Une rumeur étrange était parvenu au prêtre renard, tout avait commencé avec la remarque d'une vendeuse, celle qu'il lui rappelait une autre prêtresse du nom de Meiyo. Après avoir discuté avec plusieurs personnes, il pouvait avoir des doutes sur le fait qu'elle était potentiellement bénie par la déesse. Forcément... en tant que grand fidèle d'Inari il ne pouvait pas partir sans au moins aller la saluer non? C'était tout ce qu'il y avait de plus normal.

**J'ai pas envie d'y aller...**

**C'est juste d'aller présenter mes hommages c'est rien, on partira vite**

**Promis?**

**Promis**

Shingen avait entendu dire qu'ici, les femmes étaient habitués a ce qu'on leur offre des fleurs. Il est aisé de comprendre qu'il était dur d'offrir des fleurs a une femme dans le village des dunes, autant dire... Il n'y connaissait rien donc il allait avoir du mal a savoir lesquelles acheter, c'est donc perdu qu'il commence a tourner dans les échoppes embaumées avant qu'une vendeuse lui vient a l'aide... Ce fut donc avec un petit bouquet de roses rouges qu'il sortit, apparemment c'était ça que les femmes aimaient qu'on leur donne.

C'est donc d'un pas rapide qu'il se dirige vers le temple, confiant en les conseils que lui avait donné la vendeuse, comment il pouvait penser qu'une femme ignorerait ce qu'une femme voudrait? Il ne fut pas dur pour lui de reconnaître la prêtresse aux cheveux de feu aux descriptions qu'il avait déjà eue. Son masque retiré, le prêtre aux yeux de renard s'approche un sourire aux lèvres:

"Bonjour mademoiselle, j'ai entendu dire que vous étiez bénie de la présence d'Inari. En tant que fervent prêtre, je viens vous présenter mes hommage. Je m'appelle Usui Shingen."

Sortant les quelques roses, il s'incline et les tends vers elle. Ne remarquant pas les yeux ronds d'autres religieux et certains apprentis se mettant a même rougir de la situation. L'incompréhension entre Shingen et la vendeuse, c'était qu'elle avait crue qu'il voulait la séduire.

Shingen était subjugué par les yeux de la belle prêtresse, fendu comme les siens, il y décelait une beauté incompréhensible au commun des mortels. Oui... la fameuse prêtresse renarde Meiyo était digne d'être un vaisseau de la messagère de la déesse a son apparence, est ce qu'elle possédait la grandeur d'âme nécessaire? Il n'était personne pour en juger, la messagère ayant sûrement eue ses raisons pour la choisir.

**Ou c'est une usurpatrice.**

**Non non, pourquoi elle le ferait c'est pas une prêtresse d'Inari**

**Je l'aime pas. Puis tu l'as foudroyée ou quoi?**

C'est vrai que la réaction de Meiyo était des plus étranges, comme si elle était foudroyée sur place. Assez pour provoquer une vague inquiétude chez le jeune homme, est ce que son renard était lui aussi bougon en voyant un autre possédé? Le renard blanc était vraiment de plus en plus perplexe avant qu'elle finisse par lui poser une question a laquelle il aurait du être préparé... après tout les deux prêtresses devaient se côtoyer:

"Vous avez vu clair en moi, en effet nous partageons un lien de parenté. Néanmoins il me serait compliqué d'en dire plus, nous nous connaissons que depuis un ou deux jours... Une histoire courte a résumer, mais "

Son sourire perdure mais l'inquiétude commence a poindre dans ses yeux, peut être était-elle vraiment en pâmoison et elle allait finir par s'évanouir? Ce serait mauvais s'il commençait a faire s'évanouir les prêtresses du coin en leur offrant des fleurs. C'est avec une inquiétude sincère qu'il franchit le pas qui les séparait pour poser sa main avec douceur sur le bras de l'autre renarde, le sentiment perçant peut être trop dans sa voix lorsqu'il s'adresse de nouveau a elle:

"Vous allez bien? Votre état m'inquiète, souhaitez vous qu'on rentre que je vous prépare un thé? Je sais que cela paraît inconvenant, mais on dirait que vous allez tomber sur place."

Et ça, il préférait vraiment l'éviter...

**Elle est polie d'un coup, je suis sûr elle a compris c'était lequel le plus renard d'entre vous**

**Mais... ça veut rien dire...**

**M'enfiche j'entends pas**

Dès fois, la relation avec Ari pouvait être fatigante et la c'était un de ces jours. Il ne comprenait pas la réaction de la renarde, elle était pire qu'un chien qu'on essayait de mettre dans un bain après avoir été dans le désert. Adressant un grand sourire a Meiyo, il s'incline doucement, la fixant de ses yeux de félin, il penche doucement la tête avant de s'incliner en réponse a son salut. Le prêtre des renards n'était pas forcément vexé par sa réaction, ce n'était pas comme si c'était fréquent que des possédés se rencontrent:

"Je suis enchanté Meiyo-chan. Il n'y a nulle impolitesse, j'aurais été pris moi aussi de stupeur si vous étiez arrivée dans mon sanctuaire avec des roses. Tsukuyomi-sama a de la chance d'avoir une prêtresse telle que vous"

**Arrête les compliments elle va trouver ça louche**

**Aucune femme déteste les compliments**

Shingen l'écoute renoncer vis a vis de ses histoires de famille. Pas que cela était quelque chose de compliqué mais... il n'était pas sûr, même si la bague que Kaede, sa mère adoptive au temple lui avait expliqué qu'il portait le symbole de sa famille et que Shizuka était sûre d'elle... assez sûre pour l'avoir ouvertement menacé de mort... bizarrement.

"Disons que... je réalise mal. Il y a quelques jours, j'arrivais a Toge, j'étais un orphelin recueilli par la prêtresse d'Inari. Aujourd'hui... Shizuka-sama est ma grande soeur. C'est assez compliqué a digérer et ça paraît encore assez fou. Néanmoins elle avait l'air sûr d'elle, c'est plus moi qui a du mal a comprendre un peu cette soudaine bonne fortune. Ce n'est pas forcément beaucoup plus compliqué que ça, vous ne m'importunez pas c'est juste assez... simple? On aurait dit une rencontre voulue par les dieux."

Oui, laissons le négatif sur lequel on a aucun pouvoir de côté, le père dépravé, la mère suicidée sont des choses sur lesquelles Shingen n'avait jamais eu aucun contrôle. Dire que ce n'était pas ses histoires de familles était faux car il pouvait comprendre que la menace de sa grande soeur était directement liée au traumatisme provoqué par cette histoire. Mais dans l'absolu elle n'influençait pas la vie actuelle du renard, après tout... cela ne changeais rien a sa vie qu'il soit un dépravé...

Elle allait bien, son geste de la main lui permis de s'en rendre compte assez vite a vrai dire. Décidant de ne pas prolonger le contact plus que nécessaire, il retire sa main avant de réfléchir a sa demande. Il faut dire qu'elle semblait partager son envie de poser des questions... ou c'était son imagination? Le renard blanc ne savait plus trop, elle était pas aussi facile a lire que les gens dont il avait l'habitude. Un sourire sur son visage il lui réponds:

"J'étais venu pour des affaires entre le temple d'Inari de Sakyuu et le temple de la lune. Un remerciement de l'aide apportée a la reconstruction après la nuit du grand feu. Je vous fais confiance pour me faire visiter les endroits les plus appropriés, il est vrai que ce temple est très grand"

Hésitant une seconde, il lui tends galement son bras, se demandant si elle allait oser le prendre. S'il n'y avait aucune connotation, elle serait proche de lui après tout.

Les histoires de famille, c'était toujours ce qu'il y avait de plus compliqué, surtout lorsque la seule personne encore vivante de cette fameuse famille n'étant pas un sac a vin courant les filles de joies était littéralement un traumatisme vivant monté sur deux jambes. L'avertissement de Shizuka résonnait toujours dans son esprit et il ne voulait pas s'attirer plus d'ennuis que nécessaires. Adressant un grand sourire a Meiyo, il accepte de la suivre.

"Je ne saurais vraiment dire lequel des deux temples est le plus grand. Pour être totalement franc avec vous, les arbres faussent énormément ma capacité a déterminer l'espace par ici. J'ai l'impression que l'espace est plus petit...encombré, mais j'aime la fraîcheur de la forêt. J'ai entendu dire des marchands de Toge qu'il n'était pas rare la première fois que l'on pénètre dans le désert que beaucoup sont pris de vertige par l'immensité de l'espace et que les dunes semblent identiques les unes aux autres. Sans doute... le phénomène inverse est vrai? Mais... cet encombrement me pose des soucis pour me repérer, drôle de plainte n'est il pas?"

Son sourire continue alors qu'il regardait autour de lui, oui, le temple du soleil devait sa sensation d'immensité probablement au fait qu'il n'y avait pas d'arbres pour dévorer l'espace. Sans doute le temple de la lune était en réalité plus vaste que celui du soleil. Mais il n'y avait nul mérite a se concentrer sur de telles questions, "vaines guerres d'égo" aurait dit Kaede et Shingen était en réalité plutôt d'accord. Pour cela il devait admettre qu'il n'est pas déçu par le temple que Meiyo lui présenta, humble mais beau, partagé et efficace. L'ambiance aurait pu être sinistre a cause de l'hiver, mais pourtant elle réchauffait l'âme de Shingen.

L'intérieur était tel qu'il l'avait envisagé, cet établissement aurait pu être littéralement avoir été construit sur les plans mentaux du jeune prêtre des renards tellement il était... parfait. A ses yeux en tout cas, l'ambiance irréelle avec les arbres jouant avec la lumière du soleil, cette agréable fraîcheur leur permettant de vivre au soleil sans se terrer dans des maisons creusées dans la roche. C'est d'une voix basse, trop pour être entendue a la ronde mais assez forte pour être entendue par Meiyo:

"Votre temple est... incroyable... on le croirait sorti du rêve d'un enfant du désert... Vous comprenez que pour nous qui vivons sous la pierre pour se protéger de la chaleur, les constructions de bois sont fascinantes."

Sans doute Meiyo ne comprendrait elle pas la chance qu'elle avait de vivre dans un endroit avec un climat aussi clément. C'est d'un pas léger qu'il la suit, admirant cette architecture si différente  de ce qu'il connaissait avant d'arriver devant un autel aux sculptures et marquages qu'il connaissait que trop bien et qui fit battre son coeur davantage comme a chaque fois qu'il posait ses yeux dessus. Fermant les yeux pour accompagner d'une prière l'offrande de Meiyo, remerciant la déesse de lui avoir permis de vivre cette vie plutôt que d'avoir été abandonné dans le désert.

La suite fut plus étonnante, l'Edenisme? C'était un courant sectaire quasi inconnu du prêtre des renards. Sans doute Sakyuu en était préservée a cause de la force des pratiquants de la flamme? Il faut dire que les sectes ne vont pas vraiment bien ensemble et a sa connaissance ont une fâcheuse tendance a se cannibaliser entre eux avant de se confronter aux religions officielles. En tout cas c'était ce courant de pensées qui dominait dans le temple d'Inari avant le massacre perpétué par les adorateurs du maléfique Jashin... Est ce qu'il fallait réformer leur méthode de pensée?

"Nous ne connaissons pas de membre de la secte de l'Edenisme a l'heure actuel dans les contrées nord. Auriez-vous l'extrême gentillesse de me parler d'eux Meiyo-chan? Je dois admettre connaître vaguement ce nom et si jamais un jour nous en découvrions dans le désert, comment vous nous conseillez de procéder avec eux? J'imagine que si vous les autorisez a accéder aux temples, c'est qu'ils ne sont pas aussi... néfastes qu'eux?"

Elle avait pu sentir que les derniers mots avaient été un peu durs a dire. La position de Sakyuu était compliquée avec l'influence prise par les carbonistes et les jashinistes qui commençaient a se manifester... Devait il mentionner ces sujets? C'était malvenu de parler de ces sectes dans un temple après tout.

Usui Shingen a écrit:

A la rencontre de la femme idéale
Avec Suzuri Meiyo

Elle avait raison et tort a la fois, oui, les renards d'Inari étaient réputés pour leur blancheur immaculée mais comme tu l'avais appris auprès du Kizan de la déesse, lui même était incapable de savoir si les kitsune étaient ses messagers ou si c'étaient de simples renards. Réponse que tu avais en ton for intérieur mais tu manquais de preuves a apporter. Tes amis renards Kaminotsukai n'avaient aucune réponse a apporter a ce mystère puisqu'aucun d'entre eux n'avaient été contactée par la déesse. Réfléchissant c'est d'un ton posé que ta voix franchis tes lèvres:

"J'ai appris il y a peu de la part d'Honji-sama, Kizan au sanctuaire de la terre qu'il n'y a pas de consensus a ce propos. Nous autres fidèles d'Inari ne savons pas dire si les Kitsune ou les renards sont les messagers, même si... de mon côté j'ai une bonne idée dessus. En effet, vous ne portez pas des signes qui laissent a croire que c'est un renard blanc d'Inari qui cohabite avec vous. Je ne saurais dire si je vous envie Meiyo-san. Je suis tellement habitué a interagir avec que je ne saurais envisager la vie sans."

Qu'il était triste qu'elle n'aie que le l'aspect négatif de la possession sans l'aspect positif. Lors des moments les plus difficiles, lorsque les autres moines a Sakyuu te rappelaient sans cesse que tu étais sale d'avoir hébergé un esprit, quand ils te raillaient ou restaient loin jusqu'à ce que tu rencontres celui que tu considérais désormais comme un frère... Oui, Ari avait comblé cette solitude et tu lui en avais été infiniment reconnaissante. Maintenant que ton esprit revient a la réalité tu en viens a voir avec quelle intensité Meiyo te fixais... cela t'en ferais presque rougir. Non, tu avais déjà rougis.

La réponse aurait elle du te surprendre? Non, a peine avais tu mentionné ton nom qu'elle avait fait ce lien. Le renardeau que tu es a vite compris qu'elle était une proche de ta nouvelle soeur mais tu ne t'étais pas rendu compte que t'avais offert un bouquet de roses a celle qui était pour Shizuka ce que Muzan était pour toi. C'était un grand hasard ou un coup de chance surprenant que de tous les prêtres du temple on t'aie mentionné celle la... Bon un autre prêtre tu ne serais pas allé le voir. Un sourire amusé naît sur tes lèvres, contaminant ton ton en lui donnant une bonne humeur qui dissimulait mal ta surprise:

"Réellement? Quel coup du sort, devrais je vous appeler Meiyo onee-chan désormais? Ou Meiyo-chan suffit? En donnant cette bague a Shizuka onee-sama je ne m'attendais pas a avoir une soeur et voici désormais que j'en ai deux. Sauf... si cela vous dérange?"

Devrais tu vraiment la considérer comme une soeur? Ton psyché te dis que non, c'était a Shizuka qu'elle était chère, pour toi elle était qu'une inconnue. Tu imaginais mal Shizuka agir de la sorte avec Muzan... quoique ce serait une catastrophe connaissant trop bien le tempérament du Sakyuujin.

La bienveillance de Meiyo te touchais comme si elle espérait vraiment réussir a créer un lien entre Shizuka et toi. Devais tu admettre la vérité? Celle que tu y étais pris complètement de travers a partir du moment ou elle t'avais menacé de mort? Non, valait mieux retirer de l'équation cette dernière partie. Ce n'était pas un mensonge si elle ne le demandait pas non? Cette fois, ton léger sourire se teinte de tristesse...

"En réalité... je pense l'avoir froissé. Surpris et choqué par la nouvelle... j'ai été trop... rapide on peut dire, comprenant mal avec qui j'étais entrain d'interagir. Moi je ne connaissais pas ma famille... pour elle je suis revenu d'entre les morts. Dans ma joie j'ai brûlé les étapes et me suis ouvert a elle pour ne pas commencer avec des secrets, espérant qu'elle me comprendrait vu que nous servons le même être divin. C'était une erreur et je pense l'avoir perdue a cause de ça. Le lien était déjà inexistant, je pense avoir condamné toutes chances qu'il se crée de par mon empressement. Pensez vous qu'elle accepterait de venir a l'inauguration du nouveau sanctuaire d'Inari dont j'ai la charge a Sakyuu ce printemps? Avec tout ça j'ai oublié de lui proposer. Bien entendu vous êtes la bienvenue vous aussi."

Le sujet était plus complexe qu'il n'y paraissait et cette fois dire la vérité t'aideras, c'était la réalité de ta pensée et être faussement optimiste envers celle qui était probablement la soeur de coeur de ta propre soeur t'apporterais plus d'ennuis que ça résoudrais de choses.

CEYLAN

Usui Shingen a écrit:

A la rencontre de la femme idéale
Avec Suzuri Meiyo

Saisissant les mains de la jeune femme, un étrange creux se fait sentir dans son estomac, sensation encore inconnue pour lui. Elle voulait venir et semblait même très heureuse a cette idée provoquant un radieux sourire chez le jeune homme, ne comprenant pas comment elle faisait pour rendre son sourire aussi contagieux. Sans doute devrait-il lui demander son secret lorsqu'ils se reverront, son étreinte se resserrant doucement autour des mains de Meiyo:

"Bien sûr, la maison de la déesse renard est ouverte a tous qui qu'ils soient et quelque soit leur croyances. Je serais ravi que vous soyez présente."

La pression des mains de Meiyo s'accroissent aussi alors que le rose apparaissent a ses joues. Les yeux de Shingen ne rataient aucune seconde de ce spectacle qui semblait durer une éternité pour lui, un léger rosissement apparaissant a ses joues en réponse. Lui même était incapable de comprendre ce qui arrivait, peut être était il malade? Cela expliquerait cette sensation bizarre au ventre, son coeur accélérant sans raisons valable....

Le renard du désert penche doucement la tête, sincèrement touché par la proposition de Meiyo. Sans doute ne se retiendra-t-il pas d'entretenir avec elle une correspondance si les circonstances lui permettent. Cédant a sa première intention, il attends qu'elle relâche ses mains pour l'étreindre avec
douceur, un acte que son esprit voulait fraternel. Déposant un très léger baiser sur le front de la demoiselle a la façon d'un grand frère il réponds en relâchant la renarde:

"Je n'hésiterais pas a vous écrire Meiyo-chan. Si jamais vous avez besoin de moi n'hésitez pas non plus. J'ai vraiment été enchanté de vous rencontrer. Je dois malheureusement partir mais j'ai hâte de vous revoir a l'inauguration du sanctuaire."

Le coeur léger, Shingen quitte la jeune femme, comprenant mal encore cette joie soudaine qu'il éprouvait a son contact, ignorant encore que ça serait leur première et unique rencontre.

CEYLAN