Akashiki avançait lentement dans les rues de Seizan, à l'affût d'une annonce, d'un travail qui pourrait regonfler un peu sa maigre bourse. Après des semaines de voyage et une étrange expérience dans la forêt, il était enfin arrivé à destination. Il espérait qu'ici personne ne puisse reconnaître son visage. Bien que Seizan soit loin de Teito, ses mésaventures là-bas lui avaient appris redoubler de vigilance, aussi portait-il son sugegasa assez bas sur les yeux. Il affichait une attitude détendue et nonchalante, mais sa main n'était jamais loin de la poignée de son katana et derrière son chapeau, ses yeux épiaient tous les mouvements suspects.

Les ruelles enneigées fourmillaient d'activité, malgré la température plutôt fraîche et le vent qui parvenait à s'immiscer dans les trous de son uniforme élimé. Les marchands à la criée s'époumonaient pour mettre en avant leurs produits, les badauds négociaient ou discutaient entre eux des derniers ragots, les enfants criaient et s'invectivaient en jouant, c'était un chaos joyeux et bruyant, un concentré de quotidien routinier et de normalité. Après les semaines qu'il venait de passer presque sans contact avec la civilisation, Akashiki se délecta de ces instants.

Mais il reporta vit son attention sur ses affaires en cours. Deux enfants passèrent près de lui en riant, poursuivant un ballon rouge. Un peu plus loin, dans un coin ombragé à l'entrée d'une ruelle, une jeune semblait attendre quelque chose, ou quelqu'un. Elle avait une attitude noble, cependant ses vêtements soignés mais un peu trop communs pour quelqu'un de la haute société détonaient étrangement avec cette première impression. Son visage était sévère et préoccupé, et elle semblait fournir beaucoup d'efforts pour contenir son inquiétude. Instinctivement, il repéra son profil chakratique et le mémorisa (utilisation de la C1 Senseur). Puis, toujours poussé par son instinct, il s'approcha lentement d'elle en se débrouillant pour qu'elle aperçoive son arme tout en n'ayant pas l'air menaçant. Il y avait neuf chances sur dix qu'il se fasse repousser, et une chance sur deux qu'elle se sente insultée, mais il n'avait pas le loisir de laisser passer une opportunité.

Bonjour, madame, excusez-moi de vous déranger. Je m'appelle Zero Akashiki, et j'offre mes services et mon épée à qui en a besoin.  Veuillez pardonner mon indiscrétion, mais vous avez l'attitude de quelqu'un qui cherche un service de ce genre. Peut-être pourrais-je vous être utile ?

Alors qu’Hanami poireautait pas loin d’une porte, certainement agacée, les bras croisés dans une magnifique robe digne de la haute société, elle remarqua l’arrivée d’un homme. Ce n’était sans doute pas un guerrier de bas étage avec son sabre à la ceinture et son chapeau de paysan. Elle le regarda de haut en bas, ce n’était pas quelqu’un de la région. La jeune femme connaissait la plupart des combattants de la région. Prêt à combattre à chaque instant, ceux qui vivaient par l’acier mourraient par ce dernier. Ce n’était pas une vie qu’elle accepterait, ça non. Les basses besognes étaient parfaites pour ceux qui n’avaient pas d’autres talents. Ne croyez pas qu’elle n'était pas capable de se défendre, le samouraï avait pu le détecter dans sa signature chakratique. Elle n’était pas une amatrice.

Hanami observait les personnes aux alentours, curieuse. Il ne semblait avoir personne vraiment, tous vaquaient à leurs occupations de la journée. Elle observa le guerrier avec sa tenue abimée. Elle avait dû voir de nombreuses batailles. Un élément qui attira son attention, les marques d’un clan ou d’une famille semblaient avoir été arrachées. Il devait donc s’agir d’un ronin, un samouraï sans maître voir sans honneur. Sa manière polie de parler démontrait également une certaine culture et éducation. Revêtant son visage le plus froid et détaché, la plus âgée des sœurs Watari lui sourit légèrement.

Watari Hanami • « Bien le bonjour Zero Akashiki san. Un plaisir de vous rencontrer, même en pleine rue dans ces circonstances. Je me prénomme Watari Hanami. Vous ne devez pas connaître le nom de ce clan noble de Seizan. Vous me semblez être un voyageur n’est-ce pas ? Bien armé en tout cas, j’en conviens et vous savez certainement l’utiliser. Parfois, mon clan peut utiliser des personnes comme vous, seulement, je ne vous connais pas et je ne sais pas à quel point je peux compter sur vous, comment vous pouvez tenir votre langue. »

Demanda alors Hanami en croisant les bras légèrement. Elle n’était pas une demoiselle en détresse. Elle était une femme d’affaires avec une grande poigne.

Watari Hanami • « Parlez-moi donc de vous, et par exemple comment cela se fait que vous avez quitté le service de votre maître sans pour autant changer de tenue. Un certain attachement peut être ? Prouvez-moi que je peux vous faire confiance. »

Akashiki observa la jeune femme avec attention. Elle n'avait pas eu l'aire surprise par son arrivée. Elle n'avait même pas sourcillé, se contentant de l'observer et de lui adresser la parole en gardant la même expression froide, presque hautaine. Son attitude, sa façon de parler et son chakra trahissaient une confiance en soi et maîtrise de l'art du combat probablement supérieure à la sienne.

Akashiki décida de conserver le ton très poli qu'il avait choisi pour s'adresser à la dame :

Enchanté, Watari-dono. Malheureusement, j'ai bien peur de ne pouvoir vous révéler qui était mon maître, par crainte de me retrouver poursuivi même ici. Cependant je peux vous assurer que mes raisons de partir sont tout ce qu'il y a de plus honorable : j'estime la vie des petites gens tout autant que celle des nobles, et je pense que le devoir des gens de pouvoir est de protéger les intérêts du peuple, et non pas l'inverse. Ainsi va mon bushido.

Quant à la raison pour laquelle je n'ai pas changé mon uniforme, disons simplement que mon départ a causé trop de remous pour que j'aie le loisir d'en acquérir un autre. Malheureusement, les convictions, aussi fortes soient-elles, ne font pas vivre un homme, et elles peuvent même l'obliger à vivre une vie de peu de prestige afin de conserver son honneur.

Tant que la tâche qu'on me demande n'entache pas mon honneur, je tiens la loyauté en plus haute estime, vous n'avez donc pas à craindre ma trahison. Je suis prêt à accepter toute épreuve de confiance que vous voudriez me soumettre si vous n'êtes pas convaincue de ma bonne foi.

C'était tout ce qu'il pouvait faire pour lui prouver sa fiabilité. Sans attaches, sans contacts et sans connaissances de la région où il se trouvait, ses moyens étaient extrêmement limités.

Il se redressa légèrement pour observer la réaction d'Hanami en attendant sa réponse

Hanami était une diplomate, quand bien même devait être surprise, elle ne le montrait pas. Jamais ne montrer de failles, tout dans les faux semblants. Cependant dans un système organisé tel que le nôtre, c'était une obligation. La jeune femme se délecta du ton employé par le ronin, c'était appréciable. Elle se permit même de venir à ses côtés afin de glisser une main sur son bras d'une manière délicate sans être nécessairement envahissante. Elle cherchait à se rendre charmante sans donner de faux indices, mais également d'entrainer le brave et noble guerrier un peu plus loin qu'en pleine rue devant tout le monde pour une discussion qui pourrait s'avérer gênante.

Watari Hanami * « Je comprends tout à fait votre position, simplement, je gage que vous devriez sélectionner davantage vos mots lorsqu'il s'agit de camoufler votre position de ronin. Je respecte grandement l'honneur et la droiture de votre ordre, simplement, d'autres personnes mal intentionnées pourraient utiliser cela contre vous et je pense que ce serait dommage. Heureusement, vous êtes tombé sur moi qui est moins regardante tant que vous êtes efficaces dans votre métier. Vous saisissez là où je veux en venir n'est-ce pas ? »

Questionna alors la diplomate toujours assez à l'aise. Elle libéra alors de sa main le samouraï une fois plus éloignée dans une petite rue tranquille.

Watari Hanami * « Je suis certaine que vous êtes quelqu'un d'une grande qualité morale. Protéger le faible parce que vous êtes forts, voilà qui est charmant, vraiment. Je suis certaine que vous ne ferez pas l'erreur de me trahir, je ne connais pas votre ancien maître et cela ne m'intéresse pas. Seulement, si j'accorde mes bienveillances, je ne supporte guère les trahisons, car je suis toujours honnête dès le départ.

Je suis assez d'accord avec vous, c'est le rôle des puissants, des nobles comme vous le dites d'organiser la vie des tout venants de la meilleure manière, pas nécessairement comme ils le désirent ou le rêve. Je me pose une question, seriez-vous capable de vous salir les mains si cela amène à une amélioration de la société ? »

Croisa un peu les bras, Hanami tapota sa joue doucement.

Watari Hanami * « Il serait vraiment dommage que quelqu'un de votre qualité puisse être limité dans ses tâches sous prétexte de choix morale impossible. Je ne dirais pas que la vie est soit blanche, soit noire. C'est davantage une suite de nuance de gris. Simplement, quelqu'un dans votre position devrait essayer d'avoir suffisamment de contacts, de connaissances voire d'appuis pour pouvoir agir et ne pas devoir se cacher en pleine ville. Je pourrais bien être l'un de ceux-là. Simplement outre qu'une grande discrétion professionnelle, il ne faudrait pas être effarouché par les types de tâches que je peux demander. Si jamais j'ai besoin de personnes de qualité dans l'art du sabre, ce sera certainement pour des opérations à l'extérieur de Seizan. Seulement, si cela ait au-dessus de votre honneur, alors, n'en parlons plus. »

Hanami restait suffisamment vague, mais assez ouverte pour qu'il comprenne ce qu'elle était capable de demander. Ce samouraï pourrait lui être utile, mais seulement dans certaines circonstances précises. Elle s'offrait le luxe d'avoir un large panel de personnes selon les besoins.

Watari Hanami * « Prenons un exemple, dans peu de temps, il se pourrait que je tente une approche envers un yokai. Si cela se passe bien tant mieux, sinon, il se pourrait que vous deviez agir et l'abattre. Est-ce que cela vous poserait un souci ? »

Hanami était telle une araignée depuis sa plus tendre enfance. Elle avait été lâchée dans un monde hostile qui ne lui voulait pas du bien. Bien jeune, on avait tenté de la faire tomber en lui coupant les files de soies principaux, cependant, il en restait un encore bien solide. Avec soin, l’arachnée les avait reconstruits à sa manière, puis à l’aide du temps, elle s’affairait à étendre sa toile dans toutes les directions. Ses huit yeux venaient de se poser sur un combattant, une âme brave et noble en apparence. Il serait bien traité, elle pouvait être froide, implacable et sans hésitation, ceux qu’elle jugeait bons étaient bien traités et ne devaient pas craindre outre mesure son venin mortel.

Watari Hanami • « Très bien, n’importe quel travail, vraiment ? Il ne faudra pas juger, il ne faudra pas se débiner ni en parler et ce peu importe la tâche. Lorsque je travail avec quelqu’un, je lui fais confiance et tout se passera bien.Pas de problème de moralité ? Rien ? »

Demanda alors Hanami assez curieuse de la réponse. Cela ne semblait guère coller avec ce que le samouraï avait dit précédemment. Elle le jaugea d’un simple regard avant de reprendre sa marche. La jeune femme semblait connaitre parfaitement les rues de la ville, tantôt à droite, parfois à gauche jusqu’à arriver à une petite ruelle sale et fréquentée parce qui semblait être des rebus ou déchets de la société. Malgré tout, elle ne semblait crainte quoi que ce soit ici malgré sa tenue. On la regarda un bref instant avant de s’en désintéresser.

Watari Hanami • « Je suis certaine que vous sauvez savoir qui vous voulez affronter de qui vous ne désirez pas. C’est votre vie après tout. Le projet pour un yokai est personnel, les autres ce sont les affaires. C’est autre chose. Il pourrait avoir de tout. »

La plus âgée des sœurs Watari sourit légèrement. Elle se mordit un doigt avant de procéder à des mudras et elle fit apparaitre un aigle pèlerin à ses côtés d’une taille normale.

« Mais … c’est dégoutant, où est-ce que l’on ait ? »

S’éprit alors l’aigle quelque peu ennuyé par là où il se trouvait, elle vint se mettre davantage en hauteur.

Watari Hanami • « Ne te plaint pas et fait ton plus beau profile, ce n’est que pour de la démonstration et te changer d’air. Un peu vicié certes, mais cela ne durera pas. »

Répondit alors d’un ton aimable à l’oiseau qui semblait presque prendre la pose. Léchant la plait, la jeune femme montra d’une main son ami à plume.

Watari Hanami • « Je vous présente un aigle pèlerin, c’est un Kaminotsukai. Une autre forme de yokai plus hmmm …. Civilisé si vous voulez. Ils sont plus proches des humains, alors que les yokais sauvages ne voudront pas vous voir. Je suis une chercheuse au niveau des yokais, j’ai énormément d’informations et la future mission sera de signer un pacte avec un yokai. Votre présence ne sera que juste au cas où. Si vous désirez d’autres informations, cela peut toujours se faire. Les yokais comme les Kaminotsukai savent se battre et peuvent naturellement utiliser des pouvoirs comme nous shinobis ou samouraïs. »

Hanami croisa alors les bras en le regardant.

Watari Hanami • « En ce qui concerne les autres types de travaux, il va falloir que vous juriez sur votre honneur de ne rien dire de ce que vous allez voir. Si vous refusez, aucun souci, je vous raccompagne à la sortie, et je vous faire mander pour la mission sur les yokais. »

Hanami était toujours honnête dans sa déviance morale. Jamais personne ne pouvait se targuer d’avoir été piégée, de n’avoir pas eu le choix. Bien entendu, on ne pouvait pas omettre ceux qui avaient choisi délibérément de l’affronter. Ils ne subissaient que le retour de leurs karmas. Aucune espèce d’excuse ne pouvait leurs être trouvée. Nonobstant, ce n’était pas le cas du samouraï qui avait moults moments pour fuir et oublier cette rencontre fortuite. Derrière son apparence juvénile de noble donzelle effarouchée, la jeune femme dissimulait une part d’ombre qu’elle ne rejetait aucunement. Le clan Watari, pour ceux qui étaient un minimum éveillé aux grandes familles, était le symbole du rejet du pouvoir impérial. Autrefois un puissant clan, il avait été accusé d’avoir fomenté en tant que complice la tentative d’assassinat sur l’Empereur lui-même. Mise au ban de la belle société, la nouvelle génération tentait de se relever et dans le cas de votre servante, avec panache !

Si jamais le samouraï pensait que ce n’était qu’un animal de foire pour la distraire, il avait bien tort. C’était une arme, et il l’apprendrait si jamais il tentait quelque chose de malheureux. Hanami sourit légèrement en voyant la réaction de l’homme face à l’apparition « magique » du kaminotsukai. Dire qu’elle désirait encore plus poursuivre le développement de leur union, mais ce n’était point le sujet.

Watari Hanami • « Si jamais vous avez des questions ou d’autres demandes à me demander, je suis toute ouïe vous savez. Je suis une sage, j’essaie de tout apprendre, alors, je pourrais bien vous donner la leçon. »

Indiqua alors la plus âgée des sœurs Watari avec un petit sourire mutin. Seulement, tout était vrai comme suffisamment souvent avec la brunette. Elle pouvait lire dans le regard du guerrier qu’il était intéressé. Hanami sourit légèrement aux dires du samouraï avant de lui faire signe. Ce qui l’amusa surtout c’était que cet homme d’honneur, de droiture, du moins son titre tentait de faire penser à cela, préférait tout bafouer pour survivre. Ce n’était pas à elle de voir cela à mal, bien au contraire, elle aurait sans doute réagi ainsi. Cependant, elle n’était certainement pas un modèle de vertu. Elle ne défendait pas la veuve et l’orphelin, elle ne se tranchait pas le ventre par manque d’honneur.

Watari Hanami • « Soit, alors venez, je vais vous faire visiter. Le genre de lieu où nous allons aller est comme un autre monde. Qui dit monde différent, dit autres règles, autres habitudes. C’est un marché gris avec plus ou moins de nuance. Vous pourriez trouver cela honteux, ignoble ce que vous allez voir, mais si jamais il existe sous cette forme, c’est surtout pour en avoir le contrôle. Oui, il y a des produits illégaux, mais si jamais la structure ne se trouve plus comme elle se trouve actuellement, la situation sera hors de contrôle. »

Hanami lui fit signe de la suivre, elle passa plusieurs portes, et l’oiseau semblait la suivre de perchoir en perchoir. Il y avait un dédale de couloirs creusés dans la roche. Rien qui ne ferait penser à quoi que ce soit. La demoiselle semblait être à l’aise, et elle ne se cacha pas le visage. Bien au contraire, elle était toujours aussi rayonnante, droite et fière malgré ces lieux sombres et sordides. Au bout d’un temps, une suite de salles plus ou moins vastes avec des vendeurs sous des capuches comme s’ils craignaient la lumière. Parfois des sortes d’échoppes étaient ici et là dans des caves creusés, des cabanes faites de brics et de brocs. Il y avait vraiment de tout, des poudres, des morceaux d’animaux, des bocaux ou des éléments inconnus flottaient, des services plus ou moins illégaux. Tout pouvait être trouver au sein des artères noires.

Watari Hanami • « Ici, ce n’est pas à proprement parlé mon domaine, seulement, nous essayons de maintenir l’acceptable au sein de l’inavouable. En plus de trouver du travail, une certaine milice sera nécessaire de temps à autres. Il est bien possible que je vous demande des hmm …. Enquêtes approfondies dans ces lieux. Il faudra suivre les règles d’ici, et non la justice d’en haut. Evidemment, tout ce qui se passe ici, reste ici, sinon, il vous arrivera malheur. Si cela vous va toujours, alors, nous pourrons faire affaire. Je ne doute pas de vos compétences, simplement, il faut rester ceux d’ici à leur manière. Vous saisissez la subtilité ? Le bâton et la carotte, pas un juge et des bourreaux sauf si vraiment je vous le demande. Simplement, quelqu’un de mort n’est pas très utile pour mes affaires. Si vous avez la moindre question, c’est le moment. »

Hanami ignorait totalement les désoeuvrés, les pauvres ou mêmes les enfants. Si jamais dans la vie on voulait s'en sortir, il fallait se relever les manches et se battre. C'était sa propre expérience, sa propre vie. Lorsque son clan s'écroula, aucun n'eut envie de se lamenter du passé glorieux. Peut-être était-ce dû à l'éducation de leur grand-oncle, mais ils avaient tant accompli. La noble dame acceptait bien de donner sa chance à n'importe qui tant que cette personne prouvait son utilité et ce peu importe la situation. Des bras, il en fallait des nombreux pour moults tâches. Quand bien même pouvait-on l'accuser de tous les maux, d'être une horrible personne à l'âme détruite, il n'y avait aucun piège à signer un pacte avec elle. Hanami n'exigeait même pas de sang, seule de l'encre et de la sueur. Elle ne voulait travailler qu'avec des hommes et des femmes suffisamment éveillés. Des idiots finis à la chaude pisse n'avait aucun intérêt à ses yeux. Elle glissa une main délicate sur le bras du samouraï en souriant.

Watari Hanami • « Vous y êtes oui, c'est une personne comme celle-là dont j'ai besoin. Des règles différentes règnent ici. Si le coeur vous en dit, vous pouvez essayer de sauver ces âmes là, ici peut-être. Cependant, vous risquez de tomber de haut quand vous comprendrez qu'ils ne veulent pas être délivrer. »

Hanami finit par se poser contre un mur où une sorte de W gravé en haut d'un perron d'une boutique, sans doute une forge, y était installée. Elle le regardait dans les yeux comme pour essayer de lire en lui à quel point il était disposé face à la situation. C'était un traitement de choc qui ne pouvait pas plaire à tout le monde. Cependant, elle avait l'impression que ce fière combattant avait tant vécu qu'il était prêt à cette nouvelle étape maintenant.

Watari Hanami • « vous serez chargé de défendre mes intérêts, ceux de ma famille qui sont inextricables des miens, et l'ordre ici. Une justice implacable qui permet de garder sous contrôle et facilité le commerce de tous ici. Quelqu'un tente de vendre de la drogue jashiniste, on va lui expliquer gentiment à quel point ce n'est pas acceptable. On ne veut pas de soucis avec ce culte. Il va vous falloir comprendre lorsqu'il suffit d'intimider, de briser un membre ou quand tuer est absolument nécessaire. Cela reste rare, la surface laisse faire tant que cela ne fait pas trop de vagues, et puis quelqu'un de morts n'est utile à personne. Il n'est guère productif. Vous serez payer à la tâche et sa qualité. Mes demandes seront toujours précises et j'exige la qualité. Malgré tout, je suis certaine que vous ferez parfaitement l'affaire. J'ai de grandes espérances à votre propos.

Tout ce que vous voyez ici ou en haut, c'est de la politique. Peu s'en rendent compte en fin de compte, leurs choix, leurs actions ou inactions sont un choix politique. Cela a de l'influence bien évidemment. La portée peut changer évidemment, gard à quelqu'un qui oserait porter son ombre trop loin sans y être préparé. Tout est une question d'apparence et de subtilité. Si vous n'y êtes pas sensible, alors vous apprendrez auprès des meilleurs. D'autres vous mentiront, vous manipuleront dans le seul but d'obtenir ce qu'ils veulent. Des compliments, des menaces, quelques bons mots, ce genre de choses, cela n'a d'intérêt que pour ceux qui les écoutent. »

Hanami invitait déjà le samouraï à un cours intégrale qu'elle avait appris toute petite. La politique et ses travers, ses règles, la dite bonne société. C'était une bonne plaisanterie. Il n'y avait pas plus dangereux que ces lieux là, un vrai panier de crabes.

Watari Hanami • « Si vous avez des questions, n'hésitez pas, il vaut mieux les poser maintenant que faire l'étonner plus tard. »

Après toute cette démonstration, le samouraï ne semblait pas mal prendre ou suréagir face à la situation. Il avait visiblement soit compris soit accepté ce qu'il se passait dans cet univers si particulier. Dans un grand calme, Hanami l'avait écouté et le regardait dans les yeux avec un silence de quelques longues secondes, qui pouvait paraître interminable. Elle se décida enfin de prendre la parole d'une voix toujours aussi posée et calme renforcé d'un léger sourire politique.

Watari Hanami • « Mon clan n'a pas encore les moyens de vous rémunérer régulièrement. Nous sommes en reconstruction si l'on puit dire, ce sera à la mission et selon sa nature. Je vous ferais mander à l'aide de mon invocation afin de quérir votre présence. Pour ce qui est du logement, je suis certaine que vous pourrez trouver quelque chose en ville, sinon, les Watari possède à Seizan un grand manoir. Nous pourrons vous trouver une chambre dans l'aile des employés contre une somme modique. Vous aurez un toit et la discrétion désirée qui conviendra sans doute parfaitement à quelqu'un de votre nature. Aucune question tant que vous n'explorez pas plus que nécessaire les lieux.

Est-ce que tout ceci vous convient ? »

Demanda alors Hanami les bras croisés dans son dos. Elle acceptait le fait d'héberger un étranger, un ronin et certainement un samouraï qui avait fuit ou perdu son maître. Pour que quelqu'un accepte si aisément un travail pareil, il devait être désespéré. Cependant, ne vous y trompez pas, la plus âgée des sœurs Watari n'était pas prompt à l'utiliser et profiter de cette position. Elle était toujours droite et clair dans les contrats qu'elle passait. Il pouvait toujours refusé où se débrouiller autrement. Il y avait juste quelques limites à ne pas dépasser, qui l'obligerait à prendre des mesures excessives qu'elle ne désirait pas.