-ci, tout devint noir : la pièce venait d’être plongée dans l’obscurité la plus totale. Seul être vivant dans cet espace vide, mon ravisseur tourna nerveusement la tête dans tous les sens. Il se redressa difficilement, cherchant à tâtons le bureau pour s’y accrocher.
« Oh… ohé ! Quelqu’un ?! Shidō ?! »
Mais je n’étais pas là. Pas physiquement, du moins. Mon esprit était en ébullition. Inconsciemment, je venais, pour la première fois de ma vie, d'utiliser mon chakra, plongeant le bienfaiteur de l’orphelinat dans un Genjutsu.
Alors que ce dernier cherchait désespérément une issue à ce cauchemar, une voix caverneuse s’éleva des profondeurs.
« Enfin…
- Qui… qui est là ?
- Enfin ! »
En créant une illusion dont je ne maîtrisais absolument pas le déroulement, je Lui avais laissé l’opportunité de prendre le contrôle. L'entité qui se tapissait dans mon esprit commença à se matérialiser. L’ombre humanoïde se mit à grandir, une paire d’yeux blancs s'illumina dans les ténèbres, et deux mains désincarnées aux griffes acérées comme des rasoirs apparurent.
« Toi… Oh oui, toi !!
- Mais… qui diable êtes-vous ?!
- Le Diable lui-même ! Et crois-moi : l'Enfer te paraîtra bien plus doux lorsque j'aurai pris plaisir à t'éventrer ! »
Il se jeta alors sur lui et, d’un geste vif, l’empala de ses griffes acérées. Mais malgré la découverte soudaine de mon pouvoir, je n’étais pas en mesure de maintenir l'illusion plus longtemps, et nous revînmes brutalement tous deux dans la réalité. Otōsan s'agenouilla alors, et se mit à tousser et vomir sur le sol. J'étais également désorienté, mais je ne pouvais pas laisser passer cette chance ! Je me ruai sur le couteau quelques centimètres devant moi, me saisis de la lame et coupai frénétiquement mes liens. Enfin libre !
« Sale… petit merdeux ! »
Ne lui laissant pas le temps de réagir, je me jetai sur Otōsan et laissai libre cours aux pulsions qui m’animaient depuis longtemps. Le couteau se planta une première fois dans la nuque de cette ordure. La douleur était telle qu’il poussa un grognement aigu. Un cri qui me fit ironiquement penser à un porc mortellement blessé. Je continuai donc mon œuvre : un deuxième coup de couteau, cette fois-ci au niveau du haut du dos. Otōsan était résistant, il ne rendrait pas l’âme si facilement ! Mais qu’à cela ne tienne : j’avais de l’énergie à revendre !
Je lui assénai très exactement vingt-deux coups de couteau. Vingt-deux. Un pour chaque enfant qu’il avait soumis. Un pour chaque garçon maltraité et estropié. Un pour chaque fille donnée en pâture aux pervers du village et aux itinérants. Un pour chacune des vies que cette raclure avait brisées !
Enfin, lorsque j’eus porté mon ultime coup, Otōsan s’effondra face contre terre dans une mare de sang. C’était bel et bien fini. Essoufflé, je fixais le cadavre en tremblant de tout mon être. Le couteau me glissa lentement des mains avant de tomber sur le sol. Et, pour la première fois depuis longtemps, je me mis à pleurer.
« Enfin... la liberté...
* Oui. Tu as bien fait, Shidō… me dit-Il pour me réconforter. Ça va aller ? *
- Oui… maintenant, oui… »
Akimoto et moi échangeâmes un regard. Nous savions ce qui nous attendait dans « l’antre de la bête ». Nous savions qu’à l’instant même où nos pieds franchiraient la porte, le monstre qui se terrait dans cette pièce nous défigurerait et nous broierait avant de nous recracher… Mais nous n’avions pas le choix… Nous prîmes une grande inspiration et entrâmes dans le bureau d’Otōsan avant de fermer la porte derrière nous.
La pièce, partiellement plongée dans la pénombre, n’était éclairée que de quelques bougies et luminaires.
« Avancez, n’ayez pas peur. »
Bien sûr que nous avions peur. Nous étions même terrifiés. Après une nouvelle seconde d’hésitation, nous avançâmes près de la table. Tandis qu’Akimoto gardait la tête baissée, les yeux rivés sur ses chaussures à moitié déchirées, j’observai discrètement le bureau, et surtout l’homme qui se trouvait derrière. Otōsan était une montagne, certes de muscles, mais principalement de graisse. La silhouette bedonnante, une barbe fournie poivre et sel, un air faussement amical… Tout chez lui me révulsait. Je détournai alors le regard et me mis à fixer l’espèce de commode disposée dans un coin de la pièce, sur notre droite. Sur celle-ci se trouvaient plusieurs morceaux de tissu, une coupelle partiellement rouillée et un flacon au contenu inconnu. Et, juste devant, une chaise sur laquelle étaient posées plusieurs sangles…
« Vous savez, les enfants... commença Otōsan, ce qui me fit détourner le regard de la commode. Pour que les choses fonctionnent, il faut que tout le monde y mette du sien. Cette semaine, par exemple, Hayato a rapporté près de quarante ryôs. Shin s’est débrouillé pour ramener de la nourriture qu’il avait volée au marchand à l’angle de la rue principale. Quant à Yahiko, il va me faire gagner une petite fortune avec ce bibelot… termina-t-il en montrant l’objet en question. »
Nous savions pertinemment ce qui nous était reproché. Pour ma part, je m’avouai mentalement n’avoir fait aucun effort particulier pour satisfaire notre bienfaiteur. Akimoto, quant à lui, tremblait de tout son long. Un silence s’installa alors progressivement. Il me sembla durer une éternité, et pourtant seulement quelques secondes s’écoulèrent. Durant ce court laps de temps, j’imaginai le pire scénario possible, en essayant entre autres de déterminer le contenu du flacon. Des bribes de souvenirs s’imposèrent brutalement à mon esprit, qui les projeta partiellement sur ma rétine. Un autre petit « protégé » d’Otōsan, agonisant dans les ruelles de la ville, une jambe en moins et les yeux brûlés.
« Vous êtes devenus grands reprit-il. Vous avez, quoi… quatorze ou quinze ans, c’est ça ?
- Hm… répondit Akimoto en hochant nerveusement la tête, sans lever les yeux.
- Quinze ans… Ah ! Comme le temps passe vite ! Je me souviens du jour où vous avez rejoint l'orphelinat, tous les deux… Vous étiez si juvéniles, si attendrissants… »
Il se leva alors lentement, écarta la chaise derrière lui et contourna le bureau en faisant glisser ses doigts sur le rebord, effleurant le manche d’un couteau planté à la verticale dans le bois. Il vint se placer juste devant nous, et nous toisa de haut. J’osais à peine redresser le menton, de peur que mon regard ne croise le sien.
« Aaaaah… soupira-t-il. Je m’attendais à ce que vous gagniez en agilité en grandissant. Toi, mon garçon… dit-il en se tournant vers Akimoto. Pourquoi n’as-tu rien ramené depuis trois jours ?
- Je… je n’ai pas…
- Hm… pas réussi ?
- Non, Otōsan…
- Tu as essayé, pourtant ? »
Sa voix était faussement douce. Ce côté attendrissant dissimulait sa véritable apparence, une perversité sans nom et un sadisme qui me donnaient envie de vomir. Tout, absolument tout chez lui me donnait envie de vomir ! Alors qu’il attendait une réponse de mon camarade, je me surpris à fixer le fil du couteau planté dans le bureau. Je pourrais me jeter dessus, l’attraper et saigner ce porc ! Mais, même animé de toute ma haine, ma carrure frêle ne me permettrait pas de transpercer toute cette graisse…
« Alors ?
- J’ai… essayé mais… il m’a rattrapé et…
- Ah… soupira une nouvelle fois Otōsan en croisant les bras. Tu n’as pas été assez rapide, c’est ça ? »
Sentant le poids de sa prétendue culpabilité, le garçon se mit à pleurer, espérant que cela apaise le monstre qui se tenait devant nous. Ce dernier s’approcha alors d’Akimoto, s’agenouilla juste devant lui et posa délicatement sa main sur son épaule.
« Chuuuuut… ce n’est pas grave, ça arrive…
* Il va te faire du mal. *
- … les choses vont aller mieux, tu verras… Et toi, Shidō ? »
C’est alors qu’il se tourna vers moi. Son sourire factice provoqua un frisson qui me parcourut l’échine. Bien que dissimulée derrière un masque amical, sa colère était palpable. Je levai alors la tête et fixai Otōsan dans le blanc des yeux.
« Cela ne fait pas trois jours que j’attends, mais bien une semaine. Que fais-tu de tes journées ?
* J’attends patiemment le bon moment pour te tuer… *
- …
- Tu as perdu ta langue, peut-être ?
* J’arracherai la tienne de mes propres mains. *
- Non…
- Alors explique-moi.
* Je te le redis, Shidō : il va te faire du mal, à toi et à ton ami. * »
Cette voix, ces pensées… Elles résonnaient dans ma tête de façon anarchique. Il était là. Il intervenait à sa manière. Si je Le laissais prendre le dessus sur moi, les choses risqueraient de mal se passer. Mais... peut-être que c'était le moment que j'attendais depuis longtemps ?
Voyant que je ne lui répondais pas, Otōsan me gifla si fort que j’en perdis l’équilibre et tombai à terre.
« Tu vas me répondre, sale mioche ?! »
Akimoto, jusqu'ici tétanisé par la peur, se raidit brutalement et s'efforçait de ne pas tourner la tête. J’approchai ma main de ma joue encore brûlante, et crachai sur le sol plusieurs gouttes de sang. Le masque venait de tomber, lui aussi : notre bienfaiteur se montrait enfin sous son vrai jour. Un sourire malsain et incontrôlé se dessina sur mes lèvres. Il prenait chaque seconde un peu plus le contrôle sur mes pulsions.
Otōsan se frotta alors le front, revint près de son bureau et s’appuya dessus, les poings fermement serrés.
« Vous ne m’êtes plus rentables… pas dans cet état, en tout cas. Je vais donc devoir procéder à quelques… ‘‘améliorations’’… »
Il revint auprès de nous et, alors que j’étais encore à terre, il me saisit brutalement par le bras. J’essayai de me débattre, de me défaire de son emprise, mais je n’étais pas de taille. Avec force, il me traîna dans la pièce et récupéra les sangles avant de me lier les pieds et les poignets. Il se tourna ensuite vers Akimoto qui, terrorisé, n’avait pas bougé d’un centimètre.
« Je vais commencer par toi… »
En quelques secondes, Akimoto se retrouva à son tour dans l’incapacité de se mouvoir. Otōsan l’attacha fermement à la chaise, la fit basculer en arrière puis se plaça devant la commode. Une fois encore, des images se projetèrent dans mon champ de vision. Des images horribles que je ne voulais absolument pas voir se réaliser ! Je devais faire quelque chose ! Je tentai alors de glisser mes mains hors de la sangle qui me retenait les poignets, mais en vain. Je cherchai désespérément une solution, mais les sanglots et les supplications d’Akimoto m’empêchaient de me concentrer. Je ne pouvais pas lui en vouloir : si la colère et la haine que j’éprouvais envers notre ravisseur n’avaient pas été si fortes, je pense que j’aurais, moi aussi, succombé au désespoir.
Otōsan se retourna finalement, avec ce qui ressemblait à un gobelet dans la main.
« A partir de maintenant, tu n’auras plus besoin de voler, Akimoto… »
Lentement, il versa le contenu du gobelet sur le visage du garçon, qui aussitôt hurla de douleur. Mes craintes se confirmèrent : de l’acide ! Le liquide lui coula dans les yeux et se mit à attaquer le globe oculaire. Le sang et les larmes se mêlèrent à l’acide avant de glisser le long de sa joue, rongeant progressivement sa peau et sa chair.
Face à ce spectacle insoutenable, je redoublai d’effort pour ne pas vomir et me dépêchai de défaire mes liens. Je fixai le couteau encore fiché dans le bureau, et visualisai une nouvelle fois ce que je rêvais de faire depuis des années : me jeter sur cette ordure et la planter, l’asséner de suffisamment de coups jusqu’à la faire cracher son dernier soupir !
« Akimoto !! hurlai-je en voyant mon ami spasmer de tout son long sur la chaise.
- Shi… dō… »
Après avoir terminé de traverser les yeux, l’acide avait commencé à ronger la boîte crânienne du garçon. Dans quelques instants, ce serait au tour du cerveau. Alors qu’Akimoto agonisait, Otōsan le regardait convulser avec horreur. Il n’était pas en train de perdre un enfant, mais bien un « investissement » qui aurait pu lui rapporter beaucoup d’argent !
« Non ! Non, non, non, non !! »
Il chercha à rattraper cette boucherie en épongeant l’acide et le sang à l’aide des morceaux de tissu, mais c’était inutile. Après quelques secondes interminables, Akimoto eut son dernier soubresaut… puis ce fut terminé. Allongé sur le sol, j’avais été témoin de la scène, incapable de faire quoi que ce soit. Ma colère grimpa en flèche, et il me tardait de me défaire de mes liens pour venir éventrer ce porc de mes propres mains !
Otōsan fixait le corps inerte, jusqu'à exploser.
« Putain !! s’exclama-t-il en jetant violemment le gobelet contre le mur. Cet enfoiré de médecin n’a pas assez dilué l’acide ! Il se maudit intérieurement, puis reprit ses esprits. Je m’occuperai de ça plus tard… heureusement que j'en ai un autre de rechange sous la main... lâcha-t-il en se tournant lentement vers moi. »
Mon tour était arrivé, visiblement. Notre « bienfaiteur » se rapprocha de moi et me tira par la jambe en direction de son bureau. Allongeant le bras, il récupéra le couteau planté dans le bois et dirigea le fil de la lame en direction de ma chair.
« Je pourrais te brûler les yeux, mais au vu du résultat, je ne vais pas prendre le risque… et puis, ce serait dommage d'abîmer tes beaux yeux bleus ! Les gens donneront plus d’argent à un pauvre estropié au regard d’ange ! »
Je me débattis comme un forcené, tandis que Sa voix me répétait de façon anarchique de me ressaisir et de reprendre le dessus.
« Ne t’inquiète pas ! s’exclama Otōsan. Tu ne vas pas en mourir... juste crier un petit peu ! »
Tout à coup, au moment où la lame s’apprêtait à toucher ma peau, une étrange vague d'énergie s'échappa de chaque pore de ma peau et projeta Otōsan contre le mur opposé, qui lâcha le couteau sous le choc. La bourrasque qui venait de se produire renversa le bureau et les chaises, et souffla les flammes des bougies. Désorienté et tout aussi surpris que moi par ce qui venait de se produire, Otōsan me dévisagea avec une certaine appréhension.
« Qu’est-ce que… Quel monstre es-tu ?! Un Yokaï ?! »
Mais avant même de pouvoir réagir, Sa voix résonna à nouveau dans ma tête, plus violemment cette fois.
* IL EST À MOI !! *
A l’instant même où le regard d'Otōsan croisa le mien, mes yeux se mirent à briller avec éclat. Le bleu de mes iris s'intensifia, et une nouvelle vague d’énergie me parcourut le corps avant de s’échapper et de diffuser dans l’espace. Cette fois-ci, tout devint noir : la pièce venait d’être plongée dans l’obscurité la plus totale. Seul être vivant dans cet espace vide, mon ravisseur tourna nerveusement la tête dans tous les sens. Il se redressa difficilement, cherchant à tâtons le bureau pour s’y accrocher.
« Oh… ohé ! Quelqu’un ?! Shidō ?! »
Mais je n’étais pas là. Pas physiquement, du moins. Mon esprit était en ébullition. Inconsciemment, je venais, pour la première fois de ma vie, d'utiliser mon chakra, plongeant le bienfaiteur de l’orphelinat dans un Genjutsu.
Alors que ce dernier cherchait désespérément une issue à ce cauchemar, une voix caverneuse s’éleva des profondeurs.
« Enfin…
- Qui… qui est là ?
- Enfin ! »
En créant une illusion dont je ne maîtrisais absolument pas le déroulement, je Lui avais laissé l’opportunité de prendre le contrôle. L'entité qui se tapissait dans mon esprit commença à se matérialiser. L’ombre humanoïde se mit à grandir, une paire d’yeux blancs s'illumina dans les ténèbres, et deux mains désincarnées aux griffes acérées comme des rasoirs apparurent.
« Toi… Oh oui, toi !!
- Mais… qui diable êtes-vous ?!
- Le Diable lui-même ! Et crois-moi : l'Enfer te paraîtra bien plus doux lorsque j'aurai pris plaisir à t'éventrer ! »
Il se jeta alors sur lui et, d’un geste vif, l’empala de ses griffes acérées. Mais malgré la découverte soudaine de mon pouvoir, je n’étais pas en mesure de maintenir l'illusion plus longtemps, et nous revînmes brutalement tous deux dans la réalité. Otōsan s'agenouilla alors, et se mit à tousser et vomir sur le sol. J'étais également désorienté, mais je ne pouvais pas laisser passer cette chance ! Je me ruai sur le couteau quelques centimètres devant moi, me saisis de la lame et coupai frénétiquement mes liens. Enfin libre !
« Sale… petit merdeux ! »
Ne lui laissant pas le temps de réagir, je me jetai sur Otōsan et laissai libre cours aux pulsions qui m’animaient depuis longtemps. Le couteau se planta une première fois dans la nuque de cette ordure. La douleur était telle qu’il poussa un grognement aigu. Un cri qui me fit ironiquement penser à un porc mortellement blessé. Je continuai donc mon œuvre : un deuxième coup de couteau, cette fois-ci au niveau du haut du dos. Otōsan était résistant, il ne rendrait pas l’âme si facilement ! Mais qu’à cela ne tienne : j’avais de l’énergie à revendre !
Je lui assénai très exactement vingt-deux coups de couteau. Vingt-deux. Un pour chaque enfant qu’il avait soumis. Un pour chaque garçon maltraité et estropié. Un pour chaque fille donnée en pâture aux pervers du village et aux itinérants. Un pour chacune des vies que cette raclure avait brisées !
Enfin, lorsque j’eus porté mon ultime coup, Otōsan s’effondra face contre terre dans une mare de sang. C’était bel et bien fini. Essoufflé, je fixais le cadavre en tremblant de tout mon être. Le couteau me glissa lentement des mains avant de tomber sur le sol. Et, pour la première fois depuis longtemps, je me mis à pleurer.
« Enfin... la liberté...
* Oui. Tu as bien fait, Shidō… me dit-Il pour me réconforter. Ça va aller ? *
- Oui… maintenant, oui… »
v. Plutôt Yin ou Yang ?
Yin à 80%
vi. Personnalité
Extraverti
Introverti
Docile
Agressif
Silencieux
Bavard
Réfléchi
Impulsif
Loyal
Fourbe
Honnête
Menteur
Protecteur
Persécuteur
Vertueux
Pervers
Altruiste
Egoïste
Intrépide
Lâche
vii. Dans la réalité tu es ?
► Pseudo(s) fréquent(s): Thrys | Noxys | Onyrios
► Quel âge as-tu ? 28 ans
► Comment nous as-tu trouvé ? Via le top site
► Comment trouves-tu le forum ? Plutôt chouette, j'aime bien l'intégration des Yokai dans le forum !
► T'as un autre compte? Lequel ? /
► Envie d'être Joueur-Narrateur ? Pour le moment non, mais plus tard peut-être ?
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C y a l a n a
Yamato Shin
dit Shiraga no Tennou, 6e Empereur de Onogoro
# Re: Shidō Dim 7 Aoû - 20:58
Félicitations !
Te voilà validé!
Bienvenue sur Shinobi no Kitai, tu rejoins les indépendants au grade de indépendant 1★.
J'ai beaucoup aimé ta fiche, d'autant plus après notre discussion sur Discord. C'est très agréable de voir une telle exploitation de notre lore et nous avons hâte de te voir évoluer dans cet univers.
TRAME PERSONNELLE :
Difficile pour toi de reconnaître le réel de l’illusion, toi qui pour survivre à suivi cette voix dans ta tête. Tantôt amicale, tantôt provocatrice, tu es persuadé qu’elle reste ton allié. Aucun doute que n’importe qui te croirais hanté par un yokai, mais tu émets quelques doutes sur ce fait. Après tout ce “démon” t'a sauvé des mains ignobles de ce “père” d’orphelinat. Ne serait-il pas plutôt l’envoyer d’une divinité quelconque ?
TON IMAGE : Le perturbé
Difficile pour toi de reconnaître le réel de l’illusion, toi qui pour survivre à suivi cette voix dans ta tête. Tantôt amicale, tantôt provocatrice, tu es persuadé qu’elle reste ton allié. Aucun doute que n’importe qui te croirais hanté par un yokai, mais tu émets quelques doutes sur ce fait. Après tout ce “démon” t'a sauvé des mains ignobles de ce “père” d’orphelinat. Ne serait-il pas plutôt l’envoyer d’une divinité quelconque ?
TON IMAGE : Le perturbé
Pour débuter
Maintenant que tu entres dans le jeu, tu vas pouvoir t'intéresser à la vie de ton personnage. Tu peux ouvrir son carnet d'aventure. Tu auras besoin de regarder l'Arbre de Compétence pour te spécialiser et compléter ton carnet. Si tu recherches des liens ou une équipe n'hésite pas à venir discuter avec les autres membres sur Discord. Si tu aperçois des choses au fur et à mesure de tes rp, ou que tu penses avoir trouver quelque chose d'intéressant, n'hésites pas à venir nous en parler sur le Discord.
Et surtout maintenant que tu es validé.e tu peux accéder à la section privé de ton village sur le Discord et commencer officiellement tes rp's une fois la paperasse validé. N'oublie pas de regarder les annexes et le Codex afin de mieux comprendre l'histoire de Shinobi no Kitai. Nous te souhaitons de très bons moments de jeu parmi nous !
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