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    Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
    Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
    20.04.2024 : Patch 2.0 ici
    18.11.2023 : Passage à la Saison 2 ici
    10.07.2023 : Seizan ouvre ses portes aux indépendants ici
    01.01.2023 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 1.1 ici
    29.11.2022 : Débarquement du Calendrier de l'avent ici
    29.11.2022 : Arrivé du premier SNK Magazine de Novembre ici, encore merci à Karā Saki pour cette surprise et n'hésitez pas à réagir ici
    08.10.2022 : Passage à la Saison 1, retrouvez le patch 1.0 ici
    25.06.2022 : Ouverture du forum, mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.2 ici
    15.05.2022 : Mises à jour effectuées, retrouvez le patch 0.1 ici
    16.04.2022 : Préouverture du forum.
    Dans des ruines austères, un homme aux yeux améthystes ourdit un plan longuement médité dans les ombres. Le monde, prêt à le couronner d'une nouvelle autorité, l'accueille. Sa main effleure les pierres millénaires, témoins d'un espoir déchu. Malgré les siècles écoulés, l'humanité décline inexorablement.

    Il s'est entouré d'alliés partageant sa vision, des idéalistes prêts à briser les chaînes de l'oppression impériale. Des ordres secrets sont donnés, et deux membres partent en quête d'objets uniques détenus par des soldats à la capitale. C’est à Teito, que le premier duo se confronte aux groupes de shinobis, alertant les forces armées. La vérité demeure insaisissable, permettant aux principaux suspects de s'échapper.

    L'Assemblée des Ombres, réunion des Kage, discute de l'émergence du groupe Mugen. Les affrontements éclatent à travers le pays, les artefacts recherchés suscitant des craintes quant à leur dessein.

    Dans cette période d'incertitude, Onogoro se prépare à affronter une adversité grandissante, où les enjeux sont considérables.
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    Jonin de Jujou
    Seki Shinjin
    Jonin de Jujou
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    Seki Shinjin
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      Objet:
    Découvrir la vérité
    Avec Seki Jun’Ichiro & Yasuda Rine ─ Hyonamori No Kuri ; Forêt des cendres─ Hiver 805


    Le sort se montrait parfois des plus cocasses.

    Nous venions tout juste de revenir au village mon frère et moi après notre dernière expédition. Une mission de routine durant laquelle nous avions joyeusement botté l’arrière-train de quelques bandits. Rien de palpitant, mais de quoi au moins nous dégourdir les jambes et les bras. J’étais passablement déçu de ne pas avoir eu de Yokai à me mettre sous la dent, mais je salivais déjà à l’idée de pouvoir dépenser ma solde dans mon restaurant d’udon préféré. Toujours était-il qu’à peine avions nous dépasser le portique menant au quartier militaire, qu’un officier supérieur nous avait accostés. Je ne le connaissais pas particulièrement, grand, la mine patibulaire et des cicatrices sur l’ensemble de son visage, un certain Jinto si mes souvenirs étaient exacts. En tout cas j’avais une seule information parfaitement sûre à son sujet. C’était un samouraï. Ce qui rendait son approche vers nous des plus étonnantes.

    "Les frères Seki ? C’est Yoshi qui m’envoi, il a une mission pour vous et j’ai une faveur à vous demander."

    "On vient juste de rentrer…"

    Un peu désorienté les mots m’avaient échappés et je m’étais bien vite repris, prêt à présenter des excuses. Yoshi était un haut officier du village et il était hors de question de lui désobéir.

    "Je le sais bien, mais nous n’avons personne d’autre sous la main. Vous avez dû avoir vent de l’attaque de gobelin dans nos forêts qui aurait incendié toute une tribu indépendante ? Des rapports inquiétants nous sont revenus depuis quelque temps… D’après les quelques courageux ayant osé s’aventurer là-bas, tous sont formels. La forêt serait hantée. Vous comprenez bien qu’on ne peut se fier à des racontars. Donc, on a besoin de vous pour aller jeter un œil et nous faire votre rapport."

    Le visage concentré, j’enregistrai les quelques informations à notre disposition. Une zone incendiée, la mort d’une tribu entière et une rumeur… Tout ceci me rappelait étrangement toute une série d’autres affaires. Et s’il y avait bien une chose commune entre tous, c’était bien la présence de Yokai dans les environs.

    "Ça c’est pour ce qui est du message de Yoshi, maintenant voici ce que je vous demande. Vous allez prendre l’un de mes hommes avec vous. Je vous le dis tout de suite, c’est une apprentie, mais ne la sous-estimez pas, elle est plus forte qui n’y paraît."

    Un peu en retrait, comme j’en avais l’habitude dans ce genre de situation, j’avais laissé mon frère entretenir la conversation avec le mystérieux samouraï. C’était plutôt bizarre comme demande. Pourquoi voulait-il nous remettre la garde d’une apprentie ? Qui plus était pour une mission qui semblait des plus périlleuses ? Comme répondant à mes interrogations silencieuses, j’entendis le vieil homme fort répondre sous le ton de la confidence à mon ainé.

    "Elle a besoin d’un coup de pouce pour retrouver sa voie et je pense que vous pourriez lui être d’une grande aide pour cela. Mais dissipons tout de suite un malentendu. Par politesse j’ai parlé d’une faveur, mais je n’hésiterai pas à transformer ceci en ordre si vous rechignez. Préparez vos affaires, vous partez tout de suite. Rina vous attend à la sortie du village."

    Tournant les talons, le samouraï nous avait plantés là. Une froide inquiétude vint m’étreindre alors que j’observais sa silhouette qui s’éloignait. Est-ce que j’avais bien entendu Rina ?

    CEYLAN



    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
    Seki Jun'Ichiro
    Jonin de Jujou / Ombre dans le Jashinisme
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    Seki Jun'Ichiro
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      Objet: Bois d'eden (merci Yui)
    Découvrir la vérité
    Avec Rina et Shinjin
    Forêt des cendres ─ Hiver 805


    "Une apprentie ?"

    Le visage neutre, j'absorbais l'information venant de l'homme devant moi : Malgré les revendications de Shinjin, je gardais l'esprit au sujet des demandes du village. Pour un jashiniste, c'était un peu paradoxal, mais je tenais à mon village... Même s'il pouvait me condamner à mort à chaque instant, en cas d'étourderie de ma part sur mes relations avec la religion. C'était le village qu'avait servi ma mère et... mon père, avant de partir comme un traitre. Peut-être que c'était la surveillance accrue des fonctionnaires sur notre fratrie qui m'avait poussé à faire plus que les autres pour mériter ma reconnaissance ? Sans doute, je n'en savais trop rien, en tout cas après ce jour, j'avais été déchu de mon rang de chuunin pour le reconquérir, et bien plus ! Maintenant juunin, j'étais dans les grandes opérations, ce qui rendait mon affiliation au culte toujours plus risqué.

    C'était un jeu dangereux, pour sûr.

    Le samouraï était venu vers nous, après notre retour, et très vite nous avait confié un nouveau dossier... Une surveillance, auprès de cette forêt qui avait cramé après une attaque de gobelin sur un campement. Elle avait mérité aujourd'hui son nom de forêt de cendre, mais ce n'était pas de combustion que l'on recherchait, mais des fantômes. Le visage impassible, j'écoutais le briefing un peu improvisé de cet envoyé de Yoshi. Hochant la tête, j'avais accepté la requête : pas vraiment besoin de refuser, ce n'était qu'une nouvelle ballade pour réconforter des rumeurs un peu trop tapageuse, pour autant la suite m'avait un peu décontenancé.
    Sans doute car la dénomination "d'homme' pour ce membre qui était "une apprentie" m'avait questionné sur le niveau de testostérone de cette fille, mais aussi sur l'image mentale que nous dressait le sabreur : Il aurait pu parler d'un soldat, mais le terme homme était fort, signe d'un certain respect sur la force et la personnalité de l'étrangère. Ainsi, quand il alerta sur les compétences, je ne pus qu'acquiescer de nouveau. On n'allait pas avoir à lui sauver la peau, si une menace se profilait.

    - Entendue, on s'occupe de votre mission et on est ravi de prendre avec nous votre homme. Il fallait bien user des mêmes mots. Que doit-on chercher en particulier ? Une tribu qui se fait attaquer, déclenchant un incendie, ça doit laisser pas mal de ruine pour les bandits et les pilleurs... Évidemment, j'avais déjà ma petite théorie, mais si les autorités du village voulait un visuel de deux juunins, c'était qu'il y avait plus à s'inquiéter que des silhouettes et des ombres. Enfin, les gobelins auraient pu s'installer là-bas, maintenant que la zone est ratiboisée ? C'était une idée, mais d'autres Yokai auraient pu profiter de l'occasion, ou des hommes mal intentionnés. Vous êtes sûr que votre apprentie est en sécurité avec tous ces mystères ?

    Il s'avança vers moi pour me porter quelques confidences, Shinjin entendait-il ? De toute façon, j'allais lui communiquer : En mission, pas de cachoterie, à part quand ça consistait à des choses en rapport avec le bras gauche de Kagutsuchi. Ainsi, la genin cherchait encore sa voie, cela paraissait plus fragile qu'il ne l'avait d'abord présenté, mais il affirma la demande en précisant que cela pouvait devenir un ordre, et donc un obstacle. Docile, sans doute à cause d'un passé de paria, je hochais la tête de nouveau pour sourire gentiment au grand garçon qui me toisait de toute sa hauteur. Tous les militaires étaient des types forts, puissant, musclé... À côté, je n'étais pas grand-chose, mais ma force résidait ailleurs.

    - C'est entendu, on fera en sorte de l'aider à devenir ce qu'elle doit être. Un regard profond, droit dans les prunelles du méprisant personnage. J'avais choisi parfaitement mes mots pour évoquer ce que je voulais dire et empêcher toute incompréhension. Pour autant, user de son autorité pour un rien est un signe de faiblesse... Risquant à tapoter la garde de son katana, je le vis se tendre. Menacer et jouer de la voix, c'était autre chose que de frapper ainsi devant les portes du village un juunin, plus bas sur l'échelle de la nation, mais quand même assez haut. Je gage que vous devez être plus menaçant avec la lame au clair, pour le reste, je m'occupe de la suite.

    Bien qu'étant un "gentil" jashiniste, j'avais parfois des élans un peu violent devant des personnages qui se permettaient de me donner des ordres alors que j'acceptais sans rechigner. Soupirant, je tournais les talons devant l'homme déjà tout rouge de colère pour faire un signe à Shinjin, celui de me suivre.

    - J'espère que tu es bon pédagogue, on va devoir jouer les professeurs pendant qu'on chasse des fantômes... Un programme surprise dans une journée qui était ennuyante, elle l'était un peu moins maintenant et promettait encore quelques amusements. Arrivant au niveau du roux masqué, je lui transmettais le peu que je savais du troisième membre du trio. Pas encore bien sur sa voie, pour ce que ça veut dire... Donc il veut qu'on l'aide à se trouver, apparemment, on va être une grande aide.  Cela manquait de concret et j'avais l'impression de faire du gardiennage, sous couvert d'une bienveillance toute feinte.

    Quelques pas et déjà, je voyais la silhouette d'une demoiselle qui nous attendait : Dans mon esprit, elle était plus jeune que ça, mais je ne m'offusquai pas de la chose. Elle était plus petite que moi et cette information donnait un peu de baume à mon palpitant si froid. Pour autant, son visage et ses vêtements signalaient une formation guerrière, affranchis de quelques petits ajouts de féminité, notamment ce maquillage autour des yeux, et ce tatouage sur l'épaule évoquant un dragon. Si ma propre épaule arborée un signe distinctif, je n'avais toutefois pas l'opportunité de montrer cet audacieux ajout fait à la pointe d'un couteau dans un rituel d'initiation. Mon frère semblait connaitre la nouvelle et je le laissais entamer les présentations, pour autant je pris les choses en main quand il fallut parler de la mission :

    - Sais-tu de quoi on est chargé ? Prenant en compte sa réponse, je continuais. Le dénommé Jinto nous a expliqué que tu devais trouver "ta voie", et qu'on était là pour ça, je pense que c'est n'importe quoi et que tu n'as pas besoin de nous pour t'aider. Je ne vais donc pas prendre le temps de jouer le pédagogue avec toi, en discutant des tenants et des aboutissants du chemin que tu as choisis. Je pris un instant pour voir sa réaction, et sa potentielle réponse. Tu es une genin, mais cela ne veut rien dire. Enfin si, cela veut dire que s'il t'arrive quelque chose, c'est lui et moi qui sommes responsable devant le kage. Je désignais de l'index mon frère, puis moi. C'est de la bureaucratie. J'ai été chuunin avant qu'on me rétrograde, donc je ne prends jamais en compte le rang puisque les compétences vont plus loin qu'un simple mot. Une fois sortie du village, tu es responsable de ta propre sécurité, mais en tant que coéquipier, on est là pour te soutenir, comme tu es là pour nous soutenir.  

    On n'était pas là pour jouer les parents-poule : Si elle était "l'homme' de la situation, elle pouvait comprendre la chose. Ce n'était pas une question de confiance, mais bien de propre identité : Shinjin, comme moi, avait été aiguisé par l'expérience, les événements et le désir de rester en vie tout en protégeant l'autre. Trouver sa voie, ce n'était pas quelque chose qu'on réfléchissait : On la trouvait, un point c'est tout. Dans les ténèbres ou la lumière. Seuls les philosophes cogitaient sur leur existence, en passant à côté de bien des choses... Ce n'était pas rendre service à cette Rina que de jouer au professeur alors qu'elle était, comme nous, sortie de l'adolescence.

    - Pour cette mission, je pense qu'on n'aura pas à jouer de la hiérarchie : En tant que juunin, je suis supposé être ton supérieur. Même si le rang ne veut rien dire, l'expérience des missions et de la direction de troupe ne peut être inventé. Cependant, pour surveiller si un lieu est hanté ou non, il n'est sans doute pas nécessaire que l'on joue les donneurs d'ordres. Voici donc ma seule instruction, qui changera si l'on se trouve devant un danger assez grand pour que je change d'avis : Fais ce qui te semble nécessaire. Je te laisse le définir. Jetant la capuche noire sur mes cheveux roux, je fis signe de commencer à marcher. Si mon frère voulait bavarder avec la jeune fille, je lui laissais toute latitude alors que j'emboitais le pas. On a trois jours de route jusqu'à la Province de la Forêt Étrange, une fois arrivée, on n'aura qu'à suivre l'odeur de cendre. Une petite boutade camouflé sous le tissu sombre.

    Un trio, guidé par une masse noire sur la route forestière... C'était le début d'une grande aventure, ou un drame sans nom.


    CEYLAN



    Genin de Jujou / Mort au Printemps 806
    Yasuda Rina
    Genin de Jujou / Mort au Printemps 806
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    Yasuda Rina
    [Mission rang C] Découvrir la vérité.  F0tr MESSAGES : 10
    XP'S : 54
    Inventaire

      Inventaire
      Objet: _ Morceau d'Ambre Bleu.


    “Sur la terre tout à une fonction,
    chaque maladie une herbe pour la guérir,
    chaque personne une mission*.”


    ─ FORÊT DES CENDRES ─
    ─ HIVER 805 ─

    Feat. les frères Seki


    Ce matin-là, comme à mon habitude, j’avais quitté mes quartiers en espérant me voir confier une mission. Pas une de ces ennuyeuses missions qu’on refilait aux plus jeunes et aux moins gradés des apprentis à Jujou, non… Quelque part j’espérais pouvoir fouler les landes qui s’étendaient à l’extérieur du périmètre du village. Même si pour cela je devrais apprendre à coexister avec des ninjas férus de techniques chakratiques ; aux opinions aux antipodes des miennes… Si je ne commençais pas maintenant à apprendre les rudiments du politiquement correct ; alors je n’évoluerais jamais.

    Pareil à un signe du destin, Jinto était venu me trouver très tôt ce matin pour m’annoncer mon départ en mission le jour même. Je n’avais même pas cherché à le questionné, puisqu’après m’avoir sobrement détaillé la situation il m’avait annoncé manquer de temps pour s’épancher en anecdotes superflues et en politesses avec moi aujourd’hui.

    « — Bien, où dois-je rejoindre mes coéquipiers ?
    Aux portes du village. Je dois encore leur annoncer la nouvelle, j’espère réussir à les trouver rapidement. Prends le stricte nécessaire pour une mission de plusieurs jours et rends-toi directement au point de rendez-vous. Ils sauront te reconnaître.  »

    Je fronçais les sourcils, quelque peu froissée de devoir faire du planton sans savoir qui guetter exactement, mais soit. S’il y avait bien une chose qu’on apprenait rapidement aux apprentis, c’était à acquiescer sans remettre en cause les paroles des plus hauts gradés que nous. Aussi hochais-je la tête pour signifier à Jinto mon approbation. J’attendais qu’il me fausse compagnie, mais il s’attarda une minute supplémentaire. Son visage trahissait le doute. Sa main vint se poser sur mon épaule et la serra comme pour me forcer à écouter et assimiler la suite :

    « — Tires profit de cette mission s’il-te-plais Rina. C’est une occasion rare de pouvoir montrer de quoi tu es capable ; une occasion rare de trouver ta voie. Fais abstraction de tes aprioris et suis ton instinct. Samuraï ou non, on est tous fier de te compter parmi nous.  »

    Je retins maladroitement un claquement de langue irrité face à son discours moralisateur.

    « — Je vais faire de mon mieux.  »

    Avec un geste que j’espérais doux mes doigts chassèrent les siens de mon épaule.

    « — Je suis une grande fille, j’ai compris ce qui m’était demandé. Tu devrais y aller maintenant, ou tu vas finir par nous mettre tous les deux en retard.  »

    Un grand frère un peu trop protecteur. Voilà comment je voyais Jinto. A l’instar de beaucoup d’autres qui voyaient en moi qu’une donzelle en détresse ou quelque chose s’en rapprochant dangereusement. Mais je n’avais jamais eu besoin d’eux pour prouver que je me débrouillais très bien toute seule. Comme une grande. Avec ou sans chakra. Ce ne changeait absolument rien.

    ---

    Moins d’une vingtaine de minutes après mon échange avec Jinto, j’étais déjà prostrée aux portes du village, mon sac prévu pour les longues missions placé entre mes jambes. Si Jinto avait eu la gentillesse de me résumer la situation en quelques mots, il s’était bien gardé de me révéler l’identité de mes coéquipiers. J’imaginais qu’il avait fait ça à dessein, pour palier un éventuel refus qui l’aurait obligé à choisir de nouveaux prétendants au poste… Mais tout de même. Je n’appréciais pas particulièrement faire équipe avec de parfait inconnus. Depuis le temps qu’on se connaissais, même si cela n’était pas très professionnel de ma part, j’espérais secrètement que Jinto en ait tenu compte. Je pouvais supporter beaucoup de monde, mais j’avais une sainte horreur des beaux parleurs, des grandes gueules et de ceux qui se croyaient inébranlables. L’art du Bushido m’avait au moins appris ça : à évoluer en toute humilité.

    Mes mains se serrèrent autour du manche de mon Naginata, sur lequel je pris appui pour maintenir ma position en attendant… En attendant qui ? Allait-on vraiment réussir à me reconnaître ou étais-je destinée à attendre jusqu’à la fin du jour ? Allait-on m’oublier ? Consciemment parce qu’on ne désirait pas s’encombrer d’un apprenti qui n’avait aucune idée de la voie qu’il désirait épouser ; ou même inconsciemment s’ils ne réussissaient pas à me reconnaître… Arrête de réfléchir Rina, c’est n’importe quoi ! Je laissais échapper un soupir tout en sondant la population avoisinante en quête de tout et n’importe quoi. D’un signe. J’étais à deux doigts de me lancer dans une partie de « Obéis-moi » lorsque, par un parfait coup du hasard, mes yeux s’accrochèrent à la chevelure orange vif du créateur de ce petit jeu d’enfant. Shinjin, qui venait de déboucher d’un croisement de rue reliant la place au quartier militaire, fendait maintenant la foule de toute sa haute stature. Aussitôt je pris conscience du masque qui lui barrait le visage. Que lui était-il arrivé ? Un frisson d’appréhension me traversa l’échine lorsque je compris qu’il se dirigeait droit vers moi. A moins de vingt mètres, je pris conscience de la seconde tâche orange vif qui lui flanquait le coude : son frère ainé. Si l’idée d’aborder Shinjin m’avait traversé l’esprit une seconde, à la vue de Jun’Ichiro l’idée me quitta complètement. Je connaissais aussi peu Jun’Ichiro que je connaissais bien son cadet. Le soleil et la lune. Yin et Yang. Je m’étonnais même parfois qu’ils s’entendent aussi bien alors que tout semblait les différencier. Peut-être était-ce dû aux six années qui me séparait de l'aîné Seki ; toujours était-il que Jun’Ichiro m’avait toujours inspiré du respect et une bonne part d’appréhension aussi.

    J’hésitais une seconde à détourner les yeux et à faire comme si je ne les avais pas remarqués, ne me doutant pas une seule seconde qu’ils puissent être mes coéquipiers pour la mission. Cependant Shinjin ne m’en laissa pas l’occasion. Il me salua tout en menant les présentations avec son flegme naturel. Je hochais la tête pour signifier mon écoute et laissais planer un « Enchanté » lorsque vint le moment de me présenter.
    Sans nous laisser le temps de souffler Jun’Ichiro enchaîna directement sur le vif du sujet en me questionnant.

    « — Sais-tu de quoi on est chargé ?
    Mon supérieur m’a expliqué les grandes lignes, mais je ne suis pas contre une piqure de rappel. Histoire de partir sur de bonnes bases.  »

    Lorsque l’ainé Seki m’annonça les aveux de Jinto quant à mes incertitudes à propos de mon avenir, je ne pu contenir une grimace. Fort heureusement pour moi Jun’Ichiro se montra compréhensif et balaya tout ça d’un « je pense que c’est n’importe quoi » qui m’allégea les épaules d’un poids inutile à cette mission… J’étais déjà plus amène à l’écouter et à me plier docilement à ses directives, maintenant que je constatais qu’il ne détonait pas comme responsable d’équipe. La confiance en son chef d’équipe était primordiale pour mener à bien une mission ; c’était de notoriété publique et je m’en réjouissais à cet instant. Mon regard déterminé se planta dans le sien sans une once de défi tandis que je l’écoutais m’exposer la situation calmement. Il me désigna son frère et je du faire un gros effort pour que mes yeux ne suivent pas la même tangente. Trop naturelle comme je l’étais en compagnie de Shinjin, j’avais peur de ce dont nous pourrions avoir l’air si jamais je me laissais aller à mes taquineries habituelles devant Jun’Ichiro.

    Surtout, garde ton calme Rina.

    En écoutant Jun’Ichiro parler de bureaucratie, le souvenir de quelques rumeurs qui avaient couru aux sujet des deux frères me revint insidieusement. Je n’y avais jamais vraiment prêté d’oreille attentive car je n’aimais pas juger les autres sur des rumeurs de couloirs ; d’autant plus que si je pouvais tout nier en bloc pour Shinjin, que je connaissais assez pour pouvoir en attester ; je doutais fort qu’il puisse en être autrement avec Jun'Ichiro… Comment un garçon de son âge aurait-il pu aussi mal tourner avec la mère et le frère qu’il avait eu, simplement à cause de son père ? Quoique à bien y réfléchir, l’historique de leur famille avait de quoi faire dévier n’importe quel adolescent vers des chemins plus obscures. Je n’étais pas certaine qu’on puisse vraiment lui en vouloir. N’avait-il pas simplement fait ses choix ? Voilà, il avait fait ses choix, ça ne regardait que lui. Tout comme mon absence de choix ne devrait regarder que moi.

    Je fis un effort pour raccrocher au discours de Jun’Ichiro en espérant que mon petit écart ne se soit pas fait remarquer. J’hochais à nouveau la tête pour tout signe d’approbation lorsqu’il rejeta sa capuche par-dessus sa chevelure flamboyante. Il nous fit signe de nous mettre en route aussi ramassais-je mon paquetage pour le passer autour de mes épaules. Les frères avaient fait le choix de moins s’encombrer que moi. Était-ce l’expérience qui en était à l’origine ? Je les analysais une seconde en m’obligeant à retenir les détails qui me semblaient astucieux pour pouvoir m’en inspirer à l’avenir. Autant tirer un maximum de cette expédition en leur compagnie.

    Au bout de dix minutes à peine, désireuse de briser le silence entre nous, je me rapprochais de Shinjin pour lui murmurer quelques mots :

    « — Trois jours de route, rien que ça…  »

    Relevant les yeux vers son visage son masque raviva ma curiosité.

    « — Et tu peux m’expliquer ce qu’il est arrivé à ton visage ?! Encore une donzelle qui n’a pas supporté d’être éconduite par ta petite personne ? »

    Lançais-je tout en lui taquinant les cotes d’un léger coup de coude. Je me retins maladroitement de rire à ma propre boutade. Mais au fond, son regard perçant me manquait.

    * Citation de Jean Desgranges, La Belle de Kharbine.
    CEYLAN



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    Découvrir la vérité
    Avec Seki Jun’Ichiro & Yasuda Rina ─ Forêt de cendre─ Hiver 805



    Quelques minutes à peine s’étaient écoulées depuis notre retour que déjà nous retrouvions mon frère et moi la sortie du village. Jun’Ichiro n’avait pas jugé nécessaire que nous primes le temps de rassembler de nouvelles affaires. Après tout, nous étions déjà équipés et nos sacs regorgeaient encore de denrées en tout genre et tout le nécessaire à la survie en nature. Une chance finalement que notre mission précédente fut réalisée sans accroc. Je suivais donc mon ainé vers l’escalier principal qui retombait en serpentin autour du plus gros tronc de la forêt. Si de prime abord, j’avais quelque peu ronchonné de me retrouver aussi vite sur les routes, je devais bien reconnaître que la présence de Rina en mission m’intriguait grandement.

    Cela faisait quelque temps que je ne l’avais pas vu, faute à nos emplois du temps respectif. Du moins espérais-je que s’en était la raison et non un quelconque malaise. Plus surprenant était le fait que son supérieur ait décidé de l’assigner à notre duo. La coïncidence me semblait trop grosse pour être exempte de calcul. Nous devions l’aider à « trouver sa voie », la formulation était un peu plus vague et je trouvais sans peine une dizaine de réponses différentes entrant dans la définition. Était-ce dû à son refus d’employer le chakra ? Ou peut-être à son éternelle stagnation au rang de génin ? Ou encore était-ce simplement en raison d’un blocage autre dont j’ignorais toute l’existence… En bref, mon frère et moi étions chargés d’offrir un soutien pédagogique sans connaitre les objectifs réels de la démarche… Bien un truc de Samouraï ça.

    Comme répondant directement à mes pensées, Jun’ détourna tout juste la tête vers ma direction pour m’adresser deux mots. Lui aussi semblait penser que le vieux guerrier ne s’était pas montré très clair sur ces attentes. Peut-être était-ce à dessein ?

    « Je ne peux pas dire que ça m’étonne que quelqu’un puisse juger notre « intervention » nécessaire auprès de Rina… En revanche j’ai beaucoup plus de mal à croire que c’est Jinto qui nous l’ait demandé. »

    Pour moi le samouraï était l’archétype même du sabreur féru de son bushido. À chemin entre combattant impitoyable et fervent croyant, je ne l’imaginais que difficilement renier ne serait-ce qu’un trait de son précieux code. Alors faire appel à des shinobis pour l’aider ? Étonnant. En tout cas nous avions bien vite déboulé auprès de la jeune guerrière et voyant mon frère ralentir la marche à notre approche, je devinais qu’il attendait de moi quelques présentations. Me plantant donc entre eux deux je souriais l’air de rien, chassant bien loin mes interrogations.

    « Salut Rina, quelle surprise de te revoir dans ses conditions. Je te présente mon frère Jun’Ichiro. Rina, Jun. Jun, Rina. »

    Reculant d’un pas après ma modeste intervention je laissai à mon frère le soin de faire son brief. Si sur le papier nous étions égaux, j’avais pour habitude de le laisser prendre les décisions « stratégiques ». Autant profiter de son cerveau plutôt que de me bousiller les neurones à essayer de trouver un plan d’attaque. Un peu inquiet, bien que je ne pusse réellement savoir pourquoi, j’avais donc écouté la diatribe de mon ainé sur cette mission secondaire étrange. Dire que j’étais surpris aurait été un euphémisme. Bien entendu je connaissais bien les opinions de mon frère. Je savais que la méritocratie était au cœur de ses convictions et qu’il entretenait un rapport particulier avec les libertés individuelles. Pour autant, je ne l’imaginais pas défenseur d’un tous égaux dans le cadre d’une mission. Était-ce pour répondre à la demande si particulière de Jinto qu’il contraignait la génin à prendre les responsabilités allant avec une certaine liberté de mouvement ? Ma théorie me semblait plutôt prometteuse, c’était bien le genre de mon frangin. C’était fin comme approche, très fin, ça s’mange sans faim.

    Finalement et après avoir terminé son long monologue, Jun enfonça ses cheveux roux sous le voile de sa capuche et nous primes la route de la forêt. Dans un premier temps, un silence religieux entourait notre procession. De temps à autre j’échangeais quelques regards avec Rina, puis l’instant d’après avec Jun’. J’avais tendance à oublier que ces deux là ne se connaissaient sans doute que de vu. Rien de très surprenant, Rina étant déjà de quatre ans ma cadette, elle appartenait sans doute à un autre monde pour mon ainé. Nous atteignons les prémices d’une clairière quand ce fut finalement le génin qui rompit le silence, venant marcher à mes côtés elle murmurait ses mots, comme craintive d’être prise en flagrant délits par Jun’.

    « Notre mission précédente nous a fait remonter jusqu’à la frontière sud de Numa no Kuni. En rentrant de celle-ci on risque d’avoir de sacrées crampes. »

    J’avais volontairement haussé le ton, afin de montrer à Rina que l’on pouvait converser librement. Nous étions encore bien loin du théâtre d’opérations et encore à quelques mètres de notre village, les risques étaient un peu plus faibles. Partageant un regard un brin amusé avec la jeune samouraï, je la vis dévisager avec curiosité les détails gravés à même le bois de mon masque. Surpris, je l’écoutai me demandant des détails quant à ma blessure. Depuis combien de temps je ne l’avais plus croisé sérieusement ? Cela devait bien faire quatre années complètes que nous rentrions tous en sale état après notre fameuse mission.

    « Si seulement c’était qu'une… Mais ,non. Elles étaient trois. »

    Marquant un léger temps d’arrêt, espérant laisser planer au moins les bribes d’un doute, je prenais d’un ton plus sérieux.

    « J’ai perdu mon œil lors d’une mission. Un Yokai un peu plus robuste que les autres avait croisé notre route. Mais je te rassure, j’ai peut-être perdu un œil, mais lui, il est mort. »

    Accompagnant mes paroles, j’avais ôté mon masque le temps d’un instant, dévoilant ainsi la cicatrice qui barrait mon œil aveugle. Ne souhaitant pas m’étendre outre mesure sur cet aspect peu ragoutant de mon existence, j’avais opéré un habile changement de sujet en renvoyant la balle à l’envoyeur.

    « Et toi alors qu’est ce que tu deviens. Toujours génin ? »


    -3 jours plus tard-


    Durant trois jours, exactement comme l’avait prédit Jun’, notre petite troupe put poursuivre son chemin sans encombre. Plongé dans l’hiver, la région ne fourmillait guère d’activité et il était presque rare de croiser le moindre animal. Une longue marche dans le froid et l’humidité qui nous avait menée droit jusqu’à notre objectif. À mesure que nous approchions, le décor s’était mis à évoluer. La verdure et la vitalité des forêts du sud avait progressivement laissé sa place aux arbres calcinés et à un silence malsain. Nous étions encore à quelques encablures du centre de l’ancien village indépendant et pourtant nous pouvions déjà voir un très léger tapis de cendre recouvrir l’ensemble du paysage. L’atmosphère se faisait plus lourde et étant donné que nous approchions de notre objectif, Jun’ avait ordonné une petite halte. Du moins c’était ce que j’avais imaginé de prime abord avant de le rejoindre et de constater la raison de sa prudence. À moins de trois pas devant nous, le léger tapis de cendre se transformait en un tapis plus épais, créant une délimitation presque surnaturelle. Je remarquai alors que je m’approchai du phénomène, que mon champ de vision s’était retrouvé obscurci et j’avais beau lever la tête, je ne pouvais plus discerner le soleil. Une sorte de brume - ou bien était-ce de la cendre en particules fines – obstruait ma vision et je peinais à deviner la silhouette de Rina, à quelques pas derrière moi. Reniflant bruyamment, je jetais un regard entendu avec mon frère et laissai mon incompréhension s’exprimer à travers un sourire.

    « On dirait qu’on approche. »
    CEYLAN



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    - Il est curieux que ton mentor n’est pas pris le temps de t’expliquer sur quoi il t’envoyait… Il délègue beaucoup.

    Une pique sans en être une. Il était incorrect d’ainsi prendre les gens pour des pièces à avancer ou reculer selon les besoins… Comme il était assez impoli de demander aux gens d’être des professeurs alors qu’on avait autre chose à faire. Pour autant, je ne me formalisais pas et je rappelais le tout avant mon discours :

    - Récemment, un camp d’indépendant à brulé. Il avait été attaqué par des gobelins, on peut donc mettre la faute sur ces yokaï, sans preuve du contraire. Il ne reste qu’un champ de cendre et les locaux murmurent que c’est hanté aujourd’hui… Notre mission est donc de vérifier si cela est vrai ou non. Je ne donnais pas mon avis, très négatif sur la tendance des civils à se donner à la superstition. De toute façon, il fallait obéir : Que je trouve cela idiot ou non. La forêt des cendres, comme elle est appelée aujourd’hui, est donc notre destination.

    Tout de suite, j’avais expliqué ma perspective de cette équipe improvisée et surtout de ce qui était attendue d’elle : Si le samouraï voulait qu’on la prenne sous notre aile, j’étais de l’avis de seulement l’encadrer et de la laisser battre de ses propres ailes. C’était formateur ? Je ne voulais pas m’en occuper ? Un peu des deux, son âge était proche du mien et je n’avais pas la personnalité d’un professeur émérite, je pouvais juste la protéger comme je pouvais. Devant mon discours, elle avait paru comprendre et apprécier : Au moins, je n’avais pas affaire à une forte tête. C’était un peu le but d’annoncer de but en blanc que je n’allais pas la chaperonner, pour autant je me doutais bien que j’allais devoir faire un double rapport au retour : Celui pour la mission officielle et celui pour l’officieuse, concernant la personnalité et l’attitude de la demoiselle.

    “En tout cas, la concentration n’est pas son fort.”

    D’un œil sévère, j’avais vu son regard se voiler derrière des pensées contraires… Qu’importe, j’annonçais encore et toujours mes intentions, qu’elle écoute ou non. Une fois lancées sur le chemin, j’écoutais d’une oreille vague la discussion des deux coéquipiers du jour : Ils se connaissaient et les petites blagues entre eux désignaient clairement une relation de camaraderie, d’amitié… En parallèle, le retour de bâton de Shinjin me fit rire jaune dans l’ombre de ma capuche. “Trois ?” Quelle était l’intention du petit ? Je n’en savais trop rien, mais une perspective était de rendre jalouse cette fameuse Rina que je découvrais alors qu’il semblait la connaitre depuis un petit moment.
    Tout de suite après, il avait donné la vraie raison et un léger frisson m’emplit en me rappelant, avec sa phrase, cette fameuse attaque de yokai qui avait emporté son œil. Si je lui avais fabriqué un masque, il demeurait une vraie obstination dans mes travaux pour lui fournir un œil tout neuf… Seulement, mes connaissances étaient dans l’ingénierie, pas dans la biologie et actuellement, je ne pouvais que lui faire un organe en bois, bien inutile pour voir.

    Dans mon dos, il bougea, sans doute pour montrer son visage précédemment dissimulé, pour ensuite changer de sujet en la lançant sur sa propre destinée. Il avait honte de ce récit ? De ce handicap ? Mon sourire devint un rictus douloureux, la chair était faible et on pouvait en retirer un sentiment d’inconfort. Si ma taille et ma faiblesse physique m’avaient tiré des émotions brutales, notamment la jalousie envers d’autres, j’avais assez tôt dépassé cette limite en me focalisant plutôt sur le développement… Mais on ne m’avait jamais retiré quelque chose. Si la vision avait une limite, celle de Shinjin était encore plus réduite. C’était si fragile. Il était devant, avec son sabre, et bien que j’essayais de le soutenir et de le protéger le plus possible avec mon art des marionnettes, il fallait avouer que j’étais le plus protégé… Plusieurs boucliers, de bois ou de chair, me séparait des menaces.

    “Alors, tu es mon bouclier ?”

    Secouant la tête, refusant cette analyse trop froide, j’avançais en me coupant de leur conversation. Le sujet de Shinjin me faisait du mal, autant par son destin que par ma propre approche de la chose : mauvais frère ? Peut-être… J’étais trop froid, trop mauvais peut-être à l’intérieur. J’avais coupé les ponts avec mes émotions, sans jamais totalement fermer la valve, et les quelques sursauts me donnait l’envie de vomir. Si la chair était faible, la psyché était catastrophique.

    Le rouquin derrière moi était mon seul lien, encore, avec l’humanité de la famille Seki : Pas d’amour, que des besoins physiques assouvit avec une efficacité presque mécanique. J’étais aidé par un minois sympathique, de grands yeux colorés qui, associé à mes cheveux rougeoyant, attiraient assez bien les femelles. Je n’en éprouvais aucune fierté.

    Bien que fait de chair, j’essayais de m’approcher le plus possible de la marionnette pour éviter tout problème.

    Si tout était mathématique, scientifique, logique… Alors, je pouvais maitriser, mais si les émotions rentraient en jeu, alors on perdait tout. C’était la misère de l’existence et je fuyais totalement la pensée médiocre, mais fondamentale, pragmatique, de me couper du monde en effaçant le seul lien. Pour le Jashinisme, Shinjin devait être épargné de cette vie qui l’avait déjà handicapé, mais ce qu’il restait d’humain chez moi se refusait à avouer, même en pensée, cette réalité religieuse qui se heurtait avec mes sentiments de grand frère. Tout pouvait être si simple… J’essayais sans jamais arriver et j’en éprouvais une sensation de chaud froid.

    Les trois jours qui suivirent furent assez banals : Si les deux discutaient comme de vieux amis, je restais en retrait, tâtant toujours du bout de mon index le tatouage qui me permettait d’extraire le Piquant de sa cachette chakratique. Bien qu’on était sur le territoire de Jujou, un groupe de trois pouvait être la cible de bandits de passage. Seulement, rien n’était arrivé et je restais, penaud, avec l’envie irrépressible de donner des sacrifices à mon Dieu sans permettre à mon rêve de se réaliser. La vie scandaleuse de voleurs était facilement jugeable, c’était ce type de chose qui me permettait de ressentir un certain contrôle.
    Ce contrôle, la nature l’avait perdu : Le feu et les événements humains avaient transformé la verte forêt en un champ de cendre qui gênait la visibilité. C’était ce flou grisâtre qui pouvait inspirer aux faibles d’esprits quelques silhouettes fantomatiques… Ou bien, il y avait vraiment quelques choses ?
    Shinjin fit l’insulte d’avancer ce qui était observable : On approchait. Il avait un talent rare pour exprimer des choses parfaitement inutile puisque visible… Mais bon, c’était ainsi. Hochant la tête pour ne pas avoir à répondre, je me fendais néanmoins d’une prévention légitime :

    - Des gobelins peuvent encore trainer, prenez garde. Gardant la paume sur le cercle enlacée de ligne diagonale, j’avançais, l’air sévère, dans le nuage de cendre, en quête d’un signe… Ou de rien du tout.

    Devant la visibilité qui décroissait au fur et à mesure de mon approche, je me décidais enfin à sortir ma marionnette dans un nuage presque invisible dans la cendre environnante. Le scorpion mécanique se tendit quand je connectais mes fils à elle.

    Simple précaution.

    J’espérais que Rina n’allait pas avoir peur de cette apparition subite : Elle ne connaissait pas mes capacités ou l’apparence de mon arme.

    CEYLAN



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    "Si faible."

    Sortant du nuage de cendre, l'air presque penaud, j'amenais avec moi le scorpion qui transportait, sur son dos, le corps de mon frère et de Rina : Les particules dans l'air avaient eu raison de leur grande forme physique et je me retrouvais avec deux maladifs petits héros qu'il fallait rapatrier au village illico... Ils toussaient, crachaient et vomissaient parfois. Une maladie ? Ou bien les conséquences de l'air souillé ? Je n'en savais rien, mais devant cette vision, je fus moi-même victime d'un certain inconfort.

    En tout cas, ce n'était pas aujourd'hui qu'on allait résoudre les secrets de ce camp déchu... Soupirant, me mettant à avoir une petite toux, je me mis à accélérer le pas pour arriver le plus vite possible dans mon village où les patients pourraient recevoir les meilleurs soins. J'espérais que moi aussi, j'allais bien me porter, à mobiliser mon chakra et mes capacités aussi longtemps.
    C'était un échec, avant même d'avoir commencé la mission, elle était déjà terminée... Une certaine frustration naissait en moi et, en marchant, je me surpris à serrer les dents. Quelle idée de venir ici sans préparation, ou bien un équipement pour se protéger des saletés environnantes. J'avais été bête, tellement bête, et surtout assez arrogant : C'était ma faute, j'avais mal dirigé les choses.

    - Cela n'arrivera plus. Dans le brouhaha des poumons, mon murmure ne fut qu'à peine perçu. Les pattes du Piquant se firent plus rapide sur la terre meuble.

    Qu'importe maintenant, il fallait rentrer.

    CEYLAN





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