Le commerçant, l’air peiné face aux élans de patience et de politesse exceptionnellement déployés par le Chûnin, se gratta l’arrière de la tête en faisant la moue.



Sa tête se déporta rapidement de droite et de gauche, signifiant une fois de plus son ignorance, et Radagon dut canaliser toute la bienveillance factice possible pour décrocher un vague sourire et faire mine de prendre des notes sur son carnet.



Un hochement de tête plus tard, l’Akamatsu se retrouvait à nouveau esseulé dans l’artère du centre ville de Sakyuu, à la lisière entre les quartiers résidentiels et commerçants, avec ses interrogations pour seules compagnes. Sans se décourager, mais en éprouvant tout de même le trépignement de l’impatience, le noble soldat des Dunes se remit en marche vers le quadrant qu’il avait identifié. Là où, supposément, les derniers événements s’était déroulés. Là où une Torche Humain avait été aperçue, hors de contrôle, avait de mystérieusement disparaître. L’incident était tout sauf anodin, surtout au sein d’une cité qui avait fait du Carbonisme son culte le plus répandu et influent, et plus que de découvrir la vérité, c’était bien de faire de cette dernière un levier qui figurait dans les plans de Radagon. Ce dernier rejoignit rapidement la zone indiquée par ses précédents témoins et commença à prospecter auprès des locaux, s’immisçant dans la foule avec l’aplomb et la décontraction propres à son rang. Ses iris verdoyantes quelques fois allèrent se perdre dans les prunelles de jolies jeunes femmes, qui lui rendirent pour certaines cet ersatz d’attirance mutuelle, mais l’héritier Akamatsu se ravisa chaque fois pour se concentrer sur sa tâche.

Après plusieurs séries de questions posées à différents habitués du quartier, Radagon dut cependant bien se rendre à l’évidence : soit il jouait de malchance dans le choix de ses interlocuteurs, soit… une omerta bien plus lourde de sens était à l’oeuvre. Tout ceci, songea-t-il, portait la marqque de l’Ordre de la Flamme Noire, seul corps de l’armée religieuse à avoir tant les compétences que le mobile pour faire ainsi taire un Homura Bito en liberté. Décidé à poursuivre son travail d’investigation, l’Ecarlate n’en devenait pas moins avec le plus de plus en plus sceptique. Mais plus grands avaient été les moyens pour couvrir cette histoire, plus lourd serait le secret qu’il pourrait en déterrer.

Et c’était bien là tout l’enjeu pour Radagon, si il voulait pouvoir commencer à exercer la moindre pression sur le Temple.