# Dans un bosquet abrité Ven 29 Juil - 11:32
Akashiki avançait lentement. La neige dure craquait sous ses pas. Le trajet depuis la capitale avait été long et difficile. Cela faisait plusieurs semaines qu'il était en route, une route pavée de doutes et de remises en question.
La première difficulté était apparue juste après avoir franchi les portes de Teito. Que faire ? Où aller ? C'était bien beau d'avoir des convictions fortes, de les suivre au point de déserter l'armée et de renier sa famille, mais les convictions ne nourrissaient pas un homme.
Au début il avait erré sans réel but dans la région entourant Teito, mais il avait rapidement compris que c'était une mauvaise idée. La nouvelle de sa désertion avait rapidement fait le tour de la région. Les habitants de la capitale, ou pire, une patrouille de passage, pouvaient le reconnaître facilement, et il n'osait pas penser à ce pourrait arriver alors.
Il avait déjà échappé de justesse à la capture une fois, lorsqu'un paysan qui lui avait prêté son étable pour dormir l'avait vendu à un chasseur de primes pour quelques pièces. Seul un besoin naturel urgent l'avait sauvé cette nuit-là. Lorsqu'il était revenu, trois hommes lourdement armés l'attendaient dans l'étable. Par chance, il avait pu les repérer suffisamment tôt pour s'esquiver silencieusement.
C'était aussi cet épisode qui l'avait poussé à partir tenter sa chance loin de la capitale. Poussés par son affinité avec le kenjutsu, et ayant entendu parler du village caché de Seizan, ses pas l'avaient porté loin vers l'est, à travers Yasou, puis Tsume, puis vers le sud en direction Kyojinyama. Pendant le trajet, il avait vécu de petits contrats pour des marchands itinérants ou des habitants locaux, et au bout de nombreuses semaines, il était arrivé jusqu'ici.
C'est alors qu'il était arrivé un événement auquel il ne s'attendait pas. Akashiki venait de s'accorder une pause après de longues heures de marche. Il venait de pénétrer dans la région de Kyojinyama et avait repéré une sorte d'abri formé par des branches basses. Il avait allumé un feu de fortune, déposé son sugegasa et son katana à côté de lui, et il venait de prendre une gorgée bien méritée du shôchu de région natale qu'il conservait précieusement dans une bouteille de terre cuite. Alors qu'il savourait sa pause, un corbeau était venu se poser sur une branche proche.
avait-il demandé au volatile par amusement.
avait répondu le corbeau dans une voix si semblable à la sienne qu'Akashiki se redressa soudain.
Il s'approcha doucement du corbeau qui ne semblait pas le craindre le moins du monde. Celui-ci inclina la tête comme pour l'observer plus attentivement. Son œil d'un noir de jais reflétait la lumière du feu d'une façon étrange, peut-être un peu trop... vivante.
dit Akashiki en tendant la main pour le caresser. Mais le corbeau sauta hors de portée sur une branche plus haute tout en répétant :
ne sachant que faire de plus , Akashiki esquissa un mouvement pour retourner s'assoir, quand soudain le corbeau avait pris une autre voix, une voix bien connue qu'il avait espéré ne plus jamais entendre. Celle de son père.
Akashiki fit immédiatement volte-face et se précipita sur l'oiseau
Mais sur un dernier croassement le corbeau s'envola et disparut, laissant Akashiki désemparé.
Cet événement laissa Akashiki pensif pendant plusieurs dizaines de minutes. Avait-il rêvé ? Était-il victime d'une illusion ? Si oui, l'avait-on déjà reconnu dans cette région ? Et si ce n'était pas le cas, alors sa famille était-elle réellement en danger ? Portait-il un secret dont il n'avait pas conscience ? Et comment un corbeau s'était-il retrouvé porteur de ce message ?
Après avoir tourné et retourné ces questions sans réponses dans son esprit, Akashiki décida de reporter sa réflexion à plus tard. Dans l'immédiat, il avait besoin de trouver de quoi manger et un toit pour la nuit. De plus, il était hors de question de rentrer à Teito dans ces conditions, pas tant qu'il n'aurait pas les moyens de se faire oublier ou d'échapper aux chasseurs de primes de l'armée impériale.
Il avait entendu parler d'un petit village dans la région, Toyama. Peut-être pourrait il y trouver un peu du confort dont il avait cruellement manqué ces dernières semaines. Il se leva, fixa son katana à sa ceinture, reprit son baluchon et posa son sugegasa sur sa tête. Puis il se mit en route d'un pas mesuré mais décidé.
La première difficulté était apparue juste après avoir franchi les portes de Teito. Que faire ? Où aller ? C'était bien beau d'avoir des convictions fortes, de les suivre au point de déserter l'armée et de renier sa famille, mais les convictions ne nourrissaient pas un homme.
Au début il avait erré sans réel but dans la région entourant Teito, mais il avait rapidement compris que c'était une mauvaise idée. La nouvelle de sa désertion avait rapidement fait le tour de la région. Les habitants de la capitale, ou pire, une patrouille de passage, pouvaient le reconnaître facilement, et il n'osait pas penser à ce pourrait arriver alors.
Il avait déjà échappé de justesse à la capture une fois, lorsqu'un paysan qui lui avait prêté son étable pour dormir l'avait vendu à un chasseur de primes pour quelques pièces. Seul un besoin naturel urgent l'avait sauvé cette nuit-là. Lorsqu'il était revenu, trois hommes lourdement armés l'attendaient dans l'étable. Par chance, il avait pu les repérer suffisamment tôt pour s'esquiver silencieusement.
C'était aussi cet épisode qui l'avait poussé à partir tenter sa chance loin de la capitale. Poussés par son affinité avec le kenjutsu, et ayant entendu parler du village caché de Seizan, ses pas l'avaient porté loin vers l'est, à travers Yasou, puis Tsume, puis vers le sud en direction Kyojinyama. Pendant le trajet, il avait vécu de petits contrats pour des marchands itinérants ou des habitants locaux, et au bout de nombreuses semaines, il était arrivé jusqu'ici.
***
C'est alors qu'il était arrivé un événement auquel il ne s'attendait pas. Akashiki venait de s'accorder une pause après de longues heures de marche. Il venait de pénétrer dans la région de Kyojinyama et avait repéré une sorte d'abri formé par des branches basses. Il avait allumé un feu de fortune, déposé son sugegasa et son katana à côté de lui, et il venait de prendre une gorgée bien méritée du shôchu de région natale qu'il conservait précieusement dans une bouteille de terre cuite. Alors qu'il savourait sa pause, un corbeau était venu se poser sur une branche proche.
Salut l'ami ! Alors toi aussi tu as besoin d'une pause ?
avait-il demandé au volatile par amusement.
krwak ! Un pause ! Une pause !
avait répondu le corbeau dans une voix si semblable à la sienne qu'Akashiki se redressa soudain.
Il s'approcha doucement du corbeau qui ne semblait pas le craindre le moins du monde. Celui-ci inclina la tête comme pour l'observer plus attentivement. Son œil d'un noir de jais reflétait la lumière du feu d'une façon étrange, peut-être un peu trop... vivante.
Toi, t'es pas un corbeau normal, hein l'ami ?
dit Akashiki en tendant la main pour le caresser. Mais le corbeau sauta hors de portée sur une branche plus haute tout en répétant :
L'ami !L'ami !
ne sachant que faire de plus , Akashiki esquissa un mouvement pour retourner s'assoir, quand soudain le corbeau avait pris une autre voix, une voix bien connue qu'il avait espéré ne plus jamais entendre. Celle de son père.
Akashiki nous a condamnés, maintenant ils vont nous tuer en croyant qu’il nous a trahis en sachant tout. Il faut fuir et vite.
Akashiki fit immédiatement volte-face et se précipita sur l'oiseau
Quoi ! Qu'est-ce que tu as dit ?!
Mais sur un dernier croassement le corbeau s'envola et disparut, laissant Akashiki désemparé.
***
Cet événement laissa Akashiki pensif pendant plusieurs dizaines de minutes. Avait-il rêvé ? Était-il victime d'une illusion ? Si oui, l'avait-on déjà reconnu dans cette région ? Et si ce n'était pas le cas, alors sa famille était-elle réellement en danger ? Portait-il un secret dont il n'avait pas conscience ? Et comment un corbeau s'était-il retrouvé porteur de ce message ?
Après avoir tourné et retourné ces questions sans réponses dans son esprit, Akashiki décida de reporter sa réflexion à plus tard. Dans l'immédiat, il avait besoin de trouver de quoi manger et un toit pour la nuit. De plus, il était hors de question de rentrer à Teito dans ces conditions, pas tant qu'il n'aurait pas les moyens de se faire oublier ou d'échapper aux chasseurs de primes de l'armée impériale.
Il avait entendu parler d'un petit village dans la région, Toyama. Peut-être pourrait il y trouver un peu du confort dont il avait cruellement manqué ces dernières semaines. Il se leva, fixa son katana à sa ceinture, reprit son baluchon et posa son sugegasa sur sa tête. Puis il se mit en route d'un pas mesuré mais décidé.
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